Barbares, nous voici !

Les plaines recouvrent la grande majorité du territoire Nideylien. Fertiles et verdoyantes ou au contraire arides et hostiles, elles s'étendent sans trouver d'autre barrage que les montagnes ou le désert. Par ici, si vous aimez crapahuter dans l'herbe !

Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Archélas Ages » 24 Juin 2011, 22:40

Archélas sourit en voyant le guépard se frotter le museau. Traduction : oui, elle mangerait le lapin en l'état. Deux avantages immédiats se présentaient alors : le premier était que cela arrangeait le soldat puisqu'il n'avait pas à rallumer un feu pour cuire la viande. Le second, et pas le moindre, était que Ceithli n'en resterait que plus longtemps sous sa forme féline et qu'ainsi elle irait mieux plus vite. Alors, après avoir répondu timidement à ses demandes d'affection – il avait toujours un peu de mal à la papouiller comme un gros chat – il se dirigea vers le sac et en sortit les restes de volaille froide qu'il mangea avec appétit. Pour dire la vérité, il mourait de faim ! Les nuits semblaient beaucoup plus longues lorsqu'on les passait éveillées, et pour cause : huit heures sans rien avaler, c'était deux fois plus qu'en journée où ils s'arrêtaient toutes les quatre heures en moyenne. Ceithli guépard s'était installée un peu plus loin et Archélas eut un sourire amusé en pensant que sous cette forme, elle manifestait sans-doute son refus de lui céder le moindre morceau de sa proie... d'où son réflexe de s'éloigner pour mettre le capitaine à l'écart de son repas. Ensuite, s'il fut choqué de la voir manger la viande crue et se délecter du sang sur ses babines ? Non. C'était sa nature. C'était la nature. Il grimacerait sûrement s'il la voyait manger les abats de son lapin sous forme humaine, mais en tant que fauve cela ne lui posait aucun problème. Il n'était pas certain d'agir correctement à ce sujet mais il ne la considérait comme humaine que lorsqu'elle l'était, et se méfiait du guépard après transformation. Certes elle était les deux, certes elle conservait sa conscience, et oui, il tenait autant à l'une qu'à l'autre. Pas de la même manière toutefois, et il savait que comme avec le chien le plus fidèle, il n'était pas à l'abri d'un instinct qu'il n'aurait pas compris. Alors en cela, il se contentait de respecter sa part animale sans se jeter sur elle comme s'il s'agissait d'une peluche. Par respect pour sa part féline.

Les os de la bernache finirent en petit tas qu'il laissa là pour Ceithli, au cas où le lapin ne lui suffise pas, puis il s'étira mollement. Il voulu alors faire part de ce qu'il avait cru voir la veille à la jeune femme, mais au moment où il ouvrit la bouche, il assista à un drôle de manège. Le guépard était sur le dos et l'observait à l'envers, ce qui lui arracha un sourire. La suite le fit carrément éclater de rire. Ce n'était pas tous les jours que l'on voyait un tel fauve se comporter comme un chaton poursuivant sa queue, et savoir que celle qu'il aimait se trouvait quelque part à l'intérieur ne rendait son comportement que deux fois plus drôle. C'était ce qui s'appelait avoir une araignée au plafond ! Il ne pu s'empêcher de tressaillir toutefois lorsqu'elle s'aplatit pour le fixer de ses prunelles imprécises, comme s'il s'attendait à ce qu'elle lui saute à la gorge en guise de dessert. Heureusement, elle n'en fit rien, et vint simplement s'affaler à ses côtés en haletant presque. Archélas se risqua à caresser son pelage tacheté, remarquant sur son flanc la présence d'une tâche en forme de chat assoupi. Il haussa un sourcil, étonné que le tatouage puisse se voir malgré la fourrure, et la suivit des yeux en la voyant se diriger vers le ruisseau. Sur le moment, il failli lui crier de faire attention de ne pas se noyer avant de se raviser. Depuis Drakmonniss, il n'arrivait plus à voir les étendues d'eau autrement que comme des pièges sournois prêts à tout engloutir...

Il soupira, battant des cils brièvement en devinant le corps de sa protégée se mettre à l'eau. Sa chevelure dans son dos lui masquait en réalité le plus intéressant. Et comme elle semblait décidée à lui parler, il s'approcha pour ne pas avoir à élever la voix... et aussi parce qu'il désirait la voir de plus près...

« Oui... répondit-il avec un sourire que l'hilarité de voir Ceithli s'amuser avait élargit. Ça avait l'air de te plaire. »

Il se mit accroupit, les bras autour de ses jambes et le menton appuyé sur ses genoux. Lorsqu'elle était jeune, Nemesis avait recourt à ce genre de comportement complètement dingue pour évacuer son surplus d'énergie, car les animaux savaient d'instinct comment se débarrasser du stress. L'espèce humaine ne savait pas s'amuser. Peut-être devrait-il en prendre de la graine ? Il se voyait mal se lever et se mettre à courir partout pourtant. Sauf si... Se dépliant légèrement, il plongea sa main dans sa poche et en ressortit la fiole qu'il agita devant lui.

« Si je n'en prend qu'une toute petite gorgée ? »

Peut-être devrait-il avant lui parler de ce qu'il avait vu cette nuit ? Peut-être devrait-il attendre qu'elle soit sortie de l'eau ? Oui, peut-être. Mais parce qu'il n'agissait souvent que sous l'impulsion du moment, il se sentit envahi d'une sorte de courage bizarre et porta le flacon à ses lèvres, n'en laissant couler que quelques gouttes sur sa langue avant d'avaler. Le résultat ne se fit pas attendre. Il eut à peine le temps de reboucher la fiole qu'il était prit d'une violente quinte de toux, et s'il avait su qu'elle effet cela pouvait faire de régurgiter un soda par le nez, il aurait comparé la douleur qu'il ressentit à cela. S'il eut les larmes aux yeux ? Son visage en était inondé alors que sa gorge était en feu. Il ne se serait pas senti plus mal s'il avait eu à avaler une dizaine de piments d'Amroth d'un seul coup ! Encore un effet secondaire dont Sayah avait oublié de faire mention ! Serait-il possible, un jour, de se procurer l'un de ses précieux objets sans avoir à subir ses élans de sadisme ? Archélas se recroquevilla sur lui-même, victime de douleurs insupportables. À tel point que durant quelques secondes, il souhaita mourir pour ne plus avoir à ressentir cela. Évidemment, non seulement la transformation lui était imposée, mais en plus elle modifiait considérablement son métabolisme de part la taille réduite de l'animal sélectionné. Et alors qu'il resserrait ses bras autour de lui afin de faire taire ces souffrances atroces, le soldat ne se rendit pas compte des changements qui s'opéraient en lui.

Ses cheveux devinrent plus courts jusqu'à disparaître totalement au profit d'un pelage chocolat luisant. De sa colonne vertébrale à son bassin en passant par ses côtes et ses épaules, l'intégralité de ses os semblèrent se disloquer jusqu'à devenir moins imposants que ceux d'un nourrisson. Quant à ses grognements de douleur qu'il tentait de maîtriser, ils se muèrent en des cris stridents, jusqu'à ce que la douleur cesse enfin. Silence.

