Corbeau et chat sur une épaule perchée

Les plaines recouvrent la grande majorité du territoire Nideylien. Fertiles et verdoyantes ou au contraire arides et hostiles, elles s'étendent sans trouver d'autre barrage que les montagnes ou le désert. Par ici, si vous aimez crapahuter dans l'herbe !

Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 04 Juin 2014, 00:33

Précédemment

Ellesme avait gardé le silence comme elle savait le faire laissant ainsi au jeune le temps de résoudre ses derniers problèmes, notamment celui du chat qu'il avait décidé d'emmener. A aucun moment elle donna l'impression d'écouter sa conversation. Elle restait concentrée sur son chemin, visualisant chaque image qu'elle recevait du corbeau toujours aux aguets sur son épaule. Evidemment, elle ne pouvait se fier entièrement à cela, elle compensait donc son handicap par ses autres sens qui semblaient beaucoup plus sensibles depuis qu'elle était devenue aveugle. C'était une drôle de sensation en réalité, car elle était à la fois fascinée par ses nouvelles sensations tout en les regrettant.

Elle eut l'impression de quitter la ville assez rapidement. Pourtant, tout traverser ne se faisait pas en cinq minutes. C'était très certainement son impatience qui faussait ses impressions. L'appel de l'inconnu et de l'aventure se faisait entendre au loin. Même le petit corbeau qui était toujours sur son épaule semblait trépigner d'impatience. D'un geste tendre, elle caressa son plumage. Elle ne pouvait se lasser de ce contact, car lorsqu'elle le faisait, elle avait vraiment cette impression de porter de l'attention à son amie perdue. D'ailleurs, le jeune homme posa une question la concernant.

« J'essaye de faire au mieux. On peut croire que la vue est le sens le plus important... » Elle se tut quelques instants, méditant sur ses propres mots. Elle-même considérait que la vue était ce qu'il y avait de plus important, l'observation était même devenue toute sa vie. Puis elle continua d'une voix qu'elle voulait convaincante. « Mais je me suis rendue compte que les autres sens avaient autant d'importance et qu'ils avaient tendance à s'effacer devant la vue. Et depuis que je ne vois pas, ces autres sens me paraissent plus sensibles. »

Ils s'arrêtèrent au bord de la ville, à la limite même de la prairie. Comment le savait-elle ? Il lui suffisait désormais d'écouter, le bruit du vent était plus prononcé. Il ne fallait pas être perspicace pour réaliser ceci, mais le bruit du grand air était totalement différent de celui de la ville. Et cela s'entendait merveilleusement bien quand on savait suffisamment tendre l'oreille. Il y avait aussi l'odeur. Elle n'avait qu'à respirer à plein poumons pour comprendre qu'elle ne se trouvait plus dans les rues malodorantes. Et même pour aller encore plus loin, il y avait le toucher qui devait être le sens qui s'était le plus épanoui. Chaque contact était devenu quelques choses de fort et de très grand. Désormais, le contact du vent contre sa peau était devenu infiniment plus prenant.

Puis elle vit durant une seconde, peut-être moins, l'étendue sauvage qui s'offrait à elle. Elle remercia intérieurement le corbeau du spectacle sans prix qu'il venait de lui offrir. Si ces moments étaient devenus si précieux à ses yeux, peut-être était-ce parce qu'elle ne pouvait plus en profiter pleinement. Elle reprit la parole d'une voix qui trahissait son émotion.

« Et cet horizon, je le vois parfois. Seulement une seconde, mais j'arrive à le percevoir grâce à mon corbeau, oui. » Devait-elle lui expliquer ? Il n'y avait aucune raison de lui cacher la vérité, elle pouvait au moins lui dire le principal. « J'ai perdu la vue il y a quelques années maintenant. Mais grâce à une certaine magie, je pouvais voir à travers les yeux de mon ancienne partenaire... » Non, elle n'avait pas besoin de préciser -pour le moment- que Sywan était morte. « Mais maintenant, c'est à travers les yeux de ce corbeau que je peux voir, mais je ne peux rien contrôler. J'ai seulement des flashs en fait. »

Pareil, elle n'avait pas non plus besoin de préciser que la mission qu'elle devait accomplir lui permettrait de résoudre ce problème. Elle respira un bon coup, se remettant ainsi de ses émotions, mais aussi pour donner du courage à Siobhán qui semblait dépité du chemin à parcourir.

« Allons-y ! Nous allons essayer de rendre le voyage le plus agréable possible, j'ai cru comprendre que vous n'étiez pas un grand voyageur. Mais il faudra faire quelques efforts tout de même. » dit-elle en souriant. A aucun moment, elle n'avait souhaité paraître désagréable. Au contraire, elle tenait à l'aider au mieux.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 09 Juin 2014, 16:32

« Sérieux ? Mais c’est trop dingue ! Vous vous foutez de ma gueule ? » demanda Siobhán avec méfiance. Apparemment non, elle disait la vérité à propos de son corbeau à vision indirecte. Hé ben. Que devenait le monde. Même si d'un certain côté, c'était positif pour elle, elle avait au moins quelque chose à défaut de rien du tout. Mais du coup, il se sentait observé, tiens ! Il s'était rapidement habitué à penser qu'elle ne pouvait pas le voir, mais finalement... C'était sournois, dis donc ! De toutes manières, Ellesme lui changea les idées aussitôt en parlant de faire des efforts. Le jeune homme se mit aussitôt à grogner. Des efforts ? Elle rigolait, cette fois, hein ?

Mais non, elle ne rigolait pas non plus. Trois heures et demi après, ils marchaient toujours. Et il ne fallut pas vraiment plus longtemps à Siobhán pour décider s’étaler carrément dans l’herbe au lieu de couiner sans résultat. En fait, c’est ce qu’il voulait faire depuis au moins… trois heures.
« J’en peux plus, on s’arrête ! » gémit-il en boudant, étalé comme une étoile de mer. « Je suis presque sûr que je vais avoir des ampoules ! Je dois déjà avoir des ampoules ! C’est quand même pas parce qu’on m’expulse à Ohime Quinah qu’en plus on doit me torturer sur le chemin ! »

Et l’orphe fennec continua de râler comme ça jusqu’à ce que ça commence à être ennuyeux, et qu’il roule sur le ventre pour attraper son sac et en sortir un paquet de chips. Le chat qui dormait dedans depuis le début de leur marche sauta prestement dehors et s’excita aussitôt à chasser un papillon qui passait par là. Il fallait dire que c’était probablement la première fois qu’il se retrouvait dans la nature, et même si cela le rendait de toutes évidences bien méfiant, les plaines avaient l’avantage de n’être qu’une grande et immense pairie où on voyait à des kilomètres. L’endroit n’était pas inquiétant du tout, même pour un chat précautionneux de salon, et cela pouvait d’ailleurs s’appliquer aussi à Siobhán lui-même.

Ce dernier grignota ses chips en regardant son chat, amusé sans qu’un seul sourire ne traverse pourtant son visage blasé. Ellesme allait devoir faire avec sa paresse parce qu’il était très probable qu’à la seule mention de repartir, elle reçoive une litanie de protestations et de complaintes tellement insupportables qu’elles ne valaient pas de les subir juste pour gagner un peu de temps. Il faudrait au moins attendre une heure avant de faire repartir Siobhán, et ça allait de toutes évidences nécessiter un pied de biche et de la patience.
Aussi pour l'instant, celui-ci resta étalé par terre. Il faisait beau et chaud, sans aucun arbre pour se protéger des rayons du soleil, mais il n’en avait que faire, peu sujet aux coups de soleil grâce à sa peau pain d’épices et surtout, guère dérangé par la chaleur en règle générale, courtoisie des énormes oreilles de fennec sur le dessus de sa tête. Si elle ne faisait pas aussi bien leur boulot que sur une vraie petite bestiole à fourrure, elles restaient quand même bien pratiques. Et de toutes manières, l'orphe n’aurait pas eu la patience d’attendre de croiser un arbre à l’ombre alléchante pour s’arrêter. Non ici, c’était très bien, il ne manquait plus que la télé.

Siobhán croisa ses bras derrière sa tête. C’est vrai que c’était quand même agréable, d’être allongé dans l’herbe au soleil. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas fait ça, et c’était à se demander pourquoi, maintenant. Il avait bien un jardin sur le toit de son immeuble luxueux, mais on n’y avait jamais vu une pointe d’oreille de Siobhán. Celui-ci ouvrit un œil alors qu’un chatouillement dérangeait la paume de sa main.
« AAAAHHH, UN INSECTE. » Le jeune homme sauta aussitôt sur ses pieds en se secouant et en s’époussetant. « C’est dégueulasse ! Ah, putain, si ça se trouve, y en a d’autres ?!! »
Non, en fait, c’était juste passager. La nature, c’était nul et sale.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 09 Juin 2014, 21:34

« Non pas du tout ! » lâcha Ellesme en se retenant de rire lorsqu'il lui demanda si elle se moquait de lui. « On peut dire qu'il est mes yeux si tu préfères. » Elle rajouta sur le ton de la confidence : « C'est un avantage, il s'envole et peut me montrer ce que je ne peux pas voir. Par contre, c'est aussi mon point faible d'une certaine façon. Je deviens vulnérable si on se débarrasse de lui... »

Avant de lui donner ces informations, elle s'était demandée si cela représentait un risque potentiel. Il n'y avait personne autour d'eux, aucune oreille indiscrète. Elle avait donc déduit qu'il n'y avait aucun inconvénient à le lui révéler. Et ce n'était surement pas lui qui allait en faire mauvais usage... Ellesme était persuadée de pouvoir anticiper la moindre de ses réactions si ce dernier décidait de se rebeller, ce dont elle doutait.

Ils marchèrent durant quelques heures sous un soleil de plomb, s'arrêtant seulement quelques fois pour boire un peu d'eau. C'était loin d'être désagréable. Au lieu d'être épuisée, Ellesme sentait ses forces lui revenir après tant de temps d'inaction. Elle aurait pu continuer ainsi jusqu'à la fin de la journée si Siobhán ne s'était pas étalé dans l'herbe comme une carpette.

« Déjà ? » Ne put-elle pas s'empêcher de lui demander. « Après tout, ça ne fera pas de mal non plus, on a bien avancé j'ai l'impression. » Elle s'installa à son tour dans l'herbe, laissant le jeune homme vaquer à ses occupations. Elle sortit de sa poche une petite carte qu'elle avait toujours sur elle et la déplia. Sywan observa à son tour la carte et au bout de seulement quelques secondes Ellesme put l'apercevoir. Elle la referma, gardant à l'esprit ce qu'elle venait de voir. D'après ses observations, ils n'avaient pas tant avancer que ça finalement... Mais elle ne s'en inquiéta pas, c'était le début et ils n'avaient pas de délais à respecter.

Alors qu'elle était sur le point de dormir assise, Siobhán la sortit de son état en hurlant comme s'il venait de se faire attaquer. Le corbeau resserra violemment son épaule, ce qui provoqua une violente douleur. Elle se releva comme si elle s'était assise sur un cactus.

« Mais ça va pas ? Faut pas crier pour ça, j'ai cru qu'on t'agressait... » Dit-t-elle en portant la main à son cœur qui ne voulait pas se calmer. Comment allait-il réagir si jamais ils se retrouvaient face à un Omuse ? Il frôlait déjà l'attaque avec un insecte, avec un grosse bête il n'arriverait jamais entier à Ohime Quinah.

