Des feunetons dans le pain d'épices

Bienvenue dans ce monde onirique dépourvu de frontières et exempt de limites à votre imagination. Laissez-vous porter par vos songes... faites connaissance avec d'autres rêveurs.

Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Jonah Kes » 03 Sep 2012, 11:29

Jonah ouvre un œil, puis deux. Ça ne change pas grand-chose au shmilblick, car une obscurité quasi-totale règne dans le lieu étrange où il se trouve… Il s’appuie de la main sur le sol afin de se relever, mais, surprise ! l’atmosphère est aussi épaisse et collante qu’un pain d’épices pas cuit ! « C’est vrai, cette nuit est une nuit sans lune… » Sur cette raison imparable, l’homme réussi finalement à se mettre en station debout, les jambes se dépliant lentement alors que son buste reste droit comme un i. En avant, marche !

Il a l’impression d’être au ralenti, comme si un gosse s'amusait avec la télécommande pour contrôler le film qui se déroulait, et doit se débattre avec la purée de poix ambiante comme s’il courait en eaux profondes. Par chance, de petites sources de lumières ont fait leur apparition, sous la forme d’espèces de bulbes brillants, un peu comme des ampoules, mais inversées, si vous voyez ce que je veux dire ?

« Ah, merci bien ! »

Les bulbes clignent de leurs drôles de petits yeux, puis se retournent pour ne pas voir Jonah, qui se sent incroyablement vexé et tente de courir de plus belle pour échapper à ces créatures ingrates.

Il est, on dirait, dans un genre de catacombes. Des tunnels sombres partent dans toutes les directions, à gauche et à droite, mais aussi en haut et en bas ! L’homme marche avec difficulté quelques temps sans se poser de questions, puis se rappelle pourquoi il est là. « Ah, c’est vrai ! Je dois trouver un feuneton pour l’offrir à Benedikta ! » Benedikta, c’est sa fiancée. Une demoiselle toute mince, aux longs cheveux frisotants qui lui tombent dans le dos, et qui a la propriété de savoir effectuer la photosynthèse. Fort de la certitude de son but à accomplir, Jonah emprunte un des tunnels dirigés vers le bas – avec une atmosphère si dense, c’est possible, et progresse vers ce qu’il imagine être le centre de la planète.

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Antiphane Bevnadin » 03 Sep 2012, 12:30

Lorsque le Cortésien prit conscience de ce qui lui arrivait, il se surprit attaché à un mur. Il était comme aspiré par celui-ci. Il se pencha en avant détachant le haut de son corps. La matière du mur était visqueuse, si bien que des filets cherchaient à le retenir. Heureusement il réussit à s'extraire complètement et sans la moindre égratignure.

Il porta ses mains à sa tête et refit sa queue de cheval. S'il avait bien horreur d'une chose c'était ces mèches rebelles. Il leva le menton regardant tout autour de lui et ce qu'il vit lui fit froid dans le dos. Il était comme dans le ventre d'un ogre ! Il y avait aussi des souterrains. « Des boyaux ? » pensa-t-il avec effroi ? Il n'était pas claustrophobe, mais cet endroit inconnu lui donnait la chair de poule. Il se sentait à la merci de tout et de rien.

C'était comme dans un rêve, un rêve d'angoisse. Antiphane rêvait, comme tout le monde à vrai dire, mais ses rêves étaient depuis longtemps angoissants. Parfois il fuyait une chose qui le poursuivait, d'autres fois il se retrouvait à genoux, incapable de se relever. Il se souvint aussi d'une nuit où il était seul dans une grande maison vide. Il avait ressenti bien plus de peur que s'il avait été entouré de milliers de gardes armés cherchant à le tuer. Ses cauchemars devenaient-ils soudainement réalité ? Commençant à paniquer, il se dirigea vers un tunnel qui semblait remonter. Il voulait rejoindre la surface, retrouver la lumière, sortir d'ici ! Il en rêvait bien assez la nuit, pas la peine de le vivre !

D'un pas décidé il entama sa remontée. Mais ce qu'il voyait ne l'étonnait nullement. Au lieu de voir où il allait, son regard fixait toujours derrière lui. Il voyait cette sorte d'estomac géant s'éloigner progressivement. Il marchait à reculons ! Mais étrangement il n'était pas surpris, cela semblait même naturel !
Une envie soudaine le prit, celle de jouer avec son bassin avant de pirouetter et de pousser un cris « Yaah ! »
Il trouvait ça cependant idiot et s'abstint de le faire.

Antiphane sentait qu'il remontait, parfois son dos percutait un mur et sans broncher il pivotait dans le bon sens. Alors qu'il observait le changement de décors sa tête heurta une petite chose. Il s'arrêta et tourna sur lui-même. Quand il ne marchait pas, il pouvait se remettre dans le bon sens, ce n'était que lorsqu'il marchait que son sens était inversé. Il vit tout d'abord une petite ampoule qui était elle aussi renversée - décidément tout tournait à l'envers ! - Sa lumière était apaisante, mais grâce à celle-ci il vit un visage à quelques centimètres de lui. D'un sursaut il voulut faire un pas en arrière. Cependant si le Cortésien reculait lorsqu'il voulait avancer... s'il voulait reculer... il avançait ! C'était une drôle de logique ! Il percuta alors de plein fouet l'homme qui l'avait effrayé.

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Benedikt » 03 Sep 2012, 12:56

Benedikt baissa les yeux sur sa poitrine.

« Ooooooh, ben ça alors ! »

Comment avait-il pu ne pas les remarquer ? Ils avaient pourtant toujours été là ! C'était probablement à cause de cette fichu robe pleine de froufrous ; elle était bien trop grande pour lui. C'était sûrement ce qu'il y avait de moins pratique pour bouger à travers la mélasse ambiante, en plus. Il soupira et se laissa tomber par terre sur les fesses ; l'abondance de tissus plus le fait que ses mouvements étaient ralenti l'amortiraient bien.
Il attendait quelqu'un. Quelqu'un de très important, mais impossible de se souvenir de son visage. Flûte, il devrait se rappeler de son fiancé, quand même ! Sa mère allait encore le sermonner d'un de ces discours assommants.

« Ma chérie, le mariage est d'une importance cruciale, blablabla, il faut savoir te faire désirer, blablabla, et blablabla, doit te plier à tout ses désirs et lui aux tiens. »

D'où l'idée du feuneton, qui en plus de faire un adorable animal de compagnie, avait fait enrager sa mère sans qu'elle puisse rien dire contre. Mais voilà, il était tous partis s'affairer aux préparatifs du mariage, et il était maintenant seul dans leur maison souterraine. Benedikt cueille une feuille d'un arbuste - qui n'a pas l'air d'aller bien, mais il fait tellement sombre, ici, ce n'est pas étonnant - et la grignote distraitement. À quoi ça sert d'avoir des talents comme la photosynthèse si on ne lui laisse pas l'occasion de pouvoir l'utiliser ?! C'était sûrement pour ça qu'ils habitaient sous terre, pour l'embêter. Heureusement que Jonah arriverait bientôt et l’emmènerait loin d'ici. Enfin, il l'avait promis, si ces souvenirs étaient bons.
Il y eut un grand fracas du côté du plafond et ce fut lorsqu'il leva les yeux qu'il s'aperçut que deux hommes s'étaient percutés de plein fouet.

« Flûte, je suis encore dans le mauvais sens ! » pensa-t-il.

Et à ce moment même, parce qu'ici, on lui obéissait souvent, le monde se retourna brusquement dans le bon sens. Il retomba donc à côté des inconnus dans une marée de froufrous et de dentelle sombre, bien plus durement cette fois qu'il ne l'aurait imaginé. La plante en pot fit de même, explosant en mille morceaux de terre cuite, accompagnée de quelques boites de conserve - seulement ses préférés, celles avec de jolies étiquettes -. Ah, maintenant qu'ils étaient dans ce sens-là, ses cheveux ne tenaient plus en l'air et lui tombaient sur le visage. C'était pour ça sans doute qu'il préférait l'autre sens, le sens du plafond.

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Jonah Kes » 03 Sep 2012, 14:48

Jonah a l’impression de marcher depuis des heures, mais sans pourtant progresser d’un poil. Il y va pourtant de toutes ses forces, et ressemble à un personnage de film romanesque dans un grand moment ridicule de ralenti ! Sans les cheveux au vent, mais c'est bien la seule chose qui manque. « C’est comme l’aviron, se dit-il, on rame de toutes ses forces et pourtant on voit le même arbre pendant quinze minutes. » Quelqu’un lui a récemment dit que c’est à ce moment que ça devient bon, quand on est mouillé, qu’on a froid, et qu’on a devant les yeux la preuve irréfutable de sa propre futilité incarnée sous la forme d’un arbre immobile ! Les gens sont fous, n’est-ce pas ?

