Que voyons-nous… ?

Bruyantes ou silencieuses, sombres ou clairsemées, enchevêtrées de ronces ou paradis... les forêts de Nideyle ne manquent pas d'attrait. Attention, les prédateurs n'y sont pas rares !

Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 26 Mar 2011, 22:09

J'avais laissée Belladona descendre de mes bras sans rien dire, après tout je trouvais normal qu'elle recherche le contact de la terre plus que le mien dans la mesure où le premier d'entre eux lui était vital. Bon, peut-être qu'elle considérait désormais que son existence n'était plus rien sans moi, et d'une certaine manière je ressentais aussi le besoin d'être avec elle sans quoi j'étais certain de dépérir à mon tour, mais je pouvais très bien supporter de ne pas être contre elle quelques instants, ça, c'était une évidence. Je regardais donc le fruit, me penchant légèrement sur celui-ci pour le saisir de mes deux mains, m'approchant ensuite de la petite en posant un genou à terre, lui tendant l'objet tombé du ciel pour ensuite laisser le sac basculer devant moi et le déposer. Je sortais alors ce qui devait être la tente, même si j'avais bien aucune idée de l'utilisation qu'il fallait en faire pour qu'elle soit dépliée. De base, je m'attendais de toute manière à dormir au clair de lune, donc j'étais à ce propos un peu surpris que la demoiselle est fait une telle folie, mais maintenant que c'était acheté il aurait été stupide de ne pas en profiter…

Pour le moment je me redressais, regardant autour de nous, analysant le moindre détail de l'endroit où nous nous trouvions. La moindre image qui apparaissait dans mon champ de vision était tout simplement enregistrée à l'intérieur de mon crâne, aussi je parais déjà à certaines éventualités, comme le fait que l'on nous retrouve, même si tout le monde semblait persuadé que personne ne viendrait aussi profondément au travers de la forêt. Personnellement, je préférais prévenir que guérir, et même si j'étais bien conscient que ces bois étaient dangereux, un groupe de mercenaire bien entrainé pouvait parfaitement vouloir s'y aventurer dans le but de toucher la prime qui était sur ma tête, et dont je ne connaissais d'ailleurs même pas le montant. J'espérais au moins qu'elle serait assez élevée, non pas car il s'agissait là de vanité mal placée, mais plutôt car une petite mise à prix donnerait envie à plus de monde de vouloir m'appréhender, tandis qu'une grosse n'attirerait que les plus courageux, même si ce chemin était parsemé d'embuches. Au pire, il me suffirait simplement de la faire grimper un peu afin de dissuader un plus de monde. Ou bien alors… je pouvais rechercher une manière de faire baisser ma notoriété. Il devait bien exister plusieurs méthodes pour ça : arracher les avis de recherche, soudoyer les crieurs de rues, éliminer ceux qui coopéraient avec les autorités afin de dissuader les gens de m'appréhender, ou même encore effectuer certaines bonnes actions pour avoir une partie du peuple à ma botte. Je pouvais aussi simplement quitter la région et me faire oublier quelques temps, et peut-être que me rendre au travers de la Basse-Ville, qui était tout de même une endroit bien différent de la région où nous nous trouvions, me permettrait simplement de ne pas être recherché là bas. De toute manière, dans la mesure où je semblais connaître ce contexte là ce serait forcément l'une de mes destinations à un moment donné.

Pour l'instant, je détachais simplement l'outre que j'avais à la taille, ouvrant alors celle-ci pour boire une ou deux gorgées, puis je m'approchais de la jeune plante qui était en train de se ressourcer. Je versais alors un peu d'eau au creux de ma main, puis je venais passer celle-ci sur le front de la demoiselle, glissant mes doigts au travers de ses cheveux. Je me souvenais de ce qu'avait dit le Winghox il y a de cela deux jours, que ce serait plus efficace que de lui faire boire d'une manière typiquement humaine. Je répétais donc cette opération plusieurs fois, préférant opérer ainsi dans la mesure où même si ce conteneur d'eau était plus grand qu'il n'y paraissait, j'avais envie de limiter son utilisation, ainsi que de m'occuper un peu de Belladona qui devait commencer à fatiguer à l'approche de la nuit. Une fois terminé, je soudais quelques instants mes lèvres aux siennes, comme pour lui dire bonne nuit d'avance, et j'étais déjà désolé à l'idée de ne pas pouvoir passer la nuit à ses côtés cette fois-ci. Je versais ensuite peu d'eau pour le Picaris qui nous avait laissé ce fruit, c'était probablement la moindre des choses, même si je ne lui en fournissait pas non plus des litres dans la mesure où je n'avais pas rempli entièrment l'outre, que je n'avais pas que ça à faire et qu'il n'était pas seul, car une fois terminé je m'approchais alors de la petite pour lui tendre le récipient, alimentant alors un début de conversation.

« Je ne sais pas si tu sais cuisiner, mais ça pourrait être utile dans la mesure où c'est quelque chose dont je ne me souviens pas… » Mon regard se faisait un peu triste et je me laissais choir sur le sol froid, regardant le néant au loin. « Que veux-tu faire à Éphtéria ? J'imagine que tu n'as pas de famille à Guttenvald, sinon tu ne chercherais pas à te rendre à la capitale. » Je laissais quelques secondes de silence. C'est vrai qu'elle ne me faisait pas confiance. « Enfin, tu n'es pas obligée de me répondre. »
Je ne détachais pas mon regard de l'obscurité naissante au loin. J'essayais de ne pas me perdre dans mes propres pensées pour le moment, j'aurais toute la nuit pour ça…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 26 Mar 2011, 22:42

Avisant que Vilal était occupé à marivauder avec sa plante verte, Ciara décida de commencer à manger seule. Mais d'abord, elle préféra s'éloigner un peu de l'arbre à pain vivant qui n'avait rien d'aussi rassurant que Belladona voulait leur faire croire. S'asseyant plus loin, elle rajusta sa robe sur ses cuisses, gardant pour elle sa chaleur corporelle tant qu'elle le pouvait avant que la nuit n'en vienne à bout. Et ainsi en tailleur, elle entreprit de procéder au partage de la nourriture. Elle renonça à avaler ne serait-ce qu'une seule miette de pain lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne parvenait même pas à en briser la miche et se rabattit sur sa moitié de fromage, jusqu'à ce que l'Orphe vienne lui adresser la parole.

« Je sais cuisiner, mais je ne sais pas allumer un feu. Et je ne sais pas cuisiner sans plats. »

Elle mâcha un gros morceau de fromage, se donnant ainsi une merveilleuse excuse pour ne pas répondre à ses autres questions, et tout à coup, elle aperçu la boule armée de piquants. Là, comme par magie, la gamine refit surface derrière le regard blasé qu'elle affichait depuis des heures et elle sauta sur ses pieds et se saisit de l'objet en affichant un air émerveillé.

« Oh ! C'est une tente-hérisson !?? C'est la première fois que j'en vois une... je peux ? »

Sans attendre la réponse, elle se retourna, l'objet entre ses mains comme une balle de hand-ball hérissée de pics, et les yeux pétillants d'un enthousiasme presque inquiétant elle jeta l'objet à quelques mètres. En atterrissant au sol, et alors que l'on se serait attendu à ce qu'elle rebondisse, la boule émit un grand « VOUF » en se dépliant tout à coup, devenant une tente tout juste assez grande pour deux personnes. Ciara éclata de rire et s'engouffra à l'intérieur, complètement indifférente à ce qui l'entourait. Mais lorsqu'elle songea que Vilal risquait de partager la tente avec elle, son sourire s'effaça. Enfin... au moins elle s'était amusée quelques minutes.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 26 Mar 2011, 23:59

La jeune plante avait savouré le baiser de l'orphe, fermant les yeux et cherchant à prolonger ce contact le plus possible, mais déjà il se relevait pour examiner les environs et récupérer l'outre des naïades. Elle sourit à nouveau en savourant l'eau qu'il déposait sur ses cheveux, rendant sa peau un peu plus verte encore. Elle était contente qu'il ne cherche pas à la faire boire comme les humains et elle eut un léger frisson en savourant cette eau fraiche dans ses lianes. Mais une fois de plus, il se désintéressait d'elle pour parler avec l'humaine et elle se contenta donc de rester parfaitement muette, jouant légèrement avec ses doigts tout en continuant de se régénérer alors que la fatigue et le peu de lumière commençaient à peser sur elle.

