Que voyons-nous… ?

Bruyantes ou silencieuses, sombres ou clairsemées, enchevêtrées de ronces ou paradis... les forêts de Nideyle ne manquent pas d'attrait. Attention, les prédateurs n'y sont pas rares !

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Messagepar Ciara Steban » 22 Mar 2011, 20:21

Désolée du retard :008:

La jeune fille avait sursauté comme si Belladona – en criant le nom de Vilal sur le ton de la remontrance – s'en était prise à elle. Elle regarda la jeune plante avec des yeux ronds alors qu'elle lui prenait ses mains, sans oser répondre tout de suite. Face à la gentillesse de la Picaris, elle se sentait un peu désarmée. Leur couple lui faisait un peu penser à ceux qu'elle avait eu l'occasion de croiser ou d'entendre au dispensaire. Les femmes un peu trop naïves battues par leur mari et qui, pour une raison inconnue, restaient avec leur tortionnaire. De l'avis de la jeune fille, Vilal n'était rien de moins que l'un de ces types violents, et Belladona, sa victime consentante... Elle hocha la tête pour signifier qu'elle avait compris.

« C'est à Ephtéria que je vais. »

Elle soupira. Elle savait qu'elle le regretterait mais malheureusement il semblait qu'elle ne pouvait pas venir en aide à la Picaris sans que l'Orphe n'en profite également. L'un comme l'autre ne voudrait pas se séparer de sa moitié, c'était évident.

« Je connais un peu les environs, il y a quelques marginaux qui habitent en retrait de Guttenvald. Un Morphe chien en particulier, très gentil. Il devrait pouvoir vous aider avec vos blessures. Si vous ne bandez pas ça, indiqua-t-il en désignant le pied de Vilal du menton, c'est l'infection assurée. Il nous invitera sûrement à manger. »

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Messagepar Belladona » 22 Mar 2011, 20:52

Belladona fut soulagée... non seulement la jeune fille connaissait les environs et pouvait donc les aider, mais en plus elle leur suggérait d'aller voir quelqu'un qui pouvait soigner Vilal.

Elle serrait ses mains l'une contre l'autre et fermait les yeux en un sourire presque rieur

«C'est fantastique!»

Puis son regard se porta d'abord sur Vilal, puis sur la jeune fille

«Mais, si vous êtes recherchés, ça ne va pas lui poser de problème? »

Hors de question qu'elle se sépare de Vilal, elle revint vers lui, remarquant qu'il était triste et elle était persuadée que c'était parce qu'elle l'avait «grondée» un peu plus tôt. Elle se mit à genoux à ses côtés et posa ses mains sur ses épaules avant de déposer un baiser dans son cou et lever les yeux vers Ciara

«Je suis désolée, mais je n'irai nulle part sans lui...»

S'il y avait une chose pour laquelle elle était sure, c'est qu'elle ne pouvait plus vivre sans lui... elle savait que c'était mal, car elle ne pouvait pas lui apporter ce qu'une humaine pouvait lui offrir, mais il était sa source désormais, celui qui lui apprenait la vie et qui la protégeait. Elle l'enlaça de ses bras avant de murmurer à son oreille

«Qu'est-ce que tu en penses? Il faut que tu soignes ton pied et ce morphe peut t'aider mieux que moi...»

Si seulement son don permettait de mieux guérir les plaies... mais non, c'était juste bon à les nettoyer un peu, sans plus. Il lui aurait fallut plusieurs jours pour refermer une telle plaie, ou encore manquer de sacrifier sa vie comme pour la blessure de son torse qu'avait provoqué la bête. Elle se sentait un peu inutile tout d'un coup, même si elle avait dépensé ses ores pour lui, c'était la seule chose qu'elle avait fait et rien d'autre, du moins de son point de vue. Et en plus, à cet instant, il était triste et elle n'aimait pas ça. Elle aurait voulu qu'il lui parle, mais avec Ciara, c'était difficile, alors elle se leva et se plaça entre l'humaine et l'orphe, comme pour le protéger, son regard se faisant déterminé... montrant clairement qu'elle refusait de partir sans lui

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 22 Mar 2011, 23:19

Je n'écoutais plus vraiment ce qu'il se passait, probablement car je faisais simplement parti du décor, que je ne considérais plus avoir le droit de décider de quoi que ce soit, mais lorsque Belladona s'approcha et entra en contact avec moi, je réagissais doucement, tournant légèrement la tête dans sa direction. C'était étrange : je n'avais pas l'impression d'avoir commandé ce geste, que j'avais instinctivement tourné ma tête vers elle pour la regarder, et en prime je ne ressentais plus la douleur qui me martelait le crâne. Vraiment, par moment j'avais du mal à comprendre comment pouvait fonctionner ce corps, pourquoi il changeait si subittement d'un instant à l'autre, pourquoi j'oubliais certains de mes gestes et pensées sans aucune raison, et pourquoi il agissait parfois de lui-même sans que je n'ai semblais le commander, me laissant ainsi au vulgaire rang de spectateur au travers de mes yeux. Je commençais alors à ouvrir légèrement la bouche pour…

Qu'est-ce que Belladona faisait à côté de moi ? Il y a un instant j'étais en train de fixer l'eau sans plus penser à rien, et maintenant la belle plante se trouvait à côté de moi et je me retrouvais la bouche entrouverte, comme si je m'apprêtais à dire quelque chose sans pour autant savoir quoi. Je regardais donc la belle plante se relever pour se placer entre moi et Ciara, ne sachant pas trop ce que je pouvais faire ou dire tellement j'étais perdu. Qu'est-ce qui pouvait bien clocher chez moi pour que j'ai ainsi des absences au travers desquels je ne savais pas ce que j'avais pût faire ? Mais visiblement on attendait bien de moi que je dise quelque chose, et même si je ne savais pas de quoi l'on parlait j'essayais de trouver comment me dépétrer de ma situation.

« Euh… Et bien… » Je détournais de nouveau le regard, comme si d'une certaine manière je n'avais pas envie que l'on entende ma réponse des plus maladroites. « Nous irons à Éphtéria… »
J'espèrais que ma réponse serait satisfaisante, que c'était bel et bien ce que l'on attendait de moi. J'essayais de reconstituer les derniers souvenirs que j'avais en tête, et il me semblait avoir entendu la petite parler de se rendre en ville. Bien entendu je n'étais pas certain que ma présence soit désirée mais peut-être uniquement tolérée, aussi j'étais un peu mal à l'aise car ma réponse n'était donc peut-être pas des plus appropriée. Tant pis, ils devraient s'en contenter, et je n'avais pas envie que cette enfant soit au courant que ma mémoire semblait éliminer d'elle même certaines informations…

Pour le moment je restais donc de nouveau silencieux, attendant de voir ce que l'on déciderait de faire. De toute manière même si il aurait été logique que ce soit à moi de tirer Belladona de cette situation car c'était ma faute si nous nous y trouvions, je me disais aussi que j'avais fais assez de mal comme ça pour continuer de me mêler de ce genre de chose. Après tout j'étais probablement trop perdu pour pouvoir prendre de tels décisions, aussi bien à l'heure actuelle que d'une façon plus générale : quelqu'un qui c'était réveillé il y a trois jours sans se souvenir de rien ne devrait jamais avoir à prendre des initiatives car il risquait simplement de faire plus mal que bien, et même si c'était une façon de fuir ses reponsabilités, c'était déjà mieux que de causer des soucis aux autres, même si cela leur en causait car ils devraient s'occuper de mon cas. Au final, c'était un peu un cercle sans fin qui dans tous les cas me rendrait forcément coupable de quelque chose… Pourquoi est-ce que j'avais perdu la mémoire… ?

