Cause i had a bad day ...

[Fauve Borealis]

Pour la première fois depuis qu'Anoëra la connaissait, mais aussi depuis très longtemps Fauve éclata de rire, un bon rire, qui venait du cœur, spontané et heureux, comme elle n'en avait presque jamais eut et ça c'était vraiment un bon point pour la tenaag'a qui cherchait à l'apprivoisée, bien sur la jeune femme avait des humeurs changeantes et sa loyauté était loin d'être gagné mais le fait de lui donner ce petit bonheur inattendu ne pouvait qu'adoucir ses moments agressifs par la suite, même si elle ne serait jamais un ange, en tout cas pour le moment c'était exclus.

"Bien tout dépend si tu veux simplement aller du point a au point b et continuer à pied ou faire ton voyage avec la même monture. Dans le premier des cas, un jour, peut-être deux et tu pries qu'elle ne te catapulte pas au long du voyage avant d'arriver au point b. Sinon Tout dépend le degré d'entente que tu veux, je recommande une semaine pour qu'il te soit obéissant et deux au moins pur qu'il te soit attaché pour le reste de ta vie, un peu plus c'est encore meilleur mais si tu es pressée et que c'est ce que tu souhaite, je recommande 2 semaines et que tu soies là pour qu'il s'habitue à toi et qu'il t'aime ...."

Et voilà quand on parlait de la seule chose qui l'intéressait son visage s'animait, la passion parcourait tout son corps, se lisait dans ses yeux, elle était transfigurée, magnifique. Non qu'elle ne le fut pas en temps normal mais son attitude renfermée, ronchon et agressive n'aidait pas forcément à l''appréciée et comme elle s'en moquait et bien elle ne faisait aucun effort. C'était donc bien le point "faible" à exploiter pour arriver à quelque chose avec elle. Ses sœurs ne prenait jamais de temps pour savoir ce qu'il fallait faire ou s'y intéresser, elle avait ce don, elles en profitaient et demandaient ce dont elles avaient besoin et ça s'arrêtait là. C'était presque la première fois qu'elle s'étendait un peu sur le sujet et encore Anoëra n'avait posé qu'une simple question.

"je n'ai pas regardé" avoua Fauve à la remarque de la jeune femme "j'y suis monté mais je chassais et, d'autres fois mais ... je ne me souviens pas"

La fin de sa phrase était presque devenue inaudible car elle n'aimait pas évoquer ces moments qui disparaissaient dans son histoire, ça la faisait se sentir vulnérable et c'était une chose qu'elle ne pouvait pas s'accorder. Du moins elle ne le voulait pas, la preuve ne était cette situation présente ou elle était à la merci - bon elle ne semblait pas si méchante honnêtement - d'une autre tenaag'a qui semblait avoir des idées loufoques.

Fauve attrapa son arc avec difficulté le laissant presque s'échapper, oui, ce n'était toujours pas le moment de se battre et puis maintenant elle avait donné sa parole, du moins jusqu'à ce qu'elles soient au dessus et qu'elle prenne une décision. Bien sur sa compagne n'était pas obligé de la croire et resterait surement sur ses gardes mais pour le moment elle décida de se tenir tranquille et de laisser psychoter toute seule Anoëra ( ). Elle entreprit donc la montée en soufflant par moment comme un bœuf étant donné la fatigue qu'éprouvait son corps, elle se dit que quoi qu'il arrive elle piquerait un petit somme la haut après avoir décidé ce qu'elle ferait peu importe ce qui arriverait.

Elle ne comprenait pas bien les réponses d'Anoëra à propos des winghox, elle se demanda si elle avait parlé dans le vide ou alors elle n'avait pas bien compris la question.

"Tu as une bonne idée là" acquiesça Fauve à contre cœur car elle n'aimait pas reconnaître qu'elle était plus ou moins dépendante "je pense que je me serais endormie avant d'être arrivé ou alors j'aurais certainement du le faire avant de redescendre. Je parlais de cette femme qui avait une petit fille, c'était des intruses et la seule raison de leur présence à cet endroit ne pouvait être du qu'à leur amitié avec les winghox qui se faufilent pour nous espionner et nous tuer"

Et de cela elle ne démordrait pas pour le moment. Bien sur Anoëra n'était pas obligée de la contrarier et pouvait simplement ignorer les remarques pour le moment, puisque de toute façon Fauve avait envie d'oublier ce moment qui commençait à se brouiller dans sa tête comme toute chose qui avait rapport avec ce dont elle ne se souvenait pas d'ailleurs elle-même rajouta avant d'avoir quelque réponse que ce soit.

"Peu importe pour le moment, je vais dormir, demain nous irons jusqu'au dessus et .... je prendrais une décision, ces femmes n'ont plus d'importances à présent"

Elle fut soulager de voir la petite grotte que la jeune femme lui montra et s'y précipita comme si il s'agissait d'un trésor, oubliant de vérifier si il n'y avait pas d'occupants à l'intérieur mais quelques souris s'enfuirent et ce fut tout. L'endroit n'était pas immense mais il suffirait certainement aux deux jeune filles. Elle chercha soudainement quelque chose à sa ceinture et attrapa sa gourde elle avait très soif et prit quelques lampées. Puis elle la tendit à Anoëra sans mot dire, regardant autour d'elle.

"Je te laisse tenir la garde, je vais dormir en premier, tu n'auras qu'à me réveiller pour que je termine la nuit"

Elle se dégagea un petit coin et s'y blotti fermant les yeux, ne demandant pas son reste, ne reprenant pas sa gourde, ne prenant aucune mesure de sécurité, elle était trop épuisée et ne pouvait faire autrement que d'avoir confiance en la jeune tenaag'a, on pu l'entendre murmuré alors qu'elle plongeait dans le sommeil.

"Je suis sûrement entrain de rêver .... Elle se sera volatilisée à mon réveil"

Cette fois-ci Aurore ne fit pas son apparition car il était impératif que Fauve ait un vrai repos mais elle prit le temps de laisser un message écrit dans la terre sur laquelle élle s'était couchée qu'elle grava avec le doigt à l'attention d'Anoëra : *je viendrais la prochaine parler avec toi, il es préférable que je la laisse dormir. Aurore*

[Anoëra Tehr]

Difficile d'imaginer qu'elle ait réussi à faire rire Fauve, mais au moins, ça rassurait un peu Anoëra sur le fait qu'au fond, malgré son côté sauvage, elle n'avait pas un mauvais fond. Elle comprenait mieux l'intérêt qu'Aurore pouvait lui porter, et elle espérait qu'ensembles, elles sauraient rendre l'amazone un peu plus ouverte et agréable. Le but était surtout que cette aventure se passe bien après tout! On n'explore pas le monde en devant sans arrêt s'assurer que son partenaire n'ait pas envie de nous tuer!

Au passage, elle comprit de qui elle avait parlé, et se souvint qu'effectivement, c'était Fauve qui avait attaqué la mère de la petite et qu'Aurore l'avait soignée. Au moins, elle confirmait la version du pelel'je, ce qui ne faisait que la rassurer davantage sur les intentions de l'invité de l'amazone. Malgré tout, elle préféra faire comme si elle ne les avait pas vues, c'était plus simple.

Les deux jeunes femmes s'arrêtèrent dans une grotte, Anoëra comptait veiller sur le sommeil de Fauve pour cette fois, et alors qu'elle cherchait quelques branchages et herbes sèches pour faire un feu, elle trouva l'amazone déjà profondément endormie. Elle ne put s'empêcher de sourire tendrement en la voyant si paisible. Son regard se porta sur le petit mot qu'Aurore lui avait laissé, et du bout du pied, elle l'effaça rapidement
«Je comprends Aurore. Nous veillerons toutes les deux sur son sommeil.»

Elle alluma le feu afin de se réchauffer et empêcher les prédateurs d'approcher. Pendant la soirée, il lui avait semblé voir un puma passer, mais il avait vite tracé son chemin alors qu'elle avait seulement récupéré des champignons et des baies pour le dîner. Petit à petit, la fatigue la gagna, elle alla chercher de quoi camoufler l'entrée de la grotte avec ce qu'elle trouvait à sa portée, des branches, de la boue, des pierres.. au moins de quoi freiner suffisamment tout intrus pour qu'elle ait le temps d'attraper son arc!

Puis elle s'allongea près de Fauve en lui tournant le dos, gardant son arc contre elle par habitude et finit par s'endormir, priant intérieurement que l'amazone se souviendrait d'elle le lendemain et qu'elle ne l'égorgerait pas au réveil.

[Fauve Borealis]

Quand elle ouvrit les yeux elle se senti bien reposée, il lui fallut un moment pour que tout lui revienne en tête, mais surtout de comprendre que la jeune femme rencontré était sans doute cette masse qui lui réchauffait le dos. Elle se releva subitement prête à se battre mais y renonça d'abord parce le tableau de la jeune femme endormie était malgré tout enchanteur et 2, elle se rappela avoir donné sa parole. Elle remarqua les cendres du petit feu qu'Anoëra avait du allumé pour leur tenir et les restes d'un repas qu'elle avait du faire avant de dormir. Il en restait un peu, comme elle ne savait pas si elle en avait laissé pour elle elle préféra ne pas y toucher bien qu'elle fut tenté et que le goût de son dernier repas était bien loin.