Elle dut se retenir de rire devant l'enthousiasme de Ciara devant la tente-hérisson et finalement elle se lâcha un peu devant l'enthousiasme de la jeune fille qui venait de s'engouffrer dans la tente d'un air absolument ravi. Mais elle sentit alors que quelque chose la dérangeait et la picaris eut la même réaction, en même temps. Vilal et elle allaient dormir ensembles. Ses yeux commencèrent à se fermer alors qu'une désagréable sensation naissait dans son ventre et qu'un sentiment de tristesse l'envahissait à nouveau à l'idée de ne pas faire parti de son monde à lui.

Ses yeux se posèrent sur l'écharpe qu'il avait toujours autour du cou. Entre la tente et ça, il n'aurait pas froid, elle avait au moins pu lui apporter quelque chose, même si ce n'était pas ce qu'une humaine comme Ciara aurait pu lui apporter. Le soleil était couché, et ses yeux se fermaient de plus en plus, elle cherchait Vilal du regard, mais ne pouvant plus lever la tête, elle ne put lui dire bonne nuit et ses fleurs se refermèrent en même temps que ses yeux, ses mains posées sur le sol et son dos appuyé contre le tronc du picaris, elle s'endormit.

L'arbre se mit alors à avoir un geste un peu étrange, probablement se voulait-il affectueux, car certaines de ses branches feuillues descendirent pour envelopper la picaris comme pour lui tenir chaud, elle se retrouvait donc enlacée par de larges feuilles, ne laissant que sa tête dépasser alors qu'elle affichait un air un peu triste.

De nouveaux rêves allaient probablement envahir l'esprit de la jeune plante maintenant qu'elle était confrontée à la dure réalité des choses. Des rêves où Vilal l'abandonnerait probablement pour la jeune et jolie Ciara et où elle serait obligée de repartir dans sa vie d'avant, une vie sans intérêt où elle n'aurait qu'à se nourrir et s'abreuver à longueur de journée jusqu'au coucher du soleil.


Dans la mesure où la picaris s'endort au coucher du soleil, mais que ça ne veut pas forcément dire qu'il est tard, ben vous pouvez poster que tous les deux jusqu'au lendemain matin ^^

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 27 Mar 2011, 02:04

Sans que je ne comprenne vraiment pourquoi, la manière qu'avait Ciara de m'ignorer me rendait triste. C'était pourtant stupide dans la mesure où je ne la connaissais pas, mais peut-être que j'aurais justement apprécié de pouvoir discuter un peu avec elle, même si je ne cherchais pas à avoir de grand débat philosophique pour autant. Mais elle menait son existence comme si je n'existais pas, et peut-être qu'en fin de compte j'étais réellement un fantôme pour ce monde entier.

Je la regardais alors quelques instants, mon regard semblant presque se vider de toute émotion, pour que finalement je contemple Belladona qui c'était endormis le plus silencieusement du monde : quoi de plus normal pour une fleur ? Je l'enviais presque d'ailleurs, car être capable de s'endormir qu'importe la situation était vraiment quelque chose de surprenant, et à cet instant j'aurais aimé être une simple plante comme elle… mais c'était impossible de toute manière. Je décidais donc de m'éloigner légèrement car de toute manière la petite ne me suivrait pas, ne viendrait pas à ma rencontre, et ne remarquerait même pas que j'étais parti. J'aurais très bien pût mourir là, dans l'instant, elle n'y aurait jamais prêté attention de toute manière, et si ça avait été le cas il y avait plus de chance pour que ce soit afin de s'extasier de ce spectacle, et peut-être même d'avoir la chance de manipuler des organes frais entre ses doigts. Elle n'avait même pas daignée saisir l'outre lorsque je lui avais tendue, alors je l'avais simplement laissée près d'elle au besoin. J'étais un peu comme un dromadaire ou un âne qui ne faisait que transporter ce dont on l'avait chargé, bien qu'elle aurait sans doute eut plus de considération pour ce genre de bête… Alors maintenant que j'étais seul à quelques mètres de l'endroit où elle se trouvait, je retirais mes gants pour regarder les abominables mains, refermant alors lentement celle-ci avant de frapper violemment le tronc qui se trouvait en face de moi, ma chair éclatant littéralement alors que je semblais être possédais par quelqu'un d'autre, tous mes muscles tremblant sous l'impact, mon sang ruisselant entre l'écorce. Un monstre pouvait bien être attiré par l'odeur de mon fluide vital, il y avait plus de chance que j'en fasse un tapis de salon plus qu'autre chose…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 28 Mar 2011, 01:28

Je précise juste : Ciara a été abandonnée jeune et recueillie par le chef des Rebelles (une grosse brute) pour qui elle travaillait en tant qu'espionne. Donc elle ne fait confiance à personne, évite de trop parler, ne s'alarme pas face à la violence et préfère se dépatouiller seule que demander de l'aide. Voilà, désolée si elle peut sembler froide... elle l'est un peu XD


Ciara ? Elle était à genoux dans la tente et réfléchissait à la manière de s'installer la plus adéquate pour éviter de mourir de froid. Elle s'imaginait déjà dormir en boule comme les chats, priant intérieurement qu'elle ne soit pas obligée de se coller à Vilal pour profiter de sa chaleur... Et puis tout à coup, elle se souvint du sac que transportait l'Orphe félin. Peut-être y avait-il une couverture à l'intérieur ? Elle glissa alors sa tête à l'extérieur de la tente afin de demander et eut la surprise de trouver Belladona endormie n'importe comment juste devant la tente. Vilal semblait avoir disparu, mais le bruit de ses pas dans le silence de la nuit attira l'attention de la jeune fille. Elle hésita une seconde, son regard allant de la femme plante à la direction empruntée par le fauve. Finalement, elle rampa à quatre pattes jusqu'au sac qu'elle fouilla sans vergogne sans y trouver quoi que ce soit susceptible de l'aider à lutter contre le froid. Dépitée, elle resta une seconde à observer Belladona, se demandant si elle devait la traîner sous la tente ou la laisser là, si elle devait aller se coucher ou aller chercher Vilal, si elle devait en profiter pour s'enfuir ou non. Après tout, elle ne savait pas grand chose d'eux et n'avait accepté de les aider que parce que la Picaris le lui avait demandé... et pour sa défense, le jeune homme avait tout de même tenté de la tuer...

Elle soupira avant de prendre sa décision. Non, elle n'irait pas à la rencontre de Vilal. Elle tenait à la vie et maintenant que la plante n'était plus là pour le canaliser, elle préférait encore ne pas avoir à faire à lui. Alors, ramassant leurs effets éparpillés un peu partout – l'Orphe n'ayant manifestement pas touché à sa nourriture – elle retourna s'abriter sous la tente et se roula effectivement en boule dans un coin, le sac en guise d'oreiller. Bien évidemment, elle fut incapable de fermer l'œil tant la forêt était devenue bruyante d'animaux nocturnes... et tant elle avait froid. La journée du lendemain ne s'annonçait pas bien... avec ce manque de sommeil, la petite serait d'humeur exécrable. En attendant, elle se mit à compter les minutes en espérant s'endormir...

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 28 Mar 2011, 11:52

Je retirais mon poing du tronc contre lequel je l'avais fracassé. J'avais mal, et je pouvais sentir le sang ruisseler entre mes doigts pour atterrir sur le sol froid dans un bruit sourd. J'hésitais à desserrer mon poing, celui-ci c'était crispé sous la douleur tellement elle semblait intense, et je sentais mon bras être tremblant et engourdis. Au final, je sentais mes phalanges craquer d'une manière horrible, et je faisais faire une rotation à mon poignet pour m'assurer que je n'avais rien de cassé. Mais étrangement ce n'était pas cette nouvelle blessure qui me faisait le plus mal, ni même celle que j'avais au pied qui pourtant continuait de me titiller. Non, ce n'était rien de tout ça, et j'avais l'impression de ne ressentir que cette migraine incessante qui martelait encore et encore mon crâne, à tel point que cette fois-ci mes jambes ne semblaient plus tenir, mon corps étant contraint de s'appuyer contre l'arbre que j'avais frappé sans quoi je dévorerais probablement la poussière à l'heure actuelle. J'avais l'impression que ça allait encore recommencer, que j'allais revoir l'un de ces souvenirs douloureux, et alors que ma mâchoire était serrée, j'essayais de dire quelque chose, comme pour me parler à moi-même.
« Non… Pas enc… ore… »
Mais finalement le haut de mon corps retombait lourdement, mes jambes flanchant définitivement alors que je pouvais sentir mon front s'écraser contre l'arbre…

Une éblouissante lumière venait m'éblouir, à tel point que si je l'avais pût, j'aurais placé ma main devant mes yeux pour ne pas être aveuglé. Sans que je ne sache pourquoi, ce rêve m'était déjà désagréable, et c'était peut-être car je cherchais visiblement à bouger sans pouvoir visiblement en être capable. Mes globes oculaires en étaient toutefois capable, et je regardais autour de moi pour apercevoir certaines personnes sous un contrejour, mais visiblement leurs visages me restaient flous, à moins qu'il s'agissait là simplement de ma vision. Puis je décidais de baisser les yeux mais il s'agissait peut-être là d'une erreur, car je ne pouvais voir qu'une vague marre rougeâtre, et il s'agissait visiblement de mon corps. Petit à petit je reconstituais les éléments, et il devait s'agir d'in bloc opératoire de la Basse-Ville, sauf que je n'aurais sans doute jamais du voir mon corps dans un tel état… Je pouvais alors apercevoir quelqu'un s'approcher rapidement de moi et planter quelque chose dans ma perfusion, ma vue devenant alors plus floue encore alors que j'essayais d'apercevoir les dernières images qui allaient m'être accordée avant que mes yeux ne se ferment. Au loin, derrière une vitre, il me semblait entrevoir le visage en pleur de ma sœur jumelle, et c'était tout ce dont je parvenais à me souvenir avant que je ne revienne à la réalité.