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 22 Mar 2011, 23:41

Et après c'était elle qu'on traitait comme une gamine... Ciara sourit, entre amusement et ironie. Dans un sens, elle enviait Belladona d'être capable de s'enchanter d'un rien là où elle-même ne croyait plus en rien. Elle hocha la tête, réfléchissant brièvement à la manière la plus simple d'expliquer, pressentant vaguement que la plante était du genre à poser un milliard de questions à la fois.

« Konrad est un Morphe, c'est déjà un problème pour lui. Dès qu'une bête de troupeau est tuée, c'est lui qu'on accuse. Et puis sa maison est vraiment isolée, je ne pense pas que quiconque apprenne que l'on est passés chez lui. »

Son regard alla de la Picaris à l'Orphe et de l'Orphe à la Picaris, jusqu'à ce que Vilal daigne enfin prendre la parole. Ciara haussa un sourcil stupéfait. L'espace d'une seconde, elle se demanda s'il avait écouté un seul traître mot de ce qu'elle venait de dire à propos de Konrad et de la possibilité de se soigner, avant d'estimer que le jeune homme devait définitivement être trop orgueilleux pour se rabaisser à demander de l'aide. Et elle, elle n'était pas sa mère pour le raisonner.

« Et bien tant pis, vous boiterez. J'espère seulement que l'odeur de votre sang n'attirera rien de bizarre sur nous. »

Et si c'était le cas, elle n'avait pas l'intention de s'attarder. La fuite avait toujours été sa meilleure option.

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Messagepar Belladona » 23 Mar 2011, 00:15

Non, Vilal devait soigner son pied. Belladona ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, il fallait qu'il se repose, ils étaient épuisés et si ce morphe était dans le même cas qu'eux, et qu'il pouvait le soigner, il fallait qu'ils y aillent. Et elle aimait beaucoup les morphes, même si elle préférait les herbivores par peur qu'ils la dévorent, mais celui là avait l'air gentil d'après Ciara

«Non non non!! On va chez ce morphe! Tu dois te soigner! S'il te plait!!» elle s'était précipité pour se mettre à genoux devant Vilal et le prendre par les épaules, ses yeux se faisaient implorants et elle se jeta à son cou afin de se serrer contre lui et caler ses lèvres contre son cou. La jeune plante tremblait comme une feuille tout en restant parfaitement immobile, elle avait totalement perdu sa bonne humeur et l'inquiétude vis à vis de Vilal la gagnait à nouveau, et il était probable qu'elle se mette à pleurer à nouveau.

Mais elle invita plutôt l'orphe à remettre sa botte, l'aidant presque à le faire avant de l'embrasser. Lorsqu'elle décolla ses lèvres de siennes, elle plongea son regard d'or dans ses yeux tout en se levant pour lui tendre les mains et l'inviter à se relever.

«S'il te plait...»

Cette fois-ci, ce fut un murmure qui sortit de ses lèvres à peines entrouvertes, ses yeux étaient tristes à l'idée qu'il refuse à nouveau de se soigner et qu'il l'oblige à se rendre à Ephtéria dans cet état. Elle savait que s'il estimait que la meilleure décision, c'était de se diriger vers la capitale, elle le suivrait. Elle ne pouvait aller nulle part sans lui désormais... c'était la seule chose qu'elle savait.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 23 Mar 2011, 05:26

Les yeux de Belladona étant plongés dans les miens, je préférais détourner le regard, même si je savais et que je pouvais sentir qu'elle continuait de me fixer. Visiblement la réponse que j'avais donné n'était pas celle qui était attendue, et il était semble t-il question de se rendre chez un Morphe pour que l'on puisse soigner mon pied. Je n'aimais pas vraiment cette idée dans la mesure où : je ne faisais pas encore confiance à Ciara et elle me le rendait visiblement bien ; ainsi que je n'étais pas certain que cet individu dont je ne savais rien pouvait être plus digne que les autres habitants de Guttenvald. Peut-être même que si il était au courant de ma mise à prix il chercherait à se remplir les poches, et je commençais réellement à être fatigué de devoir envisager de tels possibilités. Peut-être même qu'il était l'un des mercenaires que j'avais vu à l'intérieur de l'Auberge, même si j'en doutais fortement : je n'aurais jamais, mais jamais raté un détail comme les yeux d'un tel individu. Pourquoi ? Car pour moi le regard trahissait les pensées, qu'il était la première chose à regarder chez un individu pour connaitre ses prochaines actions.

Au final je soupirais doucement, attrapant l'une des mains que me tendait la belle plante pendant que je m'aidais de l'autre pour me redresser car elle n'était de toute manière pas capable de me soulever.

« C'est d'accord… » Déclarais-je d'une voix basse. J'avais un peu l'impression que cela dérangeait Ciara, mais dans la mesure où initialement c'était elle qui nous avait dérangé ce n'était probablement que justice. Le problème était surtout que nous allions encore devoir attendre avant de nous rendre à Éphtéria, et dans la mesure où la journée commençait réellement à être plus avancée j'imaginais déjà que le Morphe nous offrirait son hospitalité le temps d'une nuit. L'idée aurait pût être intéressante, mais savoir qu'il y aurait du monde autour m'empêcherait clairement de profiter au mieux de Belladona, sans pour autant penser à coucher avec elle. Mais au moins je pourrais peut-être essayer d'apprendre certaines connaissances qu'il me manquait, et je m'approchais donc de nos affaires pour les récupérer. Il était inutile d'attendre ici plus longtemps, et dans la mesure où je ne savais pas combien de temps cela nous prendrait pour se rendre là bas il valait mieux partir de suite. Aussi, pour faire passer un peu le temps je décidais de m'adresser à la petite, de commencer à essayer de collecter des informations.
« Dis-moi Ciara, à tout hasard, que sais-tu de l'amnésie. » C'était sans aucun doute la question qui me trottait le plus en tête, et même si je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'en dise des lignes ce pouvait tout de même être plus enrichissant que de ne rien savoir.

