Que voyons-nous… ?

Bruyantes ou silencieuses, sombres ou clairsemées, enchevêtrées de ronces ou paradis... les forêts de Nideyle ne manquent pas d'attrait. Attention, les prédateurs n'y sont pas rares !

Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 19 Mar 2011, 00:06

Quelques temps avant… Où allons-nous… ?

Je marchais calmement pour ne pas tirer sur ma blessure au pied, et aussi car j'avais encore des courbatures suite à mon affrontement avec les deux monstres d'il y a deux jours. Cela devait bien faire une demi-heure que nous avions quitté notre dernière position, et mon ryhtme se voulait assez lent, comme si je cherchais vraiment à ne pas poser le pied mais uniquement à frôler le sol. J'avais l'impression que mon sang avait légèrement coulé à l'intérieur de la botte que m'avait offert la jeune plante, et cela me dérangeait un peu dans la mesure où : je ne prenais pas soin de ce cadeau ; et que le contact n'était pas ce qu'il y avait de plus agréables, mais je ne pouvais pas vraiment me permettre de faire le difficile, et au moins je ne laissais plus de trace de sang derrière moi. Bien entendu je m'en voulais encore de nous avoir mit dans une telle situation, mais après tout nous allions devoir partir à un moment donné, et il n'était pas dit que nous n'aurions pas cherché à rester une nuit de plus dans l'unique but de… profiter de l'autre ? C'était sans aucun doute la manière la plus exacte de désigner notre relation.

Je m'étais rendu en direction du nord, vers la Forêt des Ombres que Belladona voulait visiter, ou du moins ce qu'elle avait voulu quand nous nous étions rencontrés, même si je n'avais plus vraiment l'impression que c'était ce qu'elle désirait toujours. Sauf que je m'en serais probablement voulu de déroger à ses désirs initiaux par ma simple présence, aussi même si cela nous faisait faire un léger détour avant de nous rendre à Ephtéria, cela pouvait au moins mener nos poursuivants sur une fausse piste, si poursuivant il y avait. Je me voulais probablement assez silencieux, et j'espérais que la demoiselle ne m'en tiendrait pas rigueur dans la mesure où je cherchais simplement à garder mes forces, mais au final ce silence me pesait moi-même et je décidais de discuter un peu avec elle histoire de faire passer le temps.

« Je peux te parler un peu de mes souvenirs… ? » Je disais ça d'une voix assez basse pour continuer de faire attention à mon environnement, et j'attendais qu'elle acquiese. « Je ne sais pas pourquoi, mes tous sont douloureux. Le premier d'entre eux était lorsque j'ai fais mon "mauvais rêve" l'autre jour, et je voyais quelqu'un me transpercer les veines. Tu as probablement pût voir les stigmantes que j'avais au niveau des poignets ? » J'avais remis mes bandages lorsque je m'étais rhabillé, aussi elles n'étaient actuellement plus visible, mais c'était probablement bien mieux ainsi dans la mesure où c'était quelque chose d'assez désagréable à regarder. « Puis je suis passé au travers d'une fenêtre pour enfin voir abattre une épée sur moi, ce qui est probablement l'origine de la cicatrice que j'ai sur le torse. »
Bon, ce n'était pas tout à fait exact dans la mesure où il s'agissait d'une baie vitrée, mais je doutais fortement que la belle plante sache de quoi il pouvait s'agir, aussi je préférais rester relativement simple pour qu'elle puisse comprendre. J'avais pût voir les images me revenir une à une en tête, mais je semblais ne pas parvenir à revoir clairement certains détails, comme si mon esprit cherchait réellement à me limiter un peu plus que je ne l'étais déjà. C'était réellement ennuyeux dans la mesure où, pour chercher les endroits que j'avais vu, il allait justement me falloir des détails que je sois sûr de pouvoir identifier…

Je secouais alors légèrement la tête, dissimulant ce geste au travers de mon avancée au travers de la forêt.

« Le second souvenir était celui que j'ai eût dans la crypte, lorsque j'ai aperçu ma sœur être crucifiée… » Mon visage se peignait d'un air triste, pourtant je ne pouvais pas ressentir quoi que ce soit à l'égard d'elle dans la mesure où je ne me souvenais plus qui elle était, si elle était une bonne personne ou non, mais pourtant je pouvais sentir le chagrin s'éprendre de moi. « Ensuite, dans un autre souvenir, j'ai vu une femme me séduire pour… me poignarder. » J'avais l'impression de revoir encore et encore les scènes douloureuses de ce passé dont je ne me souvenais pas, mais tenir ainsi Belladona me calmait peut-être un peu en fin de compte, aussi je continuais simplement d'avancer en marchant d'une manière toujours aussi chaotique… « Et enfin, quand j'étais endormis, tout à l'heure, je me suis souvenu d'une sorte de salle de balle où se trouvait ma sœur, à nouveau, et visiblement on avait cherché à l'empoisonner, sauf que c'est moi qui est bu le poison… »
Cette fois-ci, mon regard devenait réellement triste, à tel point que je ne faisais plus vraiment attention à l'endroit où je mettais les pieds, l'un d'eux se prenant alors dans une racine ce qui me faisait chuter en avant. Je m'aidais alors de ma main en relâchant la nymphe végétale pour ne pas qu'elle se fasse mal, ou du moins bien moins que moi. Mais je me relevais comme si de rien était, mes muscles étant simplement engourdis et mes plaies recommençait légèrement à saigner, mais dans le fond plus de peur que de mal. Je regardais alors Belladona, l'air particulièrement triste.
« J'ai peut-être réellement était une mauvaise personne en fin de compte… pour que tant de gens cherchent à me tuer ou à faire du mal à mes proches… J'ai peur de savoir qui je suis si c'est toujours le même genre d'images… » Je lui souriais tristement, détournant le regard pour ne pas qu'elle puisse voir ma peine, même si elle pouvait l'entendre dans ma voix. Il fallait que je me relève, que j'aille chercher de l'eau pour remplir l'outre… mais je n'y parvenais pas, comme si je n'en avais pas la force…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 19 Mar 2011, 15:43

L'orphe la portait délicatement contre lui, telle une princesse par son chevalier servant et elle se laissait faire, enlaçant son cou de ses bras, les lianes de ses cheveux continuant de se poser sur les quelques coupures qui étaient encore sur les bras de Vilal.

Elle avait calé sa tête dans son cou et écoutait attentivement ce qu'il lui disait. Lorsqu'il voulut lui parler de ses souvenirs, elle avait hoché la tête pour dire qu'elle était d'accord pour entendre son histoire. Elle avait refermé sa main sur sa nuque lorsqu'il mentionna ses cicatrices, que ce soit celles sur ses poignets, ou celle sur son ventre. D'ailleurs, lorsqu'il l'avait mentionnée, l'une de ses mains libres avait descendu de son cou pour glisser sur l'abdomen de l'orphe, là où elle savait que la blessure s'y trouvait, un voile triste passa alors sur le visage de la plante

«Oui, je vois...»

Elle se cala un peu plus contre lui et écouta encore la suite de son histoire, mais elle ne comprit pas ce qu'il voulait dire lorsqu'il mentionna qu'une femme avait cherché à le séduire pour le poignarder. En réalité, elle ne savait pas ce que voulait dire "séduire", mais il semblait lancé dans son histoire et elle se contenta de se caler un peu plus contre lui et elle frissonna lorsqu'il mentionna la salle de bal et du poison. Mais lorsqu'il mentionna être quelqu'un de mauvais au point qu'il ne veuille pas retrouver ses souvenirs.

«Tu n'es pas quelqu'un de mauvais. Ceux qui t'ont voulu du mal, c'est eux les méchants...»

Ce n'était peut être pas vrai, mais apparemment, dans tous les souvenirs qu'il racontait, lui ne faisait rien de mal, c'étaient les gens qui l'attaquaient! Il ne s'était pas vu tuer quelqu'un, il fuyait pour échapper à ses poursuivants. Pour elle, il n'était pas mauvais. Il avait trébuché, mais il ne l'avait pas lâchée! Il s'était surement fait mal, et pourtant il ne le montrait pas et elle l'admirait pour ça. Elle s'était juste agrippée à son cou pour cacher sa peur lorsqu'il avait basculé, et elle murmurait désormais à l'oreille de l'orphe

«Quand on était à l'auberge, tu aurais pu les tuer, je le sais bien que tu peux! Tu peux tuer une bête comme celle de l'autre jour, alors ces hommes là... mais non, tu les as repoussés et tu nous as fait fuir! Si tu avais été méchant, tu les aurais tués et puis c'est tout! Mais tu ne l'as pas fait!»