Dès qu'elle fut remise de ses émotions, elle caressa Sywan pour lui faire comprendre que tout allait bien. Ensuite, elle le prit sur son poignet qu'elle leva vers le ciel. Le corbeau s'envola et se mit à faire des ronds à travers les rayons du soleil. Il se camouflait à merveille parmi les autres volatiles qui chantaient au dessus d'eux. Ellesme ne l'avait pas fait voler pour rien. Elle ne devait pas oublier ses devoirs et son devoir était d'être vigilante, d'autant plus qu'elle avait un pressentiment. A plusieurs reprises elle perçut les plaines environnantes sans rien voir d'inquiétant. Mais elle vit une petite tâche qui se détachait des étendues vertes. Ce n'était pas des animaux, les silhouettes avaient une forme humaine. Il n'y avait rien d'alarmant, après tout, n'importe qui pouvait se promener. Mais elle prit soin de noter quelque part dans sa tête la direction de ces silhouettes. Elle comptait garder un œil sur elles afin de voir si elles les suivaient.

Une fois satisfaite, elle rappela d'un sifflement le corbeau qui revint sans la faire patienter. Ce dernier retrouva sa place sur son épaule, le regard fier. Devait-elle faire part de ce qu'elle avait vu à Siobhán ? Elle ne voulait pas l'inquiéter pour rien, ni même le faire paniquer, ce qui serait pire si jamais ses craintes étaient fondées. Mais après avoir vu qu'il était plutôt émotif, il valait mieux qu'il n'ignore pas la possibilité d'une menace.

« Siobhán » l'interpela-telle. « J'ai perçu un groupe au loin derrière nous. Je ne sais pas s'il nous suit, mais je préfère te mettre en garde, on sait jamais. »

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 10 Juin 2014, 18:31

« Mais je me fais agresser ! » s’écria Siobhán avec un air scandalisé par la réaction d’Ellesme qui apparemment pensait qu’il exagérait. « C’est dégoutant. »
Il hésitait à se rallonger sur sa moquette confortable d’herbe, maintenant. Mais elle l’empêcha de devoir tergiverser plus longtemps, par une réflexion qui avait de quoi l’intriguer. L’orphe fennec jeta un regard méfiant à Ellesme. C’était quoi, le sous-entendu, là ?
« Attendez… Pourquoi vous me dites ça ? » demanda avec un haussement de sourcil. « Je suis sensé faire attention pour nous deux, ou…? C’est juste des gens, ils vont pas nous sauter dessus pour nous manger, non ? »

Ooooh, ça sentait mauvais, il y avait une tuile qu’allait leur tomber sur le coin de nez, là, vu la tronche de la fille de l’escadron. Ou alors elle s’inquiétait pour rien ? Siobhán fit un tour sur lui-même pour repérer de quoi elle parlait, mais malheureusement, c’était bien trop loin pour qu’il ne voie plus qu’un mélange de couleur. Ou plutôt, il était myope comme une chouette mais refusait en général de porter ses lunettes par coquetterie. Habituellement, ce n’était pas un problème vu l’invention géniale des lentilles à la Basse-ville, mais le jeune homme les avait enlevé juste avant de partir, bien conscient que c’était une mauvaise idée de se balader pendant une semaine dans la nature avec, et là, il regrettait clairement son choix. Trop fier pour sortir pour l’instant les immenses lunettes qu’il avait au fond de son sac, en cas d’urgence extrême, Siobhán haussa les épaules avec une petite moue.
« Moi je vois rien, vous avez dû vous tromper. » déclara-t-il. « De toutes manières, je vois pas pourquoi vous vous inquiétez, c’est pas un troupeau de bêtes sauvages, non plus, non ? En plus, c’est à vous de me protéger, pas à moi, hein. C’est moi qui suis sous votre responsabilité, et personne m’a dit d’emporter une batte de baseball, hein, avant de partir ! »

Remarque, il n’était pas sûr d’être rassuré à l’idée que ce soit une presque aveugle qui le défende, tiens. Parler de bêtes sauvages lui avait fait réaliser qu'il pouvait très bien en avoir, des bêtes, ici. Et pas que des insectes. Des trucs plus gros et costauds, genre des teignes. Siobhán regretta d’avoir parfois zappé innocemment sur des reportages animaliers qui montraient la dure vie sauvage. Il ne risquait sûrement pas de s’émerveiller devant un troupeau d’omuse, ni même devant un grand candélabre. Toutes ces bestioles, de son avis, pouvaient parfaitement vivre leur petite vie à condition que ce soit loin de lui. Bordel, ça faisait à peine quatre heures qu’ils étaient partis, et il voulait déjà rentrer. La vie était trop injuste, pas seulement dure et sauvage.
« Bon bah on peut p’têt avancer encore un peu, alors, du coup. » finit-il par lâcher. « Si ça peut vous rassurer de vous éloigner de vos hallucinations. En plus, plus vite on marche, plus vite on arrive à Ohime Quinah, nan ? » - Non, ce n’était pas la mauvaise foi qui risquait d’étouffer Siobhán.

Le jeune homme se remit donc à marcher à la suite d’Ellesme, et au moins, on pouvait dire que cet évènement les avait reprendre un peu leur route sans qu’il ne râle pendant une demi-heure avant de commencer à bouger ses fesses. Il n'avait guère idée qu'ils auraient dû plutôt se mettre à filer avant que des ennuis les rattrapent, et avait déjà oublié cette histoire de personnes qu'avait vu Ellesme au loin.
« Dis donc, est-ce que l’escadron va me tomber dessus si je me met à vous tutoyer ? » demanda soudain ce dernier.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 11 Juin 2014, 13:31

Pour être honnête, sa réaction avait de quoi exaspérer Ellesme. Pour avoir fait plusieurs missions, elle avait une toute autre définition du mot agresser. Et un insecte qui l'utilisait comme perchoir était loin d'être une agression selon elle. Mais en réalité, elle était amusée de sa réaction. Au moins, ça changeait quelque peu de la routine de certaines missions. Avec lui, le voyage s'annonçait léger et sans prise de tête et parfois, ça ne faisait pas de mal.

« C'est assez relatif, je l'admets. Mais ce n'est qu'un insecte. » répliqua-t-elle en insistant bien sur ce détail. « Il ne va pas vous manger, c'est lui la petite bête ! » Mais bien vite elle laissa ce débat de côté, car il y avait des priorités et elle ne souhaitait perdre du temps avec ça. « Je vous dis ça pour que vous soyez conscient de ce que ce voyage implique. Quand je vois votre réaction avec un insecte, je suis un peu inquiète si jamais on croisait la route de personnes mal intentionnées... » Puis elle rajouta plus doucement pour le rassurer tout de même. « Je ne vous demande rien du tout, juste d'être conscient et attentif malgré tout, c'est important. De toute façon, je suis là pour vous accompagner, donc vous n'avez pas à vous inquiéter, je ferais le nécessaire si besoin est. »

Ils reprirent la route, ce qu'approuva la jeune femme. Ils étaient restés inactifs bien trop longtemps et sans raison. Néanmoins, son but n'était plus d'avancer autant qu'elle l'avait prévu au départ. Elle comptait ralentir l'allure, ce qui, au passage, allait certainement convenir à Siobhán, afin de pouvoir constater si, oui ou non, ce groupe qu'elle venait d'apercevoir les suivait.

Il lui demanda s'il pouvait la tutoyer. Sur le coup, elle fut surprise de sa question, car elle-même ne se l'était pas posée. Et à bien réfléchir, il lui semblait l'avoir tutoyé et vouvoyé en même temps. Donc elle-même n'était pas certaine si elle devait, mais si surtout elle pouvait le faire.

« Je viens de réaliser que moi-même je vous... t'ai tutoyée tout à l'heure. Il me paraît logique que tu fasses de même. Ça ne me gêne pas, d'autant plus que nous devons avoir quasiment le même âge, j'en ai vingt-quatre. Si nous devons passer une semaine ensemble, je crois que ce serait plus agréable pour nous deux de nous tutoyer. Puis je trouve que le vouvoiement établit une distance froide. »

Ce n'était que son point de vue, elle pouvait comprendre qu'il n'ait pas le même. Après une heure de marche lente, elle renvoya Sywan dans le ciel pour pouvoir observer les horizons à nouveau. Le groupe était toujours là, se dirigeant toujours dans leur direction. Etait-ce une coïncidence ? Cela l'inquiétait, car elle ne savait s'ils devaient les fuir ou bien les attendre et voir si c'est bien eux qu'ils cherchaient.

C'est en se retrouvant dans cette situation que Ellesme réalisa que Sywan, son ancienne partenaire et amie, lui manquait terriblement. Elle n'était pas habituée à agir seule, il lui manquait de toute évidence une présence rassurante à ses côtés. Elle garda ces pensées pour elle, car si elle disait à Siobhán qu'elle n'avait jamais travaillée seule auparavant, celui-ci risquait de ne pas avoir confiance en elle en plus d'être inquiet.

Mais avant de prendre la moindre décision, de savoir s'il fallait accélérer l'allure ou attendre, elle décida d'interroger le jeune homme pour en savoir plus sur lui.

« Je ne veux pas être indiscrète, mais c'est important que je te connaisse un peu tout de même... Pour la mission avant tout, hein ! » Elle fit une courte pause, durant laquelle elle espéra que Siobhán ne pensait pas qu'elle cherchait à le draguer... Il ne manquerait plus que ça ! « Mais que font exactement tes parents ? Je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas cherché à te sortir de cette situation. »

Ellesme avait bien remarqué qu'il ne semblait pas avoir de bons rapports avec eux. Mais ils restaient ses parents, donc leur devoir était avant tout de le protéger. Donc, soit ils manquaient à leurs devoirs, soit justement leur devoir les poussait à le protéger en l'éloignant de la Basse-ville.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 13 Juin 2014, 01:04

« T’as vingt-quatre ans ? » s’exclama Siobhán. « Ah merde, dire que j’étais en train de te vouvoyer. Ça craint. »
N’empêche, c’était bizarre qu’elle soit déjà dans l’escadron et tout, non ? Ou peut-être que l’escadron prenait leurs soldats assez tôt. Le jeune homme ne s’était jamais intéressé à l’armée, et avait choisi les études qui lui assuraient le moins d’efforts et d’où il risquait le moins facilement de se faire virer. Il avait passé uniquement ses années de fac grâce à l’aide patiente de son meilleure ami, qui lui passaient toutes ses notes et les lui lisait même à voix haute lors de ses propres révisions consciencieuses. Siobhán avait la chance d’avoir une outrageante bonne mémoire pour quelqu’un d’aussi feignant, mais cela ne l’empêchait pas d’avoir réussi le miracle de tripler sa troisième année. Et vu sa participation aux cours pratiquement inexistantes de base et maintenant, complète, ça n’allait pas s’arranger. Le jeune homme s’en fichait royalement, n’ayant jamais eu à s’inquiéter du futur, mais ce n’était pas trop le cas de ses parents… Dont parlait d’ailleurs Ellesme. Ben tiens, elle n’avait pas un autre sujet, tiens !