Je tendais alors ma main en direction de Belladona pour qu'elle marche à mes côtés. J'étais encore pensif, c'était une certitude et cela devait se voir sur mon visage, mais je devais déjà être un peu moins évasif. J'attirais donc la demoiselle près de moi afin de ressentir sa présence, même si je ne savais pas si j'en étais toujours digne, si je la méritais ou non, et même si d'ailleurs je méritais simplement de ressentir la joie d'être avec elle ou qui que ce soit d'autre. Si ma vie antérieur était emplie de péchés, il aurait été logique que j'ai à les expier au cours de l'existence que je menais actuellement, sauf si mon châtiment était justement de devoir retrouver la mémoire et que je serais pardonné uniquement lorsque je me souviendrais de tout. Sérieusement, qu'est-ce qui avait bien pût m'arriver… ? En fin de compte, c'était sans doute ça qui me tracassait le plus…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 23 Mar 2011, 22:15

La bonne nouvelle, c'était que Belladona semblait avoir une influence sur Vilal, ce qui encouragea Ciara à reconsidérer l'Orphe. Elle ne le portait pas d'avantage dans son estime mais au moins il n'avait finalement pas l'air d'être l'un de ces lâches qui battait sa compagne. Il se rattrapait. Et peut-être parce qu'il était Orphe justement, la relation qu'il entretenait avec la Picaris sans s'en cacher paraissait plus « normale ». Moins bizarre en tous cas que si ça avait été un humain. Pourquoi ? La jeune fille n'en avait aucune idée, mais grimaça à ce constat qui ne lui plaisait pas : elle commençait à avoir des préjugés aussi stupides que ceux qu'avaient les adultes.

« Il habite en bordure du Larme. En continuant de longer ce ruisseau on finira par tomber sur sa maison. »

Elle partit un peu devant, laissant à peine trois mètres la séparer des deux autres. Comme chaque fois qu'elle se trouvait en compagnie d'un couple, elle ne savait ni où se mettre ni quoi dire et préférait rester en retrait. Jusqu'à ce que Vilal se mette à lui poser des questions bizarres. Apparemment, il n'y avait pas que son pied qui était atteint... elle l'aurait volontiers envoyé promené mais au vue des efforts qu'il faisait pour se montrer aimable, elle ne pouvait se résoudre à se venger si bassement. Alors elle se tourna vers lui et attendit qu'il arrive à sa hauteur pour reprendre sa marche en leur compagnie, ce qui lui semblait plus confortable pour se faire entendre sans avoir à élever la voix. D'autant qu'en pleine forêt, il n'était pas prudent de se faire remarquer plus que nécessaire. Elle se mit à réfléchir, rassemblant ses idées et ce qu'elle avait pu apprendre ou entendre à ce sujet. Avoir passé une grande partie de sa vie derrière un confessionnal avait ses avantages, mais elle avait d'avantage appris des travers humains que du reste.

« Pas grand chose. J'ai vu des gens n'oublier que des passages de leur vie, c'est souvent le cas après un traumatisme. Il y avait cette dame qui avait oublié toute sa journée après une mauvaise chute de cheval. Et puis il y en a qui oublient tout. Ils savent toujours comment parler, marcher, se nourrir et faire toutes ces choses que l'on apprend au cours de sa vie, mais pour ce qui est des souvenirs. Certains oublient jusqu'à leur nom. Pourquoi, je ne sais pas. Si ça se guérit, ça dépend. Il y en a qui recouvrent la mémoire. D'autres seulement des bribes de souvenirs. D'autres rien, jamais. J'ai même vu des gens se remémorer des évènements très éloignés mais être incapables de se souvenir des dix dernières minutes. »

Elle haussa les épaules d'un air navré de ne pas en savoir d'avantage.

« Désolée. »

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Messagepar Belladona » 23 Mar 2011, 23:22

La picaris avait simplement souri à son compagnon et ils s'étaient remis en route. Elle voyait bien que quelque chose le perturbait, mais ils ne pouvaient plus parler aussi librement maintenant que Ciara était avec eux. S'il y avait une chose que Fleïana lui avait appris, c'était bel et bien qu'il ne fallait pas parler de choses personnelles quand il y avait quelqu'un qu'on ne connait pas.

Elle se pinçait donc les lèvres et avait enlacé l'orphe par la taille en se contentant de marcher silencieusement. Elle avait réussi à glisser l'une de ses mains sur le bras de son compagnon et ses lianes se mirent à continuer de soigner les petites coupures qu'il avait depuis le passage de la fenêtre.

Elle écoutait attentivement les explications de Ciara et se permit de poser une question

«Mais, comment on peut savoir lorsqu'on a récupéré toute la mémoire? Je veux dire... par exemple, il y a pleins de choses que je retiens pas, comme l'endroit exact où je trouve une plante, où l'heure à laquelle je me suis nourrie hier, ça ne veut pas dire que je suis amnésique... si?»

La question était probablement stupide pour Vilal ou Ciara... mais elle avait un peu de mal à comprendre le principe même de la mémoire en réalité, elle savait juste qu'il y avait des choses dont elle se souvenait et pas d'autre, mais une chose était sure, ce qu'elle avait appris avec l'orphe, elle ne risquait pas de l'oublier

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 24 Mar 2011, 01:10

J'avais écouté attentivement sans dire mot, et au final avant que je ne réagisse c'était Belladona qui avait prit la parole et je me permettais de répondre à sa question pour ne pas déranger plus Ciara, déposant une main sur celle de la belle demoiselle alors que je parlais calmement, un léger sourire aux lèvres.
« Bien sûr que non. » Je riais presque, et avant même que je ne m'en rende compte que je poursuivais. « Il est normal d'oublier certaines choses : notre cerveau emmagasine parfois trop d'informations pour pouvoir de souvenir de tout, et pourtant elles sont sans doute toujours là dans notre tête. Alors à moins d'avoir une mémoire parfaite, il est normal d'oublier certaines choses. »
Je lui souriais légèrement et avec sincérité. Mais ce fut bref car quelque chose clochait selon moi : qu'est-ce que je savais de cette mémoire absolue ? Pourquoi est-ce que j'en avais parlé si je ne me souvenais moi-même de rien ? Lorsque j'y réfléchissais je me souvenais parfaitement de tout ce qui m'avait entouré jusque là, mais je n'avais pensé qu'au fait qu'il fallait que je sois attentif, et l'option que je puisse me rappeler de vraiment tout était jusque là inimaginable… Pourquoi est-ce que j'avais donc oublié mon passé si je possédais une telle faculté ? Le cerveau étant loin d'être exploité à son maximum, il n'était pas possible qu'il est atteint sa limite et qu'il ce serait reformaté de lui même.

Pour le moment je secouais légèrement la tête pour reprendre mes esprits, et il était vrai que tout ce que je regardais s'incrustés dans mon esprit sans que je n'y ai jusque là fait attention, aussi sans même regarder j'étais capable de décrire les traits physiques de Belladona ou Ciara, de me souvenir de l'endroit exacte où se trouvaient leurs blessures ou cicatrice. Et si cette faculté pouvait apparaitre comme une bénédiction, moi j'y voyais déjà un fléau…

Au final je continuais simplement de marcher, ne me laissant pas déconcentrer pour m'adresser à la petite.