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Rouvrant prudemment les yeux, le jeune homme s'étonna de se retrouver dans le noir. Faisait-il déjà nuit ? En tournant la tête, il sentit le contact de sa pèlerine et du se débattre un moment pour s'en défaire, en vain. Le tissu lui semblait anormalement lourd, et lui anormalement gauche. En fait, il se mit à paniquer en constatant qu'il ne parvenait à se déplacer qu'à quatre pattes et qu'aucun autre son mis à part des couinements ne sortaient de sa gorge. Se faufilant hors de son vêtement, il sursauta en apercevant une motte d'herbe plus haute que lui ! Son regard se reporta sur ses mains... pour y découvrir deux pattes couvertes de poils sombres et armées de griffes intéressantes. Ça avait fonctionné ! Il n'avait strictement aucune idée de quelle apparence il avait pris, mais il était sûr d'une chose : ça avait fonctionné ! Il regarda alors Ceithli en lui offrant un sourire qui dévoila sa dentition menaçante, mais encore une fois il en fut quitte pour une mauvaise surprise : la jeune femme avait à présent la taille d'un titan ! Il en tomba assis de stupeur... pris d'un certain vertige de devoir lever la tête si haut pour l'observer. Ses yeux – toujours aussi bleus – se firent un peu tristes, mais cette petite nostalgie ne dura pas longtemps.

Et puis sans véritablement comprendre pourquoi, il se sentit l'envie d'aller vadrouiller un peu. Et ainsi Archélas en version hermine se mit à bondir de droite et de gauche, découvrant le monde différemment. Il s'amusa à se cacher sous le tas de vêtements de Ceithli avant de filer comme une flèche vers le ruisseau comme s'il était tout à coup attiré par l'eau. Son petit nez minuscule remuait à mesure qu'il crapahutait sur la rive, agile et rapide comme il ne le serait jamais en tant qu'humain. Il s'arrêta pour observer Ceithli. Il lui semblait avoir un peu de mal à rassembler ses idées sous cette forme, comme si une quantité incroyable de distractions venaient le titiller sans arrêt sans qu'il puisse fixer sur une pensée précise. Lui qui pensait qu'il serait spectateur dans un corps étranger, qu'il comprendrait... en fait il se contentait de vivre différemment sans se soucier de comment ni pourquoi, sans plus la moindre notion de responsabilité ou de culpabilité, s'inquiétant seulement d'une odeur qui passait à portée de son nez minuscule.

Il sentait son épaule et son dos tirer un peu, mais il était tellement occupé à poursuivre les bruits de pas des insectes qu'il s'en moquait totalement. Il attrapa deux grenouilles par jeu, dévorant la première et offrant la seconde à Ceithli en guise de cadeau. Puis il se lança sur la piste d'un lapin avant de croiser l'odeur alarmante d'un fauve. Il lui fallu une minute entière pour réaliser qu'il devait s'agir de l'empreinte olfactive de sa féline. Il retourna au campement aussi, qui lui parut drôlement loin sous cette forme. Il fit le tour de la tente en trottinant à vive allure, se retournant parfois pour garder un œil sur sa compagne, et son inspection minutieuse dura une bonne heure jusqu'à ce que son organisme lui fasse savoir qu'il était épuisé.

Alors, sans la moindre notion d'embarras, il alla se rouler en boule sur les genoux de Ceithli et s'endormit presque aussitôt...

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Ceithli » 24 Juin 2011, 23:30

Lorsqu'il avait porté la fiole à ses lèvres, la féline avait tendu le bras pour l'en empêcher

«Attends!»

Mais trop tard, il n'en avait pris que quelques gouttes, mais elle écarquilla les yeux de peur... qu'est-ce qui allait se passer maintenant? Elle grimaça en le voyant se tordre de douleur... évidemment! Elle, son corps était habitué aux transformations depuis sa naissance, ses gênes, toute sa morphologie était conçue pour cette transformation, ce qui n'était pas son cas et ce devait être horriblement douloureux! Elle grimaçait encore lorsqu'elle le vit rétrécir, elle sortit rapidement de l'eau mais n'osa pas s'approcher du tas de vêtements jusqu'à ce qu'elle le voit sortir... et un large sourire s'afficha sur son visage

«Oh!»

Il était tellement mignon! Et sa fourrure paraissait si soyeuse... bon ben au moins c'était dit, il n'irait pas au village sous cette apparence! Il semblait encore plus doux et précieux qu'elle sous sa forme de guépard! Elle allait se faire étriper juste pour qu'on puisse le lui prendre afin de vendre sa peau! Elle le regarda profiter de sa nouvelle liberté, jouissant surtout de la liberté de l'esprit. Elle récupéra la grenouille avec amusement et récupéra ses vêtements qu'il avait lavés la veille, ils étaient secs maintenant. Elle le regarda courir partout, gardant un œil sur lui autant qu'il veillait sur elle et l'observa se figer sur une de ses anciennes traces. Le soulagement et le calme dont il faisait preuve en sentant l'odeur d'un prédateur laissait clairement comprendre que sa conscience était bien là quelque part.

Elle se mit à genoux pour le regarder faire le tour de la tente avec joie, admirant les petits bonds qu'il faisait... il valait quand même mieux qu'il se soit transformé alors qu'elle était humaine, il n'était pas dit qu'à le voir ainsi, même en sachant que c'était lui, elle n'ait pas eu envie d'un petit dessert après le lapin. Surtout qu'il était vraiment à croquer sous cette forme! Et finalement, il revint vers elle et se pelotonna sur ses genoux. Avec douceur, elle se mit à caresser sa fourrure au niveau de ses flancs, penchant la tête d'un air amusé


«Ça y'est? On est fatigué?»

Elle voulait savoir s'il pouvait la comprendre, après tout, il n'était pas un vrai morphe, il n'y avait qu'à voir ses yeux toujours aussi bleus... elle gratta un peu au niveau de ses oreilles, le laissant se reposer le plus longtemps possible sous cette forme, elle passait un peu sa main au niveau de son dos, et il lui sembla qu'il avait déjà un peu moins mal. Ses muscles ayant rétréci, ils allaient pouvoir se remettre beaucoup plus vite, surement encore plus que pour elle sous sa forme guépard. Elle se demandait ce qu'il se passerait lorsqu'il redeviendrait humain à être ainsi sur ses genoux, est-ce qu'elle allait avoir un guerrier nu totalement contre elle? Si elle ne savait pas si elle aurait pu s'empêcher de sauter sur l'hermine si elle avait été féline, elle n'était pas sure non plus de pouvoir s'empêcher de sauter sur l'humaine sous son apparence actuelle. Son cœur se mit à battre un peu plus fort dans sa poitrine alors que le rouge lui montait aux joues. Était-ce vraiment le moment de penser à de telles choses?

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Archélas Ages » 25 Juin 2011, 00:33

Au contact des doigts de la jeune femme dans sa fourrure, Archélas roula sur le dos et présenta son abdomen comme un chaton qui s'étire. Ses yeux bleus se plantèrent sur le visage de Ceithli qu'il observait avec un sérieux assez comique, avant d'attraper au vol l'index de la jeune femme entre ses petites pattes. Il y frotta son museau et lécha la peau salée comme s'il tétait avant de s'étirer à nouveau, les pattes arrières jointes par-dessus son ventre et les pattes avant repliées sur ses yeux comme pour se protéger de la lumière. Glissant doucement sur le côté, il se retrouva de nouveau en boule et s'endormit cette fois pour de bon. Preuve en fut qu'au bout de quelques minutes il se mit à agiter oreilles, moustaches et pattes en réflexe à un rêve dont il ne se souviendrait même pas dans quelques heures. Il se réveilla deux ou trois fois, n'ouvrant qu'un œil à peine intéressé lorsqu'il sentait Ceithli remuer sans s'inquiéter davantage que cela. Trois heure entières passèrent ainsi, jusqu'à ce qu'il bondisse tout à coup des genoux de la jeune femme en la griffant au passage. Il fila tout droit vers la tente en couinant avant de faire demi-tour, comme s'il était ivre. Ses yeux larmoyants se levèrent sur Ceithli. Mauvais rêve ? Non. Fin du compte à rebours avant de retrouver sa forme d'origine, plus sûrement.