A peine a-t-il fait ce rapprochement qu’il entend un drôle de bruit, comme une termite qui grignoterait du bois, bien qu’il n’ait jamais entendu quoi que ce soit grignoter du bois, et certainement pas une termite, pour qui vous le prenez ?! L’homme baisse la tête vers ses pieds, pour voir son pantalon se déchirer bizarrement et commencer à flotter tout autour de lui, et, encore plus étrange, aucune trace de ses jambes en dessous ! « Ah, tant mieux, elles ne m’étaient pas très utiles de toute façon. » A présent, Jonah ressemble à une espèce de pieuvre aux tentacules de tissu. Il peut même les diriger, et alors qu’il aperçoit un gars qui lui tourne le dos – mais dont il voit le visage, pourtant, comme une grosse chouette au cou flexible à 180°, il l’attrape de ses tentacules, et celles-ci se métamorphosent alors en kayak, dans lequel se retrouvent Jonah et l’homme-chouette tatoué.

« Non mais oh ! fait-il en fronçant les sourcils. C’est un kayak une place, ici, j’ai pas de place pour tous ces tatouages ! Sauf si vous pouvez me dire quel est le terme pour les mots comme kayak, évidemment. »

Il approche son visage sournoisement de celui du nouvel arrivant, et le fixe d'un air malicieux qui ne présage rien de bon.

« Ils se lisent dans les deux sens… Comment s’appellent-ils ? »

Et puis, tout à coup, comme pour sauver Antiphane de répondre à cette énigme, un troisième objet tombe du ciel, qui explose à leurs côtés et se répand en une marée de dentelles sur eux. Le tissu s’épanche de l’embarcation rapidement, et en regardant mieux, il est composé de plein de petits serpents de dentelles !

« Ouste, ouste »
, fait Jonah en leur soufflant dessus avec véhémence. Une fois toutes ces petites bestioles parties – en fait, elles se sont cachées sous le bateau, mais c’est une autre histoire -, l’homme se retourne vers le météorite inconnu, qui se trouve être sa fiancée !

« Benedikta ! Assied-toi là ! »

Il l’attrape sous les aisselles, la soulève comme si elle n’était pas plus lourde qu’un kilo de plumes, et la dépose sur les genoux d’Antiphane. Il tapote ensuite la robe aérienne pour lui redonner tout son gonflant.

« Ce monsieur fait une thèse sur l’utilisation des kayaks dans la littérature grammairiène et leurs sens d’exploitation. Vous devriez bien vous entendre ! »

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Antiphane Bevnadin » 03 Sep 2012, 21:20

Je suis vraiment désolé, comme un idiot j'attendais la réponse de Benedikt...


Sa peur se dissipa aussi vite qu'elle était venu lorsqu'il vit des tentacules pousser à l'homme qu'il avait percuté. Etait-ce un Orphe ? Peu importait, Antiphane se dit qu'il pouvait avoir confiance. Comme ça, sans aucune raison. Tout à fait ! Il regarda ses propres jambes. « Mais, comment avez-vous fait ? » Cela restait un mystère. Ses jambes se mirent à peser deux tonnes environ. Deux ou trois tonnes peut-être, comme si le sol voulait l'engloutir en commençant par les jambes. Ca devenait une habitude ! Puis comme par miracle, il se retrouva dans un kayak ! Il leva les yeux vers son sauveur, c'était lui ! Comment avait-il put ressentir la moindre menace lorsqu'il l'avait rencontré ?

L'homme-kayak débita une tonne de mots. Il semblait parler une autre langue ! Antiphane le regardait surpris, ne comprenant pas trop ce qu'il baragouinait. Les mots sonnaient longtemps dans sa tête, comme s'il y avait un échos lointain. Il eut un mouvement de recul, ce qui une nouvelle fois le poussa vers lui. « Vous voulez parler de palindromes ? »

Puis une femme tomba du ciel. S'il avait eut la capacité de crier, il l'aurait fait. Mais là il sursauta comme jamais, exécutant un nouveau pas en arrière, ce qui le renvoya encore une fois vers l'homme-kayak. « C'est pas possible ! » Pour aller de l'avant il n'avait aucun problème, mais reculer lui posait problème. La présence d'une femme lui souleva l'estomac. Mais le comble fut lorsqu'elle se retrouva assise sur lui. Il sentit son visage s'empourprer à une telle vitesse que de la fumée sortit de ses oreilles dans un sifflement. Antiphane sentait sa peau lui brulait là où il y avait contact avec la dénommée Benedikta. Seulement cette sensation se concrétisa lorsqu'il vit le dos de la jeune femme s'enflammer. D'un geste violent et à la fois bienfaiteur il la repoussa. « Et merde ! » Il devait cesser le contact à tout prix s'il ne voulait pas brûler vif. A son tour il se leva puis éteignit ces flammes indolores.

« De la grammaire ? » Reprit-il. « Certainement pas ! Voyez quel effet cela me fait ! »

Il regarda Benedikta qui était tombée au sol. Ce n'était pas vraiment de sa faute, l'homme-kayak aurait du savoir que le Cortésien ne supportait pas l'approche des femmes, mais aussi – et surtout – leurs contacts. Quelques images surgirent en lui. Il vit non pas un ogre, mais une baleine ouvrant grand la bouche pour le gober. C'était ça ! Et cela expliquait la présence de l'homme-kayak. Il devait certainement naviguer quand il fut surpris par la baleine ! Mais, comment expliquer la présence de la femme ? Elle... elle habitait ici ?

Il marcha à reculons vers les murs et les caressa d'une main. D'un aspect dur, ils devinrent rouges et moelleux. Il avait la drôle sensation de caresser des boyaux. C'est avec horreur qu'il hurla dans l'esprit des deux personnes.

« Je ne veux pas vivre dans ce ventre !! »

Et comme si la baleine, sortant droit de l'esprit d'Antiphane, prenait un virage trop serré, il fut propulsé contre le mur. Contrairement à tout à l'heure il n'arrivait pas à s'en dépêtrer. C'est comme si la gravitation intestinal de la baleine avait changé. C'était un bien drôle d'endroit. La frontière qui le séparait d'autrui semblait avoir disparu, un peu comme avec l'alcool. Il se rappelait être saoul et dire à son frère « Oui j'ai bu... mais je suis conscient de ce que je dis. C'est bizarre, je pensais être incapable de parler mais je comprends ce que je dis. Tu vois ce que je veux dire ? » C'était à peu près ce qui se passait ici. Comme sous l'emprise de l'alcool, tout était devenu étrange et à la fois normal, comme si rien ne pouvait plus l'étonner. Ce que personne savait, c'est que l'alcool faisait beaucoup rire Antiphane, lui qui était si réservé.

« Ah ah ah ! » son rire raisonnait sans raison.

« C'est étrange » pensait-il encore une fois.

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Benedikt » 04 Sep 2012, 00:06

Un air émerveillé s'installe sur le visage de Benedikt - et un poil d'incrédulité, comme si on venait de lui ramener la lune, ce qui ne risquait pas d'arriver, il aurait déjà fallu la trouver -. Avant de retomber comme un soufflé. Il s’effondra à nouveau par terre, repoussé par le deuxième inconnu - le premier était finalement son fiancé, il s'en rappelait -, et dû se dépêtrer avec vigueur de tout les froufrous qui l'engloutissaient pour avoir à nouveau la vue dégagé.

« Oh, c'était tellement dommage, vous ne pensez pas que la grammaire est l'essence de la vie ? En ce moment, ce cher Jonah a justement une formidable obsession du palindrome, je trouve ça absolument adorable. Adorable. Quel mot étrange, n'est-ce pas ? Adorable, et non palindorme, bien sûr. Vous êtes peut-être victime d'allergies ? »

Puis un air contrit apparu sur son visage, et il se mit à pleurer. Qu'avait-il de répugnant à ce point ? Sa réaction avait été clairement retardé, il avait été distrait par la grammaire. Ah, quel idiot il faisait !

« Je vous ai embarrassé, non ? Je m'excuse, je sais ce que c'est, je m’embarrasse souvent aussi, aussi souvent que je suis embarrassé, au moins. Mais je ne comprends pas, je ne comprends pas ! Je m'excuse mais je suis loin de ressembler à la grammaire ! D'ailleurs, je déteste la grammaire ! »

Il se jeta dans les bras de Jonah dans un bruissements de dentelle, tel une princesse blessée dans son orgueil. Mais il était surtout très triste. Pourtant, il n'eut guère le temps de se faire consoler, le kayak fit une grande embarquée et ils roulèrent tous un peu plus loin. Benedikt voulu s'extirper à nouveau de sa robe, mais finit par pousser un rugissement en arrachant tout pour se libérer. Il en ressortit avec un soupir de soulagement en petite culotte, et regarda d'un œil réprobateur l'homme qui parlait dans leur tête en croisant les bras.