« Tu n'as pas à t'excuser de ne pas en savoir plus, ce n'est pas comme si l'on rencontrait des amnésiques tous les jours. » Ha ha, elle venait juste de faire connaissance avec deux d'entre eux, même si pour la jeune plante c'était à une époque qui remontait d'il y a plus longtemps et qu'il s'agissait peut-être du fait qu'elle était une plante qui avait évoluée, et donc qu'elle n'avait rien à se rappeler avant son éveil. Mais cela restait à l'état de théorie de toute manière. Je souriais donc légèrement à l'enfant avant de reporter mon attention sur Belladona car elle restait de toute évidence plus importante à mes yeux, et que l'adolescente n'appréciait probablement pas que je sois si amical avec elle : pourtant c'était selon moi le seul moment où je n'apparaissais pas comme monstrueux…
« Je doute fortement que les gens en sachent plus que ce que tu m'as dis de toute manière. » Je levais la main de la nymphe végétale jusque devant mes lèvres, soufflant alors doucement dans le creux de sa main, comme si je cherchais à la réchauffer. « Peut-être dans la Basse-Ville, là où la science est plus développée. Mais de toute évidence il y a peu de chance pour que mes cellules soient… »
Je m'arrêtais subitement. Elle ne s'intéressait peut-être pas à ça, ou du moins pas car ça me concernait. Je restais un parfait inconnu après tout, et elle acceptait de m'aider uniquement car c'était ce que voulait Belladona qui était pure et sincère. De plus elle ne comprenait pas nécessairement ce que je disais, saut si elle c'était un jour rendue au centre du continent.
« Je suis désolé, c'est peut-être ennuyeux et inintéressant comme conversation. » Disais-je en continuant de regarder droit devant. J'avais par moment un peu de mal à lever le pied, manquant à chaque fois de trébucher sur une racine…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 24 Mar 2011, 01:54

Les yeux écarquillés, Ciara failli éclater de rire aux interrogations de la Picaris. Heureusement pour elle, ce fut Vilal qui lui répondit, car peut-être n'aurait-elle pas apprécié l'euphorie de la jeune fille. D'un autre côté, il était peu probable que la plante porte en elle cette fierté mal placée propre aux humains, celle-là même qui les poussait à se vexer d'un rien. Et rien que pour cela, Ciara l'appréciait. Ne pas avoir à surveiller ses paroles, ne pas avoir à tourner ses propos de manière à ne pas écorcher une susceptibilité exacerbée... si seulement tout le monde pouvait être comme elle.

« Votre esprit fait le tri entre ce qui est important à retenir et ce qui ne l'est pas. Par exemple vous ne vous souvenez pas de la disposition exacte des feuilles sur lesquelles vous venez de marcher et pourtant, vous les avez vues à l'instant, avant de marcher dessus. Comme c'est quelque chose qu'il n'est pas important de retenir, votre esprit se débarrasse de se souvenir. Il fait ainsi de la place pour d'autres choses plus importantes : comment vous nourrir, ce qui est bon pour vous et ce qui ne l'est pas, vos amis, leur prénom, certains endroits ou certaines situations. »

En fin de compte, discuter avec eux se révélait assez amusant. C'était un peu comme un tout premier cours de philosophie.

« Il y a des gens qui se souviennent mieux que d'autres des détails. Par exemple ils pourront retrouver leur chemin même s'ils ne l'ont fait qu'une seule fois alors que d'autres se perdront toujours même s'ils font ce chemin tous les jours. »

Elle s'interrompit pour écouter Vilal, interceptant quelques bribes d'informations intéressantes. Quand on avait servit en tant qu'espionne durant quelques années, il y avait des réflexes plus affûtés que d'autres.

« La Basse-Ville ? Où est-ce ? »

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 24 Mar 2011, 02:05

Belladona comprenait mieux à présent, enfin surtout après l'explication de Ciara, elle leur sourit à tour de rôle en murmurant un «Merci» plein d'enthousiasme.

Elle baissait de temps en temps les yeux pour s'assurer que l'orphe ne risquait pas de trébucher jusqu'à ce qu'il se remette à parler et mentionne la Basse Ville... elle écarquilla alors les yeux, ne se souvenant pas qu'il en ait déjà parlé

«Tu connais la Basse Ville?»

Ou peut être était-ce elle qui avait déjà mentionné ce lieu? Toujours est-il que Ciara ne semblait pas connaître, et ce fut Bella qui lui expliqua cette fois-ci

«Je n'y suis jamais allée, à proprement parler, c'est beaucoup trop dangereux pour moi. C'est une ville au Sud Ouest de Banba, il y a une énorme tour qui monte vers le ciel et la ville est recouverte d'une grosse bulle... et autour encore il y a de drôles de maisons avec des toits qui brillent bizarrement... et j'ai vu aussi des hiéras voler autour de la tour et il parait qu'il y a pleins de choses bruyantes là bas»

Une fois de plus, elle montrait clairement qu'elle n'assimilait probablement pas les informations aussi bien que les humains, car cela, on le lui avait raconté, mais elle ne se souvenait plus qui. Elle se souvenait de ces humains qu'elle avait rencontrés dans les Forêts Pourpres et qui avaient de drôles d'engins sur eux, des armes... mais elle avait découvert plus tard que cela n'avait rien à voir avec les armes qu'elle avait pu voir dans les villes du Nord, et elle avait seulement compris que la Basse Ville était très différente du reste de Nideyle, mais sans savoir en quoi exactement...

Elle leva les yeux vers Vilal, clignant des paupières d'un air curieux

«Tu te souviens d'y être allé?»

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 24 Mar 2011, 02:47

Je soufflais doucement, mon regard se tournant vers le sol jonché de feuilles. Tout cela confirmait bien mon hypothèse : je parvenais à me souvenir de leur disposition même après les avoir dépassées et regardées qu'un bref instant, ce qui prouvait que mon cerveau assimilait visiblement des quantités importantes d'informations, mais surtout inutiles. Je préférais donc relever la tête, quitte à ce que je ne vois pas une racine sortir du sol froid et légèrement humide. Et visiblement j'étais le centre d'attention suivant, mais j'allais probablement les décevoir de ma piètre prestation.
« Je semble connaitre la Basse-Ville, mais pourtant je ne me souviens de rien de ce que j'aurais pût voir là bas, et donc pas si je m'y suis rendu… » C'était d'ailleurs très étranges : je connaissais visiblement la technologie mais j'étais incapable de donner un exemple, de définir clairement de quoi il s'agissait. Il ne faisait donc pas l'ombre d'un doute que j'y étais déjà allé mais que j'étais pour le moment incapable de dire dans quel but.

Il y avait toutefois quelque chose que je trouvais plus étrange encore : Ciara était humaine, et les humains n'étaient pas de ce monde. Était-elle au courant de ses origines ou bien l'avait-on laissée dans l'ignorance ? J'optais pour la seconde option dans la mesure où elle ne semblait pas connaitre la Basse-Ville qui était pourtant l'endroit le plus significatif de ses origines. J'hésitais toutefois à lui demander confirmation, mais cela pouvait provoquer un certain choc émotionnel et ce n'était pas l'endroit ni le moment, puis ce n'était pas mon rôle de lui enseigner une telle chose. Puis après tout elle n'était peut-être pas Terrienne, et c'était ça le réel problème des humains : aucun moyen de les différencier.

