Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Bruyantes ou silencieuses, sombres ou clairsemées, enchevêtrées de ronces ou paradis... les forêts de Nideyle ne manquent pas d'attrait. Attention, les prédateurs n'y sont pas rares !

Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Shara » 23 Sep 2011, 10:30

La Forêt des Ombres. Appelée ainsi à cause des arbres aux formes étranges, comme des créatures fantomatiques hantant les lieux pour posséder les mortels, on raconte que parfois ils se déplacent et emprisonnent les aventuriers qui oseraient se mettre sur leur route. Malgré tout, peu de gens peuvent se vanter d'avoir vraiment traversé ces bois, la peur qu'ils provoquent suffit généralement à effrayer les plus téméraires, c'est pourquoi les voyageurs se contentent généralement de s'y aventurer en restant à la lisière, là où la sécurité rassurante du soleil baigne encore pour quelques dizaines de mètres.

Cependant, une ville échappe quelque peu à la règle, Guttenvald, la sombre, la maudite, les hommes qui y vivent se sont habitués à l'ambiance sordide qui y règne et craignent un peu moins ces légendes de bonnes femmes, malgré tout, très peu osent s'aventurer trop loin, restant dans les limites de la ville afin de chasser lorsqu'ils ont besoin de se dégourdir les jambes. Certains individus, plus solitaires, peu recommandables en général, viennent bâtir leurs maisons en ces lieux, les protégeant souvent de sorts, d'herbes ou autres maléfices pour s'assurer qu'aucun intrus ne viendra les cueillir dans leur lit. Morphes, orphes, ou simples ermites, ils sont souvent rejetés de la société et se cachent donc dans cette forêt où ils ont peu de chance d'être dérangés. Aussi, pour les quelques téméraires qui s'aventurent dans ces bois, il n'est pas rare de croiser une petite bicoque que l'on n'a, pourtant, aucune envie d'approcher...

Ce jour là, au Sud de Guttenvald, là où les montagnes bordent la forêt, une louve trottinait sur un pare terre de feuilles mortes, reniflant avidement tout en gardant tout de même ses distances de la ville. La dernière fois qu'elle s'en était approchée, un bruit violent s'était fait entendre, et elle avait préféré fuir plutôt que de se risquer à savoir d'où cela pouvait provenir. Reniflant l'odeur d'un lapin, la truffe enfoncée dans la poussière, la terre et autres substances décomposées, elle pouvait sentir le parfum du sang et de cadavres en décomposition qui jonchaient probablement le sol par endroits en ces lieux. Elle se mit en piste, analysant les odeurs qui se mêlaient dans l'air, ses yeux d'un noir plus profond que les ténèbres scrutant les environs jusqu'à ce qu'elle se mette à courir, puis elle se figea et repartit encore en flèche jusqu'à ce qu'un cri déchire l'air.

Les feuilles mortes se mirent à voler, la terre se soulevait pendant qu'elle s'agitait, couinant, grognant, se retournant dans tous les sens pour se dégager. Un cercle de fer avait pris sa patte arrière en tenaille, et ses yeux s'écarquillèrent en remarquant enfin la source de sa douleur. Serrant les dents, elle cessa rapidement de hurler, sachant bien que le bourreau qui avait placé ce piège n'attendait qu'une seule chose, entendre sa proie l'appeler. Ses yeux et son nez se mirent à couler pendant qu'elle cherchait à contenir la douleur, et plus que tout, une solution. Son instinct et son esprit se battaient en duel, l'un lui disant de se transformer pour dégager d'elle-même les mâchoires saillantes de son tortionnaire à l'aide de ses mains, mais l'autre lui rappelait qu'en agissant ainsi, sa patte allait se déformer, s'agrandir pour devenir une jambe humaine et la force du piège risquait alors de lui découper la jambe.

Des gémissements plaintifs jaillirent de sa gorge, elle ne savait pas quoi faire, et la douleur l'empêchait un peu de se concentrer. Fermant les yeux, elle attrapa une branche en bois dans sa gueule, sachant très bien qu'elle ne résisterait pas à la pression du piège et se briserait si elle cherchait à dégager les mâchoires avec, mais au moins pouvait-elle essayer de l'y glisser pour atténuer la douleur? Sa mère ou l'un de ses congénères finirait bien par passer dans le coin et prévenir alors un autre morphe qui viendra la délivrer?

Oui, mais là... elle s'était vraiment aventurée très loin du lieu où sa meute chassait... ne parvenant pas à glisser la branche entre les mâchoires du piège, elle se coucha en pleurant, serrant alors ce bout de bois entre ses crocs pour ne pas hurler, ses griffes s'enfonçant dans la terre meuble en attendant que du secours vienne. Même un loup d'une autre meute conviendrait, elle pourrait surement lui faire comprendre qu'il devait aller chercher du secours... mais tout de même, l'un des siens serait le mieux, surtout que celui qui a posé ce piège pourrait arriver à tout moment. Son cœur battait à toute vitesse dans ses flancs pendant que la peur et même le désespoir l'envahissaient peu à peu.

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Gildwin Nordhal » 24 Sep 2011, 15:27

[Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent…]


    S’il est juste de dire que la forêt sombre qui s’étant au-delà de Guttenvald est un vestige de la toute puissance de la nature, s’il est vrai que l’homme à encore bien peur des mystères qui se cachent dans l’ombre des arbres centenaires, combien de temps cela durera-t-il encore ? Chasseurs, braconniers, Hommes et Cortesians, ce lieu si exempt de pareilles profanations allait-il subir leur soif de domination. En ce lieu, un homme marche au gré des vents… Si les jeunes rayons de l’astre du jour ne parviennent que bien peu à passer au travers des feuillages touffus de ces bois, de minces éclaircies parvinrent toutefois à illuminer, par endroit, le visage de cet étranger. Un pas léger comme pour ne pas froisser le doux tapis verdoyant, le regard apaisé par le calme qui y régnait. Un regard triste mais presque mélancolique, il se disait alors que cet endroit aurait parfait pour y vivre ses derniers instants mais l’heure n’était pas encore arrivée, il lui restait tant à faire…

    A quelques pas se tenait un camp de braconniers. Si ce terme en lui-même pouvait paraitre péjoratif, leurs femmes et leurs enfants les accompagnaient et c’était davantage le campement d’une bande de nomades vivant des prises des chasseurs. L’homme se doit de survivre et, pour cela, atténuer la toute splendeur d’un lieu si serein ne serait pas un crève-cœur pour ces gens. Plus tôt dans la journée, ils installèrent des pièges dans les sous-bois, il ne leur restait plus qu’à attendre qu’une prie facile vienne à dépérir dans les bras acéré de ces machines de mort. Un bruit de métal, le claquement sournois et malsain de ses honteuses mâchoires venait de faire une victime. Les chiens déjà humèrent l’odeur du sang et l’un d’eux se précipita vers l’orée des bois en quête de réponses. Courant dans le vent frais, l’animal avait la rage au cœur de servir ses maîtres, trouver cet impudent malchanceux et prévenir ses maîtres qui accoreraient.

    Blessé et prostré sur le sol, contenant de toutes ses forces la douleur qui lui tiraillait la patte, une louve se tenait là, espérant qu’un de siens viennent à son secours. Son sang maculant le feuillage, elle souffrait mais un buisson semblait être parcouru de tremblement et le museau rageur du canidé essoufflé apparu alors. Il aurait pu aboyer férocement mais un jeune enfant l’avait suivi. C’était le fils de l’un des chasseurs et il voulait voir la bête qui serait prise dans le tout premier piège qu’il avait lui-même posé. On ne sait si c’était réellement son inconscience ou si c’était mue par un tout jeune sadisme mais il s’approcha de l’animal prit au piège et appuya sur le piège, le regard pétillant de curiosité.


    « Ca fait mal ? »

    Il n’attendit guère une réponse mais se retourna vers le chien.

    « Va prévenir père ! »

    Le chien n’attendit guère et suivit docilement l’ordre qui lui était donné. Curieux mais malsain, les yeux de l’enfant ne reflétaient par la moindre innocence. A peine une dizaine d’années et il se sentait fier d’avoir fait une prise. D’une direction opposée à leur campement, un bruissement dans les feuillages se fit entendre et bientôt, un homme en sortit. Il portait une cape de soie déchirée en maints endroits et scrutait la scène avec effarement. Quelque chose, un détail lui enserrait le cœur, le jeune animal qui se tenait là avait un regard si familier, de grands yeux noirs, un noir si profond, si intense… Sortant de sa stupeur première, il s’approcha le regard sévère tandis que le jeune garçon lui jeta un pique empli de jalousie et de méfiance.

    « C’est le miens, attrapes en un toi-même ! »

    Attrapant le garnement par le col, il le souleva et l’envoya promener sans vergogne tandis que ce dernier pestait. Alors, les yeux de l’inconnu scintillèrent presque imperceptiblement et le rugissement puissant d’un faune résonna dans la clairière. Etouffant un cri, le garçon s’enfuyait à toutes jambes sans demandait son reste. L’homme toussa violemment, laissant échapper une gerbe de sang et il s’agenouilla auprès de la louve et commença à écarter les mâchoires du piège.

    « Tu es une Morphe, n’est-ce pas ? »

    Alors qu’il venait de la libérer, des cris et autres aboiements retentirent un peu plus loin.

    « Faisons vite, il vont revenir nous poursuivre et ce ne sera pas un simple rugissement qui les fera partir. »


EDIT Seby : pas de couleur ;)

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Shara » 24 Sep 2011, 18:25

Un bruit sourd, les feuilles s'agitent, mais la louve avait entendu son ennemi de loin. Son poil hérissé donnait l'illusion que de l'électricité flottait dans l'air, les babines retroussées, ses yeux semblaient emplis d'une haine sans nom. Le chien s'était avancé et le grondement sourd de la louve bien décidée à ne pas se laisser faire commençait à résonner autour de la scène, jusqu'à ce que l'enfant arrive. À cet instant, la haine devint peur, crainte, terreur... pourquoi? Non pas parce qu'il était humain, mais qu'il était un petit, et s'il y avait une chose que sa mère lui avait enseigné, c'était de ne jamais s'attaquer à une progéniture, car alors la vengeance des parents serait sans égale et la louve savait ainsi qu'elle courait vers une mort des plus douloureuses.

Les grondements cessèrent et pourtant elle ne gémit pas, sauf lorsqu'il appuya sur le piège pour encercler d'avantage sa proie. La douleur, comme une brûlure lancinante tout le long de sa patte lui arracha un couinement plaintif, ses yeux pleurèrent à nouveau, son nez coulait alors qu'elle serrait les crocs pour ne pas apporter d'avantage de joie à son bourreau. Est-ce que ça fait mal? Oui bien sûr, et n'importe quel individu se dirait probablement à cet instant qu'il souhaiterait lui faire vivre la même chose pour qu'il comprenne combien la sensation d'une patte coupée en deux pouvait être éprouvante. Mais non, elle n'était pas du genre à souhaiter le mal chez l'autre, elle n'était qu'un animal, peu consciente des pensées viles et perfides des humains, pour elle la seule chose qui comptait, c'était survivre et cet enfant, malgré les tortures qu'il lui infligeait devrait vivre aussi pour qu'elle-même ait une chance. Elle aurait pu attraper sa gorge, se délecter de son sang et de ses chairs et pourtant ses crocs demeuraient soudés par la douleur muette qu'elle tentait vainement de contenir, jusqu'à ce que l'enfant parle à nouveau.

