Voyage au bout de l'Enfer.

Si l'est un point sur lequel tous s'accordent, c'est l'inhospitalité de Guttenvald ! Aux pieds des Obsidiennes et perdu dans la forêt des Ombres, c'est le poste frontière entre Ephtéria et N'qâta.

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 14 Juin 2012, 14:30

Jonah, tout en marchant, se rend compte que la demoiselle n’arrête pas de l’observer de côté, bien qu’à sa décharge elle fasse preuve d’une assez grande discrétion. Elle analyse tous ses faits et gestes, il en est sûr ; la moindre expression qui lui passe sur le visage. Il fait la même chose. « Qu’est-ce qu’il se passe dans sa tête ? » se demande-t-il avec amusement. Et lui, que pense-t-il de Daé ?
Une rencontre inattendue, qui le force à être sur ses gardes, encore plus que d’habitude. Il ne lui fait pas confiance, évidemment. Après tout, il a tué un homme à cause d’elle, déjà ! Alors qu’il ne la connaissait que depuis quelques minutes. Mais Jonah se voile un peu la face ; il sait bien que, s’il avait éprouvé tant de scrupules à descendre ce type, il aurait pu l'éviter en se barrant vite fait ! Ce qu’il n’a même pas envisagé...
Alors ? Le trafiquant n’éprouve pas non plus d’affection pour la chatte. Une attirance, oui – inutile de nier qu’elle est superbe. Une certaine admiration mêlée de curiosité, aussi ! elle est intelligente et se bat terriblement bien. Mieux que lui, même s’il n’est pas mauvais ! Mais il n’est que de passage à Guttenvald, et qui qu’elle soit, cette féline ne restera pas longtemps dans sa vie.

Telles sont les pensées qui lui traversent l’esprit alors qu’ils cheminent dans un silence relatif vers l’auberge douteuse, atteinte au bout d’une quinzaine de minutes. Pendue à l'enseigne se trouve une lanterne dont le verre est coloré en rouge, ce qui donne à la lumière qui s'en échappe une teinte sanglante, recouvrant les pavés dessous et les nouveaux arrivants d'une rosée malsaine. A l'entrée, Jonah s’efface, préférant laisser le soin à sa compagne de demander le gîte. La réponse de l’aubergiste parvient toutefois à ses oreilles ; plus qu’une chambre ? Quel dommage… La féline lui lance un regard par-dessus l’épaule, interrogative. « Tiens, je la pensais plus sûre d’elle ! » En réponse, Jonah s’approche de l’aubergiste et, les coudes sur le comptoir :

« Oh, ce n’est pas un problème. On fera avec… »
dit-il avec un petit coup d’œil à Daé, les yeux rieurs à défaut de sourire, et légèrement plissés.

Il tend ensuite la main afin de récupérer les clefs que l’aubergiste lui tend, accompagnées d’un petit clin d’œil que Jonah ignore. Il n'aime pas trop ce genre de familiarité de la part des gens qu'il ne connait pas. Les deux acolytes grimpent alors l’escalier branlant du fond de la pièce, après être passés devant quelques dineurs tardifs. Le parquet du couloir grince, et quelques tâches indéterminées le marquent ici et là… Jonah s’arrête devant la porte estampillée « 9 ». Comme le nombre de vie des chats, parait-il… Il introduit la clef rouillée dans la serrure, et au prix de quelques secondes de crissements désagréables, réussit à ouvrir la porte. En pénétrant dans la chambre, le trafiquant cherche quelques instants un interrupteur qu’il ne trouve évidemment pas. « C’est vrai qu’on est pas à la Basse-ville ! » Mais dans la pénombre, Jonah avise une lampe à huile posée près de l’entrée, qu’il réussit à allumer après un ou deux essais infructueux. Une lumière jaune graisseuse est alors jetée sur la chambre, assez petite et constellée de points dus à l’humidité. Un lit unique occupe quasiment la moitié de la pièce. Des rideaux légers, et à moitié moisis, cachent l’étroite fenêtre qui troue le mur opposé comme une blessure.

Après s’être débarrassé de sa cape, qu’il laisse accroché à une chaise grossière, Jonah se laisser tomber assis sur le lit dur avec un soupir imperceptible, puis ôte ses bottes de voyage. Les bras derrière la tête et les mains jointes, il s’étire, faisant craquer quelques vertèbres ; il avise ensuite une cuvette d’eau dans un coin, plonge ses mains dedans et se rince le visage et le cou. Le contact de l’onde fraiche le revivifie, et la fatigue qui venait de s’emparer de lui – c’est une longue journée qui vient de passer – s’efface un peu, du moins en surface. Il cherche alors la féline du regard, des gouttes lui coulant encore dans le dos ainsi que sur les lèvres.