Mon mal de crâne était entre temps revenu, et je m'accordais une seconde pour m'appuyer contre un arbre, soufflant doucement alors qu'une légère fumée se dégageait d'être mes lèvres à cause de la différence de température. J'étais toujours épuisé, déjà car je l'étais avant de quitter Guttenvald, car j'étais blessé, et que si j'avais effectivement une mémoire parfaite il était normal que je me fatigue bien plus rapidement. Sérieusement, de quel corps j'avais hérité ? J'aurais au moins pût laisser un mode d'emploi avant de perdre la mémoire, on avait pas idée de laisser quelque chose d'aussi compliqué dans la nature. Mais pour le moment je déglutissais, faisant signe que tout allait bien en levant la main. Bon, bien sûr c'était faux : la seule chose qui allait été que je sois avec Belladona, mais les mystères sur mon identité me préoccupaient de plus en plus, sans parler du pétrin dans lequel je nous avais fourré. Mais pour le dernier problème il devait bien y avoir une solution pacifique, ou du moins je l'espérais. Je me demandais d'ailleurs si je serais toujours recherché en allant dans la Basse-Ville, mais si c'était un lieu rempli d'humains avides d'argent il était préférable que je ne sache pas la réponse, et pour le moment je préférais reprendre la marche le plus silencieusement possible.

Je reprenais la main de Belladona, entrelaçant mes doigts au travers des siens, cherchant visiblement à la rassurer sur mon état par ce simple contact. Je n'avais pas l'intention d'abandonner de toute manière, et ça irait probablement mieux une fois chez ce Morphe. Mais pour le coup j'avais un peu l'impression d'avoir coupé court à la conversation, et je n'osais trop rien dire de plus par gêne, et aussi car je préférais par moment le silence qu'offrait la nature, seul le vent faisant de froisser le bruit des feuilles les unes contre les autres. Cette forêt avait beau avoir un nom et une atmosphère peu rassurante je ne la trouvais pourtant pas si désagréable, mais peut-être était-ce car j'étais moi-même mauvais et dangereux…

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Messagepar Ciara Steban » 24 Mar 2011, 23:44

Pour les trucs bizarres de l'esprit vous devriez demander à Manôlis.
Ciara eut un sourire amusé. C'était à présent à la Picaris de lui apprendre quelque chose qu'elle ne savait pas, et c'était assez déconcertant. Cependant, la jeune fille n'en fut pas moins attentive à ses explications.

« Oh, c'est au-delà du royaume ? Le roi Livian d'Ephtéria nous interdit de nous y rendre... » fit-elle en guise d'explication à son ignorance.

Les lieux décrits par Belladona semblaient intéressants mais Ciara préféra ne pas laisser vagabonder sa curiosité plus loin. Elle avait une mission. Une mission que personne ne lui avait confiée : libérer Artégal. Et alors que la plante s'adressait à présent à son compagnon, elle se laissa dériver dans ses pensées. Même si l'entreprise était impossible, même s'il fallait être fou ou inconscient pour penser ne serait-ce qu'une seule seconde qu'il était possible de sortir qui que ce soit des geôles d'Ephtéria, elle chercherait un moyen. Tant qu'elle serait en vie. Tant que lui serait en vie. Il était le seul à l'avoir acceptée, accueillie et à lui avoir fait confiance. Aussi, malgré ses défauts, elle ne l'abandonnerait pas, refusant obstinément de lui faire subir ce qu'elle-même avait subit quelques années plus tôt. Et toute à ses pensées, elle en oublia totalement la Picaris et l'Orphe à ses côtés et dut secouer la tête pour se sortir de ses rêveries.

« Nous y sommes... »

La maison de Konrad le Morphe chien se dessinait à une centaine de mètres, mais quelque chose semblait différent de d'habitude. L'absence de lumière à cette heure tardive peut-être ? Ou bien la porte entrebâillée ? Ou cette abominable odeur de corps en décomposition...?

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 25 Mar 2011, 01:19

La belladone souriait simplement, toute heureuse de tenir la main de Vilal dans la sienne et marchant à ses côtés, une fois de plus, elle avait facilement retrouver toute sa joie de vivre. Après tout, tout allait bien non? Les méchants ne les poursuivaient pas, Vilal allait faire soigner son pied correctement et ils pourraient ensuite repartir pour Ephtéria! Elle avait hâte de lui montrer les jolies pierres, les fleurs et toutes ces belles choses dans la capitale, ne pouvant se douter qu'il ne devait pas en avoir grand chose à faire, lui, il cherchait principalement les cryptes.

Mais au fur et à mesure qu'ils approchaient, elle écarquillait de plus en plus les yeux alors que la pointe de ses cheveux s'agitait légèrement, une odeur qui pour elle était presque agréable car généralement signe de minéraux et autres nutriments lorsqu'ils se retrouvaient dans la terre, il valait mieux qu'elle évite de dire qu'elle était capable de se nourrir de cadavres en décomposition dans la terre, elle risquerait de faire fuir son compagnon, et la jeune fille aussi. Malgré tout, il était difficile de ne pas voir l'excitation qui la gagnait en sentant cette odeur là où Ciara était écœurée.

Ils se dirigèrent vers la maison, la porte semblait avoir été enfoncée et à peine ils eurent passé la porte qu'ils trouvèrent un homme d'un certain âge allongé sur le sol, une mare de sang séché autour de lui et des mouches commençaient déjà à voler tout autour de lui. Si l'idée de se nourrir des nutriments d'un homme qui avait pourri dans la terre de la dérangeait pas, la vue même du cadavre la terrifia et elle se cacha rapidement dans les bras de Vilal pour ne pas voir ça, poussant un hurlement étouffé par les muscles de l'orphe où elle s'était réfugiée.

Quelle horreur... mais que lui était-il arrivé? Et cette étrange odeur de brûlé? Est-ce que tous les cadavres humains sentaient ainsi? Alors elle espérait ne plus jamais voir la mort... mais pour le moment, la picaris semblait simplement en état de choc, et ne bougeait plus...

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 25 Mar 2011, 18:49

J'avais regardé la maison d'un air étrange : assemblage de pierres pour les murs et rondins et pailles pour le toit. Architecture classique qui ne permettait pas vraiment d'attirer l'attention, mais qui ne devait pas plus permettre de vivre agréablement tout au long de l'année. Il n'y avait d'ailleurs aucune fumée qui s'échappait de la cheminée, et bien qu'il ne faisait pas encore nuit il était étonnant qu'il n'y est aucune lumière qui s'échappe de la porte entrebâillée ou des fenêtres, car la construction devait être intérieurement assez sombre. De plus, si il n'était pas surprenant que l'on puisse laisser la porte de sa demeure ouverte lorsque l'on est un ermite, même en étant peu frileux la température extérieur forçait à fermer derrière soit. Nous nous étions donc approchés jusqu'à pénétrer à l'intérieur de la bâtisse, et j'avais pût sentir l'effroie… Mais pas le mien, celui de Belladona qui c'était réfugiée contre moi, et sans doute celui de Ciara aussi. Moi, je restais simplement debout à regarder la dépouille d'un air parfaitement impassible. L'odeur qui s'en dégageait avait beau être désagréable, elle m'apparaissait presque comme naturelle, ce qui me faisait une fois de plus me demander quel monstre j'étais pour ne pas être dérangé par un tel spectacle.