Elle ouvrit alors les yeux et regarda le nouveau, encore un tortionnaire, désormais elle n'avait plus d'espoir. Un adulte, lui, elle pouvait essayer de l'attaquer, mais elle fut surprise par le regard qu'il lui lança. Clignant des yeux quelques secondes, elle crut déceler quelque chose qu'elle n'avait jamais vu, encore moins chez un humain et ce n'était pas maintenant qu'elle saurait ce que c'était. Il avait attrapé l'enfant et jeté au loin, puis alors qu'il s'approchait, elle avait retroussé les babines et le grondement sourd de sa fureur se fit entendre à nouveau en même temps que le rugissement d'un fauve, lui il était adulte, elle pouvait se défendre, bien que la créature qui devait approcher n'était certainement pas un loup et qu'elle serait donc confrontée à un nouvel adversaire. Cependant, l'homme s'approchait encore, et la surprise se lut dans les yeux d'ébène lorsqu'il lui parla, et l'appela... morphe.

Le grondement avait instantanément cessé, clignant des yeux de manière plutôt stupide, elle cherchait à se souvenir où elle avait déjà entendu ce mot. Sa mère? Oui, il lui semblait... mais elle ne se souvenait plus à quelle occasion, elle devait être petite, cela remontait à loin. La surprise l'avait comme paralysée, et ce ne fut qu'au bout de quelques secondes, alors que des aboiements se faisaient entendre au loin qu'elle se rendit compte qu'elle était libre. La douleur était comme ancrée dans ses chairs, et pourtant elle put se lever alors qu'il lui demandait de partir? Et n'avait-il pas dit «nous»? Ce mot désignait généralement la famille, lorsque sa mère disait «nous», c'était pour parler de leur meute toute entière, ainsi donc, en lui sauvant la vie, cet homme l'avait fait entrer dans sa meute?

Persuadée alors qu'elle n'avait pas le choix, elle lui lécha la main en signe d'accord, et commença alors à le suivre, sa patte blessée ne pouvant toucher le sol sous la douleur pour le moment, elle faisait de son mieux pour garder une vitesse raisonnable. Jusqu'à ce qu'un coup de feu retentisse


«LE LOUP! IL EST LÀ!» hurla une voix des plus grave et rauque. La louve s'était figée et instinctivement placée devant son sauveur comme pour le protéger alors qu'elle était la cible. Un homme venait de sortir d'un fourré et rechargeait son fusil en plongeant son regard dans celui de l'inconnu

«Foutez le camp! Ce loup est à moi!»

À lui? Depuis quand appartenait-elle à quelqu'un? Un frisson lui parcourut l'échine, le canon de l'arme était dirigé vers le sol, et de toute manière, elle ne savait pas que c'était la source du bruit qui faisait peur, elle savait juste qu'il était méchant et venait de crier après un membre de sa nouvelle meute. Sa blessure la rendait plus agressive, plus réactive, et d'instinct elle bondit en avant, se jetant sur ses mains qui tenaient le bâton de fer pour le faire basculer, grondant, labourant, griffant, arrachant des lambeaux de sa peau bizarre pleins de couleur qui ne semblait même pas accrochée à sa peau! Tous les humains portaient cette drôle de fourrure et la louve fut surprise de voir que par endroit, la peau s'enlevait sans qu'il n'y ait de sang, et qu'une autre peau se trouvait dessous. L'homme hurlait, essayant de protéger son visage de ses mains et elle se saisit alors du bâton qui lui fit horriblement mal aux dents, le canon lui brûlant les babines au moment où elle le lâcha en couinant avant qu'elle ne parte en courant pour rejoindre l'autre homme.

Boitant toujours, elle le suivit lorsqu'il reprit sa course, il fallait faire vite, mais plus ils s'éloignaient et plus elle se rendait compte qu'ils s'éloignaient du territoire de son ancienne meute.

Les siens ne viendraient plus. Mais d'autres humains pouvaient venir

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Gildwin Nordhal » 25 Sep 2011, 14:58

La charité n’est une vertu que dans la mesure où elle est sacrifice…


    Malgré l’état de sa comparse du jour, les deux fugitifs avaient réussi à mettre une certaine distance avec leurs poursuivants mais c’était sans compter leurs techniques de chasse. Prudemment mais avec l’avidité propre à leur nature, les hommes n’allaient par tarder à les encercler et cela, Gildwin le savait bien. Pour leur échapper, ils allaient devoir ruser… Mais pourquoi ainsi se mettre en danger pour un être qu’il ne connaissait absolument pas ? Comportement compulsif s’il en est pour une personne telle que lui, altruisme sauvage et incontrôlable… il avait vécu des moments au combien difficiles et, persuadé d’être coupable de son propre malheur, sa vie n’était que la marque indélébile d’un salut illusoire.

    Force et vigueur, honte et jalousie envahissante voila l’état des chasseurs que l’on prive de leur proie. Tel un arc qui manque de flèches, sans cibles le chasseur perd de sa substance, perd son identité. Malgré tout, comment le monde animal pouvait il survivre à cette odieuse pratique humaine ? L’or dans les yeux de ses pies galleuses armées de fusils voyait le gibier comme un simple labeur, avec autant de cœur qu’un vendeur de breloques sans importances qui se défait d’un pendentif rouillé à un touriste crédule. Voila l’avenir, l’évolution même selon eux, la vie comme simple monnaie d’échange et le corps meurtri d’un animal ne valant guère plus que l’abat-jour qu’il allait devenir. C’est alors qu’un coup de feu retentit soudainement faisait se retourner nos deux acolytes. Avec la grâce d’un pachyderme boiteux déambulant dans l’échoppe d’un antiquaire, il sorti des frondaisons en rechargeant son engin de mort. Gildwin ne savait si c’était un gage de remerciement mais la louve se plaça entre les deux hommes, prête à défendre son sauveur, la fureur inondant son regard. Elle ne mit guère de temps pour lancer l’offensive et, si elle ne s’en doutait pas, son intrépide assaut fut assez salvateur si on considère que le chasseur ne put plus tenir bien longtemps son arme. Il était grand temps d’y aller malgré tout car le reste de la bande n’allait pas tarder à venir lui prêter main forte…

    La morphe rejoignit son camarade d’infortune qui lui put apercevoir l’homme en lambeau se saisir alors de son fusil mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il constata qu’il tenait à bras le corps un serpent en lieu et place de son arme. Rouvrant les yeux, Gildwin courait en compagnie de la louve blessée mais il se disait que ce n’est pas de cette façon qu’ils arriveraient à leur échapper. Posa sa main avec douceur sur le dos de l’animal, son regard lui demandait de le suivre en direction d’un buisson au feuillage dense. Le cri des chasseurs résonnait dans la forêt, ils se faisaient un devoir de ne pas laisser échapper leur proie, mais pourquoi ? Pour vivre, il fallait bien se rendre compte que non, ce n’était pas vital de capturer cette louve mais c’était bien par pure fierté. Dans leur esprit, qu’un loup s’échappe était véritable une honte pour leur arrogance typiquement humaine mais qu’en plus, qu’un de leur pair vienne s’attribuer leur capture, c’est là tout simplement inadmissible. D’ailleurs, Gildwin se disait que pas une seule seconde l’idée leur était venu qu’il avait volé au secours de ce animal par simple charité, il n’était pour eux qu’un voleur de butin, un concurrent… de toutes façons, qu’ils le voient comme un défenseur altruiste n’aurait pas changé grand-chose.

    Mettant en exergue leur sublime lâcheté, les braconniers étaient tous là. Une vingtaine, non, une trentaine de brutes avinée et braillardes armés jusqu’aux dents et prêtent à faire feu au moindre bruit suspect. Il était clair qu’une « récolte » trop endommagée ne serait pas bon pour les affaires aussi leur fallait-il faire attention mais pour cet homme, ils n’auraient aucunes pitiés. Gildwin lui avait remarqué que tout deux étaient non loin d’une falaise et peut être était-ce là le moyen pour eux de s’en sortir… S’adressant à sa comparse, il la dévisagea quelque peu le visage en pleine réflexion.


    « Tu devrais, je pense, reprendre forme humaine. Il sera alors plus difficile pour eux de te pister. »

    Les ayant encerclé ou presque, les chasseurs se dirigèrent dans leur direction. Assis en tailleur, Gildwin ferma les yeux et alors que les malfaisants étaient à quelques mètres d’eux, ils virent leur proie se diriger vers le bord du précipice. Illusion certes mais au réalisme poignant, leurs avatar donnaient l’air d’être tout bonnement terrifiés. A ce vue, les hommes pointèrent leurs instruments de mort vers eux. De son côté, le mage commençait à subir le contrecoup inéluctable de cette magie trop puissante pour qu’il puisse la contrôler et déjà du sang coulait de ses oreilles. On entendit alors un véritable concert tonitruant de coup de feu dantesque et l’illusion se poursuivit jusqu’à faire choir les corps sans vie de leurs soi-disant victimes au-delà du gouffre. Pestant alors de les avoir conduit à cette extrémité, le meneur de la troupe poussant un juron ou deux en s’approchant du bord de la falaise quand un autre cri retentit. A leur dire, les braconniers avaient repérés le repère d’une meute de loups plus au Nord ce qui leur assurerait des lendemains plus aisés. Le chasseur abandonna alors et se hâta de rejoindre ses pairs. Pour Gildwin, alors qu’un soupir de soulagement aurait fort bien pu être formulé, il tomba sur le sol, le sang s’échappant maintenant du haut de son crâne. Il avait dû y mettre trop d’énergie pour les sauver et il sombra alors dans l’inconscience.

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Shara » 25 Sep 2011, 15:43

Douleur, peur, colère, un peu trop d'émotions en même temps pour une louve qui n'aspirait qu'à sa vie tranquille de piste, de chasse et de promenades en forêt. Sa patte blessée restait soulevée à chaque pas alors qu'elle envoyait valdinguer terre et feuilles mortes à chaque foulée jusqu'à sentir sur son dos la main délicate de son sauveur qui lui intimait de se cacher. Shara ne se fit pas prier alors pour se recroqueviller sur elle-même, roulée en boule alors que l'individu lui conseillait de se transformer pour être moins repérable. Reprendre forme humaine? Qu'est-ce que cela voulait dire? Elle pencha la tête sur le côté, essayant de fouiller dans sa petite mémoire ce qu'il pouvait bien lui demander pendant qu'il se concentrait pour créer une nouvelle illusion. Elle sursauta lorsqu'une manifestation d'elle-même apparut pour se diriger en boitant vers la falaise, jusqu'à ce que des coups de feu retentissent, bien que dans le lot certains se demandaient sur quoi ils tiraient, ne voyant pas de cible mais ne faisant que suivre le mouvement du groupe jusqu'à ce que le loup et l'humain tombent de la falaise. Certains semblaient furieux de les avoir perdus ainsi, d'autres ne comprenaient pas ce qu'il s'était passé, ceux qui ne se trouvaient pas dans le champ de vision du mage, mais les explications données suffirent à les convaincre, d'autant que l'odeur d'une autre meute venait de chatouiller les narines de la louve dont le cœur s'emballa... est-ce qu'il s'agissait de sa meute? Non, c'était peu probable, après tout ils ne devaient pas être dans les environs, ce n'était pas leur territoire, malgré tout, leur volonté de partir à sa recherche pouvait très bien les avoir contraints à venir dans ces lieux.