Il poussa un cri strident en bondissant sur ses pattes comme s'il avait été mordu avant de se laisser tomber dans l'herbe, son corps minuscule secoué de spasmes et son tout petit cœur battant furieusement. Et il se débattit ainsi de longues minutes jusqu'à ce qu'il commence à devenir difforme, ses os les premiers retrouvant leur taille d'origine en tirant sur la peau, sur les muscles, et sur les tendons qui peinaient à suivre la métamorphose inverse. S'il avait été dissimulé par sa pèlerine la première fois, il était à présent parfaitement visible et devait donner un spectacle particulièrement horrible à sa compagne dans la mesure où les deux corps qui s'échangeaient n'avaient en rien la même corpulence. Bientôt, ses cris stridents sombrèrent dans des tons plus graves et sa fourrure laissa place à une peau lisse quoi que presque aussi brune... et poilue, à la manière des hommes. Les fils tirèrent son épaule, les muscles de son dos se raidirent, et de nouveau, ce fut le silence. Complètement replié sur lui-même dans une position fœtale, le visage enfoui entre ses bras, Archélas haletait de douleur. La fraîcheur de l'herbe lui faisait du bien malgré tout, mais il avait atrocement mal, et partout à la fois. Pendant une minute, il ne prononça pas le moindre mot et ne bougea pas d'un millimètre, puis il se décida à entrouvrir les lèvres.

« Sayah... Je vais le tuer... »

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Ceithli » 25 Juin 2011, 20:41

Une hermine qui dort autant... en soit, cela aurait pu inquiéter la jeune femme qui se serait alors demandé s'il n'y avait pas quelque chose qui clochait, mais le corps d'Archélas était fatigué, blessé, et l'instinct animal prévoyait toujours de se réfugier à l'abri pour se reposer et reprendre des forces. Est-ce que le soldat serait conscient d'avoir choisi ses genoux comme lieux de repos? La féline leva alors les yeux pour scruter l'horizon, ses doigts glissant encore délicatement dans la fourrure de son compagnon pour ne pas le réveiller, s'amusant parfois en baissant les yeux de le voir rêver.

Elle était en train de penser à tout ça, à ses propres doutes alors qu'Archélas venait à peine d'en faire voler quelques uns en éclat. Il ne pouvait pas s'en rendre compte, mais la façon dont on se comporte sous une forme animale en dit particulièrement long sur ce que l'on ressent au fond de soi. C'est probablement la raison pour laquelle elle est aussi proche de lui lorsqu'elle est guépard, même s'il a plus de mal - normal aussi, un guépard n'est pas un chat. Elle baissa les yeux pour l'admirer encore, totalement pelotonné contre elle ainsi, dormant si paisiblement parce qu'il se savait en sécurité ainsi. Elle caressa encore cette douce fourrure et souriait, soulagée. Jhérer pouvait désormais dire ce qu'il voulait, elle avait, ici, la preuve de l'amour d'Archélas. Le temps passa, et finalement elle se coucha aussi, se mettant sur le côté et gardant l'hermine contre son ventre, dans le creux qu'elle formait de son corps à être un peu recroquevillée. Jusqu'à ce qu'il se réveille en sursaut et qu'elle sente les griffes se planter dans ses bras avant qu'il ne se mette à courir partout.

Elle le regarda alors d'un air intrigué d'abord jusqu'à ce qu'elle voit ses yeux larmoyants et qu'elle comprenne... la transformation se faisait en sens inverse et elle grimaça


«Calme toi! Tu vas te blesser! C'est beaucoup plus douloureux dans ce sens!»

Elle ne s'approcha pas, son visage trahissant la peine et la douleur de le voir ainsi, et ce fut seulement lorsqu'elle vit l'homme réapparaitre devant elle qu'elle s'approcha, le contournant pour se mettre derrière lui et poser sa main sur son épaule en sueur. Elle regarda son dos, les fils s'étaient détachés, mais ils n'avaient plus rien à tenir, comme elle l'avait supposé, 3h sous la forme d'une hermine avaient suffi à terminer la cicatrisation. C'était encore un peu rouge et gonflé, mais maintenant, elle voyait bien que le tatouage n'avait pas été touché. Il était trempé de sueur et elle se pencha pour l'embrasser dans le cou, glisser son bras sous l'aisselle pour chercher à saisir ses mains et se blottir contre lui

«C'était évident que ce serait douloureux... tu ne m'as pas laissé le temps de te prévenir. Chez les morphes, c'est aussi particulièrement douloureux chez ceux qui ne se transforment pratiquement jamais... il faut que le corps garde quand même cette habitude, quelle que soit la forme dominante...»

Sa voix n'était qu'un murmure, son autre main se posa sur son front pour essuyer un peu la transpiration et ramener ses cheveux en arrière pour ne pas qu'ils recouvrent trop son visage. Oui il pouvait vouloir tuer Sayah, mais elle n'était pas sure que ce soit vraiment la volonté de l'orphe... il était probable que ce soit la nature même du corps humain à supporter difficilement ce genre de transformation contre nature... Elle resta un moment blottie ainsi contre lui avant de reculer un peu et d'aller attraper la couverture et la lui mettre que le corps pour qu'il puisse se lever et s'habiller lorsqu'il serait prêt.

Elle se plaça cette fois-ci face à lui et chercha ses yeux


«Est-ce que tu te souviens de tout ce qui t'est arrivé quand tu étais.. sous ta forme animale?» elle préférait savoir s'il s'était rendu compte qu'il était une hermine avant de le lui dire. Elle ne voulait pas qu'il y aille trop fort non plus, c'était une expérience qui pouvait être assez traumatisante, et en soit, elle voulait s'assurer qu'il pouvait supporter tout ça...

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Archélas Ages » 26 Juin 2011, 13:47

Pendant de longues secondes encore, Archélas n'écouta que le martèlement de son cœur contre ses tempes, n'osant pas bouger d'un millimètre après la souffrance qu'il venait de subir. Après avoir parlé, il suivit mentalement Ceithli se rapprocher en se fiant au bruit de ses pas dans l'herbe. Il devait avoir l'air un peu ridicule dans cette position mais pour le moment il s'en fichait un peu, il essayait simplement de retrouver son souffle. La salive, dans sa bouche, avait un léger goût amer. Le corps couvert de sueur offert au vent, il commençait à avoir froid et frissonna, jusqu'à ce qu'il reconnaisse la caresse du tissu rêche de la couverture sur sa peau. C'est alors seulement qu'il se décida à rouvrir les yeux. La jeune femme s'était placée face à lui pour l'interroger, et ce simple contact visuel le rassura. Battant des cils à plusieurs reprises comme s'il sortait d'un rêve pénible qui l'avait laissé ahuri, il s'accorda le temps de prendre une profonde inspiration, guettant les douleurs susceptibles de se réveiller... mais elles furent moins violentes que ce à quoi il s'était attendu. Alors il roula doucement sur le dos et chercha à remettre ses souvenirs dans le bon sens...

« Je me souviens avoir mangé une grenouille... » dit-il après un silence.

Était-ce avant ou après qu'il en ait offert une à Ceithli ? Il passa ses mains sur son visage. Il se sentait épuisé malgré sa sieste, mais il réalisait également que la tension et le stress s'étaient dissipés depuis son réveil. Aussi était-il parfaitement calme. Les yeux perdus dans le plafond de nuage qui menaçait de céder, il tourna la tête afin de regarder la jeune femme.

« C'était bizarre... Je savais ce que je faisais mais je ne sais pas pourquoi je le faisais. Pourtant sur le moment ça avait l'air évident... Je pensais que je garderais toute ma conscience, et que je pourrais faire un peu ce que je veux mais en fait, j'avoue que j'avais du mal à me concentrer. Je crois... je crois que je comprends ce que tu voulais dire quand tu disais que si je ne restais pas calme, je risquais de me laisser emporter par l'instinct animal. »

Sa main se faufila sous la couverture jusqu'à se saisir des doigts de Ceithli et les serrer doucement, un sourire amusé aux lèvres.