Elle s'était légèrement reculé pour plonger son regard dans le sien et lui sourit

«Tu n'es pas quelqu'un de mauvais Vilal.. j'en suis sure. Et si tu l'étais avant, moi je m'en fiche. Tu me protèges, tu es gentil avec moi et je sais que tu ne laisserais personne me faire du mal, même quand je fais des bêtises...»

Elle posa alors ses lèvres sur les siennes en se hissant un peu. Oui elle s'en fichait. Après, elle ne pouvait probablement pas se rendre compte de la manière dont elle réagirait s'il était réellement quelqu'un de mauvais et qu'il se mettait à faire le mal devant elle, peut être qu'elle aurait finalement peur, peut être qu'elle voudrait fuir et que ce cœur qui n'était pas vraiment là allait se briser. Mais elle n'était pas capable de voir aussi loin, elle n'était pas capable de s'imaginer dans le futur, se contenant de vivre le moment présent, et là, elle ne voulait surtout pas penser à ce qu'il pourrait se passer s'il l'abandonnait maintenant.

Elle glissa de ses bras pour poser ses pieds au sol et se mettre à genoux à côté de lui. Elle prit délicatement son visage dans ses mains et l'embrassa encore, doucement, puis de plus en plus intensément avant de poser son front contre le sien et de sourire

«Je t'aime Vilal... et puis regarde, tu dis que beaucoup de gens cherchent à te tuer, mais moi aussi! Là, j'étais avec toi alors les gens me laissaient tranquille, mais je peux te dire qu'en général, les gens veulent tuer les picaris...» elle marqua une pause avant de plonger son regard dans le sien «dans ce cas, je suis mauvaise aussi alors... »

Et dans ce cas, ils se ressemblent... et ça lui allait aussi...

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 20 Mar 2011, 18:52

Je semblais être quelques instants déconnecté de la réalité, comme si ses mots résonnaient à l'intérieur de ma tête sans vouloir s'arrêter, que j'étais perdu dans la vague d'émotion qui m'avait submergé. Je ne bougeais simplement plus, mon regard se perdant dans le sien qui perçait parfaitement l'ombre des arbres pour illuminer ma tumultueuse existence, et je restais simplement là à attendre, ne sachant que faire ni que dire. Elle avait encore dit être une mauvaise personne et j'avais pût ressentir mon cœur se serrer sous la douleur de ces mots, même si elle ne faisait pas qu'allusion au fait que comme moi elle était quelqu'un que l'on cherchait à voir disparaître. Le problème était que dans son cas, les gens voulaient la tuer car ils étaient idiots, qu'ils n'étaient même pas capable de respecter son existence alors que pourtant elle acceptait la leur ; et alors que dans mon cas on avait probablement cherchait à me tuer car j'avais fait quelque chose de déplaisant pour certaines personnes, que cela soit bien ou mal, cela restait quelque chose de relatif en fin de compte. La relativité… c'était ça. Si quelqu'un semblait pouvoir me haïr au point de désirer ma mort, Belladona, elle, semblait vouloir que je continue de vivre avec elle car elle m'aimait, et comme si il s'agissait là d'un déclic, je caressais doucement son nez avec le mien, approchant ensuite mes lèvres des siennes en ne faisant toutefois que les frôler.
« Merci Belladona… » Je sentais son souffle se mêler au mien qui était bien plus fort, aussi bien car je devais rejeter plus de gaz qu'elle que par le fait que je devais être un peu plus fatigué. Je remarquais au passage que je ne l'appellais pas tant que ça « Bella » après tout, probabmement car j'appréciais ce nom qu'elle c'était trouvé, et que même si j'avais son accord pour le raccourcir je préférais celui qu'elle c'était donné que celui que son amie lui avait légèrement changé pour que ce soit plus simple.

Je m'allongeais alors, l'entrainant avec moi pour ne pas perdre le contact de son corps contre le mien, et je pouvais sentir mes cheveux se mêler à la terre séche mais froide aussi bien à cause de la température que de l'ombre au milieu de laquelle nous étions. Il n'y avait pas énormément de lumière qui arrivait à percer, mais j'avais cet éblouit soleil contre moi et c'était la chose la plus importante pour moi. Je pouvais sentir mon cœur battre assez rapidement et ma cage thoracique se soulever légèrement, ce qui faisait légèrement bouger la belladone. Puis enfin je l'embrassais, comme si je n'en pouvais plus de la faire attendre, le calme régnant, le bruit des feuilles qui frottaient les unes contre les autres me berçant, le vent balayant légèrement nos visages sereins en jouant avec nos cheveux. J'étais tout simplement bien à cet instant, oubliant aussi bien la douleur physique que moral, et je la laissais simplement se reposer contre moi, ses racines allant probablement se loger dans la terre pour qu'elle puisse se nourrir ce qui me bloquait plus ou moins au sol, bien que j'aurais pût sans problème me sortir de cette situation. Je lui soufflais alors doucement à l'oreille au milieu d'une bourrasque de vent qui semblait pouvoir emporter mes mots au travers de ces bois.

« Je t'aime… » Puis je fermais les yeux, attendant simplement. Ce que j'attendais, je ne le savais pas moi-même, mais peut-être s'agissait-il du fait d'avoir de nouveau envie de me déplacer, car pour l'instant j'avais beau être au milieu de la poussière, j'étais assez bien installé, et elle devait aussi l'être ainsi allongée sur moi. De mon pied valide je venais alors retirer la chaussure de celui qui ne l'était pas afin que sa longue chevelure puisse se charger de soigner encore un peu ma blessure, même si pour cela je devais avoir un peu plus froid l'espace de quelques instants, et enfin d'avoir une posture plus confortable je laissais simplement les affaires que je portais glisser sur le côté, la sangle du sac se trouvant toutefois toujours attachée à mon bras.
« Reposons-nous un peu… » Disais-je d'une voix douce en brisant le silence, car si je ne semblais plus vouloir bouger j'étais toujours enclin à parler, cherchant à entendre sa voix, qu'elle puisse résonner dans ma tête, et qu'importe si ces mots seraient doux ou cruels, j'avais simplement envie de l'entendre parler, rire, pleurer, crier, gémir… Je me demandais si elle était capable de chanter aussi, mais probablement ne savait-elle pas ce qu'était la musique. D'une certaine manière, je ne le savais pas plus, et l'unique mélodie que j'avais entendu était celle que j'avais pût entendre dans la dernière vision de mon passé qui m'était apparue, même si elle était trop tamisée pour que je puisse la fredonner. Elle m'avait dit être aussi allée à un bal, aussi elle avait dû entendre au moins une fois au cours de sa vie ce qu'était la musique, et je me disais qu'elle aurait probablement une très belle voix dans la mesure où elle n'avait pas besoin d'inspirer d'air, que ses cordes vocales n'avaient qu'à vibrer et qu'elle devait pouvoir faire durer son chant longuement. J'hésitais à lui demander si elle pouvait chantonner quelque chose, mais pour le moment je préférais attendre de me trouver de nouveau en ville, d'être sûr de pouvoir être au calme avec elle.

Il allait nous falloir des alliés si nous espérions pouvoir rester en vie. Je me demandais si ma sœur était toujours en vie, car peut-être pouvait-elle nous aider. Après, je ne savais pas encore si elle n'avait pas aussi essayée de me tuer dans un souvenir dont je ne me rappelais pas encore, et il aurait été particulièrement triste qu'un membre d'une même famille, sans compter des jumeaux, cherchent ainsi à voir disparaître l'autre. Mais pour l'instant je repensais au Winghox et au gamin, mais je doutais fortement qu'ils désirent nous aider dans la mesure où nos chemins c'étaient séparés bien vites, qu'ils avaient visiblement été là pour les monstres et que nous avions sans doute étaient embarqués là dedans sa sans savoir pourquoi. Il allait donc falloir que nous trouvions quelqu'un d'autre… et c'est en caressant un peu le dos de la jeune plante que je lui posais la question.