Malheureusement à l'heure actuelle, elle avait un autre problème à gérer, son sauveur se mettait à saigner à plusieurs endroits, oreilles front, yeux, avant de s'écrouler à ses pieds. Reniflant ses plaies, elle lécha le sang avec le plus de douceur possible, même si le contact râpeux ne devait guère être agréable. Quelque peu perdue alors qu'elle le fixait en clignant bêtement des yeux, elle en venait à se demander ce qu'elle devait faire. Partir? Non elle ne pouvait pas faire ça, alors elle se contenta de se coucher d'abord à ses côtés, le nez toujours à l'affut pour le cas où un chasseur reviendrait dans les environs. Combien de temps s'écoula? Elle n'en savait rien, elle n'avait pas ces notions là, malgré tout, levant les yeux au ciel, elle put voir que la nuit était tombée, illuminée des deux astres lunaires en offrant un spectacle des plus apaisants, et pourtant l'être à ses côtés ne se réveillait toujours pas. La louve se dit alors qu'il était peut être dans une mauvaise position, que ça finirait par lui faire mal d'être ainsi tordu, aussi essaya t'elle, en prenant délicatement son pantalon entre les dents pour étendre ses jambes, mais elle risquait d'avantage de déchirer ses vêtements qu'autre chose, aussi décida t'elle de prendre son autre forme.

D'abord assise, elle ferma les yeux pour laisser ses membres s'étirer, s'allonger, grossir, son poitrail gonfla en une poitrine dissimulée par des bras plutôt fins et sa crinière devint une chevelure ondulée et pour le moment encore démêlée. Grimaçant de douleur en étant ainsi en appui sur sa jambe blessée, elle bascula et tomba à genoux, les couinements lupins étaient devenus des gémissements plaintifs et délicats alors qu'elle s'avançait vers lui pour le regarder à nouveau, marchant à quatre pattes avec curiosité, comme pour essayer de voir si il était différent pour elle maintenant qu'elle était humaine. Ses doigts tremblants retirèrent la mèche teintée de sang qui collait son front pour le dégager, puis elle appuya doucement sur son épaule pour le faire basculer sur le dos et l'étirer de tout son long pour qu'il soit bien reposé. Les bras le long du corps, elle examina attentivement cet homme si différent des autres, lui qui était venu à son secours sans même se soucier du danger qui allait lui tomber dessus par sa faute, elle n'avait pas connaissance de ces mots compliqués comme altruiste, généreux ou affable, non seulement parce que ces rudiments de langages étaient bien trop avancés pour elle, une simple louve, que parce qu'elle n'avait jamais rencontré de tels individus pouvant être qualifiés ainsi.

Elle continua de se déplacer à quatre pattes jusqu'à un buisson de baies qu'elle connaissait bien, des mûres bien noires et probablement juteuses trônaient dans un lot d'épines, mais elle ne s'en souciait pas trop, plongeant ses mains dans ces barbelés naturels pendant qu'elle récupérait le plus de fruits possibles, ses bras se couvrant de quelques griffures sans gravité alors qu'elle les posait à ses pieds au fur et à mesure, puis elle prit le tout en ramenant son bras contre sa poitrine et déposant les fruits tel un panier pour pouvoir se servir de son autre main pour se déplacer encore à genoux. Une fois de retour près de lui, elle posa tous les fruits à ses côtés, puis s'approcha pour l'enjamber et se placer bien au-dessus de lui, plongeant son regard d'ébène sur ce visage endormi et semblant pourtant torturé, dans une position des plus affriolantes en clignant des yeux de curiosité avant de se pencher en avant pour approcher son visage tout prêt du sien, reniflant quelques secondes, puis de son nez elle donna une pichenette sur le sien


«Pas dormir...» balbutia t'elle avec inquiétude.

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Gildwin Nordhal » 26 Sep 2011, 21:23

La plus grande audace est fille de la plus grande peur…


    Gildwin avait fait une démonstration aux limites même de son pouvoir mais c’était sans compter pour sa propre survie. Altruisme sacrificiel au nom d’une cause qui pour beaucoup semblait perdue, générosité suicidaire dans un anonymat trébuchant avec excès sur la honte de son propre passé. L’homme ici même ne pensait pas revoir ce loup ou cette femme. Il avait donné son sang pour ce qu’il croyait juste et honorable et c’est ainsi qu’il rachetait ses fautes d’antan. Cette culpabilité flirtant avec le déni de soi, il ne pensait pas valoir le coup que l’on s’intéresse à lui mais plus encore que cela, il préférait passer comme une ombre qui défend la lumière, un nuage combattant les autres afin que le soleil puisse régner, car il était lui-même devenu un monstre. Il combattait encore avec toute la volonté et le respect d’un homme de principe mais la bête tapis aux tréfonds de son être ne lui laissait guère de répits.

    Il avait utilisé son savoir pour les sortir de cette traque odieuse et aussi ridicule que honteuse mais l’avait fait sans se soucier réellement du contrecoup d’une telle magie. Il en avait été conscient, conscient de ses limites, conscient de sa propre souffrance… Les braconniers repartirent enfin et, à bout de forces, Gildwin commença à sombrer dans l’inconscience. Il perdait pied peu à peu, laissant place à une obscurité des plus dérangeantes car il savait tout ce que cela allait impliquer. Il rageait et désespérait mais ne pouvait rien y faire, la douleur le plongeait dans le noir le plus complet, en proie à son malheur et à ceux de cette morphe. Immergée dans un véritable purgatoire entre le paradis d’un homme au cœur tendre et l’enfer ce qui était enfermé en lui…

    Ayant reprit sa forme humaine, elle avait ce qu’elle avait pu pour permettre à son sauveur de se mettre plus à l’aise et n’ayant eu que bien peu de contact avec des humains, la curiosité la menait dans une situation un tant soi peu délicate. Entièrement nue, à califourchon au dessus de lui, observant minutieusement son visage, son instinct avait senti que quelque chose se préparait… Quelques mots et aussitôt les yeux de l’homme s’ouvrirent prestement. Les traits de son visage se déformèrent quelques peu et il avait perdu cette bonté qui le caractérisé affichant maintenant un faciès des plus effrayant. Le regard froid et malsain, il dévisagea la jouvencelle avec autant de dédain que d’avidité. La regardant de haut en bas, les pensées s’amoncelaient en cet esprit malade. Le Pelel’je se délectait de cette situation mais aussi de voir le désespoir qu’avait pu causer son arrivée chez Gildwin. Se levant d’un bon, il chassa la frêle jeune fille et même si elle ignorait ce qu’il pouvait bien se passer, cela ne dénotait rien de bon pour elle. Approchant une main d’elle, un rictus odieux et pervers se dessina sur son visage. Cette morphe au charme certain ne serait qu’une affable friandise pour cette créature des plus détestable, un bonbon savoureux offert au pêché le plus méphistophélétique.

    Le Pelel’je avait pu se délecter avec ravissement de toute les mésaventures de Gildwin et tout autant de son entêtement à vouloir le combattre même s’il avait pu un tant soit peu y parvenir. Aujourd’hui donc il allait lui rendre la monnaie de sa pièce et c’est dans un désespoir quasi certain qu’il allait le noyer. C’est tout d’abord cette morphe qui allait en subir les conséquences mais sans oublier tout le mal qui serait causé à Gildwin d’avoir été impuissant à l’empêcher. Il se sentirait honteusement fautif et indubitablement coupable lui qui ignorait jusqu’à l’existence de la race des Pelel’je. Pauvre inconscient, démons et chimère ne soit pas les fables qu’il a combattre car la vérité est plus insidieuse encore… Le corps du jeune homme s’avançait et le Pelel’je pu faire usage de sa magie pour terroriser un peu plus la jeune morphe. Un chasseur apparu alors, un de ceux qui la poursuivait, le regard menaçant et meurtrier et son fusil était braqué sur elle. Le coup de feu retentit alors et l’image commença à se dissiper et on pouvait lire sur le visage de Gildwin une haine intense…


    « Noooon »

    Haletant et soufflant, Gildwin s’était réveillé en sursaut, une blessure sur l’abdomen dont le sang tachait ses vêtements. Cette illusion là avait trop pour son esprit déjà bien affaibli et cela, le Pelel’je n’avait pu le prévoir. Portant une main sur cette blessure, il plissa un œil de douleur mais en général les contrecoups de ses illusions guérissent bien plus vite que les blessures habituelles. Il tenta alors de rassurer la jeune femme avec un sourire bienveillant. On peut dire que cette charmante attention ne dura guère plus longtemps. Ayant aperçu que son interlocutrice brillait par sa nudité, le faciès de cet homme s’empressa de virer au rouge. Prestement, il détourna le regard, se leva en titubant à cause de sa blessure et enleva la cape qu’il portait pour lui mettre sur le dos. Toujours un peu gêné, il apparaissait maintenant que pour cette fille, la notion de pudeur n’avait aucune signification. Il la regardait à nouveau et essayant de se faire comprendre, il se désigna d’une main en prononçant quelques mots.

    « Moi… Gildwin. Toi… »

    Sa main maintenant la désignait elle… en espérant qu’elle avait compris.

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Shara » 26 Sep 2011, 22:12

Soulevée au-dessus de lui, la louve battait des cils avec inquiétude, il était désormais un membre de sa meute, ou alors elle faisait partie de la sienne? Il était difficile de faire la différence, en tant que mâle il devait normalement être le dominant. Elle se pencha un peu pour renifler à nouveau son odeur, essayant de la mémoriser pour être sûre de le retrouver s'ils venaient à être séparés, mais progressivement, quelque chose attira son attention, une odeur de brûlé, acre, nauséabond, aussi avait-elle commencé à reculer.

L'homme ouvrit les yeux, et l'expression de haine et de rage qui peignait ses traits effraya la louve qui recula rapidement, recroquevillée sur elle-même, son cœur battait à toute vitesse et elle n'avait qu'une envie, c'était de prendre ses jambes à son cou. Elle ne connaissait pas ce regard, elle ne connaissait pas cette avidité, elle ne connaissait pas cette façon de s'approcher, mais cela ressemblait clairement à la posture d'un prédateur. Elle se redressa alors, prête à courir pour fuir, mais elle tomba nez à nez avec un autre humain qui tenait encore son bâton de feu


«Non!» le cri avait jailli de sa gorge et elle s'était alors totalement recroquevillée sur elle-même, terrorisée, paralysée, apeurée, des gémissements plaintifs s'échappaient, rappelant d'avantage les jappements du loup, elle était si terrifiée qu'elle ne parvenait pas à se transformer pour se défendre, elle était prise au piège, deux hommes voulaient lui faire du mal et le coup de feu qui retentit lui arracha un puissant cri de désespoir. Tremblante, sa respiration se faisait saccadée alors qu'elle savait qu'elle allait mourir, ne se rendant même pas compte que son ancien sauveur avait crié en même temps qu'elle, les larmes traçant de profonds sillons sur ses joues salies par la poussière environnante, ses cheveux dissimulaient son visage cependant, ses mains derrière la tête qui tenait entre ses genoux... de toute sa vie elle n'avait jamais eu aussi peur, son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine, et elle finit par basculer en avant lorsque ses jambes refusèrent de la tenir dans cette posture plus longtemps.