Elle épousseta toute la saleté qu'elle avait sur elle et se leva examinant la grotte, cherchant son arc et ses flèches qu'elle récupéra puisque la tenaag'a le lui avait rendu et ça elle s'en souvenait très bien. Elle écarta les branchages de l'entrée de la grotte pour voir ou en était le jour et s’appuya contre la roche perdue dans ses pensées. elle imaginait déjà la recherche de l'animal parfait qui plairait à Anoera, sa capture et le reste. Il faudrait certainement occuper cette dernière, peut-être trouverait-elle ennuyant tout le processus. Puis elle secoua la tête et défi sa coiffure pour vérifier si ses cheveux n'étaient pas pleins de nœuds. Une chose qu'elle détestait, aussi brute qu'elle était, elle aimait à prendre soin d'elle.

De toute façon rien n'était fait ni joué, elle était stupide d'avoir ce genre de rêve, elle savait que ça ne menait jamais à rien, la plupart des gens ne tenant jamais leur parole ou finissant par la fuir à un moment ou un autre. Puis qu'irait-elle faire à courir le monde ? C'était stupide, sur le coup elle eut envie de s'en aller et de laisser la jeune femme endormie juste là ou elle se trouvait. Elle poussa un long soupir sachant qu'elle était liée par sa promesse. Elle hésita entre laisser la laisser dormir ou se réveiller par elle-même, comme la journée semblait avancée elle revint dans la grotte et s'agenouilla prêt d'Anoêra. Elle ne savait pas trop comment procéder n'ayant jamais du réveiller personne, étant donné que c'était toujours elle qui s'assoupissait la plupart du temps. Elle tenta de lui lancer un peu de terre sur le visage mais il n'y eut pas de réel effet que quelques mouvements. Alors elle lui attrapa l'épaule et la secoua avec force tout en s'écriant

"Anoëra il est temps de terminer tout ça"

Puis elle se releva se dirigeant dehors pour ne pas à la fois perdre de temps et mettre la jeune femme mal à l'aise à son réveil, elle savait en tout cas qu'elle même n'aimait pas reprendre ses esprits en voyant qu'on la fixait. Elle observa la monté pour voir ce qu'il restait, pourvu qu'on ou l'autre winghox ne traîne pas dans le coin, elle n'y avait pas pensé hier mais alors elle était bien trop épuisée.

"Dis moi, si je ne suis pas émue par la vue et que ça ne m'intéresse pas, tu me laisseras partir de mon coté?" questionna t-elle en l'attendant.

[Anoëra Tehr]

Mine de rien, une bonne nuit de sommeil, ça faisait du bien.. si ce n'est que le réveil fut assez brutal et l'amazone se releva en sursaut, avec les cheveux en bataille et une tête surement un peu ahurie
«Hein qui quoi où?» secouant la tête, elle sursauta à nouveau en voyant Fauve, elle n'était pas plus habituée qu'elle à avoir de la compagnie au réveil après tout!

«Ah oui... pardon.» elle se frotta un peu les yeux avant de bâiller longuement et s'étirer autant qu'elle le pouvait malgré le manque de place, puis elle retira son bandeau dans ses cheveux histoire de les démêler un peu, puis elle le remit avant de soupirer longuement. La journée allait être longue!

Elle se leva et retira un peu de terre et de poussière de sa tenue, puis les deux femmes quittèrent leur cachette pour recommencer à grimper. En cours de route, Anoëra s'arrêta à un tout petit ruisseau pour se débarbouiller et boire, tout en piquant quelques baies, avant que Fauve ne s'interroge sur ses intentions si jamais elle ne l'accompagnait pas.
«Je doute d'avoir la force nécessaire pour t'obliger à quoi que ce soit tu sais? Si t'as pas envie de venir, je ne vois pas ce que je pourrais faire pour que tu me suives contre ton gré.» et au cas où Fauve n'ait pas compris ce qu'elle voulait dire, la jeune femme se releva et lui sourit «bien sur que tu pourras partir. Même si à l'origine, l'idée me faisait peur, je me suis toujours dit que je serais obligée de faire ce périple seule. Je me doute bien que très peu de monde a les mêmes envies que moi»

Enfin, elle verrait bien.

Plus elles montaient et plus il faisait froid. La neige recouvrait peu à peu l'herbe, et l'amazone sortit une peau de bête pour se couvrir les épaules avant d'en proposer une à Fauve - elle en avait deux normalement, une pour servir de "tapis" et l'autre de couverture - puis elles continuèrent jusqu'à enfin atteindre le sommet, de la neige jusqu'aux chevilles.

Affichant un large sourire alors que de la buée sortait de ses lèvres, la jeune femme pointa l'Ouest du doigt
«Les zones de sable sont par là bas! Et là regarde... l'océan!» cette fois elle était partie à droite. Enfin voilà, en bas de la montagne, on pouvait voir le marais aux lucioles, bien que d'ici, ce n'était pas très beau à voir puisqu'il faisait jour et que les insectes n'étaient pas encore de sortie, mais même de là, la toute petite aiguille de Néobabel était visible! Se tournant vers l''amazone, elle attendait de voir ce qu'elle en pensait. Jamais le monde ne lui avait paru aussi vaste en tout cas - si l'on retirait le froid qui vous gelait les orteils.

[Fauve Borealis]

Bien sur que Fauve avait bien compris ses intentions mais elle doutait tellement de tout le monde que parfois elle faisait répéter plusieurs le faits un peu comme un leitmotiv. En général comme on lui parlait peu, ça passait inaperçu mais Anoêra qui maintenant avait passé un petit moment avec elle, et échangé malgré les difficultés en avait un petit aperçu. D'ailleurs comme l'amazone prenait soin de faire en sorte que ce soit clair elle se senti piquée au vif et réagit un peu brusquement

"C'est bon je suis pas stupide"

Plutôt que de compatir au fait que la jeune femme ne souhaita faire le reste de son rêve seule sur les routes. Mais sans doute parce que Fauve était elle même solitaire sans forcément être un choix de départ ça l'était devenu par la suite et elle n'y voyait pas le moindre inconvénient. Aussi il lui était difficile de prendre en compte quelque chose qui pour elle n'était pas un problème, elle n'avait pas l'habitude de regarder les choses d'un autre angle alors qu'au fond, ayant une place si particulière elle aurait été bien placé pour. Le truc c'est que malgré elle Anoëra lui semblait sympathique. Quelque chose au fond d'elle même lui disait de l'écouter, une petite voix étrange et agaçante qu'elle ne pouvait pourtant s'empêcher d'écouter.

"Peut-être plus de monde que tu ne crois" ajouta la tenaag'a plus doucement.

Elle ne se rappelait pas y avoir songé auparavant, mais elle savait qu'elle aimait s'éloigner, se retrouver dans la nature à observer les animaux et écouter le chant des oiseaux ou même des grillons. Loin des autres pour lesquelles femmes et encore moins hommes elle ne ressentait aucune connexion. Pour le moment elle montait à la suite de la jeune femme après s'être rafraîchie à sa suite. De toute façon elle avait décidé que même si ça ne lui plaisait elle ne lui ferait rien et qu'elle l'aiderait pour sa monture d'une façon ou d'une autre même si elle ne venait pas avec. Bien sur elle ne l'avait pas dit et continuait à faire un peu la moue ronchon si bien qu'elle ne s'aperçut pas tout de suite qu'elles étaient arrivées, ce furent les parles d'Anoëra qui la rappelèrent à la réalité.

"Oh..."

On ne savait pas trop ce que voulait dire ce "oh", le fait se trouvait qu'elle n'avait jamais prit la peine de regarder le paysage d'une façon que pour se reconnaître et s'orienter. Elle n'était pas du genre romantique qui se laissait toucher par les belles choses de la vie, et elle n'allait bien sur pas le devenir soudainement mais prendre conscience de la grandeur et la beauté de ce monde ne semblait pas exclu. Elle s'immobilisa,écouta les paroles de l'amazone, ouvrit son cœur, ses yeux et laissa tout cela venir à elle tout en faisant le chemine inverse.


C'est vrai que l'horizon était immense et qu'il semblait y avoir des tas d'autres choses que leurs petits villages, et l'océan .... elle n'y avait jamais fait attention, mais maintenant, a l'arrêt, la tête vide, elle se surprenait à trouver que l'océan était majestueux, même qu'y avait-il au delà ?

"peut-on aussi aller de l'autre coté de l'océan,"

Comme elle posait cette question, elle se rendit compte qu'il faisait froid alors qu'elle avait marché la tête remplie de pessimisme, ne voulant pas avouer qu'elle était tenté, que c'était une chance exceptionnelle et qu'au fond rien ne la retenait. Et maintenant encore il était difficile pour elle de reconnaître que finalement tout ceci était une véritable aubaine. Elle fit signe en direction de la peau de bête que lui avait proposé avant la jeune femme, proposition qu'elle avait alors ignorée mais à présent que le froid l'avait rattrapée elle se sentait bien contente d'en avoir une sous la main.

