Voyage au bout de l'Enfer.

Si l'est un point sur lequel tous s'accordent, c'est l'inhospitalité de Guttenvald ! Aux pieds des Obsidiennes et perdu dans la forêt des Ombres, c'est le poste frontière entre Ephtéria et N'qâta.

Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 15 Mai 2012, 23:27

Guttenvald, enfin ! Après de longues heures de voyage à dos de Zâku, le paysage a bien changé. Des plaines verdoyantes qui constituent la majeure partie de l’état atlante, on est passés à une forêt sombre aux arbres tordus, dont les feuilles ne réussissent pas à adoucir les angles pointus... Et puis la végétation s’est faite de plus en plus rare, pour laisser la place à la sombre ville.

Jonah – qui a plutôt fière allure, sur le Zâku brun rayé d’ombre, s’approche au pas de l’entrée de la ville, les sabots de sa monture claquant sur les pavés noirs, et s’arrête un peu avant de pénétrer dans la ville elle-même… Histoire de réapprivoiser le paysage, et ses souvenirs.
Car ce n’est pas la première fois que l’homme se rend dans cet endroit, oppressant même pour lui ! Il est déjà passé à Guttenvald deux fois au cours des années précédentes, sans y rester plus longtemps que nécessaire. Il faut dire qu’elle est loin d’être accueillante, cette ville, et ce n’est pas parce qu’on n’est pas un enfant de chœur qu’on se sent bien quand on est sans cesse entouré de bandits, d’escrocs et de meurtriers. Comment ça, Jonah est un peu des trois ? C’est peut-être vrai, mais c’est pas une raison ! Ici, il faut sans arrêt être sur ses gardes, et il est quasiment impossible d’y passer du bon temps…

L’homme, en habits pratiques de voyage – pantalon sombre ample, chemise large, bottes et manteau de cuir – pas une tenue qui risque d’attirer l’attention ici – jette un regard à la ronde. Non, rien n’a l’air d’avoir trop changé. Les bâtisses sont toujours aussi peu engageantes ; et le paysage grisâtre. On a l’impression d’être dans une réalité désaturée à l’extrême… Les gens qui trainent dans les rues n’ont pas l’air plus plaisants, et, pour couronner le tout, une petite bruine maussade tombe sur la ville.

« Bon, je vais aller manger un morceau… Puis direction les forges ! »

Jonah met pied à terre et s’enfonce alors dans les rues ; il sait que l’auberge située immédiatement à l’entrée de la ville, au sortir de la gare, est à éviter : sa fréquentation est majoritairement composée de voleurs, qui n’attendent que l’arrivée de pauvres touristes qui n’ont aucune idée d’où ils mettent les pieds, afin de les détrousser. Non, lui il va au Chat-Huant, un établissement certes pas idyllique ni totalement sûr, mais au moins y’a jamais personne là-bas, et même si ce qu’ils servent est plutôt insipide, au moins ça tient au corps - et Jonah a vraiment les crocs.

Il atteint sa destination sans encombre – un miracle ! mais de toute façon, avec son stylet accroché à sa ceinture, juste au cas où, il ne craint pas grand-chose… Après avoir confié sa monture au tenancier – il a intérêt à bien s’en occuper, il rentre dans l’auberge. Sitôt faite une rapide analyse des personnes déjà présentes – deux personnes qui conversent à voix basse autour des reliefs d’un repas, et une silhouette seule dans le fond, Jonah jette son dévolu sur une petite table graisseuse à laquelle il s’installe. Assez rapidement vu le nombre quasi-nul de clients, la patronne, une grosse femme au teint plus gris qu’une vieille serpillière, et avec les même cheveux – même pas le luxe de se payer une jolie serveuse ! -, s’approche de lui et lui demande ce qu’il prendra.

« Un ragoût de Teigne… avec du pain et un pichet d’eau. »

Pas d’alcool en voyage d’affaire, et encore moins à Guttenvald pour lui ! En attendant son plat, Jonah tente de déchiffrer les symboles inscrits sur sa table…

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 16 Mai 2012, 14:34

Après Asphasie, Banba, et Balaïne, voilà que Daé se trouvait à Guttenvald. De loin la plus austère de toute les villes qu'elle avait fréquenté depuis qu'elle voyageait, donc du point de vue de Daé, la plus accueillante. Cette ville la faisait revivre.

D'abord parce qu'après s'être fait repéré à Balaïne, elle s'était enfuit dans la forêt et avait remonté le fleuve espérant trouver des habitations. Et ce voyage en pleine nature, qui n'avait pas été si désagréable, l'avait quand même éreinté. On pourrait croire qu'en tant qu'Orphe, Daé aimerait la nature, la forêt, les arbres, tout ça... eh ben non. C'était un chat de ville. Un matou de gouttière, pas un chat sauvage. Les chats des villes ont un minimum d'éducation par rapport aux chats sauvages. De plus, elle avait horreur de la viande cru, ce dont elle avait dû ce contenter pendant sa fuite, non, pas fuite, pendant son voyage d'exploration pour éviter de rameuter la garde et autres bestioles.
Car elle voulait aussi un minimum de tranquillité. Une tranquillité qu'elle - et ce malgré tout son amour pour la ville - ne trouvait pas dans les cités.
Pour conclure, disons que ce voyage, comme tout les voyages, avait eut son lot de bonnes choses et de moins bonnes choses. Ce qui ne l'avais pas empêcher d'émettre un vague soupir quand elle avait vu les première maison de Guttenvald, même si elle n'avait pas l'air sympathique d'apparence.

Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'elle tournait en rond dans la ville. Elle avait plusieurs fois changé d'auberge avant de se trouver satisfaite par une du nom du Chat Huant. Et elle pensait que d'après les critères des auberges de cette ville, cela devait faire partie des établissements des plus charmants et pittoresques. Seulement, ce n'était pas vraiment la vision qu'on avait d'un établissement charmant et pittoresques quand on se l'imaginait.

Toujours est-il que Daé adorait cette ville. Elle avait toujours des gros malotrus qui lui cherchait querelles sans vraiment aucune raison si ce n'est celle de son apparence - les hommes, tous les mêmes - et qu'elle pouvait donc rossait pour son bon plaisir, Elle avait des terrains d'escalade à volonté et si elle s'ennuyait trop, elle pouvait poussait jusqu'à la chaîne de montagne pas si loin ou retourner dans la forêt. Et surtout, surtout, il y avait tellement de voleur, brigand, meurtrier, assassin, qu'elle passait totalement inaperçu. Et ça c'était vraiment génial.
De plus, la garde semblait invisible. Daé doutait même de son existence étant donné qu'elle ne l'avait jamais vu.
Donc un paradis.

Se soir là, elle prenait un dîner dans l'auberge, assise au fond de la salle, caché dans l'ombre, à un endroit où elle avait un large panorama sur la salle. Elle avait fini son repas depuis longtemps et se curait méticuleusement les dents avec la pâte acheté à Belladona. Elle eut un sourire au souvenir de la jeune femme. Il faudrait qu'elle lui re-rende visite une fois. Mais pas maintenant. On allait attendre que l'engouement à son égard diminue.
Enfin. Elle allait montait dans sa chambre - il ne se passait rien ce soir là- quand un inconnu fit irruption dans la salle. Daé eut un sourire carnassier. L'autre ne semblait pas d'ici. Il portait des vêtements de voyage. Sa façon de marcher... mais aussi le coup d'oeil rapide et circulaire qu'il a jeté en entrant dans l'auberge, et malgré sa protection de pénombre, Daé était sûre qu'il l'avait vu.
L'homme était méfiant. Normal. Mais il donnait aussi une impression de prédateur. Ce qui rendait sa prudence dangereuse. Elle était calculée. Bien dosée.
Le sourire de Daé étincella encore plus dans l'ombre. Elle ne quittait pas le nouvel arrivant des yeux. Après avoir passé sa commande, il se penchait sur les symboles de sa table.
Daé se leva et traversa la salle d'une démarche aussi assuré que silencieuse. Arrivée à la hauteur du jeune homme, elle l'apostropha avec un sourire :

" Vous savez, à moins d'être un expert en symbologie, je doute que quiconque soit capable de comprendre ce qui est gravé sur cette table... Et pourquoi il a été gravé sur cette table... Et vous ne me paraissez guère correspondre à cette description. Et surtout, beaucoup trop jeune pour vous intéressez à des choses si vieilles et si futiles. "

Discrétion, subtilité et finesse, bonjour !

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 16 Mai 2012, 21:45

Quand la femme du fond de la salle se lève pour se diriger vers lui, les yeux de Jonah délaissent brusquement les gravures de la table pour suivre la haute silhouette, sans que sa tête ne bouge. C’est qu’il est très observateur, et il faudra se lever de bonne heure pour le surprendre !
La femme, visiblement pas timide, a dû jeter son dévolu sur lui en se basant sur des critères que Jonah ignore, car elle lui lance une remarque sur l’intérêt qu’il semble porter aux symboles de la table. Les pupilles de l’homme sont levées vers le visage de Daé – alors que sa tête est toujours baissée, ce qui, du point de vue de la femme, doit lui donner une expression féroce. Il l’observe, comme à son habitude avec les gens inconnus, quelques secondes avant de prononcer le moindre mot.