Le souffle court, elle cracha, puis vomit même sous l'angoisse grandissant dans ses entrailles, et lorsque enfin elle leva les yeux, ces yeux aussi noirs que l'âme de la bête tapie dans le corps de l'homme, elle sursauta. Le regard avait changé, l'odeur avait disparu. Clignant des yeux sans comprendre, elle recula rapidement en gémissant lorsqu'il s'approcha avec sa peau. La blessure à sa jambe l'empêchait de fuir sous cette apparence, elle recula encore, jusqu'à fermer les yeux et se recroqueviller à nouveau pour subir le coup qu'il devait lui porter.

Elle allait mourir. Pourtant sa vie ne défila pas devant ses yeux, il n'y avait que des ténèbres, le vide, rien d'autre que la fin de tout et le néant. Puis elle eut chaud, et ses paupières se soulevèrent, fixant le sol sans comprendre d'où venait cette étrange sensation. À gauche, à droite, elle remarqua la cape qui couvrait ses épaules et son dos avant de plonger son regard dans le sien, battant des cils pour comprendre pourquoi il avait fait ça. Il avait mis l'une de ses peaux sur son dos pour ne pas qu'elle ait froid? Ce n'était pas aussi bien que de la fourrure, mais c'était tout de même doux. Les larmes toujours tracées sur ses joues, et poursuivant encore un peu leur route jusqu'au sol, elle se mit en position assise, en tailleur, ce qui ne devait pas vraiment aider l'homme à se sentir mieux au niveau de sa nudité. Mais ses bras croisés devant elle pour maintenir la cape sur ses épaules dissimulaient au moins sa poitrine, mais pas le reste.

Telle une enfant à qui l'on apprenait à parler, il se montra du doigt en prononçant un mot bizarre... Gildwin?


«Gui...» un peu trop compliqué pour elle en réalité. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui demandait, aussi mima t'elle les mêmes gestes alors qu'il répétait plusieurs fois, chaque fois il disait Gildwin lorsqu'il se désignait, et affichait un visage interrogateur lorsqu'il la pointait du doigt, ce regard que l'on a lorsque l'on pose une question, et au bout de plusieurs minutes elle avait fini par comprendre

«Toi Guidouine! Moi Shara!» cria t'elle avec l'enthousiasme de celle qui a donné la bonne réponse! Un sourire des plus larges éclairait son visage alors qu'elle se levait enfin, les pans de la cape la recouvrant ainsi un peu mieux alors qu'elle se blottissait contre lui. Toujours recroquevillée sur elle-même malgré tout, elle ne faisait que frotter son visage contre le torse de l'homme comme pour s'imprégner de son odeur. Sa jambe blessée la démangeait à cause du sang séché aussi s'agitait-elle un peu en la secouant par moment, puis elle ferma les yeux pour rester ainsi sans bouger quelques secondes, écoutant les battements de son cœur et savourant son parfum jusqu'à se rendre compte qu'il portait lui aussi l'odeur du sang.

Elle recula d'un pas, manquant de tomber lorsqu'elle prit appui sur sa patte folle, puis elle baissa les yeux pour voir sa plaie au ventre, tendant le bras vers lui, la cape glissa en arrière sans qu'elle ne s'en soucie, ses cheveux ramenés sur sa poitrine la dissimulaient un peu tout de même.


«Mal! Tu as mal!! Faut soigner!»

Elle renifla alors, elle avait beaucoup moins de flair lorsqu'elle était humaine, mais elle recula encore et s'éloigna de lui pour fouiller le sol, s'approchant des arbres en particulier, cherchant les zones d'ombres où la terre était la plus humide jusqu'à trouver son bonheur. De la mousse... reniflant pour s'assurer qu'il s'agissait de la bonne plante, la louve grimaça lorsqu'elle s'en saisit car ayant des microcoupures sur les mains, cela piquait un peu. S'il y avait une plante qu'elle connaissait, c'était celle là. Elle en prit plusieurs dans ses mains et revint vers lui pour lui tendre.

«Tue l'amour! Soin mal!»

Ne sachant pas s'il comprenait, elle s'approcha et appliqua la mousse directement sur sa plaie. Ce n'était pas de l'urtiqueuse alors ça ne brûlait pas, et ça n'allait pas nettoyer la plaie ou la désinfecter non plus, peut être devrait-il la nettoyer avec un peu d'eau en plus, mais au moins ça aiderait grandement à la cicatrisation de la blessure. Elle leva les yeux vers lui, son regard se faisant presque honteux parce qu'elle était en train de le toucher alors qu'il ne lui en avait pas donné l'autorisation. Normalement elle n'en avait pas le droit, mais s'il n'avait pas été d'accord, il l'aurait mordue, non?

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Gildwin Nordhal » 10 Oct 2011, 15:58

    L’innocence est souvent plus hardie que le vice n’est entreprenant…


    Voila donc le monstre qui avait refait surface… Depuis ces dernières années, Gildwin avait apprit à supporter son fardeau mais il ne pouvait se résoudre à laisser cette ombre s’en prendre aux autres. Ne dormant plus que quelques heures, il avait bien compris que cette conscience au combien néfaste n’agissait que lorsqu’il sommeillait ou qu’il était inconscient. Tel l’esprit malin se nourrissant prudemment et attendant que son hôte devienne la loque qui lui permettrait d’assouvir ses désirs… perdant pied, passant dans l’obscurité de l’oubli, il abaisse ainsi le loquet de la porte de l’enfer, un enfer pour les autres dont il vit au quotidien les remords.

    Devant la nudité de sa comparse, le jeune homme ne savait guère ou se mettre. Lui mettant sa cape sur les épaules, il s’agissait autant qu’elle n’en vienne pas à attraper froid qu’elle cache pudiquement les partie les plus avenantes de son corps. Elle-même ne semblait pas s’en inquiéter mais Gildwin lui avait vraiment du mal à s’y faire. La jeune morphe tout perdue qu’elle était avait réellement subit les assauts du Pelel’je et de son côté, l’illusionniste se disait que la créature avait dû pratiquer son art avec excès si l’on en croyait cette vilaine blessure à l’abdomen. Quand il revint s’assoir en face d’elle, il prit le partie de mimer et de dire son nom et ainsi demander le sien. Il lui fallu un peu de temps, autant pour comprendre ce qu’il voulait dire que pour qu’elle puisse prononcer son patronyme… elle était amusante et touchante aussi mais elle qui ne savait rien des choses du monde, comment pouvait-il la laisser errer seule dans cette forêt… surtout si on tient compte des chasseurs qui rôdaient.

    Elle se jeta dans sur lui et encore une fois, gêné, il se savait plus ou se mettre. Se faisant, elle remarqua bien vite la blessure sur son ventre et elle voulu l’aider à son tour et c’est alors qu’elle se précipita pour cherchant quelque chose. « Le patient » ne savait pas du tout ce qu’elle cherchait mais il n’eu guère le loisir de se poser bien longtemps la question. En effet, dans la précipitation, elle perdit le vêtement qu’il lui avait donné découvrant de nouveau ses formes pour le malheur de Gildwin. A cette surprise, il eut grande peine à réprimer un hoquet et son visage montra à nouveau son état par une teinte plus écarlate encore. Il n’osait la regarder qu’à moitié. En y repensant, la seule femme qu’il avait vu ainsi c’était feu la sienne… Une larme perla imperceptiblement le long de sa joue tandis que Shara revenait à la charge utilisant de la mousse pour soigner la plaie.

    Soudainement, elle se recula comme si elle avait fait quelque chose… Gildwin lui se voulait protecteur et c’est un regard tout ce qu’il y a de bienveillant qu’il lui adressa. Lui prenant la main, il l’invita à se rassoir… il fallait partir d’ici et un guérisseur ne serait pas de trop. Comment le lui expliquer ? Qu’avait il fait, en l’invitant ainsi à prendre place, sa position assise ne lui laissait que peu de répit. D’ailleurs, cela lui faisait perdre ses moyens, comme tétanisé, il pouvait se résoudre à la regarder alors qu’elle-même ne pourrait comprendre sa gêne. Plissant les yeux, il allongea le bras et tira un des pans de la cape, puis l’autre pour que cette dernière soit un peu mieux employée. Il ne savait pas si elle ne l’enverrait pas balader une fois de plus…

    A l’aide de gestes, il l’enjoignait à regarder par terre, juste entre eux. Devant leurs yeux, l’on vit une représentation miniature de Shara. La petite louve se faisait prendre dans un piège comme celui dont elle avait fait la connaissance. Prenant ensuite sa forme humaine, la petite Shara était blessée et boitait. Plongeant dans sa mémoire, Gildwin essaya de se rappeler à quoi ressemblait le guérisseur de Guttenvald… Du côté du petit théâtre miniature, le vieux guérisseur apparu, accompagnant la petite Shara à l’intérieure d’une maison et bientôt elle ressorti en gambadant… un peu trop jovialement. Gildwin lui avait un sourire aux lèvres en faisant cela mais il se demandait encore si elle serait en mesure de comprendre. L’illusion s’évapora et une autre apparu bientôt, ce n’était autre qu’eux allant à la rencontre du vieil homme.

    Restant attentif à ses réactions, il attendait de savoir si elle avait comprit mais se leva néanmoins. Il avait une main sur la mousse qui recouvrait sa blessure. Gildwin ignorait si c’était vraiment efficace mais il ne voulait pas lui faire croire qu’il ne n’acceptait pas ses attentions.

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Shara » 10 Oct 2011, 17:46

Désormais à genoux face au dominant, la louve craignait à chaque geste qu'il ne se mette à la mordre ou la griffer pour avoir osé le toucher. Cependant, son regard se fit des plus doux alors qu'il chercha à remettre une fois de plus sa peau bizarre sur ses épaules. Pourquoi s'acharnait-il à la couvrir? Peut être que c'était parce que ça faisait bizarre qu'elle n'ait plus sa fourrure, et c'est vrai qu'elle avait un peu plus froid en étant humaine. Clignant des yeux un peu bêtement, elle avait croisé ses bras devant elle pour pouvoir tenir les pans de la cape, les reniflant un peu, mais le tissu portait l'odeur du dominant, aussi commença t'elle à se frotter les bras par-dessus, comme pour s'imprégner de l'odeur de Gildwin, jusqu'à se rouler sur le dos et se frotter contre le sol avant de s'ébrouer un peu et se redresser face à lui, à quatre pattes en affichant le sourire d'une enfant qui vient de découvrir un nouveau jeu.

Mais il semblait quand même inquiet et lui demanda de baisser les yeux. Obéissant sagement, elle regardait le sol d'un air curieux alors qu'il matérialisait des petits bonhommes qui leur ressemblaient. Un cri de surprise s'échappa de sa gorge alors qu'elle plongea le nez en avant pour essayer de manger l'illusion, mais évidemment elle ne fit que la traverser sans comprendre, et levant les yeux vers l'homme, elle comprit qu'elle ne devait pas faire ça et recula honteusement. On n'aurait pu facilement l'imaginer les oreilles baissées et la queue entre les jambes si elle avait été louve, mais en tant qu'humaine, elle ressemblait simplement à une petite fille qui avait fait une bêtise.