« Parle-moi un peu de Fleïana. » Il était vrai que son nom était revenu plusieurs fois mais qu'en fin de compte je ne savais pas grand chose à son sujet. « Qui est-elle ? Ce qu'elle fait dans la vie ? Ce genre de choses… » Bien entendu, je ne demandais pas cela sans raison avec ce que je venais de penser, et surtout afin que Belladona ne pense pas que je me désintéressais déjà d'elle, j'ajoutais par la suite la question qui m'avait forcé à lancer ce sujet. « Tu penses qu'elle pourrait nous aider, même si je sais que c'est cruel de la mêler à nos histoires alors qu'elle n'a rien demandée ? »
Ça, ça devait être mon côté monstrueux qui prenait le dessus. Après cela pouvait uniquement se limiter à une aide légère comme le fait de nous acheter de la nourriture ou des vêtements pendant que nous resterions à la lisière de la ville, cela afin d'être sûr que nous ne nous fassions pas repérer le temps de trouver un endroit sûr. Normalement, pour une telle chose elle ne risquerait pas grand chose, et de toute manière je n'irais jamais forcé quelqu'un à faire quelque chose contre son grès, et pour l'instant je ne faisais donc que me renseigner…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 20 Mar 2011, 19:40

Allongée sur son ventre, elle était descendue un peu pour poser sa tête contre son torse et entendre ainsi son cœur battre et le souffle s'engouffrer dans ses poumons. Les petites lianes de ses chevilles s'enroulèrent alors au niveau du pied de Vilal pour le soigner, alors que ses cheveux se répandaient de part et d'autre de leur corps pour se plonger dans le sol et la ressourcer. Elle écoutait ce qu'il lui disait tout en fermant les yeux, les petits fleurs de ses cheveux se retrouvaient sous le nez de son amant, dégageant une douce odeur sucrée.

Il lui dit alors qu'il l'aimait, un doux «moi aussi» avait quitté ses lèvres alors qu'elle sentait sa sève danser la rumba dans son ventre rien que de prononcer ces mots, puis il avait demandé à connaître un peu plus Fleïana

«Elle est toute petite, elle doit m'arriver à peine au niveau de la poitrine, il faut dire qu'elle est une antilope, et cette race de morphe est généralement assez petite...»

Elle eut un léger sourire, elle ne comprenait pas ce que voulait dire Vilal par le fait qu'elle pouvait les aider. Les aider à quoi? Elle ne releva pas tout de suite, continuant de parler de sa seule amie

«Elle vit principalement sous sa forme animale, mais beaucoup de membres de sa horde ont vécu parmi les humains, donc elle connait beaucoup de choses!»

Elle sourit doucement, même si Vilal ne pouvait pas la voir, sa main remonta doucement pour se poser sur le torse de l'homme qu'elle aimait, fermant de nouveau les yeux pour sentir son odeur, cette odeur qui aurait du l'effrayer car elle était celle de ses prédateurs en temps normal, mais c'était la sienne, et aucune autre odeur ne lui semblait plus délicieuse en cet instant.

«Elle est souriante, souvent de bonne humeur, mais particulièrement méfiante envers les humains... elle m'a toujours dit qu'ils étaient méchants, que c'étaient des brutes qui voudraient toujours me faire du mal. Elle est vraiment méfiante de tout et elle m'a toujours protégée... un peu comme une grande sœur»

Une grande sœur ultra protectrice, ça c'était sur. Si la morphe savait tout ce qu'elle avait fait pendant deux jours, elle pousserait forcément une gueulante, la traiterait de folle ou d'inconsciente, mais là tout de suite, elle s'en fichait complètement. Elle avait enfin trouvé une raison intéressante de vivre. Ses journées ne se résumeront plus à juste cueillir des plantes pour l'herboristerie, à rester allongée dans la terre pour se nourrir et trouver une rivière pour s'abreuver, non. Elle avait maintenant une raison de faire tout ça: Vilal. Que ce soit l'aider à retrouver la mémoire, le soigner lorsqu'il se blesse ou simplement être avec lui et contre lui... elle était enfin utile à quelque chose.

«Sa famille et elle sont plutôt au Sud, vers les plaines au Nord des Forêts Pourpres. Donc c'est très loin d'ici, je ne suis pas sure qu'elle pourra nous aider facilement»

Elle se redressa doucement pour lever les yeux vers lui, même si elle ne pouvait pas vraiment remonter sinon ses lianes se détacheraient de sa plaie «En quoi tu veux qu'elle nous aide? Je ne comprends pas...»

Elle baissa de nouveau le visage pour se remettre contre son torse après avoir déposé un baiser à la base de son cou et ferma de nouveau les yeux pour se concentrer sur les battements de son cœur et sa respiration. C'étaient également les sons les plus extraordinaires du monde désormais...

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 20 Mar 2011, 20:28

Si la demoiselle avait eût un cœur physique, j'aurais probablement pût ressentir les battements de celui de la planète au travers de son corps dans la mesure où elle y était reliée, et même si pour l'instant j'étais simplement emprisonné en dessous d'elle, cette situation était la plus agréable qui soit, son parfum naturel venant lécher mes narines, mon corps frémissant doucement à l'idée d'être ainsi proche d'elle. Peut-être qu'elle n'était pas entièrement organique, peut-être qu'elle était verte, peut-être aussi qu'elle était naïve, inconsciente et sans aucune connaissance du monde extérieur, mais pour moi elle dépassait de loin n'importe qu'elle humaine. La seule personne que je semblais estimer en comparaison devait être ma sœur, même si je ne comprenais pas ce sentiment car je ne me souvenais plus d'elle, mais mon cerveau lui devait pouvoir se rappeler d'elle. Pour le moment je continuais simplement de frictionner doucement le dos de la demoiselle, calant mon menton contre le dessus de son crâne, respirant un peu mieux son odeur.
« Dans la mesure où je risque d'être recherché et que je ne sais pas jusqu'où l'on va vouloir me poursuivre, il pourrait être intéressant d'avoir des alliés sur qui compter en cas de problème. » Je pensais comprendre pourquoi elle ne voyait pas où je voulais en venir avec l'épisode de tout à l'heure : si je ne pouvais me rendre en ville, ce n'était pas son cas, mais je ne voyais pas cela ainsi. « Je n'ai plus envie que tu te rendes seule en ville, c'est trop dangereux. Alors si pour une raison ou une autre je pouvais y aller, il serait important que quelqu'un puisse nous aider depuis l'intérieur de la ville. »
C'était peut-être un peu compliqué pour elle, moi j'avais l'impression d'avoir déjà fait cela par le passé, même si sans surprise je n'arrivais pas à me souvenir de quoi il pouvait s'agir, mais c'était probablement pour ça que je trouvais cela évident.

Je relevais légèrement ma jambe valide, caressant doucement celle de Belladona par ce geste tout en déposant un baisé sur le dessus de son crâne, certains de ses cheveux se coinçant légèrement entre mes lèvres. Je laissais alors ma main traverser son dos, descendant toute sa colonne vertébrale pour m'arrêter légèrement au-dessus de ses fesses, et comme elle avait sa capeline je pouvais me permettre d'être un peu joueur et de la taquiner en laissant mes doigts continuer leur bout de chemin sans qu'elle ne puisse y voir un quelconque geste mal intentionné. Je souriais doucement, déposant un nouveau baisé sur sa tête pour finalement reprendre.

« Enfin nous verrons en temps voulu. » Je laissais mon autre main parcourir ses épaules, mon index et mon majeur se déplaçant comme si ils marchaient sur elle, parcourant doucement son corps alors que cela devait peut-être un peu la chatouiller. « Je ne sais pas si tu peux ressentir où se trouve un point d'eau, comme une rivière ou un étang, histoire que je puisse remplir l'outre. » Mes phallanges remontèrent alors sur sa nuque pour finalement se perdre dans sa chevelure. Je faisais naturellement attention de pas la piquer, et laissais alors ma main englober son cou pour glisser autour de celui-ci et relever légèrement sa tête, commençant alors par embrasser son front, puis sa joue, afin de finalement arriver sur ses lèvres, laissant alors ma langue se glisser à l'intérieur de sa bouche quelques instants, le temps continuant de s'écouler alors que je n'y faisais pas attention. Pour l'instant je ne prêtais attention qu'à son existence et à l'instant que nous passions ensemble, ainsi dans la poussière.

Je déliais ma langue pour la regarder tendrement, et je semblais m'adoucir à sa simple vue.

« Tu as vraiment des yeux magnifiques… » Lui murmurais-je doucement alors que je l'embrassais à nouveau, même si ce n'était qu'un bref instant. « Nous partirons un peu plus tard, je ne sais pas pour toi mais je suis trop bien installé pour avoir envie de bouger maintenant. » Je lui disais ça d'un ton un peu plus enjoué que d'habitude, mon sourire ne quittant pas mes lèvres alors que je la laissais simplement caler de nouveau sa tête contre moi. Je réfléchissais alors pendant un bref instant, pour ensuite demander d'un ton amusé. « Tu penses qu'elle m'en voudra d'être allé là où personne ne devait aller sur ton corps ? » Ce serait probable si elle considérait Belladona comme une petite sœur, mais je doutais fortement qu'une antilope pourrait faire peur à un fauve comme moi. Puis si elle était effectivement méfiante vis-à-vis des humains, peut-être qu'elle le serait avec moi dans la mesure où j'étais un Orphe et donc assez proche d'eux, même si je ne voulais aucun mal à la belle nymphe végétale qui était actuellement collée contre moi…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 20 Mar 2011, 20:33

Je viens vous embêter un peu :026: Si mon intervention dérante je ne vois aucun soucis à repartir comme je suis venue, n'hésitez pas à me le dire.