"Je suis d'accord" dit-elle tout à trac "je viendrais avec toi, nous ferons ce voyage, il va falloir discuter de ce qu'il faudra faire mais peut-être serait-il mieux de le faire quelque part au chaud. qu'en penses-tu ?" et avant que la jeune femme réponde elle rajouta "Merci pour la vue elle est vraiment ... je comprends"

[Anoëra Tehr]

Même si elle avait déjà vu ce panorama, Anoëra se perdit dans ses pensées en voyant ce monde immense qui se dressait devant elle. Qui avait-il encore au-delà? Il y avait des zones qu'elle ne pouvait voir d'ici. Qu'y avait-il après les zones de sable? De nouvelles plaines? De nouveaux océans? Elle ignorait encore qu'il y avait des zones enneigées avec des orphes et des morphes d'un blanc cotonneux en pagaille, des îles où des insectes et autres bestioles pouvaient faire la taille de son poing, et combien d'autres merveilles encore? Et aussi combien de dangers? Car elle n'était pas stupide, elle se doutait bien qu'elle ne serait pas en sécurité, et elle devrait surement améliorer ses talents de chasseuse encore, mais cela ne lui posait pas de problème, elle était prête à s'entraîner dur au cours de son périple. Elle n'était déjà pas mauvaise de toute façon, mais il lui semblait que Fauve était encore meilleure.

Elle finit par sursauter lorsque l'amazone lui demanda ce qu'il y avait au-delà de l'océan. La jeune femme fronça un peu le nez avant de répondre
«Hum... les autres vaches ont construit des bateaux, je suppose que c'est pour traverser l'océan, il doit bien y avoir quelque chose, oui.» pas difficile de savoir de quoi elle parlait. Mais pour ça, plutôt se faire bouffer par un protéus plutôt qu'utiliser le moindre morceau de bois provenant d'un drakkar winghox pour traverser la mer!

Serrant un peu plus la peau de bête autour de son cou, elle vit que Fauve souhaitait désormais avoir l'autre, et Anoëra sourit doucement afin de la lui tendre avant d'entendre avec soulagement qu'elle l'accompagnerait! Quel soulagement!
«Et bien, quitte à commencer, autant descendre par ce flanc de montagne non? Ça nous fera déjà avancer. Je pense que ce sera plus facile de passer par là, la forêt doit surement être dangereuse plus bas...» bon, la zone qu'elle désignait était le marais aux lucioles, infesté de protéus, mais elle ne pouvait pas le savoir malheureusement.

Elles amorcèrent donc leur descente dans la neige, avançant assez facilement avec leur agilité, jusqu'à ce que le sol se dégage peu à peu. En cours de route, elles avaient réussi à choper un lapin, et dès qu'elles se retrouvèrent sur une zone moins humide, elles s'arrêtèrent pour faire un feu, dépecer l'animal et le faire cuire tout en faisant un peu sécher leurs vêtements trempés.
«Brrrr... j'ai froid aux pieds.» elle mit ses bottes en peau de bête à sécher aussi, mine de rien, elles avaient beau être un peu étanches la plupart du temps, là, à marcher trop longtemps dans la neige, l'humidité avait fini par traverser. Elle étendit donc ses jambes pour agiter ses orteils près du feu et les réchauffer... puis elle se tourna vers Fauve, les mains tendues derrière elle pour se soutenir et lui sourire doucement

«Alors? Tu as une idée de l'endroit où nous pourrions aller en premier? Tu semblais intéressée par l'océan, peut être qu'on pourrait longer la mer?» cela leur garantirait surement de la nourriture régulièrement. Il y avait forcément du poisson par là non? En tout cas, cette aventure promettait d'être intéressante! Elle ne se serait jamais attendu à réussir à amadouer l'amazone, mais il fallait croire qu'elles avaient plus de choses en commun qu'Aurore ne le pensait.

[Fauve Borealis]

Fauve avait hochée de la tête pour suivre Anoêra par la voie qu'elle avait proposé, elle ne connaissait pas non plus, elle n'y était jamais passé et n'avait pas écouté les bavardage à ce sujet. Aurore aurait été là peut-être aurait-elle pu les avertir que le choix était plutôt mauvais mais Fauve n'était pas prête de dormir, elle se sentait en forme et pour ce qui était de ses accès on ne pouvait jamais les prévoir. Il arrivait qu'elle en ait plusieurs dans un journée et aucun pendant quelques jours voir semaines. De plus l'endroit semblait intéressant et elle se méfiait des forêts, du coup elle emboita le pas derrière la jeune fille d'assez "bonne" humeur.

"Si ils traversent c'est qu'il doit y avoir un truc qui en vaut la peine ...." Mais elle se couperait la main plutôt que d'aller même voler une de leur embarcation. En cela elle rejoignait sa compagne de route.

En plus, les tenaag'i n'aiment pas l'eau en général, et comme la plupart elle ne savait pas nager, mais ce danger devenait une fascination et elle avait quand même envie d'aller très prêt pour défier ses craintes. Mais tout cette équipée lui semblait étrange, comme se retrouver avec quelqu'un, parler, bavarder, échanger étaient des choses qu'elle n'avait pas coutume de faire souvent. Cela habituellement se limitait à quelques échanges essentiels et puis c'était finit. Elle ne savait pas du coup comment agir et réagir et ça occupait une grande parti de ses pensées et l'empêchait de ruminer des choses plus désagréables qui la rendait irrémédiablement ronchon. Et puis, malgré le froid la vue était si belle ...

Comme elles faisaient une pause sans vraiment s'être concertées mais d'un comme accord après avoir attrapé une lapin dans une zone moins humide et froide, elles en profitèrent pour le cuir et manger un peu. Peu habituée à partager de tels moments Fauve tournait un peu en rond comme une lionne tout en mangeant des bouts de lapin. Elle n' avait pas prévu d'attaquer Anoëra puisqu'elle avait donné sa parole et qu'elle avait envie de faire ce voyage mais on aurait pu le croire. Quand la jeune femme lui parla, elle s'arrêta alors puis s'assit non loin d'elle et fouilla dans ses poches marmonnant

"j'ai un ......" puis en sorti une petit pot qui ne payait pas de mine, qu'elle avait hérité d'un de ses client pour dire triomphalement "baume" pour saisit un des pieds d'Anoëra et y étendre une mixture peu engageant "Ca réchauffe"

Elle l'avait déjà testé elle-même, et aurait pu le faire encore car ses pieds avaient aussi soufferts mais moins que l'amazone qui l'accompagnait. Ce n'était pas qu'elle soit si généreuse - peut-être - mais ça lui donnait le temps de réfléchir pour répondre à sa question. Parfois ses souvenirs lui faisaient défauts, parfois il y avait des choses dans sa tête qu'elle croyait avoir rêvé et qui se révélaient vraies par la suite, mais comment savoir avant d'avoir eut une seule preuve ?

"Et bien, jusqu’où as tu déjà visité le monde ? Moi une fois je me suis retrouvée à mon réveil dans les ghettos, j'ai failli me faire égorgée, mais je vais régulièrement dans les plaines, il y a de belles bêtes qui .... des chevaux bien sur, mais j'ai aussi dompté un zaku, je pourrais essayé sur d'autres ... si tu le souhaitais, tu me montrerais ce que tu souhaites et alors je m'en occuperais. Mais il nous faudrait un petit endroit ou loger que je puisse avoir la tranquillité et le temps.... dans les plaines .... trouver quelque chose ...."

A l'abri des autres regards pour qu'elle puisse exercer son don sans qu'on vienne la déranger. Sa voix s'était comme tarie tellement elle avait peu l'habitude de parler - contrairement à Aurore qui était une bavarde quand elle connaissait les gens -, elle avait l'impression d'avoir dit l'essentiel. Enfin assez pour qu'Anoëra voit ce qu'était son avis et donne éventuellement le sien. Peut-être y avait-il encore quelques autres petites choses mais elle entreprit de réchauffer l'autre pied de la demoiselle avant que de terminer tout ce qu'elle avait à dire. Il lui fallait juste reprendre son souffle.

"peut-être se préparer ? j'ai entendu dire qu'il y avait des boutiques magiques, avec des tatouages qui protègent, ou des sorts ou .... utiles. Peut-être pendant que j'apprivoise tu pourrais te renseigner ? Combien... tout ça, je n'ai pas beaucoup d'ores mais ... peut-être assez pour un truc qui pourrait nous aider au début ? ... toi ?"

Elle donnait à présent la parole à la tenaag'a puisque c'était elle au départ qui souhaitait faire ce voyage, peut-être avait-elle des envies particulières pour commencer, au-delà de se procurer une monture.

[Anoëra Tehr]

Qu'il était agréable de chauffer ses orteils devant un feu de bois, mais Fauve semblait avoir un peu mieux, une sorte de baume, probablement fait à base de feuneton ou autres, qui lui réchauffait encore mieux la peau!
«Merci!» leur lapin était tranquillement en train de cuire alors que déjà l'amazone réfléchissait un peu à leur aventure naissante. Mais elle fut surprise d'apprendre qu'en réalité, Fauve était déjà allée bien au-delà de ces montagnes, et sur le coup, Anoëra fronça un peu des sourcils. Comment avait-elle pu aller dans les plaines sans jamais voir le panorama qu'elles avaient vu un peu plus tôt?

«C'est quoi les ghettos?» non parce que bon, elle était bien mignonne, mais Anoëra n'avait vraiment jamais quitté le Sud de Nideyle. Cette montagne, c'était le plus loin où elle était allée. Bizarrement, Fauve semblait avoir un peu de mal à parler à force, elle ne savait pas d'où ça venait, mais plus ça allait et moins ça semblait compréhensible!