« Et je crois que je comprends la différence entre ce qu'on ressent en tant qu'être humain ou en tant qu'animal. J'aimais bien tes grattouilles. »

Il s'interrompit pour se redresser, s'étonnant de la douleur diffuse dans ses reins là où elle avait été lancinante quelques heures plus tôt.

« Au fait, j'étais quoi ? Une belette ? »

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Ceithli » 26 Juin 2011, 15:18

Écoutant attentivement ce qu'il avait ressenti, la féline dut se retenir de ne pas rire

«Les émotions sont ressenties différemment sous forme animale qu'humaine... je suis contente que tu comprennes maintenant» son ton était particulièrement doux, et elle serra un peu plus sa main dans la sienne. Mine de rien, elle était vraiment heureuse de savoir qu'il pouvait comprendre cela alors qu'il n'était qu'un humain. Ce n'était pas donné à tout le monde. Elle s'allongea à côté de lui, se glissant même sous la couverture à côté de lui. Elle se fichait bien de si quelqu'un pouvait venir, d'un autre côté, ils n'avaient encore croisé personne, alors il n'y avait pas de raison pour que ça change d'un seul coup, et comme par hasard à un tel moment - elle ne pouvait pas savoir qu'Archélas avait croisé deux personnes au cours de la nuit.

Elle resta seulement blottie contre lui, il transpirait encore, mais cela ne la dérangeait pas


«Tu as mangé une grenouille oui, puis tu m'en as donné une en cadeau...» cette fois par contre, elle ne put se retenir de pouffer de rire. Elle déposa un baiser sur son épaule salée, seule partie de son corps qui lui était accessible pour le moment, sauf s'il décidait de passer son bras autour de ses épaules «C'était... non rien» un peu comme le fait qu'il se soit endormi sur ses genoux, elle ne savait pas si elle pouvait lui dire que chez les animaux, un tel partage pouvait dire beaucoup, surtout pour lui qui s'était bien plus laissé déborder par son instinct que par ses sentiments humains. Elle posa son front sur l'épaule humide cette fois, fermant les yeux pour lui laisser le temps de se remettre.

Il lui demanda alors en quoi il s'était transformé, et elle sourit tout en gardant les yeux fermés


«Je dirais une hermine. Enfin, je crois.. il y a une différence? En tout cas, tu étais vraiment beau. Et je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'aller dans ce village sous cette apparence, ta fourrure était encore plus soyeuse que la mienne, tu finirais bien vite en écharpe!»

Elle pouffa un peu de rire avant de se blottir un peu plus contre lui. Ils avaient mangé, il allait devoir boire un peu, aussi se redressa t'elle et l'enjamba pour se retrouver à cheval au-dessus de lui, soulevant un sourcil un peu aguicheur avant de passer de l'autre côté pour aller chercher l'outre des danaïdes, le laissant bien camouflé sous la couverture. Elle la lui tendit alors, se mettant à genoux à côté de lui pour l'aider à se redresser un peu si besoin

«Tu dois boire un peu. Et te reposer. Comment vont tes blessures? Tes reins? Normalement déjà, tu devrais un peu moins les ressentir...»

Après, c'était le cas pour les morphes, il n'était pas dit que cette fiole apporte tous les effets de la métamorphose, aussi peut être était-il encore mal en point. Elle resta à côté de lui à attendre qu'il boive un peu. Elle passa une main pour retirer une mèche de cheveux trempée de sueur et se pencha en avant pour l'embrasser. Ce n'était pas évident pour elle, d'un coup, de contenir le fait qu'elle le savait entièrement nu sous cette couverture, surtout avec le geste qu'elle avait fait juste avant. Mais elle devait bien songer à lui, et ne pas être égoïste...

Un soupire quitta ses lèvres au moment où elle terminait son baiser, pourquoi devait-il lui faire un tel effet?

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Archélas Ages » 27 Juin 2011, 00:57

Archélas reporta son regard vers le ciel, s'allongeant complètement sur le dos dans une position tout à fait détendue. Il écoutait les paroles de Ceithli distraitement, ses propos charriant de nouveaux souvenirs de ce qu'il avait ressentit. Ce n'était pas facile de tout se remémorer, car la plupart de ce qu'il avait vécu n'avait été que... de l'instinct. Et l'instinct n'étant pas réfléchi, il devait faire un effort conscient pour rappeler à lui les détails de ces quelques heures passées dans la peau d'un animal. Il battit des cils un instant, réalisant tout à coup la situation. Avait-il réellement échangé son corps et son esprit humains contre ceux d'une hermine ? S'il ne l'avait pas vécu, et s'il n'avait pas vu Ceithli le vivre à plusieurs reprises, il ne l'aurait pas cru. Un sourire étira ses lèvres à l'évocation de la seconde grenouille.

« Oui, je me souviens de ça aussi. Tu l'as mangée ? » se moqua-t-il gentiment.

Mais déjà, la jeune femme reprenait son récit, non sans avoir profité de l'occasion pour déposer un baiser sur son épaule. Effectivement, il ne ressentait pas ce type d'affection de la même manière selon qu'il était homme ou animal... S'obligeant à prendre une profonde inspiration, il se concentra sur les réponses qu'attendaient Ceithli.

« Pas beaucoup. Les hermines sont un peu plus grosses que les belettes, et le bout de leur queue est noir. »

Il plissa les yeux. Il n'avait pas pensé à regarder de quelle couleur était sa queue. À vrai dire, il n'avait pas pensé à grand-chose. Il tourna la tête vers elle en souriant. Cette petite expérience l'avait décidément mis de bonne humeur.

« Dis donc, tu ne serais pas jalouse par hasard ? »

Il n'eut pas vraiment le temps d'attendre de réaction de sa part qu'il se retrouvait en très fâcheuse position. Le temps de comprendre ce qui lui arrivait, Ceithli avait déjà disparue de son champ de vision et revenait quelques secondes plus tard avec l'outre. Mais le mal était fait, et le cœur du capitaine battait beaucoup trop vite à son goût. Comme quoi il n'avait pas besoin de se métamorphoser en animal pour céder à ses instincts les plus primaires...

« Euh... Ça va. J'ai beaucoup moins mal en fait. J'ai seulement l'impression d'être horriblement courbaturé, mais ce n'est plus aussi douloureux. »

Il se redressa avec prudence toutefois jusqu'à se mettre assis, la couverture glissant sur ses hanches. Saisissant l'outre que lui tendait Ceithli, il but de longues gorgées qui rafraîchirent sa gorge puis la lui rendit. Ses yeux s'enquirent aussitôt de l'état de son épaule et s'arrondirent de stupeur en constatant que la plaie s'était refermée. Elle suintait encore un peu, mais il était évident que les chairs s'étaient ressoudées d'elles-mêmes.

« C'est... incroyable... »

De nouveau, il regarda Ceithli, et dans l'euphorie du moment il s'autorisa à se pencher vers elle pour l'embrasser avec peut-être un peu trop de fougue... À sa décharge, le petit manège de la jeune femme quelques secondes plus tôt ne l'aidait pas vraiment à rester sage. Et elle avait beau prétendre qu'il devait se reposer... il n'en avait plus aucune envie ! Sa main droite vint se perdre dans la chevelure d'or et de jais jusqu'à se raccrocher à sa nuque, et comme la veille lorsqu'il s'était lamentablement échoué, le dos bloqué, il entreprit de faire basculer sa féline sous lui... ce qui fonctionna plutôt bien cette fois-ci. Lâchant ses lèvres une seconde, il resta suspendu à quelques millimètres d'elle, ses yeux cherchant quelque chose comme une approbation dans son regard sombre.

