La chanson des vents

Les plaines recouvrent la grande majorité du territoire Nideylien. Fertiles et verdoyantes ou au contraire arides et hostiles, elles s'étendent sans trouver d'autre barrage que les montagnes ou le désert. Par ici, si vous aimez crapahuter dans l'herbe !

La chanson des vents

Messagepar Quilbeeg vulpia » 27 Sep 2009, 18:30

La douleur réveillait peu à peu Quilbeeg. Son front lui faisait mal, ce qui était du au jambon qu’il avait ramassé lors de sa tentative de fuite. Il avait également mal aux côtes ce qui était du à sa rencontre avec une brute quelques jours plus tôt. Qui plus est, il se trouvait pieds et poings liés dans un chariot sur une route pleine de cahots. Sa position était inconfortable et il sentait ses muscles endoloris jusque dans des endroits de son corps dont il n’imaginait pas qu’ils fussent faits de muscles. Plus il émergeait, plus il sentait la douleur. Elle n’était pour autant pas insoutenable et le jeune homme savait qu’il devait faire avec. Il finit par ouvrir les yeux et aperçu le ciel. Il plissa les yeux, la lumière étant encore trop fort pour lui, Il lui fallut quelques minutes pour s'habituer, et il put voir des nuages courir dans le ciel, Ils courraient vite comme si rien ne pouvait les arrêter. Quilbeeg tenta, avec succès, de changer de position. Il eut donc une position moins inconfortable et il pouvait voir le paysage autour de lui. Des plaines. Partout. D'immenses plaines herbeuses où le vent se perdait imprimant dans la végétation son doux mouvement. On pouvait apercevoir au loin quelques troupeaux d'herbivores qui vivaient la comme si l'homme étaient un animal inconnu pour eux. Quilbeeg put également voir quelques soldats qui marchaient derrière le chariot. Jiloh devait se trouver à l'avant, sur son cheval, pour donner les ordres et confirmer son statut de chef. A part les éclaireurs, nul ne devait surement être devant lui. Quilbeeg vit que le chariot laissait une longue trace dans l'herbe. Si Jiloh était passé ici pour être plus discret, ce ne serrait pas gagner. Mais bon, si ils subissaient une attaque, Quilbeeg avait peut être une chance de s'en sortir... Si les attaquants ne le capturais pas eux aussi pour pouvoir profiter de la récompense sur sa tête! Quilbeeg espérait cette attaque car il aurait toujours plus de chance de s'échapper de « bandits » que des soldats du Roy, et encore plus que des geôles d'Ephteria. Mais il lui faudrait du temps pour guérir... Quilbeeg remarqua d'autres douleurs en plus de celles provenant de ses blessures, celles de la faim et de la soif...

« A boire... »

Ce n'était qu'un faible murmure mais il espérait qu'un soldat plus compatissant que les autres l'ai entendu. Ils devraient de tout façon lui donner à boire car l'avis de recherche précisait qu'il devait être vif...


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Ah euh oups erreur rectifier xD

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Quilbeeg vulpia

Crédit: Fermé

Re: La chanson des vents

Messagepar Amroth » 02 Oct 2009, 18:45

Clair, le ciel, au-dessus du brouillard. Et si vous n'aviez pas été un homme accroché à votre lopin de terre, incapable de voler et pourtant tant persuadé que vous valez mieux que toute créature partageant votre monde, vous auriez su. Le soleil envoyait ses halos froids en toutes directions, et le jaune des rayons se déposait à la surface de la brume, faisant étinceler chaque infime goutte d'eau en suspension comme un millier de diamants. Magnifique, vu d'ici. Gris et poisseux, vu d'en bas. La vue est plus belle selon que l'on est Infinitude ou simple mortel. C'est comme ça.

Là, en bas, la douleur hurlait sa complainte silencieuse. Il y avait un homme, et cet homme souffrait physiquement. Son esprit, aussi embrouillé que le temps, faisait de vains efforts pour revenir à la réalité des faits. Devant, c'était la vanité qui marchait, fière et droite sur une proie asservie. Jiloh sur son cheval. Autour et derrière, la lassitude traînait le pas. Des hommes. Les hommes de l'orgueilleux de tête. Nul besoin de voir à travers le brouillard pour s'en rendre compte. Nul besoin, en vérité, d'y poser les yeux. Ça se sentait, comme l'intuition rampe en vous, comme l'amour fait battre les cœurs. Ce n'est pas physique, et ça se sent tout de même. On sait tous à quoi cela ressemble, mais on ne peut pas le décrire. Comme le vent impalpable, comme les sons insaisissables avec les mains.