Pour le moment, je m'attardais sur les détails de ce corps sans vie, constatant que celui-ci avait un pied transpercé d'une profonde entaille, probablement une lame courte vue la longueur de la blessure, mais celle-ci n'était clairement pas mortelle, bien quelle avait due empêcher ce Morphe de pouvoir continuer de se déplacer. Ce qui avait du tuer cet homme était soit l'artère perforée au niveau de sa gorge, soit le coup que l'on lui avait porté au visage, et c'était probablement un coup de talon au vue de la marque presque perceptible de chaussure qui marquait son visage éclaté. Le nez était clairement brisé et il avait du saigner abondamment ; la mâchoire était brisée et presque encastrée à l'intérieur de la gorge de l'individu, et le coup avait presque fait ressortir les yeux de leurs orbites. La cervelle avait due être compactée à l'intérieur, et le choc était donc sans doute ce qui avait achevé ce pauvre homme. Pouvait-elle parler de mort sans souffrance ? J'en doutais fortement dans la mesure où son pied était bien trop amochée pour qu'il n'est pas senti le coup suivant, sans parler qu'il lui avait fallut le temps de se retrouver au sol pour déguster. Puis peut-être qu'il y avait eu lutte physique, mais aucun hématome n'était visible sur sa peau, donc peut-être sous ses vêtements. Dans tous les cas, je plaquais Belladona contre moi et déposait ma main libre sur l'épaule de Ciara pour l'empêcher d'avancer, juste au cas où.

« Ne touchez à rien. » Pour moi la raison était évidente, mais peut-être pas pour elles. « On ne sait pas qui est passé avant nous, et peut-être qu'ils ont notés la disposition de la pièce. » Je jetais un bref regard derrière moi, la porte avait été enfoncée de toute évidence. Est-ce que c'était le meurtrier qui en était responsable ou quelqu'un d'autre ? Excellente question. Je préférais pour le moment reporter mon attention sur le corps. « Nos mains sont couvertes d'empruntes capables de nous identifier, alors même si les gens de Guttenvald et aux alentours n'ont sûrement pas de tels moyens pour les relever, une autorité de la Basse-Ville en serait bien capable… et nous avons sans doute assez d'ennuis comme ça. »
Je soupirais doucement : je prouvais une fois de plus que j'étais un monstre dénué d'émotion. Déjà que la jeune plante semblait en état de choc, je n'imaginais pas ce que pouvait ressentir la petite, et moi je lui disais simplement de rester à ça place.

Je regardais autour du corps : je pouvais voir deux dagues incrustées d'hémoglobine ainsi qu'un tuyau qui avoir soit servi pour un garrot, soit pour une perfusion improvisé, mais dans la mesure où il semblait rempli de sang j'optais plutôt pour la seconde option. Il manquait toutefois la personne qui c'était servit de ce Morphe comme d'une poche de sang… mais je doutais fortement qu'elle soit encore dans les parages dans la mesure où, alors que je reportais mon attention sur le corps, il semblait être en état de décomposition depuis un ou deux jours. C'était assez difficile à dire dans la mesure où le froid empêchait tout organisme de pouvoir se nourrir de la dépouille convenablement. Je voyais toutefois certains vers pénétrer lentemet la chair usée, les parasites se nourrissant de la chair épaisse avec appétit, et moi dans tout ça je restais simplement à contempler ce long spectacle répugnant, presque fasciné par le travail de concert ces charognards microscopique. Mais il fallait toutefois que je revienne à la raison, et j'intimais donc aux demoiselles de ressortir, de ne pas rester devant un tel spectacle qui de toute manière n'aurait aucune chute joyeuse désormais, et une fois dehors je regardais Ciara, serrant la jeune plante contre moi en lui caressant doucement le dos pour la rassurer.

« Je te laisse le choix : nous pouvons prendre le temps de l'enterrer, de lui donner une sépulture décente, quitte à ce que la nuit tombe. » Je détournais le regard, jetant un coup d'oeil en direction de la fenêtre. « Ou bien partir tout de suite en prenant quelques provisions. Sauf si tu as autre chose à proposer, après tout c'était une connaissance à toi… »
Ha ha, j'étais vraiment inhumain par moment, mais je pensais surtout à nous mettre en sécurité, moi et Belladona, alors j'imagine que cela avait un côté « normal »… peut-être…


Je sais pas si je dois le passer en « Attention, violence susceptible de sensibiliser les plus jeunes », donc dans le doute je laisse le choix à l'admin' de le faire…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 25 Mar 2011, 23:02

Ciara resta figée quelques secondes devant le spectacle de Konrad mort, assassiné dans sa propre maison. Assassiné – pensait-elle – à en juger par l'état de son corps. Une quantité intéressante d'asticots se partageaient le corps sans vie mis à leur disposition, se bousculant dans ses narines pour être les premiers à atteindre les parties les plus savoureuses... La jeune fille déglutit difficilement. La mort en elle-même ne l'effrayait pas plus que cela. Quelques semaines plus tôt seulement, elle avait bien soutiré quelques informations à un informateur qu'Artégal venait de battre à mort sans s'alarmer de le voir agoniser puis mourir sous ses yeux. Mais Konrad lui, elle l'aimait bien. Elle détacha toutefois son regard de ce qu'il restait de sa dépouille pour fixer Vilal, comme si elle devait réfléchir deux fois plus intensément pour comprendre ses propos.

« Des empreintes ? Comme les animaux dans le sable ? Mais nous avons tous les mêmes mains, comment pourraient-ils savoir de qui il s'agit exactement. »

Pour elle, repérer l'empreinte d'un loup était une chose, mais affirmer avec certitude à quel loup elle appartenait relevait de la fantaisie. Elle posa de nouveau les yeux sur Konrad.

« Creuser une tombe à sa taille nous prendrait trop de temps et nous épuiserait pour rien. Les animaux ont déjà commencé à se servir. Nous n'aurons qu'à laissé grand ouvert pour les corbeaux. Fit-il en hochant la tête. Pour ce qui est de la nourriture, il avait l'habitude de chasser au jour le jour, je ne sais pas s'il a quoi que ce soit dans ses placards... »

Mais comme ça ne coûtait rien d'aller vérifier, elle prit sur elle de désobéir aux conseils farfelus de Vilal pour fureter un peu partout. La maison était petit et ne comportait que deux pièces : celle-ci et une petite chambre sans grand intérêt. Elle ouvrit le buffet et y dénicha un pain presque rassi ainsi qu'un morceau de fromage qui ne demandait qu'à voyager tout seul. Emportant le tout, elle se hâta de sortir à l'air libre, incapable de supporter plus longtemps l'odeur de putréfaction.