Désobéit. Elle avait désobéit aux ordres du maître pour revenir à Guttenvald à la première occasion. Depuis leur entrevue à Aspasie où le chef des Rebelles lui avait confié la tâche de repérer le nouveau navire de guerre de Livian, tout s'était enchaîné à une vitesse folle. Elle avait bien failli se faire arrêter par deux fois avant d'apprendre, aux rumeurs que les voyageurs distillaient sur les routes, que son maître avait été arrêté. Le chef des Rebelles capturé. Impossible ! Alors elle avait abandonné sa mission vers Balaïne et était revenue sur ses pas. Elle s'était faufilée à bord du train en partance pour Guttenvald, et elle était revenue. Rien ne l'y obligeait. Rien ne l'y autorisait. Et aucune excuse ne lui fut accordée. Leur guilde était en plein chaos, désorganisée après les nombreuses arrestations de membres importants. Comme une fourmilière qui s'affole après qu'on y ait mis quelques coups de pieds, chacun convoitait sa place et quelques grosses brutes cherchaient à s'approprier celle de leur maître capturé. Et une seule question subsistait comme l'épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes : qui avait trahit ? Car il était envisageable que le Roi ou ses hommes aient pu deviner seuls où se trouvaient leurs plus éminents dirigeants.

Les soupçons tombèrent sur Ciara. Jeune – trop jeune – sans doute trop facilement influençable. Qui la connaissait réellement ? Pourquoi Artégal lui avait-il fait confiance si rapidement ? Trop de questions sans réponses la désignait comme la coupable idéale. Alors lorsqu'elle mit les pieds au manoir de Lloyd, elle fut reçue ! Oui, elle avait désobéit. Pour venir en aide à son maître. Et elle s'était vue contrainte de fuir au plus vite, poursuivie, menacée et conspuée par ceux de la guilde à laquelle elle appartenait. Ceux qu'elle avait toujours servis. Un joyeux fatras d'hypocrites imbus de pouvoir qui ne valaient pas mieux que le souverain qu'ils combattaient.

Ainsi donc filait-elle à travers les arbres, enjambant les buissons ou les traversant, les ronces lui entaillant les cuisse que sa robe ne suffisait pas à protéger. Elle jura avoir vu de grosses racines se mettre en travers de sa route pour la ralentir ou la faire tomber, ce qu'elle fit à plusieurs reprises. Les poumons brûlés sous l'effort et la panique, elle se relevait aussitôt et reprenait sa course effrénée, terrifiée à l'idée que le reste du groupe ne lui mette la main dessus. En réalité, ils avaient cessé de la suivre depuis longtemps. La forêt des Ombres se chargeait si souvent d'engloutir dans ses profondeurs les plus obscures les âmes qui s'y égaraient. Ses bottes glissèrent sur un tas de feuilles ocres et elle dut lâcher les pans de sa robe pour porter ses deux bras au devant de son visage alors qu'elle traversait une rangée de branches basses qui lui cinglèrent les tempes et lui écorchèrent la peau. Et tout occupée à se protéger ainsi, elle ne vit pas l'Orphe et la Picaris allongés à même le sol. Ses pieds trébuchèrent sur Vilal et elle s'affala brutalement sur Belladona, qui elle-même se retrouva écrasée contre Vilal. On aurait dit un gros hamburger humain, même si Ciara n'avait jamais entendu parler de Hamburger de sa vie.

C'était ce qui s'appelait « tomber sur quelqu'un ».

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 20 Mar 2011, 20:55

La jeune plante n'avait pas vraiment compris pourquoi il avait besoin de quelque pour les aider en ville. Mais effectivement, il était recherché, mais il y a beaucoup de monde dans les villes, surtout les villes comme Ephtéria et elle avait du mal à imaginer qu'on puisse les trouver facilement, surtout que depuis que Livian était devenu Roi, beaucoup de gens étaient recherchés donc il n'était jamais évident pour les commerçants de se souvenir de tous ceux qui étaient sur les avis.

Mais alors qu'elle réfléchissait à la question, un truc lui tomba dessus et malheureusement pour elle, les lianes de son dos et de ses cheveux libérèrent son poison par instinct avant qu'elle ne se redresse et se retourne pour faire tomber la jeune fille sur le sol. Il était probable que la belladone l'ait légèrement sonnée sur le coup, elle détacha ses lianes du corps de l'orphe pour ne pas tirer dessus et risquer de le blesser d'avantage avant de s'approcher de la jeune humaine

«Euh... vous allez bien?»

Elle voulut se lever pour l'approcher, comme d'habitude, sa naïveté était peut être en train de lui couter cher, cette jeune fille pouvait être une mercenaire chargée de les poursuivre ou toute autre criminelle, mais comme à son habitude, elle ne voyait le mal nulle part. Elle se mit à genoux pour s'approcher d'elle afin de voir si la jeune femme allait bien

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 20 Mar 2011, 21:45

J'avais senti quelque chose nous tomber dessus avec brutalité, et instinctivement mes pupilles se dilatèrent, laissant apparaître des traits fins dans mes yeux et la haine m'envahissait. Je ne savais pas pourquoi j'étais si énervé, probablement car cette personne venait de briser l'instant en compagnie de Belladona ou bien car elle avait pût lui faire mal en lui tombant ainsi dessus, et alors voir la belle plante s'approcher ainsi d'elle sans se soucier de ce qui pouvait arriver était… Non, elle était simplement ainsi, et c'était comme ça que je l'avais rencontrée donc je ne pouvais vraiment pas lui en vouloir. Toutefois, ce n'était pas pour autant que j'allais faire preuve de clémence à l'égard de cette fillette, et je passais alors devant la demoiselle qui était ma compagne pour agripper cette personne par le cou, la faisant reculer jusqu'à ce qu'elle vienne sentir un tronc d'arbre dans son dos, et ma main droite était dépliée et tendue, prête à venant s'enfoncer dans son jeune visage au moindre mouvement. Mes crocs étaient sortis…
« Au moindre geste suspect, tu meurs. » Je n'étais clairement pas aussi gentil que Belladona, mais je m'inquiétais réellement pour sa sécurité et si je devais neutraliser ou tuer pour qu'elle n'est rien, je n'hésiterais jamais à me salir les mains, et d'ailleurs elles étaient encore légèrement incrustés d'un sang qui n'était pas que le mien. « Si tu veux vivre, tu vas commencer par t'excuser auprès de la demoiselle, et après on pourra reprendre sur de bonnes bases. »
Cash, la subtilité, c'est pour les tapettes. Il était vrai qu'il s'agissait là d'une enfant et j'aurais peut-être dû faire preuve d'un peu plus de délicatesse, ne serait-ce que dans ma première approche. Mais la sienne n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable, alors ce n'était que justice.

Je finissais finalement par voir mon bras gauche trembler légèrement à cause des fines blessures que j'ai eu en traversant la fenêtre de l'Auberge, aussi je préférais la laisser glisser contre le tronc de l'arbre sans pour autant détacher mon regard du sien. Elle était visiblement blessée, tout comme moi, aussi je devais faire erreur, sauf si il y avait sur cette planète quelqu'un d'assez tordu pour nous faire croire qu'elle pourrait être notre alliée en se montrant blessée, alors je restais encore assez méfiant. De toute manière il ne faisait aucun doute qu'en cas de pépin je pouvais habillement lui ouvrir la gorge ou l'estomac et qu'elle agonosirait simplement en se vidant de son sang. Je m'abaissais donc devant elle, faisant signe à Belladona de s'approcher pour qu'elle la soigne. J'avais moi-même senti la blessure à mon pied s'ouvrir un peu plus lors de mon geste brusque, mais ce n'était pas un problème pour moi, je semblais avoir l'habitude de supporter ce genre de douleur, même si je ne pouvais nier que c'était désagréable.