La première chose qu’il remarque, c’est ses yeux – en amande, verts, et terriblement perçants. Si les deux se mettaient en tête de se faire une petite bataille de regard, les conséquences seraient sans doute dramatiques ! Explosion de l’auberge, par exemple. Puis, des yeux émeraude, l’attention de Jonah est captée par deux oreilles lisses et poilues, qui émergent de la chevelure fine. Une orphe féline… Suite à cette découverte, l’homme remarque immédiatement le fin duvet, jusqu’alors invisible, qui recouvre la peau de la jeune femme. Ses traits sont délicats, et son corps semble souple et mince sous ses vêtements. Mais quelque chose émane d’elle, quelque chose d’inquiétant et d’attirant à la fois, qui amène à penser qu’elle n’est pas tout à fait hors de son milieu dans cette ville.

Quand il a terminé son appréhension du personnage – c’est rapide, quelques secondes lui suffisent -, Jonah redresse la tête pour regarder la jolie féline en face, alors que le coin de sa bouche se relève en un demi-sourire provoquant.

« Et toi, tu m’as l’air d’être plus jeune que moi, et ces yeux ne m’ont pas l’air faits pour l’analyse des runes… »

Le tutoiement, chez lui, est quasi-automatique. Ce n’est pas par manque de respect ; mais peut-être pour assoir une forme de dominance.

« Mais t’as raison, je m’en fous un peu. »

Jonah écarte alors une des chaises de la table, afin d’inviter Daé à s’installer si elle le souhaite – quelle galanterie… Entre temps, le plat que le trafiquant a commandé arrive, tout fumant, apporté par la femme aux replis pendants et à la démarche gauche. « Ragoût d’Teigne. » Ses mots prononcés d’une voix morne, elle pose ses yeux torves sur l’orphe sans essayer de cacher son mépris – jalouse sans doute, avant de renifler bruyamment comme si elle attendait quelque chose, que la jeune femme commande peut-être. Est-elle incapable d’exprimer sa pensée par des mots ? La scène est presque obscène.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 17 Mai 2012, 14:56

L'homme est définitivement un mélange de prudence et de danger. Daé pressent même qu'il ferait un adversaire idéal, si elle recherchait un adversaire. Il était sans doute un des plus dangereux dans cette ville avec elle. Et pourtant il avait peur. Devait-elle aussi avoir peur ? Non. C'était un dangereux prudent et Daé une dangereuse inconsciente, donc des deux, elle était la plus dangereuse, donc elle ne craignait rien. Aussi ne fut-elle guère impressionné par le regard quelque peu austère qu'il lui lança. Il était méfiant. Et elle ne réagit pas non plus quand il mit quelques secondes de silence à la détailler. Elle aussi avait dû le faire. C'était un moment critique où on évalue juste à son apparence et au ressentit. Un moment peu fiable. Un moment auquel tout le monde se fiait. L'apparence.

Enfin, son scanner dut lui convenir car il se fit tout de suite plus accueillant. Il se redressa et lui adressa même la parole, lui permettant d'entendre sa voix. Ses paroles fut accompagné d'un sourire provoquant qui fit briller les yeux de Daé... Hum, voilà qui promettait d'être intéressant.
Elle ne se formalisa cependant pas du tutoiement. Elle-même tutoyait pas mal de monde et effectivement, elle devait être plus jeune que lui. Ce qui ne la mettait pas forcément en position de faiblesse. Ni par son sexe d'ailleurs, mais bon.

"Mais tu as raison, je m'en fous un peu."

Ah, il lui donne raison ? Est-ce une invitation ?
Il lui écarta une chaise afin qu'elle puisse s'asseoir si elle le désirait. Galanterie. Calculée ou Naturelle ? Daé s'en fichait un peu. Elle allait s'asseoir quand la serveuse apporta le plat que l'homme avait commandé.
Daé voulait attendre qu'elle s'éloigne pour reprendre la conversation, mais cette grosse truie restait, attendant sûrement qu'elle aussi commande. Daé soupira, regarda au ciel, puis regarda l'homme comme pour le prendre à témoin de la grossière grossièreté de cette grosse personne. Puis avec un sourire désolé, elle déclara.

" Très chère madame, avez vous donc la mémoire aussi courte que vous ayez oublié qu'il y a peine une heure j'ai dû commander le même plat que ce charmant jeune homme. D'accord, je vous accorde pour votre défense que j'ai bougé depuis ce temps, mais je doute que cela fasse une grande différence. J'étais assis là-bas"

Et elle montra la table du fond d'un geste de la main, prenant même la tenancière par l'épaule pour l'obliger à regarder.

" De plus, en plus de ne plus avoir faim, je me suis lavée les dents, choses que vous faîtes fort peu souvent au demeurant, et voyez-vous, j'ai horreur de remanger après que mes dents soient propres et lisses "

Elle fit alors un sourire éclatant pour appuyer ses propos. La tenancière semblait maintenant gênée, mais aussi, elle commençait à bouillir de se faire humilier par...ça.

" Donc maintenant, si vous voulez bien prendre congé, s'il vous plaît"

Daé fit une tête qui aurait fait craquer un assassin, mais sa mimique était trop exagéré pour être pris comme un acte sincère. Elle se fichait d'elle jusqu'au bout.

" A moins que vous ne comprenez pas quand je parle. Ce qui peut aussi être une possibilité. Dans ce cas, je vais être au regret de vous forcer la main. "

Elle se fit plus menaçante, mais la tenancière disparu sans demander son reste, elle tremblait de fureur. Aussitôt Daé éclata d'un rire clair et moqueur.
Puis elle reporta son attention sur le jeune homme, et négligeant la chaise, s'assit sur un coin de table, en face de lui.
Elle secoua la tête et le regarda sans ciller dans les yeux.

" Alalala, ces jeunes, il faut tout leur apprendre. Le respect, la politesse et l'hygiène, si c'est pas malheureux. T'es pas d'accord Monsieur-dont-je-ne-connais-pas-le-prénom ?"

Et voilà qu'elle lui donnait un surnom ridicule.. et s'il se vexait ? Elle s'en fichait, d'une certaine manière, c'était une façon de lui demander son prénom. Sans lui demander.
C'était une sorte de test.
En fait ils venaient tout les deux d'entrer dans un jeu aussi amusant que dangereux. Celui qui arriverait à manipuler le plus l'autre, à se jouer de lui et ne pas tomber dans les pièges de son adversaires. Et Daé se disait que la partie risquait d'être... passionnante.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 18 Mai 2012, 12:31

Jonah assiste à toute la scène entre la féline et la tenancière en total spectateur, riant intérieurement, surtout lorsqu’elle fait un rictus terrible qui dévoile ses crocs effilés. La vieille n’en mène pas large, et cependant elle est rouge de colère – voire congestionnée, la couleur lui sied fort peu…
Quoiqu’il en soit, la jeune femme réussi sans problème à la faire dégager ; elle s’assoit ensuite en amazone – perchée telle un félin – sur le coin de la table. Pur esprit de contradiction par rapport à l’invitation tacite de Jonah à s 'installer sur une chaise ? Sans doute. Celui-ci, bras croisés, jambes écartées et torse rejeté en arrière semble insolemment sûr de lui, il soutient sans problème le regard vert aux pupilles fendues de ses yeux clairs et fixes. L’orphe féline lance alors une remarque sarcastique sur la « jeunesse » qui se perd, le prenant à parti en lui attribuant un drôle de surnom.

« A défaut de pouvoir leur inculquer l’intelligence… On fait ce qu’on peut, Mademoiselle Chatte. »

Mots prononcés de sa voix chaude, loin d’être aussi menaçante que la personne à laquelle elle appartient. Une voix qui évoque moins l’orage que la pesanteur qui le précède… Elle veut jouer, la minette ? Ils vont jouer.

Jonah se sert un gobelet d’eau de la cruche apportée par la grosse femme et rapproche l’assiette de ragoût de lui.

« J’espère que je ne te manque pas de respect si je me restaure en ta présence ? », jette-t-il avec une pointe d’ironie.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 18 Mai 2012, 14:46

Chacun de tes posts me délecte cher Jonah...


Il lui avait rendu son regard franc, sans ciller, sans se gêner, sans se presser. Daé jubilait. D'habitude les gens jetaient les armes dès qu'il la voyait... Et le fait de rencontrer un peu de difficulté seyait à son teint. Elle espérait juste qu'ils n'allaient pas se montrer trop têtus, sinon, on n'avancerait jamais. Sauf si l'un deux décider de céder, ce qu'elle n'envisageait pas trop, du moins pour ça part. Enfin.

« A défaut de pouvoir leur inculquer l’intelligence…»


Elle eut une moue, d'un air de dire que l'intelligence et la tenancière avait l'air aussi compatible qu'un Kutya et qu'un Seren, et encore, eux ils devaient mieux s'entendre.