« C'est tout ce qu'il y avait. Je préfère qu'on parte avant que quelqu'un vienne. J'ai été assez accusée pour des délits que je n'avais pas commis pour aujourd'hui. »

Toutes ses années aux côtés de son maître n'en avait pas fait une enfant très sensible.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 26 Mar 2011, 00:47

La picaris était toujours en état de choc et n'avait absolument rien écouté de ce qu'avait dit Vilal, ni même Ciara. Heureusement probablement, sinon il est possible qu'elle aurait été encore plus choquée. Mais c'est lorsqu'elle se rendit compte que le groupe se remettait en mouvement qu'elle sut qu'ils partaient. Elle avait fini par cligner enfin des yeux et les plonger dans ceux de l'orphe pour y chercher quelque réconfort, mais on sentait que des milliers de questions traversaient son esprit.

Pourquoi était-il allongé ainsi? Pourquoi y avait-il tellement de sang? S'était-il mortellement blessé tout seul? Est-ce que quelqu'un l'avait attaqué? Si c'était le cas, pourquoi? Pourquoi quelqu'un lui avait-il fait tant de mal alors qu'il était là tout seul chez lui? Pourquoi l'avait-on laissé là sans dire à personne qu'il était mort? Et pleins d'autres questions sur le pourquoi du comment, sachant très bien que ce n'était pas le moment de poser tant de questions, mais il était probable que lorsqu'ils s'arrêteraient de marcher pour la nuit, elle essaierait de demander à Vilal les raisons de cette mort atroce.

Sans prononcer le moindre mot, elle baissa les yeux et se remit à marcher, avec difficulté il fallait le reconnaître, le stress et la peur l'avaient vidée de toute énergie et elle se sentait horriblement faible tout d'un coup, mais elle ne pouvait se permettre de les ralentir et elle ne dit rien, se contentant de marcher sans un mot. Sa capeline recouvrant la majorité de son corps, il faudrait probablement du temps à Vilal pour remarquer que sa peau virait légèrement au brun. Mais pour le moment, rien d'alarmant et si la jeune plante se contentait de marcher sans parler, il était probable qu'elle tienne quelques heures avant de tomber d'épuisement.

Elle soupira doucement, malheureusement, si sa langue ne s'activait pas, son cerveau oui et la fatigue pouvait également la gagner à ainsi se triturer l'esprit. Elle devait se concentrer sur chacun de ses pas pour ne pas trébucher, et ses lianes ne soignaient plus les petites plaies de Vilal, d'autant qu'elle était inquiète dans la mesure où son pied n'avait finalement pas été soigné, et qu'il risquait de s'infecter. Elle en doutait un peu car elle avait tout de même nettoyé la plaie, et l'eau fraiche avait du également aider à rincer le tout. Mais elle restait tout de même inquiète, et espérait que le trajet ne serait pas trop long avant qu'ils ne s'arrêtent pour la nuit.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 26 Mar 2011, 13:02

J'étais un peu surpris de la manière dont réagissait Ciara, mais après tout c'était probablement mieux ainsi : déjà que la belle plante était en état de choc, me retrouver avec deux personnes tétanisées sur place n'aurait vraiment pas était simple. Non, je ne considérais pas Belladona comme un boulet, je trouvais normal qu'elle soit apeurée après tout, mais je n'aurais probablement pas sû gérer la situation si elle avait été autre. L'avantage des humains été qu'après tout, ils restaient la plupart du temps des monstres, ce qui m'aurait presque fait sourire, mais au vue de la situation on aurait pût croire que je trouvais la mort de ce pauvre homme amusante, et je serais moi-même passé pour encore plus ignoble que je ne l'étais déjà.

Il y avait une chose qui me dérangeait vraiment avec la petite : j'avais beau eût lui dire de faire attention, de ne pas laisser ses empreintes, elle ne m'avait pas écouté. Tant pis, ce serait elle qui aurait des problèmes, pas nous. Moi, j'en avais déjà assez comme ça pour m'en rajouter, et même si j'aurais normalement dû prévenir d'une quelconque manière que ce Morphe avait été tué afin d'éviter que les soupçons se portent sur moi, je ne pouvais de toute manière pas me rendre en ville. Puis après tout, il y avait eût un monstre à Guttenvald, et même si les marques laissaient sur son corps n'étaient pas celle des créatures que nous avions vus, le temps que les gens écartent cette hypothèse nous serions bien loin, normalement. Puis pourquoi irais-je utiliser des dagues sur lesquels il y aurait mes empreintes alors que j'avais des griffes capables de trancher avec plus de précision que ça ? Il aurait donc été stupide de m'accuser. De toute manière, cela ne me concernait pas, et cela ne m'avait jamais concerné : nous étions simplement arrivé ici pour constater les dégâts, et en tant qu'amnésique je ne pouvais pas connaître cette personne, sa maison était vide donc je n'aurais rien pût vouloir lui voler, et c'était un léger détour dans la direction que nous voulions prendre. Belladona, elle, elle était une plante et elle avait probablement dûe voir plus d'un cadavre au cours de son existence : des restes de champ de bataille, de simple tombes improvisées, ne serait-ce que des corps d'animaux, et même si ils ne pensaient pas vraiment le spectacle devait être tout aussi épouvantable que pour un humain, bien que l'état de choc restait probablement différent, même si ce n'était que psychologique. Vraiment, il y avait plus de raison d'accuser un habitant de la ville sombre que l'un d'entre nous.

Nous reprenions la marche le plus tranquillement possible. Ciara avait dit que cet homme aurait pût soigner ma blessure, aussi j'imaginais qu'il avait probablement des bandages chez lui, mais je ne pouvais plus faire demi-tour désormais, ou alors il aurait fallut que je laisse la jeune plante seule quelques instants avec Ciara car je ne voulais pas lui imposer de nouveau ce spectacle, mais je ne faisais pas encore assez confiance en la petite pour laisser ma compagne seule avec elle, en particulier si elle était encore choquée par ce qu'elle venait de voir : un peu de bourrage de crâne et elle serait parfaitement capable de la faire partir. Les enfants sont bien plus mâlins qu'il n'y paraît en général, aussi c'était peut-être pour cela que j'avais du mal à les apprécier. Pour le moment je devais donc simplement garder un œil sur elle, car même si il y avait plus de chance qu'elle s'en prenne à moi qu'à Belladona, je ne savais strictement rien de cette fille. D'ailleurs, sa réaction en ayant vu le cadavre du Morphe était surprenante, et même si cette hypothèse était tirée par les cheveux, elle pouvait très bien nous avoir amené là bas pour nous plumer, comme par exemple nous tuer pendant que nous étions déconcentrés par le cadavre. Si c'était bien le cas, dommage pour elle, j'étais totalement insensible à ce genre de chose, considérant la mort comme quelque chose de naturel, bien qu'il s'agissait là d'un meurtre.
Enfin, j'admettais moi-même que cette hypothèse était bien peu probable, et il y avait autant de chance que ce soit le cas que l'on puisse porter les soupçons du meurtre de ce Morphe sur moi.