Siobhán lui jeta un coup d’œil blasé : « Je m’en fiche que tu sois indiscrète, si c’est pas pour raconter ma vie à d’autres gens. »
N’empêche, la question le gonflait un peu. Enfin, c’était plutôt la remarque qui allait avec… L’orphe fennec était toujours furieux contre ses parents et ça n’allait pas se dissiper rapidement.
« Ils sont politiciens. ‘fin, mon père est politicien, ma mère bosse dans la politique et a juste sa tête moins souvent dans les journaux. Et c’est pas étonnant qu’ils se soient pas bougés le cul pour moi, mon père est en pleine élection et les votes sont dans quelques jours. Ça fait tâche quand ton fils s’est fait arrêter, tu vois. »
Le jeune homme jeta un regard boudeur dans le lointain, qui n’était qu’un univers peuplé de tâches floues vaguement bleu-vert. « Bah, en même temps, franchement, ils ont raison. J'aurais dû m'y attendre. Je suis leur gamin le plus ingrat alors ils peuvent me rendre la même. Mais quand même, c’est des connards. Je les ai jamais fait expulser à Ohime Quinah, moi ! »

Et puis Siobhán n’avait jamais trainé ni dans la drogue ni dans les affaires de prostitution, si bien que les médias n’avait jamais pu ternir la réputation de ses parents avec lui. À moins d’avoir un gros titre : « Le fils des Van Meer est une grosse larve impertinente. », c’était difficile d’en tirer quoique ce soit.
En tout cas, ce n’était pas ça qui allait le motiver à être un fils obéissant. De même que le tatouage idiot sur son épaule qu’il avait fait lorsqu’il avait dix-sept ans, juste pour les entendre hurler, le retour de flamme pour un affront tel que le laisser se faire trainer à Ohime Quinah, ils allaient le sentir passer, tiens ! S’il pouvait le faire un jour, parce qu’il faudrait qu’il ait la chance de rentrer à la Basse-ville, pour ça.
Siobhán ne s’embêta pas à renvoyer l’ascenseur à Ellesme en lui posant des questions sur elles, boudant simplement dans son coin à penser à cette sale injustice et à imaginer tout ce qu’il pourrait faire pour emmerder ses parents – et par Alrik, qu’est-ce qu’il en avait envie -. Le temps qu’il s’écrase à nouveau dans l’herbe, maintenant plus fraîche, le soleil était déjà en train de finir sa course à l’horizon. On y voyait de moins en moins, et l’orphe fennec dû fouiller presque à tâtons dans son sac pour trouver à manger pour son chat qui lui miaulait dans les oreilles.

Cette fois ils s’étaient arrêtés au niveau d’un arbre, à la demande d’Ellesme qui avait plus de pertinence et d’expérience, et le petit groupe qui les suivait semblait avoir disparu. Siobhán grignota un sandwich tout préparé qu’il avait dans son sac sans en proposer à la jeune femme de l’escadron, vaguement curieux de savoir comment elle avait l’intention de se nourrir vu la taille de son sac.
Ce ne fut qu’une demi-heure plus tard que l’orphe fennec se redressa avec des sourcils froncés. Il y avait une bête ou quelque chose qui s’approchait… Non qu’il était vraiment une chochotte (un peu quand même), mais les avertissements d'Ellesme avaient de quoi le rendre un peu plus méfiant.
Il aurait dû être encore plus méfiant ; la troupe qui inquiétait la jeune femme réapparut cette fois sans prévenir, et beaucoup plus près. Siobhán se retrouva avec une arme plantée sur la tempe en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.

« Ok, cocotte, on te récupère celui-là, on en a besoin pour effrayer quelqu’un ! » déclara l’un des trois. Hein, sérieux, maintenant on voulait le ramener à la Basse-ville pour faire du chantage à son père ? Le jeune homme n’était pas sûr de si c’était un bon retournement de situation, parce qu’ils allaient le ramener chez lui et en plus, il allait bien faire flipper ses parents, mieux qu’il n’aurait pu tout seul.
M’enfin... tout de même, Siobhán n’était pas vraiment d’accord avec le fait que quelqu’un pouvait lui exploser la cerveau comme ça, à bien y réfléchir, il préférait quand même carrément Ellesme et ses tentatives de faire ami-ami, hein… Ce qui expliquait pourquoi il s’était complètement figé et la cherchait du regard, malheureusement difficile à repérer sans lunette et dans l’obscurité.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 13 Juin 2014, 13:26

Finalement j'ai eu le temps de rentrer chez moi pour manger, du coup j'en ai profité pour répondre :)


« Evidemment que je vais garder pour moi ce que vous allez me dire ! Vous n'avez pas à vous inquiéter pour ça. » Répondit Ellesme à la remarque de Siobhán. « C'est bientôt les élections ? » Elle était surprise d'apprendre ce détail, qui selon elle, pouvait avoir son importance. Elle se dit aussi qu'il fallait vraiment se mettre à suivre les évènements politiques...

Ils marchaient toujours à allure réduite tandis que la nuit allait bientôt tomber. Si jamais ils trouvaient un coin calme et sécurisé, valait mieux s'y arrêter plutôt que de chercher à continuer et au final, ne pas trouver où dormir. C'est la raison pour laquelle ils s'arrêtèrent près d'un arbre qui leur assurait un abris en cas de pluie.

Ellesme voulut chasser avant la tomber de la nuit, mais finalement elle préféra ne pas allumer de feu pour ne pas attirer l'attention sur eux. Avec ce groupe qui semblait les suivre, elle n'était pas sereine. D'autant plus qu'elle était d'une certaine façon invalide et à bien réfléchir ce n'était pas malin de l'envoyer seule en mission. Mais d'un côté, escorter un jeune homme dans le désert n'avait rien de bien méchant a priori.

Elle sortit donc de son sac quelques fruits séchés qu'elle emportait toujours, car ça avait l'avantage de se garder très facilement. Avec faim, elle grignota aussi de la viande qui était aussi séchée pour la même raison. Elle n'était jamais longue à manger, elle était habituée aux petites pauses où l'on mangeait trois fois rien. Elle termina de manger et prit même le temps de boire assez pour soulager sa soif avant même que le jeune homme n'ait terminé de manger son sandwich.

Le silence régnait et seul le croassement fatigué de Sywan se faisait entendre. Maintenant, Ellesme était tout de même un peu fatiguée elle aussi. Cette longue journée de marche lui avait fait beaucoup de bien, mais l'avait également épuisée. C'est peut-être pourquoi elle n'entendit pas qu'on se rapprochait d'eux. Elle ne les vit pas non plus, car le corbeau semblait s'endormir et avait donc les yeux fermés. De plus, la nuit était tombée depuis longtemps maintenant et ils étaient plongés dans l'obscurité malgré une pleine lune.

Tout à coup elle entendit un homme parler et ce n'était pas Siobhán. Elle se redressa soudainement, tous ses sens en éveil.

« Siobhán ? » Appela-t-elle. Elle trouvait ça vraiment inquiétant de ne pas l'entendre hurler, ni même se plaindre. Elle remarqua finalement combien il était pratique d'être émotif comme il l'était, car au moins elle pouvait savoir s'il était toujours conscient et même en vie.

« T'as entendu ce que je t'ai dit, ma jolie ? On l’emmène avec nous ! » Reprit celui qui avait déjà pris la parole. Siobhán avait désormais une main qui l'empêchait de parler en plus du révolver qui le menaçait toujours. Complètement perdue, Ellesme remarqua une fois encore combien son seul vrai atout était la vue, et sans elle était à la merci de n'importe qui. Elle devait agir et vite étant donné qu'elle avait déjà manqué à son devoir. Mais comment ? Elle ne pouvait même pas voir combien ils pouvaient être, ni même s'ils la regardaient. Peut-être que l'un d'entre eux se tenait derrière elle, prêt à l'abattre au moindre signe de protestation.

Peu lui importait, elle devait agir. Sa mission était d'emmener Siobhán à Ohime Quinah et cela impliquait de le protéger. Elle donna un coup d'épaule dans le vide pour faire perdre l'équilibre à Sywan qui s'envola pour ne pas chuter. Il disparut dans la nuit, restant tout de même à proximité du petit groupe. Aussitôt après, elle plongea au sol afin de récupérer deux petites lames qu'elle avait dans son sac. Mais le temps de l'atteindre et de trouver ce qu'elle cherchait, deux hommes lui sautèrent dessus.

« On se doutait que tu nous laisserais pas partir sagement. » Dit l'homme qui tenait Siobhán. « On nous avait prévenu qu'il y avait un membre de l'Escadron avec lui. »
Puis un des deux hommes qui tenait fermement Ellesme prit à son tour la parole.
« On devrait la tuer, elle risque de nous poser des problèmes si on la laisse en vie. 
- Ferme la un peu et arrête de dire des conneries ! » Reprit le premier. « On nous a demandé de ramener le gosse, pas de tuer n'importe qui ! » Son ton était froid et on pouvait sentir l’énervement dans sa voix. « Non, nous allons t'emmener avec nous, c'est plus prudent. Et au moins, il aura de la compagnie. » Finit-il par dire en libérant la bouche de Siobhán maintenant que tout semblait réglé. 

Ils furent attachés l'un à l'autre par une corde tandis que leurs poignets étaient joints dans leur dos. Ainsi, ils ne pouvaient pas tenter de s'échapper sans se gêner mutuellement. La jeune femme, inquiète, considéra qu'il était plus prudent de ne rien tenter, car telle que la situation était, ils ne pouvaient clairement rien faire.

« Je suis désolée... » Dit-elle à l'attention de Siobhán. Elle aurait dû empêcher que cela n'arrive. C'était son devoir.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 17 Juin 2014, 14:43

Siobhán était furieux. Juste au moment où il se disait qu’il ne pouvait pas être plus dans la merde que ça, on lui prouvait le contraire.
« Non mais je rêve ! Je croyais que t’étais sensé me protéger ! » grogna-t-il entre ses dents à voix basse, pendant qu’ils étaient en train de faire diligemment demi-tour vers la Basse-ville. Alrik que c’était horripilant, s’être tué à faire tout ce trajet pour revenir sur leur pas. Difficile de faire quoique ce soit les mains liées. Et puis de toutes manières, Ellesme n’avait rien fait de base, alors libre de ses mains ou non !

Un des hommes avait pris le sac à dos de l’orphe fennec et avait apparemment l’intention de fouiller dedans pendant qu’il marchait ; sauf qu’il rencontra un chat tout aussi furieux que son maître de se voir secouer de cette manière. L’homme l’attrapa par la peau du cou après s’être fait griffé en plongeant la main dans le sac, et lui fila une torgnole qui indigna aussitôt Siobhán. On touchait pas à ses affaires, surtout de cette manière !
Sauf qu’il n’eut pas besoin de protester, le type s’était déjà retrouvé avec un chat en furie qui lui avait sauté dessus en feulant et était en train de le mettre en charpie. S’il avait eu la présence d’esprit de le lâcher, probablement que le Chat aurait fini par s’enfuir, mais à la place, il ne faisait qu’hurler de douleur et se flanquer des baffes qui rendait encore plus folle la bestiole. Siobhán se mit carrément à ricaner, et murmura « bon chat » quand un des autres hommes, celui qui n’était pas en train d’essayer d’aider celui occupé avec son chat, lui flanqua lui aussi une torgnole pour le faire taire, vexé.

