Un refuge d'une nuit

Bruyantes ou silencieuses, sombres ou clairsemées, enchevêtrées de ronces ou paradis... les forêts de Nideyle ne manquent pas d'attrait. Attention, les prédateurs n'y sont pas rares !

Un refuge d'une nuit

Messagepar Shell Covald » 18 Sep 2013, 22:25

Précédemment
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En pleine nuit, se retrouver poursuivis par un troupeau de kordatt, il fallait reconnaître qu'il y avait plus agréable comme situation. Shell avait beau être endurante, après une journée de monte, et un premier tour de garde plutôt agité, la fatigue avait pris le dessus si bien qu'elle avait fini par s'évanouir pendant leur fuite. Némésis étant trop loin, elle avait fait monter Archélas sur le dos de son lissam afin qu'ils puisent filer à toute allure, elle ignorait dans quelle direction, mais lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle ne vit que la toile de son hamac.

Battant des cils quelques secondes, elle leva sa main pour tirer sur le bord de son ronçamac et voir des branchages et morceaux de ciel. Les étoiles brillent encore, le soleil n'est donc pas levé. Se redressant légèrement, elle sent une légère migraine mais passe outre avant d'entendre un bruit de mastication et elle se rendit compte qu'elle était perchée en hauteur et activa sa vision nocturne pour voir Archélas contre un arbre à guetter le moindre bruit. Réalisant qu'il avait du prendre son quart, elle s'étira légèrement avant de tourner la tête dans sa direction.


«Je vous présente mes excuses pour ma faiblesse. Il semblerait que j'ai présumé de mes forces.» - elle resta assise quelques secondes, ce qui n'était pas très pratique dans un hamac haut perché, mais elle avait tout de même un bon équilibre si bien qu'elle réussissait à tenir en place. Se frottant les yeux, elle baissa de nouveau la tête pour voir le soldat et probablement voir sa réaction aussi - «depuis combien de temps êtes-vous là? Est-ce mon tour?» car bon, un quart est un quart non? Ou alors il comptait passer le reste de la nuit? Ce n'était pas vraiment une bonne chose aussi elle voulait qu'il sache qu'elle pouvait reprendre le relais quand il le souhaiterait.

Dans un premier temps, elle comptait vérifier un peu son équipement et descendit donc du hamac pour s'approcher de la sacoche à la selle du lissam pour vérifier si elle n'avait rien perdu pendant cette course poursuite. Chemise, t-shirt de rechange, sous-vêtements, chaussettes... pour les vêtements, c'était bon. Elle vérifia ensuite ses outils, ses rations, et lorsqu'elle fut assurée que rien ne manquait, elle remonta dans son hamac avant d'attraper la gourde et boire une bonne quantité d'eau. C'était probablement pour cela aussi qu'elle s'était évanouie, car si elle avait eu le ventre plein, il était vrai qu'elle n'avait pas bu grand chose, et après une telle journée, c'était une grave erreur. Elle se souvint de la course poursuite avec les kordatt et le fait qu'elle ait lancé un morceau de ronçamac sur ces bestioles pour les freiner, est-ce que ça avait marché?


«De quelle manière avons-nous semé le troupeau? Je ne me souviens pas...» une main sur son front, elle regardait le ciel avant de sentir à nouveau ses paupières lourdes. De toute évidence, elle était encore épuisée, et il était préférable qu'elle dorme. À quoi ça servait qu'Archélas prenne son tour de garde si elle n'en profitait pas pour se reposer hein?

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Re: Un refuge d'une nuit

Messagepar Archélas Ages » 22 Sep 2013, 22:44

À l'ombre des arbres dont les feuillages tamisaient les rayons des lunes de Nideyle, Archélas s'était accroupi. Il cherchait, à la lueur de son pendentif, de quoi alimenter leurs prochains feus. Brindilles, mousse, aiguilles de pin finissaient ainsi dans ses poches, jusqu'à ce que la voix de l'Élite brisant le silence nocturne le fasse sursauter. Tout à coup affolé sans raison, il se redressa et jeta un coup d'œil alentours avant de réaliser qu'il n'y avait personne pour les espionner de toute façon.