Étrangement je n'avais plus mal au crâne, et je pouvais ressentir mon flux sanguin être anormalement calme. Bien évidemment ce souvenir était une fois de plus douloureux et cela ne me surprenait pas vraiment, mais d'une certaine manière j'étais un peu ému, peut-être parce que j'étais touché par le fait que je voyais ma sœur pleurer, qu'au moins je pouvais imaginer qu'elle tenait à moi. Quand à l'état dans lequel j'étais, j'avais probablement était blessé mortellement, raison pour laquelle je devais me trouver dans un hôpital de la Basse-Ville. Dans tous les cas, il faudrait visiblement que j'aille faire un tour là bas : les médecins me reconnaitraient probablement. Mais pour le moment je m'appuyais contre l'arbre pour me redresser, un léger vertige me prenant, bien que ça ne m'empêchait pas de retourner à notre campement improvisé. Je regardais alors si rien n'avait changé, et seul le sac avait vraisemblablement était déplacé, aussi je m'approchais de la tente pour m'assurer que c'était bien la petite qui l'avait, et effectivement. Mais elle était recroquevillée sur elle même, aussi, dans un soupir, je retirais ma cape pour la lui poser sur le dos. Peut-être qu'elle était endormis, peut-être qu'elle ne ferait pas preuve de reconnaissance, même si de toute manière ce n'est pas ce que je recherchais.

« Bonne nuit… » Murmurais-je alors, même si elle ne m'entendrait sans doute pas, puis je ressortais, le vent caressant alors mes bras découvert, même si je n'avais pas vraiment froid. J'allais ensuite m'assœir près de ma compagne endormis. Je prenais alors le fruit, en brisant en morceau pour l'enfourner dans ma bouche, faisant abstraction du goût alors que je restaus attentif. Pour cette nuit, je monterais la garde. De toute manière mon esprit était fatigué, pas mon corps, ou du moins c'est ce que je ressentais…

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Messagepar Belladona » 28 Mar 2011, 13:41

Il y avait aussi la capeline de Belladona qui était disponible ;)


Le lendemain matin, à peine le soleil se levait que les fleurs de la jeune plante s'ouvrirent doucement en même temps que ses yeux. Elle battit des cils quelques secondes avant de sentir quelque chose sur son ventre, elle leva les yeux pour voir que l'arbre à pain retirait ses branches qui lui avaient tenu chaud pendant la nuit, mais la sensation sur son ventre était toujours là et elle se retourna pour voir que Vilal se trouvait contre elle et avait passé son bras autour d'elle pendant la nuit avant de s'endormir.

Même en dormant, il avait l'air épuisé. Il était probable qu'il était resté éveillé une bonne partie de la nuit. Elle se retourna doucement et passa son bras autour de sa tête pour qu'elle le ramène contre son cœur. Ses yeux se posèrent sur la tente et elle se demandait bien pourquoi Vilal n'y avait pas dormi... elle déposa un baiser sur son front et elle ferma de nouveau les yeux, ses lianes se plantèrent à nouveau dans le sol pour se nourrir un peu, elle avait besoin d'eau. Elle leva les yeux vers l'arbre à pain qui fit tomber deux autres fruits, comme s'il comprenait sa demande, malheureusement ce n'était pas vraiment ce qu'elle voulait. Ses yeux se posèrent silencieusement sur l'outre des naïades avant qu'elle ne le regarde à nouveau et cette fois, l'une de ses branches agrippa l'outre pour la lui tendre. Elle murmura un «merci» du bout des lèvres avant de l'ouvrir du bout des doigts. Elle ne pouvait malheureusement pas la soulever d'un seul bras, alors elle se contenta d'en verser un peu dans la terre à côté d'elle puis d'y plonger sa main pour s'abreuver au travers de la terre. C'était surement moins efficace que si elle avait puisé l'eau directement mais elle ne voulait pas prendre le risque de réveiller Vilal.

L'eau qu'elle avait versé serait également utile pour le picaris sur lequel elle était appuyée, elle ferma les yeux pour serrer un peu plus l'orphe contre elle. Même si elle était ennuyée qu'il n'ait pas profité de la tente qu'elle lui avait achetée, elle était heureuse qu'il soit près d'elle ainsi. Elle jeta un regard sur la tente, Ciara avait donc dormi toute seule, elle espérait qu'elle avait quand même pu se reposer malgré le froid ambiant. Elle déposa un autre baiser sur le front de Vilal, espérant quand même qu'il se réveillerait car la route jusqu'à Ephtéria était encore longue et il n'avait pas trop de temps à perdre.

Elle se demandait quand même pourquoi Ciara restait avec eux? Après tout, elle aurait très bien pu partir de son côté pour être plus vite à la capitale? Mais elle avait accepté de faire un détour pour que Vilal soit soigné, et elle avait perdu un temps précieux pour rien puisque le pauvre morphe était décédé... peut être avait-elle, elle aussi, besoin de leur aide? Il faudrait qu'elle lui demande lorsqu'elle se réveillerait. Mais pour l'instant, elle voulait profiter de la proximité de Vilal contre elle, ne sachant pas trop lorsqu'il serait de nouveau aussi près d'elle puisqu'elle remettrait sa capeline pendant le voyage et que le tissu les séparerait à nouveau. Mine de rien, elle trouvait cela vraiment très désagréable de porter ce vêtement, mais elle n'avait pas trop le choix pour leur sécurité... enfin surtout la sienne.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 28 Mar 2011, 21:41

La nuit fut bien courte... ou trop longue au contraire selon le point de vue depuis lequel Ciara se la remémorait. Il avait fait si froid qu'elle s'était réveillée souvent, se tournant d'un côté puis de l'autre pour se rouler encore plus sur elle-même sans parvenir à se réchauffer. Excédée, elle avait alors fini par se jurer de marcher d'une seule traite jusqu'à Ephtéria le lendemain, bien que la distance exigeait une bonne semaine de marche. Le reste de la nuit, elle l'avait passé à se maudire d'avoir rencontré l'Orphe et la Picaris. À cause d'eux, elle n'avait pas réfléchi et s'était lancée dans un voyage trop long et trop inconfortable pour elle, et avec des personnes dangereuses en plus de ça. Autant dire qu'au matin, elle était d'humeur exécrable...

Elle sortit dès les premières lueurs du jour, incapable de laisser une seconde de plus s'écouler alors qu'elle était frigorifiée et épuisée. Deux grosses cernes sous ses yeux témoignaient de son manque de pratique dans les excursions sauvages. S'attardant à peine à saluer les deux autres d'un bref signe de tête, elle se contenta de s'approcher du fleuve pour y boire et se nettoyer le visage. Son ventre lança les injures qu'elle-même n'avait pas osé prononcer. Elle avait faim en plus d'avoir froid, c'était le bouquet !

Se relevant avec agacement, elle se dirigera vers la tente qu'elle plia maladroitement, pestant lorsque les épines lui éraflaient les paumes. Puis elle rangea le tout dans le sac et revint vers les deux autres. À cette minute précise, elle n'avait plus qu'une envie : les insulter copieusement. Sans raison sinon celle de se défouler.

