Elle avait délaissé ses textes quelques temps pour se servir à boire dans la grande pièce. Jamais elle ne faisait l'un dans la salle réservée à l'autre. Vous n'imaginez pas quelle catastrophe cela représenterai si de l'eau ou de la nourriture venait à se déverser par accident sur l'un de ces précieux écrits... Pour la plupart, il n'existait pas encore de copie. C'était aussi cela, son travail. Un travail minutieux et de longue haleine dont elle ne verrai jamais le bout. À vrai dire, ça la rassurait de savoir qu'il y aurai toujours de quoi faire pour elle. Car elle ne savait rien faire d'autre de ses mains mis à part écrire, déchiffrer, répertorier... Elle jeta un œil sur le soupirail et observa les quelques ombres qui passaient parfois juste devant, l'air vague. Elle venait de lire tout ce qui existait – ou presque – sur les Morphes. C'était fascinant, mystérieux... presque irréel. Comme un peuple sortit tout droit d'un conte... et pourtant, elle en hébergeait un qui dormait dans la pièce attenante, et qui pouvait se changer en un chien rouge tout à fait amusant.
Le murmure des pieds nus sur la pierre ocre la fit se retourner. Ordalie se tenait là, le regard effarouché de celui qui vient de se réveiller et qui lutte corps et âme contre la clarté extérieure à ses rêves. Néthi lui sourit.
« Mon père est repassé dans l'après-midi. Lui et le seigneur Hétep sont partis pour N'qâta, à l'est. Ils ne seront pas de retour avant longtemps. » annonça-t-elle doucement.
Avait-elle pressenti que les deux hommes de guerre intimidaient Ordalie ? Peut-être. Qui n'intimidaient-ils pas ? Hétep à lui tout seul faisait trembler la plupart des Ohimes. Non pas qu'il suscite la moindre crainte, mais le respect qu'on lui devait en tant que Conseiller et Demi-Dieu faisait de lui une sorte d'entité, et il était révérée d'avantage qu'il était réellement apprécié pour ses qualités ou ses défauts. Oui, des personnes considérant son père ou le général des armées Ohimes comme des hommes, il ne s'en trouvait pas beaucoup. Elle-même leur vouait un respect quasi religieux, loin de l'habituelle sympathie qui la liait aux autres Ohimes. Posant son verre sur la grande table du séjour, elle se pencha pour ramasser un paquet poussiéreux et alla le porter à son hôte avec un sourire satisfait. Presque fière d'elle.
« Lepti a trouvé ceci aux abords de la cité. Sont-ce vos vêtements ? »
La réponse semblait évidente. Qui, dans l'oasis, aurait l'idée de porter pareil accoutrement ?
« Le soir vient de tomber, et la chaleur avec lui. J'ai demandé à Lepti de me laisser vous accompagner dans le désert, j'espère que ça ne vous ennuie pas ? »
Dans un coin d'ombre et sagement assis sur un tabouret, Lepti observait les deux jeunes gens de son air bienveillant.
Le murmure des pieds nus sur la pierre ocre la fit se retourner. Ordalie se tenait là, le regard effarouché de celui qui vient de se réveiller et qui lutte corps et âme contre la clarté extérieure à ses rêves. Néthi lui sourit.
« Mon père est repassé dans l'après-midi. Lui et le seigneur Hétep sont partis pour N'qâta, à l'est. Ils ne seront pas de retour avant longtemps. » annonça-t-elle doucement.
Avait-elle pressenti que les deux hommes de guerre intimidaient Ordalie ? Peut-être. Qui n'intimidaient-ils pas ? Hétep à lui tout seul faisait trembler la plupart des Ohimes. Non pas qu'il suscite la moindre crainte, mais le respect qu'on lui devait en tant que Conseiller et Demi-Dieu faisait de lui une sorte d'entité, et il était révérée d'avantage qu'il était réellement apprécié pour ses qualités ou ses défauts. Oui, des personnes considérant son père ou le général des armées Ohimes comme des hommes, il ne s'en trouvait pas beaucoup. Elle-même leur vouait un respect quasi religieux, loin de l'habituelle sympathie qui la liait aux autres Ohimes. Posant son verre sur la grande table du séjour, elle se pencha pour ramasser un paquet poussiéreux et alla le porter à son hôte avec un sourire satisfait. Presque fière d'elle.
« Lepti a trouvé ceci aux abords de la cité. Sont-ce vos vêtements ? »
La réponse semblait évidente. Qui, dans l'oasis, aurait l'idée de porter pareil accoutrement ?
« Le soir vient de tomber, et la chaleur avec lui. J'ai demandé à Lepti de me laisser vous accompagner dans le désert, j'espère que ça ne vous ennuie pas ? »
Dans un coin d'ombre et sagement assis sur un tabouret, Lepti observait les deux jeunes gens de son air bienveillant.