« Ce n'est pas grave... Répondit-il aux excuses de la jeune femme après un haussement d'épaules compréhensif. Vous n'êtes pas restée inconsciente longtemps, je viens de commencer mon quart. »

Il se rapprocha un peu, gêné par l'obscurité. Car si Shell pouvait y voir comme en plein jour, ce n'était pas son cas. Réconforté à l'idée qu'en fin de compte, il était l'homme fort et viril du groupe volant au secours d'une Élite en position de faiblesse, Archélas en oublia tous ses tracas. C'est donc l'esprit léger et débarrassé de son nuage d'ennuis qu'il évalua la suite de leur voyage.

« Je me disais... Puisque la chaleur est insupportable en journée dans le désert, d'après ce qu'on m'a dit, il serait peut-être plus prudent de voyager de nuit et de rester à l'ombre de la tente la journée ? Si ça vous convient, je vous réveillerai dans quelques heures et nous pourrons reprendre la route. Oh... et pour les Kordatts, la plupart ont filé tout droit vers le nord. Quelques uns se sont arrêtés sur les lianes du Ronçapont comme vous l'aviez prévu... et deux nous ont suivis. Je les ai semés à l'orée du bois. Ils doivent être occupés à se battre avec un rocher à l'heure actuelle, pas d'inquiétude... »

Malgré tout, le soldat tendit l'oreille afin de vérifier que ses paroles n'avaient rien attiré sur eux. Après tout, avec sa malchance légendaire... mieux valait rester prudent. Un peu plus loin, Nemesis était très aux prises avec un buisson qu'elle dépouillait de ses fruits sucrés. Le Lissam quant à lui, se régalait de papillons de nuit. Il s'offrit même une chauve souris en dessert en faisant un bond à peine croyable pour l'attraper en plein vol.

Bref... rien de plus normal sur Nideyle...

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Re: Un refuge d'une nuit

Messagepar Shell Covald » 24 Sep 2013, 18:09

Si la jeune femme ne se sentait pas spécialement embarrassée d'avoir été sortie du pétrin par le soldat, elle était tout de même agacée de sa propre faiblesse. Ce n'était pas son genre de se laisser ainsi aller, mais il est vrai qu'elle n'avait pas eu le temps de bien se reposer ces derniers temps. Depuis l'inspection psychiatrique, elle avait eu l'impression d'être en permanence épiée, comme si on cherchait à s'assurer qu'elle n'était pas folle juste parce qu'elle était apte de supporter Neythen N. au cours d'une mission, et pire encore, qu'elle jugeait son comportement presque normal.

Aussi, probablement que ces tourments avaient tout de même épuisé son corps, si bien qu'elle en avait subi les conséquences en ne se reposant pas quand elle en avait eu l'occasion, mais le principal était que ça n'avait finalement pas tant dérangé Archélas que ça, il n'avait pas semblé la considérer comme un fardeau - au contraire en fait, elle semblait presque avoir gonflé son égo.

Elle s'installa donc en position assise, au moins le temps de faire le point sur la situation avant de dormir et profiter donc de son quart de repos. Le soldat suggérait de traverser le désert plutôt de nuit et de se reposer la journée à la fraîcheur de la tente, la jeune femme croisa les bras un instant pour réfléchir à la question, ce n'était pas une mauvaise idée.

«On dit que la nuit est glaciale dans le désert... mais je suppose qu'il est plus facile de se protéger du froid que du chaud. Nous ferons donc comme cela»

Après tout, c'était aussi pour ça qu'elle lui avait demandé de l'accompagner, il avait une sorte d'instinct très intéressant pour ce genre de choses, et probablement qu'elle n'aurait jamais pensé à cela - le confort ne faisant jamais partie de ses priorités, et pourtant aujourd'hui, elle en avait payé le prix.
De toute évidence, ils étaient tranquilles pour le moment, aussi elle s'allongea de nouveau dans son hamac en fermant les yeux


«Je vais me reposer. Réveillez moi lorsque ce sera mon tour de garde.»
Il ne lui fallut pas longtemps pour se reposer. Mais visiblement, le reste de la nuit allait être tranquille. Le lissam éloignait les insectes, c'était toujours ça de gagné. Après un dernier échange, le soleil se levait et il était temps de lever le camps. La jeune femme réalisait alors la forêt dans laquelle ils se trouvaient, elle était tout de même épaisse et n'apparaissait pas sur son système de localisation, d'un autre côté, celui-ci ne montrait pas ce genre de détails, mais ce serait tout de même bien s'il le faisait puisque bon, une forêt est toujours une sorte de refuge lorsqu'on est en mission.