« Il nous faudra au moins six jours pour atteindre Ephtéria, mais il y a un embranchement sur la voie ferrée, à trois ou quatre jours d'ici. Le train ralenti toujours à cet endroit et j'ai déjà vu des gens y grimper en marche. Ça nous fera gagner du temps. »

Elle leur rendit leurs affaires, tellement déterminée à suivre son idée que l'éventualité qu'ils soient d'accord ou pas ne l'effleura même pas. Elle était prête à se mettre en route immédiatement sans les attendre, et à les détester en chemin.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 30 Mar 2011, 03:23

Je me réveillais paisiblement, ressentant le contact de la belladone contre moi. J'avais visiblement fini par m'endormir, aussi j'étais sans doute plus fatigué que je ne le pensais, mais j'étais légèrement surpris de ne pas m'en être rendu compte. Quoi que j'étais plus surpris encore de ne pas avoir cauchemardé du souvenir que j'avais eu avant de m'endormir, ou même encore de ne pas avoir recouvert à une autre bribe de mon passé. De toute manière j'étais tout bonnement satisfait de ressentir la présence de celle que j'aimais à mes côtés, bien qu'elle me gronderait peut-être d'avoir dormi dehors alors qu'il y avait une tente prévue à cet effet, et qu'elle avait d'ailleurs achetée plus pour moi que pour elle dans la mesure où visiblement cela ne la dérangeait pas de dormir dehors. Le problème était que ça ne me dérangeait pas moi non plus, que je m'y étais de toute manière préparé, que le confort était quelque chose dont je pouvais visiblement me passer. Enfin pour le moment je profitais plutôt du confort de la jeune plante qui avait placée ma tête au niveau de sa poitrine, et même si je trouvais cela un peu gênant, je commençais toutefois à m'y habituer, même si je relevais la tête pour la regarder, me redressant un peu en m'aidant de mes mains pour venir lier les lèvres à celles de Belladona. Je pouvais sentir son parfum sucré accompagné de la douce et fine texture de ses lèvres, et pouvoir savourer ce baisé à peine réveillé était pour moi suffisant à ce que la journée commence bien, enfin, du moins jusqu'à ce que j'entends la voix de Ciara qui me paraissait bien nonchalante. Avait-elle mal dormi ? Je doutais fortement que se puisse être pire que moi, et pourtant je ne faisais pas preuve d'impolitesse dès mes premiers mots.

Je tournais alors la tête dans la direction de la petite, laissant alors mes bras entourer le corps de la jeune plante pour profiter un peu d'elle pendant que je répondais.

« Six jours ? Ça me parait être trop… » Et voilà, je recommençais : je semblais savoir des choses sans pour autant m'en rappeler. « La distance entre Guttenvald et Éphtéria est d'environ trois cent kilomètres, alors même si nous avons un peu dévié, je doute fortement qu'il nous faudrait autant de temps pour rejoindre la capitale. » Je laissais l'une de mes mains glisser dans le cou de la demoiselle qui était contre moi, mes doigts passèrent ensuite dans ces cheveux et je respirais légèrement son odeur avant de reprendre. « De plus, rejoindre la voie ferrée nous ferait faire un autre détour, sans parler que nous ne sommes pas sur d'arriver en même temps que le train, et je doute fortement qu'il nous attendra. Alors dans ces conditions nous perdrons encore plus de temps. »
Je fermais quelques instants les yeux, l'image de Belladona qui se plaquait contre moi après avoir vue et entendue le train passer près de nous me revenait en tête, et j'avais l'impression de pouvoir ressentir de nouveau la crainte qui l'avait envie à cet instant précis, les mots qu'elle m'avait dit à ce moment là résonnant encore dans ma tête, et le simple fait qu'elle est eu peur à un moment donné m'était désagréable. Cependant, je ne voulais pas dire à Ciara que la belle plante craignait cette machine de fer car je ne voulais pas qu'elle puisse considérer Belladona comme un fardeau, aussi je devais trouver quelque chose de convaincant. Quoi que d'une certaine manière je m'en fichais un peu : c'était elle qui n'avait pas de bagages, et donc qui avait plus de chance d'y passer si elle restait seule, surtout dans une forêt aussi dangereuse, et l'on ne pouvait pas dire qu'elle était vraiment capable de se défendre.

Mais ma conscience m'empêchait visiblement de laisser une enfant déambuler seule au travers de la flore environnante, et après tout, contrairement à elle, je n'avais aucune rancœur à son égard et j'étais persuadé qu'il valait mieux s'entre-aider que de se tirer dans les pattes.

« De plus, je doute que pour des fugitifs il soit très conseillés de se transformer en passager clandestin. » Reprenais-je d'un ton calme, même si j'avais déjà l'impression que je l'énervais. Il allait toutefois falloir qu'elle se calme vite, car ma patience avait elle même ses limites. « Tu sembles bien pressée, Ciara. » Reprenais-je alors d'un ton très naturel afin de la percer à jour. « En marchant à un rythme soutenu nous devrions pouvoir y être d'ici trois jours. » Du moins si tu t'en sens capable avais-je failli rajouter pour me vouloir aussi exécrable qu'elle, mais pour le moment j'attendais son avis, même si mon option m'apparaissait comme bien plus efficace si elle avait effectivement quelque chose à faire en urgence.

En attendant sa réponse, je baissais de nouveau le regard sur Belladona, pressant délicatement mes lèvres contre les siennes alors que je la regardais d'un air assez doux, plongeant mes yeux dans les siens. J'avais tellement envie de rester là, encore quelques instants, à pouvoir profiter d'elle, et cette fois-ci il n'y aurait jamais d'Aubergiste pour venir nous déranger. Mais pour l'instant je voulais m'assurer d'une chose, aussi je lui murmurais doucement pour qu'elle soit la seule à l'entendre clairement.

« Ça va ? Tu as bien dormi ? » Mon timbre de voix se voulait assez délicat, et je la rapprochais un peu plus de moi en appuyant ma main dans son dos, sa poitrine et son ventre rencontrant mes muscles, même si je ne parvenais pas à ressentir distinctement le flux de sa sève dans la mesure où ma tunique faisait interférence…

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Messagepar Belladona » 30 Mar 2011, 19:28

Pourquoi les humains avaient une mauvaise odeur le matin? C'était quelque chose que la plante ne comprenait pas trop, dans la mesure où sa bouche n'était pas faite de la même manière, elle n'avait pas spécialement d'haleine puisqu'elle ne mangeait pas, le parfum qui se dégageait d'elle n'était que le sien, et ce sur n'importe quelle partie de son corps. Mais lorsque Vilal l'embrassa à nouveau, elle fronça légèrement le nez, mais se laissa faire, car malgré tout, elle aimait lorsqu'il était ainsi près d'elle et qu'il déposait ses lèvres contre les siennes. Elle se doutait qu'elle allait bientôt devoir lui fournir un peu de sérum, comme à chaque fois, mais elle préférait qu'il le lui demande avant.

Ciara et lui se mirent à discuter, et lorsque la jeune fille mentionna qu'il allait falloir au moins 6 jours de marche pour atteindre Ephtéria, la picaris fut perplexe. Elle était persuadée que, lorsqu'elle était rentrée avec Fleïana, qu'il lui avait fallu moins de temps, c'était tout de même assez étrange mais elle n'avait jamais réellement fait la route entre Guttenvald et la Capitale, alors elle resta parfaitement muette. Elle aurait voulu se lever pour qu'ils puissent se mettre en route, mais l'orphe était encore blotti contre elle, et heureusement car lorsqu'ils parlèrent du train, elle s'était légèrement recroquevillée sur elle-même. Se pinçant les lèvres, elle avait légèrement resserré son étreinte autour des épaules de Vilal, mais sa peur fut de courte durée car l'orphe mentionnait déjà que c'était une mauvaise idée. Pour la peine, elle le laissa encore l'embrasser même si sa bouche ne sentait pas bon.

Il lui demanda si elle avait bien dormir, elle pencha la tête sur le côté, clignant des yeux

«Comment ça? J'ai dormi, c'est tout... on peut bien ou mal dormir?»

Elle n'avait jamais fait attention jusqu'à présent à cette expression, dans la mesure où elle avait toujours dormi d'une traite du soir jusqu'au matin, elle n'avait jamais eu le sentiment que la nuit pouvait être bonne ou mauvaise... elle plongea ses yeux d'or dans ceux de Vilal afin qu'il lui explique, mais elle se disait que ce n'était peut être pas le moment... elle se pinça les lèvres et eut un léger regard timide

«On devrait repartir maintenant pour arriver plus vite à Ephtéria. Il y a de la viande séchée dans le sac, vous devriez en prendre un peu pour prendre des forces»

Elle ne pouvait pas se lever puisque Vilal reposait sur elle, et jamais elle ne se serait permise de lui demander de bouger ou autre... enfin sauf s'il continuait à souffler sous son nez...