Siobhán n’avait pas reçu de claque depuis ses 8 ans, encore moins de cette puissance-là, et feula tout autant que son chat sans même y penser, avant de planter des petits crocs pointus dans le bras du type. Qui se mit à hurler lui aussi. Et lui flanqua une deuxième baffe aussitôt pour qu’il le lâche.
Le Chat, lui, de son côté, était toujours hors de contrôle des deux types qui vociféraient à son encontre en gesticulant.
« Non mais je rêve, c’est ça vos professionnels du kidnapping ! » s’exclama Siobhán qui se prit une troisième gifle, et ne décida pas pour autant de se taire, parce que son égo en était encore plus blessé. « Ouais ben vous pouvez me taper dessus autant que vous voulez, hein, ça fera plus réaliste ! Si vous croyez que c’est ça qui va influencer mon père ! »

L’homme qu’il avait mordu lui en flanqua quand même une quatrième, pour soulager ses nerfs, mais lui demanda après : « De quoi tu parles ? »
« Bande d’andouille, mon père m’a laissé me faire expulser de la Basse-ville, vous croyez vraiment que vous allez lui faire du chantage avec moi ? Alors que justement, il veut plus entendre parler de moi ? Z’êtes vraiment stupide, hein ! Vous êtes en train de lui faciliter la tâche ! Et sérieusement, si je meurs, ça fera une belle histoire de famille brisée qui fera pleurer tout le monde, ça lui en fera de la pub, tiens ! »

Incapable de déterminer si Siobhán mentait ou non, avec son air tout à fait condescendant, l’homme fronça les sourcils et hésita, mais l’orphe fennec l’engueulait déjà à nouveau.

« C’est quand même pas vous qui m’avez fait expulser, non ? Vous êtes trop stupide pour me kidnapper à la Basse-ville, c’est plus simple dans les plaines, ou quoi ? »
« Ça, p’tit con, non, c’est pas nous, nous on profite juste de l’occasion. »
- et la seconde d’après, Siobhán se prit un véritable coup de poing dans la figure, parce qu’il tapait vraiment sur les nerfs du type.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 20 Juin 2014, 11:24

Elle sentit comme de la rancune dans les reproches de Siobhán, ce qu'elle pouvait tout à fait concevoir. Mais devait-elle lui rappeler qu'elle était aveugle et qu'en plus de ça il faisait nuit ? Qu'ils étaient deux, un jeune homme farouche et une femme aveugle encore une fois ? La colère montait au fur et à mesure qu'elle pensait à la façon dont elle allait lui répondre d'un ton cinglant. Néanmoins, elle réussit à se contenir. Le jeune homme réagissait certes de manière immature, mais cela se comprenait. Son devoir était de le protéger et il semblait bien qu'elle avait échoué. Mais était-ce échouer que de ne pas aggraver la situation ? Il fallait savoir agir avec les cartes qu'on avait en main et pour le moment, ils n'en avaient strictement aucune.

« Je suis désolé. » Répéta-t-elle pour essayer de le calmer. « Mais on ne pouvait rien faire ! Si on avait réagi, crois-moi, on aurait fini la route inconscient ! » Puis elle rajouta tout bas, comme si elle avait un plan. « Et si l'on veut saisir notre chance pour s'enfuir, mieux vaut être éveillé, tu ne crois pas ? »

Puis elle se tut, consciente qu'elle lui donnait des espoirs alors qu'elle n'avait aucun projet en tête. Il avait juste besoin d'être rassuré et d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher pensait-elle. Mais elle avait beau réfléchir et chercher une solution, elle ne voyait aucune chance de se sortir de cette situation. Telle qu'elle se présentait, agir reviendrait à se mettre en danger et c'est la raison pour laquelle Ellesme restait sage. Ce que le jeune homme n'arrivait apparemment pas à comprendre. Ce dernier fut pris d'une nouvelle arrogance quand on s'attaqua à son chat. Plus rien ne semblait l'arrêter de les provoquer, pas même les gifles qu'il se prenait. N'avait-il pas écouté ce qu'elle lui avait dit ?

« Arrête ! » Lui lança-t-elle, consciente qu'il ne l'entendrait pas. « Ils vont finir par t'assommer si tu continues ! »

Soudain, ils purent entendre un rugissement surgir de la nuit. C'était le même son qu'une trompette qui avait pour but d'élancer les troupes sur un champ de bataille. Tous se turent pour tendre l'oreille. Un second cri brisa le silence qui s'était alors établi. Il ne fut pas difficile à Ellesme de comprendre ce que cela pouvait être. Pour avoir très souvent voyagé à travers les plaines, elle avait croisé plus d'une fois ces créatures qu'on appelait Omuse. Leur cri était reconnaissable entre mille. Et si elle ne se trompait pas, il s'agissait même d'une femelle qui venait de perdre ses rares œufs. Ce qui malheureusement n'était pas chose rare.

Mais là se présentait l'occasion qu'elle attendait. Elle siffla donc à l'attention de Sywan qui n'avait cessé de les suivre en les survolant discrètement. Aussitôt le corbeau entama une descente vertigineuse et fonça sur l'un des agresseurs. Celui-ci fut prit au dépourvu et poussa une plainte surprise quand il sentit des serres s'enfoncer dans son épaule. Le chat de Siobhán profita de cette agitation pour s'attaquer à son agresseur une nouvelle fois.

Ellesme ne pouvait voir ce qui se passait, mais elle arrivait très bien à visualiser la scène. Tout cela était ridicule, ils n'avaient aucune expérience. Ils avaient pu les capturer tous les deux, seulement parce qu'ils étaient d'un effectif supérieur et parce qu'elle était aveugle. Bien qu'elle n'était pas une combattante hors pair, avec des yeux, elle n'aurait fait qu'une bouchée d'eux.

Le troisième homme, celui qui s'occupait des deux prisonniers semblait perdu parmi cette pagailles. Il se demandait s'il devait aider ses camarades ou s'il devait continuer de les surveiller. Mais durant ce temps d'hésitation, il ne fit aucun des deux et Ellesme fut libre de répliquer sans qu'il puisse se défendre. Les mains toujours liées ensemble, elle assena un coup de pieds dans le menton. Sa respiration était tellement forte qu'il ne lui avait pas été difficile de le repérer. Elle entendit un choc sourd, comme si quelqu'un venait de s'effondrer.

Puis elle entendit une lame siffler à son oreille. L'évitant au dernier moment, elle se pencha le plus possible pour se mettre hors de portée de tout projectile. Mais cela ne suffit pas, elle entendit un second couteau siffler vers elle. Elle ne pouvait pas le voir arriver, et le son l'informait seulement que le couteau filait à vive allure vers elle. Elle n'avait pas le choix, elle devait l'esquiver au petit bonheur la chance. Elle se jeta sur le côté, mais la lame se planta dans sa cuisse. Elle s'effondra au sol en lâchant gémissement de douleur.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 22 Juin 2014, 01:56

Siobhán faillit se mettre à hurler comme un gamin capricieux. Non mais c’était quoi ce bordel ! Vraiment, mais quelle merde ! Bon, au moins, il y en avait un d’assommé par Ellesme. L’autre était en train de se faire déchirer le visage par le Chat. Sauf que le dernier, il leur lançait des couteaux ! Non mais on était à un show d’Houdini ou quoi ? L’orphe fennec n’eut pas le temps de s’en plaindre plus, parce que la jeune femme de l’escadron s’était effondrée avec un gémissement, une lame plantée dans la cuisse, et avait l’avait entrainé avec vu qu’ils étaient attaché ensemble. Parfaaaaaaiiit. Exactement ce dont il avait besoin...
Mais apparemment, Alrik existait quand même, parce que son salut se profila sous la forme du métal froid d’une des lames tombées par terre, tout contre le poignet de Siobhán. Celui-ci gigota aussitôt pour l’attraper et réussit à le passer sous les cordes qui l'attachaient pour découper ses liens. Vu que l’homme au couteau était en face d’eux et pas dans leur dos, ce n’était pas difficile à cacher dans la pagaille. En revanche, même avec l’usage de ces deux mains, Siobhán n’était pas expert en combat et n’avait probablement que la surprise ou presque à son avantage.

C’était pourtant un avantage assez important. Le jeune homme attendit que l’homme avec ses lames s’approche d’eux avec un sourire satisfait en regardant Ellesme pour lui filer un coup de pied aussi magistral qu’il pouvait. Le type à terre, Siobhán n’avait plus qu’à lui sauter dessus et lui filer deux ou trois coups de poing assez fort pour qu’il tombe dans les pommes, avant que celui-ci ne riposte, même s’il se prit un coup de genou dans le ventre pas du tout agréable pendant la manœuvre.
Celui occupé avec son chat demanda un peu plus de réflexion de la part du jeune homme, mais heureusement, c'était plutôt un jeu d'enfant vu qu'il était déjà bien amoché. Même s’il venait de réussir à se débarrasser du chat, il avait le visage couvert de griffures et arrivait à peine à ouvrir les yeux, si bien que Siobhán n’eut pas de mal à faire exactement la même chose qu’avec l’autre. Le jeune homme était presque surpris de s’en sortir aussi facilement, mais malgré ça, sa joue gauche était déjà ornée d’une ecchymose imposante et il y en avait probablement une en préparation près de son nombril, parce qu’il en avait encore le souffle court.

« Bande de couillons amateurs. » grommela-t-il en filant un nouveau coup de pied au type qu’il venait d’assommer. Il se tourna vers Ellesme vers qui il fila pour découper ses liens à elle, maintenant qu’il avait le temps. Il ne tenait pas à rester là longtemps, et maintenant qu’un silence suspicieux était retombé, Siobhán s’apercevait à quel point ses mains tremblaient, même s’il ne risquait pas de l’avouer. Si bien qu’il mit un peu plus de temps qu’on pouvait prévoit pour délivrer la jeune femme de l’escadron, mais sauta quand même prestement sur ses pieds, jetant un nouveau coup d’œil aux trois hommes. Ils allaient probablement se réveiller bientôt, il fallait vraiment qu’ils filent aussi vite que possible, son seul avantage était une ouïe fine qui l'avertirait aussitôt que l'un se mettrait à remuer à nouveau ; mais l’orphe fennec s’aperçut qu’il allait y avoir un certain problème pendant qu’il courait aller attraper son chat en train de feuler un peu plus loin.

Ellesme était blessé et n’allait peut-être pas pouvoir s’enfuir rapidement loin d’ici, si bien qu’il grogna alors qu’il se faisait griffer pas le Chat encore furieux. Il le fourra dans son sac sans ménagement et le referma, puis tourna sur ses talons pour aller se planter devant la jeune femme, les oreilles plaqués et la queue hérissée :
« Okay, on dégage maintenant, je reste pas ici une seconde de plus ! Tu dis s’il faut que j’te portes ou que j’t’aide mais tu grouilles sinon je te laisse ici te faire zigouiller par ces mecs et moi je rentre à la Basse-ville ! »

Désolé, Siobhan, c'est un petit con fini. XD

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 23 Juin 2014, 19:02

La douleur que la jeune femme ressentait à la jambe l'empêchait de se relever. Elle sentit aussi Siobhán qui commençait à s'agiter près d'elle, mais ne s'en préoccupa pas le moins du monde. Elle commençait à sentir son sang qui était chaud, caresser sa cuisse. Elle devait faire quelque chose avant de s'évanouir ou de perdre tout son sang.