«Tu te sens bien? Tu parles bizarrement.» non parce que bon, c'était difficile de la suivre là! Surtout qu'elle parlait de boutiques magiques et tout. La seule qu'elle connaissait, c'était celle tenue par une femme à Yeillstrand, une morphe féline blonde. Et elle ne s'était jamais renseigné sur la magie ou autre des articles «je ne vois pas de quoi tu parles, je suis désolée. Des boutiques magiques? Tu ne divagues pas un peu?»

En tout cas, elle avait vraiment du mal à la suivre, là. Elle retira le lapin du feu et commença à en prendre un morceau, jamais elle ne s'était soucié de ce genre de choses, la seule chose qui l'intéressait, c'était son arc on va dire, et elle ne savait même pas qu'il existait une forge qui faisait des flèches magiques! Inutile de dire que là, elle commençait à se poser des questions sur la personne qu'elle avait en face d'elle. Elle était vraiment folle?

[Fauve Borealis]

Ça ne se voyait peut-être pas - non vraiment pas - mais Fauve avait fait d'énormes efforts de communication avec la jeune Amazone, plus que ce qu'elle n'avait jamais fait jusque là mais il lui semblait que c'était arrivé dans le vide. Du coup elle se renfrogna, eut envie de prendre ses cliques et ses claques et tout simplement partir. Elle vérifia du regard ou se trouvait son arc et ses flèches et marmonna quelques mots incompréhensibles qui semblaient n'avoir de sens que pour elle. C'était évident qu'elle vivait à moitié dans la réalité ne sachant jamais très pourquoi et comment elle se trouvait quelque part. Depuis le temps ses sœurs ne lui demandait plus d'explications et donc ne la mettait pas en doute. Et c'est précisément ce qu'elle avait lu dans le regard d'Anoëra.

"Je ne sais pas ... un endroit"

Parce que non en réalité elle ne savait vraiment pas, elle s'y était réveillée, avait faillit y perdre la vie, s'en était sorti elle ne savait pas comment, avait cherché le chemin du retour, en parcourant ses fameuses plaines mais s'était à nouveau perdue et dans un accès de colère ou de désespoir s'était endormie soudainement pour que Fauve reprenne le dessus et la ramène à la maison. C'était tout des morceaux entrecoupés de sa vie, elle s'y perdait et il lui était incapable de le faire comprendre aux autres puisqu'elle même ne le pouvait pas. Évidement dans ses conditions il lui était compliqué de voir et comprendre qu'Anoêra ne pouvait pas suivre le fil de ses paroles véritablement décousues.

"je ne sais pas, je ne sais pas, j'ai du rêver, ça n'est pas intéressant ...."

Elle se refermait comme une huître dès qu'on mettait en doute ses dires, on l'avait assez souvent traité de folle ou de menteuse pour qu'elle ne le supporte plus et la seule chose qui l'empêchait de s'adresser avec plus de virulence à la jeune femme c'est qu'elle lui avait donné sa parole, mais est-ce que cela durerait ? Est-ce que ça valait la peine ? Elle n'en était pourtant pas encore au point ou ses émotions trop fortes la plongeait dans un sommeil profond, ce qui aurait été pratique pour qu'Aurore puisse expliquer un peu mieux les choses à la tenaag'a, en attendant elle devrait se contenter de la vindicative Fauve.

"Puis non je parle normalement, comme toi et puis si c'est ça peut-être que c'est une mauvaise idée que j'aille avec toi si tu penses que je divagues. Parce que si tu buttes sur tout ce que je dis et que tu penses que je suis folle tu auras jamais confiance"

Elle était bien elle Fauve à parler de confiance, elle qui n'en avait donnait à personne, voilà elle avait voulu bien faire et ça se retournait contre-elle, il fallait dire qu'elle en était encore à croire qu'il suffisait de pas grand chose pour que tout aille bien et s'arrange, parce que c'était comme ça qu'elle avait envie que ça soit. Malheureusement on ne dirige pas les autres et elle était entrain de l'apprendre à ses dépends, parfois il fallait accepter les réactions des autres mais elle, elle ne savait tout simplement pas. Pas encore, alors elle se leva finalement décidé à en finir et comme une enfant déclara

"Je vais quand même aller voir l'océan de plus prêt mais après je retournerais chez moi"

Puis elle s'engagea dans la descente, du coté que lui avait montré Anoëra un peu avant, d'abord rapide elle ralenti petit à petit le pas, pour finir par marcher au ralenti au cas ou ... Elle se sentait bête et stupide mais pour rien au monde elle ne serait retourner d'elle-même pour demander pardon, par contre elle attendait parce que qui sait peut-être que l'amazone passerait par là aussi.

[Anoëra Tehr]

Oh la la! Qu'est-ce qu'elle n'avait pas dit? Visiblement, Fauve était plus que vexée par la réaction d'Anoëra vis à vis des Ghettos et de cette histoire de magie! Rapidement, l'amazone remit ses bottes avant de se lever et de commencer à courir après la jeune femme qui semblait pratiquement bouder. Ne voulant pas perdre une occasion d'avoir un peu de compagnie, elle se dépêcha de se remettre à sa hauteur, n'osant pas la toucher de peur qu'elle s'énerve davantage et qu'elle l'attaque malgré sa promesse

«Attends! Pardon, je suis désolée!! Je ne voulais pas te vexer!» elle la contourna de manière à se retrouver face à elle, reprenant son souffle avant d'afficher un air vraiment désolé devant la jeune femme qui paraissait presque furieuse «c'est juste que... je sais pas, ça ne te fait pas peur tout ça? Te retrouver dans un endroit que tu ne connais pas? Ou ces histoires d'objets magiques? La seule boutique dont j'ai entendu parler est tenue par une morphe féline et on raconte qu'il y a des objets à l'intérieur qui peuvent même vous attaquer! Des objets qui vous attaquent je... c'est dur à croire non?» elle rougit légèrement en espérant sincèrement que Fauve se calmerait. Elle se souvenait de ce qu'Aurore lui avait dit, ses accès de colère pouvaient être dévastateurs, et elle n'avait pas vraiment envie d'en être la cible.

«Je ne mets pas en doute ce que tu dis... juste que moi, ces choses la, ça me fait peur. Je crois que je préfère imaginer qu'on se moque de moi plutôt que croire que ça puisse être vrai.» elle préférait être honnête avec elle, c'était surement ce qui marchait le mieux vis à vis de l'amazone... elle repensait aussi à cette histoire de ghettos, si Fauve ne savait pas où c'était, c'est probablement que c'était Aurore qui l'y avait conduite et il faudrait donc qu'elle le lui demande une fois qu'elle la reverrait. Elle se souvenait du petit mot qu'elle lui avait laissé, dans un premier temps, elle avait laissé son hôte se reposer, mais la prochaine fois, peut être qu'elle prendrait quelques minutes au moins pour discuter.

«Je te fais confiance, je sais que tu ne me mentirais pas... enfin en tout cas, ça se voit que tu ne mens pas. S'il te plaît, excuse moi.» mine de rien, elle commençait à l'apprécier, même avec son caractère de louchon. Et l'océan n'était vraiment pas loin donc bon, si Fauve s'y arrêtait, cela voudrait dire que l'aventure n'aurait pas duré longtemps, et ce n'était pas ce qu'Anoëra recherchait. Donc bon, il fallait qu'elle arrive à convaincre la jeune femme de sa bonne foi, et surtout... enfin qu'elle la calme quoi.

[Fauve Borealis]

Fauve d'une certaine façon avait déjà pardonné à Anoêra, en réalité même le mot pardon ne lui disait pas grand chose, elle acceptait ou non et puis c'était tout, après tout, c'était souvent à elle qu'on reprochait des tas de choses comme la folie. Elle en avait juste un peu marre, elle avait espéré qu'avec la jeune Tenaag'a ça n'aurait pas été pareil. Mais elle se rendait compte aussi de la limite à laquelle elle était confronté avec ses mots et ses explications. Bien sur que ça lui faisait peur, depuis son plus jeune âge qu'elle vivait dans la terreur de ne rien comprendre, mais à la fin, ça devenait juste courant, de ne plus rien comprendre et ne même plus chercher d'explications. La jeune amazone l'avait arrêtée et se dressait devant-elle, en son cœur elle sautillait de joie mais elle ne l'aurait jamais montré.

"hum" fit-elle pour ne pas avoir l'air de se rendre tout de suite

C'était quand même intenable de faire semblant d'être fâchée, et tout nouveau, car habituellement, elle l'était réellement, longtemps, et régulièrement dans des états qui faisaient fuir la plupart de ses sœurs même si elles y étaient habituées. Depuis toute petite, elle rêvait d'être quelqu'un qu'on ne remarque plus, qui est invisible et qu'on laisse tranquille. Bien sûr si ça avait été le cas, probablement qu'elle eut alors souhaité le contraire. Et puis plus le temps passait plus ça l'enchantait de partir, fuir cet endroit ou elle n'avait été pour la plupart du temps pas très heureuse.

"Bah tu sais ..." Elle haussa les épaules un peu boudeuse "je ne sais pas si je me rencontrais si je me croirais non plus"

Et ça c'était sincère, seulement elle n'avait pas le choix de croire que oui, ça c'était sa vie, chaotique, bizarre, seule mais appréciée des animaux tout en ressentant une haine farouche pour tout ce qui était humanoïde et possédait des cornes. Pensant à cela, elle leva les yeux regardant vers l'horizon, ne risquaient-elles pas d'en croiser par ce chemin ? Elle se connaissait leur présence la rendait comme possédée et pour le coup elle avait la crainte de faire fuir définitivement Anoëra.