« Qu'est-ce que tu fais là petite ? » Je n'étais probablement pas très à l'aise avec les enfants, aussi je me voulais assez direct. J'avais toujours la main levée, prêt à écraser son cervelet sur le bois derrière elle si elle tentait quoi que ce soit. « C'est dangereux de se promener seule par ici. Fugue ? Vol ? Fuite ? Dispute avec ton petit-ami ? » Elle était peut-être suivie, aussi je regardais derrière nous, prêt à faire front de l'autre côté. Je pensais de plus en plus que j'avais pût avoir une formation militaire dans la mesure où je ne laissais jamais rien au hasard, que j'étais constamment à l'affût de la moindre chose, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Mes oreilles étaient donc à l'écoute du moindre mouvement et j'attendais patiemment qu'elle me répondre.
« Commençons par le commencement : comment tu t'appelles ? »
Il ne s'agissait peut-être que d'une enfant perdue après tout. Elle ne semblait pas avoir beaucoup de bagages avec elle en plus de ça, mais je n'étais pas mieux logé avant que la Picaris n'aille m'acheter de quoi survivre. Le problème risquait d'être que si nous devions garder avec nous cette petite, il serait plus difficile de trouver de quoi se nourrir pour deux, et il risquait de nous ralentir. Puis… je me voyais déjà me réchauffer en étant très serré à Belladona, que la friction des corps nous permettait de tenir fasse au froid hivernal, que… Bon, en somme une part de moi espérait déjà que je pourrais de nouveau coucher avec elle, et si nous devions avoir cette enfant dans nos pattes cela serait plus dangereux. Après, ça n'empêchait rien, et si elle avait eût quelques années de plus cela… Je me collais une claque mentale. A quoi je pensais à l'heure actuelle ? Un danger pouvait très bien se trouver en face de moi ou bien derrière nous, et je devais pour l'instant rester à l'affût du moindre mouvement, qu'il soit amical ou brusque. J'allais lui dire mon nom pour qu'elle puisse me faire confiance, même si j'en doutais désormais vu la brutalité dont j'avais fais preuve, mais ma migraine recommençait… Jamais au bon moment.

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Messagepar Ciara Steban » 20 Mar 2011, 23:12

Hébétée après sa chute pour le moins spectaculaire, Ciara voulu se relever, paniquée à l'idée d'être tombée sur d'autres membres des Rebelles postés en embuscade, mais ses bras et ses jambes refusèrent de bouger. La faute au poison de la Belladone qui courait déjà dans ses veines, emporté par les pulsations démentes de son cœur qui hurlait de douleur dans sa poitrine. Elle ressentait des difficultés à respirer convenablement, et comme si sa terreur n'était pas suffisamment grande, une créature bizarre – toute verte avec des lianes en guise de cheveux – se pencha sur elle. Malgré tout, sa voix semblait moins hostile qu'inquiète et son regard restait bienveillant.

« Je... »

Le reste de sa phrase fut engloutit par la main de l'autre individu qui la souleva sans effort pour la plaquer contre un arbre, lui arrachant un glapissement effrayé. Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur. Incapable de répondre à cause de la pression sur sa gorge, elle jeta sur Vilal un regard à mi-chemin entre la colère et la supplique. Une part d'elle souhaitait vivre : pour la supplique. L'autre part aurait volontiers appris à cet individu les bonnes manières : pour la colère. Malheureusement pour elle, Ciara n'avait jamais eu connaissance de la moindre notion de combat. Ses doigts remuèrent légèrement alors que ses muscles sortaient de leur tétanie après l'empoisonnement de la plante, et ce fut le moment que choisit son bourreau pour la relâcher. La jeune fille avala une grande gorgée d'air alors que ses jambes se dérobaient sous elle et qu'elle tombait à genoux sur les racines de l'arbre, se blessant encore d'avantage. Les doigts crispés sur son cœur, elle se contenta de se concentrer sur sa survie immédiate sans réponde à l'Orphe. De toute façon, les réponses qu'elle avait à lui faire ne lui conviendraient pas. S'il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas, c'était qu'on la prenne pour une gamine stupide.

Elle toussa, l'air glacial lui brûlant les bronches et la tête lui tournant à mesure que le sang affluait à ses tempes. Si Artégal avait été là... En attendant, elle devait se débrouiller toute seule pour se sortir de ce mauvais pas. Mais d'abord respirer...

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Messagepar Belladona » 21 Mar 2011, 12:24

La jeune plante avait été surprise par le comportement agressif de Vilal, mais elle savait qu'il n'agissait ainsi que pour la protéger. Alors qu'il la lâchait enfin pour laisser à la jeune fille le temps de se remettre de ses émotions, elle avait posé une main délicate sur l'épaule de son compagnon en souriant

«Vilal, attends... je l'ai empoisonnée!»

Elle s'approcha alors, maintenant qu'il la laissait passer tout en gardant un œil sur la jeune fille au cas où ce soit un piège. Elle se mit à genoux et tendit ses bras pour prendre ses mains

«Je suis désolée, vous m'avez fait peur. Attendez, je vais vous soigner»

Elle se doutait un peu que la jeune fille allait avoir peur d'elle maintenant, mais elle se voulait aussi rassurante que possible alors que ses lianes se déposaient sur les petites coupures de la jeune fille, les autres s'enfonçant toujours dans la terre pour qu'elle se régénère en même temps

«Je suis vraiment désolée de vous avoir empoisonnée, mais ne vous inquiétez pas, les effets devraient rapidement s'estomper, je ne suis pas très venimeuse... là je vous soigne, je vous le promets...»

Elle souriait toujours et ses yeux d'or regardaient la jeune fille avec compassion. Elle semblait vraiment mal en point, aussi bien à cause du traitement de l'orphe qu'à cause de la panique qui devait l'envahir

«Moi je m'appelle Belladona, mon compagnon Vilal... et vous?»

Elle trouvait plus logique de se présenter avant... même si elle se doutait que l'orphe devait pester sur sa naïveté. Les lianes de ses poignets brillaient doucement pendant qu'elles soignaient les petites coupures, elle regardait avec curiosité la tenue de la jeune fille, bien déchirée par les branches. Décidément, elle ne comprenait vraiment pas pourquoi les humains s'acharnaient à vouloir s'habiller...

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 21 Mar 2011, 20:29

Peut-être qu'à l'heure actuelle j'étais un peu jaloux du fait que Belladona accorde plus d'attention à la jeune fille qu'à moi, mais dans la mesure où j'aurais l'occasion d'accaparer pleinement son attention par la suite je restais calme, cependant prêt à réagir au moindre geste de la fillette sous nos yeux. Je ne pouvais pas vraiment dire que je cautionnais vraiment la proximité dont faisait preuve la nymphe végétale avec elle, mais dans la mesure où elle était la seule à pouvoir la soigner, il fallait aussi que j'accepte cela. Après tout, la belle plante était une personne capable de sauver des vies alors que moi je n'étais en mesure que de les ôter. Puis il était vrai qu'elle semblait vraiment mal en point après tout, et je commençais vraiment à croire qu'elle c'était faite agresser, ce qui pouvait être la raison de sa fuite. Quand même… Combien de chance avait-elle de croiser quelqu'un dans cette forêt ? Et combien de chance avait-elle de tomber sur quelqu'un, sans mauvais jeu de mot ? Ce genre de coïncidence était digne des films ou séries… Mais pour le moment j'essayais de ne pas céder à la tentation de me maintenir le crâne quand à ma migraine, ne laissant rien transparaître, aussi bien pour ne montrer aucun signe de faiblesse qui pourrait laisser à penser qu'elle pourrait profiter d'une faille pour nous attaquer que pour ne pas inquiéter Belladona lorsqu'elle jeterait un nouveau regard dans ma direction. Je commençais vraiment à croire que mon corps était défaillant…

Il n'était pas prudent de rester trop longtemps au même endroit, aussi j'attendais quelques instants que la jeune plante commence à refermer les blessures les plus importantes de l'enfant puis je m'approchais à nouveau, mon visage restant sans expression alors que je faisais signe à Belladona d'arrêter de la soigner pour le moment. Je saisissais alors les bras fins de la petite pour les passer autour de mon cou, puis je laissais l'un de mes bras passer sous ses genoux pendant que mon autre main venait se placer dans son dos.