«On fait ce qu’on peut, Mademoiselle Chatte. »

Daé lui offrit un sourire resplendissant. Tiens, lui aussi ça l'amusait les surnoms débiles ? Où s'était-il adapté à sa partenaire. Hum... s'il avait une capacité d'adaptation cela se corsait un peu. Mais bon. Cela équilibrait surtout les camps. Car elle aussi savait s'adapter.
Au passage elle remarqua la chaleur de sa voix, qui était en elle-même un sacré contraste avec son apparence. Elle la laissa l'envelopper un instant, avant de reprendre ses esprits. Pas question qu'elle se laisse avoir !

« J’espère que je ne te manque pas de respect si je me restaure en ta présence ? »
«Oh, non, ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude d'être en compagnie de goujat. »


Elle lui jeta un clin d'oeil tout aussi ironique que le ton qu'il avait prononcé. Puis fit un tour rapide de la salle, il était presque seul. Cela ne l’étonnait pas, les hommes devaient recherchés des auberges avec des silhouettes féminines plus avenantes et les femmes... les femmes ne devaient sûrement pas fréquenter ce genre d'endroit.
Elle reporta son attention sur lui.

«Par contre, même en tant que goujat, je te serais grès de bien vouloir me faire la conversation, et satisfaire la curiosité d'une demoiselle qui se demande comment un charmant jeune homme comme toi vient faire dans une ville aussi sinistre. »

Le fait qu'il soit sûrement aussi sinistre que la ville. Ou même simplement le fait qu'elle-même devait être aussi charmante que lui, voir même plus, ne l'effleura pas le moins du monde. Ils avaient entamé un dialogue sur le ton de l'ironie, autant y rester. Et même si les réponses ne seraient pas forcément exactes, le principe, c'était de ne pas le lâcher, ne pas laisser des silences gênants s'installer, du moins dans les premiers instants. Car là la séparation serait presque imminente.
Elle était consciente qu'il pouvait la renvoyer quand bon lui semblait, elle ne le manipulait pas... pas vraiment pour le forcer de rester près d'elle, elle voulait juste jouer un peu avec un esprit qui semblait proche du sien. C'est tout. Mais, pourquoi essayait-elle donc de se justifier ?
Elle secoua la tête doucement, se concentrer sur le jeu, uniquement sur le jeu. Elle venait d’abattre ses cartes et c'était à Celui-dont-on-ne-connait-pas-le-nom de montrer les siennes.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 19 Mai 2012, 22:24

De même ; bien que je mette deux fois plus de temps à rédiger un post avec toi qu'avec quelqu'un d'autre !

Jonah est-il vraiment d’humeur pour un duel d’esprits comme celui qu’ils viennent apparemment de commencer ? Quelques minutes auparavant, il aurait sans doute répondu non. Parce qu’il est ici pour une raison bien précise, qui ne s’encombre pas de distraction ; et aussi, plus prosaïquement, parce que les deux journées de voyage qu’il vient d’effectuer depuis la Basse-Ville l’ont pas mal fatigué.
Mais bon… Comment refuser une telle occasion de bavarder lorsqu’elle se présente, et sous la forme d’une aussi jolie demoiselle ? Tant que ça ne dure pas des heures !

D’ailleurs, la féline – dont il ne connait toujours pas le nom, et ne souhaite pas particulièrement le connaitre – vient de s’enquérir de sa présence ici, après lui avoir lancé un clin d’œil.
Que répondre ? Dire la vérité ? Inventer un mensonge ? Faire un mélange des deux ? Guttenvald n’est pas la Basse-Ville, et ici personne ne s’offusquerait de le savoir trafiquant d’armes. Et même, qui sait, peut-être Mademoiselle Chatte, qui n’est certainement pas blanche comme neige, pourrait être intéressée ou connaitre des gens qui cherchent à se procurer des armes.
Jonah ne relève même pas le fait que la femme ait remarqué qu’il n’était pas de Guttenvald : l’évidence est telle pour quelqu’un d’observateur, qui n’eut manqué de noter les vêtements pratiques, les bottes boueuses, la besace de voyage et le fumet équin que c’eut été presque grossier de la complimenter pour sa perspicacité. Sa tête est toujours levée vers elle - si elle ne s'est pas assise sur la chaise, c'est sans doute moins par esprit de contradiction que pour ne pas s'abaisser à sa hauteur, finalement.

« Mmh, oui, qui ne rêverait pas de discuter avec toi ? » fait-il, sa voix tintée d’un léger sarcasme assez amusé. « Je suis simplement de passage, là pour mettre à profit l’industrie de Guttenvald… » Il parle bien sûr des Forges. « Quant à toi, tu te fonds bien dans ce décor sombre… Même si je n’ai croisé personne possédant de si jolies oreilles par ici. » Un coin de sa bouche se relève en un sourire narquois, qui fait apparaitre sur sa joue une fossette discrète – assez peu à sa place dans ce visage dur, pourrait-on penser de prime abord! mais qui s’y intègre étonnamment bien, et ajoute même une certaine séduction à son expression.

« Que fuis-tu ? » lance-t-il finalement, sans préambule. Il est plus avare de phrases que son interlocutrice.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 21 Mai 2012, 22:57

« Mmh, oui, qui ne rêverait pas de discuter avec toi ? Je suis simplement de passage, là pour mettre à profit l’industrie de Guttenvald… »

Bon la réponse ne se fait pas attendre, il est d'accord pour discuter. L'ironie ne permet pas qu'elle puisse juger sa première phrase aussi décide-t-elle de ne pas en tenir compte. L'industrie de Guttenvald, elle réfléchit un peu. S'il avait voulu parlé d'un commerce illicite, il ne l'aurait pas fait, trop prudent, à moins que se ne soit qu'une couverture. Mais bon, toujours est-il qu'il n'y avait qu'une seule industrie à Guttenvald, les forges. Donc il voulait se rendre aux forges. Pour son profit personnel ? Honnête commerçant ? Trafiquant ? Daé s'ôta de la tête toute ses questions. Elle ne la concernait pas vraiment et elle s'en moquait éperdument à vrai dire.

«Quant à toi, tu te fonds bien dans ce décor sombre… Même si je n’ai croisé personne possédant de si jolies oreilles par ici. »

Elle eut un sourire pour dire qu'elle accueillait le compliment comme tel. Tout en notant que c'était un magnifique moyen subliminal de lui faire remarquer qu'il savait qu'elle non plus n'était pas d'ici, même si elle paraissait de la région.
Son sourire, quant à lui, avait révélé une fossette. Totalement incongrue sur son visage sombre et fermé. Et pourtant parfaitement à sa place. Il venait de gagner du charisme. ok, un point pour lui pensa-t-elle. Daé sentit cependant qu'il lui restait une carte en main. Elle attendit donc qu'il finisse son tour.

« Que fuis-tu ? »

Oulà, direct le bonhomme, subtile, mais direct. Pas très bavard. Daé ria en rejetant la tête en arrière. Touché mon grand... Cependant, à son habitude, elle se réfugia derrière une pirouette, se demandant si ça se voyait tant que ça qu'elle fuyait, où si c'était juste son interlocuteur qui était observateur. Elle se calma et le regardant dans les yeux, lui répondit rapidement pour ne pas qu'il pense qu'elle réfléchissait à ce qu'elle allait lui dire. Son rire résonnait toujours dans ses prunelles, et elle n'était toujours pas sérieuse. Presque.

« Oh, mais je ne fuis rien, c'est plutôt les autres qui fuient devant mon air terrifiant. »

Elle fit une pause et eut un sourire quand il afficha un air légèrement sceptique. Elle enchaîna, sur un ton de fausse confession, comme si elle n'avouait qu'à regret :

«Bon, d'accord, j'avoue, j'ai peut-être offensé un roi ou deux un jours et depuis j'ai des sortes de limaces gluantes en armures qui me colle aux basques, mais sinon, tout va bien. »

Comme lui c'était à moitié vrai. Elle ajouta afin qu'il ne se méprenne pas.

« Enfin, c'est pratique, quand je m'ennuie je les laisse me rattraper et ça me fait une petite distraction... On s'ennuie si facilement quand on est seule... »

Petite mine désappointée. Comédienne. Enfin. Daé s'arracha au regard du jeune homme - il avait de ses yeux quand même, dommage qu'il ne sourit pas plus - pour s'étirer et se remettre debout. Puis elle se retourna de nouveau pour s'asseoir, cette fois-ci sur la chaise proposée précédemment, jambes croisées, coudes sur la tables, visages dans ses mains. Il y avait une onde de tristesse, une ride du passé sur son visage qu'elle s'empressa d'effacer. Elle inclina la tête, le laissa manger un peu, sans le lâcher des yeux. Puis lui sourit de nouveau et lui demanda d'un air complice :

«Tu t'ennuies pas trop toi ?»

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 22 Mai 2012, 21:57

Mmh… Malgré le rire éclatant de la demoiselle, Jonah n’est pas dupe. D’ailleurs, ce rire n’a pas l’air très spontané ; rien qu’à voir la position que Daé prend, avec la tête en arrière – du théâtre. Et comme dans toute pièce de théâtre, des acteurs, qui jouent un personnage… Avec le risque de se faire submerger par celui-ci. La Féline, joue-t-elle un rôle, ou est-ce là sa véritable personnalité ?