« Pourquoi riez-vous ? Si vous vous moquez de cette baleine stellaire, elle se retourneras contre vous ! Vous voyez, moi, je ne colle pas parce qu'elle me connaît bien, elle sait que je ne vais lui faire aucun mal. Et si c'est à cause de moi, vous êtes décidément bien vexant. » lança-t-il avant de se retourner pour aider son fiancé à se relever. « Jonah, sait-tu quel est cet étrange personnage ? Après tout, vous devez être assez intime tout les deux pour partager un kayak, non ? »

Il se fichait bien d'être pratiquement nu ; il était très pudique, mais ils ne voyaient que son enveloppe, ce n'était pas intime, ça, par contre. Et ses ailes étaient parfaitement dissimulées par les boucles brunes qui lui tombaient dans le dos. Mais on entendit un grondement mécontent, et la baleine éternua, les jetant tous les trois à travers des boyaux sans fin, des organes non identifiés et grumeleux, jusqu'à un paysage d'une lumière si aveuglante qu'il était impossible pendant un certain temps d'ouvrir les yeux ne serait-ce que d'un millimètre.

« Ah, mon cher monsieur, voilà, elle a bien remarqué que vous ne l'aimiez pas ! »

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Jonah Kes » 04 Sep 2012, 23:16

« Palindrome ! C’est exactement ça ! Je n’aurais pu le mieux dire. »

Il faut croire que la grammaire de Jonah est un peu affectée par cette bonne réponse, comme si elle avait été vexée et faisait la grève. Toujours est-il qu’il se trouve fort impressionné par Antiphane, et il le regarde pendant quelques temps en effectuant des hochements de tête appréciateurs, comme s’il jaugeait un lapin particulièrement bien dressé.
En revanche, le chaud lapin réagit bizarrement au contact de Benedikta ! Il devient tout feu tout flamme, et fume comme une cocotte-minute !

« Non mais, vous essayez de me l’allumer là ? Vous êtes cuit ! Et ne rejetez pas tout sur le dos de la grammaire, hein ! Elle a bon dos, la grammaire ! »

Puis il attrape au vol la jeune femme, qui s’est jetée vers lui de façon tout à fait éplorée mais a bien failli lui passer par-dessus la tête. « Ah non, tu ne t’envoles plus, toi, tu ne m’aura plus ainsi. » Il commence à lui emmêler les cheveux en se disant que cela entraverait toutes ses velléités de s’envoler, quand le décor se met à changer. Les espèces d’égouts dans lesquels ils étaient devinrent d’un aspect plus gluant, humides et suintant un drôle de liquide rosé. Peut-être du nectar, se demande Jonah ? Il se penche vers les murs pour en attraper de la main, et en porter à la bouche, aussi dégoutant que cela puisse paraitre ! Le goût est celui du miellat de puceron, se dit-il. Mais franchement, qui a déjà goûté du miellat de puceron en ce bas-monde ? A part les fourmis, et les pucerons eux-même, je veux dire. Une fois de retour dans le kayak, il remarque sa fiancée en petite tenue, qui lui demande l’identité de l’autre gars, qui plus est !

« Ah, vous complotez contre moi, n’est-ce pas ? C’est ton professeur de piano ? Ne fais pas semblant de ne pas savoir qui c’est, je les connais, les professeurs de piano ! »

Et en fronçant les sourcils très fort, il essuie le dos de sa main sur le menton de Benedikta, et la paume de cette même main sur le nez d’Antiphane. Puis, satisfait de lui-même, il s’assoit en croisant les bras, alors que le rire de l’homme tatoué rebondit contre les parois élastiques de la baleine, sans fin.

« Veuillez bien attraper ce rire ! »

Mais personne n’a le temps de réagir, car le lieu se contracte soudain, les balançant dans un peu tous les sens sur leur rivière de sucs gastriques, avant de se compresser violemment de l’intérieur vers l’extérieur, les éjectant avec un « pop ! » satisfaisant ressemblant étrangement à celui que fait le bouchon d’une bouteille de champagne – ou de cidre, on n’en parle jamais du cidre – lors de son évasion.

« Mazette ! Regardez-moi ces dents ! »
fait-il lorsqu'il passent à travers la bouche, avant de siffler comme s’il avait aperçu une jolie fille. Mais le passage du ventre de l’animal au monde extérieur est si brutal que, pendant un moment il ne voit plus rien. Il a même peur d’être devenu aveugle, mais aveugle à l’envers, car, n’est-ce pas, quand on est aveugle on ne voit que du noir ? Et lui, au contraire, est assailli par une lumière ! Une lumière aveuglante, justement ! Il ouvre la bouche pour crier, mais tout ce qui sort de sa gorge n’est qu’un faible miaulement. Il attend de se sentir tomber, et se fiche pas mal des autres à ce moment, quand il réalise qu’il a plutôt l’impression de se balancer que de chuter ! Sceptique, il soulève lentement les paupières – pour se rendre compte qu’ils sont tous sur des balançoires, accrochées à dieu sait quoi – car ils sont dans le ciel. Et, loin sous eux, se trouve une marée d’oiseaux blancs qui veulent se faire passer pour des nuages, mais attend, ils ne trompent personne, hé !
Il se laisse balancer quelque temps, le visage sérieux comme un pape, avant de réaliser la présence de Benedikta et Antiphane autour de lui, mais à une période totalement différente de la sienne, ce qui fait qu’il ne les croise qu’en un point, le plus bas.

« STOP ! »
hurle-t-il en tendant les bras vers eux pour chopper les liens qui soutiennent leurs balançoires – liens qui semblent fait de leurs propres cheveux, d’ailleurs, voilà qui est étrange. « Et mon feuneton ?! »

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Antiphane Bevnadin » 05 Sep 2012, 00:25

Antiphane baissa la tête et regarda son corps totalement empêtré dans le mur. Ses mains étaient presque invisibles désormais, une couche visqueuse les recouvrait. Comment voulait-il qu'il joue du piano dans ces conditions ? Surtout que cette drôle de matière le chatouillait ! C'était fort désagréable d'être incapable de faire cesser ce supplice. Mais pourtant, il riait ! Peut-être parce qu'il imagina qu'il pouvait jouer du piano autrement qu'avec ses mains.

« Mais, je n'ai pas de mains ! Et je ris parce que je suis chatouilleux pardi ! »

Son rire prit fin lorsqu'il entendit Benedikta lui préciser que la baleine avait remarqué le peu d'attention qu'il lui portait. Il ferma les yeux, espérant qu'il y avait malentendu. Bien-sûr qu'il l'aimait ! Après tout, n'était-il pas son fils ? Il séjournait dans son ventre, cela faisait de lui son fils légitime. Antiphane serait d'ailleurs frustré d'être raillé du testament. Il était un mauvais fils, il avait fait chavirer le cœur de sa mère ! Palindromes, homonymes... D'ailleurs sa mère ne tarda pas à les rejeter dans la mer, lui et ses frères. Il fronça les sourcils lorsqu'il sentit une force le tirer de sa prison de chair. Puis un liquide caressa son corps, peut-être était-ce du beurre, car il se décolla instantanément. Il entendit Jonah – il avait une tête à s'appeler comme ça – parler de dents. Il regarda étonné ce qu'il croyait être des icebergs étincelants.

« Des dents, ça ?»

Il existait des baleines exerçant le métier de dentiste ? Il y eut alors une détonation et il cru être l'homme-canon durant quelques secondes. Venait-il de naître ? Après tout, il venait d'être éjecté du ventre maternelle ! Son premier réflexe fut de crier à plein poumons. Il voulait montrer aux gentils docteurs qu'il était bien en vie. Puis il sentit qu'on lui fit une petite claque sur les fesses. Il sourit pour lui-même. « Voilà un bel accouchement ! » Il ouvrit les yeux afin de voir l'auteur de sa fessé et vit qu'il était assis sur une balançoire aux chaînes infinis. Portant la main à son menton il fut étonné de voir que ce n'était pas un médecin qui l'avait guidé durant cet accouchement, mais une balançoire ! Il remarqua que les câbles qui le balançaient au rythme du vent était en réalité ses cheveux. Encore une nouveauté ça ! Depuis quand l'enfant était relié à la mère par les cheveux ? Sa tête fit un tour entier sur ses épaules afin de voir s'il y avait un cordon ombilical. Il n'y avait cependant rien d'autre que ces cheveux. Certainement la médecine moderne... Il grogna, il avait horreur de ces mèches rebelles ! Et même si elles le reliaient à sa mère ! Il semblait avoir été clair sur ce sujet ! Sur sa droite se trouvait Jonah qui hurla et sur la droite de celui-ci, la demoiselle qui avait su mettre un peu de chaleur à ce corps si blanc, si froid...