Mais elle n'arrivait pas à réfléchir, elle souffrait bien trop et craignait que le muscle soit touché. Serrant les dents pour s'empêcher de crier, elle sentait la fatigue venir à grands pas. Mais pour que cela n'arrive pas, elle se mordait les lèvres jusqu'au sang pour rester éveillée. Ce n'était pas sa première blessure, mais c'était la première fois qu'elle se prenait un couteau dans la cuisse. Ses bras, même son abdomen avaient déjà été touchés, mais jamais aux jambes. Et cette blessure l'empêchait de se relever et de marcher.

Petit à petit, ses idées devinrent confuses. Elle ne le savait pas, mais elle allait bientôt s'endormir. Elle eut une pensée pour Sywan, perçut quelques images de la mort de son amie et se dit qu'elle allait bientôt subir le même sort. Mais soudainement, elle sentit qu'on lui sectionnait ses liens qui l'empêchaient toujours de bouger. Cela eut pour effet de la réveiller et elle se ressaisit rapidement. Elle roula sur le dos avant de s'assoir en poussant un gémissement de douleur.

Il n'y avait plus de bruit, apparemment le jeune homme s'était débarrassé des hommes. Finalement, il avait l'air bien plus courageux qu'il en avait l'air. Elle le remercia alors qu'elle tâtait sa jambe par à-coup. Elle sentait ses doigts s'enfoncer dans sa chair, ce qui la rassura. Puis, en relevant le menton, elle sentit que quelqu'un se tenait devant elle. Elle n'apprécia pas vraiment quand il s'adressa à elle, jugeant le ton un peu trop autoritaire.

« On bouge pas d'ici ! » Répliqua-t-elle d'un ton cinglant. Qui plus est, la douleur ne l'aidait pas à paraître douce et patiente. Puis elle reprit d'une voix étouffée par la douleur. « Pas maintenant du moins. Je ne peux pas rester comme ça pour le moment, je dois faire quelque chose pour ma cuisse avant de bouger, sinon la lame va remuer et je perdrais encore plus de sang. Et je suis désolée de te dire ça, mais tu ne pars pas sans moi. Je suis prête à courir après toi dans cet état s'il le faut, mais nous devons rester ensemble. »

Après ça, elle demanda à Siobhán de lui récupérer son sac à dos. Même si le corbeau avait rejoint Ellesme, elle n'arrivait plus à percevoir quoique ce soit. Peut-être bien que la douleur qui l'affaiblissait l'empêchait d'établir ce contact avec le corbeau. Quand elle eut récupéré ses affaires, elle l'ouvrit et fouilla faiblement à l'intérieur. Elle sortit une compresse et un petit bidon de désinfectant. Mais elle continua de fouiller, cherchant cette fois-ci des aiguilles et du fil. Il fallait la recoudre, car si elle se contentait de retirer la lame et de panser la plaie, le sang n'arrêterait pas de se répandre. Elle trouva enfin ce qu'elle cherchait.

« Siobhán... Je peux te demander un nouveau service ? Je l'aurais fait moi-même en temps normal, mais je ne peux pas à cause de mes yeux. » Elle s'interrompit quelques instants, reprenant son souffle. « Il faudrait que tu me recouses la cuisse. Par contre, il va falloir faire vite. Après ça, on attachera ces hommes et on partira loin d'ici. Mais pour ça, il faut que je soigne ma jambe et je ne peux pas le faire toute seule... »

Elle n'avait pas d'autre choix que de lui faire confiance. C'est parce qu'elle était incapable de le faire elle-même qu'elle lui avait demandé. Et même si elle ne le montrait pas, elle était terriblement gênée de la situation. C'était à elle de s'occuper de lui et au final, c'est grâce à lui s'ils s'en étaient sorti. Et s'il acceptait de l'aider, ça allait être lui qui allait la soigner.

Elle déchira le tissu de son pantalon sans trop de difficulté étant donné qu'il était déjà entamé par la lame. Puis elle versa du liquide désinfectant sur la plaie avant même d'avoir retiré le couteau. Elle sentit des larmes de douleur monter jusqu'à ses yeux et une larme coula même le long de sa joue lorsqu'elle ferma les paupières pour ne pas s'évanouir. Lorsque la douleur s’atténua et qu'elle se sentit prête, elle s'adressa au jeune homme.

« Je suis prête ! » Fit-elle fermement en espérant que lui le soit aussi. « Merci... » Rajouta-t-elle presque timidement, consciente qu'elle manquait à son devoir.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 24 Juin 2014, 00:11

Siobhán perdu la couleur pain d’épice de son visage en entendant Ellesme.
« Non mais t’es complètement timbré ? Y a écrit médecin sur ma gueule ? Tu veux vraiment que je te charcute ? T’es même pas anesthésié ? Ah moi je fais pas ça, hein ! » L’orphe fennec grogna un instant et jeta un coup d’œil à la troupe des hommes pas loin d’eux, avant de passer une main agacée dans ses cheveux, retenant l’envie de se les arracher. Il resta là à gigoter un instant, avant de se remettre à grogner. « Rhhhaa, okay, d’accord, mais on les attache d’abord au cas où, hein ! Moi je prends pas de risque. »

Il devait avouer que cette idée-là d’Ellesme était particulièrement pertinente ; lui-même n’y aurait pas pensé un seul instant. Aussi il attrapa les cordes qui les retenaient auparavant pour attacher rapidement les trois hommes avec. Ce n’était pas du boulot de marin de Balaïne mais ça ferait bien l’affaire, de toutes manières, il ne pouvait pas faire mieux. Puis il se retourna à regret sur la jeune femme de l’escadron. Il fut tenté un moment de s’enfuir à toutes jambes tout seul, mais bon, Ellesme l’avait prévenue qu’elle le poursuivrait, et il n’allait quand même pas la laisser mourir dans la campagne toute seule après s'être tué à le rattraper, il n’était pas si salaud. Ce qui ne l’empêcha pas d’attraper le matériel d’Ellesme avec un regard furieux et accusateur, complètement indifférent au fait que là, maintenant, c’était elle qui morflait et pas lui.

« Bon ben tu vas devoir me dire comment faire parce que moi je sais pas, hein ! Et c’est pas ma faute si tu souffres comme un cochon, c’est toi qu’a demandé ! » vociféra-t-il avec un peu moins de véhémence cette fois parce que merde, il allait planter une anguille dans la cuisse de cette fille très prochainement et personne ne lui avait dit qu’il aurait dû suivre un stage de survie pour débutant avant de venir.
Il allait apprendre sur le tas, du coup, finalement. Que la chair humaine, en fait, c’était vachement plus résistant que ça en avait l’air, que recoudre quelqu’un était exactement comme faire de la couture normale, sans qu’il n’en avait jamais fait, que ni l’odeur du sang ni la vision de la blessure n’était sympathique et facile à supporter, et qu’entendre Ellesme gémir de douleur était particulièrement stressant. Il ne pouvait pas lui en vouloir malgré tout son égoïsme, vu qu’on lui plantait un autre truc dans la peau et que ça devait faire foutrement mal, mais merde. Le jeune orphe se concentra aussi bien qu’il put jusqu’à ce qu’il eut fini, et inspira bruyamment en se redressant.

Il aurait bien voulu demander à Ellesme de partir maintenant avec tout son mépris habituel, mais là, Siobhán était tellement occupé à essayer d’avoir l’air calme et détendu qu’il n’était pas sûr de pouvoir ouvrir la bouche. En fait, son estomac, lui, ne semblait pas vouloir se calmer et l'orphe fennec dû finir par se relever pour trottiner à pas de course un peu loin et vomir son petit-déjeuner et le flan de légume amoureusement préparé par la jeune femme de l’escadron. Lorsqu’il revint, il décida d’espérer seulement qu’elle n’avait rien entendu, et que son maudit corbeau ne lui avait rien envoyé non plus, parce qu’à part prétexter avec mauvaise foi qu’elle avait sûrement rajouté un truc pas bon dans sa cuisine express, il avait du mal à trouver de quoi faire son fier.
« Okay, bon, on y va, là, maintenant, c’est bon ? » souffla-t-il avec un ton un peu accusateur, vexé jusqu’au trognon de se voir dans un tel état devant un public, aussi restreint soit-il. Il n’aurait jamais avoué le tremblement de ses mains ni même ce pourquoi il venait de piquer un sprint pour s’éloigner, même il devait bien avouer que son cœur battait toujours à cent à l’heure depuis qu’ils s’étaient fait attrapés par ces types insupportables. Il finirait bien par se calmer, celui-là, non ?
« Sérieux, n’empêche, vous allez faire tout le chemin comme ça ? Vous allez crever, c’est pas possible. »

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 25 Juin 2014, 23:00

Ellesme fut soulagée de voir que le jeune homme avait décidé de finalement céder. Elle l'admettait difficilement, mais elle avait besoin de lui en ce moment. Jamais elle n'aurait pu se recoudre elle-même, ou alors ça aurait été n'importe comment. Elle finit par le remercier tout en lui tendant les instruments qui allaient lui permettre de la soigner. Elle lui expliqua alors comment procéder et lui montra même le geste à répéter jusqu'à ce que sa plaie soit propre. Pour se faire, elle lui prit les mains et plaça l'aiguille entre ses doigts puis le guida dans les airs pour qu'il assimile bien la méthode. Elle ne prétendait pas être plus experte que lui, mais au moins elle mettait toutes les chances de son côté pour se soigner et c'était le plus important selon elle. Aussi, il n'y avait rien qui pouvait être déplacé dans son attitude. Elle n'avait rien d'autre en tête que de lui apprendre.

Dès qu'il fut prêt, elle mit un morceau de bois entre ses doigts et se prépara à souffrir. Jamais elle n'avait connu un tel tourment. A plusieurs reprises, elle laissa échapper un gémissement de douleur avant de resserrer plus fort sa mâchoire. Elle s'agrippait à l'herbe qu'elle arrachait par touffe. Ses ongles grattaient la terre, si bien qu'elle sentit un de ses ongles se retourner et son doigt se mettre à saigner.

Enfin, lorsqu'il eut terminé de la soigner, elle s'allongea sur le sol, reprenant difficilement son souffle comme si elle venait de courir un cinq-cents mètres en sprint. Sa cuisse lui brûlait comme jamais, elle avait désormais l'impression qu'on avait replongé la lame, mais cette fois-ci incandescente dans sa jambe. Même si elle se tordait de douleur, elle prit soin de verser le restant du liquide désinfectant pour être certaine de ne pas infecter la plaie recousue.

Le temps de s'en remettre, le jeune homme était parti vomir le sandwich de l'après-midi, mais elle ne le remarqua même pas, même si elle avait constaté qu'il s'était éloigné quelques instants. Elle se rassit doucement, vérifiant que sa tête ne tournait pas. Elle semblait plutôt en forme, elle ne ressentit aucun malaise à se relever.

« Oui, allons-y. Mais doucement de préférence... » Approuva Ellesme qui s'appuyait sur une seule jambe pour garder son équilibre. Elle allait devoir faire attention sans quoi sa plaie ne manquerait pas de se rouvrir. Puis elle se mit à rire à la réflexion de Siobhán. « Je pense que ça devrait aller, la plaie a bien été recousue j'ai l'impression, ça ne me tire pas tant que ça. D'ailleurs, merci... Je sais quel effet ça fait la première fois qu'on doit faire ce genre de choses. »

Elle commença à marcher en boitant, espérant que plus elle marcherait, plus elle s'habituerait à la douleur. Il était tard, la nuit était bien avancée et ils n'avaient toujours pas dormi. En même temps, les évènements les en avaient empêchés. Il leur fallait désormais avant tout s'éloigner de ces hommes, même si ces derniers étaient toujours profondément endormis. Puis établir un campement pour la nuit et se reposer, car tous les deux semblaient en avoir grandement besoin. Qui plus est, cela allait permettre à la jambe de la jeune femme de se rétablir. Une nuit ne serait pas suffisant, mais c'était toujours bon à prendre quand on avait une semaine de marche à faire.