En tout cas, même si elle affirme faire fuir plutôt que fuir, le trafiquant sait qu’il a tapé en plein dans le mille… Grâce à ses qualités d’observation et de déduction, oui, mais plus de la ville que Daé elle-même. A Guttenvald, se côtoient trois types de personnes : les gens de passage, comme lui, facilement reconnaissables ; les habitants, qui tiennent un commerce le plus souvent et se connaissent entre eux ; et les réfugiés. A vrai dire, ils constituent la majeure partie de cette ville vénéneuse, ces criminels de tout poil – c’est le cas de le dire. La jeune femme ne ressemble pas à une touriste. Et comment peut-elle habiter ici depuis longtemps ? Elle n’a pas grandi là, c’est un trou paumé ; seuls des déchets y vivent pour de bon, car ils n’ont jamais pensé à s’en aller. Non, une séduisante – et intelligente – demoiselle comme ça est forcément là temporairement.

Elle lui chuchote ensuite un aveu factice - offensé des rois, rien que ça ? Mais oui… Cela dit, ça lui apprend quelque chose : la féline est probablement originaire du Royaume d’Ephtéria. Elle n’emploierait peut-être pas directement le mot « Roi », autrement…

Sa petite moue de chaton, lorsqu’elle exprime son ennui - et sa solitude... fait sourire Jonah. Allons bon… Technique assez classique, ma jolie ! Mais néanmoins efficace, et le trafiquant se surprend à fixer les lèvres boudeuses, d’un rouge un peu passé.
Daé change alors de position. Elle se déplace de la table à la chaise, faisant preuve d’une agilité et d’une grâce toutes animales… Elle accepte enfin d’être au même niveau que l’homme. Ça ne lui échappe pas, pas plus qu’il ne manque la fugitive expression qui lui assombrit le visage ; une vérité qui transparait derrière le personnage… Jonah, avec une certaine délicatesse, choisit ce moment pour se pencher sur son assiette et avaler quelques morceaux verdâtres, des brocolis espère-t-il. Puis fait passer le goût en se servant un verre d’eau à la carafe…
C’est elle qui relance la conversation, après quelques minutes, en lui demandant s’il ne s’ennuie pas trop. Quelle drôle de question.

« N… Non, j’ai toujours des choses à faire. »

Il a répondu ça un peu du tac au tac, sans avoir pris le temps de réfléchir. Son boulot ne lui prend pas tellement de temps ; c’est une activité qui marche par à-coups. Quand il n’a pas d’obligations… il va dans les bars ; il voit des filles, et ses quelques amis. Paraphe quelquefois son nom dans la chair de clients renâclant à payer. Il n’a pas à proprement parler de but dans la vie, mis à part de devenir plus influent dans la Basse-Ville et les Ghettos – et encore, il ne souhaite pas les dominer totalement non plus, il n'est pas si mégalo. Pas de grande finalité dramatique comme la vengeance de parents tués, qui servent toute une vie. Pas de grand amour en vue. Mais ce n’est pas pour lui le jour de la remise en question, gardons ça pour la crise de la quarantaine.

« De temps en temps, par exemple, je visite des lieux en vogue ; comme Guttenvald. J’me fais un petit tour des pires endroits. » Je fais des rencontres, aurait-il pu ajouter. « Mais je n’vais pas rester là longtemps. Et toi, tu comptes croupir combien de temps ici, où la criminalité est la norme ? »

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 22 Mai 2012, 22:59

Ok, je suis tombée amoureuse de Jonah... XD


« N… Non, j’ai toujours des choses à faire. »

La réponse fusa tellement vite que Daé ne douta pas une seconde de sa véracité. Par contre elle avait fusé tellement vite que son propriétaire réfléchit après coup à ce qu'il avait dit. Elle vit plusieurs réflexions lui traverser le regard sans réussir à les comprendre, et si elle se gardait bien de reprendre la parole, elle l'observait attentivement. Cependant, il était trop maître de lui-même pour qu'une quelconque émotion transparaissent, seule restait ses yeux. Des yeux qui étaient en fait un piège, si on se laissait prendre à son regard, on était perdu. Elle s'était mise à sa hauteur pour pouvoir pleinement en profiter, mais aussi parce qu'elle ne voulait pas attraper de torticolis. Et elle se perdit un instant dans ses pupilles, profitant de son moment d'absence, mais se reconcentra dès qu'il en émergea.

« De temps en temps, par exemple, je visite des lieux en vogue ; comme Guttenvald. J’me fais un petit tour des pires endroits. Mais je n’vais pas rester là longtemps. Et toi, tu comptes croupir combien de temps ici, où la criminalité est la norme ? »

Daé laissa quelques secondes de silences s'égréner entre eux. Pour réfléchir. Parce qu'elle-même n'en savait trop rien. Pour savoir quoi lui dire. La vérité ? Même si elle n'en avait aucune idée. Pour lui laisser le temps de manger. C'est qu'il avait l'air un peu pressé comme bonhomme. Bon, que voulait-elle faire?

«Disons que je suis en vacances - forcée- et que je me repose - bien malgré moi. Et que comme les villes touristiques sont trop... touristiques - wahoo, ça c'est original- trop plein de monde trop stupide, je suis venue ici. Mais l'ennuie recommence. Je suis devenue trop célèbre et plus personne ne veut se risquer à jouer avec moi.» Et elle ponctua ses propos d'un profond soupir de lassitude.

« Donc pour vous faire un résumé clair, je ne devrais pas tarder à quitter cet endroit merveilleux. »

Pourquoi quitter un endroit si on le trouve merveilleux ? Bonne question. Daé avait envie de revoir du pays. Même si ça voulait dire revoir les risques. Elle aimait les risques. Elle aimait l'aventure. Et à Guttenvald, on commençait à la connaître et à la reconnaître. Ne pouvait-elle donc allait dans un endroit sans se faire remarquer ? Etait-elle tant que ça en manque d'affection ? Peut importe.

Son regard fut attiré par l'entré de deux hommes. Ils restèrent sur le pas de la porte, balayèrent la salle, la fixèrent et eurent un sourire et se dirrigèrent vers le bar. Leurs visages lui étaient vaguement familiers, mais elle n'arrivait pas à mettre un larcin dessus. La recherchait-il ? Probable... quand on parlait de risque.
Cependant, rien de tout cela n'avait perturbé l'expression réjouit de son visage, elle en avait été même renforcé. A l'idée d'avoir un peu d'animation et d'entraîner le jeune homme dedans. Et elle ajouta avec un air entendu, et joyeux, presque jubilatoire mais aussi entendu.

«Et certainement plus tôt que prévu. Et, dis-moi, simple curiosité,tu sais te battre ?»


S'il était aussi perspicace qu'il y paraissait, il avait déjà sûrement compris la situation. A lui de voir s'il voulait un peu d'agitation.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 29 Mai 2012, 21:13

Héhé ;)


Ouais, c’est bien ce qu’il se disait sur Daé. Ce qu’elle pu faire, exactement, mystère ; c’est sans doute pas joli-joli, voilà la seule certitude ! Jonah la fixe en essayant d’imaginer. Une voleuse ? Ouais, ça lui irait plutôt bien - souple, mince, vive… Mais c’est trop gentil. Meurtrière ? Plus probable. P’têtre une brigande qui aurait tué, plus ou moins par hasard… Quelqu’un de solitaire en tout cas ; elle ne doit pas faire partie d’une bande.
Tout en laissant ses pensées vaguer sur d’hypothétiques scénarios vécus par la belle tout juste rencontrée, Jonah termine son plat – aucun goût, mais au moins, ça lui tiendra jusqu’au soir, sauce avec son crouton de pain, et repousse son assiette.

Il remarque alors le regard de Daé, qui se détourne brusquement de lui pour observer deux gaillards qui viennent de pénétrer dans l’auberge. Le trafiquant discerne le petit sourire qui se dessine sur leurs lèvres quand ils aperçoivent la jeune femme... La connaissent-ils ? Ou bien sourient-ils juste, de façon un peu lourde, à la vision d’une belle fille ? Le trafiquant pencherait plutôt pour la première option, surtout à voir la réaction de Daé, qui lui demande s’il sait se battre, d’un ton excité. « Hola, minette, tu veux faire quoi, là… » Déclencher une baston dans l’établissement ? Jonah n’est pas franchement un adepte des scandales… Et, au contraire de Daé, il aimerait autant ne pas se faire remarquer ; c’est aussi comme ça qu’il a réussi à ne pas se faire chopper durant toutes ces années. Parce que les forces de l’ordre, même si elles sont, pour la plupart, au courant de ses trafics, n’ont aucune preuve contre lui. « Et je voudrais que ça reste ainsi… » Bon, après, à Guttenvald, les normes ne sont pas les même. La loi telle qu’elle existe à la Basse-ville n’a pas cours ici…

Mais pourtant, au-delà de ces considérations pragmatiques, la vérité est que Jonah n’est pas un sanguinaire dans l’âme. Violent, certes, il peut l’être ; pour assoir sa dominance, ou pour réprimander des clients récalcitrants, des contacts traitres… Cependant, il ne se complait pas dans la brutalité - mis à part ce jour, assez récent, où il s’est acharné contre ce pauvre gamin, Benedikt… mais il était franchement énervé à ce moment.
Il goûte le plaisir du pouvoir ; pas celui des coups. Si cette réalité va sans doute être décevante pour Daé, il n’empêche que Jonah n’est pas le genre de gars à se forcer à agir conformément aux attentes d’une femme. Enfin, sauf dans certains cas, où il n’attend d’elles qu’un avantage charnel… et où elles ne lui demande pas de se castagner.