Les mains au sol, elle regardait à nouveau les petites personnes, elle pencha la tête sur le côté en regardant la femelle, elle avait les mêmes cheveux qu'elle et la peau de Gildwin sur les épaules


«Shara!!» cria t'elle tout simplement ravie d'avoir trouvé! Bien que le regard de l'homme lui intimait de se taire de peur que les chasseurs reviennent. De la même manière, elle rentra les épaules et baissa la tête, ses cheveux tombant devant elle alors qu'elle regardait le vieux monsieur qui entraînait la jeune femme dans une boite. D'ailleurs, Gildwin lui avait montré sa jambe, signe qu'elle avait mal, et lorsque l'illusion de Shara sortit, elle ne boitait plus et sautait partout.

Elle n'avait rien compris.

Ramenant ses jambes devant elle, en tailleurs, elle avait ramené la cape devant elle pour la couvrir alors que l'illusion recommençait, elle essaya à nouveau, à l'aide de son index, de toucher sa propre représentation, mais elle ne faisait que la traverser alors que Gildwin montrait cette fois-ci sa blessure directement du doigt, dans la mesure où elle était visible dans cette position assise. Puis il y eut à nouveau le vieil homme et elle ressortit de la boite toute contente... elle désigna alors la boite du doigt et regarda Gildwin d'un air intrigué


«Soin?»

Devant le soupir de soulagement que l'homme poussa, elle se mit à taper dans ses mains et sautilla sur place alors qu'il s'était relevé en appliquant la mousse sur son ventre. Apparemment, il allait la soigner aussi!

«Guidouine soigner Shara?» répéta t'elle en souriant! Elle se releva alors et lui sauta littéralement au cou, cette fois-ci cependant, la cape ne glissa pas et elle se mit à frotter de nouveau son visage contre le torse de l'homme dans un geste qui se voulait reconnaissant et affectueux. Puis elle recula et tourna sur elle-même avec enthousiasme, sa jambe blessé ne touchant pas trop le sol ce qui lui donnait encore plus l'illusion qu'elle sautait partout. En réalité, elle n'avait pas vraiment fait de distinction entre le vieux monsieur et Gildwin, pour elle, tous les humains se ressemblaient et encore plus lorsqu'ils étaient tous petits comme il lui avait montré sur son illusion. Ses yeux pétillaient d'impatience et elle ramena ses mains devant elle en s'enroulant totalement dans la cape, ses bras se retrouvant un peu coincés sous le tissu alors qu'elle essayait d'utiliser ses dents pour s'en sortir... au final, elle crut qu'elle était totalement prisonnière et se mit à paniquer toute seule en tournant sur elle-même, grognant et cherchant à retirer la cape qui la gênait jusqu'à tomber à nouveau par terre, roulant sur elle-même, elle ne s'était pas rendu compte que le tissu s'était coincé dans ses cheveux à cause d'un des nombreux nœuds composant sa tignasse. Finalement, elle réussit à dégager ses mains et se redressa pour se mettre à quatre pattes alors que la cape pendait de chaque côté de son corps.

Respirant difficilement, elle pleurait et gémissait sous la peur qui l'avait envahie. Puis elle se remit à genoux et essuya ses larmes, usant de sa paume pour essuyer également son nez alors qu'elle tirait les pans de la cape de part et d'autre de son corps, comme pour chercher à comprendre comment ça marchait. Elle leva alors ses yeux larmoyants et implorants à l'attention de Gildwin, à tenir ainsi le vêtement, l'on aurait presque pu penser qu'elle se dévoilait simplement à lui... mais elle ramena ses mains devant elle sans lâcher les coins, comme ça, elle ne s'emmêlerait pas dedans. Mais en voulant se relever, elle marcha dessus et s'écrasa totalement au sol, se retrouvant de nouveau entièrement nue et se remettant à pleurer. Pourquoi cette peau ne restait-elle pas sagement sur son corps? Elle se recroquevilla sur elle-même, hoquetant et gémissant alors qu'elle savait qu'elle avait fait une bêtise encore. Vilaine peau.

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Gildwin Nordhal » 02 Nov 2011, 05:59

    Si tant est que l’homme est l’œuvre d’un être bienveillant, nulle créature en ce monde ne porte autant de mal en elle…


    Se dirigeant vers Guttenvald, ce couple bien particulier en arriva, peu à peu, à se comprendre. La chose n’avait point été aisée mais le discours passait. Gildwin avait une femme devant lui, une femme qui s’était découverte à lui le plus intimement du monde et pourtant sans s’en rendre compte, une femme qui n’était en fait qu’une petite fille piégée dans le corps d’un animal sauvage. Ce n’était certes pas le premier morphe qui lui était donné de rencontrer mais au-delà de toute considérations, elle n’avait qu’apprit le langage de la nature, celui de sa meute. Tout chez l’homme était encore, pour elle, un endroit insolite et inconnu qui se découvrait à travers lui, il le savait. C’était une pression conséquente, un poids sur ses épaules d’être là le maitre d’un savoir, d’une culture alors qu’un démon sommeillait en lui.

    Mais aussi étrange que cela puisse paraître cet esprit malin n’avait plus fait des siennes depuis plusieurs jours déjà. Bien souvent, il découvrait, à son réveil, les impensables exactions qui lui avaient été contraint de faire lorsqu’il ne contrôlait plus son corps, son esprit emprisonné dans ses cauchemars. Mais là, aucunes traces. L’illusionniste ne doutait pas un seul instant de la présence inéluctable de cette créature mais pour une raison inconnue, il ne se manifestait plus. Chaque soir, à la lueur d’un feu de camps, il risquait de voir le diable le posséder encore et encore lorsqu’il s’endormait. Essayant d’expliquer à Shara la bête en lui, il ne pensait pas qu’elle pouvait appréhender véritablement le danger qui pesait sur elle. Malgré tout, elle commençait à s’habituer à parler et à porter des vêtements. Cette dernière leçon avait été bien compliquée mais finalement, c’était une sorte de rituel de la part des humains. Il était amusant de considérer ainsi toute la complexité des attitudes et habitudes humaines au travers d’un esprit animal mais n’est-il pas difficile de devoir expliquer ce qui pour soi est une évidence ? Autant qu’il puisse en juger, Gildwin se débrouillait plutôt bien mais du chemin restait à faire pour que la petite morphe parvienne à survivre dans une ville comme Guttenvald.

    C’est ainsi qu’ils continuaient leur chemin jusqu’à la cité. Sortant des profondeurs de la forêt, ils grimpèrent sur une colline escarpée qui surplombée la ville. Ils n’étaient qu’à quelques lieues de Guttenvald mais trouvèrent une auberge qui aurait paraitre abandonnée si l’on oublie la fumée s’échappant de la cheminée. La nuit était proche et Gildwin ne se refusait pas à trouver un bon lit et un toit au dessus de sa tête… sans oublier un repas chaud. La porte grinça quand il la poussa et aussitôt les sombres clients se retournèrent en affichant un regard suspicieux. Evidemment, un établissement de ce genre se situant si proche de la ville ne devait pas être de bonne fréquentation surtout si l’on considère ce qu’est Guttenvald. En essayant de ne pas être troublé par cet accueil, le mage demanda une chambre à l’aubergiste grisonnant. Mais Gildwin ne se doutait pas de ce qu’il se passait vraiment, ce n’était pas lui que les gens fixaient, c’était Shara. Portant toujours cette cape sur le dos, chacun essayait de deviner ce qu’elle pouvait bien porter en dessous mais le jeune homme lui tenait fermement le poignet pour qu’elle continue de le suivre et ce sans s’arrêter. Le vieil homme quant à lui les dévisagea comme s’il essayer de deviner s’il s’agissait d’un homme et de sa fille mais il répondit à Gildwin en afficha un large sourire qui se voulait bienveillant et lui tendit une clef rouillée.

    C’était un endroit malfamé, cela paraissait le plus évident du monde mais ce serait un repos bien mérité malgré tout. La chambre était miteuse mais avait l’air confortable. Les draps étaient propres et c’était bien surprenant quand on songe à l’apparence extérieure de l’auberge aussi Gildwin s’assit au bord d’un des lits et invita Shara à prendre place en face de lui.

    « Montre-moi ta jambe »

    Il avait désigné la blessure de Shara d’un geste du doigt et posa l’autre sur le lit pour être sur de se faire comprendre. Bien qu’ils aient pu nettoyer et panser leurs plaies dans les bois, il craignait que cela finisse tout de même par s’infecter. La prudence était de mise. Pendant qu’elle s’installait, il déposa sa rapière contre le mur pour être plus à l’aise.

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Shara » 02 Nov 2011, 18:13

Si au départ, la communication avait été difficile, l'esprit humain de Shara avait fini par se mettre un peu plus sérieusement en route, assimilant tel un enfant chaque mot, chaque expression, comprenant le sens de porter des vêtements, en particulier la nuit où elle avait froid. Le premier soir, elle s'était transformée en louve pour avoir plus chaud, se pelotonnant contre Gildwin afin de le réchauffer lui aussi de son épaisse fourrure, comme lorsqu'elle était au sein de sa meute où ils dormaient les uns contre les autres ainsi. Puis il lui avait expliqué qu'elle pouvait rester humaine en se revêtant des vêtements, il lui avait montré que lui n'avait pas froid grace à cela, et la nuit suivante, elle tenta l'expérience en conservant son apparence de femme.

Recroquevillée sur elle-même, la jeune femme s'était tout de même blottie dans les bras de son sauveur, totalement emmitouflée dans la cape de manière à ce qu'il ne voit pas son corps, mais elle refusait toujours de s'éloigner de lui, fidèle à l'instinct de meute qui impliquait de se protéger les uns des autres, et de la même manière, elle ne dormait généralement que d'un œil, une oreille attentive aux bruits environnants, bien que cela était nettement moins efficace que sous sa forme animale. Son instinct lui permettait de toujours trouver des endroits relativement surs pour dormir: la souche d'un arbre, un flanc de montagne, là où les odeurs des autres prédateurs étaient un peu moins flagrantes et donc où le risque était moindre de se faire prendre... elle avait réussi à faire comprendre à Gildwin qu'il était désormais sa nouvelle meute et qu'elle ne le quitterait jamais, les loups étaient d'une nature particulièrement fidèle, et si lui ne pouvait pas comprendre ce qu'elle entendait par là, dans la mesure où elle n'était pas vraiment capable de lui expliquer pour le moment, pour elle, c'était très simple et il était plus que probable qu'il en vienne à devoir remettre les pendules à l'heure dans la mesure où dans son esprit, elle serait presque une sorte d'esclave à servir son chef de meute.

Toujours est-il que si elle réussissait à mieux le comprendre petit à petit, Gildwin prenant soin de s'exprimer le plus simplement possible, aussi bien par mots que par gestes, elle avait encore un peu de mal mais faisait de son mieux pour reproduire les mots qu'il lui apprenait. Son esprit étant tout de même celui d'une adulte, elle parvenait rapidement à faire des phrases presque correctes, se tenir relativement droite, marcher à bonne allure sur ses deux jambes. De la même manière, elle avait fini par comprendre qu'il ne fallait pas exposer sa nudité aux hommes, Gildwin lui expliquant qu'ils seraient méchants avec elle et il avait alors appuyé sur le fait qu'il n'était pas méchant parce qu'il faisait partie de sa meute. Évidemment, elle avait eu alors du mal à comprendre pourquoi elle devait rester cachée devant lui, si lui n'allait pas être méchant, mais comme il le lui avait demandé, elle avait obéit et se cachait toujours bien désormais, soit à l'aide de ses cheveux, soit à l'aide de la cape.