"C'est vrai que ça fait peur de penser à des objets qui attaquent" accorda t-elle avec un sourire sincère, parce que c'était la première fois qu'elle entendait cette version et si ça se trouve elle était aussi juste que tout ce qu'elle-même pouvait raconter. "J'aimerais comprendre ce qui m'arrive et te dire comment et pourquoi j'ai pu aller là et ne pas savoir comme je m'y suis rendu et de la manière dont j'en suis revenu, peut-être y a t-il des gens qui débloquent la mémoire ? Ou des objets magiques ? Est-ce que ce serait dangereux tu penses ? Et ... moi aussi toutes ces choses me font un peu peur"

C'était dit, elle ne l'aurait avoué à personne d'autre, une fois de plus elle tentait de se maîtriser, accordait à Anoera qu'elle pouvait mettre en doute la plus confiante des personnes avec ses histoires qui ne tenaient pas forcément debout - ni même assises -, en quelque sorte tendait le drapeau blanc. Aurore trappée quelque part dans le corps de Fauve n'attendait elle que son moment pour essayer d'avoir une conversation digne de ce nom avec la jeune femme, il y avait des tas de choses qu'elle n'avait pas eut le temps de spécifier et d'autres qu'elle devrait expliquer, en attendant elle rongeait son frein attendant que l’occasion pour elle de repointer son nez se présente.

"Bah sinon tu te trompes je peux mentir, mais vu que mes histoires sont assez compliquées je n'en vois pas l'intérêt, et puis c'est trop de complication, faut se souvenir de ce qu'on à dit et à qui et tu as bien vu que déjà avec une seule personne ...." Elle avait du mal à s'exprimer encore longuement et de façon adéquate, mais avec un peu de volonté elle venait de faire une phrase qui avait du sens "Et puis je ne moque pas des gens, ça m'ennuie et c'est une perte de temps" rajouta t-elle songeuse pour terminer "Et je n'ai pas besoin de t'excuser je suppose qu'on se chamaillera encore quelques fois le temps ... de se comprendre"

Elle espérait bien que cela arriverait un jour bien qu'elle ne plaça plus depuis longtemps trop d'espoir en un futur dont il était rare qu'il tienne ses promesses, mais là, elle était certaine quand même que bonne ou mauvaise ce qu'elles allaient vivre changerait de l'ordinaire. Et puis elle aussi aimait la jeune femme.

"On continue alors ?" demanda t-elle en faisant un pas en avant ....

[Anoëra Tehr]

La peur de faire fuir Fauve et de perdre toute chance d'avoir une compagnie de valeur pour son voyage, tiraillait le ventre de l'amazone, mais fort heureusement, elle sentait que peu à peu, sa compagne se calmait et semblait lui pardonner. Elle ne put contenir un soupir de soulagement, bien qu'elle ignorait à quelle point Fauve luttait envers elle-même pour rester désagréable, froide et maussade envers elle. Mais au moins, elles se rejoignaient sur de nombreux points, notamment cette peur de l'inconnu et de la magie. Il y avait des peurs qu'on avait du mal à vaincre, comme celle de l'eau. En tant que teenag'a, Anoëra détestait ça, et si elle admirait l'océan, elle en était tout aussi terrifiée par sa grandeur et l'inconnu qu'il représentait.

Mais là, c'était de Fauve qu'elle avait peur. Pas à l'idée qu'elle l'attaque, non. Mais qu'elle l'abandonne. Car mine de rien, plus elle apprenait à la connaître, et plus elle arrivait à la toucher. D'autant plus lorsqu'elle parla de cette histoire de mémoire, et du fait qu'elle se retrouvait dans des endroits inconnus sans savoir comment elle y était arrivé. Il était difficile pour Anoëra de faire comme si elle ne comprenait pas, alors qu'elle savait le mal qui rongeait la jeune femme - si tant est que l'on puisse qualifier Aurore de mal. Elle se disait que c'était peut être le moment d'amener la vérité auprès d'elle, mais d'abord, elle lui sourit sincèrement lorsqu'elle lui demanda de reprendre la route

«Oui allons y, histoire que nous soyons aux abords du marais avant la tombée de la nuit.» elles trouveraient surement une grotte à flanc de montagne avant d'atteindre la forêt, c'était le plus prudent.
Au bout de quelques pas malgré tout, l'amazone se mit à réfléchir à la manière d'amener la chose à son amie, aussi elle essaya une première approche, ignorant où ça mènerait, mais disons que c'était surtout pour tâter le terrain

«Ton histoire me rappelle celle de l'une de mes sœurs...» bon évidemment, pas une sœur biologique, mais juste une autre amazone avec qui elle aurait grandi - puisqu'elle inventait plus ou moins l'histoire «elle s'était enfuie du village à cause de sa mère qui était trop dure avec elle... elle a couru loin jusqu'aux ruines à l'ouest, ces ruines dangereuses où des lucioles de vapeur fourmillent par milliers!»

Les pelel'jes... elle connaissait ce nom, mais préférait faire comme si elle ne le connaissait pas
«Mais elle a fini par revenir, sauf qu'elle n'était plus elle-même. L'une des lucioles était entrée dans son corps, et lorsqu'elle s'endormait, et bien cette luciole prenait sa place. C'était... terrifiant. Je me souviens qu'elle a tué sa mère avant que les autres amazones ne se jettent sur elle et qu'elle ne soit elle-même tuée. On a vu alors la petite luciole sortir de son corps et s'en aller...» bon, c'était pas tout à fait faux en fait, c'était une histoire qu'on lui avait racontée, mais ça faisait toujours plus vrai de dire qu'on l'avait vécu de près. Son regard s'était assombri et elle se tourna donc vers Fauve pour voir si elle avait entendu parler malgré tout de ce genre de choses, des pelel'jes donc.

«Est-ce que par hasard, tu te souviens de t'être baladée près de ces ruines?» en tout cas la concernant, elle ne s'y était jamais risquée, un peu justement à cause de cette histoire d'ailleurs.

[Fauve Borealis]

Fauve avait emboité le pas à Anoêra puis avait ralenti pour l'écouter, quand celle ci avait commencé son histoire, au début elle ne l'avait pas vraiment écouté trop contente de ne pas avoir du supplier la jeune fille pour qu'elle reste avec elle. Puis elle avait prêté une oreille plus attentive, ne se doutant pas un seul instant bien sur que l'amazone était bien plus au courant de la raison de ses problèmes qu'elle même. Mais cette histoire ne lui rappelait - malheureusement - rien de particulier ou d'entendu, car sinon bien sur ses sœurs lui en auraient parlé pour tenter de lui expliquer son état. Les pele'je ne faisaient pas forcément beaucoup de ravages chez les tenaag'i qui vivaient d'une certaine façon en autarcie.

certaines peut-être avaient capté des rumeurs à ce sujet, mais probablement était-ce resté comme une menace lointaine non comprise et identifiée, du moins beaucoup moins présente que leur problème actuel : les Winghox. Le petit hameau ou vivait Fauve était surtout tenu par celle qui l'avait élevé et le reste des filles qu'elle avait prises sous son aile, sensées être les sœurs de Fauve, de quelques guerrières ayant un loin plus ou moins lointain avec cette "sous-chef" et deux ou trois esclaves hommes attachés à des tâches ingrates et dont personne ne demandait l'avis. Aucun de ces être n'avait fait le lien entre les rumeurs sur ces êtres volatiles et les agissements de la jeune fille. Le terrain n'était donc pas vraiment préparé, au départ elle ne sut que répondre et continua donc la marche avant de rajouter au bout d'un moment.

"Est-ce que ce ne sont pas des légendes ces histoires là ? un peu comme les fantômes et les endroits hantés ?"

Et oui la tâche n'était pas gagné, et certainement il était difficile de prévoir la réaction de Fauve, mais la vérité aussi difficile soit-elle n'était-elle pas meilleur que tout le reste ? En attendant ce fut-elle qui faillit dire Anoëra qu'elle disait n'importe quoi, mais se rappelant de sa propre réaction, elle se mordit littéralement la langue pour ne pas céder sa nature réfractaire.

"AÏe..." s'écria - t-elle alors que quelques gouttes de sang perlaient sur ses lèvres."Est-ce que n'est pas dangeureux du coup d'aller sur les marais ?"

C'était un peu tard du reste pour se poser la question vu qu'elles y étaient presque, Fauve n'avait pas vraiment peur, elle ignorait sans doute complétement le vraie danger de cet endroit mais en se rapprochant il était évident que l'odeur n'était pas aussi belle que les lieux et en essuyant sa bouche, la jeune femme fit une grimace tout en s'arrêtant pour regarder ce qui s'offrait en face d'elle, étonnamment la peur ne faisait pas parti de ce qu'elle ressentait, au contraire elle était impatiente d'affronter ce qu'elle trouverait. Elle porta sa main dans sa poche pour s'assurer que son lance-pierre y était et ramassa quelques cailloux on ne savait jamais. Elle sourit franchement avant d'ajouter

"n'aie crainte je ne te les lancerais pas à la figure cette fois"

Elle regarda autour d'elle histoire de voir si il y avait un lieu sur car au fond, elle voulait répondre le plus sincèrement possible à la dernière question d''Anoëra, puis elle luttait contre son comportement légèrement suicidaire parfois qui lui disait de foncer dans le tas, mais clairement, si elle voulait aller loin et longtemps dans son voyage c'était la dernière chose à faire.