« Je ne pense pas que ces hommes ne reviennent après ça... Mais soyons prudents et éloignons-nous le plus possible quand même. Et j'imagine que tu ne seras pas contre un petit somme après ça. » Elle se doutait que la nuit ne serait pas non plus de tout repos, chacun allait être sur ses gardes, terrifiés à l'idée de se faire une nouvelle fois agresser. Mais dans la journée, elle n'avait vu qu'un seul groupe et celui-ci avait été neutralisé. Autrement dit, ils allaient pouvoir dormir tranquillement.

Ils marchèrent pas plus d'une heure, car Ellesme fut incapable de continuer. Sa jambe était devenue raide, ce qui l'empêchait de marcher correctement. Puis surtout la douleur était intenable. Ils s'installèrent donc sous un arbre pour se mettre à l'abri et Ellesme se prépara un lit confortable pour dormir. Une fois allongée, elle fixa les étoiles qui brillaient de manière intense dans ce ciel qui semblait absorber toute la lumière. Puis elle s'adressa au jeune homme, se doutant qu'il ne s'était pas endormi tout de suite lui non plus.

« Ces hommes tout à l'heure... De quoi parlaient-ils exactement ? J'ai compris qu'ils cherchaient à te capturer, mais sans en comprendre la raison véritable. »

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 28 Juin 2014, 19:28

« Ah ça c’est clair, je vais pas être contre une nuit de sommeil après cette journée de merde. » répondit amèrement Siobhán, louchant un peu sur la blessure de la jeune femme qui avait l’air assez grave, quand même. Le jeune homme avait du mal à la comprendre, étant plutôt du genre à couiner quand il se coupait le doigt avec une feuille. D’ailleurs, il couinait déjà sur les bleus qu’il avait, mais dans un sens, cela semblait assez inutile de s’en plaindre à Ellesme alors qu’elle souffrait comme un cochon et n’aurait sûrement pas le temps pour le plaindre.

Ils s’arrêtèrent d’ailleurs rapidement à cause de sa blessure. Siobhán se demanda si elle serait en état de remettre la route demain, mais bon, hein, elle faisait comme elle voulait, c’était pas sa faute si elle voulait pas rentrer à la Basse-ville. Au moins, ils marcheraient un peu moins et moins vite ! Aussi il s’installa lui aussi pour la nuit, laissant le Chat filer se réfugier au fond de son sac de couchage. Quel miracle qu’il en avait un chez lui de base, tiens ! Parce qu’il faisait un peu froid, là, quand même. Il était encore en train de se disputer avec sa bestiole qui prenait trop de place mais sortait les griffes un peu trop vite, encore vexé de ce qui s’était passé plus tôt, quand Ellesme éleva à nouveau la voix.
« Hein, quoi ? Mais de quoi tu parles, la raison véritable ?? Tu crois quand même pas qu’ils mentaient, hein, je suis pas un chef de secte, moi, ils m’ont pas enlevés pour que je continue à leur faire la messe ! Faut arrêter, tu crois quoi, que je cache un truc ??? » - Et puis il apparut à Siobhán qu’elle demandait probablement simplement des explications, si bien que c’était peut-être pas la peine de s’emballer.

« Putain, vous me mettez tous sur les nerfs, avec vos histoires, bordel. » grogna-t-il en gigotant comme un gardon pour déplacer le Chat qui se mit à miauler en protestation. Ce ne fut que quand les deux trouvèrent plus ou moins un arrangement, et que l’orphe fennec était enfin calé qu’il reprit la parole. « Je sais pas trop ce qu’ils veulent. Mais mon père est en pleine campagne d’élection, je te l’ai déjà dit. Donc j’imagine très bien qu’ils voulaient m’amener là-bas avec un pistolet sur la tempe ou je ne sais pas quoi dans leur cerveau de malade, histoire de lui faire accepter n’importe quoi. Je sais pas, des arrangements entre partis, peut-être sa démission à la candidature. »
Siobhán soupira avec une moue boudeuse, il n’en savait pas vraiment plus, il ne s’intéressait à la politique pour un sou, il savait à peine le nom du président, alors les niveaux d'en dessous... C'était au grand dam de ses parents, mais s'il s’intéressait à peu de chose, de toutes manières.

N’empêche, cette histoire commençait à devenir vaguement suspicieuse. Il se faisait expulser de la Basse-ville et maintenant, une tentative de kidnapping ? Le jeune homme décida que finalement, c’était aussi bien qu’il soit parti, dans ce cas, si c’était pour avoir des fous dingues à ces trousses. Qu’ils s’attaquent à sa sœur, elle au moins avait une réputation à tenir, ça serait plus logique !
« Je sais pas si à un moment un des mecs était en train de sous-entendre que mon expulsion a été organisé par d’autres personnes. C’est vrai que de base, c’est suspect de m’expulser comme ça sans vérifier, mais à l’escadron, ils ont bien l’air con alors pourquoi pas, hein… » Siobhán ne s’embêta même à s’excuser auprès d’Ellesme de l’insulter à moitié. Ce fut d’ailleurs tout ce qu’elle reçut en guise de bonne nuit.
Et en guise de bonjour, le lendemain, un sympathique grognement d’enfant capricieux : « Rhha, j’y crois pas qu’on va pas avoir le droit de se doucher pendant une semaine. Je vais mourir attaqué par les microbes ! C’est dégueulasse ! »

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 30 Juin 2014, 22:44

Au fait, tu as posté avec le mauvais compte ^^


Ellesme était épuisée et souffrait atrocement à cause de sa jambe. Et voir Siobhán s'emporter et l'entendre s'énerver l'exaspéra. A tel point qu'elle le laissa parler, préférant attendre qu'il termine son caprice. On aurait dit un gamin qui avait été vexé d'être accusé à tord et qui ne supportait pas de l'être. Mais aussi, il ne semblait pas supporter de tels évènements, ce qui le rendait aussi sensible d'une certaine façon. Cela semblait bien plus simple pour elle, car elle n'était ni impliquée, ni concernée par cette affaire. Elle se trouvait juste dans la situation. Mais ça, c'était son rôle et il n'y avait donc aucune raison de s'en plaindre. Et ce, même si elle avait l'impression de perdre sa jambe. Finalement, elle décida de répliquer sèchement.

« Ecoute, si c'est pour t'entendre pleurer, autant te taire ! Je n'y suis pour rien moi, j'essaye de t'aider, donc tu seras gentil de ne pas l'oublier. Si tu dois en vouloir à quelqu'un, trouve toi quelqu'un d'autre. » Elle ne se souciait pas d'être vexante ni même blessante. Elle reprit donc, sur le même ton. « Tu sais, j'apprécie quand l'occasion de connaître les autres s'offre à moi. Mais si c'est pour me prendre la tête, je préfère rester froide et conne, comme tu le dis si bien, mais au moins je n'ai pas à supporter des jérémiades. »

C'est sur cette discussion que chacun s'endormit de son côté. Pas tout à fait en réalité, car Ellesme semblait être fiévreuse. Elle avait des bouffées de chaleur et la seconde suivante, elle tremblait de froid, claquant des dents sans pouvoir s'en empêcher. C'est pourquoi elle ne réussit pas à s'endormir tout de suite malgré sa fatigue. Puis au bout d'un certain temps, elle réussit à s'endormir, non pas parce que son état s'était calmé, mais parce qu'elle tomba d'épuisement. Son sommeil fut d'ailleurs aussi agité que l'avait été sa tentative de s'endormir. Des rêves ou plutôt des cauchemars l'occupèrent une bonne grosse partie de sa nuit, lui donnant l'impression de n'avoir pas trouvé le repos.

Quand le soleil annonça l'heure de se lever, Ellesme sentit que quelque chose n'allait pas. Sa jambe était entièrement engourdie, comme si elle avait dormi la jambe totalement repliée. Elle se redressa en toute hâte et scruta l'état de sa jambe. Avec soulagement, elle vit qu'elle n'était pas blanche, ce qui était un bon signe, mais la plaie avait gonflée, ce qui l'inquiéta. Ensuite, elle caressa chaque partie de sa jambe, vérifiant qu'elle était toujours sensible au toucher, ce qui paraissait être le cas. Voyant que le jeune homme dormait toujours, ou faisait semblant de dormir, peu lui importait, elle s'empara de son sac et le renversa dans un vacarme à réveiller des Kordatts. Au moins, il allait peut-être se réveiller de cette façon, parce qu'elle n'avait pas l'intention de lui parler pour le moment. Elle récupéra, parmi toutes ses affaires éparpillées au sol, un baume gras et nourrissant qu'elle appliqua sur sa plaie. Ça n'allait pas faire des miracles, c'était juste un composant fort en graisse, mais cela allait permettre de dégourdir la plaie et éviter qu'elle ne sèche. Cela sembla lui faire beaucoup de bien, car elle sentit sa jambe se dégourdir.

Elle mangea rapidement un morceau de pain rassis qui calma sa faim. Cela était largement suffisant, mais ils allaient devoir chasser s'ils ne voulaient pas mourir de faim en cours de route. Sauf si Siobhán avait amené avec lui tout ses placards dans un sac sans fond. D'ailleurs, ce dernier sembla se réveiller et la première chose qu'il fit fut de se plaindre. Ellesme lui adressa un regard mi-agacé, mi-amusé, parce que c'était un sacré numéro tout de même et soupira en guise de réponse. C'est qu'ils avaient un dialogue développé !