« Accroche-toi. » J'essayais d'être calme, mais je n'étais pas vraiment à l'aise dans la mesure où je n'arrivais pas à déterminer si elle était contre nous ou non. « Avec le sang que tu as perdue il va falloir que tu boives un peu, hors nous n'avons pas d'eau avec nous pour le moment. »
Je la soulevais alors, moi-même je commençais à avoir un peu soif, et il serait probablement mieux pour ma dulcinée de s'abreuve de l'eau de montagne que de l'humidité du sol, aussi je m'approchais alors de nos affaires pour les passer sur mon épaule. Mine de rien, elle avait beau être moins grande que Belladona, elle était bien plus lourde et c'était assez déstabilisant, même si j'étais pleinement capable de la porter. Et avec le poids de notre équipement, je pouvais sentir mes blessures me faire un peu plus mal, mais il fallait bien que je le supporte pour le moment histoire d'être sûr que nous soyons tous en sureté. Je regardais alors Belladona : j'avais envie de l'embrasser à défaut de pouvoir la sentir contre moi d'une manière ou d'une autre, mais avec la gamine dans les bras cela risquait d'être difficile.
« Surtout reste près de moi… » Je disais cela d'une voix un peu basse, et aussi un peu anxieuse. J'espérais vraiment que la petite n'avait pas était suivie, sinon je n'étais pas certain de pouvoir protéger deux personnes, et je savais déjà que j'irais sacrifier l'humaine… C'était cruel à dire, mais pour moi la vie de Belladona était bien plus importante, et cela à tous les niveaux. J'essayais alors de marcher assez rapidement, même si j'étais limité par mon corps et le poids que je trainais… Franchement, pour un boulet elle pesait bien son poids celle là, et après tout je ne savais même pas pourquoi je cherchais à l'aider puisque je ne savais pas qui elle était, qu'elle ne m'avait même pas répondue. Peut-être que je faisais simplement sa pour me donner bon conscience, ou bien que je ne pouvais simplement pas supporter l'idée de la laisser ainsi au travers de ces bois, surtout si ses membres étaient encore engourdis par le poison que lui avait malencontreusement injecté la jeune plante…

Après quelques minutes à déambuler au travers de la forêt, j'apercevais enfin un ruisseau. Mon visage se peignait alors d'une mine déçue, je ne pourrais même pas me laver là dedans… Et d'ailleurs, pourquoi je cherchais tant à vouloir me laver si souvent ? Est-ce que j'étais maniaque ? Je secouais légèrement la tête et j'approchais la petite de l'eau, la déposant plus délicatement que tout à l'heure pour qu'elle puisse boire un peu, nettoyer ses plaies, désincruster le sang sur sa peau… Il allait falloir que je fasse de même, mais pour l'instant elle était plus mal en point que moi, même si je sentais ma botte se remplir de sang, ce qui me désolait réellement, bien que j'en faisais abstraction pour le moment.

« Voilà, tu vas peut-être pouvoir nous parler un peu maintenant ? » Je déposais nos affaires, jetant un dernier coup d'œil autour de nous par vigilence, laissant alors ma compagne s'approchait d'elle, même si je lui volais un baisé avant qu'elle ne s'occupe d'elle. J'étais vraiment trop dépendant de son contact, et je me fichais bien de ce que pourrait penser la fillette de ma relation avec Belladona…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 21 Mar 2011, 21:10

Un mot cingla durement l'esprit de Ciara : empoisonnée. En fin de compte, elle aurait peut-être préféré mourir des mains des membres de sa guilde. Son regard se reporta sur Belladona qui était à sa hauteur. Elle était incapable de dire ce qui l'inquiétait le plus. Le fait d'être empoisonnée, la menace que l'autre pouvait l'égorger d'un coup de griffe, l'éventualité qu'on la rattrape ou le fait qu'une plante était en train de lui parler. Ses lèvres remuèrent légèrement mais elle ne parvint pas à émettre d'avantage qu'un son rauque. Son sang battait si vite après sa course effrénée qu'il avait véhiculé le poison plus vite que prévu, et à présent qu'elle se calmait, les soins de Belladona ne se propageaient pas aussi rapidement. Et puis avant qu'elle ait le temps de retrouver ses esprits, elle se retrouva soulevée malgré elle. Si elle avait pu, elle aurait tressailli ou grimacé pour exprimer sa contrariété, mais elle ne pouvait pas. Pas encore, même si ses bras fourmillaient légèrement et qu'elle réussissait à remuer les doigts.

Où l'emmenaient-ils ? Étaient-ils des Rebelles également ? Au service du Roi ? De simple malandrins ? Plutôt des assassins à en juger par le comportement de celui qui la portait. Quelques minutes plus tard, elle se laissa asseoir dans l'humus en bordure d'un ruisseau.

Elle leva la tête vers Vilal. Son éducation lui intimait de le remercier, son mauvais caractère de l'insulter. Finalement elle ne fit aucun des deux et se pencha pour boire au creux de ses mains. Elle récupéra le Vair qu'elle avait emprunté à long terme et que son tortionnaire avait eu le bon goût de ramasser et le jeta sur ses épaules en frissonnant. Elle ne s'occupa même pas de ses coupures, l'eau étant trop froide pour elle ait le cran d'en verser sur sa peau. Elle attendrait d'être en ville. Aspasie ou Ephtéria étaient les plus proches. En attendant, elle n'avait pas envie de parler. D'ailleurs elle n'aimait pas les questions. Pour couronner le tout, elle n'aimait pas Vilal et ne lui faisait pas confiance. Elle toussa encore. Si avec ça elle n'attrapait pas la mort.

« Un commerçant m'a accusée de vol et j'ai du m'enfuir. Mentit-elle avec conviction. Et je m'appelle Ciara. »

Elle délaissa sa contemplation du ruisseau pour lever le nez vers Belladona.

« Merci de m'avoir soigné. Ça va beaucoup mieux. »

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Messagepar Belladona » 21 Mar 2011, 21:27

La plante avait suivi Vilal avec attention, restant presque collée à lui mais pas trop pour ne pas le gêner dans sa marche, et lorsqu'ils atteignirent le ruisseau, elle se plongea directement dans l'eau glacée, ses pieds se délectant de la fraicheur qu'elle ne craignait pas et sa peau reprenant une belle couleur vert vif après qu'elle ait usé de son sérum pour soigner la jeune fille. Elle avait laissé Vilal l'embrasser avec tendresse avant d'aller dans l'eau et maintenant elle s'était mise à genoux près de la jeune fille pour que ses cheveux puissent s'abreuver également.

«De rien, c'est le moins que je puisse faire puisque c'est moi qui t'ait empoisonnée... lorsque je suis surprise, je sécrète un poison qui peut endormir ou donner quelques illusions... rien de bien méchant, je te jure que je ne peux tuer personne... si tu as encore des coupures, tu n'as qu'à me les montrer...»

Finalement, elle se releva pour revenir vers Vilal et se blottir dans ses bras, elle aurait aimé enlever sa capeline pour pouvoir le soigner aussi, d'ailleurs, elle se doutait que son pied ne devait pas être bien guéri. Elle leva ses yeux d'or vers lui et se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser avant de le regarder

«Tu devrais t'assoir, ton pied ne doit pas encore être guéri! Mets le dans l'eau fraiche, ça va te faire du bien...»

Elle sourit, se rendant compte qu'elle se désintéressait légèrement de la jeune fille, d'un autre côté, il fallait reconnaître que la plante était du genre à avoir un très bon sens de la concentration...

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 21 Mar 2011, 23:20

Je sentais la belladone se blottir contre moi et je ne pouvais que la serrer contre moi, son contact m'ayant tellement manqué que je n'étais capable de rien d'autre. Je laissais mes bras glisser dans son dos pour la rapprocher un peu plus de moi avant de pouvoir accéder à sa requête, liant de nouveaux mes lèvres aux siennes le plus délicatement possible pendant quelques instants avant de finalement rompre le contact, pliant légèrement les jambes pour m'agenouiller dans un premier temps, saisissant l'outre pour commencer lentement à la remplir. L'eau était peu profonde, aussi ce n'était vraiment pas des plus pratiques. Belladona n'avait dit qu'elle était capable de contenir beaucoup d'eau, me cela me paraissait étrange dans la mesure où elle n'était pourtant pas si grande… Mais après, ce que je savais de la magie était comparable au néant, peut-être car je n'y croyais simplement pas, que selon tout résultat de phénomène scientifique et que l'on qualifiait simplement la magie ainsi pour ne pas essayer de chercher à comprendre comment cela pouvait marcher, un peu comme dire qu'une chose est la création de Dieu et qu'il ne faut pas chercher plus loin. Pour le moment, j'attendais simplement une bonne minute, au moins pour qu'elle soit un peu rempli, puis je la rangeais au niveau de ma ceinture d'un air méfiant : je ne préférais pas prendre le risque que l'enfant désire nous la voler, déjà car il s'agissait d'un achat de la jeune plante, et aussi car si elle avait été accusée de vol, c'était soit à cause d'un malentendu, soit justifié…

Je retirais alors ma botte en grimaçant, le sang séché craquant légèrement en dessous de mon pied, tandis que celui qui sortait de ma blessure s'écoulait simplement en suivant les traits de mon corps pour finalement attérir dans l'eau. J'appréhendais alors le fait de tremper mon pied dedans : Belladona avait beau dire que cela me ferait du bien, il faisait un peu trop froid pour que je pense réellement que cela pouvait me faire du bien. Je déglutissais alors pour finalement me lancer, le froid m'arrachant une nouvelle grimace alors que je pouvais sentir l'eau déferler autour de mon pied, emportant le sang aussi bien sec que frais. Je regardais ensuite l'humaine.