"Et bien, non je ne me souviens pas, mais ça ne veut pas dire que je n'y ais pas été dans mes moments qui sont des trous noirs ... tu crois ..... que ... "

Jusqu'à présent, alors que sa camarade lui expliquait cette histoire, elle n'avait pas fait le lien, mais maintenant, alors qu'elle venait de lui poser cette question précise les connections s'étaient faites et on pouvait voir son beau regard bleu devenir sombre, presque noir, son visage se figer, une espèce de fureur naître quelque part au fond d'elle même qui n'était qu'à ses débuts. Elle lâcha ses pierres, eut l'impression qu'elle étouffait, maintenant là ... elle avait juste envie de tout détruire alors elle s'éloigna de quelques pas, essayant de reprendre un contrôle qui lui échappait déjà ...

"Et cette fille elle était comme moi ? tu crois ....que ..... en moi"

Du coup elle attrapa une de ses flèches qu'elle menaça de se planter dans le bras, avec une force dont on ne se serait pas douté et surtout si rapidement qu'il aurait été impossible d'intervenir sur le moment. Tout ce qu'elle en avait déduit à la fin était qu'elle avait un truc en elle qui la détruisait et il fallait, oui il fallait que ça sorte ....

[Anoëra Tehr]

Évidemment, cela aurait été trop simple que Fauve la croit ainsi et admette en quelques secondes qu'elle pouvait avoir un pelel'je en elle. Mais ce n'était pas forcément le but de la manœuvre non plus. L'intérêt était seulement de faire germer cette idée dans sa tête, rien de plus. Ce n'était que le début et il était hors de question de la brusquer. Concernant cette histoire de légende, Anoëra préféra ne pas insister et haussa juste des épaules
«Je ne sais pas vraiment. Tu sais, je n'y étais pas vraiment, je n'ai assisté qu'à sa crise de folie. Et cette image de lucioles qui quittaient son corps à ce moment là... j'étais jeune, j'ai pu aussi l'imaginer. Mais on m'a souvent dit que sur Nideyle, bien des légendes étaient en réalité tirées d'histoires vraies...» autrement dit, elle préférait laisser planer le doute pour le moment. Il n'aurait pas été très cohérent que l'amazone ait une connaissance absolue des pelel'jes, car on ne pouvait pas dire qu'on savait grand chose sur eux, bien qu'elle en avait vraiment entendu parler avant qu'Aurore ne lui explique la situation.

Elle ne s'était pas rendu compte que Fauve s'était mordu la lèvre en ayant peur qu'Anoëra se vexe d'être traitée de menteuse, disons que ce n'était pas son genre de toute manière, surtout lorsqu'il était question de magie ou de trucs qui sortaient de l'ordinaire, donc elle ne pouvait pas en vouloir à son amie de croire qu'elle racontait n'importe quoi - surtout que c'était partiellement le cas. Mais lorsqu'elle demanda s'il y avait des similitudes concernant son amie et elle, la jeune femme se raidit, elle devait être prudente là dessus et leva les yeux au ciel pour réfléchir, bien que cela semblait être un moyen de se souvenir.
«Je ne sais pas... je ne sais pas comment les lucioles ont pris le contrôle de son corps. Tu dis juste que tu as des trous de mémoire et que tu te déplaces, mais je crois qu'il existe aussi une maladie où on se lève pendant son sommeil... donc c'est peut être aussi que ça. Bien que je n'ai jamais entendu dire qu'on puisse parcourir de telles distances dans ces cas là.» le somnambulisme. Ça par contre, elle connaissait bien car l'une de ses voisines en souffrait, mais c'était plutôt du genre à se lever pour boire un verre d'eau dans la nuit ou aller nourrir les poules sans s'en souvenir plutôt que se montrer agressive ou se balader vraiment partout «je crois en général, avec cette maladie, qu'on ne fait que reproduire des gestes quotidiens, comme si c'était mécanique.. je ne crois pas qu'on fasse des trucs qu'on n'a jamais fait comme aller dans des endroits qu'on ne connaît pas. Mais bon... je ne sais pas tout sur tout non plus.»

Ne pas brusquer les choses et puis laisser planer le doute aussi, c'était parfois mieux d'avoir l'air d'une idiote que d'une manipulatrice. Elle avait beau connaître la vérité grace à Aurore, il était hors de question de braquer Fauve alors qu'elle commençait à avoir sa sympathie.
Elles étaient arrivé assez bas désormais, les odeurs du marais n'avaient rien d'agréables, mais c'était assez beau à voir. Sauf que.. il y avait beaucoup d'eau quand même! De là haut, ça semblait très vert, elle avait cru que ce serait une sorte de plaine avec juste des rivières, malheureusement là, trouver un trajet sans risquer de se mouiller allait être compliqué.

«Oh lala! Mais y'a de l'eau partout! Comment on va faire pour passer?» le cœur de l'amazone se mit à battre un peu fort, mine de rien, elle ne s'était pas attendu à ça, et rien que le fait de devoir se tremper les chevilles ne lui plaisait pas, même si elle le faisait en rivière pour se laver, c'était parce qu'elle voyait le fond dans ces cas là, mais ici, c'était tellement boueux qu'elle ne saurait pas où elle mettrait les pieds.
Il y avait une autre petite caverne derrière elles, et la jeune femme se tourna en la désignant du doigt

«Le soleil va se coucher, on devrait aller se mettre à l'abri pour la nuit et on verra demain si on passe par là ou si finalement on contourne pour aller vers la forêt.» car bon, non vraiment, ça l'angoissait un peu là tout d'un coup!
Elles allaient encore devoir chasser, mais rien qu'aux bruits environnants, il était évident qu'elles n'auraient aucun mal à trouver leur bonheur, et puis ici, la végétation était bien plus abondante, elles trouveraient des champignons, des baies ou autres fruits sans le moindre problème, donc inutile de s'inquiéter pour la nourriture. Non là, c'était vraiment le trajet qui l'inquiétait!

[Fauve Borealis]

Finalement elle décida de ne pas s'enfoncer la flèche dans le bras pour faire sortir l'affreux machin qui était peut-être à l'intérieur d'elle et qui la rendait folle et provoquait toutes les moqueries derrière son dos. Oui le fait qu'elle se comporte comme si elle avait oublié la moitié de sa vie faisait croire à ses sœurs qu'elle devait être sourde aussi la moitié du temps. Alors elle faisait comme si de rien n'était parce que de toute façon, à la fin du compte ça n'aurait rien changé. Mais elle avait une bonne ouÏe et ce que lui avait répondu Anoëra l'avait un peu calmé. Même si ...

Au fond elle commençait enfin à se plaire dans cette vie, bien que les chevaux aient accaparés la plupart de son temps, il était bien d'avoir un autre but, c'était comme si elle savait respirer à nouveau après avoir oublié pendant longtemps de le faire. Elle comprenait que tout ça n'était que des rumeurs en grande partie et que ça devait se vérifier, elle préférait rester naïve par rapport à l'amazone car elle avait très envie de la croire. Elle passait donc un peu par dessus ses jugements habituels, après si elle venait à apprendre que la jeune fille savait ce qui se tramait dans son corps sans rien lui dire ...

Personne ne pouvait présumer de e qu'elle ferait, même elle n'aurait su le dire, et probablement aurore non plus. Maintenant elle se rendait compte aussi qu'il y avait beaucoup plus d'eau qu'elle ne se l'était imaginé en regardant de loin. Et bien sur, oui, elle voulait voir l'océan mais elle ne souhaitait pas avoir de l'eau croupie jusqu'aux genoux et elle se demandait si il n'aurait pas été plus prudent de remonter et choisir un chemin différent. Son cœur commençait à battre à cent à l'heure avec toutes ses émotions.

"Je ne sais pas, il n'y a aucune barque nulle part ? Parce autrement je ne mettrais pas les pieds dans cette gadoue"

Et on sentait à ses paroles qu'il n'allait pas être possible de la faire changer d'avis, pourtant une chose était claire et nette, il fallait se poser pour la nuit avant de prendre une décision, Anoëra. Elle regarda autour d'elle et vit un renfoncement dans les montagnes qu'elles avaient déscendues, elle fit un signe silencieux pour le montrer à sa compagne de route et se rapprocha pour mieux voir, bon il y avait de quoi s'abriter même si ce n'était pas une véritable grotte elles pourraient être à l'abri.

"Tu sais" dit-elle en arrangeant quelques pierres pour faire la base d'un foyer "je ne pense pas que ce soit cette maladie, les autres m'ont toujours dit que c'était mon cerveau, que j'étais un peu folle, parce que si je ne m'étais réveillée qu'avec un verre d'eau à la main... Enfin ça fait quand même peur cette histoire de lucioles"

Elle n'évoqua pas plus tout ce dont Anoëra avait parlé, elle préférait changer de sujet, mais ça faisait son petit chemin dans sa tête quand même, la jeune tenaag'a avait semé la graine et l'idée poussait doucement. Puis elle se retourna brusquement, il y avait quelques bruits non loin d'elles, elle prit deux ou trois de ses flèches avec dextérité et tira quasi dans le même mouvement. Anoêra eut donc tout le loisir de remarquer que la remarquable précision ne venait pas D''Aurore mais bien de Fauve qui se dirigea vers quelques fourrés ou l'ont entendit quelques cris. Elle acheva sa victime et revint avec un gros lièvre.