Le fait que la nymphe végétale ne disait plus rien me dérangeait un peu : il lui arrivait d'être un peu pessimiste, aussi pouvait-on sans doute dire que mentalement elle était fragile, et je ne savais pas vraiment à quoi elle pouvait penser à l'heure actuelle. Je laissais alors mes doigts glisser entre les siens, le contact de sa peau étant plus sec, je soulevais alors sa main pour regarder avec attention son corps, soupirant doucement sans rien dire, passant alors son bras autour de mon cou pour ensuite placer mes mains sous ses genoux et dans son dos et la soulever. Pourquoi ne disait-elle pas lorsqu'elle fatiguée ? Soit car elle était trop épuisée pour pouvoir parler, soit car elle ne voulait pas nous ralentir, ou bien alors il s'agissait juste de la nuit qui approchait. Qu'importe, pour le moment j'étais parfaitement capable de servir de moyen de transport, et ce n'était pas comme si elle était lourde, loin de là.
Le problème était surtout que c'était moi qui commençait à fatiguer à mesure de marcher ainsi sans manger, sans parler que j'étais blessé. J'étais encore capable de marcher un peu, mais il faudrait bien que je sois raisonnable à un moment donné, même si je préférais m'éloigner le plus possible de notre dernière position…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 26 Mar 2011, 16:07

Alors qu'ils se dirigeaient vers le nord-est en suivant le fleuve, l'ambiance était beaucoup moins joviale que quelques minutes plus tôt et personne ne prononça le moindre mot avant longtemps. Ciara se retenait de jeter des regards agacés vers Belladona qui – selon elle – exagérait un peu son traumatisme. Pour une plante, il était curieux de la voir s'effrayer d'un cadavre dévoré par les vers... D'un autre côté, la jeune fille devait bien admettre que les circonstances en elles-même, les traces, les preuves et ce qu'ils avaient pu reconstituer de la manière donc Konrad avait été supprimé avaient de quoi horrifier même un croque-mort. À ce souvenir, elle préféra regarder devant elle, les bras serrés autour des maigres provisions qu'elle avait pu dénicher. Nideyle devenait folle...

Après une bonne demi-heure de marche que chacun pu mettre à profit pour ressasser ses pensées ou ruminer sa colère contre ce monde, Ciara s'arrêta. Le soleil déclinait et la nuit allait être fraîche. Et puis elle avait faim ! Elle se retourna vers les deux autres qui la suivait comme si elle avait été leur guide et décida de s'asseoir sur un tapis d'humus, aux pieds d'un grand arbre dont elle aurait juré avoir vu les racines bouger. Elle étala alors leur repas sur ses genoux d'un air dépité.

« Il n'y a pas grand chose. »

Et alors qu'elle allait ajouter quelque chose à l'intention de Belladona, se demandant si la plante avait le même régime alimentaire qu'eux, l'arbre contre lequel elle s'était adossé frissonna légèrement. De ses branches semblables à de grandes mains palmée, un fruit gros comme une noix de coco se détacha et tomba à quelques centimètres d'elle, roulant jusqu'aux pieds de Vilal comme une offrande.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 26 Mar 2011, 17:50

Vilal avait finalement compris qu'elle était faible et elle s'en voulut un peu. Elle avait été triste lorsqu'il lui avait fait l'amour alors qu'il était épuisé, et là, un peu de la même manière, elle ne lui avait pas signalé sa fatigue et il allait peut être lui en vouloir. Elle ne dit donc pas un mot de plus, calant sa tête dans le cou de l'orphe en murmurant un doux «merci» légèrement honteux.

Elle repensait encore à cet homme mort. C'était probablement la raison pour laquelle Fleïana avait tant insisté pour qu'elle n'approche jamais les humains, et il semblait finalement qu'elle ait eu raison, les hommes sont vraiment méchants. Mais il y avait une chose sur laquelle la petite morphe s'était trompée... pas tous les hommes. Elle se blottit un peu plus dans le cou de Vilal, même si elle savait qu'il pouvait faire des mauvaises choses s'il le voulait, elle savait aussi qu'il ne lui ferait jamais de mal à elle et qu'il la protégerait. Et jamais personne ne l'avait vraiment protégée auparavant, du moins pas de la façon dont lui savait si prendre, à être attentif au moindre de ses gestes et savoir tout de suite lorsqu'elle n'allait pas bien. Elle ferma les yeux, écoutant les battements de son cœur et elle sut alors qu'il était lui aussi épuisé.

Heureusement, Ciara leur proposa de s'arrêter, et elle leva les yeux vers l'arbre contre lequel elle s'était appuyée

«Att...» tention... elle n'eut pas le temps de terminer qu'un fruit tomba et se posa aux pieds de l'orphe. Son visage s'éclaira alors qu'elle plongeait son regard dans le tronc et les branches du picaris sédentaire.

«Merci...»

Vilal la posa au sol et elle s'approcha de l'arbre à pain, retirant sa capeline et se blottissant contre lui pour le remercier, lui qui avait choisi de vivre tel un arbre en se trouvant un endroit où il serait bien, et décidant d'y rester un moment. Bon nombre de picaris aimaient à se trouver un petit coin tranquille et s'y installer quelques années, jusqu'à ce qu'ils en aient assez et décident de partir ailleurs. À force de rester ainsi enracinés dans le sol, ils ressemblaient beaucoup plus à de simples arbres qu'à des humains, leurs fibres devenant plus épaisses puisqu'elles ne s'usaient pas en mouvements inutiles, formant ainsi une écorce épaisse autour d'eux pour les protéger des ennemis. Elle s'installa au sol près de lui et planta ses lianes près de ses racines, le picaris avait visiblement décidé de partager ses forces avec elle, et elle lui en était reconnaissante.

Le fruit posé au pied de Vilal n'était peut être pas du meilleur goût, surtout cru, mais il était aussi nourrissant que du pain, d'où son nom. Mais elle n'aimait pas manger les fruits des autres, même si elle pouvait s'en nourrir, elle préférait la méthode végétale, celle qui consiste à puiser ce dont elle a besoin dans la terre plutôt que la méthode humaine, et elle préférait donc le laisser à ses deux compagnons. Fermant les yeux, chacune de ses lianes commençait à se glisser doucement dans la terre, savourant l'énergie qui s'y trouvait et commençant presque à s'endormir avant de lever les yeux vers l'orphe en souriant

«Dans le sac, il y a une tente... elle peut abriter jusqu'à deux personnes et vous protégera. Il y a aussi une poudre qui permet d'empêcher les monstres d'approcher... il suffit de tracer un cercle autour de nous avec cette poudre et nous serons protégés pendant une douzaine d'heures... et il y a de la viande séchée aussi pour vous...»

Évidemment, elle pensait aussi à Ciara, contrairement à Vilal qui n'appréciait guère de partager leurs provisions, elle estimait normal dans la mesure où elle leur servait de guide, de lui donner un peu de leur nourriture. Surtout que la picaris n'avait besoin de rien, si ce n'est d'un peu d'eau à l'heure actuelle...

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