Dans un premier temps, elle marcha aux côtés de son lissam, préférant marcher pour se dégourdir les jambes avant de remonter en selle lorsqu'ils sortiraient de cet endroit. Les restes de sanglier dans l'estomac, elle cherchait surtout un cours d'eau pour se débarbouiller un peu et remplir son outre, et le bruit caractéristique de l'eau qui s'écoule se fit entendre, si bien qu'elle prit cette direction.

«Tant que nous le pouvons, il vaut mieux faire des réserves d'eau.» leur outre avait beau pouvoir contenir une cinquantaine de litres si elle se souvenait bien, il était préférable tout de même de les garder pleine autant que possible.

Cependant, qui dit cours d'eau, dit animaux sauvages, et si ceux qui vivaient dans le coin n'était pas dangereux pour eux - lapins, écureuils, chevreuils, ceux qui les chassaient étaient plus embêtants! Il y eut un drôle de bruit et une fine cordelette enroula la cheville de Shell alors qu'un arbre un peu plus loin essayait de se redresser. Sauf que le poids de la mechanimae n'était surement pas comparable à celui du lapin pour qui ce piège était destiné, et la jeune femme se retrouva donc avec la jambe levée, solidement accrochée à son lissam pour ne pas perdre l'équilibre alors qu'un enfant aux yeux d'un noir profond se précipitait vers eux avant de se figer...


«Hein? Qui est cet enfant??» reprit Shell sans pour autant lâcher sa prise. L'enfant les regarda tous les deux quelques secondes avant de se transformer en louveteau et déguerpir à toute vitesse! La jeune femme n'avait jamais vu de morphe de sa vie - aussi étrange que cela puisse paraître - et battait donc des cils en gardant les yeux fixés vers le buisson où le petit garçon avait disparu. Bon, c'est pas tout ça, mais fallait peut être qu'elle se décroche. Dégainant ses griffes de ses gantelets, elle tendit le bras pour couper net la corde avant de se redresser et faire rouler ses épaules... comme le pensait Archélas au cours de la nuit, Nideyle était vraiment.. étrange? En tout cas, ils avaient intérêt à faire attention, il devait y avoir d'autres pièges dans le coin.

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Re: Un refuge d'une nuit

Messagepar Archélas Ages » 29 Sep 2013, 16:56

« J'ai une couverture en laine d'Euther pour nous protéger du froid. » Confirma Archélas qui faisait le tri entre les petits cailloux et les aiguilles de pin qu'il avait ramassé.

À cette idée, il se fit la réflexion que Ceithli n'apprécierait certainement pas de le savoir sous la même couverture que l'Élite, toute métallique qu'elle puisse être, et qu'elle qu'en fut la raison. À vrai dire, mieux valait qu'elle ne l'apprenne jamais. Il se gratta la tête d'un geste embarrassé, accrochant au passage quelques feuilles d'humus dans ses cheveux. Le reste de la nuit, il le passa à ramasser tout ce qu'il jugeait utile à leur survie et ne se rendit compte de l'heure que lorsque les premiers rayons du soleil filtrèrent à travers les feuillages. Levant le nez, il sursauta presque au chant des oiseaux qui éclata d'un seul coup, comme s'ils s'étaient tous réveillés en même temps. La bonne nouvelle étant qu'il n'eut pas à réveiller Shell.