« Pardonnez-moi ! » Il baissa le menton, honteux. « Tout est de ma faute, jamais cet accouchement n'aurait du être prématuré... Je suis le criminel de cet avortement, mais nous sommes malgré tout des triplets n'est-ce pas ? » Il se balança de gauche à droite et lorsqu'il arriva à hauteur de Jonah, il lui prit la main. « Nous étions déjà trois dans ce ventre... Tu voulais en plus d'un feuneton comme frère ? Et dit à notre sœur que cet étrange personnage est désormais son frère ! »

Antiphane remarqua que le nuage qui s'approchait était constitué de blanches colombes et d'hirondelles. « Oh » Fit-il émerveillé « Nous allons être réparti dans notre nouvelle famille ! » Le nuage forma une énorme paire de ciseau qui sectionna les cheveux des trois nouveaux-nés. Ils tombèrent dans une chute sans fin. Le cortésien profita de ce moment de répit pour faire – encore une fois – sa queue de cheval.

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Benedikt » 05 Sep 2012, 01:22

« Oh, c'est bien mieux que de se marier, Jonah, tu entends ça ! Avoir des frères et sœurs ! À côté, avoir un mari, c'est encombrant ! »

Il tapota l'épaule de l'homme tatoué avec un sourire rêveur. Cela devrait être rassurant pour son ex-fiancé, de plus, et lui prouverait qu'ils ne flirtaient pas du tout, puisque Antiphane - il savait son nom à cause de la forme de ses oreilles - le savait depuis le début !

« Je vous embarrasse moins, sans doute, maintenant ? »

Mais les chaînes de sa balançoire était enroulées, tout comme les anglaises brunes qui courraient dans son dos, et il rebondissait de plus en plus dangereusement quand il se balançait. Il ralentit et ouvrit soudain de grands yeux alors qu'il se rappelait de quelque chose.

« Le feuneton est pour moi ! » fit-il remarquer d'un air indigné, avant que son visage s'adoucisse sans aucun pré-avis. « Enfin, puisqu'on ne se marie plus, je suppose que cette promesse-là tombe à l'eau, Jonah. Tu me le montreras ? »

Il remarqua qu'ils étaient à présent habillés avec des uniformes semblables à ceux des enfants qu'on voyaient sortir des écoles chics. Qui les avaient acheté ? Benedikt lâcha la balançoire pour lisser sa jupette, et regarda avec surprise une pousse fragile qui grandissait dans la paume de sa main. Forcément, avec tout ce soleil, la photosynthèse ! Mais il n'eut pas le temps de les prévenir de cet événement, un ban d'oiseaux de malheur coupa leurs liens et tombèrent sans qu'il n'y ait aucune limite pour les arrêter.

« Si les gens de notre nouvelle famille ont des dents aussi grandes que la baleine, ils nous mangeront ! »
Il se mit à hurler jusqu'à ce que la plante étale des lianes entremêlées qui se finissaient par de grandes feuilles. Sa chute fut plus ou moins stoppée, au moins très ralentie, et il attrapa Antiphane avec son autre main.
« Ce n'est pas pas la première fois que je sauve la vie de quelqu'un, vous savez. C'était mon professeur de piano, la dernière fois. »

Jonah était de l'autre côté, mais il n'avait plus aucune main libre ; qui sauver ? Garderait-il l'homme aux tatouages, ou rattraperait-il son ex-fiancé ? Et sa paume commençait à lui faire vraiment mal, comme si la plante était en train de se déraciner. Il laissa échapper un rire triomphant, lâcha Antiphane et prit à la place la tige qui le reliait à leur parachute végétal, puis fit le grand écart pour leur mettre ses jambes sous le nez.

« Attrapez mes chevilles ! »

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Jonah Kes » 05 Sep 2012, 22:21

Non mais quoi ?! Des triplés, et puis quoi encore ! Ça ne va pas du tout, ça, ah non. Déjà c’est pas possible : ils n’ont pas le même âge ! Surtout Benedikta, qui a encore moins le même âge qu’eux ! A moins que l’on puisse être triplé en naissant à des moments différents, peut-être certains restent-ils cachés dans le ventre de leur mère durant des années, avant de se sentir finalement prêt et de s’extirper de tout ce fatras de chairs à grand renforts d’éclaboussures ? Jonah se dit que ça ne doit pas être mal, de vivre dans un ventre, en fait. Il faudrait pourvoir y retourner de temps en temps, en rampant tel une espèce de larve le long de… Oh, mais c’est trop dégoûtant, j’arrête !

« L’inceste est quelque chose de très respectable ! »

Non, il n’a pas envie de voir sa fiancée photosynthétique lui filer sous le nez ainsi, comme un cloporte brutalement exposé à la lumière du jour ! Il a obtenu sa main, il la garde ! Elle trône d’ailleurs chez lui, sur le manteau de la cheminée, recouverte d’un globe de verre. Et reposant sur un coussin de velours, évidemment, rouge, le velours.

« Et tu verras pas le feuneton ! Je vais l’offrir à Antiphane, si tu le prends comme ça ! »

Il se mettait désormais à parler comme un adolescent, ou quoi ? C’est bien possible, car en baissant les yeux sur ses vêtements, Jonah s’aperçoit qu’il porte un pantalon droit, bleu marine et bien coupé, accompagné d’une chemise claire et d’une veste assortie, sur laquelle est piqué un pin’s clamant « meilleur boy-scout 2045 ».

« Nan ! Je suis pas un boy-scout ! J’suis un rebeeeeeeeeeeeelle… » Mais ils tombent.
En direction des oiseaux blancs. Leur nouvelle famille ? Oh, non, ça ne lui plait pas du tout ! Une famille aussi blanche, ça ne présage rien de bon ! A tous les coups, ils sont impossibles à vivre, le genre à vouloir qu’ils mangent proprement et tout, sans se tâcher le plastron ! Et peut-être, ainsi que le prédit Benedikta, peut-être qu’ils les mangeront eux aussi ! Avec leurs petits becs pointus comme des canines de vampires !

Benedikta s’est mise en tête de les sauver, comme si elle se prenait pour super-écolière – d’ailleurs, elle est plutôt sexy en uniforme, ne peut s’empêcher de penser Jonah -, mais il n’est pas convaincu. D’après lui, on ne peut pas trop faire confiance aux plantes. Et si elles changeaient brusquement d’avis ? Il n’est pas avéré que les végétaux disposent d’un cerveau ! D’ailleurs s’ils en avaient un, et bien, ils seraient tous vénéneux comme une amanite tue-mouche.

« Je n’ai plus besoin de toi, choupinette. J’ai mon feuneton Rambo, et il sait voler, au moins, lui ! »

Et conformément à ses paroles, un insecte gros comme une jeune vache se matérialise d’un rayon de soleil pour se glisser entre les jambes de Jonah, puis vient tourner autour de la plante Benedikta et de son professeur Antiphane avec un bourdonnement moqueur. Mais la plante, non satisfaite de sa taille présente, déjà fort respectable pourtant, continue de grandir, de s’épaissir, encore et encore ! Un baobab ! Peut-être va-t-on trouver le Petit Prince pas trop loin, en train de rigoler bêtement tout seul devant sa rose ? Il s'écrase au sol avec un craquement fort agréable qui signifie que les racines se creusent en quelques secondes dans le sol un trou qu'elles auraient mis des années à faire. Jonah, déterminé, tire sur les rênes de Rambo avec autorité et effectue un atterrissage cinq sur cinq sur une branche du baobab. Baobab, c’est presque un palindrome ! Baboab. Baobab. Presque. En tout cas, cela n’empêche pas Jonah d’entendre un drôle de bruit juste sous lui, de l’autre côté de la branche ! Un gros « schluuuuuuurps ».

« Benediphane ! Antikta ! Je vous pardonne si vous venez, hophophop ! »

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Antiphane Bevnadin » 06 Sep 2012, 11:58

Antiphane regarda la cheville que lui tendait Benedikta. Voulait-elle les faire brûler une nouvelle fois ? Alors qu'il hésitait, Jonah fit naître un espoir en lui lorsqu'il dit « Je vais l'offrir à Antiphane ». Sauf qu'il ne fit rien... Le Cortésien le regarda alors descendre chevauchant sa monture avec envie. Il se retrouvait désormais seul sans autre choix que de s'accrocher à la cheville de l'écolière. Son Feuneton d'abord, il n'en voulait même plus ! C'était maintenant qu'il le voulait, après ce serait inutile ! D'une main ferme il serra la fine cheville qu'on lui tendait. Il ne fut pas surpris de sentir sa main lui brûler, il avait presque l'habitude maintenant ! Alors qu'il s'attendait à un miracle, il vit au contraire sa vitesse accroître. Ils tombaient comme des météorites ! Il ferma les yeux pour ne pas voir la chute.

Une fois atterri sur l'arbre, Antiphane sentit alors ses jambes rétrécirent. « Oh » Fit-il bêtement. Mais ce n'était pas tout ! Sa cape et son capuchon se tintèrent de rouge. Puis dans sa main droite apparut un panier en osier.