« Et bien, Ciara, on peux dire que tu n'as pas choisi le meilleur endroit pour fuir. » Surtout sans provision. « Au moins ça me rassure de savoir que nous ne sommes pas les seuls à être en fuite. » Je souriais légèrement, reportant mon attention sur mon pied que je remuais légèrement. « Enfin, je suis en fuite, Belladona, elle, n'a rien fait de mal. »
C'était probablement ça qui me faisait sourire, car en fin de compte si elle avait été reconnue comme une personne à part entière j'aurais aussi été accusé d'enlèvement, même si c'était pour une jolie princesse. Je regardais alors la fille de Gaia, lui souriant plus doucement, probablement comme l'aurait fait un humain si il n'y avait pas mes crocs derrière mes lèvres pour gâcher cette vision, ce qui me rappellait que Ciara était peut-être un peu effrayée par mon apparence trop peu rassurante. Je ne pouvais pas la blâmer pour ça dans la mesure où je me repoussais moi-même, et cette pensée faisait disparaître mon sourire pour ne plus rien laisser transparaître.

Il fallait que je me montre un peu plus rassurant, aussi je détachais la cape que j'avais sur les épaules, me redressant légèrement pour m'approcher de la petite et ainsi lui poser sur les épaules, mon visage restant inexpressif pour ne pas risquer de lui faire peur.

« Attrape pas froid. » Au final, j'avais un peu l'impression d'utiliser plus cette cape pour les autres que pour moi, mais ce n'était pas un problème dans la mesure où je n'accordais pas vraiment de valeur sentimentale à mes vêtements alors que pourtant ils étaient ceux que j'avais lorsque je m'étais réveillé. Je retournais m'assœir au bord de l'eau, faisant signe à Belladona de me rejoindre en tapotant légèrement la terre fraîche. Sa présence suffisait à me tenir chaud de toute manière, alors je n'avais pas besoin d'autre chose…

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Messagepar Ciara Steban » 21 Mar 2011, 23:49

« Quand on fuit, on ne regarde pas vraiment où on va... » répliqua l'adolescente un peu sèchement.

On ne pouvait pas être adolescente et avoir bon caractère. Ou peut-être que si, mais ce n'était pas son cas. Vilal l'agaçait de par sa manie de la prendre pour une gamine écervelée. D'un autre côté, il s'était confié un peu et à présent qu'il tentait de se montrer aimable en lui prêtant sa cape, elle ne savait plus quoi penser. Après qu'il ait essayé de la tuer, elle n'était pas certaine d'apprécier ce geste à sa juste valeur. Aussi se concentra-t-elle pour reprendre pleinement son souffle et revenir au calme, jouant de ses doigts dans l'humus comme pour vérifier le fonctionnement de chacun de ses muscles. Elle s'installa un peu mieux. Apparemment, les deux autres n'avaient pas non-plus l'intention de bouger tout de suite. De nouveau, elle regarda Belladona, intriguée par cette créature qu'elle n'avait jamais vue avant. Mais elle détourna les yeux de crainte d'avoir l'air de la dévisager. Mais quand-même... et ses anthracites revinrent se poser sur le teint vert, les yeux or, les cheveux animés d'une vie propre. Et sans se rendre compte qu'elle ne lâchait plus Belladona des yeux, elle reprit sur le ton de la conversation, sans s'intéresser à Vilal alors que c'était pourtant à lui qu'elle s'adressait.

« Les Guttenvaldois n'ont jamais eut très bonne réputation en ce qui concerne les règles d'hospitalité, mais aujourd'hui je dois admettre qu'ils sont sur les dents... »

Elle serra la cape autour d'elle.

« Vous êtes une plante ? »

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 22 Mar 2011, 00:48

La picari s'installa confortablement à côté de Vilal et récupéra la botte pour la retourner et la rincer légèrement en grattant un peu le sang séché, voyant que la jeune fille se remettait peu à peu avant qu'elle ne finisse par répondre de manière un peu sèche, la faisant légèrement sursauter. Son regard passa de Vilal à Ciara, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que la jeune fille la dévisageait.

Et pour cause, elle ne savait pas ce qu'elle était. Belladona lui sourit simplement et serra un peu plus sa capeline blanche sur ses épaules avant de caler sa tête sur l'épaule de l'orphe

«Oui. Je suis une picari, une plante qui a légèrement évolué sous forme humaine, mais je suis principalement une plante. Je suis faite de fibres, de sève et de minéraux... pas de sang, pas de chair...» elle baissa les yeux et son ton changea également, se faisant presque dans un souffle «pas de cœur».

Puis elle leva les yeux vers Vilal d'un air un peu honteux, se rendant compte au final que leur relation était vraiment étrange, car elle n'avait rien de vraiment commun avec les humains, et ils n'étaient peut être pas faits pour être ensembles. Une étrange sensation de doute envahit alors son esprit, pourtant la jeune fille ne les avait pas jugés, du moins pas encore, mais sans savoir pourquoi, elle se blottit un peu plus contre Vilal, plus que jamais elle avait besoin de sa présence

«Vous n'aviez jamais vu de picari avant?»

D'un autre côté, ceux de son peuple ne devaient pas souvent passer par là, car Guttenvald et Ephtéria n'étaient pas vraiment des contrées accueillantes, et ils devaient surement se restreindre à rester dans les bois... elle se pinça légèrement les lèvres en espérant ne pas avoir offensé la jeune fille... elle leva de nouveau les yeux vers Vilal, son regard se faisant un peu implorant comme si elle était en train de lui dire adieu. Pourtant elle ne pourrait jamais se séparer de lui, ni lui dire adieu. Jamais.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 22 Mar 2011, 01:35

Je n'aimais pas la manière dont me regardait Belladona, et je passais alors mon bras autour d'elle, laissant ma main entourer son épaule pour ainsi l'avoir le plus possible contre moi, qu'elle cesse d'avoir une telle expression sur le visage. Et au final je finissais par l'attirer vers moi de manière à ce qu'elle repose sur mes genoux, calant sa tête contre mon épaule alors que je laissais ma main caresser sa joue. D'un côté je ne savais pas vraiment pourquoi elle me regardait ainsi, et je craignais un peu qu'elle soit jalouse du fait que j'avais accordé un peu d'attention à Ciara. Pourtant je me fichais éperdument de cette humaine, et j'essayais simplement d'être poli à son égard, rien de plus.

Je n'aimais d'ailleurs pas plus le regard qu'elle portait sur la belle plante, car même si celui-ci n'avait rien de vraiment mauvais et qu'il semblait plutôt être empli de curiosité, j'essayais de me mettre à la place de Belladona pour imaginer ce qu'elle pouvait ressentir, et le simple fait d'être dévisagé était désagréable en soit, ce qui m'énervait déjà. Alors qu'en plus elle est osée lui demander si elle était une plante été… vraiment trop embarrassant. Les humains n'étaient pas de ce monde, aussi ils se devaient d'être plus respectueux envers les habitants originels de Nideyle qui toléraient leurs présences. D'accord cette enfant n'avait probablement jamais demandée à naitre sur ce monde, mais même sans ça la politesse voulait que l'on ne dévisage jamais personne de la sorte.

Reculant légèrement le visage de la nymphe végétale pour la regarder, je m'adressais alors à Ciara.

« Cesse de la regarder comme ça. » Je n'étais ni froid ni autoritaire, étrangement. « Belladona n'est pas différente de nous : elle est une vie comme toi et moi, aussi considère là comme tu considèrerais n'importe quel être humain. » Mon regard se perdait dans celui triste de la demoiselle. À cet instant, j'aurais aimé avoir participé à quelques cours sur la psychologie afin de savoir ce qu'elle pouvait penser, car même si elle était une plante, dans la mesure où elle pensait je pouvais très bien être capable de la comprendre. Pour le moment j'hésitais simplement à l'embrasser : comme la jeune fille nous regardait cela pouvait peut-être être gênant pour Belladona, bien que pour moi ça ne l'était pas. Au final je calais mon front contre le sien, respirant l'odeur et le souffle de celle pour qui mon cœur battait et pour qui les mots suivant sortirent.
« Que tu ne m'estimes pas, je m'en fiche. » Disais-je car j'avais très bien perçu qu'elle était plus directe lorsqu'elle s'adressait à moi. « Mais je ne tolèrerais aucun manque de respect à l'égard de Belladona. » Et si il fallait tuer pour ça, je le ferais. Mais pour le moment je liais simplement mes lèvres à la demoiselle végétale, fermant les yeux pendant que je l'embrassais, comme si je cherchais à ce que le temps s'arrête pour ne plus voir qu'elle et rien d'autre. Le monde pouvait bien s'écrouler, le temps nous consumer, le peuple nous tuer, si je devais mourir ainsi en l'embrassant ça ne me dérangeait pas.