Le petit déjeuner fut plutôt silencieux. Archélas était fatigué quoi que de bonne humeur. Tout simplement heureux de se remplir l'estomac, il se dépêcha d'engloutir son repas. Il se leva ensuite afin de seller sa jument, remit un peu d'ordre dans ses fontes et suivit docilement l'Élite entre les troncs et les buissons jusqu'à un petit cours d'eau où il était question de remplir leurs outres. Mais au moment où le soldat allait atteindre la rive, il entendit un sifflement suivit d'un craquement... puis d'un souffle juste derrière lui et fit volte-face, se réveillant tout à coup. Nemesis s'était contentée d'un écart prodigieux comme elle seule savait en faire, et s'était éloignée des lieux du crime d'une dizaine de mètres. Sur le qui-vive, Archélas se figea en se retrouvant face à Shell dans une position assez curieuse. Une jambe en l'air, la cheville entravée, à moitié affalée sur son Lissam qui l'observait comme si elle était plus folle que lui... sa situation prêtait davantage à sourire qu'à s'inquiéter, même si Archélas savait que même un petit piège à collet pouvait faire beaucoup de mal. Son regard s'attarda ensuite sur le tout jeune Morphe qui se métamorphosa en vitesse avant de déguerpir.

« Hum... s'il s'agit d'un louveteau son clan ne doit pas être très loin, il faudra rester sur nos gardes. D'autant que mes projectiles ne leur feront rien si nous sommes attaqués par la meute. Mon arc évite volontairement les Morphes. Il marqua un silence pour examiner l'Élite brièvement. Tout va bien ? »

Il eut à peine le temps de s'inquiéter qu'un bruissement dans les arbres le mit aussitôt en alerte. Il leva le nez pour la seconde fois, inquiet, avant d'agrandir les yeux sous le coup d'une soudaine panique. Juste au-dessus de lui, se faufilant entre les branches éparses, Matsya fondait droit sur lui ! Sauf qu'Archélas n'avait pas son gant pour l'avoir prêté à son père ! Aussi se baissa-t-il aussitôt, les bras autour de sa tête en maigre protection. L'oiseau déploya ses ailes au dernier moment afin de ralentir sa chute et - constatant que son fauconnier ne lui tendait pas le bras - plana quelques secondes jusqu'à un tronc tombé en travers du chemin. Le bec entrouvert, elle haletait après son long voyage tandis que le soldat se redressait avec un certain soulagement.

« Eh... »

Il s'approcha prudemment, ressentant une certaine culpabilité d'avoir demandé autant à un oiseau habitué à rester sur son perchoir toute la journée. Finalement, il alla récupérer sa vieille couverture au fond des fontes de sa selle - après que Nemesis l'ait fait cavaler quelques minutes - et l'enroula autour de son bras afin de rappeler l'oiseau. Il avait promis à Ceithli de lui écrire souvent... mais il commençait à avoir des remords vis à vis de Matsya. Il ficela précautionneusement le message qu'il avait griffonné la veille sous le coup de l'énervement après sa discussion avec Shell, puis relâcha l'oiseau qui retourna se poser sur son tronc pour reprendre son souffle. À ce moment là seulement, Archélas se souvint qu'il n'était pas seul, et que Shell devait bien se demander ce qu'il trafiquait.

« C'est ma messagère... j'ai promis à mon épouse de lui donner des nouvelles... Lâcha-t-il à contre cœur, mal à l'aise lorsqu'il s'agissait de parler de sa vie privée. Le... le ruisseau est juste là... »

Ils débouchèrent en effet sur une petite clairière dégagée au milieu de laquelle coulait un cours d'eau joyeux. Une biche suitée détalla à leur approche, et Archélas pu apercevoir quelques paires d'oreilles dépasser des hautes herbes, trahissant la présence de lapins ou de lièvres aux aguets. Les ignorant totalement, il s'agenouilla pour remplir son outre autant que sa patience le lui permis. Les doigts engourdis d'être restés dans l'eau trop longtemps, il tourna juste la tête vers Shell qui devait sans doute en faire autant.