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Ciara Steban » 04 Avr 2011, 22:55

Plusieurs sentiments se livraient bataille dans le petit corps fragile de la jeune fille. Le premier : une irrésistible envie de tuer tout ce qui bougeait et – pire encore – ce qui ne bougeait pas. Autrement dit Vilal et Belladona qui se croyaient autorisés à paresser comme des nobles au lit le matin. Et puis elle rêvait de les insulter, de leur conseiller d'aller se faire voir, de leur ordonner d'aller faire leurs cochonneries ailleurs que sous son nez, de les rouer de coups de pieds et de leur envoyer leur sac à la figure, et qu'ils s'étouffent avec leur viande séchée, leur tente et leur train. Elle avait sommeil, elle avait froid, elle avait faim... et par dessus le marché elle ne supportait pas d'avoir tort ! Alors elle lâcha le sac en se retenant tant bien que mal de ne pas le leur jeter, les joues roses d'un soudain accès de fureur. Sur Nideyle comme ailleurs, on appelle ça un caprice.

« Et bien allez-y à pieds si ça vous chante. Moi, je rejoins la voie ferrée. »

Elle rajusta le vair sur ses épaules en les défiant du regard. Tenir la chandelle jusqu'à Ephtéria était au-dessus de ses forces et Vilal ne lui inspirait décidément aucune confiance. De fait, elle se contenta de tourner les talons et de reprendre la direction de Guttenvald.

Je fais sortir Ciara pour ne pas vous bloquer. Je n'ai pas trop la tête à jouer et du coup la plupart de mes RP sont en souffrance. Désolée pour le temps de réponse (tout ça pour écrire ça en plus).

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 05 Avr 2011, 00:47

De nouveau seuls, sans que je n'ai vraiment eût le temps de comprendre quoi que ce soit. Elle était partie comme elle était arrivée, mais je savais que je l'oublierais pas, à moins de perdre de nouveau la mémoire. Sans que je ne sache pourquoi, cela me rendait un peu triste alors que pourtant je ne savais rien d'elle, uniquement son prénom, et elle aurait tout aussi bien pût être un visage parmis tant d'autres, un visage que je ne parviendrais pas à oublier même si je le désirais, comme tout ceux que j'avais pût voir jusque là. D'une certaine façon, c'était assez horrible car personne n'avait vraiment été amical dans les têtes qui me revenaient en mémoire, sauf peut-être le vieil herboriste, même si je n'étais pas certain qu'il restait homme de confiance. Après tout, si cette ville avait la réputation d'être mauvaise, ce n'était probablement pas sans raison, et il s'agissait peut-être d'une façade de la part de cet individu pour mieux nous amadouer, et que si cela tournait au vinaigre il aurait simplement eût à mettre ça sur le dos de la sénilité. Mais pourtant, Ciara ne semblait pas avoir été une fille si mauvaise que ça dans le fond, elle était juste… étrange, bien que je ne savais pas encore pourquoi.

Elle m'avait toutefois fait prendre conscience d'une chose : j'étais un monstre. Normalement, on m'aurait probablement corrigé en me disant que j'étais un Orphe, mais je ne me voyais pas vraiment comme tel, sans doute car mon corps était encore une grande question dans mon esprit, et que la nature n'avait simplement pas été très généreuse de mon point de vue, même si pour le combat cet organisme était qualifiable de parfait. Mais l'on pouvait tourner cela de la manière que l'on voulait, un monstre restait un monstre, qu'il soit dangereux ou non ; méchant ou gentil ; repoussant ou attirant… Je regardais alors la jeune plante d'un air triste que j'avais arboré sans vraiment m'en rendre compte, ne sachant plus vraiment quoi faire.

« C'est sans doute ma faute si elle est partie… » Déclarais-je d'une voix un peu tremblante alors que je baissais déjà le regard, comme honteux. Je n'y comprenais pas grand chose, ne sachant pas pourquoi elle était venue avec nous pour repartir d'une manière aussi froide. Puis ce qu'elle avait dit était étrange : si elle désirait vraiment rejoindre Éphtéria le plus rapidement possible, il aurait été logique qu'elle y aille à pied plutôt qu'avec sa méthode, mais peut-être ne supportait-elle pas d'avoir tort… Au final, je semblais être énervé, mais peut-être pas au point de vouloir la gifler. Quoi que si, cela lui aurait probablement remit les idées en place, car les enfants qui savaient que lorsqu'ils l'ouvraient de trop il y avait des risques ne se permettaient que rarement ce genre de comportement, sauf si la petite avait eût des penchants masochistes… Je m'abstenais fort heureusement de penser ça tout haut d'ailleurs, car je me serais ma vu expliquer à Belladona ce qu'est ce genre de penchant, et je m'imaginais déjà en train de lui faire subir ce genre de sévice dans l'unique but de satisfaire sa curiosité. Sérieusement, des fois je devais vraiment avoir un problème, ou peut-être pas qu'un même.

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Messagepar Belladona » 05 Avr 2011, 11:50

La réaction de Ciara fut assez violente et la jeune plante n'avait absolument rien compris à ce qu'il venait de se passer. Est-ce que c'était parce qu'elle n'aimait pas la viande? Dans la mesure où elle semblait être sortie de ses gonds lorsque Belladona lui avait proposé de manger. Se pinçant les lèvres, la picaris avait tendu le bras vers elle pour l'empêcher de partir, mais déjà elle disparaissait pour rejoindre le monstre de fer. Elle se sentait coupable, c'était évident. Mais elle ne s'était pas attendue à ce que Vilal se sente également responsable de son départ, et elle se tourna vers lui d'un air un peu curieux, se demandant pourquoi se serait sa faute

«Pourquoi? Tu as été gentil avec elle non? Tu as proposé le moyen le plus rapide de rejoindre Ephtéria, surtout que le monstre de fer n'y va pas forcément, je l'ai vu passer, parfois il part vers le Sud pour aller vers Banba! Alors si elle ne sait pas exactement où elle se trouve, elle va peut être pas aller où elle veut»

Évidemment, c'était pour le cas où la jeune fille n'ait pas vraiment le sens de l'orientation, mais ils étaient encore assez proches du fleuve et si Ciara avait la mauvaise idée de le traverser pour rejoindre la voie ferrée, il était possible qu'elle se trompe de direction. Mais bon, il était peu probable quand même qu'elle confonde le Nord et le Sud. Malgré tout, la jeune picaris était un peu inquiète pour elle, même si elle était étrangement contente de se retrouver à nouveau seule avec Vilal. Elle s'approcha du sac que la jeune fille avait laissé tomber et fouilla dedans pour en sortir les morceaux de viande séchée qu'elle avait soigneusement emballé dans un torchon avant de les tendre à l'orphe

«S'il te plait.. j'aimerais que tu manges avant que nous partions...»

Elle se souvenait des fruits, et se leva en souriant d'un air un peu amusé avant de découper un morceau de viande et le lui tendre directement du bout des doigts vers ses lèvres. L'odeur fumée l'intriguait un peu, mais elle préférait ne pas y goûter, se disant qu'il lui suffisait d'être patiente, elle pourrait toujours connaître le goût lorsqu'elle embrasserait Vilal. L'avantage d'avoir la saveur sans que ça n'atteigne son organisme, risquant de la rendre malade. Ses petits yeux pétillèrent donc, à la fois d'amusement au fait de lui donner à manger ainsi, mais également de curiosité à l'idée de découvrir une nouvelle saveur. Elle se pinça légèrement les lèvres, espérant qu'il accepterait de se nourrir... c'est qu'il pouvait être têtu parfois!

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 07 Avr 2011, 21:50

Je soupirais doucement avant de sourire légèrement, la manière que Belladona avait de s'amuser était si innocente que je ne pouvais pas vraiment résister, et j'approchais donc timidement mes lèvres du morceau de pain qu'elle tenait entre ses doigts, resserrant légèrement mon emprise sur la viande séchée tellement je semblais concentré dans le fait de ne pas la mordre par inadvertance. Ou bien peut-être que j'étais plus focalisé sur l'attention en fait, et que je voulais moi aussi être aussi délicat qu'elle ne pouvait l'être par ce geste. Au final, je m'attendais déjà à m'attarder sur le fait de manger car j'allais probablement être incapable de vouloir le faire de moi-même, et c'était sans doute bien plus amusant ainsi que de me nourrir calmement. De plus, comme je le lui avais dis la veille, maintenant qu'elle m'avait nourrit une fois il y avait des chances pour que je sois simplement dépendant du fait que ce soit elle qui le fasse, et il était vrai qu'en comparaison, les fois où je l'avais fais moi-même m'apparaissait comme dérisoire, à tel point que je ne terminais jamais ce que je commençais, bien qu'il s'agissait de la nourriture infâme de l'Auberge.