Non c'est n'était pas raisonnable.
Oui il s'en moquait éperdument.


*°*°*°*°*°*°*°*°*
(la suite aux murmures)

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Ceithli » 02 Juil 2011, 15:30

(retour des murmures)
*°*°*°*°*°*°*°*°*

La pluie inondait les deux amants, blottis l'un contre l'autre en une dernière étreinte affectueuse. Leurs affaires étaient trempées, le feu inondé, le sol sous leur corps unis boueux voire marécageux. Mais ils s'en fichaient, restant simplement l'un contre l'autre sans vouloir en bouger, jusqu'à ce qu'Archélas suggère malgré tout de se mettre à l'abri. La jeune femme s'écarta alors en déposant un nouveau baiser sur ses lèvres humides avant de forcer sur ses genoux pour se relever, grimaçant un peu suite à la position qui les avait quelque peu engourdis, elle se releva en le libérant totalement, titubant un peu pendant que ses jambes tremblaient encore de l'effort fourni.

Pourraient-ils un jour se comporter en personnes douces et civilisées? c'était assez loin de leur tempérament à tous deux finalement. Elle se pencha pour ramasser sa tunique avant de se diriger vers la rivière. Se glissant délicatement dans l'eau fraiche pour se rincer et se débarrasser de toute impureté, elle profita du courant pour dégourdir un peu ses membres endoloris, massant ses reins douloureux par la force des flots avant de finalement ressortir pour se diriger vers la tente. Heureusement qu'elle était imperméable, leur sac était intact au moins, aussi préféra t'elle accrocher sa tunique à l'arbre à nouveau, tant pis au moins la pluie la laverait de la boue, avant de se glisser dans la tente pour ouvrir le sac et prendre de nouveaux vêtements. Elle dut se rabattre à nouveau sur la tenue de marin qu'on lui avait prêtée sur le bateau, c'était tout ce qu'il lui restait de sec désormais... son autre tunique avait été déchirée pour faire des bandages, et le haut ainsi que la jupe étaient également sur un arbre en train de... sécher.

Elle fouilla ensuite le sac pour se récupérer l'une des potions de nymphe pour l'avaler d'une traite et grimacer sous le goût immonde, rangeant à nouveau le flacon vide dans le sac et s'allongeant enfin à même le sol pour fixer la toile de la tente, on entendait le bruit sourd des gouttes qui tombaient au-dessus de leur tête, et elle attendit qu'Archélas ne la rejoigne, les mains sous la tête et se perdant dans ses pensées... elle se sentait tellement bien, apaisée, sereine... elle aurait bien fait une sieste désormais, mais elle voulait se blottir dans ses bras encore, juste pour sentir son cœur battre avant de fermer les yeux... elle avait encore besoin de sa drogue, elle ne pouvait vraiment pas s'en passer...

Quelque part au loin, vraiment loin, deux hommes aux cornes imposantes semblaient perplexes, persuadés d'avoir entendu des cris au loin mêlés à la pluie... cela pouvait rappeler des bruits d'animaux, c'est pourquoi ils se disaient qu'il y avait peut être une proie potentielle par là bas, mais avec la pluie qui tombait avec force, il était dangereux de chasser dans ces conditions, aussi décidèrent-ils d'être prudents et d'avancer en silence... quelle bête pouvait crier ainsi?

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Archélas Ages » 02 Juil 2011, 20:11

L'un de ses baisers resta en suspens lorsque les lèvres de sa féline se dérobèrent. Battant des cils comme s'il vérifiait qu'il ne rêvait pas, Archélas l'observa se lever, la raccompagnant comme il le pouvait de ses bras... et elle en avait bien besoin ! Il eut un sourire de la voir chanceler, l'équilibre surpris, et hésita à se déplier à son tour. En fait, il resta assis encore quelques minutes, laissant la pluie diluer la chaleur sur ses cuisses. De son avis, c'était toujours plus prudent que d'aller s'immerger dans ce ruisseau. Il épia un peu Ceithli, à la fois inquiet et admiratif de la voir braver les flots sans frémir. La pluie devait avoir la même température que l'eau, mais c'était surtout de courage dont il était question. Enfin, au moins Drakmonniss ne risquait pas de surgir d'un lit si peu profond. Secouant la tête comme pour s'extirper de ses pensées un peu idiotes, il leva les yeux aux ciels et laissa la pluie l'inonder totalement, savourant la fraîcheur de l'air et les odeurs d'herbe mouillée, d'épineux aussi. Et lorsqu'il se jugea lavé de ses pêchers immédiats, il se leva à son tour. Lui aussi tituba un peu, et lui aussi avait besoin de se dégourdir les jambes, mais pas en se baignant. Aussi marcha-t-il lentement, profitant de l'occasion pour faire un tour de garde dans le plus simple appareil, pas le moins du monde gêné de se promener nu comme un ver.

Il ne remarqua rien d'anormal aux alentours du campement, mais avec le rideau de pluie et la brume qu'il produisait, il aurait été bien étonnant qu'il y voit quelque chose à plus de cinq mètres. Les sons étaient étouffés par le ruissellement continu de l'eau sur les feuillages, formant des écoulements en forme de serpent dans l'herbe grasse. Alors il renonça et revint sur ses pas, s'amusant des bruits de succion provoqués lorsque ses pieds s'enlisaient dans la boue. De retour sur les lieux de leur toute récente débauche, il décrocha leurs vêtements de la branche où il les avaient étendus la nuit même, notant au passage que la tunique de sa promise venait de faire son apparition près de ses propres vêtements. L'eau charriait mousse et poussière dans les tissus, à ce rythme, ce serait plus sale après la pluie qu'après leur naufrage. Hésitant une seconde, il tourna sur lui-même pour trouver un meilleur support, puis il alla les étendre directement sur la toile hérissée de pics de la tente, s'amusant pour la première fois de cet objet décidément insolite. La couverture subit le même sort, sauf qu'avec la pluie, l'odeur de sa jument ressurgissait soudain, l'envahissant d'une tristesse un peu bizarre. Il soupira. Et puis, ne tenant définitivement pas en place, il refit un tour, ramassant sa pèlerine restée sur la berge et l'épinglant avec le reste avant de finalement se glisser sous la tente.

Ceithli s'était rhabillée. Lui, non. Il se sentit un peu idiot.

« J'ai bien peur de n'avoir plus rien à me mettre. J'ai laissé les vêtements des matelots sur le navire quand j'ai appris que nous n'étions plus très loin, et le reste... et bien le reste sèche dehors... sous la pluie... »

Il s'agenouilla pour ramper jusqu'à la jeune femme. Son pendentif diffusait pour lui une petite lueur tout à fait appréciable. L'après-midi débutait à peine, mais le plafond orageux engloutissait la lumière du jour. À cela s'ajoutait l'ombre de la tente. S'asseyant à califourchon directement sur Ceithli, il se pencha afin d'atteindre le sac et d'en sortir la corne d'abondance qu'il retourna deux fois dans sa main. Ensuite, il commença sa distribution. Une pour elle. Une pour lui.

« J'ai fait le tour des environs cette nuit, mais il n'y a pas grand chose. Pas de fruits, pas de terriers. Je pense pouvoir me débrouiller pour bricoler une canne à pêche si tu n'en as pas marre du poisson. »

Une pour elle.

« Il y avait des torches aussi. Je ne sais pas si je les ai vues ou si c'était dû à la fatigue. Elles ont disparu au nord ouest de toute façon, et puis elles étaient loin. »

Une pour lui.