"Là, je vais nous préparer cela" dit elle en s'asseyant et de bon composition mais à peine avait-elle entamé son travail qu'elle s'endormit subitement et ce fut Aurore qui récupéra la place non sans lancer le lièvre vers l'autre jeune femme "Ah non moi je ne fais pas ce genre de truc dégoutant, par contre, si tu veux je peux vous aider à traverser l'eau"

[Anoëra Tehr]

La discussion était un peu partagée entre la peur de l'inconnu qui se dressait devant eux avec ce marais, et la peur de l'inconnu qui vivait en Fauve. C'était évident que l'amazone soit un peu perturbée par tout ça, mais Anoëra ne cherchait pas à insister sur ce point. Elle l'avait vaguement mentionné sous forme de légende histoire de la faire réfléchir, et visiblement cela avait fait son petit effet, car rapidement, l'amazone revenait dessus.

«Je ne pense pas que tu sois folle. Tu as l'air sauvage oui, mais je pense que n'importe qui dans ta situation le serait. Et puis tu sais, maintenant que je suis avec toi, je pourrai probablement t'aider à savoir ce qu'il t'arrive dans tes moments d'absence? Enfin... si tu as envie de le savoir évidemment.» petit à petit encore, elle amenait Fauve à en savoir plus sur le pelel'je. Si elle pouvait lui expliquer par la suite que c'était bien le cas, mais qu'Aurore était quelqu'un de compréhensif et attentif, et bien cela l'aiderait surement à reprendre confiance en elle et ainsi prouver que non, elle n'était pas folle. En revanche, à voir si elle voudrait tout faire pour se débarrasser du pelel'je dans ce cas. Est-ce qu'Anoëra accepterait Aurore en elle? Après tout, si jamais Fauve réagissait mal, ce serait sa faute puisqu'elle aurait dénoncé la présence du pelel'je.

Elle ne pouvait pas encore savoir, ce serait pour plus tard. En attendant, elles trouvèrent un endroit où s'abriter pour la nuit et Fauve montra ses talents de chasseuse en ramenant un lièvre, juste avant de s'évanouir comme elle en avait l'habitude. Anoëra s'était alors précipitée vers elle pour s'assurer que tout allait bien avant qu'elle ne se réveille comme si de rien n'était? Quoi que non, alors qu'elle avait dit quelques secondes avant qu'elle s'occuperait du repas, voilà qu'elle lui jetait le lièvre d'un air dégoûté, et l'amazone n'eut pas de mal à comprendre que ce n'était plus du tout la même personne.
«Bonsoir Aurore... ne t'en fais pas, je m'en occupe.» à l'aide d'une pierre taillée, elle retira la peau du lièvre avant de le vider et jeter les entrailles le plus loin possible pour éviter d'attirer les prédateurs ou les charognards, puis elle piqua la bête sur une branche de bois afin de la mettre à cuire au-dessus du feu.

Soupirant doucement, elle regarda le marais en contrebas en réfléchissant à la proposition du pelel'je.
«Comment comptes-tu nous aider? Tu ne peux pas garder le contrôle de Fauve jusqu'à demain, il faut qu'elle dorme quand même. Et hors de question de passer là dedans pendant la nuit!!» car sur le coup, c'était surement l'idée qu'avait eu le pelel'je, et ce n'était pas du tout envisageable pour elle... jetant une brindille dans le feu qui produisit une petite étincelle, Anoëra réfléchissait encore à ce que Fauve lui avait dit avant de s'évanouir.

«J'ai commencé un peu à lui parler des pelel'jes. Je crois qu'elle y est plutôt réceptive pour le moment, mais je ne sais pas encore comment elle réagira si jamais elle apprend que tu es là... que se passera t'il si elle cherche à tout prix à te faire quitter son corps? Est-ce que tu partiras docilement à la recherche d'un nouvel hôte? Ou bien il n'existe rien qui pourrait t'obliger à partir?» à part la mort de l'hôte évidemment, mais bon en l'occurrence, ce n'était pas le sujet ici. Anoëra n'osait pas encore proposer à Aurore de venir en elle si jamais ça se passait mal avec Fauve. Honnêtement, elle n'était vraiment pas à l'aise avec cette idée... et puis, s'il le faut, Fauve pourrait être soulagée de savoir qu'elle ne restait pas bêtement étendue quelque part lorsqu'elle s'endormait sans crier gare, et qu'il y avait quelqu'un pour veiller sur son corps? C'était une bonne chose sur ce point non?

[Fauve Borealis]

Bien qu'elle n'eut pas vraiment le temps de répondre aux dernières explications d'Anoëra, Fauve les avait entendus et nulle doute que quand elle se réveillerait ce serait ses préoccupations premières. Elle saurait bien sur, se retrouvant d'un endroit dans un autre, d'une situation dans une autre qu'elle serait encore tombé dans un de ses trous. Forcément la conversation tournant autour, elle repartirait direct sur le sujet même si éventuellement le moment ne se révélait pas idéal. La grande question resterait comme le pensait la jeune amazone comment Fauve supporterait cette présence en elle et si il était possible pour elle de l'accepter. Aurore n'avait pu le déterminer tellement le système d'actions et de pensées était complexe chez cette dernière, mais c'était aussi ce qu'elle aimait et pourquoi elle restait.

"Ah merci, ce n'est vraiment pas mon occupation préférée"

Çà ne devait pas être évident pour la jeune tenaag'a de changer d'interlocuteur, comme ça, sans prévenir, mais elle s'en tirait pas mal, et elle semblait avoir compris qu'elle ne devait pas avoir de crainte envers Aurore, qui était plutôt bisounours qu'autre chose, non pas qu'elle ne fut pas capable d'être terrifiante, mais ça ne l'amusait pas au fond, c'était beaucoup mieux de vivre une aventure avec une personne à laquelle on peut parler et raconter des tas de choses comme une amie. Bon c'était encore loin d'être le cas, mais Aurore ne désespérait pas que ça arrive un jour. Un peu trop optimiste parfois, elle mettait des blancs volontairement sur les points problématiques comme le libre arbitre et l'acceptation de Fauve.

"Non en effet, je voulais juste venir un peu, au cas ou tu aurais des questions à me poser, et te proposer mon aide. Après je la laisserais dormir car elle en à besoin, mais je peux reprendre le contrôle au petit matin avant qu'elle ne se réveille"

Tout en gardant à l'esprit que dans ce cas-là Fauve pouvait à tout moment reprendre ses esprits ce qu'omit Aurore, non intentionnellement mais ça pouvait porter à conséquence quand on en tenait pas compte. Comme quoi la jeune amazone avait eut tord, Aurore connaissait son hôte et savait que trop la hantée n'était pas bon pour elle. Si elle prévoyait une quelconque "possession" par la suite, la jeune femme se devait d'avoir un sommeil parfait pour que le corps ne s'écroule pas épuisé par toutes ses actions. Maintenant tout en regardant le feu pétiller, elle s’efforça de répondre au mieux à Anoëra pour montrer sa collaboration et ses bonnes intentions. Ce qui était vraiment habituel pour un pele'je.

"Et bien, non rien vraiment ne m'obligerait à quitter ce corps, à part éventuellement une grande magie, maintenant si Fauve ne voulait pas de moi, je suppose qu'il faudrait que je trouve une autre personne, mais je serais triste car j'ai beaucoup de tendresse pour elle. Je reconnais que j'aurais du l'aider davantage, ce que je ferais dorénavant, et je pense que tu fais de l'amener tranquillement à voir la vérité même si cela sera loin d'être facile"

Aurore n'était pas mauvais(e) en soi, mais bien sur n'avait pas les mêmes préoccupations que la plupart des humains et autres races, donc ne prenait pas forcément en compte des choses essentielles pour lesquelles elle ne rencontrait aucun problème. Elle aurait été vraiment triste de quitter le corps de fauve, et espérait qu'elle l'accepterait, sinon elle envisageait de ne pas investir de corps pendant un moment, le temps de trouver ce qui lui convenait et que cette fois l’hôte soit d'accord. Elle apprenait avec le temps et savait se remettre en question.

"En fait, je me disais, que pour demain, je pourrais te prendre sur mes épaules pour traverser, seulement il faudrait que tu sois réactive envers tout ce qui nous attaquerait. Je suis très forte, ce n'est pas un problème pour moi, mais pour cela bien sur, Fauve doit être en forme et c'est pourquoi, si tu es d'accord, je la laisserais dormir dès que tu m'auras confirmé ton accord. Après si tu as des questions, je suis à ton service"

Aurore, bien sur, aurait souhaité rester plus longtemps et bavarder avec Anoëra, mais elle se rendait compte que la situation ne jouait pas en sa faveur. Peut-être devrait-elle attendre aussi que le lièvre soit prêt pour donner quelques forces à Fauve, pour le lendemain qui s'annonçait haut en couleur.