« Désolé, le fauve… Je ne suis pas un adepte de la violence gratuite. Si ces mecs en ont après toi, ils doivent avoir de bonnes raisons, et tu devras te démerder seule ! »

L’homme ponctue la fin de sa phrase d’un léger sourire, narquois et craquant à la fois, du genre "Tu ne t’attendais pas à ça, n’est-ce-pas ?" Hé oui… Pas si prévisible que ça, le Jonah.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 29 Mai 2012, 22:15

L'homme assit en face d'elle eut plusieurs instant de réflexion. Hum, pas bon ça, ça voulait dire qu'il pesait le pour et le contre et qu'il était pas vraiment motivé. Un homme qui n'aimait pas la bagarre ? Un homme adepte de la tranquillité ? ou de la discrétion remarque... Décidément, on aura tout vu. Daé osa espérer tout de même une réponse positive, mais la cape déçu grandement ses attentes.

« Désolé, le fauve… Je ne suis pas un adepte de la violence gratuite. Si ces mecs en ont après toi, ils doivent avoir de bonnes raisons, et tu devras te démerder seule ! »

Et il se permit même de lui lancer un sourire narquois. Non mais oh, il se prenait pour qui ? Daé s'avoua à elle-même que son sourire était craquant aussi. Moui. Mais il était surtout narquois. Et moqueur. Et elle n'aimait guère être mise sur la touche comme un boulet que l'on catapulte, comme un journal que l'on met à la poubelle.

Daé se donna quelques secondes pour réfléchir et démêler le tourniquet de sentiment qui montait en elle. D'abord, elle était triste. Triste. Parce que une fois encore, elle n'arrivait pas à se faire un ami, en même temps, elle l'avait cherché non ? Ensuite déçu. Parce qu'il n'avait pas voulu jouer le jeu jusqu'au bout, et que décidément s'était vraiment un goujat vu qu'il ne voulait même pas la laisser gagner. Puis il y avait de la rage. Rage de ne pas réussir, rage de se faire battre. Enfin de la lassitude, comme d'hab, elle allait se retrouver seule à nouveau. Dommage, pour une fois que s'était amusant...

Elle se leva de table, le fixa droit dans les yeux, une moue moitié suppliante, moitié moqueuse sur son visage, d'un air de dire " Tu es vraiment sûre ?" Puis elle fit volte face, dans une incroyable mise en scène. Cependant, à deux mètres de la table, elle s'immobilisa, fit demi-tour et revint sur ses pas, comme si elle avait oublié quelque chose, toujours dans cette démarche mi-humaine, mi-féline qui lui donnait tant de grâce. Il y avait maintenant un drôle de sourire sur son visage. Ni victorieux, ni moqueur...Sans aucun adjectif, juste un sourire simple. Elle se rassit, sur le coin, mais plus proche de lui et se pencha à son oreille lui susurrant ses douces paroles :

" Tu as raison sur toute la ligne Monsieur l'encapuchonné, sauf que tu as oublié un léger détail, ô combien minime rassure-toi. C'est que ces deux charmantes personnes t'ont vu en ma présence. T'ont vu me parler et me vois là te murmurer cette charmante mélopée à l'oreille. Comme tu le remarque, ce n'est qu'un détail, mais, laisse moi te dire ceci. Je pense que tu as un bon sens de l'observation et que comme moi tu sais pertinemment rien qu'à leur démarche chaloupé et sûr d'eux que ces deux cornichons diplômés n'ont pas la même finesse d'esprit que toi ou que moi. Donc, à ton avis, que vont-ils se dire, à nous voir batifoler comme deux adolescent en lune de miel ? "

Sur ce, et sans attendre de réponse, elle s'écarta et attrapant la cape à son col, lui posa ses lèvres sur les siennes - il avait les lèvres douces eut-elle le temps de remarquer- puis elle s'écarta de nouveau, le regarda un instant de son oeil rieur, qui lui demander " et maintenant mon gars ?" et s'éloigna définitivement à grand pas. Est-elle prévisible, elle ? Elle croisa le regard des deux gorilles, qui, mains à la ceinture regardait fixement l'homme assit à la table. Elle se glissa jusqu'à l'escalier. Il fallait qu'elle repasse dans sa chambre prendre son cimeterre, si baston il doit y avoir autant y être préparé. Dans les marches, elle ne put retenir un sourire éclatant, s'il s'en sortait sans bagarre... il était vraiment très fort et méritait toute son attention. Sinon... Il aurait toute son attention quand même. Les chats aime jouer avec leur proie avant de les manger, et la cape faisait une proie toute à fait convenable.

Une fois dans sa chambre, Daé entreprit de ranger ses maigres affaires. Elle se demanda s'il serait toujours en bas quand elle redescendrait. Enfin, elle savait le principal, il allait aux forges, donc au pire elle pourrait le retrouver là-bas. Une fois tout empaqueter (principalement dissimuler dans ses nombreuse poches) elle passa le cimeterre dans son dos et redescendit dans le salon, voir un peu ce qui se passait...

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 30 Mai 2012, 22:16

L’homme peut se rendre compte de chaque étape de la déconfiture de Daé, dont l'expression oscille entre celle du gamin qui vient de perdre son coléoptère, de la jeune fille éconduite et outrée, et la tristesse – vite effacée, de quelqu’un qu’on repousse pour la énième fois. Ce n’est pas le but de Jonah de l’écarter ; mais il faut avouer que c’est une étrange technique de se faire des amis qu'elle emploie ! Qui aurait quand même bien marché, cela dit, si Jonah avait plus aimé le combat pour le combat.

Puis la jeune femme se lève et, ses yeux dans les siens, les uns aussi tranchants que les autres, lui adresse une de ces figures… touchante, et presque menaçante à la fois. Quelle expressivité… Le théâtre se retrouve vraiment dans tout son être, comme le confirme sa pirouette de sortie grandiloquente. Mais non – pas une sortie, car la féline revient sur ses pas pour lui adresser sa tirade finale. Avant de le chopper au col, de l’embrasser sur la bouche et de le planter là comme un idiot. Jonah a tout juste le temps de sentir son odeur – sauvage, mélange d’épices… Il la regarde à peine partir, un air perplexe peint sur le visage. Air qui se mue peu à peu en un énervement mêlé de respect – ce tour-là, il ne l’avait pas vu venir… Et c’est drôlement habile. Maintenant, on peut le dire, Jonah est dans la merde. Il jette un œil aux deux gars, dont l’attention est évidemment fixée sur lui. Ben voilà, désormais il est complice à leurs yeux, quel que soit le crime que l’insolente chatte ait commis.

Quelles sont les options qui s’offrent à lui, maintenant ? S’il se barre de l’auberge, au moins un des mecs va lui courir après. S’il leur raconte la vérité ou n’importe quoi, il va avoir l’air hyper louche… Il peut aussi se mettre de leur côté contre Daé – mais ça, son honneur le lui interdit, et en plus ça ne fonctionnerait probablement pas.

Bon. Jonah a pris sa décision. Son visage est fermé alors qu’il se lève et va payer l’aubergiste – rester civilisé autant que possible, vu ce qu’il s’apprête à faire… Limiter les dégâts.
L’homme se dirige vers la sortie – tant pis pour son Zâku, de toute façon il a déjà dû s’échapper pour retourner à la Basse-ville, et alors qu’il s’en va, il observe que Daé vient de redescendre – armée, et qu’un des golems le suit, comme prévu. Jonah fait un signe de tête à la féline l’invitant à le suivre. « Tu vas avoir ce que tu veux, ma jolie… » Il tourne à droite une fois hors de l’établissement et s’en va à grands pas, mais sans courir pour que l’homme après lui ne sache pas qu’il est découvert. Jonah bifurque une nouvelle fois à droite dans une ruelle, et s’arrête. Il se retourne et attend que l’espèce de soldat arrive, son stylet immobile dans son poing fermement serré. Un meurtre sans témoin valait mieux qu’un pugilat dans l’auberge. Est-ce-que Daé est sortie ? L’a-t-elle suivi, le deuxième homme à ses trousses ?

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 30 Mai 2012, 23:20

ATTENTION
Les messages suivants s'adressent à un public averti (scènes de violence, érotisme). Âmes sensibles, s'abstenir.

Edit Seby : pense à mettre la phrase ci-dessus en plus du panneau, car l'icône n'est pas toujours flagrante. En tout cas c'est bien d'y avoir pensé, merci.