« Tu veux monter dedans ? » Proposa-t-il à Benedikta alors que Jonah les appelait. Celui se trouvait juste à côté d'une grande maison en pain d'épices. L'avait-il remarqué ? Sautillant à reculons, Antiphane faisait des « lalala ». Il devait faire attention à ne pas tomber tout de même ! Là il n'y avait pas de mur pour le remettre sur le droit chemin. La porte était aussi grande que large et semblait être faite de pâte d'amande. Cela était bien appétissant ! Si cette grande maison se trouvait sur cette branche de baobab, c'est qu'il devait y rentrer. Antiphane frappa donc, posant son regard sur la clenche en sucre d'orge. Cette dernière se tourna doucement et la porte s'ouvrit laissant entrevoir un œil curieux. Il vit une petite étincelle dans celui-ci.

« Entrez mes enfants ! » s'exclama l'hôte.

Antiphane la reconnaissait, c'était grand-mère ! Il poussa lui-même Jonah et Benedikta à l'intérieur. Il remarqua que la maison était aussi appétissante à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il n'avait qu'une envie c'était de ronger les pieds de table au réglisse. Mais il s'était déjà bien trop fait grondé pour ça étant enfant. Son attention se porta sur la vieille dame. Il y avait quelque chose de changé... mais il ne savait pas exactement quoi.

Pour commencer elle avait de grandes dents. « C'est pour mieux manger » lui répondit-elle simplement quand il lui fit la remarque. Mais cela ne l'étonnait guère, avoir de grandes dents devaient être héréditaires. Elle avait de grandes oreilles poilues dressées sur sa tête. « C'est pour mieux entendre » expliqua-t-elle naturellement. C'était plutôt logique comme explication ! Mais son accoutrement semblait inapproprié. Pourquoi portait-elle un costume ecclésiastique ? Lorsqu'il lui posa la question elle lui dit : « C'est pour mieux marier les ingrédients » en désignant du doigt sa marmite fumante. Tout s'expliquait !

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Benedikt » 07 Sep 2012, 11:12

Benedikt regarda l'étrange trou nervuré dans sa main, où s'était trouvé auparavant la plante maintenant baobab et leva un menton fier devant l'homme aux tatouages.

« C'est gentil mais je peux marcher toute seule, ne vous inquiétez pas. »

Jonah avait dit qu'ils leurs pardonneraient s'ils le suivaient, non ? Aussi, il trottinait rapidement jusqu'à lui, seulement ce fut plutôt Antiphane qui les poussa à l'intérieur de l'étrange maison en sucreries. Tout cette avalanche de réglisse et de marshmallows et de bonbons divers et variés ne plaisait pas du tout à Benedikt, et l’écœurait, même. La vieille dame au milieu de la pièce était une bonne diversion pour penser à autre chose, mais elle était de plus en plus inquiétante, à parler de manger tout le temps !

« Ça ne m'étonne pas que vous vouliez autre chose que du sucre et que vous vouliez nous manger, tiens ! » lança-t-il à grand-mère.

Minute, grand-mère ? Elle était donc leur nouvelle famille ? Cela expliquait tout ! Forcément qu'elle avait l'intention de les cuire avec du gros sel, c'est ce qu'il avait prédit ! Est-ce que toutes ces prophéties se réalisaient ?
Ce qui se passa ensuite, pourtant, Benedikt ne l'avait pas imaginé. La vieille explosa en une dizaine d'oiseaux blancs aux petites dents acérés et aux yeux noirs et brillants comme des boutons. Avec un hocquet de surprise, il attrapa Antiphane et son ex-fiancé - ou l'était-il encore, maintenant qu'il l'avait pardonné ? Il avait dit que l'inceste était très respectable, cela plairait sans nul doute à sa mère -, donc, il les attrapa par la main et plongea la tête la première dans la marmite fumante, les entraînant avec lui. La mixture épaisse et opaque les engloutis avec quelques bruits dégoûtants, et ils ressortirent d'un lac qui avait bizarrement la même couleur bleu nacré, aux reflets rouge et vert comme du pétrole. Comment appelait-on les lacs qui n'étaient pas constitués d'eau ?
Une famille entière en pique-nique les regarda avec des yeux ronds et se mit à leur hurler dessus.

« Ce lac est protégé, vous n'avez pas le droit de vous baigner là ! Allez-vous en et laissez les gens respectables entre eux ! »

Benedikt rougit sous l'accusation et planta un baiser langoureux sur les lèvres de son fiancé pour leur montrer un peu s'il n'était pas respectable, non mais. Un train passa, filant sur la surface de l'eau qui n'en était pas comme s'il était immatériel. La gare était effectivement sur le rivage, petite mais haute, gardée férocement par un contrôleur en uniforme.

« Il nous laisseras peut-être monter dans le train puisque nous aussi nous avons des uniformes ? Qu'est-ce que vous en dîtes, du train ? » demanda-t-il aux deux compagnons, s'éloignant à grands pas des cris et des vociférations à leur encontre.

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Jonah Kes » 07 Sep 2012, 20:26

Jonah peut voir le regard envieux que l’homme tatoué lance à son feuneton. Mais, ah, non ! Il ne lui donnera pas, au final. Il a changé d’avis, et puis, s’il a dit ça, c’était pour faire enrager Benedikta ; en vain d’ailleurs, elle est toujours joyeuse celle-là, ce doit être la photosynthèse qui lui fait rentrer du soleil dans la tête. Il faudrait qu’un jour, il lui fasse croire un truc horrible, comme par exemple que les cheveux ne sont pas constitués de sève, ou alors plus simplement que sa mère vient de mourir tragiquement dans un accident d’astronef, comme ça, juste pour voir.

Il observe ses deux compagnons escalader l’arbre tout en fomentant son plan maléfique, Antiphane a troqué son uniforme contre une cape rouge vif ! Jonah plisse les yeux, un peu jaloux. Mais de toute façon, ils ne font pas attention à lui, et le dépassent comme s’il n’était qu’un vulgaire scolopendre, pour pénétrer dans une maison surgie de nulle part, qui a probablement poussé d’un bouton du baobab.

« Mais ça alors, pense-t-il alors que les loupiots disparaissent par l’entrebâillement de la porte, d’habitude, ce sont les gâteaux qui rentrent dans les gens, et non l’inverse ! »

Puis, juste pour ne pas faire comme eux, Jonah casse un carreau de la fenêtre – c’est facile, juste avec une pichenette, le verre est en sucre -, et saute à l’intérieur comme un tigre – ou un caniche – à travers un cerveau de feu. Mais sans le cerceau. Ni le feu. Ni l’animal.
La vieille demoiselle qui tient la maison sourit étrangement à Antiphane et Benedikta. Il faut se méfier de ce genre de personnes trop gentilles ! Cette mère-grand, elle va les gaver de petits fours, c’est sûr ! Et après, leur servir le thé ! Jonah frissonne à l’anticipation de tant d’ignominie. Par chance, elle renonce à ses idées démoniaques pour se changer, de façon bien plus classique, en un nuage d’oiseaux blancs, en tout point semblables à ceux de leur famille, mais plus petits !

« J’en veux un ! »
, s’écrie Jonah ! Il tend les bras vers un jeune poussin à longues dents en remuant les bras dans tous les sens, mais Benedikta les attrape tous les deux – décidément, c’est une manie, d’agripper les gens ? – et ils plongent dans une marmite pleine de fumerolles la tête la première ! Là-dedans, c'est un endroit très calme, très cubique. Il y resterait bien un moment, mais déjà ils réapparaissent dans un lac de montagne, artificiel certainement !

« Guide du routard, lac des Tangerines, cinquante-et-une étoiles. »

Pourtant, malgré le nombre impair d’étoiles, une petite famille dérangée dans son engloutissement de sandwichs au calamar trouve le temps de les houspiller pour qu’ils s’en aillent ! Outré, Jonah se tourne vers ses deux compagnons, et s’apprête à aller leur donner une bonne fessée - à la famille, pas à ses compagnons, quand une Benedikta rouge comme du ketchup l’attrape et lui plante un baiser profond sur les lèvres, et même au-delà ! Oh, très bien ; ça signifie qu’elle le préfère à son professeur de piano ! Jonah ne rougit pas, mais bleuit violemment – rougir, c’est d’un commun !

Il regarde les deux autres s’éloigner à grands pas en direction d’une espèce d’estrade qui parait être une gare, se demandant comment ils font donc pour marcher à grands pas au milieu d’un lac. Ils sont très forts ! Pour sa part, il se contente plus sobrement de faire la nage du petit chien – il n’a jamais réussi la nage du gros chien ! On se moquait de lui à l’école pour ça, d’ailleurs ! C’est pour ça qu’il est devenu si méchant, quel traumatisme.
Une fois sur le quai, Jonah s’ébroue vigoureusement, puis attrape ses deux amis l’un après l’autre, pour les essorer. Il entend alors le « Bumblebee-bumblebee » caractéristique de l’arrivée d’un train ! Mais Antiphane a perdu son uniforme dans la cabane pleine de douceurs !