Je saisissais donc le bout de pain entre mes lèvres, continuant alors de m'approcher afin qu'il puisse glisser à l'intérieur de mon palai, pour qu'ensuite je referme mon emprise sur le morceau, mâchant lentement celui-ci, même si je trouvais qu'il n'avait pas vraiment de goût. Je saisissais alors l'outre des naïades pour boire un peu, l'eau fraîche coulant au fond de ma gorge alors qu'elle me paraissait déjà avoir meilleur goût, probablement parce qu'elle venait des montagnes. Pour le moment je me disais simplement que l'eau dans mon estomac ferait gonfler le pain, et donc que cela me couperait un peu plus l'appétit, bien qu'il fallait encore que je mange un peu pour ça. J'écartais alors mes doigts afin de relâcher mon emprise sur la viande, pour finalement déballer celle-ci du torchon dans lequel elle se trouvait, et enfin découper des morceaux de celle-ci entre avec mes griffes, tendant alors le tout à la demoiselle pour qu'elle puisse me nourrir.

Je devais un peu apparaître comme un enfant gâté par moment, totalement dépendant d'elle pour tout ce qui concernait ma santé. J'aimais sans aucun doute le fait qu'elle prenne soin de moi, et je cherchais visiblement à en profiter dans la mesure où cela semblait l'amuser. Mais une part de moi était un peu inquiète que sur le long terme elle se lasse de ce genre de jeux, et donc que je devrais tout faire par moi-même jusqu'à trouver quelque chose qui pourrait remplacer ces gestes. Après, comme elle était du genre à pouvoir s'émerveiller de peu de chose ce que j'admirais d'ailleurs vraiment chez elle au passage je doutais fortement qu'elle se lasserait un jour de ce petit divertissement qui rendait mon repas plus intéressant, en particulier car si elle était amoureuse de moi elle ne verrait probablement pas d'inconvéniant à me faire plaisir. Je n'avais donc pas vraiment de quoi m'inquiéter, et je la regardais alors un peu timidement, un léger rose venant teindre mes joues alors que mon regard cherchait à fuir légèrement le sien, comme si elle pouvait m'intimider alors qu'elle ne serait sans doute jamais capable de me faire quoi que ce soit de mal, déjà car elle n'en avait pas la force, et ensuite car elle n'en aurait jamais l'envie non plus. Je me préparais donc déjà à recevoir la suite de mon repas, mais je ne savais pas si je devais déjà entrouvrir mes lèvres, ce qui aurait pour but de me donner un air idiot mais qui nous ferait gagner du temps, ou si je devais simplement attendre de voir si elle voulait toujours me nourrir, car au final je n'avais fais que fonder des théories, certes sur des faits, mais qui n'étaient pas non plus prouvées…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 08 Avr 2011, 09:42

Belladona ne t'a jamais donné de pain, donc je vais faire comme si elle te donnait que la viande séchée hein? Faut dormir un peu mon grand, t'es fatigué^^


Le sourire aux lèvres dévoilait ses dents parfaitement alignées, dents qui n'étaient d'ailleurs pas en ivoire et qui n'avaient pas spécialement d'intérêt pour son corps, si ce n'est lui procurer une certaine défense même si, contrairement aux humains, elle ne possédait aucune canine. Chaque dent était rigoureusement identique aux autres, pas d'incisive, pas de molaire, juste des carrés fins et réguliers et dont la matière devait se rapprocher de l'écorce même si la couleur vert pâle laisser penser à des fibres. En réalité, Belladona elle-même ignorait à quoi cela pouvait bien lui servir jusqu'à ce qu'elle mange au bal d'Ephtéria une sorte de pâte étrange composée essentiellement de nutriments et minéraux pour les picaris, et elle avait alors du se servir de ses dents pour y croquer un morceau. Car comme moyen défensive, son poison était nettement plus efficace car honnêtement, elle ne pouvait pas déchirer ou mordre grand chose avec ça.

Mais là elle souriait en les dévoilant, chose assez rare en soit car en général, même lorsqu'elle riait, elle avait toujours eu tendance à laisser sa lèvre supérieure recouvrir ses... gencives à défaut de donner un autre nom et c'était probablement la première fois qu'elle était suffisamment heureuse et en confiance pour dévoiler cette simple partie de son corps, même si Vilal avait bien du les voir avant - ce n'est pas comme si elles étaient invisibles en temps normal non plus.

Du bout des doigts, elle invitait systématiquement l'orphe à ouvrir la bouche pour le nourrir, s'amusant follement de cette situation, parfois jouant à mettre la nourriture un peu plus haut pour qu'il vienne la chercher, et allant même jusqu'à en mettre un morceau entre ses lèvres pour qu'il vienne le chercher en l'embrassant. Elle aurait pu continuer des heures ainsi, la patience ne faisait pas spécialement partie d'une qualité en soit, elle était ainsi, c'était plutôt qu'elle avait toujours eu le temps pour tout, elle n'avait donc jamais eu à connaître l'impatience, sauf lorsqu'elle avait quelque chose à découvrir. Elle baissa les yeux pour voir qu'ils avaient quand même entamé la moitié des réserves et elle referma doucement le linge

«Il faut en garder pour plus tard. J'espère que tu en as eu assez?»

L'inquiétude se lit alors sur son visage, oui n'oublions pas qu'elle pouvait passer à une vitesse folle d'un état d'esprit à un autre, sans transition. Elle s'avança alors et l'embrassa, savourant le goût un peu fumé qu'il avait désormais qui était beaucoup plus agréable que celui du matin et elle se plaqua contre lui après avoir posé le tissu contenant la viande sur le sol. L'enlaçant de ses bras, elle se laissait un peu emporter par la simple présence de l'orphe contre elle, constatant combien cela lui avait manqué de ne pouvoir le serrer ainsi contre elle pendant que Ciara était là. La picaris commençait-elle à découvrir l'égoïsme ou la jalousie? Peut être, elle ne pouvait le déterminer, toujours est-il qu'elle aimait être seule avec lui, même si elle aimait aussi voir du monde. Petit conflit intérieur, elle allait devoir découvrir que chaque chose devait se faire en son temps.

Pour l'instant, il était temps de repartir, elle décolla ses lèvres de lui et commença à l'examiner, vérifiant les plaies de ses bras qui s'étaient bien refermées, puis retournant voir son pied pour le prendre dans ses mains et vérifier la blessure de la veille. Une croute s'était formée et cela ne devait pas être très agréable pour marcher. Elle s'approcha d'un arbre et décrocha un peu de mousse qu'elle rinça avec l'eau des naïade dans un premier temps, puis elle prit l'une des grosses lianes au niveau de ses cheveux pour la presser dans ses mains et déposer un peu de sérum sur la mousse avant de la poser sur toute la plante du pied de l'orphe, le contact devait être assez doux et offrait une sorte de pansement. Elle lui enfila ensuite la chaussure pour que le tout tienne bien en place et elle se redressa en mettant les mains sur ses hanches d'un air satisfait

«Voilà! Comme ça, ça continuera un peu de te soigner tout en marchant!»

Pourquoi n'y avait-elle pas pensé avant? Aucune idée, la présence de Ciara l'avait peut être perturbée après tout. Elle leva les yeux vers Vilal et se pencha en avant pour l'embrasser à nouveau, puis elle se releva pour prendre sa capeline blanche qui avait viré au vert et brun par endroit à être ainsi posée au sol, et elle la remit sur ses épaules. Peut être qu'ils croiseraient encore des humains après tout.

«On y va?»

Le ton de la jeune plante était doux et enjoué. Elle était heureuse d'aller à Ephtéria, mais surtout heureuse d'y aller avec lui. Et heureuse de faire le voyage avec lui aussi... au final elle était juste heureuse...