Dans l'herbe, les sillons creusés par les roues du chariot menant le prisonnier tout droit vers les geôles d'Ephtéria, et au dessus, s'élevant doucement comme les volutes d'une pipe, un espoir, une prière. Une attaque ? Qui oserait, s'en prendre aux soldats de l'armée du Roy Livian ? Qui aurait pu s'aventurer si loin des routes dans pareil brume ? Qui se serait risquée à telle entreprise ? Quel hasard aurait-il fallu pour que si improbables conditions soient réunies ?

« J'ai mieux... »

Le vaniteux s'était retourné. Une force de la nature, puissant et au fait de sa force. Il en usait, en abusait même, jusque dans sa voix abrupte. Jiloh, infâme lâche. Comme il jouissait de sa position. Et sa voix s'était élevée pour un refus catégorique. Le ton hautain, le regard méprisant. « Qu'il crève de soif ! » jubilait l'esprit tordu. Mais à qui pensait-il dissimuler ses pensées les plus viles ?

« J'ai mieux, Quilbeeg Vulpia... »

http://nsa09.casimages.com/img/2009/10/02/091002064924216453.png Source = dragon by ~akizhao (http://akizhao.deviantart.com/art/dragon-56081784).

La brume s'agita soudain, tourbillonnant sur elle-même puis chassant de tous côtés. Le vent ne soufflait pas aujourd'hui, seule l'humidité était maîtresse des plaines. Pourtant, il s'agissait bien d'un courant d'air, chantant puissamment, souffle grave dispersant les herbes hautes. Les hommes s'agitèrent. Ils avaient peur. Lui, il le savait sans les voir, parce que la crainte s'élevait déjà comme des ombres fantomatiques échapées de leurs petites boîtes crâniennes. Un second courant s'abattit et le cortège s'arrêta brusquement. Les hommes, immobiles, fixaient le plafond opaque de nuages au-dessus de leurs têtes, l'air inquiet. Jiloh lui-même était devenu livide. Les chevaux restaient singulièrement calmes, statiques sur leurs membres. Ils avaient entendu l'appel au calme, inaudible à l'oreille des hommes. Et à travers la brume, l'ombre se dessina enfin et un dernier battement d'aile rabattit un vent sourd, couchant la végétation, éparpillant la brume.

La terre vibra tout à coup, détonation lugubre dans la plaine dénuée d'horizon et seul l'exhalaison rauque du Dragon se fit entendre, comme ces geysers bouillonnant sortis de terre. Du haut de ses cinq mètres, la gueule puissante s'entrouvrit, dévoilant les dents monstrueuses, imposant le silence. Les iris sans couleur les dardait, les défiant d'oser prononcer le moindre mot ou d'esquisser le moindre geste. L'épaule recouverte d'écailles remua pour un pas, un seul, faisant frissonner le sol et frémir le chariot. Un râle caverneux se fit entendre à mesure que le cou musculeux se déployait et sans autre forme de procès, la gueule s'abattit sur l'embarcation, happant son occupant. Jiloh avait sursauté, les yeux écarquillés, plus stupéfait que paniqué... à moins que... Les deux sentiments se livraient bataille, ou s'associaient. Lorsque l'Infinitude se redressa, il ne restait plus que les roues couchées dans l'herbe et des morceaux de planche avachies au milieu. Les guides des chevaux pendaient lamentablement, les bras d'attelage de même. Pas de sang, mais pas de corps non-plus. Là-haut, les regards jetés virent dépasser une jambe d'entre les crocs terrifiants. Les ailes se déployèrent, étendards sinistres et d'un battement puissant, rabattirent la brume, dispersèrent les chiendents. Un bond arracha la créature du sol – le faisant trembler encore – et au son grave de ses battements d'aile, tous surent qu'il avait regagné les cieux.

Pourquoi avoir tué Quilbeeg et seulement lui ? Nul ne put répondre à cette interrogation... et le Roy n'en serait pas ravi...!


*°*°*°*°*°*°*°*°*
>> La suite pour Amroth et Quilbeeg Vulpia : L'ombre des chênes.

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Crédit: 11.00 Ore(s)


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