« On a qu’à se faire passer pour des businessmen. »

Il bombe le torse, se fait une raie sur le côté avec les doigts et enfile une paire de lunettes rondes, avant de prendre Benedikta et Antiphane par le bras, chacun d’un côté.

« Yo m’sieur. C’est Jo, du ministère des ‘blèmes insolubles, tu vois ou quoi ? V’là ma femme Bonnie et mon gosse Titi. Tu nous laisse passer ou bien ? »

L’homme, tout penaud, leur fait une révérence digne de la cour des rois et les fait monter dans le wagon première classe. Comme une lettre à la poste. En direction pour ?

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Antiphane Bevnadin » 08 Sep 2012, 11:13

Que Jonah et Benedikta fussent mariés après un tel baiser n'étonna pas Antiphane. Par contre c'était une surprise d'apprendre qu'il était leur fils ! Sa taille n'avait pas changé, il resta aussi petit, seulement il perdit de ses couleurs. Son nouveau père décida de se faire passer pour un homme d'affaire. « Mais quel subterfuge ! » dit-il à ses parents. Après tout, ils n'étaient que de simples navigateurs de kayak. D'ailleurs l'essorage du père avait laissé quelques traces sur lui, ses membres étaient désormais tout tordus, mais il marchait désormais à l'endroit ! Il sauta à son cou.

« Merci papa ! Tu m'as guéri ! »

Une fois monté dans le train, Antiphane prit la main de chacun de ses parents. Que c'était bon d'accompagner papa au travail. Il savait sa mère toute aussi émue que lui. A son grand désarroi il vit que tous les sièges près des fenêtres étaient pris. Il fronça les sourcils avec caprice. Mais qui était Caprice ?

« Je veux une place près d'une fenêtre ! »

Ils s'installèrent donc – près d'une fenêtre – après avoir viré ceux qui y siégeaient. Dans la vie, il y avait des priorités tout de même ! Il fallait que les gens comprennent ceci. Comme dans un rêve il voyait le paysage défiler à grande vitesse. Son visage enfantin affichait constamment un sourire qui laissait rêveur. Antiphane avait l'impression d'avoir attendu toute sa vie cet instant. C'était étrange, peut-être était-il fait pour regarder à travers une vitre ? Là était son destin ? Il ne manquait plus qu'une chose...

« Qui veut des bonbons ? » Cria alors une grosse dame poussant un chariot débordant de sucreries.
« Moi ! Moi ! » Antiphane monta sur les genoux de ses parents. « Je suis ici ! »

Elle s'amena avec son caddie qui emplissait d'étoiles les yeux du petit garçon. Il se servit allègrement, jetant au fur et à mesure sur la banquette. Comment avait-on su qu'il ne lui manquait que ça ? Il était en train d'observer la vitre et pensait justement à ça... Et elle était arrivée ! Sans s'arrêter de fouiller dans le sucre, il se dit que ce train était magique. Dans tous les sens du terme ! C'était un endroit fabuleux, mais pas seulement ! Il lui suffisait de penser très fort pour ça se produise. Il garda ceci en mémoire, car il avait enfin terminé de dévaliser la marchandise. Il s'assit sur sa montagne de gâteaux, comme un roi. « Mes parents vont vous payer » assura-t-il sérieux. Les parents parfois grondaient les plus petits, mais aussi ils savaient investir dans ce qui étaient nécessaire à l'enfant.

Il prit un petit paquet et l'ouvrit. Un Seren en miniature en sortit. Il était entièrement de chocolat blanc, mais avant même de réaliser ceci, le Seren se cacha dans le décolleté de maman. Mince ! Antiphane n'osa pas aller le chercher, il décida alors de le laisser à Jonah.

Lorsqu'il eut le ventre bien rempli, celui-ci se gonfla à vu d'oeil. Il ressemblait désormais à une femme enceinte. Son enfant allait-il avoir de grandes dents ? Antiphane prit peur, il n'était pas encore prêt à devenir mère ! Par où sortirait l'enfant s'il accouchait ? Puis ses parents allaient-ils l'abandonner s'ils apprenaient la nouvelle ? Il demanda alors, la voix anxieuse.

« Dites, vous comptez divorcer si vous devenez grand-parents ? »

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Benedikt » 09 Sep 2012, 16:45

Benedikt sortit de sa poche deux malheureuses pièces en argent, qui tombèrent en poussière grise entre ses doigts.

« Payer ? Payer ? Mais nous avons déjà un enfant à élever ! »

Il jeta un regard désespéré à Jonah, pendant que la vendeuse de bonbons se déshabillait lentement, dévoilant un costume de sumo. Ah, il fallait qu'ils s'en aillent le plus vite possible... Benedikt détestait les sucreries, vraiment !

« Regarde ce qui arrive lorsqu'on a des enfants ! Tu ferais mieux d'occuper mieux ton temps quand il en est encore temps ! » lança-t-il avec un coup d'œil réprobateur au ventre rond d'Antiphane. « J'ai eu au moins la sagesse de ne pas être enceinte, moi ! »

Heureusement, le train s'arrêta au niveau d'une gare aussi immense que vide, d'un style art nouveau bizarrement très colorée. Comme si un enfant de 4 ans avait pris soin de colorier le bâtiment entier pour cacher l'acier des grands arcs qui serpentaient entre les vitrages. Il attrapa un de ses petits marteaux qu'on trouve à côté de vitres, dans les trains, juste au dessous d'un mode d'emploi pour son usage, et le considéra une milliseconde avec une moue dubitative ; comment une chose à l'apparence aussi inoffensive pourrait briser trois épaisseur de verre ? Comme pour donner tort à Benedikt après été vexé par ses pensées, le marteau s'élargit soudainement pour atteindre la même taille que sa tête, et il l'écrasa dans un grand fracas satisfaisant contre le dernier rempart à leur échappée. Des milliers de morceaux de verre volèrent à travers le compartiment, très très lentement. Étaient-ils à nouveau dans le ventre de la baleine ? Pourtant, non, c'était probablement juste pour leur faire plaisir ; ils auraient le temps de s'enfuir, ainsi, sans se blesser.

« Est-ce que c'est toi qui as demandé tout ça ? » demanda-t-il à leur fils, montrant les dessins maladroit qui formaient de véritables fresques tout autour d'eux, alors qu'ils courraient le long du quai. « Comment savais-tu qu'on arriverait là ? Tu prédis l'avenir ? C'est formidable ! »

« C'est de toutes évidences grâce à son apprentissage précoce de la grammaire. » rajouta-t-elle en regardant avec fierté Jonah.

Il semblait que la grosse dame ne les avait pas suivi, aussi Benedikt s'arrêta de courir, pour aller demander à un vieux monsieur dans quelle ville ils se trouvaient.

« Si vous ne savez pas, vous ne devriez pas être ici. » lui répondit-il avec un sourire mauvais.

Est-ce la ville qui n'était pas accueillante, ou seulement ce vieux rabougris ? Mais il semblait que c'était une grande ville, à la vue du plan immense placardé sur un mur. Il y avait forcément donc autre chose ici que des vieux monsieur impolis ?

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Jonah Kes » 16 Sep 2012, 10:32

Jonah vient de gagner une petite famille, on dirait. C’est, certes, un peu plus encombrant qu’un porte-clés lumineux, ça nécessite plus d’entretien aussi, mais merde ! Ce n’est pas tout le monde qui peut se vanter d’en avoir une ! Et c’est pourquoi notre tout nouveau papa rayonne de cette façon, qui serait sans doute plus effrayante qu’autre chose s’il l’adoptait dans la vraie vie. Sa peau même semble briller doucement de l’intérieur, comme une de ces petites étoiles en plastique fluorescent.
Et il passe l’éponge avec bienveillance sur les moindres caprices d’Antiphane, tu veux avoir la fenêtre ? Papa donne un coup de pied au derrière de la petite vieille qui s’y trouve, envoie valser son dentier dans le chariot de la dame-bonbon qui s’amène. Tu veux des friandises ? Sers-toi mon chou. Les parents regrettent souvent de ne pas avoir été assez généreux avec leurs enfants, et bien lui, il éviterait cet écueil. Pour payer la dame-bonbon, Jonah plonge la main au cœur de la colline frissonnante de sucreries sous les fesses de son fils, et en retire le dentier de la mémé de tout à l’heure, qui a fini par s’échapper de leur wagon en rampant. Miracle, chaque dent est composée d’une pierre précieuse différente ! Onyx, rubis, lapis-lazuli, topaze… Plus une en bois, étrangement. Cet échange convient parfaitement à la dame-bonbon, qui s’est entre-temps désapée pour ne garder qu’un slip de sumo bien peu seyant, et qui d’un geste dégoutant retire sa propre mâchoire pour y mettre à la place ces nouvelles dents ! Berk !