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 11 Avr 2011, 18:25

Je regardais la jeune plante d'un air assez doux, appréciant le fait qu'elle soit si attentionnée à mon égard alors que je n'avais pourtant rien fait pour ça, bien au contraire. Si Ciara était partie c'était uniquement à cause de moi, car elle ne semblait pas pouvoir m'apprécier et supporter ma présence, et je n'osais pas imaginer ce qui aurait pût lui arriver. Comme elle était repartie dans la forêt, il était possible qu'elle tombe sur un monstre ou pire encore, sur la personne qui avait assassiné ce Morphe, et mon esprit parvenait déjà à imaginer avec une aisance particulière de qu'elle manière elle succomberait, à tel point que j'aurais presque pût en être dégoûté. Si la petite devait mourir par ma faute, je n'osais imaginer la haine que je me porterais…

Je reprenais doucement mes esprits. Fort heureusement je n'avais rien montré qui aurait pût inquiéter la jeune plante, mon regard était resté posé sur elle jusqu'à ce qu'elle se mette à m'attendre, et je plaçais donc ma main au niveau de mon genou pour me relever, poussant sur mon bras pour me dresser devant elle. Je regardais alors notre équipement et le passait sur mon dos, rangeant les dernières choses qui trainaient soit dans le sac, soit à ma taille. Mon pied me faisait encore un peu mal, et je pouvais sentir le bandage improvisé être entre ma peau et la semelle de ma chaussure, le contact étant trop étrange pour que je sois certain de le décrire au mieux, mais une part de celui-ci était assez agréable dans la mesure où ma blessure allait guérir petit à petit et que cela rendait la manière dont je marchais un peu plus confortable. Au final, j'étais peut-être réellement dépendant d'elle sur tous les niveaux, mais ce n'était pas quelque chose qui me dérangeait, bien que j'étais inquiet du fait que cela pouvait la perturber elle, même si je ne voyais pour l'instant aucune raison valable pour ça…
Je m'étais donc approché d'elle, glissant ma main jusqu'à la sienne pour entrelacer nos doigts et ainsi la rapprocher le plus possible de moi. Je regardais quelques instants dans quelle direction nous devions nous rendre, et mon esprit reconstituait de lui même l'endroit par lequel nous étions venus, chaque arbre, chaque branche, chaque rocher… J'aurais probablement était capable de redessiner une carte de l'endroit si j'en avais eu les moyens, mais de toute manière ce n'était pas le moment et je guidais donc la jeune femme vers ce qui me semblait être la bonne direction. De toute manière, une fois sortis de cette forêt et après avoir atteint les plaines autour d'Éphtéria, il serait beaucoup plus simple de se répérer.

Je baissais mon regard pour observer Belladona, levant ma deuxième main pour venir caresser sa joue du revers.

« Tout va bien ? » Je me rappelais alors de quelque chose qu'elle m'avait dit. « La Forêt des Ombres est-elle comme on te l'avait décrite ? » Car à la base, si nous étions ici c'était car lorsque je l'avais rencontrée elle avait voulu s'y rendre. Je me disais que si je l'avais écoutée lorsqu'elle m'avait dit avoir changée d'avis et que ce n'était pas si important, nous n'aurions pas rencontré Ciara et je ne serais en train de me considérer comme un monstre, je serais simplement restait ignorant, ce qui était peut-être pire d'une certaine façon… Je me disais aussi que si je n'avais pas insisté pour qu'elle y aille tout de même, que je ne voulais pas qu'elle passe à côté de ça uniquement parce que j'étais là, nous serions déjà parti de Guttenvald et je ne serais peut-être pas recherché… Et enfin, je me demandais si je pensais à ce genre de chose uniquement car je n'étais pas au mieux de ma forme mentale, ou si c'était une vérité à laquelle je devais faire face…

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 11 Avr 2011, 20:51

Ils avaient donc repris la route et la jeune plante put donc admirer le paysage, faisant attention à suivre de temps en temps la démarche de l'orphe pour être sure qu'il n'ait pas trop mal au pied. Elle affichait ce même sourire de petite fille qui s'émerveille de tout, admirant les arbres qu'elle ne connaissait pas, ou seulement ceux dont elle avait entendu parler. Un large sourire s'afficha sur son visage lorsqu'elle reconnut un pommenier, s'approchant rapidement en lâchant la main de Vilal pour s'approcher de l'arbre qui semblait mort, elle fouilla un peu et réussi à trouver une petite grappe de pommenelles, elle en prit trois et les sentit avant de revenir vers lui et de lui montrer

«Regarde! Ce sont des pommenelles! Si tu en avales une, et bien ta bouche a une bonne odeur de fruit pendant douze heures! Formidable non?»

Elle se dépêcha de sortir un chiffon de son sac pour les ranger, elle lui en donnerait probablement une demain matin! Ils continuèrent leur route et il lui demanda alors si elle allait bien

«Oh oui! C'est exactement ça! Les arbres ont cette forme bizarre qui fait un peu peur aux gens! Et je pense même qu'il y a quelques picaris sédentaires là bas! Le groupe ne ressemble à aucun arbre que je connais, mais chut... je ne voudrais pas les déranger!»

Elle sourit et se blottit un peu plus contre lui, elle avait lâché sa main pour agripper plutôt son bras et ainsi être plus proche de lui, comme si le simple fait que Ciara avait été avec eux un peu plus tôt avait entrainé une douloureuse séparation. Contrairement à lui, elle ne s'inquiétait déjà plus pour la jeune fille, dans la mesure où elle ne la connaissait pas et qu'en plus, elle semblait mieux connaître les environs qu'eux. Mais surtout, et bien Belladona n'était pas attachée à elle et si elle pouvait venir en aide à toute personne se tenant devant elle, la picari n'était pas vraiment capable de continuer à éprouver des sentiments pour quelqu'un qui n'était plus là. La question pouvait se poser sur ce qui se passerait si Vilal venait à la quitter pour de bon. Souffrirait-elle? Ou bien comme pour Ciara se contenterait-elle de reprendre sa vie d'avant?

Il semblerait tout de même que ce soit différent pour l'orphe, car elle avait établi un véritable lien avec lui, tout comme avec Fleïana. De la même manière, elle ne s'inquiétait pas pour la morphe, estimant qu'elle savait très bien se débrouiller toute seule, mais elle savait qu'elle finirait tôt ou tard par lui manquer et qu'elle devrait retourner au Sud pour aller la retrouver, et elle espérait alors pouvoir lui présenter Vilal.

Toujours est-il qu'à cet instant, elle ne pouvait concevoir de s'éloigner de lui, ne serait-ce qu'une journée. Pire encore, ne serait-ce qu'une heure... ou même une minute en fait c'était douloureux. Rien que d'y penser, son ventre fit de drôles de gargouillis qui n'avaient rien à voir avec ceux du matin, ceux là n'étaient pas agréables et elle s'arrêta pour se blottir complètement dans ses bras quelques secondes, puis elle leva les yeux vers lui et l'embrassa pour s'assurer qu'il était bien là, avec elle. Elle plongea ses yeux d'or dans les siens et l'embrassa à nouveau

«Excuse moi... j'ai eu... j'ai eu le sentiment que... que tu me manquais...»

Elle se rendit compte alors qu'il semblait triste, et elle pencha finalement la tête sur le côté, un air un peu inquiet

«Est-ce que ça va? J'ai fait quelque chose de mal?»

Évidemment comme toujours... elle avait du faire une bêtise, mais laquelle? Pourquoi avait-il l'air triste?

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 11 Avr 2011, 22:47

La manière qu'avait Belladona de s'extasier de ce qui l'entourait était vraiment pour moi l'un des spectacles les plus beaux que je pouvais voir. Son émerveillement était capable de réchauffer mon cœur en peine, et son sourire était ce qui me poussait réellement à continuer d'avancer. Moi, je restais résolument fermé à regarder ce qui m'entourait, conservant chaque image dans ma tête sans sembler pouvoir en oublier aucune, sauf celle qui faisaient parties du passé dont je ne parvenais pas à me souvenir.

A cet instant, Belladona revenait déjà pour moi, m'empêchant d'avancer en m'enlaçant. Elle était si attentionnée que cela me donnait presque envie de pleurer, mais je m'efforçais de me contenir pour ne pas qu'elle me voit ainsi, déjà que mon visage était repoussant, il n'était pas nécessaire qu'elle puisse le regarder être déformé par la peine. Mais visiblement c'était trop tard, car après m'avoir embrassé elle semblait s'inquiéter pour moi. Je n'avais pas l'impression de mériter cette attention pourtant, mais je venais simplement blottir ma tête dans le creux de son cou, et à cet instant je me disais que j'avais probablement de la chance qu'elle soit assez grande en comparaison de la plupart des humaines. Je respirais son odeur, laissant mes soucis s'évaporer l'espace d'un instant pour simplement rester là contre elle, réfléchissant à ce que j'allais pouvoir lui dire. Quoi que non, ce que j'allais lui dire était évident : la vérité, mais je ne savais pas encore comment le lui dire… Il fallait toutefois que je me lance.