Mais je finissais forcément par revenir à la rude réalité, mon regard se faisant inquiet à son égard. Je voulais qu'elle me parle, qu'elle me dise ce qui n'allait pas. Si elle voulait que je tue cette enfant car elle la gênait, je le ferais. Si elle voulait que je détruise le monde entier dans l'unique but de ne plus être chassée ou dévisagée, je le ferais aussi. Et si il fallait un jour que ce soit moi que je tue pour qu'elle soit heureuse, là encore je le ferais.

« Tu mérites bien plus que d'être considérée comme une simple plante… » Lui chuchotais-je, comme si je cherchais à justifier les mots que j'avais dis à Ciara. Peut-être que la petite ne comprendrait pas pourquoi je lui donnais tant d'importance alors qu'effectivement elle n'était ni de chair ni d'os, mais j'étais probablement le seul à considérer la jeune plante à sa juste valeur, et c'était elle qui ferait erreur à ne pas la respecter alors que pourtant elle lui était venue en aide…

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Messagepar Ciara Steban » 22 Mar 2011, 12:54

Ciara battait des cils chaque fois qu'une information passait à sa portée, comme si cela avait pu l'aider à la graver dans son esprit. Pas de sang, pas de chair, pas de cœur. Une plante... mais une plante à forme humaine, qui parlait et faisait preuve de plus d'intelligence que la plupart des être de chair et de sang. Vilal le premier.

« J'ai entendu des rumeurs sur des arbres qui bougent dans cette forêt, mais les gens racontent n'importe quoi. Je croyais que c'était pour effrayer les enfants. »

Son regard gris coula alors vers Vilal qui commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs à passer son temps à la juger. Et comme chaque fois qu'elle ressentait cette irrépressible envie d'étrangler quelqu'un alors même qu'elle n'en avait pas la force, elle se contenta d'un visage fermé, gardant pour elle le flot d'injures très fleuries qui lui venait à l'esprit.

« Belladona est une plante. Une Picaris. Elle est différente de nous. C'est en la considérant comme autre chose que ce qu'elle est que je lui manquerait de respect. Quant à la voir comme un vulgaire être humain, ce serait une insulte. »

Elle se leva pour se défaire de la cape de l'Orphe et la lui rendit. Elle serait volontiers restée faire connaissance avec la Picaris, mais Vilal lui, elle ne le supportait déjà plus. Et s'il comptait lui dire quoi faire, comment penser et la tuer chaque fois qu'elle trébucherait sur une racine, elle préférait encore tenter sa chance en errant toute seule dans la forêt. À présent qu'elle n'était plus poursuivie et que le poison avait cessé de faire effet, elle pouvait se remettre en route. Elle réajusta le Vair sur ses épaules et chercha la position du soleil à travers les feuillages, plus clairsemés aux abords du ruisseau. Repérant le nord-est, elle se mit à réfléchir. Si Artégal avait été capturé, il y avait de grandes chances qu'il ait été enfermé à Ephtéria. Peut-être pourrait-elle faire quelque chose pour le sortir de là, même si elle en doutait. Qui ne tentait rien...

« Excusez-moi de vous avoir dérangés. Je dois reprendre la route. »

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 22 Mar 2011, 14:05

«Vilal!»

Le nom de l'orphe avait jailli de la bouche de la picaris avec crainte en l'entendant parler ainsi à la jeune fille, mais elle avait déjà répondu et s'était levée. La plante se leva alors et prit les mains de Ciara

«Pardonnez-le s'il vous plait. Il ne connait pas les picaris depuis très longtemps non plus et c'est assez difficile pour chacun de se faire une idée du respect ou non, mais je vous jure que vous ne m'avez pas manqué de respect...»

Elle se pinça légèrement les lèvres et baissa la tête un peu honteuse

«Je préfère éveiller votre curiosité que la haine ou le dégoût...»

On sentait qu'elle avait clairement l'habitude de ce genre de regard, plutôt que celui que la jeune fille lui avait porté

«Je n'ai pas l'habitude qu'on réagisse comme vous l'avez fait, à part Vilal et une amie morphe, les gens ont tendance à avoir un... regard comme si je les répugnais en général...»

Elle levait les yeux vers la jeune fille, son regard était profondément triste

«Mais vous semblez gentille... la Forêt des Ombres est dangereuse, vous ne devriez pas partir seule...»

Elle se tourna vers Vilal, elle savait qu'il voulait bien faire, qu'il voulait la protéger, elle lui sourit avant de revenir vers la jeune fille

«Vilal est un peu rustre, mais tout comme vous, nous avons eu des ennuis à Guttenvald, il a été blessé et poursuivi, ce n'est pas contre vous...»

Elle lâcha les mains de Ciara, se rendant compte que c'était peut être insultant qu'elle la tienne ainsi et mit finalement ses mains dans son dos avant de baisser de nouveau la tête

«Nous aimerions nous rendre à Ephtéria. Nous n'avons pas vraiment de provision et le chemin est encore long jusque là...»

Elle tourna de nouveau les yeux vers Vilal. Il cherchait quelqu'un pour les aider à entrer en ville, et cette petite était humaine, elle devait probablement connaître la capitale. Il était possible qu'ils s'arrangent non? Elle n'osait, cependant pas poursuivre sa phrase, elle craignait que Ciara ait été trop offensée par l'orphe, et pourtant, elle ne pouvait pas lui en vouloir.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 22 Mar 2011, 18:47

Je détournais lentement le regard, laissant celui-ci se perdre dans l'eau qui circulait à mes pieds. Je venais de me faire rembarrer par une gamine qui devait avoir deux fois de moins mon âge, et il n'aurait pas été surprenant que mon égo en est prit un coup, mais pour l'heure je semblais plutôt perdu dans mes pensées, réfléchissant à ce qu'elle venait de dire. Et si Belladona était mal à l'aise que je me comporte avec elle comme si elle était humaine ? Je n'y avais jamais encore pensé, et il fallait que ce soit une gamine qui me dise ça pour que cela me vienne à l'esprit. La première fois que je l'avais embrassé elle ne devait même pas savoir ce que cela voulait, ce que cela pouvait faire, et en tant que plante elle n'avait probablement jamais pensée que ses lèvres pouvaient être utilisées de telles manières. Lorsqu'elle avait été contrainte de se rendre en ville, elle avait été effrayée, et elle n'aurait jamais dûe à avoir ressentir une telle crainte si elle ne m'avait pas connue. Quand elle avait portée des vêtements pour pouvoir se cacher en ville, c'était uniquement à cause de moi, pour se dissimuler, comme si elle devait avoir honte d'être ce qu'elle était auprès des hommes. Et lorsqu'elle avait couchée avec moi, elle avait encore découvert quelque chose qu'elle ignorait mais qu'elle n'aurait normalement jamais connue, quelque chose qui était loin de lui être indispensable car elle n'avait pas à se reproduire ainsi. Je lui inculquais des sentiments et des sensations qu'elle n'aurait jamais appris d'elle même. Quel monstre j'étais à vouloir la rendre ainsi humaine alors que pourtant elle ne l'était pas ? En fin de compte je n'étais que quelqu'un d'égoïste, de terriblement égoïste…

Et pourtant je semblais incapable de pouvoir ou vouloir lui rendre sa vie d'avant, preuve évidente de mon égoïsme. Ce qu'elle voulait ? Je ne semblais pas en prendre compte, et je ne lui avais probablement jamais posé la question uniquement car je craignais que sans doute que sa réponse ne soit pas celle que je désirerais entendre. J'étais inhumain. J'étais un Orphe, un hybride entre l'humain ou l'animal, un monstre.
Elle disait que je ne connaissais pas les Picaris depuis très longtemps, mais tu faisais erreur Belladona : c'était ce monde tout entier que je ne connaissais pas. J'étais simplement une erreur qui ne savait rien, rien de ce monde, rien de lui même, et si l'on avait cherché tant de fois à me tuer c'était probablement car on voulait effacer l'imperfection. Si j'avais perdu la mémoire c'était peut-être car je devais disparaître, que je souillais simplement le sol de cette planète. On avait probablement cherché à me reformater pour que je sois meilleur, mais visiblement cela avait échoué car j'étais toujours aussi inhumain.

En fin de compte je restais simplement là, sans bouger, comme un détail au milieu du décor. Mon regard se perdait simplement dans l'eau qui s'écoulait, et mes pensées étaient visiblement emportée par le courant. Je n'avais rien à dire, pas après ce dont je prenais conscience. J'étais simplement une fausse note dans la partition, une rature sur le tableau, une simple erreur qui n'avait pas son mot à dire, un rustre sans aucune importance qui ne connaissait rien, et que personne ne connaissait…

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