Il avait encore fallu quelques jours de marche avant de rejoindre une auberge perdue aux abords de Guttenvald, probablement destinée à quelques individus recherchés par les soldats de Manölis qui pouvaient alors être à peu près tranquilles. Comme le lui avait demandé Gildwin, Shara s'était bien cachée sous la cape, faisant attention à bien ramener les pans devant elle pour ne pas qu'ils s'ouvrent au cours de sa marche encore boiteuse à cause de sa blessure. Certes, ils avaient appliqué à plusieurs reprises de la mousse sur sa plaie, ce qui fait qu'elle était désormais parfaitement cicatrisée, mais le choc provoqué par la fermeture des mâchoires sur sa jambe avait tout de même conduit à une douleur encore présente et une belle tâche bleu violacé se dessinait encore tout autour. Se serrant contre lui pendant qu'il demandait une chambre, elle gardait les yeux baissés pour ne pas regarder les hommes qui voulaient voir sous sa cape, et elle pouvait sentir d'ici qu'ils étaient effectivement méchants. Mais son instinct de louve l'incitait plutôt à protéger Gildwin, aussi ne se laissait-elle pas gagner par cette peur et attendit simplement qu'il la fasse monter jusqu'à la chambre avant de fermer derrière lui et s'assoir sur le lit pour lui demander de lui montrer sa jambe


«Oui.» dit-elle simplement. Elle s'approcha donc et s'assit à côté de lui, ramenant la cape entre ses jambes d'abord pour se cacher, elle releva ensuite son pied pour le poser par-dessus les cuisses de l'illusionniste afin qu'il puisse bien voir l'ancienne blessure. La boursouflure provoquée par les mâchoires était encore visible, mais il semblait ne pas y avoir eu d'infection... son sang de morphe avait peut être joué, de la même manière qu'il la protégeait du Pelel'je de Gildwin. Certes, elle ignorait que le pouvoir du chef de meute empêchait la créature de quitter son corps, mais de toute manière, en tant que morphe, elle n'aurait jamais rien eu à craindre d'une éventuelle possession, juste qu'il soit cruel avec elle en prenant le contrôle du corps de son hôte. Elle lui sourit simplement, gardant bien ses mains entre ses jambes pour ne pas que la cape s'échappe et qu'elle soit ainsi bien cachée, telle une enfant bien sage qui attendait gentiment qu'on s'occupe d'elle. Sa curiosité naturelle en faisait une élève plutôt studieuse et assidue, elle écoutait toujours tout ce que pouvait dire Gildwin, enregistrant tout ce qu'elle pouvait pour pouvoir l'aider, lui être utile et le protéger.

Elle le laissa donc regarder sa blessure, penchant un peu la tête quand même pour voir ce qu'il faisait, comment il s'y prenait, n'osant pas toujours parler de peur de le déranger


«Mal guéri?» finit-elle par demander avec un air innocent, battant des cils, elle passa sa langue sur ses lèvres desséchées, elle avait faim, et soif en réalité, elle aurait pu chasser, mais Gildwin semblait préférer qu'elle reste humaine pour le moment, probablement afin de s'assurer de pouvoir communiquer avec elle. Cela lui faisait mal lorsqu'il appuyait sur la peau violacée, mais elle ne le montrait jamais, gémissant à peine, serrant simplement les dents et fermant les yeux pour ne pas manifester sa faiblesse - orgueil mal placé de loup probablement - cependant, son estomac ne fut pas aussi disposé à se faire discret et un énorme gargouillement se fit entendre dans la pièce. Elle rougit alors et baissa honteusement les yeux

«J'ai faim... pardon...» dit-elle d'un air coupable, comme si c'était une honte. Elle n'osa pas trop le regarder et se mura à nouveau dans le silence, s'ils devaient manger quelque chose, ce serait lui qui déciderait quoi... mais pour le moment, elle ne pouvait rien dire...

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Gildwin Nordhal » 07 Nov 2011, 00:51

    Un cauchemar est tel un océan, le cri du supplicié est étouffé par les profondeurs et seul un sursaut vous permettra de prendre une bouffée d’oxigène.


    Si l’on considère le paysage, un monde de cauchemar… terre hostile perdue au milieu de nulle part, territoire sombre dans les allés et venus de spectres grimaçants. Le vent qui souffle au-delà de la cime des arbres ressemble au cri funeste de la banshee et l’âme éperdue du voyageur se heurte bien souvent au tumulte de ses pensées les noires. Tel un enfant égaré dans ces bois, son courage fini par disparaitre, poursuivi par la meute affamé de ses pires angoisses. Au-delà de cet horizon des plus ténébreux, les reflets mordorés d’une auberge semble être l’espoir persistant dans un monde de fous, l’éclaireur de la civilisation ici même au cœur de la plus sauvage des contrées, le siège d’un repos qui se voulait salvateur.

    Shara et Gildwin y avaient pu trouver refuge comme bien d’autres avant eux et c’était cette bâtisse même qui était la frontière entre l’arrogant courage de ceux décidé à affronter cette nature et ceux dont les corps meurtris avaient réussis à y survivre. Passant la porte d’entrée, on trouvait un ramassis des chasseurs, brigands et tout ce que la région comptait d’assassins, de chasseurs de primes et de voleurs. Au milieu de ce beau monde, un prêtre éperdu et quelques filles de mauvaises vies. L’aubergiste au teint grisonnant ne semblait pas, quant à lui, un mauvais bougre. A l’étage, les chambres se tenaient honteusement dissimulées derrière des portes en bois vieilli qui auraient bien eu besoin d’être repeintes. Derrière la plus proche de l’escalier, notre couple de fortune aspirait à un repos qu’il méritait amplement. Leur association était venu d’un altruisme qui aurait pu paraitre bien suicidaire et depuis ils faisaient route ensemble. La compréhension avait été des plus difficiles entre eux mais le plus dur avait été fait. Malgré tout, cette situation rendait Gildwin vraiment mal à l’aise. Lui-même ne savait pas pourquoi mais c’était bien la première femme avec qui il était proche depuis le décès de son épouse. Le rapport qu’il entretenait avec Shara était pourtant tout ce qu’il y a de plus platonique mais leur contact avait tendance à le faire rougir.

    Toujours est-il qu’il posa ses mains sur la jambe de la jeune morphe, tâtant de ses doigts autour de la blessure en essayant le moins possible de lui faire mal et de jauger de son état. La plaie était propre, pas d’infection et la cicatrisation faisait son office. Son regard se portant sur les yeux de la jeune femme et il détourna bien vite le regard. Ayant prit cette furtive attention comme une mauvaise nouvelle, elle s’inquiéta de l’état de sa blessure. Sur ce, Gildwin s’empressa de lui répondre en faisant tout son possible pour ne pas montrer sa gène.

    « N… non c’est bon, c’est presque guéri. »

    Lui adressant un sourire réconfortant, il revoyait cette image, les yeux de Shara qui ressemblaient à ceux de feu son épouse. Elle aussi était une morphe et il avait bien du mal à soutenir son regard. Bien évidemment, Shara ignorait tout du passé de son acolyte et pour Gildwin c’était bien mieux ainsi. C’est alors qu’il grimaça en fermant subitement les yeux. Le Pelel’je en lui envoyai cette image dans laquelle il avait mit à mort la famille du pauvre homme. Le regard triste d’une femme à l’agonie, le corps meurtri d’un enfant qui vient de pousser son ultime soupir, les larmes, le sang et le rire sardonique d’un tueur sociopathe. Pour Gildwin, même après plusieurs années, il ne pouvait supporter cette vision d’horreur, cette réalité dantesque, ce cauchemar pourtant bien réel…

    Ce fut la faim de Shara qui le sorti de son émoi. Du cri assourdissant de son estomac réclamant son due, l’illusionniste souffla pour se calmer et se voulait rassurant. C’était la première fois depuis l’incident avec les chasseurs que ce « ma » revenait le hanter. A chaque fois, il espérait qu’il pourrait en être débarrassé comme pour le récompenser de ses actes de charité, d’attention et de bienveillance mais c’était bien illusoire. Au fond de lui, il en était conscient et quelque part il commençait à se dire que sa vie toute entière devrait être marquée par le sceau maudit de ses erreurs passées. Il répondit néanmoins à Shara qui s’excusait déjà de son inopportune demande.

    « J’ai demandé que l’on nous apporte de quoi manger. Ca ne devrait d’ailleurs plus tarder. »

    C’est peu après avoir prononcé ces quelques mots qu’on entendit frapper à la porte. Gildwin faisant mine de se lever, Shara enleva sa jambe. Il alla donc ouvrir la porte et une jeune servante avait apporté un plateau qui contenait quelques victuailles. Le mage devait avouer que lui aussi avait faim mais il remarqua des ombres autour de la demoiselle… Sortant du couloir brusquement un homme colossal fit abattre une planche de bois sur la tête du jeune homme.

    L’obscurité avait suivit de près le coup terrible qu’il avait reçu. Quand il se réveilla, il remarqua que des yeux ouverts ne laissaient pas la place à la lumière. Dans le noir, il a senti bien vite qu’il avait le visage comprimé par un bandage au niveau de ses yeux et que ses mains étaient liées. Depuis combien de temps était-il ainsi, il l’ignorait mais plus important encore… qu’était-il advenu de Shara ? Une main vint arracher le linge qui le rendait aveugle et il pu voir la mine brute et sadique de son geôlier. Gildwin accompagna de son regard les mouvements de cet homme. Pendue tout comme lui par les poignets, Shara se tenait à sa droite. Elle semblait aller bien. Le malfaisant lui enleva à elle aussi son bandage, contempla ses proies et se tourna vers la porte qui se tenait en face des prisonniers… Tout laissait à penser qu’ils ne resteraient pas tous les trois pendant bien longtemps.

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Shara » 07 Nov 2011, 13:00

La plaie était presque guérie, c'était une bonne nouvelle et Shara ne manqua pas de manifester son enthousiasme, sautillant presque sur place malgré le caractère inconfortable de la position, elle avait ramené ses mains devant elle en les tapant l'une contre l'autre avec une grande manifestation de joie. Puis son estomac avait fait des siennes et elle s'en était excusée, rougissant de manière honteuse de laisser un tel bruit exprimer sa faim, mais comme à son habitude, Gildwin était très gentil et expliqua qu'on allait leur apporter à manger.

On frappa à la porte, et de peur, la louve avait sursauté et s'était mise sur le lit, à quatre pattes comme si elle était animale, mais le mage chercha à la rassurer en se levant tranquillement pour se diriger vers la porte. Voyant que la cape s'était ouverte pendant le bon, Shara s'empressa de s'assoir, à genoux, les chevilles de part et d'autre de ses hanches pendant qu'elle baissait les yeux pour essayer de refermer le tissu correctement, peut-être était cela qui avait perturbé Gildwin lorsqu'il ouvrit la porte, elle ne le sut pas car elle ne regardait pas, les yeux baissés, trop occupée à essayer de fermer la cape sur sa poitrine. Il y eut un bruit sourd, mais elle crut à la fermeture de la porte, mais le bruit qui suivit était clairement celui d'une chute et de pas bien trop lourds pour être ceux de son chef de meute, et lorsqu'elle releva la tête, son instinct lui intima de se transformer, mais elle n'en eut pas le temps... une douleur violente à la tête, une lumière aveuglante suivie de l'obscurité, elle ne sut pas vraiment ce qu'il s'était passé.