« J'ai de quoi vous nettoyer si vous voulez. C'est une éponge qui élimine la saleté, vous voulez essayer ? Ça fonctionne sans eau et sans savon. »

Il avait remarqué que l'Élite se montrait toujours plus ou moins curieuse vis à vis de la magie de Sayah, et lui montrer ses jouets l'amusait un peu, du coup. À quelques pas, Nemesis se désaltérait paisiblement. Le Lissam - quant à lui - se jeta sans autre signe avant coureur au beau milieu du ruisseau, attiré par le frétillement d'un poisson, faisant sursauter tout le monde et envoyant de l'eau tout autour de lui dans son agitation. C'était Matsya qui allait être jalouse qu'on lui vide son garde manger.

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Re: Un refuge d'une nuit

Messagepar Shell Covald » 30 Sep 2013, 16:03

La situation était plutôt étrange, il fallait le reconnaître. Pendant un moment, Shell s'était retrouvée le pied en l'air, mais avait rapidement pu parer la situation avant de se retrouver nez à nez avec un louveteau. Archélas suggéra alors à juste titre que la meute ne devait pas être très loin, mais dans la mesure où aucun des deux ne s'était montré menaçant à l'égard du petit, il fallait espérer que le reste de la petite famille se montrerait conciliante.

Ils se dirigèrent donc vers un ruisseau pour remplir leurs gourdes, la jeune femme disposait de l'équipement nécessaire tout de même pour la nuit dans le désert, bien qu'elle ne comptait pas partager la couverture du soldat - bien qu'il parait que la chaleur corporelle était la plus efficace pour lutter contre le froid, elle jugeait ne pas être assez frileuse pour en arriver là. Contrairement à Archélas, elle était suffisamment patiente pour garder la main dans l'eau assez longtemps - bon, c'était forcément plus facile avec une main d'acier qui ne ressentait pas la morsure du froid - jusqu'à ce qu'elle se redresse d'un geste vif et adopte une posture défensive en levant les yeux au ciel. Un oiseau de proie leur fonçait dessus, mais il se dirigeait tout droit vers le soldat qui l'esquiva avant de le regarder se poser plus loin sur un arbre.

La jeune femme ne bougeait pas d'un cil, observant d'un œil prudent l'oiseau qui paraissait épuisé. Archélas s'excusa alors avant d'expliquer la situation, et la jeune femme se détendit à peine

«Votre messagère? Vous comptez lui dicter votre message pour qu'elle le répète à votre épouse?» - évidemment, dans sa tête, un messager était plutôt comme un téléphone, mais à sa connaissance, les oiseaux ne parlaient pas. Rapidement, elle comprit son erreur et ils purent recommencer à s'occuper de leurs outres.

Avait-il remarqué que la jeune femme cherchait un peu d'hygiène à sa manière de passer de l'eau sur son visage et son cou? Peut être, car rapidement, il lui proposa une drôle d'éponge censée la laver sans utiliser d'eau ou de savon. Elle hocha de la tête, affichant comme souvent cet air intrigué avant de se saisir de la mousse et commencer à la passer simplement sur sa main humide. Rapidement, les quelques traces de boue et d'herbe disparurent, et elle ne put contenir un léger hoquet de surprise


«Vraiment impressionnant. Ce Sayah pourrait ruiner les entreprises de produits de bain si cela s'apprenait dans l'état Atlante» - plus besoin d'acheter de savon ou de shampoing, et pour quelqu'un comme Shell qui aimait à perdre le moins de temps possible, elle risquait fort de faire très rapidement cet investissement. Elle passa d'un geste vif et rapide l'éponge dans ses cheveux qu'elle avait détaché avant de déboutonner sa chemise en tournant le dos à Archélas pour la passer rapidement sur son torse et sous ses aisselles. Jugeant que ce serait suffisant pour l'instant, elle se rhabilla avant de sortir de l'eau.

C'est alors que le lissam se jeta à l'eau pour pêcher quelques poissons, et la jeune femme soupira légèrement avant de le rejoindre, attrapant sa bride afin de le calmer un peu et le tirer hors du ruisseau. Elle avait désormais le bas des jambes trempées, mais vu la route qu'il leur restait encore à faire, cela aurait largement le temps de sécher.


«Votre oiseau a l'air fatigué. Je propose que vous le gardiez avec vous quelques heures, vous pourrez envoyer votre message à votre épouse dans la soirée.» c'était un conseil qu'elle lui donnait si il ne voulait pas tuer son oiseau à la tâche.