« On trouvera un coin d'eau dans lequel se baigner, mais en attendant, il faudra supporter ton corps en putréfaction ! » lui lança-t-elle, amusée d'attendre une réaction qui pourtant allait l'exaspérer. Puis très vite, elle en revint au sujet principal et qui semblait donner un sens à sa mission. « J'y ai réfléchi cette nuit, du moins j'ai essayé... Mais tu ne crois pas que si ces types voulaient te récupérer pour t'utiliser contre ton père, ça signifie que c'est certainement ton père qui a fait en sorte de t'expulser ? Parce qu'il se doutait de ce qui allait arriver ? »

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 02 Juil 2014, 03:29

Siobhán était vexé jusqu’au trognon et de mauvaise humeur. Depuis deux jours, la vie était merdique et maintenant, il vivait comme un sauvage et en plus, Ellesme l’avait envoyé balader hier soir. On aurait pu probablement voir un nuage noir au-dessus de sa tête si on avait été dans un dessin animé. La jeune femme de l’escadron, malheureusement, ne semblait pas en être impressionnée, ce qui évidemment, mettait encore plus Siobhán d’une humeur de fennec. Et probablement, maintenant, d’une odeur de fennec, par manque de douche. Le jeune homme fronça les sourcils à la réponse d’Ellesme.
« Pfff, putréfaction… J’ai pas dit ça, c’est bon, hein, si tu veux juste te moquer… » Il haussa un sourcil lorsqu’elle continua à lui parler de ses réflexions, réfléchissant une seconde pendant qu’il sortait un paquet de croquettes pour le Chat. « Non, c’est pas le genre de mon père. S’il avait peur pour ma défense, il m’aurait engagé un garde du corps ou je sais pas quelle connerie. Son leitmotiv, c’est « Ne jamais fuir devant l’adversité », tu parles qu’il va se laisser avoir peur de bouseux d’opposants. Sérieux, tu l’as jamais vu sinon t’imaginerais jamais des trucs pareils. Il prévoit pas, il fonce dans le tas ; ‘fin, pas littéralement parlant. »

Et puis il jeta un coup d’œil un peu suspicieux à Ellesme, soudain muet. Pourquoi elle posait toutes ses questions, d’abord ? Comme s’il savait les réponses, lui. Elle faisait un peu assistante sociale, à essayer de lui parler comme si elle voulait lui faire remettre des pièces en ordre dans le grand puzzle de cette aventure merdique.
« Mais pourquoi ça t’intéresse, franchement, hein ? Quoi, t’as besoin d’infos pour mettre dans ton rapport ? Je veux bien croire que ça te fasse chier si je me fais zigouiller pendant ta mission mais j’espère bien que maintenant, on va plus se faire sauter dessus par des dingues, et après, c’est plus ton problème, nan ? Si ça se trouve, j’vais pas pouvoir retourner à la Basse-ville. Avant longtemps. Putain, sérieux, je vais peut-être rester là-bas, quoi. »

Siobhán s’étala par terre en grognant longuement, un long grognement un peu désespéré, aussi. Ils avaient intérêt à avoir des salles de bain haut gamme, à Ohime Quinah. Ils avaient intérêt aussi à avoir un niveau de vie pas cher parce que malgré tout l’argent qu’il avait emmené, ça n’allait pas non plus durer des années. Manquerait plus qu’il travaille. Rhaaaaa. Dire qu’il devait maintenant s’occuper avec des problèmes de ce genre ! La vie était nulle et injuste.
« Bon, je vais me changer, au moins. » finit-il par déclarer, une invitation à Ellesme pour se retourner, et puis le jeune homme se rappela bêtement qu’elle était aveugle et qu’elle avait seulement ce corbeau bizarre pour lui envoyer des flashs de n’importe où. Oh, bah. C’était pas un voyeur, le piaf, non ? C’était pas avec trois secondes où il montrait sa lune qu’elle aurait le droit à un vrai porno, non plus. Aussi Siobhán se changea en haussant les épaules.

Il arborait bien un air de bouledogue mais c’était constant, à présent, comme pour remplacer celui d’indifférence totale qu’il avait avant. Probablement que les circonstances lui semblait être de guise pour changer ça, vu qu’il ne pouvait même pas se plaindre à quelqu’un. Maintenant qu’Ellesme l’avait rembarré la nuit d’avant, il suspectait qu’elle puisse le refaire, ce qui enlevait toute la satisfaction. Peut-être aurait-il pu s’amuser à la pousser à bout, mais sachant qu’elle était celle qui l’amenait à Ohime Quinah, celle de l’escadron, c’était probablement une mauvaise idée. Elle pourrait avoir des mauvaises idées et être très méchante.
Et puis en définitive, c’était bête de ne pas profiter de la patience qu’elle avait depuis le début. Bon, peut-être qu’elle l’avait plus depuis hier soir, mais rien que le fait qu’elle ait proposé de trouver un cours d’eau montrait qu’elle était quand même sympathique de base. Bizarre la meuf, elle était comme ça avec tous les gens dont elle s’occupait avec l'escadron ?
Bon, et le petit-déj' dans tout ça ? Est-ce qu'il avait des figolus dans son sac ?

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 02 Juil 2014, 18:52

« Ne jamais fuir ? » Répéta Ellesme pour elle-même. Cela l'étonna d'une certaine façon, car tout ce qu'elle avait pu déduire jusqu'ici s'avérait être faux. Néanmoins, elle ne resta pas là à se dire qu'elle s'était trompée. Au contraire, savoir qu'elle s'éloignait désormais de l'erreur lui redonnait confiance. Elle savait qu'elle ne pouvait que se rapprocher de la vérité ainsi.

Tandis qu'elle était profondément plongée dans ses pensées, Siobhán lui demanda pourquoi elle paraissait si curieuse. Elle se tourna vers lui, même si elle ne le voyait pas. En réalité, elle faisait ça machinalement sans même se poser la question.

« Effectivement, toutes ces questions me permettent d'enrichir mon rapport. Je t'avoue que ce n'est pas obligatoire, mais je n'aime pas donner des faits sans chercher à expliquer pourquoi c'est arrivé. » Elle s'arrêta, réfléchissant pourquoi elle lui dévoilait ceci. Après tout, elle pouvait ne pas lui répondre et lui rétorquer que ça ne le regardait pas. Mais têtu comme il était, elle ressentait cette nécessité de se justifier, ce qui l'agaçait un peu. « Je n'arrive pas à me contenter du minimum syndical, j'ai ce besoin d'expliquer et de comprendre. C'est la raison pour laquelle je cherche à savoir qui sont ces hommes, d'où ils viennent et ce qu'ils te voulaient exactement. »

Le temps que le jeune homme se change, comme s'il n'avait que ça à faire, Ellesme se releva en quelques rebonds pour ne pas perdre l'équilibre. Elle sentit son corbeau rebondir en même temps qu'elle, se qui la fit sourire malgré la douleur. Elle rangea toutes ses affaires dans son sac et secoua ses vêtements pleins de terre. Sa jambe était toute raide, mais elle pouvait la soulever sans trop souffrir. L'idéal serait de trouver de l'eau pour pouvoir nettoyer sa plaie avant d'avoir recours à des soins plus avancés. Mais sur la route, elle ne pouvait se permettre de telles choses. Elle s'occuperait plus en détails de sa jambe une fois la mission terminée. En attendant cela, il fallait qu'elle en prenne soin un minimum pour y arriver déjà.

« Au fait, t'es pire qu'une mariée quand même ! » lui lança-t-elle pour lui faire comprendre qu'il était temps de mettre les voiles. « Allez, en marche princesse ! »

Elle se mit en route, tendant une oreille voir s'il allait rechigner tout seul ou s'il avait tout simplement décidé de l'ignorer. Habituellement, Ellesme restait en retrait et se contentait d'observer. Sa seule compagnie avait été son amie perdue, Sywan. C'était seulement avec elle qu'elle avait partagé des moments de complicité, restant distante avec les autres et même avec les membres de l'escadron. Mais maintenant qu'elle n'était plus là, elle se rendait compte que ces moments lui manquaient. Cela expliquait peut-être pourquoi elle avait tendance à chercher le jeune homme. Elle se mordit l'intérieur de la joue, se jurant d'être moins familière désormais. C'était contraire à son devoir. Le problème est que depuis qu'elle avait intégrée l'escadron, sa vie avait un peu été mise à l'écart. Et se retrouver avec Siobhán lui rappelait un peu l'époque où elle était encore une jeune femme qui profitait pleinement de la vie. Or c'était un problème, son devoir voulait qu'elle distingue très clairement ce genre de choses.

Ils marchaient sous un ciel gris. Le temps était loin d'être celui de la veille. Ellesme craignait qu'il se mette à pleuvoir, car le jeune homme allait certainement s'en plaindre. Alors qu'au contraire, ça pouvait être une excellente chose. La pluie pouvait effacer toutes les traces qu'ils laissaient derrière eux ainsi que leur odeur si jamais des chiens étaient à leur poursuite. Il n'y avait aucune raison de se faire de telles frayeurs, mais il ne fallait pas omettre toute sorte de possibilité.

Sywan s'envola avant qu'il ne se mette à pleuvoir, juste par précaution et ainsi elle put observer les alentours. Elle aperçut un petit étang au loin, mais sans en être certaine. Il n'était pas tout à fait sur leur chemin, mais le détour en valait certainement la peine.

« Dirigeons-nous dans cette direction » Informa Ellesme en montrant du doigt la direction à prendre. « Je ne suis pas certaine, mais il me semble avoir aperçu un étang... Mais je n'arrive plus à le voir. Dans quelques temps, si s'en est bien un, tu devras le voir. »

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 03 Juil 2014, 17:27

« Pardon ??! Tu viens de m'appeler princesse ou j'ai rêvé ?! » Siobhán se retourna sur la jeune femme immédiatement, tellement scandalisé que cela appuyait d’autant plus les paroles que venait de prononcer Ellesme. Il couina dans ses oreilles pendant une bonne dizaine de minutes, inutilement parce qu’elle ne semblait pas vraiment comprendre la gravité de ses actes. Non mais franchement ! Est-ce que c’était seulement une attitude correcte pour une membre de l’escadron, même ?
Au moins, cela donna à Siobhán de quoi bouder un peu si bien qu’elle eut un peu la paix pendant qu’ils reprenaient la route. Et celui-ci ne s’inquiéta du temps orageux que lorsqu’elle parla de faire un détour vers un étang que son corbeau avait probablement vu d’au-dessus.

« Ouais mais vu le temps, bientôt on aura plus besoin d’un étang… »
grommela l’orphe fennec. Pourtant, l’invitation d’Ellesme avait de quoi lui faire plaisir. Se laver allait être forcément appréciable : ils n’étaient pas parti depuis longtemps mais vu l’amour de Siobhán pour la propreté, même ce court laps de temps était une torture. En plus, ils pourraient remplir leurs gourdes, ce qui ne serait pas plus mal non plus. Le jeune homme en dépensait deux fois plus avec son chat et ça n’allait pas s’arranger au fur et à mesure de leur voyage, puisqu’il allait tout droit vers le désert…
« Dis, dans le désert, y a pas mal d’oasis ou…? » demanda-t-il ainsi, l’esprit soudain préoccupé par l’idée de mourir de soif quelque part dans une immensité de sable. Flûte alors, les aventures de ce genre, c’était pas pour lui, c’était plutôt son canapé et de sa télé qui l’appelait, là.

Mais ce fut seulement sur les bords d’un petit lac qu’ils atterrirent, et Siobhan en profita pour se déshabiller à nouveau, gardant juste son caleçon pour plonger dans l’eau. Il eut bien un moment d’hésitation, à penser aux grenouilles et autres bêtes visqueuses qu’il devait y avoir là-dedans, mais finit quand même par répondre à l’envie impérieuse de se décrasser. Ce n’était clairement pas un gars de la campagne, mais il allait devoir faire quelques efforts, au moins par nécessité.
Il ne parlait plus trop à Ellesme, rien que parce que l’idée qu’elle puisse mettre des informations supplémentaires dans son rapport l’énervait. Certes, c’était son job, mais de l’avis de l’orphe fennec, ce n’était pas les affaires de l’escadron, tout ça. Et pourtant… son intérêt avait presque piqué celui de Siobhán. Pas vraiment parce qu’il cherchait à comprendre, mais plutôt parce que s’il y avait quand même proteus sous roche, il n’y avait probablement pas que lui en danger. Ce serait bête quand même que quelqu’un dans sa famille se fasse tuer… Le jeune homme n’avait pas des relations admirables avec eux, mais que l’un d’entre eux meurent serait quand même très loin d’être agréable.