« Et je crois que je vais finir cette potion. Je dors mieux sous forme animale, je n'ai pas... toutes ces questions. Tu sais...? C'est plus simple. Ses épaules s'affaissèrent comme s'il était résigné. Dès que j'aurai le courage, parce que non seulement elle est infecte, mais en plus... ça fait rudement mal. »

Il l'observa attentivement, ses cheveux mouillés s'étalant tout autour d'elle.

« Tu ne m'as pas dit, toi. Comment tu te sens... »

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Ceithli » 04 Juil 2011, 14:53

Du poisson... même si elle était un félin, elle devait reconnaître ne pas être très friande de poissons et crustacés, aussi se disait-elle que s'il devait pêcher, ce serait moins contraignant pour lui de n'avoir à attraper que sa part

«Ne te préoccupe pas de moi. Si tu veux pêcher un peu, tu n'auras qu'à en attraper pour toi, j'irai chasser ma part!»

Elle lui sourit doucement, prenant quelques fruits secs qu'il venait de lui remettre, tirés de la corne d'abondance. Elle avait un peu faim, elle ne pouvait le nier, après les efforts qu'elle venait de faire, malgré tout, elle préférait attendre un peu avant de chasser, elle s'était nourrie bien peu de temps avant et il n'était pas non plus très approprié de trop se nourrir. Il parla alors de torches, qui se dirigeaient vers le Nord Ouest... pas vers le Sud? Où étaient-ils donc par rapport au village winghox désormais? S'ils avaient filé vers le Nord, était-il possible que ce soient des Tenaag'i ? Elle préféra ne pas y penser, elle n'avait pas rencontré le peuple des amazones, mais de ce qu'elle savait, elles n'étaient pas vraiment plus recommandables que les winghox.

Elle prit une profonde inspiration, essayant de ne pas trop s'attarder sur le corps dénudé de son amant tout en mangeant, celui-ci semblait vouloir dormir sous sa forme animale, elle pouvait bien le comprendre. Elle se pencha pour l'embrasser, souriant délicatement


«Prends garde, sous cette forme, tu ne seras peut être pas fatigué, et tu te mettras encore à courir partout!»

La forme animale avait moins besoin de repos que la forme humaine, aussi il ne fallait pas négliger cet aspect. Malgré tout, il s'était endormi assez rapidement après sa petite escapade un peu plus tôt, aussi peut être allait-il parvenir à mieux se concentrer désormais pour essayer de dominer son instinct animal par sa conscience humaine. Elle glissa ses doigts dans les cheveux bien emmêlés du soldat, souriant à l'idée qu'une fois transformé, il reviendrait avec une chevelure lisse et soyeuse... sauf si une fois de plus, il se réveillait dans l'herbe humide. Elle sourit doucement et termina de manger doucement, s'inquiétant tout de même de cette histoire de torches.

Elle s'était assise pour déguster les quelques fruits secs, aussi s'allongeait-elle à nouveau, fixant le plafond pour voir les gouttes tomber sur la toile tendue au-dessus de sa tête. Elle attendait donc qu'il décide de se transformer pour voir s'il allait se mettre à courir partout ou se calmer et s'endormir tout de suite. Elle-même se serait bien transformée pour dormir mieux également, mais elle ne pouvait prendre le risque de devenir guépard pour se reposer aux côtés d'une proie habituelle. Léger sentiment de frustration, mais de toute manière, le soldat n'allait surement pas acheter de nouveau cette fiole, aussi n'allait-il probablement renouveler l'expérience trop souvent...

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Archélas Ages » 07 Juil 2011, 18:06

Archélas hocha doucement la tête, tout occupé à mâchonner un morceau de fruit sec qui lui donnait soif. Le bruit de la pluie ruisselant sur la tente – entre les piquants – ne faisait qu'accentuer ce besoin irrépressible de boire toute l'outre d'une traite.

« C'était pour t'éviter d'avoir à chasser. C'était stupide, pardon. Il n'y a pas un seul poisson dans ce ruisseau, il est trop petit de toute façon... en fait, je dis moins d'âneries quand je suis une hermine. »

L'espace d'une seconde son regard se perdit sur la toile, comme s'il cherchait à déterminer si ces paroles avaient bien été prononcées par lui et pas par quelqu'un d'autre. Finalement, il se contenta de mettre encore quelques fruits dans la bouche de Ceithli, souriant d'un air faussement vexé lorsqu'elle fit allusion au fait qu'il courait partout lorsqu'il était sous forme animale. Ils mangèrent ensuite en silence, le soldat savourant le trouble qui le gagnait à être ainsi au-dessus de sa promise. Difficile de se concentrer dans de telles conditions ! Il se pencha pour l'embrasser avant de se laisser rouler à sa gauche et de s'échouer sur le dos. À son tour d'écouter le bruit des gouttes s'écrasant sur la toile, et il sursauta lorsque l'orage éclata enfin en un coup de tonnerre crépitant. La pluie redoubla, fouettée cette fois par un vent sans-cesse changeant, et les sons au-dessus de leur tête laissaient présager d'une grêle sans merci. La tente vibrait tout autour d'eux. Archélas frissonna.

Ses vêtements étaient dehors et subissaient le déluge avec la couverture et sa pèlerine. Il n'avait plus rien à se mettre et malgré l'étroitesse de la tente, il commençait à avoir un peu froid. S'il avait pu faire entrer Nemesis pour apporter de la chaleur... il ferma les yeux. Où était-elle ? Sous quel temps exécrable ?

À une vingtaine de mètres, deux Winghox s'abritaient sous le couvert des arbres, la vue et l'ouïe obstruées par la pluie et la grêle. L'un d'eux rit de bon cœur en imaginant les Tenaag'i terrifiées par la pluie – ces gourdes nourrissant une peur panique de l'eau – tandis que l'autre jouait à faire tournoyer sa hache dans ses mains calleuses, l'air de s'ennuyer plus que de raison.

« Satanée pluie ! Ça va effacer toutes les traces... » Grognait sa voix rocailleuse.

Et pour se faire entendre dans l'orage, il devait presque crier.

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Ceithli » 07 Juil 2011, 21:55

Allongée sur le dos, la jeune femme était presque tentée de reprendre ce qu'ils avaient commencé à l'extérieur, sentant son ventre gronder légèrement là où le soldat était assis. Elle était presque tentée aussi de laisser glisser sa main le long de son corps mais se ravisa alors qu'il se relevait enfin pour rouler sur le dos et fixer le plafond à son tour. Elle se mit alors sur le côté pour se blottir en son flanc, on voyait tout aussi bien la pluie tomber ainsi. L'orage grondait et elle commença à fermer les yeux, se laissant porter par la fatigue.

Elle ne craignait pas l'orage, habituée de s'endormir même sous la pluie si elle était sous sa forme animale. D'ailleurs, il semblait avoir froid...


«Veux-tu que je me transforme pour te tenir un peu plus chaud?» elle avait tendu le cou pour ensuite se redresser, posant le coude à côté de sa tête pour plonger son regard d'ébène dans le sien. Elle caressa alors son torse du bout de sa main libre, essayant de se rapprocher le plus possible de lui pour le réchauffer. Elle remonta jusqu'à sa mâchoire et se pencha un peu plus pour l'embrasser, pinçant sa lèvre inférieure entre les siennes doucement avant de reculer pour caresser son front et ramener ses cheveux noirs un peu plus vers l'arrière. Est-ce que tous deux se rendaient vraiment compte à quel point ils s'aimaient? Probablement... de moins chaque jour qui passait leur permettait d'en prendre un peu plus conscience. Elle se cala alors dans son cou et ferma les yeux en attendant de voir ce qu'il souhaitait, il avait dit vouloir reprendre son apparence animale pour dormir, aussi valait-elle mieux dans ce cas qu'elle reste humaine, il était déconseillé de lui laisser un casse-croute quand elle était guépard.