Avatar de l’utilisateur
Jonah Kes

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 15 Juin 2012, 14:33

Son compagnon eut un éclat d’étonnement dans le regard qu’il remplaça bien vite par de l’assurance presque provocante. Il s’avança jusqu’au comptoir à son tour, pose les coudes sur ledit comptoir, comme pour marquer son territoire et lâcha :

« Oh, ce n’est pas un problème. On fera avec… »

Il lui lança un regard rieur et elle eut un sourire en coin. Il prit ensuite l’initiative en récupérant les clés, mais ignora superbement le clin d’œil de l’aubergiste. Daé lui rendit donc, en l’exagérant le plus possible, rendant mal à l’aise ledit aubergiste qui retourna bien vite nettoyer son verre sans même les regarder disparaître dans l’escalier.

Ni l’insalubrité de l’endroit, ni le parquet qui grince ne réussit à faire disparaître le sourire de Daé. Sourire qui d’ailleurs s’accentue dans le dos de son compagnon alors qu’il bataille pour ouvrir la porte. Ah, le charme des auberges de Guttenvald, tout un poème. Finalement, après une lutte héroïque, la porte finit par céder et s’ouvre dans un grincement sonore. Elle le suit dans la chambre, en remarquant le numéro « 9 » sur la porte. Clin d’œil du destin ? Même si elle ne voulait pas tester la théorie, selon laquelle les chats avaient 9 vies. Et en plus, elle n’était pas vraiment un chat. Même si elle possédait certain de leur caractéristique physique, comme leur queue, leurs oreilles ou leurs yeux. Yeux qui lui permettaient actuellement de transpercer la pénombre de la chambre. Qu’elle se permit donc d’inspecter pendant que l’autre chercher elle-ne-savait-quoi.

La chambre était rudimentaire, un lit, un baquet d’eau, une chaise, une fenêtre avec des rideaux dont le mauvais goût n’est pas à prouver. La pièce est lugubre. Aucun doute là-dessus. Le lit doit être inconfortable, l’eau non potable… Bref, peut-être la pire chambre que Daé est jamais utilisé. Mais bon. Tant que le lit ne grince pas et qu’il n’y a pas de puce ( parce que des puces pour un être humain c’est embêtant, mais imaginez pour un chat-humain… c’est horrible, des fois elle aimerait bien être une Picaris ) ou d’autre bestiole tout aussi charmante, sinon, elle va mettre des semaines à s’en débarrasser.

La lumière d’une lampe lui fit plisser les yeux. Habituée à l’obscurité, ses yeux en souffrir. Mais bon, elle n’eut pas le temps d’en vouloir à la cape, la flamme de la lampe à huile donnait à la pièces des nouveaux volumes réveillant en elle un malaise qu’elle connaissait bien. Elle s’adossa au mur afin de ne pas tomber. Les murs vacillaient. Ses oreilles se rabaissèrent sur sa tête et sa queue s’agitait nerveusement. Elle ne se sentait pas bien. Elle souffla. La fenêtre. Il ne restait que la fenêtre. Elle inspira et traversa la chambre d’un pas rapide et ouvrit en grand la fenêtre. La fraicheur du soir entra aussitôt dans la pièce, y chassant l’odeur de moisit et elle se sentit mieux, le poing qui compressait sa poitrine disparu.

Elle se tourna alors vers le goujat. D’ailleurs il allait falloir qu’elle arrête avec ça. Parce qu’au fond, elle savait pertinemment qu’il n’était pas un goujat. Pas du tout. Enfin. Il avait déposé sa cape sur le dossier de la chaise et se laver sommairement le visage dans le baquet d’eau. Elle ôta sa propre cape et la déposa également sur la chaise. Puis elle se débarrassa de ses bottes de cuir, laissant ses pieds respirer.

Il releva alors la tête de l’eau et la chercha du regard, il ruisselait encore, comme s‘il venait de faire un plongeon. Elle s’avança à sa rencontre et l’observa un instant en silence. C’était vraiment un bel homme. Il y avait quelque chose entre l’ombre de sa présence et la luminosité de son regard qui le rendait magnétique. Et ses yeux… hum, elle en ronronnerait presque. Elle resta immobile quelques secondes, essayant de garder un regard neutre, mais avec un reste de lueur amusée dans le fond des yeux, avant de froncer les sourcils et de prendre un air contrarié, comme s’il y avait un truc qui n’allait pas.