Dans les escaliers, Daé est surprise de ne pas entendre de bruit de bagarre. Et soupire, déçue d'avance. Mais la scène qui l'attend au bas des marches lui redonne le sourire. Elle arrive juste à temps pour croiser le regard de la capuche qui l'invite alors à la suivre d'un signe de tête. Son sourire s'agrandit... Il l'a suivie.. En même temps, elle lui avait pas laissé trop le choix, si ? Enfin, on a toujours le choix. Et Daé se persuada que s'il l'avait vraiment voulu, il aurait pu s'en sortir... Elle dévala la volée de marche qui lui restait à descendre et commença traverser la salle à vive allure. Elle faillit percuter l'autre gorille qui se mit en travers de son chemin. Elle pinça les lèvres et regarda l'autre disparaître de sa vue à la poursuite de Monsieur sans Nom. Elle soupira. Et se tourna vers le singe. Qui avait l'apparence du gorille et la cervelle d'un moineau. Pas bon mélange.

Le gorille la regarda sans détour, des pieds à la tête comme une marchandise que l'on observe. Daé n'avait pas besoin d'être télépathe pour savoir quel genre de pensée lui traversait la tête et un frisson lui parcouru le dos tel un glaçon. Elle se revit, jeune, à l'académie. Devoir subir. Sa prestance et son assurance en perdirent beaucoup et le mastodonte en profita pour lui parler.

" Dis donc, toi, on a pas des comptes à rendre ?"

Daé secoua la tête, incapable d'en dire plus. Son angoisse des espaces clos se réveilla avec la peur qui naissait en elle. Elle avait perdu le contrôle. Il fallait qu'elle se reprenne. Maintenant. Elle n'était plus la petite fille sans défense d'autrefois. Elle pouvait se battre. Elle pouvait se défendre. Elle était forte.

" Tiens, on a perdu toute son assurance maintenant, on fais moins la bravache !"

Et il sortit son épée. Daé frissonna tout en s'étonnant qu'il connaisse un mot de vocabulaire comme "bravache". Il fallait qu'elle se bouge. Maintenant. Sinon. Elle repéra un mouvement du coin de l'oeil. C'était l'aubergiste qui d'un signe de tête demandé à son adversaire de régler ses comptes ailleurs. Elle ne vit pas la réaction de l'autre, elle ne quittait pas des yeux l'épée. Il leva son épée et de quelque coup bien précis la déshabilla. Daé n'avait pas bougé. Elle se retrouvait face à une phobie et elle combattait pour la vaincre. Ses habits tombèrent en accordéon le long de ses jambes. Et le sabre finit sous sa gorge. Elle regarda l'homme droit dans les yeux et éclata d'un rire... effrayant. Tellement effrayant que le sabre trembla. Daé en profita pour lancer son bras sur le poignet, de se dégager de la menace de l'arme, de ramasser la sienne à terre et de se mettre en garde. Le tout parfaitement nue et sans la moindre gène.

Stupéfait, le gorille perdit de sa confiance. Il avait voulu l'humilier en public, la déshonorer, elle riait et voilà qu'elle le mettait en difficulté. Il l'avait vu à l'oeuvre, il savait qu'elle était dangereuse, mais l'éclat de folie qui brillait dans son oeil la rendait encore plus effrayante. Une folie sans commune mesure. Il rompit l'engagement et fit un pas en arrière. Daé s'avança et se fendit afin de le toucher à l'épaule, déséquilibré il ne put éviter le coup. Et l'Orphe en profita pour se déchaîner et coup par coup lui rendit son humiliation. Si bien qu'ils finirent tout les deux nus comme un vers. Sauf que Daé portait sa nudité avec dignité, et ses vêtements était miraculeusement ré-utilisable, tandis que ceux de l'autre gisaient en lambeau et qu'il se cachait tant bien que mal. Personne dans l'auberge n'avait bougé. Daé se désintéressa alors formidablement de son adversaire et ramassa ses affaires.

Sans prendre le temps de vraiment se rhabiller elle se précipita à la sortit de l'auberge. Dès qu'elle fut dehors, elle huma l'air et suivit la cape à l'odeur. Quand elle fut sûre de ne pas avoir perdu sa trace, elle finit de se vêtir rapidement, hors de question que l'autre soit au courant de ça, et monta sur les toits. Elle retrouva son homme, quelques ruelles délabrées plus loin. Il était face à l'autre gorille, tiens il lui avait pas encore réglé son compte? Elle avait espéré le retrouver plié comme un origami. Elle sourit et se redressa de toute sa hauteur sur le toit et lança sur un ton moqueur :

" ça va vous deux, je dérange pas j'espère ? Vous avez besoin d'un arbitre ?"

Elle s'adressait au deux mais ne regardait exclusivement l'homme à la cape, elle espérait qu'il lui en voulait pas trop.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 01 Juin 2012, 10:01

Jonah est paré. Il peut entendre le mec aux pas lourds arriver en courant – ça ne doit pas être évident avec une grosse épée comme ça… Un avantage de plus pour le trafiquant, dont l’arme est bien plus maniable !
Il se crispe, prêt à frapper, alors que la brute tourne dans la petite rue et tente de s’arrêter au plus vite, surpris. Il ne doit pas être très malin ; c’est l’endroit parfait pour une embuscade, ici : étroit, peu passant, dérobé des regards et obscurci par les hautes maisons qui penchent vers l’intérieur de la rue, en se touchant presque, comme si elles voulaient s’étreindre.

Et alors, au moment précis où le bras de Jonah s’élance en avant en direction de la gorge du type, une voix retenti – celle de Daé, qui semble venir du ciel. Il entend à peine ses mots, mais cela suffit pour détourner son attention, l'espace de quelques instants. Celle du gorille aussi d’ailleurs, n’empêche que du coup, le trafiquant loupe sa cible – enfin, il l’érafle seulement, et l’armoire à glace trouve le temps de reprendre ses esprits et de riposter. Mais les deux adversaires sont drôlement proches l’un de l’autre, c’est pratique pour le stylet qui est une arme de corps à corps… et au contraire, c’est bien chiant pour une épée qui a bien plus de portée. Malgré cela, le temps que Jonah retrouve son équilibre perdu lors de son coup raté, il a arrêté la course de l’épée avec sa cuisse – le plat de l’épée, heureusement. C’est quand même douloureux. Jonah serre les dents, pas le moment de se faire déconcentrer de nouveau et, après avoir pris un peu d’élan, envoie son bras prolongé de la lame tranchante plonger, d’un geste vif, dans le ventre du gars. A la base des côtes, plus précisément. Le gorille tombe à genoux, sans un son, devant Jonah, qui le considère d’un air quasiment indifférent. Il enfonce d’un coup sec son stylet un peu plus profond, arrachant un faible gargouillis à l’agonisant, puis retire son arme de la chair. Le sang s’écoule de la blessure, vermeille, et l’homme reste à genoux, sans s’écrouler. Son épée est tombée à terre.
Le trafiquant recule de quelques pas vacillants – on ne sait jamais – avant de s'appuyer contre un mur, la main sur sa cuisse meurtrie. Ça va passer ; dans quelques minutes, il pourra marcher de nouveau normalement. Il aura juste un bleu monstrueux demain ! Il lève, enfin, les yeux vers les toits où il aperçoit, sa mince silhouette découpée contre le ciel, la féline joueuse.

« T’as besoin d’aide pour descendre ? Sinon, j’apprécierais plutôt que tu me file un coup de main pour renverser quelques poubelles sur ce pauvre abruti. Après tout, c’est ta faute s’il peut respirer sans l’aide de son œsophage, maintenant… »

Le dissimuler sommairement, pour retarder d’un peu la découverte du corps – enfin, il n’est même pas encore mort, le malheureux. Et puis, se tirer vite fait.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 07 Juin 2012, 22:42

Oulà, Daé arrivait vraiment pas au bon moment. A cause d'elle, la cape se fit blesser. Elle regarda avec une certaine attention l'affrontement. Jubilant vraiment. Mon dieu, un vrai virtuose ce monsieur. En deux trois mouvements, ou plutôt en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, son comparse s'était débarrasser du gorille. Bon d'accord, ce n'était certes pas ni d'une manière raffinée ni d'une manière élégante, mais elle avait le mérite d'être efficace. Bon en même temps c'était un individu de sexe masculin, donc, le raffiné et l'élégance, ça devait vraiment pas être son truc, faut pas trop lui en demander non plus. Mentalement, l'Orphe lui donna une note de sept sur dix. Ce qui était pas trop mal.

Il leva finalement les yeux vers elle. Son regard souriait. Le sien à elle. Pas le sien à lui.

« T’as besoin d’aide pour descendre ? Sinon, j’apprécierais plutôt que tu me file un coup de main pour renverser quelques poubelles sur ce pauvre abruti. Après tout, c’est ta faute s’il peut respirer sans l’aide de son œsophage, maintenant… »

Daé éclata d'un grand rire avant de se reprendre, l'autre devait pas être très loin et elle ne voulait pas vraiment le revoir... Qu'est-ce qui lui prenait, bien sur qu'elle voulait le revoir, c'était un travail inachevé et elle n'aimait pas les travaux inachevés. Enfin. Elle rendit un regard où briller encore une ombre de rire à l'intérieur à l'homme en contrebas.