Elle se mit alors simplement à jouer sur son torse... l'orage grondait vraiment fort dehors, ce qui empêchait leurs «voisins» de s'approcher pour le moment... mais ils seraient surement surpris lorsqu'ils viendraient les trouver, s'ils arrivaient jusque là. Avec un peu de chance, ils les éviteraient et retourneraient vers leur village... ou alors ils les emmèneraient à Windrakk pour les interroger sur leur présence dans le coin, l'un des deux entièrement nu et l'autre habillée en homme...

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Archélas Ages » 10 Juil 2011, 22:33

La fatigue commençait à fourmiller derrière les paupières du soldat, lui réclamant un sommeil bien mérité. Passer des journées entières à repousser ses limites physiques sur un navire, voir toute sa triste vie défiler devant ses yeux lors de l'attaque d'un dragon des mers et devoir encore se battre pour sa survie, c'était plus que son corps ne pouvait en supporter. Plus sûrement, leur petit interlude sous la pluie exigeait un repos imminent. Chimie du cerveau, et ça ne se discutait pas. Les yeux fermés, Archélas se concentra uniquement sur sa respiration. Prendre la potion ou ne pas la prendre... ne pas la prendre. Déjà, il sentait le sommeil l'envelopper, et il n'était pas contre s'épargner d'inutiles souffrances. Contre lui, la chaleur de Ceithli l'enveloppait doucement, et il se sentit bercé par sa seule présence... jusqu'à ce que sa voix ne le sorte de sa somnolence. Rouvrant les yeux, il lui fallut quelques secondes pour refaire surface, un peu froissé de s'être vu extirpé de ce petit cocon précédent le sommeil.

« Ça va aller, ne t'inquiète pas. Fais seulement ce qui est le mieux pour toi, d'accord ? »

Les yeux à demi-ouverts, il ne la distinguait pas très bien dans l'obscurité feutrée de la tente malgré la lueur du pendentif. Tout ce qu'il sut à ce moment là, c'est qu'il l'aimait. Pour ses gestes, et pour tout ce qu'elle était. Comment ? Pourquoi ? Il avait renoncé à se l'expliquer. Emprisonnant les doigts de Ceithli entre les siens, il les porta à ses lèvres pour les embrasser tendrement, puis les posa sur son cœur sans lâcher sa main. Est-ce qu'il battait vite ? Est-ce qu'il battait fort ? Il lui semblait que oui, mais il n'était pas sûr que cela puisse être perceptible pour sa féline à moins qu'elle n'y colle son oreille... ce qui n'aurait pas été pour lui déplaire. Un sourire étira ses lèvres alors qu'il glissait son bras libre sous l'épaule de la jeune femme afin de la rapprocher de lui.

« J'ai l'impression de passer mes journées à dormir, tu sais ? » souffla-t-il à son oreille alors qu'il s'y penchait pour embrasser son cou.

Il la relâcha doucement, sans la quitter des yeux, sans se départir de son sourire. Et lorsqu'il détourna enfin le regard, ce fut pour plonger dans un sommeil réparateur. Le battement sourd de la pluie que le vent chassait violemment l'apaisait. Ici, sous la toile, Ceithli contre lui, c'était comme si plus rien ne pouvait l'atteindre. Et ainsi les heures filèrent, emportant avec elles l'orage et son théâtre de sons et lumières. Ce fut le silence après la tempête qui réveilla Archélas. Ou bien ce fut le chuchotement du vent dans les buissons, ou encore les clapotis de l'eau s'échouant des feuillages. Ou bien...

Ses yeux s'écarquillèrent tout à coup et son corps entier se raidit au son caractéristique d'un carreau chargé. Arbalète...?

« DEHORS ! ON VOUS CONSEILLE PAS D'FAIRE LES MALINS ! »

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Ceithli » 11 Juil 2011, 15:24

Finalement, elle était restée humaine, blottie contre lui, fermant les yeux pour sentir les battements de son cœur au creux de sa main... pendant combien de temps? Elle ne le sut pas, mais elle sut reconnaitre le bruit d'une arme ainsi que le son délicat d'un winghox particulièrement aimable.

Elle retira alors son pantalon, c'était un pantalon d'homme, il serait un peu petit mais Archélas y rentrerait puisqu'il lui était trop grand à elle. Le haut suffirait à cacher une partie de son intimité


«Enfile ça... je vais gagner du temps...» murmura t'elle à l'attention de son amant. Tirant un peu sur l'épaule pour lui donner un air un peu plus aguicheur, elle sortit doucement de la tente la première, affichant un sourire qui se voulait être gêné, puis elle leva les bras comme si elle était tenue en joue, se mettant d'abord à genoux puis se relevant doucement. Le haut arrivait pile poil au-dessus des cuisses, vraiment juste assez pour dissimuler ce qui devait l'être...

«Bonjour, messieurs...»

La tête au réveil est généralement la même que la tête après l'amour chez les femmes... décoiffées, débraillées... en occurrence pour cette fois elle s'était frottée les joues et respirait volontairement avec force, soulevant sa poitrine à chaque goulée d'air comme pour signifier qu'ils interrompaient un moment important. La jeune femme avait déjà montré être capable de jouer la comédie

«Je suis désolée pour le temps mis à sortir, je devais me rendre un peu présentable... et mon compagnon a besoin également de temps pour cela... je peux faire quelque chose pour vous?»

Elle avait croisé ses jambes l'une contre l'autre, comme si elle cherchait à dissimuler quelque chose, et les deux winghox ne perdirent pas leur temps à l'admirer de la tête aux pieds, comprenant ce qu'ils avaient interrompu

«Vous savez être calme quand vous voulez... ça fait un moment qu'on n'entend plus rien»
- «On a fini depuis un petit moment déjà... mais un peu de tendresse ne fait pas de mal?»


Nouveau regard de haut en bas, elle savait bien qu'ils étaient partagés entre le désir d'en savoir plus et l'envie de savoir si elle disait la vérité. Malgré tout elle montrait un certain calme pour avoir deux winghox trempés et de mauvais poil face à elle...

«Je vois... qu'est-ce que vous foutez là?»
- «Nous nous rendions à Windrakk pour faire des achats. L'antiquaire qui s'y trouve est le meilleur de tout Nideyle!»
- «Vous savez qu'il a ouvert des boutiques un peu partout maintenant?»
précisait le winghox le plus «petit» d'un air suspicieux
- «Oui, mais j'ai acheté mon sac chez lui il y a plusieurs semaines, et je trouve que la qualité des matériaux winghox n'a rien à voir avec celle des autres villes... c'est pourquoi j'ai préféré revenir... malheureusement, n'étant pas seule cette fois-ci, nous sommes venus en bateau et Drakmoniss nous a attaqués... ce qui explique que je n'ai... plus grand chose à me mettre...»

Ils la regardèrent à nouveau de la tête aux pieds

«Nous?» elle avait pourtant déjà dit être accompagnée, mais c'était comme s'ils la testaient
- «Mon compagnon se rhabille... il fallait bien se tenir chaud pendant cette tempête?»


Petit ricanement... au moins elle avait plus ou moins réussi à les mettre de bonne humeur, et la flatterie sur les matériaux winghox semblait aussi avoir marché lorsqu'on voyait la manière dont ils avaient bombé le torse au moment où les mots étaient sortis de ses lèvres. Battant des cils d'un air timide, sans pour autant avoir l'air impressionné, elle les fixait tour à tour en enroulant l'un de ses doigts autour de ses cheveux, les jambes toujours croisées l'une contre l'autre et son autre bras enroulé à sa taille comme une petite fille prise en faute... ils posèrent les yeux sur la tente, visiblement, ils attendaient qu'Archélas sorte, et ils n'avaient pas rangé leurs armes pour autant...