« Ne bouge pas, lui souffla-t-elle, tu as un truc là. »

Elle leva lentement sa main et cueillit du bout du doigt une perle d’eau sur les lèvres de son bel inconnu. Elle la regarda un instant, suspendu au bout de son doigt et la porta à ses lèvres propres, l’attrapant de la langue avant qu’elle ne s’écrase au sol. Puis elle reporta son attention sur l’homme en face d’elle. La lueur amusée était devenue une flamme et s’accompagnée d’un sourire.

« Voilà, c’est bon, il n’y a plus rien. »

Quelque part au fond d’elle, quelque chose lui soufflait qu’elle marchait sur la corde raide.

Avatar de l’utilisateur
Daé

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 18 Juin 2012, 12:30

La demoiselle s’est mise à l’aise en même temps que lui, ôtant ses bottes de cuir et se débarrassant de sa cape, et c’est sur une féline à l’air encore plus mince qu’avant que Jonah pose son regard. C'est fou d'imaginer que tant de force et de souplesse résident dans ce corps si svelte... Il l'a constaté lui-même, pourtant.
Ses pupilles, fendues et à peine plus épaisses qu’une ligne jusque-là, se sont dilatées dans l’obscurité relative et ressemblent à une lune sombre ; les poils de ses longues oreilles et ses cheveux fins s’agitent doucement dans le courant d’air brumeux venant de l’extérieur.
Son regard intense d’émeraude polie flamboie malgré le vent de la fenêtre et ne le lâche pas. Lui non plus ne la quitte pas des yeux. Ils ne bougent pas pendant plusieurs secondes, se contentant de se regarder en chien de faïence ; l'atmosphère est chargée d'électricité, et ce n'est pas du au temps orageux. Tout à coup, la jeune femme fait une drôle de tête, avant de se rapprocher prestement de lui et, remarquant qu’il a quelque chose sur la lèvre, de tendre sa main vers son visage... doucement comme pour ne pas l’effaroucher.
Jonah sent à peine le contact du doigt fin sur sa peau tellement celui-ci est fugitif, et reste immobile ; il observe la chatte capturer la goutte d’eau volée sur ses lèvres du bout de la langue, en une fraction de seconde, et croit presque l’entendre ronronner ce faisant.

Il se lève alors du lit, sa douleur à la cuisse oubliée. Se rapproche de la demoiselle en quelques pas assurés, sans se presser, jusqu’à n’être plus qu’à une dizaine de centimètres d’elle ; il penche sa tête vers la sienne.

« Tu viens de me voler quelque chose, lui dit-il à voix basse, que j’aimerais le récupérer… »

Ils sont si proches qu’il peut sentir l'haleine de la féline envelopper le bas de son visage, et observer toutes les nuances brillantes de ses iris. Ceux-ci ressemblent à une eau profonde, un peu trouble, le genre où on s'imagine toujours être frôlé par des êtres non identifiés lorsqu'on y nage. Peu importe sa méfiance, il la met de côté pour un temps. La brise fraiche du crépuscule qui s’engouffre dans la pièce les entoure, mais Jonah n’a pas froid, malgré l’eau qui recouvre encore sa nuque.

Avatar de l’utilisateur
Jonah Kes

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 25 Juin 2012, 13:20

Le bonhomme se relève afin de se retrouver à sa hauteur. Ou pour lui montrer que c'est lui le plus grand. Ou pour avoir un meilleurs aperçu sur son décolleté. Il s'était levé d'un mouvement fluide, sans la lâcher du regard, et se rapproche d'elle. Dangereux pensa Daé. Qui s'approche trop d'une bougie se brûle. Mais il aimait joué avec le feu, et elle aussi. Reste à savoir qui allait se brûler le premier.

Il n'était plus qu'à une dizaine de centimètre d'elle, mais pour bien qu'elle comprenne ses intentions, au cas où, il se pencha vers elle. Elle sentait son haleine lui ébouriffer imperceptiblement le duvet de poil de son visage. Il avait des airs d'un seigneur déchu. Le genre de mec qui à la classe, qui est imposant, qui a un certain charisme et une aura naturel, bref qui aurait pu être fils de grand roi mais qui n'est pas né au bon endroit.

« Tu viens de me voler quelque chose, que j’aimerais récupérer… »

La voix était devenue basse. On rentrait dans l'intimité. Dans quelque chose de trop important qu'on a l'impression qu'on peut le briser en parlant à voix haute. Dans ses yeux, la méfiance s'éteignit. On entrait dans un temps de compromis. De quiproquo. On accordait sa confiance pour un instant.