[Anoëra Tehr]

C'était particulièrement déroutant de parler ainsi à deux personnes différentes dans un même corps. Mais en ayant connu Aurore en premier, Anoëra avait rapidement assimilé l'information. Et puis, leur manière de parler et leur comportement étaient si radicalement différents que finalement, ce n'était pas bien dur de comprendre qu'effectivement, il y avait anguille sous roche. La question se posait concernant la façon dont elles pourraient traverser. Le fait qu'Aurore reprenne le contrôle de Fauve au petit matin pour la porter ne lui plaisait pas... et alors qu'elle retournait le lapin au-dessus du feu pour qu'il cuise correctement partout, elle s'empressa de préciser pourquoi.

«Je n'aime pas vraiment cette idée. Si jamais Fauve se réveille alors que je suis sur ses épaules, il est évident qu'elle va s'énerver, se poser des questions et paniquer en prime si elle est dans l'eau! Je pense que pour le moment, il est préférable que je vois avec elle sur la meilleure manière de traverser, quitte à carrément contourner ce marais en passant plutôt par la forêt.»

L'amazone soupira, non honnêtement, l'idée de dire à Fauve là, maintenant, tout de suite - enfin demain quoi - qu'elle avait un pelel'je en elle, ce serait trop compliqué.
«Pour ce soir, il serait facile de dire simplement qu'elle s'est endormie comme une masse et que je l'ai simplement couchée. Certes, elle aura du mal à comprendre comment ça se fait qu'elle n'ait pas plus faim que ça, mais ce sera un détail insignifiant comparé à la perspective de s'être carrément déplacée pendant son sommeil.» Anoëra rougit légèrement avant de sortir le lapin du feu et attendre qu'il refroidisse un peu.

«Que je découvre son secret dès le premier soir, je pense que ça lui fera peur. Je préfère attendre un peu qu'elle me fasse un peu plus confiance... donc demain matin, je préférerais que ce soit elle qui se réveille. J'aime beaucoup ta compagnie, mais disons que... il faut lui amener la chose en douceur si tu espères rester avec elle.» car évidemment, l'amazone avait bien compris qu'Aurore y tenait. Elle arracha une patte du lapin et la tendit à la jeune femme tout en soupirant avec une pointe de tristesse. Tout ça ne serait pas facile.

Elle tourna les yeux vers le marais, d'ici, c'était un endroit vraiment magnifique et elle aurait aimé voir ça de plus près, mais en sachant toute l'eau qui s'y trouvait, inutile de dire qu'elle avait une boule au ventre et un début de crise d'angoisse.
«Tu crois qu'il pourrait y avoir des chemins surs? Peut être que si Fauve arrive à capturer une monture, elle pourra nous aider à traverser?» des anticus des rivières par exemple? Après tout, l'amazone avait justement ce genre d'aptitude non?

[Fauve Borealis]

Il fallait l'avouer Aurore était un peu déçue que sa proposition ne récolte pas l'enthousiasme qu'elle s'était imaginée. Ben oui elle se voyait déjà un peu comme une héroïne, le fait qu'elle soit gentille et douce ne l'empêchait pas d'avoir un peu d'ambition et des idées de grandeur. Comme elle était plus raisonnable aussi, et arrivait malgré son statut de pele'je à écouter et soupeser l'opinion des autres, il lui fallu reconnaître que d'une certaine façon, Anoëra n'avait pas tord. Bon ça gâchait un peu son retour, elle s'était fait une joie de causer à la belle étoile avec la belle. Mais aussi elle avait promit de faire plus attention à Fauve et elle aimait se dire qu'elle honorait toujours sa parole.

"Oui c'est certain que si je prends contrôle dans son sommeil normale, elle peut revenir à n'importe quel moment et si c'est dans un moment critique ça ne passera pas vraiment, tu as raison. Alors que si jamais elle perd le patience et s’énerve trop fort puis s'endort je pourrais moi prendre le contrôle d'une façon plus efficace. Ce que je ne souhaite pas ... je veux dire que vous vous retrouviez dans une telle situation"

Quoi que ... oui elle aimait bien qu'on ait besoin d'elle, mais quand même pas au point de provoquer de mauvaises choses. Car si elle l'avait voulu, et bien elle aurait trouver un moyen, ce n'était pas bien compliqué pour elle. Dans le cas précis pourtant elle se rangea à l'avis de la tenaag'a comme quoi il fallait mieux que ce soit elles qui discutent de la façon de procéder même si fauve venait à tempêter et son montrait récalcitrante. Aurore la regardait procéder avec le lapin.

"Oui je souhaite vraiment rester avec elle" approuva Aurore, et il n'y avait pas grand chose à dire de plus en réalité car Anoëra avait tout compris, elle était très sage et semblait avoir une façon de raisonner très logique, ce qui n'était pas son cas, ni vraiment non plus celui de fauve. Dans tous les cas elle pouvait leur apporter à toutes les deux. C'était amusant de le penser.

"Oh, ca je suis persuadé qu'elle peut faire très bien, enfin c'est elle l'experte, donc il faudra voir avec elle, je n'ai pas hérité de son don même si grâce à elle je possède un belle habileté. Je pense alors qu'il serait mieux que je la laisse dormir et nous parlerons une autre fois au coin du feu, quand ce sera plus calme"

Prenant une morceau du lapin que lui proposait la jeune femme, elle se pencha vers elle et lui embrassa la joue "Bonne nuit, on se recroisera un de ces jours et bonne chance", Puis elle alla s'assoir et se cala contre le mur fermant les yeux elle rendit son corps à fauve après avoir consommer le met qu'avait cuisiné la jeune amazone. Elle lui rendit son corps qui resta dans un sommeil profond attendant le lever du soleil pour pouvoir reprendre vie avec son âme véritable.

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A l'aube Fauve ouvrit les yeux, il commençait à faire clair, les cendres s'éteignaient à ses pieds, elle se sentait reposée et repue mais ne comprenait pas trop comment elle avait atterrit là, malgré tout en regardant autour d'elle la mémoire lui revint, elles étaient auprès du marais au lucioles qu'il fallait traverser et bien sur elle avait eut un autre de ses épisodes. Mais regardant ses mains et ses vêtements elle remarqua qu'il n'y avait pas de sang, ce qui était plutôt rassurant. Elle s'exprima tout haut sans s'en rendre compte.

"Dis moi que je n'ai pas encore fait de bêtises irrémédiables"

[Anoëra Tehr]

Même si cela faisait du bien de parler un peu avec quelqu'un d'un poil plus aimable, la conversation avec Aurore n'avait pas eu l'effet escompté. Honnêtement, Anoëra avait espéré qu'elle puisse mieux la renseigner sur un moyen de traverser le marais, et si elle la trouvait courageuse d'avoir voulu la porter tout le trajet, les risques que Fauve se réveille et panique au beau milieu du marais étaient bien trop grands pour qu'elle veuille tenter le coup!
Non, au pire, soit elles devraient dompter un ou plusieurs anticus des rivières - après tout, c'était leur spécialité de ce qu'elle savait que de traverser ce genre d'endroit - soit elles devraient carrément le contourner en retournant dans la forêt.

Toujours est-il qu'elle discuta encore un peu avec Aurore, celle-ci était agréable bien qu'elle ne cachait pas sa déception à l'idée d'être utile. Cependant elle semblait compréhensive, et laissa donc le corps de Fauve, une nouvelle fois, pour la nuit.
Anoëra vérifia le feu, puis elle se coucha à son tour, jusqu'au lendemain matin où ce fut l'amazone qui la réveilla. Bâillant à s'en décrocher la mâchoire, la teenag'a se frotta un peu les yeux avant d'essayer de se remémorer de quoi elle pouvait bien parler. Des bêtises? Oh! C'est vrai qu'elle s'était évanouie... secouant la tête, Anoëra essayait de réfléchir avant de se dire que finalement, ça ne servait à rien de se prendre la tête.
«Hum... tu n'as rien fait non. Tu t'es évanouie d'abord, alors j'ai préparé le lapin à ta place. Puis tu t'es réveillée sans dire un mot et tu as mangé avant qu'on n'aille se coucher. Je n'ai pas eu l'impression que tu aies été bien différente de d'habitude, toujours aussi peu bavarde en tout cas.»

Car au fond, c'était vrai. Même si l'amazone faisait des efforts, elle ne parlait pas beaucoup. Elle attendit de voir si Fauve avait des questions malgré tout, en particulier au sujet du pelel'je. Mais elle préférait éviter d'aborder le sujet par elle-même... d'ailleurs, elle essaya même d'esquiver rapidement le sujet en désignant le marais du menton
«Sinon, j'ai un peu réfléchi à la manière de traverser le marais. Tu crois que tu pourrais nous apprivoiser un anticus des rivières? Il doit y en avoir dans les environs vu l'humidité... il pourrait nous aider à traverser? Enfin je ne sais pas s'ils peuvent porter deux personnes, au pire il faudra peut être en apprivoiser deux... ça me permettra de voir comment tu fais?» parler d'un sujet qui plairait à Fauve était surement le meilleur moyen de la mettre de bonne humeur. Et puis, après tout, elle lui avait dit que si elle souhaitait qu'elle l'accompagne, c'était justement grace à ses talents de dresseuse non? Donc autant poursuivre dans cette voie.

Elle ramassa quelques baies dans un buisson à côté d'elles pour grignoter. Là tout de suite, elle n'avait pas très faim, et il restait du lapin de la veille, donc elles auraient de quoi manger le midi surement.