Combien de temps avait-elle dormi? Elle ne le savait pas, ce fut la douleur cependant qui finit par la ramener à la raison, il faisait noir, peut être était-ce déjà la nuit? Malgré tout, elle sentait qu'elle avait les bras levés et attachés et elle n'aimait pas ça du tout! On lui retira alors son bandeau et elle eut horriblement peur en voyant un homme d'une taille impressionnante face à elle... prise de panique, elle se mit à s'agiter furieusement, grognant, couinant à vouloir s'échapper, son instinct animal refusant catégoriquement d'être enfermé, ligoté ou bâillonnée comme elle l'avait été d'une certaine manière


«Où est Guidouine?» hurla t'elle alors que l'homme semblait ricaner de la situation, elle fronça les sourcils, grognant encore jusqu'à se tourner pour voir qu'il était juste à côté d'elle, mais tout comme lui, attaché. Affichant un regard rempli de haine et de colère, un nouvel instinct s'empara d'elle, celui de protéger son chef de meute, tremblant d'une véritable fureur, des poils commencèrent à apparaître sur son visage, ses jambes se recroquevillèrent, ses bras s'affinèrent jusqu'à ce que les attaches soient trop larges pour la maintenir attachée et lorsqu'elle retomba à genoux terminant sa transformation en quelques secondes supplémentaires. Voyant ce qu'il se passait, le colosse avait cherché à récupérer sa planche de bois pour l'en empêcher, mais le temps qu'il aille jusqu'à son «arme», un loup se dressait devant lui et se précipitait déjà vers ce bras armé du bâton qui lui avait déjà fait tellement de mal. On pouvait voir, sur le côté gauche du crâne de la louve, le sang séché de la plaie qu'il lui avait infligé, douleur brûlante qui ne faisait que s'ajouter à la haine qu'elle pouvait éprouver pour cette homme. Chaque mouvement de mâchoire augmentait ce feu dans son crâne et pourtant elle enfonça sans ménagement ses crocs dans la chair épaisse et musclée du bras, obligeant l'individu à lâcher prise avant qu'elle ne voit son autre bras dresser un poing destiné à se fracasser sur elle. Aussi elle lâcha sa proie, elle n'était pas un simple loup, elle avait une intelligence différente, une meilleure connaissance des hommes et des coups qu'ils pouvaient porter, et le geste du colosse fut donc inutile, au contraire même, alors qu'elle le libérait, son coups de poing le déséquilibra et Shara en profita pour le contourner et mordre le mollet près de la cheville. Évidemment, elle cherchait les tendons, mais elle ne savait pas trop où ils étaient à cause des vêtements - décidément, c'était vraiment pas pratique ces choses là!

Elle recula ensuite pour se placer entre Gildwin et leur agresseur qui se redressait péniblement après avoir hurlé de douleur face à son précédent assaut. Une main ramenée sur la morsure, prenant appui sur sa jambe valide, il lançait un regard noir en direction de la louve qui n'avait pas l'intention de se laisser faire, ni de le laisser s'en prendre à son chef de meute. Les babines retroussées, des grondements sourds s'échappant de sa gorge, le poil hérissé, jamais elle n'avait été dans une telle fureur. Ses griffes solidement plantées dans le sol, elle fixa le cou du colosse avec intérêt, voire avidité. Elle savait que si elle parvenait à atteindre cette partie du corps, il ne survivrait pas. Mais il était grand, il était fort, et le sang battait dans ses tempes là où le coups lui avait été porté plus tôt. Elle secoua violemment la tête, espérant chasser ses bruits de tambour qui ne faisaient que la déconcentrer avant de fixer à nouveau son adversaire... elle ignorait s'il avait une autre arme que sa planche de bois, en tout cas, elle avança d'un pas alors qu'il avait commencé à se baisser pour la récupérer, qu'il écarte les bras pour s'en saisir et elle lui fonçait dessus, prête à trancher d'un coups de crocs sa jugulaire...

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Gildwin Nordhal » 18 Nov 2011, 07:20

    Est-ce un péché de vendre son âme pour en sauver une autre ?


    Suspendu comme une vulgaire pièce de viande, le jeune ne se doutait pas que son démon viendrait le hanter à un moment pareil. Que le mal puisse être tout à fait malsain, ça coulait évidemment de source mais y avait-il vraiment des limites à ses exactions ? Si l’on considère ce qu’il avait traversé, il ne faisait aucun doute pour Gildwin que son âme était maudite et il craignait d’entrainer Shara dans sa chute… Que l’espoir, autant qu’il put être vu de la sorte, puisse conduire à la damnation, c’était l’hérésie qu’il manquait à sa vie pour qu’elle devienne un véritable cauchemar.

    Malgré tout, sa compagne de fortune était prête à défendre chèrement sa vie ainsi que celle de celui qu’elle considérait comme le chef de sa nouvelle meute. Au-delà des blessures, par-dessus la souffrance, elle paraissait décidé à tout sacrifier, jusqu’à sa vie… Or, cela était impensable dans l’esprit de l’illusionniste. Il fallait, par n’importe quel moyen qu’il parvienne à se libérer. En son sein, il commença à percevoir comme une présence, une présence dont il savait l’existence et qu’il craignait plus que tout autre chose. Il voulait la combattre, résister mais il luttait déjà contre une fatigue des plus intense et il y avait Shara… Que deviendrait-elle dans le giron d’un être aussi malfaisant ?

    *Gildwiiiin, si tu souhaite sauver ce petit être, laisssssse toi aller… un petit effffort, allez dooors.*

    Non, il ne pouvait pas. Impossible, c’était le mal, cette créature, ce diable à l’intérieur de lui, le laisser agir ne donnerait rien de bon. Résolument, il ne pouvait pas mais lui-même était éreinté. Même au mieux de sa forme, il doutait de pouvoir réellement pouvoir se défaire de cet homme. Combien étaient-ils ? Fouillant dans sa mémoire, il ne parvenait pas à se rappeler le visage de l’homme qui l’avait agressé à l’auberge. Alors qu’il allait abandonner, son visage lui revint en mémoire comme si on mettait son portrait en face de lui… était-ce une autre manigance du Pelel’je, il n’en savait rien mais si c’était bien là le visage de son agresseur… Chassé de sa réflexion par le cri de leur geôlier, ce dernier appelait des renforts.

    « Gand ! Dernec ! Vite ! Ils essayent de s’échapper ! »

    Ils étaient donc trois, en espérant que davantage ne viendraient pas par la suite et Gildwin savait que dans une telle situation, il n’était pas de taille. S’il avait eu son épée, peut être mais pas avec cette fatigue qui s’était accumulée. Ironique… il avait tenté de vaincre le sommeil pour éloigner sa protégée du mal qui le possédait et voila que ce même mal se proposait de la sauver. Les deux complices arrivèrent en trompe si bien que la frêle porte de chêne aurait pu se demander comment elle tenait encore debout. L’un d’eux portait une lance et une armure légère tandis que l’autre n’était vêtu que de haillons et tenait fermement une masse réellement impressionnante.

    *Alors ? Décide-toi. Oh tiens, laisssssse la mourir*

    Cet esprit malade jouait avec lui, bien sur qu’il ne pouvait la laisser mourir et quoi qu’elle en pense, il préférait offrir sa vie pour elle que ce soit l’inverse qui se produise. Mais comment faire ? Poussé dans ses derniers retranchements, il était au désespoir d’attendre que son hôte vienne à lui donner une idée.

    *Ecoute, regarde et apprend*

    Le premier des deux hommes, plus réfléchi que son acolyte, jaugea la situation. Des deux prisonniers, la fille n’était plus là et aux râles de son compagnon blessé, c’était une morphe. Quand il jaugea celui qui était encore ligoté, il vit un serpent assez impressionnant qui entourait les épaules de Gildwin. Doucement, le serpent rampait, ne faisait qu’un avec la corde, il s’enroula bientôt autour de la poutre qui la soutenait. Le colosse arracha une dague sur la ceinture de son comparse et la lança avec rage sur le reptile qui disparu dans une volute de fumée bleutée tandis que le mage tomba lourdement sur le sol. Gildwin tenta de se relever mais s’affaissa, ruiné par la fatigue. Il ne luttait plus mais est-ce le Pelel’je viendrait au secours de Shara ?

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Seby » 18 Nov 2011, 14:06

J'interviens vite fait avant que Shara ne réponde.

Gildwin, vilain, t'as même pas mis les mots du « Même pas cap' » :p Blague à part, les Pelel'je sont incapables de communiquer consciemment avec leur hôte. Le Pelel'je de Gildwin ne peut donc pas lui parler, désolée. Préviens à la suite quand tu auras édité (ou sur MSN si je suis connectée) ;)

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Shara » 18 Nov 2011, 14:08

/!\ Attention, scènes assez violentes pouvant choquer


Ignorant le dilemme auquel était confronté son chef de meute, la louve ne faisait que gronder, ses babines retroussées affichaient des crocs particulièrement blancs et menaçants, elle avait avancé d'un pas lorsqu'il s'était mis à crier, mais au moment où les deux autres entrèrent, ce fut comme si un voile rouge s'était dessiné devant ses yeux, un voile de haine, de peur, de rage et de tout autre sentiment négatif qui ne faisait que la rendre plus redoutable encore... l'un d'entre eux était armé d'un bâton. Ce n'était pas un bâton ordinaire, il était long avec une pointe en métal au bout, il devait faire mal, et la simple vue d'un tel objet lui fit perdre totalement le contrôle et la raison.

Fonçant sur celui qui était le moins protégé, elle avait bondit sur l'autre en premier qui se trouvait sur son chemin, après son bras et sa jambe, le voilà qui se retrouvait avec un loup tout de même plus grand que la moyenne, sur le torse, les griffes profondément ancrées dans sa chair pour un meilleur appui, lacérant la peau de traces qui teintaient déjà sa tunique de rouge. D'un puissant coups de rein elle bondit encore plus loin sur l'autre, atterrissant sur l'homme à la lance. Peu lui importait son armure, elle s'était jeté sur son visage, ses griffes glissant sur le métal de l'armure, mais son poids l'ayant déformée, la pointe de la lance avait éraflé son flanc, mais la haine à l'égard de ce bâton pointu était telle qu'elle ne ressentait plus aucune douleur... elle finit alors par donner un coups de patte d'une rare violence qui arracha la moitié du visage de l'homme, qui bascula la tête en arrière sous le coups de la douleur, lui offrant une jugulaire dont elle se délecta à une vitesse fulgurante... celui là n'avait pas fait long feu.

Mais elle ne put se repaitre de ce sang - de toute manière particulièrement infecte - car une douleur violente venait de la prendre au niveau des côtes et elle décolla, terminant d'arracher un morceau de gorge tout en poussant un cri de douleur déchirant avant de rebondir contre le mur, l'autre homme à la masse avait visiblement eu envie de jouer au golf - quel est donc ce sport? - et l'avait donc frappée, probablement avec la même rage qui l'avait dominée jusque là avant de lui faire face...