Ils se remirent donc en route, sortant rapidement de la forêt et regagnant les plaines pour continuer vers l'Ouest. Fort heureusement, il semblait qu'ils n'allaient pas avoir d'autres malheureuses rencontres avant la nuit où ils purent se reposer à tour de rôle comme la fois précédente. Il leur fallut alors presqu'une journée supplémentaire pour arriver aux portes du désert, mettant pied à terre devant les étendues de sable devant eux alors que la nuit commençait à tomber, la jeune femme se tourna donc vers le soldat pour qu'ils fassent un petit compte rendu de la situation


«Bon. Nous avons le choix entre nous aventurer dans le désert tant qu'il fait encore frais et essayer d'avancer le plus longtemps possible, et ce malgré le froid qui risque de nous paralyser un peu.» à voir ce qui serait le plus intelligent.


Je ne sais pas si tu veux répondre ici, ou ouvrir directement dans le désert ;)

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Re: Un refuge d'une nuit

Messagepar Archélas Ages » 03 Oct 2013, 02:46

S'il avait tout d'abord éprouvé une certaine fierté de voir l'Élite s'étonner de sa mousse épistorale, Archélas se détourna précipitamment lorsqu'il constata que la jeune femme avait l'intention de se déshabiller juste sous son nez ! Par Alrik, que Ceithli n'apprenne jamais cela sans quoi il perdrait la vie avant même d'avoir eu le temps de fournir la moindre explication ! Furieux contre le manque de pudeur de la jeune femme - un comble pour un homme tel que lui qui n'en avait aucune et que la vue d'une femme à moitié dévêtue ne dérangeait pas habituellement - il jugea préférable de continuer à remplir son outre malgré ses phalanges douloureuses à cause de l'eau glaciale.

Bientôt, Shell eut terminé sa petite toilette et sortit du lit de la rivière. Prudent, Archélas vérifia d'un rapide coup d'œil qu'elle était bien reboutonnée jusqu'au col. Tandis qu'elle s'occupait de son Lissam, il était remonté un peu en amont de la rivière, son arc sur l'épaule. Il venait de tirer un long morceau de filin de son poignet de force et s'appliquait à le nouer au bout de l'une de ses flèches, juste avant l'empennage fait de plumes de Hiéras. Puis il se posta sur la rive et engagea son projectile, l'air concentré. L'avantage de Nideyle était sa jeunesse. Les hommes y vivaient encore en quantité raisonnable. Surtout, ils n'avaient pas commencé à polluer les rivières ou piller les ressources de manière excessive. Aussi les poissons comme n'importe quel autre gibier abondaient-ils, frétillants et peu farouches. C'est là-dessus que comptait le soldat, l'arc tendu en direction du lit de la rivière.

Après quelques minutes immobile à se concentrer, il tira son trait qui pénétra en un « floc » à peine audible dans l'eau froide. Le filin suivit la flèche en sifflant, et on pu le voir se déplacer brusquement, comme une ligne de pêche auquel un poisson aurait mordu. En réalité, sa flèche venait de transpercer une belle truite qui se débattit furieusement. Archélas remonta son filin aussitôt, fier de sa prise d'une quarantaine de centimètres de long. Sans prendre la peine de s'expliquer, il alla ensuite fouiller les fontes de sa selle afin d'en sortir sa vieille couverture élimée qui faisait partie de son paquetage de soldat, et l'enroula autour de son bras. Puis il siffla Matsya qui mit quelques secondes à trouver le courage de prendre son envol. Une fois perchée sur son poing pourtant, elle ne se fit pas prier pour dévorer le poisson qu'Archélas venait de pêcher pour elle.

Lorsqu'ils se remirent enfin en route, cavaliers et montures était rassasiés et hydratés. Ils marchèrent encore longtemps dans cette forêt finalement bien plus grande que ce à quoi s'était attendu le soldat. Dans l'obscurité, il n'avait vu qu'une grande tâche sombre sans vraiment en discerner les limites. Il s'arrêta une ou deux fois pour cueillir quelques baies sucrées et délester un ou deux nids de quelques œufs, prenant soin d'en laisser toujours au moins un. Ainsi auraient-ils de quoi accompagner le reste de leur sanglier séché. Perchée sur son bras que le soldat peinait à tenir en hauteur, l'oiseau somnolait, sa tête dodelinant doucement au rythme des foulées de Nemesis.