Enfin, on n'y était pas encore, là on était juste au bord du gouffre. On se penchait dangereusement. C'est peut-être ça le meilleur moment. Le moment avant. Où l'on se sent partir. La sensation monte, sinueuse. Elle part du ventre et redescend en frisson le long de la colonne vertébral.

L'air frais leurs caressa le visage. Daé resta immobile. Puis elle lui fit un grand sourire.

" Je suis vraiment navrée mon bon seigneur, mais une chose volée reste volée..."

Sourire désolée, mimique exagérée. Toujours dans l'apparence. Toujours derrière un masque. Peur de soi-même.
Mais en même temps goût du risque.
" De plus..."


Elle s'écarta de lui, un peu à regret, mais sans l'afficher, gardant ce visage contrit.

" De plus..."

Elle ne savait pas comment amener le sujet sur le tapis. Sans vouloir paraître grossière. Elle ne voulait pas qu'il ne comprenne qu'elle ne voulait pas, juste que c'était provisoirement compromis. Mais le coup d'épée de tout alors sans être dangereux avait laissé un trait brûlant sur son ventre et cela la gênée dans ses mouvements, et elle ne voulait pas être gênée. Donc elle baissa juste le regard vers sa blessure au ventre, qui saignait toujours.
Elle releva la tête vers lui le regard pétillant, elle venait d'avoir une idée. Qui de plus pourrait être une parfaite introduction.

" En revanche, je vous serais grès si vous m'aidiez à soigner cette plaie."

Elle remarqua seulement qu'après qu'elle s'était mis à le vouvoyer. Plus par moquerie que par respect, parce qu'elle l'avait appeler seigneur, et que donc elle continuait dans ce jeu là. Elle le regarda de façon suppliante, pas regard de chien battu, mais regard de chaton réclamant une gourmandise.

N'empêche que si elle avait eut un calepin sous la main, elle l'aurait rempli sur les gaffes à ne PAS faire avec un homme que l'on courtise. Surtout si cet homme est aussi malin que vous.

Avatar de l’utilisateur
Daé

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 01 Juil 2012, 23:18

Un peu vexé ? Peut-être. C’est vrai que Jonah n’est pas le genre de personne à aimer les refus – si toutefois on peut donner ce nom à ce qui tient plutôt de l’esquive. Mais il ne montre pas sa susceptibilité face à la dérobade… Lui aussi, il peut mettre des masques ; et il parait évident que montrer un visage mécontent le desservirait. Aussi l'éclair passé dans ses yeux clairs disparait en un battement de cils.
Et puis, il ne faut pas que les choses soient trop faciles, n’est-ce pas ? Le plaisir, avec cette fille-là, c’est justement tout ce petit jeu, ses effleurements et ses parades. Pas ce à quoi le trafiquant est habitué, à vrai dire… Mais il s’adapte. C’est pas son genre, l’imprévisible ; il aime quand tout se passe comme il l’avait envisagé, ou, s’il y a des surprises, mieux vaut qu’elles soient bonnes ! A bien y réfléchir, cela renferme une espèce de paradoxe, étant donné les humeurs changeantes de l’homme.

Malgré le recul de la jeune femme, et l’ironie qui ne quitte pas son ton, il croit déceler dans les yeux verts une étrange expression. Comme une excuse, comme si elle n’avait pas le choix. Le choix de quoi ?

« Bien, mademoiselle ; je te le laisse. » Son éternel demi-sourire, qui s’était éclipsé de ses lèvres durant ces dernières minutes, revient animer le coin de sa bouche. « Je trouverais bien autre chose à voler. »

L’Orphe lui propose alors quelque chose, qui a un goût de compromis : s’occuper de sa blessure due à leurs folies nocturnes. Un peu du genre "je ne peux pas te donner ce que tu demandes, mais tu peux avoir ça à la place". Jonah est un peu surpris par cette proposition. Cette demoiselle, si méfiante, s’en remettre aux mains d’un inconnu – car c’est bien ce qu’il est – pour soigner sa plaie ? C’est dangereux, aussi… bien plus que ce qu’il a fait jusqu’ici. Il y a une part de masochisme là-dedans. Mais pourquoi pas ? Tant que ce n’est pas lui du côté de la passivité.

« Très bien… si tu es sûre de toi. »

Non, il ne va pas la suivre dans le vouvoiement. Il y a un équilibre à trouver entre s’adapter à son "adversaire", et s’y opposer.