Sa haine ne faisait qu'augmenter mais cette fois, la douleur était trop forte. Elle devait avoir plusieurs côtes cassées par le choc, sans compter que sa tête avait heurté le mur et qu'après le coups de planche un peu plus tôt, elle se disait que là aussi elle devait avoir eu un choc bien trop violent... elle essaya alors de ramper, reprenant peu à peu ses esprits, sentant les effets de la douleur la gagner à nouveau et ses yeux larmoyants se levèrent alors vers l'homme à la masse qui s'apprêtait visiblement à l'achever, il plongeait son regard dans ses yeux, désormais, la haine et la rage avaient disparu, laissant place à la peur et au désespoir... elle allait mourir, et pour lui visiblement, c'était un spectacle des plus jouissifs


Désolée, un peu court mais je préfère te laisser l'opportunité d'agir aussi :$

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Kallistrat Rusia » 09 Jan 2012, 01:59

Je prends le relais de Gildwinn puisqu'il ne compte plus jouer.


Les pas de Kallistrat l'avaient porté à travers les plaines durant plusieurs jours où il avait paressé, fidèle à son instinct de « roi de la jungle ». Il n'avait pas mis longtemps à oublier le dénommé Brokk, cet humain capable de se changer en grand singe herbivore (chaton avait encore du mal à concevoir qu'on puisse survivre en ne mangeant que des graines et des fruits) et la petite Lyra qui voulait tant rejoindre Banba. Parfois un peu triste d'avoir à voyager tout seul, il ne gardait pas cette humeur moribonde bien longtemps toutefois, et c'est un lionceau un peu foufou que l'on voyait bondir parmi les hautes herbes lorsqu'il chassait le lièvre roux. Après de longues journées d'errance, il aperçu la lisière d'une forêt au loin et s'y dirigea instinctivement, attiré par cette particularité du paysage qui lui rappelait son lointain village.

Les mousses n'avaient pas la même odeur et les arbres ne grinçaient pas de la même manière qu'à Zosma, mais il se sentait heureux de retrouver les écorces épicées, la racines joueuses, les feuillages bruissants. Des animaux qu'il n'avait encore jamais vu surgissaient parfois juste sous son nez avant de détaller. Il cru même entendre un arbre se plaindre lorsqu'il s'avisa d'y aiguiser ses griffes. Surpris, il tendit l'oreille et se figea. Non, ça ne venait pas de l'arbre.

Un peu plus loin, et sans qu'il puisse en déterminer la provenance exacte, Kallistrat entendit la douleur. Peut-être la ressentit-il, comme seuls les animaux ressentent d'instinct la détresse de leurs semblables ? Toujours est-il que ses yeux se plissèrent sur une mine contrarié, accentuant sa si bien nommée ride du lion alors qu'il avançait prudemment parmi les buissons. Concentré sur son objectif, il n'avançait plus qu'à quatre pattes, les sens en alerte, les muscles tendus alors que les sons et les odeurs lui chatouillaient les moustaches. C'était là, tout proche, comme une plainte venue de la terre elle-même...

« Gand ! Dernec ! Vite ! Ils essayent de s’échapper ! » murmurait-elle.

La tête massive de l'Orphe lion pivota vers une clairière occupé par un arbre carré. Non, pas un arbre... une cabane ? Une maison ! Et sans qu'il ait besoin d'y réfléchir, Kallistrat s'y dirigeait déjà. Une odeur qu'il connaissait bien pimentait légèrement l'air humide de ce coin de forêt... le sang. Ses pas se firent foulées. Le regard fixe, les oreilles attentives. Elles venaient de là, les plaintes douloureuses. Les effluves de terreur.

« Saleté de loup ! »

L'ombre de l'homme armé de sa masse gigantesque recouvrait presque entièrement la louve atrocement blessée. Prêt à frapper de toutes ses forces, et à tuer sans vergogne cette bête qu'il considérait comme un parasite. L'être humain faisant étalage de toute sa splendeur, supérieur en tout, particulièrement en cruauté. La masse levée au-dessus de sa tête il sursauta lorsqu'un hurlement profond fit trembler les murs de la cave sordide. Se retournant d'un bloc, il eut la surprise de se retrouver nez à nez avec... avec quoi au juste ?

Un lion dans l'âme, furieux comme un père protégeant sa progéniture, mais à l'intelligence redoutable des humains. Un lion qui avait eu tôt fait de trouver la porte d'entrée et de s'engouffrer dans cette pièce lugubre à mesure que l'odeur entêtante de la peur lui envahissait l'esprit. Le sang, les cris lui avaient fait dévaler l'escalier jusqu'à eux pour découvrir les atrocités qui se déroulaient à huis clos, sous terre. Son regard vert fendu de deux pupilles dangereusement étroites, il recula à peine, ses jarrets amorçant son élan. La seconde qui suivit, il bondissait sur celui qui avait menacé Shara de sa masse, l'écrasant de tout son poids contre la cloison alors que ses griffes se plantaient rageusement dans les épaules de sa proie. L'envie de tuer faisaient frémir chacun de ses muscles, mais quelque part au fond de lui, une toute petite conscience lui dictait de ne rien en faire. Car après tout, il ne savait rien de ce qui se tramait ici avant de surgir comme une bête furieuse.

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Shara » 09 Jan 2012, 15:48

J'essaie de me remettre dans le bain, même si je ne sais plus ce qu'est devenu le troisième homme dans l'histoire (enfin le premier)

Si la louve avait cru sa dernière heure arriver, il fallait croire que les Infinitudes lui accordaient encore un peu de répit. Une grosse bestiole avait sauté sur l'humain à la masse qui s'apprêtait à l'écraser comme une mouche. L'odeur qui régnait lui indiqua que son «sauveur» était un félin, et pendant qu'elle perdait un temps précieux à le regarder agir, l'autre avait récupéré la dague qui s'était plantée dans la poutre et s'était empressé d'achever Gildwin inconscient. Lorsque Shara détourna le regard pour retrouver son chef de meute, celui-ci gisait dans une mare de sang...

Une longue plainte déchira l'air alors que l'homme qui avait accompli son acte était totalement immobile, fixant sa proie d'un regard vide, mais lorsque la louve bondit sur lui, une odeur fulgurante vint lui frapper les naseaux et elle se stoppa net, alors que le regard de l'homme semblait particulièrement fatigué... il paraissait lutter contre quelque chose et finit par tomber, inanimé au sol, avant de se relever même pas une seconde plus tard. Un sourire sournois se dessinait sur son visage alors qu'il fixait la louve d'un air amusé


«Tiens tiens... alors ma belle! Tu me reconnais?»

Le poil hérissé, la louve savait qu'elle connaissait cette odeur, et le Pelel'je savait très bien qu'elle l'avait reconnu, cependant, il posa un regard sur le cadavre de Gildwin dont la mort lui avait enfin permis d'être libéré. Un regard sur l'homme qui se faisait maîtriser par un orphe lion gris, puis vers la louve et il en profita simplement pour filer, la louve immobilisée par la douleur et l'effroi en voyant le corps de son chef de meute à terre. Cependant, le lion lui avait aussi sauvé la vie, si son premier chef de meute était mort, celui-ci prenait donc sa place, aussi, boitillant sous la douleur de ses côtes abîmées, elle finit par s'approcher et se placer à ses côtés et regarder l'homme à la masse en grondant, le poil hérissé alors qu'elle essayait de comprendre un peu tout ce qu'il venait de se passer. Elle avait perdu son chef de meute, et à la place, elle gagnait un félin? Ce n'était pas très ordinaire comme situation et son petit cerveau avait du mal à tout suivre. Cependant, la fatigue, la douleur et la peine dominèrent sur sa volonté, et dans un ultime effort, elle lécha le genoux de l'orphe - partie de son corps la plus proche de son museau - et leva un regard qui disait clairement qu'elle n'en pouvait plus et qu'elle souhaitait fuir.. cependant, ce regard ne tint pas longtemps car ses petits yeux se mirent à pleurer, puis se fermer et elle s'évanouit.


Si possible, Kallistrat pourrait la porter quelque part ailleurs histoire de quitter ce sujet? Ça m'arrangerait... je préfère repartir sur de bonnes bases :$

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Re: Forêt d'Ombre pour rencontre lumineuse...

Messagepar Kallistrat Rusia » 24 Jan 2012, 17:49

Oui c'est ce que j'avais compris aussi. Trois hommes dont un mort égorgé par Shara, un deuxième par terre renversé par Shara et le troisième celui avec le gourdin.


Chaton tourna la tête, alerté par un mouvement sur sa gauche. Depuis qu'il avait fait irruption dans cette horrible maison, il n'avait pas intercepté grand chose mis à part la louve et quatre hommes, du sang, de la colère, et de la peur. Arrivé trop tard pour se forger sa propre idée sur ce qui se déroulait réellement ici, il lui fallait pourtant prendre une décision. Seulement voilà. Si Kallistrat était indéniablement chasseur, il n'était pas de ceux qui tuent ses semblables. Les rixes entre ceux de son clan se limitaient à de grosses esclandres bruyantes, suffisantes pour dissuader l'ennemi d'insister. Rares étaient les mises à mort. Seuls ses futurs repas avaient eu droit à un tel châtiment, et jamais en vain. Mais ici, tuer pour se défendre ne faisait pas partie de son caractère. Les griffes puissantes de ses pattes s'enfoncèrent encore dans les épaules de celui qu'il avait renversé et qui se trouvait à sa merci alors qu'un grondement sourd faisait vibrer sa gorge de contrariété.

L'autre homme, le seul encore debout, venait de tuer. Pour rien selon Kallistrat, puisque sa victime – un homme aux cheveux gris et blancs endormi - était demeurée à terre tout ce temps. L'homme-lion retroussa ses lèvres pour dévoiler ses crocs en guise de menace pour les humains présents, mécontent qu'un individu puisse être suffisamment lâche pour attaquer un adversaire désarmé et inconscient de surcroît ! Enfin, la plainte émise par la louve lui fendit le cœur, et il extériorisa sa colère en poussant un feulement furieux. Chaton venait de choisir son camp... trop tard malheureusement, puisque l'un de ses ennemis venait de prendre ses jambes à son cou. Sous ses griffes, celui qui en avait perdu son gourdin déglutissait avec peine sans oser remuer un orteil. Désarmé face à un fauve de cette taille, il semblait prier pour se faire oublier, ce qui fut peine perdue. Les pupilles fendue de l'Orphe se plantèrent sur son visage comme s'il venait de se souvenir qu'il le tenait sous son joug.

Sur le moment, l'homme-lion se demanda si un humain pouvait faire un bon repas. Il n'y avait jamais goûté. Mais un mouvement près de ses jarrets lui firent tourner la tête juste assez tôt pour voir le canin s'écrouler à ses côtés. Oubliant sa colère, chaton se décala, libérant sa proie qui ne demanda pas son reste et décampa à quatre pattes. La tête penchée sur le côté, Kallistrat réfléchissait. De ce qu'il savait, les loups étaient très fidèles – contrairement aux chats. Celle-ci aurait donc peut-être du mal à se remettre de la perte de son compagnon. Mais plus grave encore que cette perte affective, ses blessures inquiétèrent notre matou. Les poils étaient arrachés là où le gourdin s'était abattu, et à sa façon de respirer avec affolement, Kallistrat devinait la douleur muette. L'ennui, c'est qu'il n'était pas guérisseur... en revanche, il savait où en trouver !

Aussi, tout fier de lui, il hissa Shara en travers de ses larges épaules comme un vulgaire sac de pommes de terre et décida de l'emmener en ville. La plus proche qu'il trouverait...

*°*°*°*°*°*°*°*°*
La suite : Comme les deux doigts d'la patte

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