« Ce qu'à dit Ciara m'a fait réfléchir… » Je déglutissais, n'osant pas la regarder pour le moment. « Est-ce que selon toi je te manque de respect à ne pas te considérer comme une plante, mais plus comme une humaine ? » Mais pourtant… j'avais envie de la regarder. « Depuis que tu es avec moi tu as fais des choses que tu n'aurais jamais du faire normalement : dormir dans un lit, prendre un bain, acheter des provisions et du matériel de survie. Est-ce que cela te convient ? »
Cette fois-ci je prenais mon courage à deux mains et je reculais légèrement pour la regarder, mes pupilles fendues venant se loger dans ses prunelles dorées. Je pouvais sentir mes doigts trembler et les larmes avoir envie de couler de nouveau. Ce que je craignais le plus n'était pas de m'être trompé, mais d'avoir mal considérée la jeune plante, même si j'étais certain de ce que je ressentais pour elle. J'étais stupide et idiot, je pensais avoir bien fait, mais si ça se trouve je me trompais depuis le début, et j'étais visiblement sur le point de m'écrouler à chaque instant.
« Je suis désolé… J'aurais dû t'en parler tout de suite… » Ça, c'était probablement la chose qui me tracassait le plus. Je n'osais pas encore lui dire pour le fait que je me considérais comme un monstre, peut-être car d'une certaine manière j'acceptais ma condition… ou alors car je n'avais pas le choix, plutôt. Pour l'instant, je restais simplement là à la regarder le plus tristement du monde, mon regard se voulant désolé aussi bien pour ne pas lui avoir dit cela plus tôt que pour ne pas avoir fait attention à ce qu'elle pouvait désirer.

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Belladona » 11 Avr 2011, 23:19

Ainsi donc c'était cela qui le tracassait autant? La jeune plante dut se retenir de rire et prit les mains de Vilal dans les siennes avant de reculer un peu, encore un peu, puis finalement le lâcher pour écarter les bras. Puis elle s'approcha d'un arbre avant de plonger son regard amusé dans le sien, un regard qui se voulait surtout rassurant

«Regarde moi, Vilal. Oui, je suis une plante, oui j'en ai l'organisme, je dois me nourrir de nutriments et non de fruits ou de légumes...»

Elle marqua une pause, plongeant ses yeux d'or dans les siens alors qu'elle tendait ses bras devant elle

«Mais j'ai un visage, des bras, des jambes, je peux parler, bouger, chanter, danser... les plantes ne font pas ces choses là...»

Elle s'approcha alors de lui à nouveau pour prendre ses mains, puis l'embrasser doucement, battant des cils d'un air curieux

«Les picaris ne sont pas que des plantes. Les gens de ce monde ne me considèrent que comme ça, et ils me prennent donc pour un monstre. Toi... tu me considères juste comme moi, tu m'apprends, oui c'est vrai que toutes ces choses je ne les aurais jamais apprises sans toi, mais je suis contente que tu m'aies appris tout ça...»

Elle baissa alors la tête, se pinçant les lèvres en jouant un peu avec ses bras, tenant toujours les mains de Vilal dans les siennes. Elle finit par le lâcher et se blottit complètement contre lui, sa tête posée contre son torse à écouter les battements de son cœur, ce cœur physique qu'elle n'avait pas et qu'elle lui enviait presque.

«J'ai... l'impression d'être importante... pour toi...»

Il avait dit l'aimer, mais cette notion était encore un peu abstraite pour elle, mais ce qu'elle savait, c'était qu'elle appréciait tout ce qu'il avait fait pour elle, tout ce qu'il lui avait fait découvrir, et même s'il y avait des choses qu'elle n'aimait pas chez les humains, elle se sentait en sécurité auprès de lui. Elle n'avait aucune notion du mot confiance, et pourtant c'était exactement ce qu'elle ressentait à son égard. Elle referma un peu plus son étreinte autour de sa taille, ses bras étaient croisés au niveau des reins de l'orphe puisqu'elle était un peu gêné par le sac pour atteindre son dos. Fermant les yeux, cherchant toujours à écouter le rythme cardiaque dans le torse sec et musclé

«Je pense que tu me considères justement comme ce que je suis... tout comme les morphes sont à la fois des humains et des animaux, et bien je suis à la fois humaine et végétale... et tu es probablement le seul à me voir comme ça... et ça... j'en suis contente. Très contente...»

Il n'y avait rien de plus à dire, mais elle commençait un peu à s'inquiéter sur une chose, si il commençait à se poser ces questions, est-ce que c'était parce qu'il regrettait de la connaître? Son regard se fit alors triste et elle recula un peu en levant les yeux vers lui

«Est-ce que... tu regrettes de me connaître? Tu veux m'abandonner?»

Poser la question ainsi était probablement cruel, mais elle était ainsi, elle posait les questions comme elles lui venaient, et à cet instant... elle avait peur

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Re: Que voyons-nous… ?

Messagepar Vilal vaen Octanis » 12 Avr 2011, 18:32

Je reculais légèrement afin de saisir le menton de la jeune plante et ainsi pouvoir la regarder droit dans les yeux. Je comprenais sa crainte, mais elle faisait fausse route, aussi un léger soupir s'échappait d'entre mes crocs pour caresser doucement son visage avant que je ne finisse par l'embrasser, incapable d'être séparé trop longtemps de ce contact sucré que j'appréciais tant. Je laissais alors ma langue glisser à l'intérieur de sa bouche pour venir rencontrer la sienne, nos salives se mélangeant alors que je savourais simplement son parfum, pour finalement rompre le contact en la reculant de nouveau de moi, mon regard restant toutefois assez doux pour la rassurer.
« Si je me pose ce genre de question, c'est justement parce que je ne veux pas être séparé de toi, car je suis inquiet. »
A cet instant, je venais simplement la serrer contre moi pour être certain que tout allait bien. Enfin, c'était probablement bien idéaliste comme pensée, en particulier car il y avait peu de chance que moi j'aille bien avec ce à quoi je pensais, mais je voulais simplement qu'elle soit rassurée, au moins le temps que je trouve le courage de lui dire mes autres craintes.

Mais ce n'était peut-être pas l'endroit ni le moment, et avec du recul c'était probablement pour ça que je ne lui en avais pas encore parlé. Pour l'instant notre temps était compté et nous n'avions pas énormément de provision, alors il était préférable de se rapprocher le plus possible de la ville avant d'en manquer, car si elle était pleinement capable de survivre dans la forêt, je savais très bien que si je le pouvais aussi pendant quelques jours elle n'apprécierait pas de ne pas me voir m'alimenter ni me reposer. De plus, je préférais encore que nous ayons rejoins les plaines afin d'éviter les monstres, et car il serait aussi plus aisé de voir apparaître des éventuels poursuivants. Mais c'était à peu près à mi-chemin, aussi il y avait peu de chance que nous y arrivions aujourd'hui, ou alors il faudrait repartir tout de suite et… que nous ne perdions plus de temps. J'aimais bien cette idée, alors je réfléchissais déjà à la meilleur manière d'en faire une réalité. De plus, cela m'occupait l'esprit et m'empêchait de penser que j'étais un monstre, même si ce n'était bien évidemment que repousser l'inévitable.
La veille, nous avions déjà parcourut une bonne partie de la forêt grâce à notre altércation avec les villageois, car au moins notre départ avait été précipité et dans la mesure où nous devions fuir, nous n'avions pas vraiment trainé en besogne. Le seul point noir était probablement ce léger détour que nous avions fait pour au final ne rencontrer qu'un cadavre, mais au moins je pouvais être certain que la direction que je prenais actuellement s'avérait être la bonne et que je n'aurais plus qu'à me repérer une fois dans les plaines. Je laissais donc mes mains passer en dessous de Belladona de manière à la soulever hors du sol, commençant alors à marcher à allure soutenue, plus vite qu'elle ne pourrait normalement le faire. Je ne savais pas encore combien de temps je pouvais maintenir un tel rythme, mais dans la mesure où je ne semblais pas être réellement atteint par la fatigue physique et que mon corps était loin d'être fait de sucre, j'imaginais allégrement pouvoir marcher plusieurs kilomètres ainsi. Et dans le pire des cas, il me suffirait simplement de faire une pause…

Je laissais pour le moment mon regard à l'attention de la jeune plante, car nous étions malgré tout là car elle voulait initialiement voir la Forêt des Ombres.

« Si il y a quelque chose que tu veux voir en détail, dis-le moi et je m'arrêterais. » Je lui souriais légèrement, bien que je devenais rapidement trop sérieux. « Il n'est pas normal que personne ne nous est poursuivis… J'ai un mauvais pressentiment. »
J'étais peut-être simplement un peu paranoïaque, ça n'aurait pas été étonnant, mais l'on est jamais trop prudent, et je préférais être le plus loin possible si ils avaient envoyés des chevaux pour nous rattraper. Certes ce ne serait pas pratique pour eux de traverser ces bois si ils étaient montés, mais ils iraient néanmoins plus vite qu'à pied avec un peu de dextérité. Je restais donc attentif, et dans le pire des cas si je ne pouvais plus fuir, je grimperais aux arbres, je n'étais pas un félin pour rien…

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