Après s’être lavé aussi bien qu’il pouvait, et fait un bond de trois mètres quand une algue s’était enroulée sur sa cheville, il finit par sortir de l’eau en frissonnant. Se sécher, il avait intérêt à le faire vite, parce qu’apparemment, il n’avait plus pouvoir le faire très bientôt. Les gros nuages noirs de l’horizon étaient maintenant pratiquement sur eux.
« Hé ! On est obligé de marcher sous la pluie ? » grogna-t-il à Ellesme, avec le sous-entendu évident que cela allait être une activité particulièrement pénible qu’ils devraient plutôt éviter. Il n’avait peut-être pas tort sur ce coup-là, pour une fois, mais malheureusement, dans les plaines, il n’y avait pas grand-chose pour s’abriter. A part peut-être les maigres arbres qui bordaient le lac où ils étaient. Mais ils n’allaient pas rester là toute la journée, non ? A ce train-là, ils seraient à Ohime Quinah dans un mois !
« Qu’est-ce qu’on fait ? On va pas rester se faire tremper ! » couina-t-il à l’intention de la jeune femme de l’escadron. C’était ELLE qui était en charge du voyage, non ? C’était ELLE qui devait savoir quoi faire ! « Et ta blessure ? Tu devrais pas la laisser au sec pour que ça cicatrise mieux ou je sais pas quoi ? »
Déjà qu'elle avait du mal à marcher maintenant...

Désolé pour le temps de réponse. :$ J'essaye de répondre le plus vite possible aussi dans les songes !

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Ellesme Lorien » 04 Juil 2014, 11:46

Quand Siobhán demanda à Ellesme s'il y avait des oasis dans le désert, celle-ci lui répondit qu'il y en avait sans doute, mais qu'il ne fallait pas non plus espérer en trouver tous les kilomètres. Elle rajouta aussi que s'il y avait des voyageurs dans le désert, ils risquaient de les croiser à passer par ces endroits là. Suivre les oasis restait un itinéraire intéressant pour les marchands. C'étaient de véritables carrefours pour tout les voyageurs. Si jamais ils croisaient la route de marchands, ils pourraient toujours les interroger sur la direction à prendre, même si selon la jeune femme ils n'avaient pas besoin de renseignements.

Ellesme ne cessait de se répéter qu'elle n'avait pas eu le temps de préparer cette mission. Il lui manquait une folle quantité d'informations.

Durant le trajet, la jeune femme respecta le silence de celui qui l'accompagnait. Il s'était mis à bouder comme un enfant qui se respectait, tandis qu'elle réfléchissait à la suite. Ils arrivèrent au niveau de l'étang, au soulagement d'Ellesme qui commençait à fatiguer à cause de sa jambe. Elle avait l'impression de trainer un poids mort qui ralentissait toute progression.

Elle s'éloigna un peu, cherchant à trouver un peu d'intimité tout en gardant à proximité la présence de Siobhán. Elle ne put garder un œil sur lui, car Sywan en profita pour chasser un peu. Le corbeau était trop éloigné désormais pour qu'elle puisse apercevoir quoique ce soit. Ainsi, elle resta attentive à ce qui l'entourait et par dessus tout à ce qu'elle entendait.

Elle nettoya sa plaie encore une fois, frottant doucement avec de l'eau fraiche. Cela lui fit un grand bien et elle sentit même sa jambe se dégourdir. Dès qu'elle se fut occupée de sa jambe, elle fit une toilette rapide et rafraichissante. Ce qui lui prit plus de temps fut ses cheveux. Elle les frotta avec de la boue et les rinça difficilement. Mais très vite elle retrouva sa chevelure blanche. Elle sortit de l'eau, prenant soin de tendre l'oreille pour entendre ce que faisait le jeune homme et se rinça rapidement. Ensuite, elle pansa sa plaie afin de maintenir la plaie dans un milieu humide et favoriser la cicatrisation. C'est à ce moment qu'elle rejoignit Siobhán qui l'interrogea sur sa blessure.

« Les cicatrices ne doivent pas tout à fait rester au sec. Il faut un petit peu d'humidité pour que la cicatrisation se fasse. En fait, il ne faut surtout pas la laisser sécher à l'air libre. » Puis elle rajouta ensuite, bien qu'elle avait fait semblant de ne pas entendre ses lamentations. « Nous marcherons sous la pluie s'il le faut, sauf si tu as un parapluie dans tes valises. Mais nous n'allons certainement pas attendre que la pluie passe ! Déjà que la route va être plus longue que prévue... » Rajouta-t-elle en désignant sa jambe. « … Alors si en plus notre progression dépend du temps... »

Ils attendirent cependant le retour du corbeau avant de reprendre la route. C'est une fois que celui-ci fut revenu de sa chasse qu'un détail la troubla. Jamais elle n'avait mis les pieds dans un désert, donc jamais elle n'avait pensé à ça. Mais était-il possible de chasser dans le désert ? Il n'y avait aucune végétation, ou seulement aux environs des oasis et les animaux de ce milieu n'étaient certainement pas comestibles. Déjà qu'elle-même ne se voyait pas manger du scorpion ou même du serpent, elle imagina encore moins Siobhán le faire.

« Je crois que nous devrions chasser avant d'entrer dans le désert. » Informa la jeune femme. « La traversée du désert prendra certainement du temps et il nous faudra des provisions pour tenir. » Puis concernant l'eau, ils avaient bien rempli leurs gourdes au niveau de l'étang, mais Ellesme espérait repasser par un marais avant de s'engager dans le désert.

« On va s'arrêter un peu pour chasser, de toute façon il était bientôt l'heure de manger. » Dit-elle même si elle n'avait pas spécialement faim. Mais déjà qu'elle était affaiblie par sa blessure, elle ne pouvait se permettre de ralentir encore plus leur allure à cause de la faim.

Ellesme avait déjà chassé très souvent dans le passé. Avec son ancienne partenaire, elle prenait plaisir à trouver de nouvelles techniques et même à chasser des gibiers de plus en plus gros. Mais seule, elle n'avait pas la volonté de retrouver ce plaisir sans elle. Ainsi, elle préféra se contenter d'un piège classique qu'elle fit en creusant un petit trou dans le sol qu'elle recouvra d'herbes et de feuilles. Sur le dessus, elle avait posé un morceau de fruit sec qui lui restait pour attirer un animal, un lapin le plus souvent. Elle répéta ce manège jusqu'à ce que trois lapins se prennent au piège.

« On va pouvoir passer à la cuisson ! » Fit-elle en tendant les lapins morts sous le nez de Siobhán étant certaine que ça allait le dégouter. « Je vais en garder deux avec moi, le troisième sera pour ce midi et peut-être même ce soir s'il en reste. »

Elle commença à installer de quoi faire un petit feu, déposant les dépouilles mortes à côté d'elle. Puis elle s'adressa au jeune homme.

« Tu saurais allumer un feu ? » Lui demanda-t-elle. En plus, avec un tel sac, elle ne serait même pas étonnée qu'il se ballade avec un briquet. Ce qui, pour une fois, ne serait pas entièrement ridicule. Ce type d'objet était pratique dans beaucoup de situations et était très peu encombrant.

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Re: Corbeau et chat sur une épaule perchée

Messagepar Siobhán » 04 Juil 2014, 22:49

« Quoi, on va vraiment marcher toute la journée sous la pluie ? Tu rigoles, là ? C’est de la méchanceté pure, ça, tu le sais ? J’espère qu’Alrik se souviendra de ça à l’heure du jugement dernier ! » se mit aussitôt à se plaindre Siobhán, maintenant qu’Ellesme avait annoncé qu’ils allaient repartir.
Le jeune homme se contenta de se remettre à bouder sous sa capuche, mais heureusement, ils ne marchèrent pas beaucoup avant que Ellesme ne les arrêtent à nouveau dans l’intention de chasser. Elle n’avait pas tort, la végétation commençait à changer petit à petit, et on sentait que les plaines étaient en train de se transformer en un paysage plus aride. Sauf que ce n’était pas ça qui allait faire plaisir à Siobhan vu la vision des trois lapins morts qu’on lui mit sous le nez.
« Aaaaaah, beurk, t’approches pas de moi avec ça ! Hors de question que je mange ça, tu rêves ! Je préfère me nourrir de biscuit pendant une semaine ! C’est dégoûtant ! » protesta-t-il avec un air presque indigné qu’elle ait pu imaginer qu’il engloutirait un truc pareil. Non mais ils avaient encore leurs yeux vitreux, là, sérieux ! C’était pas de la nourriture ! « Je t’allume ton feu parce que j’ai un briquet mais le reste, tu te débrouilles toute seule, hein ! T’as qu’à demander à ton corbeau, là, de t’aider à les préparer ! J’éventre pas des lapins ! Tu vas me faire devenir végétarien ! »

Fidèle à ses paroles, pour une fois, Siobhán alluma effectivement le feu pour Ellesme. Heureusement, le temps que la jeune femme chasse ses trois lapins, le temps avait eu le temps de s’adoucir et il ne pleuvait plus ; surtout qu’elle avait ramené du feu à peu près sec d’un bosquet d’arbres tout près d’eux. Sauf que l’orphe fennec n’y connaissait rien en feu de camp, et ce fut Ellesme qui rapporta des feuilles mortes en plus pour les ajouter au milieu du petit tas de bois, et lui dit d’allumer celles-ci pour enflammer progressivement les branches. Au moins, il ne s'en sorti pas trop mal, et le jeune homme pouvait se vanter d'avoir appris à faire quelque chose de ses dix doigts, pour une fois. La cuisson et la préparation de son gibier, par contre, fut tout à elle-même puisque Siobhán refusa catégoriquement de l’aider, se contentant de donner à manger et à boire à nouveau à son chat. La bestiole, elle, était beaucoup alléchée par l’odeur de lapin grillé qui se mit à flotter dans l’air, et il dut la retenir plusieurs fois pour qu’elle n’aille pas embêter Ellesme lorsqu’elle se mit à manger.

Seulement voilà, à force d’avoir le nez dans les effluves de nourriture et d’avoir la bouche remplie de nourriture froide depuis leur départ il n’y avait pas longtemps, Siobhán se mit assez rapidement à changer son avis sur son refus éternel de manger du lapin chassé. Son pull à capuche était encore humide et l’idée d’avaler quelque chose de chaud était bien tentante, mais à présent, le jeune homme n’irait surtout pas quémander auprès d’Ellesme. Question de fierté. Mal placée, la fierté.
Ce ne fut qu’au bout d’un moment qu’il craqua et demande mine de rien à Ellesme : « Tu vas manger toute seule un lapin entier ? »
Siobhán était d'autant plus boudeur qu'il réalisait à quel point il était facile de le faire changer d'avis. Une nuit dehors et il était presque prêt à quémander un vrai matelas dans une maison, et à manger du lapin non mis sous cellophane. Merde alors ! Mais il fallait dire qu'Ellesme n'avait pas tort de le traiter de princesse. L'orphe fennec n'avait jamais vraiment eu à s’inquiéter pour quoique ce soit. Il n'avait jamais dormi à la belle étoile, jamais eu à se plaindre d'avoir le ventre creux pendant plus de quelques heures, jamais été obligé de fournir des efforts physique sans la promesse d'une médaille ou d'une victoire derrière. L'argent coulait presque à flot dans son compte en banque, et il y avait une tonne de boutique à la Basse-ville pour le dépenser. Ici, c'était bien beau, d'en avoir, de l'argent. Mais il n'y avait aucun boucher pour leur tendre tout prêt un carré de viande.

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Siobhán
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