Dès qu'ils sortirent de sous le couvert des arbres, Archélas lança sa jument au trot et ils avancèrent ainsi deux bonnes heures avant de repasser au pas, essoufflés. Nemesis soufflait bruyamment, comme satisfaite de ce trotting prolongé. Tout autour, le paysage commençait à se modifier. L'herbe se faisait moins verte et moins grasse, laissant place à des touffes de végétation échevelées et jaunies. Les bosquets se faisaient plus rares aussi, et moins garnis. Au point qu'il était même possible d'y voir au travers. Les animaux se montraient moins, si ce n'étaient des oiseaux inquiétants. Des corbeaux la plupart du temps, noirs et tristes.

Image
Source = Urnagal flats by Tsabo6


Archélas n'avait pas dit grand chose de tout le trajet. Il avait pourtant bien commencé en posant des questions sur la façon dont fonctionnait le boîtier magique de l'Élite. Mais faute de comprendre ses explications trop techniques - pour lui en tous les cas - il avait renoncé. Il avait alors un peu parlé de Sayah et de ses marchandises, de son père qui n'était pas très content de la concurrence déloyale de la laine d'euther ou de la toile d'axo et de chat. Et puis la fatigue aidant, il avait fini par se taire. Leur allure soutenue lui avait demandé du souffle, et porter Matsya à bout de bras ne l'avait pas vraiment aidé à en trouver. À tel point que lorsqu'ils firent halte, il posa son oiseau sur sa selle avec un grand soulagement et secoua son bras tout engourdi pendant un long moment. Un vent piquant balayait la plaine, soulevant la poussière qui s'étalait en grandes tâches entre les mottes d'herbes clairsemées.

« Je crois qu'il faudra se passer de feu cette nuit... Avec ce vent et toute cette végétation aussi sèche que la paille, nous mettrions le feu aux plaines en un rien de temps. »

Il jeta un œil à ses œufs d'un air un peu déçu. Ce ne serait pas ce soir qu'il les ferait cuire. Heureusement, il leur restait suffisamment de viande séchée pour tenir encore jusqu'au lendemain. D'ici là, il leur faudrait se trouver une nouvelle source de nourriture. Archélas avait beau être enthousiaste et un peu naïf quant à ce qui l'attendait dans le désert, il avait bien fini par remarquer que le gibier se faisait de plus en plus rare à mesure qu'ils se rapprochaient des zones désertiques. Pas question de faire la fine bouche ou de réfléchir trop longtemps la prochaine fois qu'ils croiseraient quoi que ce soit susceptible de se manger. Coriace ou non. Le soldat avait de toute façon son précieux canif capable de venir à bout de n'importe quel cuir... en espérant ne pas tomber sur une teigne ou un kordatt tout de même.

« Je me demandais... Vous m'avez parlé de certains hommes de votre armée capables de se déplacer à dos de Hiéras, ou sur des machines volantes. Pourquoi est-ce qu'ils ne vont pas chercher ces objets à votre place ? Ce ne serait pas plus rapide ? »

Maintenant qu'il y pensait, ce simulacre de mission lui faisait penser à toutes celles que lui donnaient ses supérieurs ces temps derniers. N'importe quoi tant que cela le séparait de son épouse. Était-il possible que les supérieurs de Shell agissent de la même manière ?

« Et pourquoi les propriétaires de ces boîtiers ne vous prêtent-ils pas main forte ? »

Après tout, ce serait la moindre des choses, non ? Nemesis s'ébroua vivement, secouant Matsya perchée sur la selle au point que l'oiseau s'envola silencieusement. Archélas la vit être malmenée par le vent quelques instants avant de prendre de l'altitude. Le ventre plein et reposée, elle retournait à Ephtéria.


Je te laisse ouvrir dans le désert pour tes Défis Fous.


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La suite : Étendues de sable à perte de vue

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