" Pour la première manche, Monsieur L'inconnu, vainqueur. Un-zéro face au gorille. "

Elle crocheta une poutre apparente s'y suspendit à la force des poignets, se balança, lâcha prise pour atteindre un rebord de fenêtre, en équilibre précaire, elle fit un salto arrière et atterrit en souplesse au pied du tueur de gorille, faisant voler des particules de poussière dans l'air. Elle le regarda droit dans les yeux, même si maintenant, il était plus grand qu'elle. Hum, de toute façon, elle les préférait plus grand. Eh une minute, pourquoi elle pense ça ?

" Mais bon, vu qu'il est hors d'état de combattre pour une autre manche. T'es vainqueur par forfait pour les autres rounds. "

Elle lui attrapa le poignet et le leva, comme pour lui faire saluer un public invisible. Puis elle se rappela pourquoi il l'avait appeler. Il fallait dissimuler le corps. Elle se mit aussitôt au travail, sans voir ce que faisait le vainqueur. En quelques minutes, le corps était si bien caché qu'à moins de savoir qu'il y avait un individu mourant là, on ne pouvait le voir.

Elle se tourna vers yeux-bleu et ouvrit la bouche, voulant se rassurer sur une quelconque rancune qu'il aurait après elle. Mais un grognement la fit se retourner. L'autre chimpanzé venait d'apparaître au bout de la ruelle. Décemment vêtu heureusement. Elle lança un clin d'oeil à yeux-bleu.

"Admire l'artiste"

Et sans plus de cérémonie elle se précipita sur son adversaire. Au pas de course. Au dernier moment,elle plongea entre les jambes de son adversaires, se releva d'une roulade, fit rapidement demi tour et profita du déséquilibre de l'autre pendant son volte-face pour lui enfoncer son cimeterre dans les côtes. Il tenta de la couper en deux d'un coup d'épée mais elle évita le geste, trop maladroit, plus pour la forme qu'autre chose. Mais trop sûre d'elle, elle trébucha et ne put éviter le retour de lame. Elle le bloqua partiellement mais grimaça quand la lame entama son abdomen. Elle se releva d'un bond. Furieuse. Et perdit toute commune mesure. Tel un tourniquet infernal, elle enchaîna les attaques sur attaques, les ruses, les bottes secrètes ou pas. Ne donnant aucun répit à son adversaires.Lui, reculait déjà. Reconnaissant la folie dans son regard. Il voulut faire... on ne sut jamais. Daé lui planta son arme dans le coeur.

Elle se retourna vers l'autre. Il était encore là ? ben en même temps, elle bouchait la seule sortie possible. A moins de passer par les toits. Il y avait encore un peu de folie au fond de son regard. La blessure sur son abdomen, sans être vraiment grave, saignée. Elle avait les oreilles rabattues sur le crâne, et ça queue s'agitée nerveusement. Elle lui lança sur un ton qu'elle voulait léger, mais qui n'aurait pas non plus fait fondre un glaçon par sa chaleur.

" Bon, chacun son tour. Tu m'aides ? "

Il n'y avait pas besoin de préciser.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 08 Juin 2012, 14:01

Hum… On dit que les chats grimpent aux arbres sans problème, mais ont du mal pour redescendre… La maxime ne semble pas s’appliquer à celle-ci, qui effectue des acrobaties plutôt impressionnantes du toit jusqu’au sol, dans des mouvements que Jonah a du mal à suivre, avant d’atterrir devant lui presque sans le moindre bruit. Lui choppant ensuite le bras pour le lever – eh, je suis pas ton pantin ! L’homme se retire, mais sans brusquerie, simplement pour montrer à la chatte qu’il lui résiste toujours ; il ne réprime cependant pas un léger sourire.

En deux temps trois mouvements, le cadavre tout frais est masqué derrière des ordures variées… Triste sépulture. Les deux complices se tiennent debout devant le monticule sans rien dire, avant de se tourner l’un vers l’autre ; la jeune femme est sur le point de dire quelque chose, quand ils sont dérangés par l’arrivée de l’autre golem – il en a mis du temps, que lui est-il arrivé ? « ...Il s’est changé ou quoi ? » Mais bon, ce n’est pas le moment de s’intéresser aux tenues vestimentaires de ceux qui veulent te tuer, mec.

Celui-là est la proie du fauve, on dirait… Elle se jette sur lui. Ses gestes sont un mélange de techniques de combat et d’animalité… Mélange gagnant ! Elle se fait blesser, elle aussi ; l’épée du gorille rougit un peu. Et là, l’animal touché devient comme fou – elle bondit, frappe, esquive, lacère, sans laisser aucun répit à son adversaire, le harcèle, le coupe de tous côtés – on dirait qu’elle danse – avant de terminer la chorégraphie d’un geste brusque – droit au cœur.

Jonah l’a observé se battre sans faire un mouvement, appuyé contre le mur, confiant en ses capacités bien qu’il ne l’ait jamais vue combattre. En tant que connaisseur, il a admiré sa dextérité, même si elle semble rechercher plus la beauté du duel que l’efficacité – nul doute qu’elle eut pu achever son rival plus rapidement si elle l’avait voulu. Mais Jonah a aussi relevé autre chose, dans sa façon de ferrailler… Une sauvagerie, peut-être liée à son côté animal, mais qui ressemblait plus à de la rage. Quand elle se tourne vers Jonah pour lui demander son aide, il scrute son visage aux joues un peu rouges, ses yeux… Dans lesquels il intercepte un éclat de démence. « Encore plus redoutable que je ne le pensais… »
La raison, dernier rempart contre la sauvagerie brute. Mettez un combattant expérimenté et un fou furieux dans une arène, je parierais sur le fou. Fusionnez les deux, et vous obtenez une machine à tuer.
Les yeux bleus glace de Jonah étincèlent alors qu’il s’approche pour l’aider, boitant un peu. Quelques minutes plus tard, le mort est aussi bien caché que son comparse, masqué par des poubelles et des morceaux de bois. Il est temps de partir d’ici… Un peu de sang collant souille les pavés.
Jonah jette un coup d’œil à l’extérieur de la ruelle. Personne. Les deux criminels s’éloignent côte à côte.

« Tu comptes me dire qui est l’homme que je viens de tuer, ou est-ce que ça restera un mystère ? »

Il lance un regard de côté à la demoiselle aux oreilles pointues, regard qui dérape un peu vers son bas-ventre – à cause de la blessure qu'elle arbore, évidemment – entre autres ! Le saignement s’est arrêté, et vu la façon dont elle marche, ça a l’air plutôt superficiel ; mais Jonah ne peut cependant pas s’empêcher de s’en enquérir.

« Ça va, ta coupure ? ‘Faudrait faire un bandage. »

Lui-même boite encore un peu, mais de moins en moins.
Il remarque alors quelque chose de bizarre chez la chatte - ou plutôt, chez ce qu’elle porte, qu’il n’avait pas vu avant, trop occupé à suivre tous ses mouvements et pirouettes.

« Il s’est passé quoi, avec tes fringues, là ? »

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 11 Juin 2012, 18:33

En silence, ils avaient dissimulé l'autre corps. Puis sans se concerter ils s'étaient éloignés. Autant ne pas trainer par ici, on ne on ne savait pas ce qui pourrait se passer, et si un troisième gus surgissait ? Daé fronça les sourcils, il était deux non ? Seulement... C'était déjà pas mal en fait. Même si Daé regrettait. Elle avait été trop fanfaronne et trop sûre d'elle, donc elle avait gâché son combat. Et elle s'était blessée en plus. La gourde. Quelle maladroite elle faisait. Ses professeurs devaient se retourner dans leurs tombes. Même s'il ne devait pas être mort. Sauf si un élève les avait tué. Ce qui était plausible. Enfin. Mentalement, elle se refit le combat, notant ses erreurs. Elle suivait le grand blessé de guerre, même si elle avait rien à lui envier, son état devant être pire que le sien. Ahalala, elle avait voulu jouer à la maligne, eh bien, elle avait perdu.

Après un moment de silence où les deux camarades de galère recensèrent leurs pensées propres, Yeux-brillant prit la parole. Elle en fut un instant surprise. Il l'avait habitué à plus de réserve.

« Tu comptes me dire qui est l’homme que je viens de tuer, ou est-ce que ça restera un mystère ? »

Elle ne répondit pas tout de suite. Cherchant elle aussi la réponse à cette question, l'identité de ses deux hommes flottant à la frontière de sa conscience sans qu'elle n'arrive à l'attraper tout à fait. Elle l'observa à la dérobée, pour vérifier s'il était sérieux ou s'il cherchait juste à se moquer d'elle. Elle le comprenait quand même. Vouloir connaître l'identité d'une victime était quand même assez important. Quoique, on s'en moque vu qu'il est mort, non ? Bref, c'est parce qu'elle le regardait qu'elle remarqua son regard qui glissait vers son abdomen.

« Ça va, ta coupure ? ‘Faudrait faire un bandage. »

Tiens, il s'inquiétait pour elle. Elle allait de surprise en surprise. Elle n'avait guère pour habitude de se faire pouponner, qu'on s'enquiert de sa santé et imaginait le bonhomme plus goujat que ça à vrai dire. Comme quoi, on ne sait jamais ce qui se cache derrière le masque. Elle s'apprête à lui répondre quand il prend une troisième fois la parole. Mais c'est une vrai pipelette en fait ce Monsieur !