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Archélas Ages » 12 Juil 2011, 13:36

Rêve, réalité, ou très mauvais cauchemar ? Archélas reçu le pantalon de Ceithli sur le torse avant d'avoir pu se décider sur son choix.

« Attends !!! »

Redressé d'un seul mouvement, son rappel n'était pourtant resté qu'un murmure et ne fut pas suffisamment convaincant pour empêcher la jeune femme de sortir, littéralement : à moitié nue. Comme un coup de fouet lui cinglant l'esprit, il s'empressa d'enfiler le vêtement trop petit pour lui, subissant la conversation qui se glissait de l'extérieur jusqu'à lui. Ceithli avait choisi la provocation, et ça semblait fonctionner. Elle gagnait du temps. Mais Archélas n'aimait pas ce jeu là. Et face à la jeune femme, le Winghox à la hache afficha un air sceptique – sans pour autant se priver du spectacle.

« Morphe, hein ? Qui nous dit que ton copain n'est pas en train de se transformer en Wyverne là-dessous ? »

L'autre releva aussitôt son arbalète, prêt à transpercer n'importe quoi du moment que ça bougeait. C'est sûr, pensait Archélas, que si sa fichue potion avait pu le tranformer en Wyverne, il ne se serait pas privé de la boire illico ! Mais une hermine face à deux Winghox – s'il en jugeait par leurs voix rauques qui lui rappelaient vaguement les grondements de Drakmonniss – il n'avait aucune chance. En réalité, face à une arbalète, même Ceithli n'aurai pas pu faire grand chose. Avant d'écarter la toile, le soldat jugea plus prudent de s'annoncer de vive voix, précisant au passage qu'il n'était pas une Wyverne – on se savait jamais. Puis il se glissa dehors et se redressa aussitôt, les yeux rivés sur leurs... invités... Winghox. Grands, larges, cornus, la mine presque aussi aimable que s'ils s'apprêtaient à se livrer à un massacre, sales, des broussailles en guise de cheveux et de barbe. Surtout, le carreau d'une arbalète qui le regardait droit dans les yeux, ce qui le fit grimacer. Ces engins là n'aimaient pas être chargés trop longtemps. D'ici que ça ne parte tout seul...

« Celui-là n'est pas Morphe... Triompha celui à la hache.
_ Et il n'est pas à nous non-plus... ponctua l'autre en hochant du menton en direction des cornes qu'Archélas n'avait pas.
_ Tenaag'a ?
_ Je viens du nord...
se sentit contraint de préciser le soldat. Il n'aimait pas trop la façon dont les deux autres le jaugeait, mais il n'était pas vraiment en position de s'offenser.
_ Il m'a l'air un peu trop entier et un peu trop bien battit pour un Tenaag'a. D'habitude il leur manque une jambe, ou un œil...
_ Ou alors ils sont châtrés... »


L'arbalète changea de cible.

« Montre !
_ … que je montre quoi ?
Déglutit Archélas qui n'avait que trop compris.
_ Tu sais bien, montre.
_ Si tout est à sa place, on te croira. »


Jetant un coup d'œil vaguement paniqué en direction de Ceithli, le soldat n'eut pas vraiment d'autre choix que de s'exécuter... et il montra, un peu inquiet qu'autant de paires d'yeux et un projectile engagé s'intéressent de si près à son anatomie.

« Entier. » fit celui à la hache d'un ton déçu.

L'arbalète s'abaissa, et le carreau fut dégagé. C'était ça ou abîmer le mécanisme, et le Winghox devait préférer le mécanisme à sa sécurité. À moins qu'il ne fasse confiance en la rapidité de son acolyte d'humeur décidément exécrable. Il aurait taillé les deux individus à la hache juste pour le plaisir, et malgré la démonstration d'Archélas, une méfiance cruelle se peignait sur son visage rugueux.

« Si Drakmonniss les a laissé passer... »

Et là, ce fut comme si ses paroles faisaient office de bénédiction. Les deux Winghox se regardèrent brièvement, et le soldat nota que celui à l'arbalète était le plus conciliant des deux.

« De toute façon on a perdu les traces de ces vipères. On a qu'à les escorter. Et puis on les tuera s'ils font les malins. »

Celui à la hache hocha la tête. Ça lui allait. Archélas en profita pour se rhabiller, sans geste brusque. C'était qu'il faisait un peu froid quand-même...

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Re: Barbares, nous voici !

Messagepar Ceithli » 12 Juil 2011, 15:04

Ceithli aurait très bien pu confirmer toute seule qu'Archélas était bel et bien entier, mais elle se doutait bien que les winghox souhaiterait voir par eux mêmes. Elle avait entendu dire qu'il n'était pas dans les habitudes de la race de se rincer l'œil sur les hommes, au contraire cela paraissait plus du déshonneur, malgré tout il y avait bien des exceptions partout aussi, au lieu d'admirer l'anatomie de son amant, elle les fixait tous les deux, vérifiant s'ils étaient du genre à apprécier le spectacle. Mais non, ils furent peut être même déçus de ne pas avoir une bonne raison de les tuer tous les deux sur place.

Elle n'avait donc pas dit un mot, gardant les bras levés, le winghox se tourna alors vers elle


«T'es quoi, toi?» pas difficile de savoir de quoi il parlait
«Un guépard...»

Il la regarda alors de la tête aux pieds, il regarda alors son cou et souleva un peu son propre col pour en sortir une chaîne

«Approche»

Elle s'approcha donc pendant que l'homme à la hache le regardait, incrédule. Qu'est-ce qu'il foutait? En réalité, il attacha la chainette autour du cou de la jeune femme, vraiment très serré, au point qu'elle avait un peu de mal à avaler sa salive

«Si tu te transformes, ton cou va gonfler et tu vas t'étrangler toute seule... alors pas de bêtise!»

Elle sourit doucement d'un air amusé... c'est pas si con que ça un winghox! Elle hocha juste la tête et ils purent commencer à récupérer leurs affaires. Elle sentait bien qu'ils penchaient un peu la tête lorsqu'elle même se penchait, ils se rinçaient l'œil oui... ils mirent leurs affaires trempées dans le sac, replièrent la tente avec difficulté sous l'œil presque moqueur des fils du dragon, puis lorsqu'ils furent prêt, l'homme à l'arbalète se plaça derrière Ceithli alors que celui à la hache restait derrière Archélas après avoir pris toutes les armes qu'ils avaient en leur possession.

«Allez, en avant le ptit couple!»

Celui qui était derrière Ceithli ne pointait pas son arbalète sur elle, la gardant de côté dirigée un peu vers le sol. Avec sa chaîne, elle ne pouvait pas se transformer et il supposait qu'elle ne devait pas être bien compliquée à gérer si elle décidait de jouer la maligne. Évidemment, il ne semblait pas savoir qu'elle avait tout de même réussi à tenir tête à une winghox au tournoi des hiéras, seulement elle était à mains nues celle là. De toute manière, ils voulaient se rendre à Windrakk alors elle n'allait surement pas faire du grabuge

«Tu peux baisser les bras, minette...»

Elle poussa un léger soupire et continua d'avancer. Cela lui était égal de continuer à marcher pieds nus et toujours aussi peu vêtue. Ne pas se rebiffer était le meilleur moyen pour qu'ils les laissent à peu près tranquilles. S'il y a une prison à Windrakk, ils y seraient probablement emmenés, mais elle se disait que dans la mesure où ils n'avaient rien fait de mal, dans le pire des cas, comme à Banba, on leur demanderait quelque chose en échange de leur libération... elle tourna les yeux vers Archélas et lui sourit doucement... fini le repos, la mission reprenait...

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