Jonah lorgne avec envie le petit seren installé bien confortablement sur les deux airbags de maman Benedikta. Il en approche lentement la tête et essaie de le croquer, un peu comme ce jeu idiot ou on pose une fraise tagada sur une montagne de farine, ou une pomme dans une bassine d’eau, qu’il faut attraper sans les mains alors que tout le monde te fixe. Et là, le seren est décidément bien peu conciliant, il dérape sur la peau nue en laissant des trainées de chocolat partout, avant de finalement se jeter dans la bouche de Jonah, fatigué de fuir peut-être. L’homme l’assiste dans son suicide avec plaisir – mais laisse échapper de petits cris de douleurs à intervalles réguliers (1s34) tandis que le seren lui mordille la langue, avant d’être trop fondu pour continuer.


Une question de son gamin le tire de ces plaisirs terrestres, et il lève la tête vers son petit prince, qui est gros comme si un baleineau avait élu domicile dans son estomac ! C’est encore autre chose ça, comment le faire concourir aux défilés de mini-misters avec un ventre pareil ?! Angoissé, il se tourne vers Benedikta, ne sachant pas comment gérer ce problème typiquement réservé aux mamans ! Mais elle n’a pas l’air de s’intéresser au problème, aussi Jonah, désemparé, se met à appuyer sur le bidon de son fils de toute ses forces, allant même jusqu’à s’assoir dessus dans l’espoir de l’aplatir ! Mais tout ce qui sort, c’est un long ruban coloré de la bouche d’Antiphane. Son père attrape alors le ruban à pleines mains, et tire, tire, tire, hisse-et-oh ! C’est comme un de ces tours de magicien, où celui-ci extrait une farandole de foulards multicolores de son chapeau haut-de-forme, forcément haut-de-forme, imaginez l’effet rendu si c'était un béret basque !

Mais le train s’arrête en chantonnant à une station ! Jonah saute brusquement sur ses pieds, et suit Benedikta qui descend du wagon par la fenêtre en tenant toujours le ruban coloré à la main, comme une laisse, avec petit Antiphane au bout comme un poisson-chat qui se serait laissé prendre.
La gare dans laquelle ils se trouvent désormais ressemble à une jungle de pierre et de métal, une jungle d’album pour enfant. D’ailleurs, il aperçoit un serpent multicolore avec des gros yeux se dissimuler derrière un pilier rouge vif, un timide, probablement.
Sa femme demande leur chemin à un petit vieux, qui soit n’en sait rien, soit refuse de leur répondre. C’est peut-être le mari de la mamie qu’il a délogée de la place d’Antiphane dans le train ? Qui sait… En tout cas, il ne mérite pas qu’une famille aussi belle que la sienne discute plus longtemps avec lui ! Tel en coq protecteur, Jonah prend les mains d’Antiphane et Benedikta dans les siennes, et se dirige d’un pas conquérant vers ce qu’il pense être la sortie de la gare.
A leur approche, l’espèce de porte s’ouvre, c’est une porte automatique mais qui ne s’écarte pas du centre vers la droite et la gauche, comme les portes domestiques qu’ils connaissent, mais vers le haut et le bas. Ils la franchissent d’un bond de gazelle, pour se retrouver sur une espèce de plate-forme métallique et recouverte de plantes grimpantes ! Des passerelles jaillissent dans toutes les directions, fleuries de plantes étranges, sorte de continuité réelle des fresques de l’intérieur de la gare. Après les souterrains, le ciel et les plantes… Jonah se penche par-dessus une barrière, mais où qu’il regarde, il ne voit que d’autres passerelles toutes tordues ! A quelle hauteur peuvent-ils bien être ?
Un peu effrayé, Jonah se retourne, pour constater que la porte par laquelle ils sont arrivés a disparu, remplacée par d’autres chemins ! Il se retourne vers sa femme et son fils désormais plus plat qu’une limande.

« A moins que l’un de vous ne possède un agrég en labyrinthie, j’ai peur que nous ne soyons coincés ici jusqu’à la nuit des temps. »

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Antiphane Bevnadin » 16 Sep 2012, 18:08

Aux grands maux, les grands remèdes ! Rien de plus efficace pour aplatir un ventre que de l'écraser de toutes ses forces. Antiphane s'était allongé sur le dos, les genoux légèrement remontés. Il prit avec force la main de sa mère. Elle semblait contrarier de devenir grand-mère. Il commença à souffler par saccade, comme un chien et puis quand il le sentait, il poussait de toutes ses forces. Jonah qui semblait s'énerver à sa tâche, précipita les choses lorsqu'il s'assit sur son ventre qui commençait à réduire. Il poussa une dernière fois, ce qui lui provoqua un violent haut-le-coeur.

« Je vais vomir » Mais ce ne fut pas le liquide chaud qui emplit sa bouche, ni même cette matière qui vous piquait le nez. Il loucha alors sur un ruban qui pendait au bout de ses lèvres. C'était bien la première fois qu'il régurgitait cette matière. Généralement ça ressemblait plus à du jaune d'oeuf ! Le plus étonnant était que le ruban était noué à un autre ruban, qui était lui-même lacé à un ruban d'une couleur différente. Plus on tirait sur cette chaîne colorée, plus son ventre s’aplatissait. Lorsqu'il vit enfin le dernier maillon de la chaîne, il laissa tomber lourdement sa tête sur le cuir de la banquette. Terminé ! C'était enfin terminé ! Jamais plus il ne mangerait de sucreries à outrance, il avait été vacciné, un peu comme sa première cuite ou la première cigarette. Les premières fois étaient presque toujours écoeurantes – la preuve – mais on y prenait vite goût. Ceci semblait logique, car le goût des rubans n'avaient rien de bien nauséabond.

Le train freina avec souplesse, imitant à la perfection un bateau échouant au rythme des vagues. Si bien que lorsqu'ils sortirent du train, il s'attendait à retrouver un port. Mais ce fut une gare vide qui les accueillit. Ca aurait pu ressembler à une gare fantôme si les murs n'avaient pas été peint à outrance. C'était d'un manque de goût ! Aussitôt, on lui reprocha cette débauche.

« Ce n'est pas moi ! Et puis maintenant, je sui un grand ! » Il n'eut pas besoin d'un petit gâteau avec inscrit « mangez-moi » dessus pour grandir. Cela se fit tout naturellement ! Ses vêtements aussi prirent la taille adéquate. Sautant telle une brebis, ou bien un kangourou ou encore un cheval, il enjamba la porte coulissante. Celle-ci se referma aussitôt et disparut ! Ils étaient de nouveaux prit au piège, à croire que cela devenait une habitude dont Antiphane se passerait volontiers. Comme il existait des bouteille avec écrit « buvez-moi » dessus ou les mêmes gâteaux que tout à l'heure « mangez-moi », une inscription apparut sur son bras dénudé.

« Pincez-moi » réussit-il à lire. Il tapota alors l'épaule de chacun de ses camarades et leur demanda d'obéir à l'ordre. « Je dois rêver ! je ne veux pas rester ici jusqu'à la nuit des temps... Encore il ferait jour... » dit-il pour explication. Mais il le savait, ce n'était que dans les films ou encore dans les romans que les héros se pinçaient pour être sur de ne pas rêver. Et lorsqu'ils le faisaient, ce n'était pas un rêve puisque justement ils pensaient que s'en était un ! Et ce n'était jamais le cas, car lorsqu'on rêve il était rare de penser que c'était justement un rêve.

Il leva le bout de son nez pour observer le plafond. Mais ce qu'il vit le laissa perplexe, car il n'y avait pas de plafond. Ce n'était que des escaliers qui paraissaient sans fin qui se reliaient les uns aux autres par des passerelles qui se balançaient. Lorsqu'il regarda en dessous, il vit le même schéma. Dans un grincement insupportable, un escalier pivota dans leur direction comme s'il était doté d'intelligence. On pouvait maintenant voir des marches en bois qui laissaient apparaître deux yeux et une bouche.

« Empruntez-moi » articula l'escalier. « Je promets de ne pas vous laisser tomber, car sachez que la chute sera sans fin ! » La bouche se tordit et un rire retentit. Antiphane crut même apercevoir une larme couler au coin d'un œil qui creusait l'escalier. « Mais il faudra payer, je préviens pas d'argent, pas d'objets qui ont, selon vous, de la valeur ! J'en veux pas de toute cette merde ! »

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Benedikt » 17 Sep 2012, 22:55

« Payer avec quoi, alors ? » demanda d'une petite voix Benedikt, qui observait les inscriptions aussi mystérieuses qu'autoritaires qui fleurissaient un peu partout. Sur Antiphane – qui avait diablement grandi depuis la dernière fois qu'il l'avait regardé de près, c'est fou comme on ne voit pas le temps passer -, sur l'escalier sournois, sur son visage, le long de ses joues et sur son nez - une qui disait « Trouvez-moi » - pour une raison qu'il ne connaissait puisqu'il ne savait même pas qu'il en était ainsi.