« Il s’est passé quoi, avec tes fringues, là ? »

Ses vêtements. Qu'est-ce qui s'est passé avec ses vêtements déjà ? Ah oui, le type dans l'auberge qui a voulu qu'elle joue les nudistes. A ce seul souvenir, ses oreilles se rabattirent et elle s'arrêta. Voyant qu'il s'apprêtait une quatrième fois à parler, elle lui mit trois doigts sur les lèvres. Un peu outrée qu'il ne la laisse pas la politesse de répondre.

" Eh oh, c'est bien gentil de poser des questions mais si tu ne me laisse même pas répondre, comment veux tu connaître les réponses ?"

Elle le regardait dans la prunelle de ses yeux, la main toujours sur ses lèvres.

" Tout d'abord, ses charmants messieurs font, ou plutôt faisaient, partie d'une charmante bande de charmants malfrats dont certain membres - tout aussi charmants- avaient décidé de passer une charmante nuit dans une charmantes auberge avec ma charmante compagnie mais sans mon charmant avis. Je leurs ai donc donné une charmante correction dont il n'ont pas dû se relever, et on m'a donc envoyé ses deux charmants messieurs comme vengeance je suppose."

Et c'est qui qu'elle traitait de pipelette ? Le regard toujours rivé au sien, elle continua, indiquant le chiffre 2 de son autre main :

" Je te remercie de t'enquérir de ma santé, je ne pensais pas que les goujats de ton espèce possédaient autant de délicatesse. Mais je te rassure sur ma blessure, malheureusement pour toi, elle n'est que superficiel et un simple bandage suffira, tu ne te débarrassera pas de moi comme ça, j'ai l'habitude de crapahuter.

Elle lui adressa un petit clin d'oeil. Un petit peu d'ironie pour dédramatiser la situation ne devrait pas faire de mal. Elle fit un 3 avec ses doigts et poursuivit, se plongeant plus profondément dans son regard :

" Quant à mes habits... Je ne vois pas de quoi tu parles. Par contre si tu connais un endroit où on pourrait passer la nuit et où nous pourrions regarder ta jambe et mon ventre, là, ça serait pas de refus."

Elle avait bondit. Non pas physiquement, mais dans ses mots, une pirouette. Eviter les passages douloureux, les mauvais souvenirs. Elle avait éluder la question pour se concentrer sur un problème plus pressant. Le "nous" avait fusé, naturel, elle espérait que l'autre n'en prenait guère ombrage.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 11 Juin 2012, 20:56

A peine a-t-il fini de poser son ultime question que de fins doigts, munis d’ongles comme des griffes, viennent le réfréner en se posant sur ses lèvres. « Je suis tout ouïe, mademoiselle...» se dit-il, la tête légèrement baissée afin de regarder la belle dans ses yeux en amande.

Mmh… L’explication concernant la provenance des deux hommes fraichement tués ne convainc pas Jonah plus que ça ; les deux gorilles ressemblaient plus à des sortes de soldats en civils que des membres d’un clan… Mais il ne relève pas – même si, jusque-là, il connaissait toujours les personnes qu’il tuait, et la raison précise pour laquelle il le faisait. Bien qu’il soit loin de remplir un cimetière avec ses victimes ! Il préfère éviter les solutions extrêmes, quand c'est possible... Il faut dire que la pointe d'un stylet sous la gorge peut se révéler extrêmement persuasive, quelquefois.

La seconde remarque de la chatte étonne un peu Jonah. Elle le prend vraiment pour le pire des malpolis, ou quoi ? Qu’est-ce qu’il a fait pour qu’elle le voit de cette façon ? OK, il n’est pas un accro du protocole, et les "bonnes manières" de bourgeois le saoulent profondément, mais de là à tomber dans l’excès inverse… Non, l'homme a quand même un certain honneur, et il est capable de montrer de l’intérêt envers des personnes - si, si !

Pour finir, la demoiselle esquive clairement sa question concernant ses vêtements. « Il s’est passé un truc là-bas… » Quant à savoir quoi, ce n’est peut-être pas pour aujourd’hui ! Pas besoin de la connaitre depuis longtemps pour deviner que la jeune femme est têtue, et que, si elle a décidé de ne pas répondre, il est vain de s'escrimer.

Elle s’enquiert ensuite d’une auberge. La façon dont elle le propose, son regard de féline comme relié à celui de Jonah, et cet emploi instinctif du « nous » font hausser les sourcils au trafiquant.

« Tant que je ne termine pas comme ces deux inconscients… » Il s’autorise un sourire un poil malicieux.
« La Pierre Rougeoyante. C’est là que j’étais descendu quand je suis venu dans ce bled la première fois… C’est pas le luxe, évidemment, mais la ville n’appelle pas au tourisme ! »

Et puis Jonah n’est pas franchement difficile. Tant qu’il n’y a pas de punaises dans les lits et qu’il se réveille vivant le lendemain !
Le soleil commence à tomber vers l’horizon, alors que les deux silhouettes sombres arpentent les rues grises, croisant à peine quelques âmes sur le chemin.

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Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 14 Juin 2012, 11:49

Léger haussement de sourcil. Signe de désapprobation. Signe d’étonnement. Signe de surprise. Daé se demandait lequel des trois était vrai. Peut-être était-ce les trois. Elle ne voulait pas que se soit de désapprobation. Pas qu’elle sente un quelconque sentiment, ni même frémissement affectif envers le jeune homme, mais c’était une proie qu’elle ne voulait pas voir s’échapper aussi rapidement. Elle n’aimait ni se prendre des claques, ni perdre, alors ça serait sympa si le gentil monsieur pouvait accepter de la suivre.
Cependant les craintes de l’Orphe s’avérèrent infondées.

« Tant que je ne termine pas comme ses deux inconscients. »

Un sourire vient effacer le mouvement de ses sourires. Il est tellement plus charmant quand il sourit. Et en plus, il en a conscience. Elle lui rendit son sourire, tout aussi moqueur que le sien. Il est d’accord pour la suivre. Le jeu du chat et de la souris peut continuer. Sauf que contrairement à ce qu’elle peut penser, le rôle du chat et de la souris ne sont pas clairement déterminé, et à être trop sur d’elle, elle va finir par se prendre un retour de flamme. La blessure sur son ventre en atteste.

« Tant que tu ne te comporte pas comme eux, je ne vois aucune raison que tu termines comme eux. »

Il ne tint pas compte de sa réponse, mais Daé savait qu’il l’avait entendu. Il resta pensif un instant, cherchant quelque chose quelque part dans sa tête, avant de lui dire :

« La Pierre Rougeoyante. C’est là que j’étais descendu dans ce bled la première fois… C’est pas le luxe, évidemment, mais la ville n’appelle pas au tourisme. »

Daé ne peut que être d’accord avec lui sur ce point. Pour y trainer depuis plusieurs semaine, elle avait nettement noter ce point, et avait même faillit faire une remarque sur ce point aux autorités, avant de trouver que cela faisait le charme de la ville et que … et bien Guttenvald sans le côté sombre, ce ne serai plus Guttenvald.

« Et bien, c’est partie pour la Pierre Rougeoyante alors ! »

Elle connaissait l’auberge de nom mais n’avait jamais pensé à s’y loger. Elle cala son pas sur celui de son camarade, contente de pouvoir avoir un peu de compagnie disposant d’un esprit affuté qui lui permettait de s’amuser quelque peu. Parce qu’en fait Daé est une fausse solitaire. Elle aime la compagnie des gens. Elle adore la compagnie des gens. Sauf qu’elle a peur de s’attacher. Son enfance traumatisante ne lui permettant pas de concevoir que l’on puisse rester avec quelqu’un, sans que cela soit lié à de la douleur. Physique comme moral.
C’est pour cela qu’elle voulait rester maîtresse du jeu. Contrôlant tout. Elle ne voulait plus jamais souffrir.
Et pour elle ce jeu avec cet inconnu était nouveau pour elle. Une sensation d’ivresse. Mais derrière, elle restait vigilante, prudente. Prête à s’enfuir.
S’enfuir ? Non, elle ne fuyait jamais.

Arrivée à l’auberge, elle dissimula sa blessure sous sa cape avant de pousser la porte. Elle se dirigea ensuite d’un pas décidé au comptoir. Et s’adressant au gérant de l’établissement :

« Bonsoir Monsieur, je voudrais savoir, il y aurait-il la possibilité de vous louer deux chambres, pour moi et pour mon compagnon s’il vous plaît ? »

Et oui, parfois elle arrivait à laisser son arrogance de côté et être discrète.

« Je suis bien désolé ma p’tite dame, mais j’ai p’u qu’une chambre de libre, et va falloir que ça vous aille. »

Daé lui adressa une figure contrit et se tourna vers l’ombre dans son dos. Elle avait voulu être aimable, mais le destin se retournait contre elle. Pas que partager sa couche avec lui la gêne particulièrement, mais bon, peut-être que lui avait besoin de solitude, de paix, d’intimité et pas de la présence d’une Orphe particulièrement exhaustive.
Elle regarda les yeux dissimulés sous la cape, les interrogeant silencieusement du regard.

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