Il fronça les sourcils. Depuis quand cherchaient-ils la sortie ? Antiphane n'avait peut-être pas très vite grandi, peut-être qu'ils se trouvaient ici depuis épouvantablement longtemps, incapable de prendre une décision sur la direction et la façon d'amadouer les escaliers. Ou peut-être grandissait depuis longtemps, et qu'il ne s'en était tout simplement pas rendu compte ?

« Ces escaliers, ça m'embrouille l'esprit, flûte ! » vociféra Benedikt en croisant les bras, un air boudeur plaqué sur le visage.
On vit les yeux de l'escalier se mettre soudainement à briller, ce qui les éblouit un tout petit peu, vu la taille des dit-yeux.

« Ah, enfin ! Vous pouvez me payer avec ça sans problème, mais il va falloir y mettre encore un peu du vôtre ! » lança-t-il en ricanant.

« Comment ça ? C'est justement, c'est ce qu'on fait depuis tout à l'heure et vous n'avez pas bougé d'une marche ! Vous êtes gonflés ! Vous payer avec QUOI, hein ? De quoi vous parlez ? »

« Avec ça, je viens de vous le dire. Votre mauvaise humeur, nos espoirs amoureux, vos larmes acides et votre joie infondée, je prends tout ça. Bon, ça va comme ça, vous pouvez monter. Pour l'instant. »

Benedikt se calma un peu, grogna deux-trois injures désuètes et avança prudemment sur l'escalier, qui resta aussi silencieux qu'un moine bouddhiste. Il ne leur montrait pas le chemin pour autant, tiens ! Il se tourna vers Jonah, mais celui-ci ne devait pas plus connaître que lui le chemin à prendre.
Antiphane pas plus, ce qui fit qu'il errèrent entre les étages pendant longtemps avant qu'ils commencent à se sentir de plus en plus fatigué et affamé. C'est maintenant qu'un gâteau « mangez-moi » aurait été apprécié ! Benedikt se laissa tomber sur une marche en soupirant, et trouva qu'ils étaient tous bien poilus, à présent. Ses deux compagnons avaient chacun une longue barbe grise aux reflets chatoyants, bien qu'ils n'aient l'air aucunement plus vieux, et les cheveux de Benedikt tombaient sur le sol comme une traîne.

« Il faut faire quelque chose. Il faut sortir d'ici... » dit-il avec résignation.
S'il laissait leur cheveux pousser assez longtemps, peut-être quelqu'un d'en bas s’apercevrait-t-il qu'il y avait des gens en haut à secourir ?

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Jonah Kes » 18 Sep 2012, 17:04

Jonah observe tour à tour son petit Antiphane – qui vient de pousser aussi rapidement qui si on l’avait aspergé d’engrais pour se retrouver culminant à une hauteur proche de celle du Géant Vert -, et Benedikta, dont le petit nez en trompette demande à se faire trouver, comme s'il venait d'acquérir une autonomie. Pour une fois qu’on l’y invite, il ne va pas laisser s’échapper l’occasion, et l’homme lui vole son nez d’un geste vif, comme on fait aux enfants ! Il en retire d'ailleurs une satisfaction presque puérile.

Et pendant qu’il s’amuse comme un papa un peu bête, à ces jeux quel seuls les papas - même les papas de rêve - connaissent, sa demoiselle réussit à dompter un escalier et à le convaincre de les laisser lui marcher sur le dos. Quelle classe ! Il la verrait bien en dresseuse d’escaliers, avec des cuissardes et un justaucorps… Ce sera à voir, mais dans le futur ! Pour le moment, il faut grimper, grimper, grimper vers le ciel. Et c’est ce qu’ils font, les marches métalliques grinçant d’un air outré sous leurs pieds, quand ils les martèlent un peu trop fort. L’escalier rue même un peu, à un moment, à cause de Jonah qui trébuche sur une fleur fanée tombée de son arbuste !
Peu à peu, l’homme se met à sentir une sorte de grosse chenille lui chatouiller le torse, puis lui titiller les genoux, pour enfin lui taquiner les chevilles… « C’en est trop ! », s’écrit-il intérieurement en baissant les yeux pour foudroyer l’impromptue. Mais, surprise ! En guise de chenille, ne se trouve qu’une belle barbe bien fournie ! Jonah passe la main dessous, dedans et dessus, appréciant la texture si douce, comme le plumage d’un petit oiseau. Il a toujours rêvé d’un avoir une ainsi, comme un vieux rockeur ! Testant un peu tout et n’importe quoi, il la fait revenir sur le sommet de son crâne, l’enroule autour de ses épaules comme une pelisse en se pavanant, la laisse glisser autour de sa taille, puis finalement se prend les pieds dedans et passe par-dessus la rambarde de l’escalier.

Il chute, chute, chute…


« Hh ! », fait Jonah en une brusque inspiration, se redressant tout d’un coup dans son lit ! L’escalier, les plantes ?! Ou sont-ils ? Pourquoi ne voit-il plus rien, où est passé le vide ? Les feunetons et le train ? Il se tourne et regarde à ses côtés, s’attendant à voir sa femme Benedikta endormie. Mais Jonah n’a pas de femme, et Benedikt, ce n’est que ce petit botaniste… Un garçon, en plus.
Il se laisse retomber dans son lit dans un soupir, se rappelant qu’il n’a pas non plus de fils. Il est bien seul, en définitive… Jonah se rendort dans son bel appartement vide, pour terminer sa nuit, sans un seul rêve cette fois.


Je vous abandonne lâchement, je commence à avoir du mal à tenir le rythme de mes quatre rps ! Mais continuez, hein :)

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Re: Des feunetons dans le pain d'épices

Messagepar Antiphane Bevnadin » 18 Sep 2012, 23:26

Voilà que désormais une barbe lui poussait ! Il l'enroulait autour de sa taille au fur et à mesure qu'elle grandissait. « Mon processus de croissance est foireux ! » conclut-il. Tout à l'heure il avait grandi en un claquement de doigts, mais maintenant il était incapable d'arrêter son développement. Cela cessa lorsqu'il fut entièrement bobiné par sa propre barbe. Avec les escaliers qui n'en faisaient qu'à leurs marches, il était vraiment difficile de garder l'équilibre. Et puis voir toutes ces passerelles se balancer n'arrangeait strictement rien... De nouveau il eut la sensation d'être sur un bateau. Tout le monde se débattait avec sa nouvelle coupe, mais son attention se porta sur Jonah qui divaguait dangereusement. Comme si une vague frappa le navire, il passa par dessus bord. Antiphane posa ses mains sur la rembarre et le regarda chuter.

« Un homme à la mer ! » Finit-il par hurler dans l'oreille de la jeune veuve... Il lui hurla plutôt dans son esprit !

Il sortit maladroitement une paire de cisaille de sa poche sans se demander comment l'avait-il rangé ici, ni ce qu'elle faisait là. Il se coiffa approximativement, il n'était pas encore Mister Nideyle ! On aurait dit qu'un buisson recouvrait le sol désormais. A coup de pieds il chassa toutes ces mauvaises herbes. « Allez donc retrouver notre ami plus bas ! »

Il s'accouda sur la rembarre, fixant le vide en dessous. Il essayait d'imaginer ce que ressentait Jonah dans sa chute. De la peur ? Certainement pas, dans ce monde rien n'était effrayant ! Par contre s'il ressentait un manque, alors Antiphane ressentait bien la même chose. Ils étaient trois et voilà qu'ils n'étaient que deux. Jamais quelqu'un aurait eu l'idée de séparer les trois petits cochons ! Les séparer tous les trois revenait au même. C'était contre nature. Il se tourna vers Benedikta, détaillant son visage.

« Allons nous coucher, il est l'heure d'aller dormir. » Il la prit par la main, ressentant une nouvelle fois une forte chaleur. Mais une chaleur qui était toutefois agréable. Il la tira jusqu'en haut des marches, puis s'arrêta dès qu'ils atteignirent le sommet. L'escalier n'était toujours pas relié à une passerelle, c'était le vide qui leur faisait face. Une nouvelle fois il regarda en bas. L'escalier grinça méchamment puis dans un tremblement se rattacha à une passerelle.

« Six cent soixante-sixième étage, le dortoir. » articula une dernière fois la bouche creusé dans le bois. La lumière s'adoucissait en même temps que les yeux de l'escalier se fermaient. Ils étaient enfin seuls. Un lit pour enfant trônait fièrement sur la passerelle. Antiphane bailla à s'en déboiter la mâchoire. Mais quelle journée ! Il retira ses chaussures avant de s'étendre sur le lit. Bien qu'il était fatigué, jamais il ne réussirait à s'endormir sans son histoire ! Mais pas besoin de la réclamer, l'instinct maternelle de Benedikta lui soufflerait sans aucun doute.

On a décidé d'en arrêter là aussi ^^

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