« Assise, ça sera plus pratique », dit-il, en ayant abandonné le ton du murmure, en la guidant vers le lit d’une main touchant à peine son épaule délicate mais forte – un cimeterre, ça ne se manipule pas avec des os d’oiseaux… Une fois devant le lit, il exerce une légère pression de la main sur elle afin de l’inciter à s’assoir, puis il s’agenouille pour observer le sang qui s’étend sur le tissu de son haut, dessinant la carte d’un continent pourpre et inconnu. Il tend le bras vers elle, et ses doigts saisissent le bord inférieur de sa chemise, effleurant à peine la peau tiède en dessous. Il soulève le tissu – si délicatement ; mais le sang a commencé à coaguler et ça adhère déjà… Jonah doit insister un peu pour détacher le tissu de la plaie, mais il y parvient au final.
Ce qu’il voit n’est pas une simple estafilade. La coupure n’est peut-être pas très profonde, effectivement, mais elle l’est suffisamment pour saigner sacrément ! Par bonheur, elle est nette. La marche jusqu'à l'auberge et le tissu qui la recouvrait on contribué à la barbouiller de sang, aussi on ne voit pas très clairement… Et la position de la blessée n’aide pas ; la coupure est située un peu sous le nombril, là où la peau plisse naturellement, même si l’on est mince comme la chatte.

« Je verrais mieux si tu t’allonges. »

Avatar de l’utilisateur
Jonah Kes

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 11 Juil 2012, 21:41

( Attention, Combo : Action/Vérité et Pas cap' de dire ça )
Et désolée pour le retard.


Le jeune homme s'écarte. Daé croit presque lire de la déception dans son regard, mais non, trop rapide pour être décelé l'émotion qui commençait à se peindre dans le regard de son camarade s'était éteinte, remplacé par une expression neutre, qui ne peut donner lieu à des interprétations. Elle ferme un instant les yeux. Elle était vraiment gênée. Elle aurait adoré continuer, mais sa blessure la lançait et elle ne voulait pas se retrouver au seuil de l'évanouissement si cela prenait plus d'ampleur. Car il ne fallait pas que l'autre se méprenne, elle espérait qu'il ne s'était d'ailleurs pas mépris, ce qui expliquerait son revirement dissimulé d'attitude, ce n'était que partie remise, et dès que sa blessure serait soignée, on reprendrait ou on en était. Pour une fois que Daé tenait un homme aussi séduisant, sans savoir encore combien de temps elle l'aurait sous la main, elle allait en profiter et donc elle voulait posséder de toute ses capacités.

Le sourire lui revint sur les lèvres, un sourire en demi-lune qui lui allait tellement bien, et le ton ironique qui allait avec.

« Bien, mademoiselle ; je te le laisse. Je trouverais bien autre chose à voler. »

Plus qu'une promesse, Daé sentait la certitude qui coulait de ses mots, et elle se mit à espérer que ce ne serait pas une chose trop précieuse. Il lui faisait déjà perdre la tête, alors faudrait pas qu'elle perdre trop de truc, sinon elle serait lésée. Attends, elle venait vraiment de penser qu'il lui faisait perdre la tête ? N'importe quoi... C'était juste une aventure, une de plus. Qu'elle dure 5 minutes ou plusieurs jours ( ça n'était jamais aller jusqu'aux semaines) les hommes et Daé c'était toujours une aventure.
L'autre semble surpris par cette proposition. Daé hausse un sourcil ? Il y a un truc qu'il a pas compris ?

« Très bien… si tu es sûre de toi. »

Elle hoche la tête. Mais se faisant, elle comprend pourquoi il a été surpris. Se faire soigner par un inconnu, quoi de plus dangereux, et s'il voulait verser du poison sur la blessure ? Daé fit un haussement d'épaule mental. Si il avait voulu la tuer, elle serait déjà morte. Il avait eut la possibilité de le faire à de nombreuse reprise. De même s'il avait voulu la vendre pour avoir la récompense. Et Daé ne pensait pas que quelqu'un soit assez fortuné et fou pour envoyer un mercenaire à sa poursuite dans le seul but de la torturer quand il aurait acquis un peu de sa confiance. Non, elle ne voyait pas pourquoi quelqu'un pourrait lui faire du mal, surtout maintenant, alors qu'il en aurait largement la possibilité avant. Donc, alea jacta est.

« Assise, ça sera plus pratique »

Hum, logique. Il a repris un ton normal, la conversation sensuelle est fini. Daé se mit à espèrer qu'elle aura de nouveau l'occasion de s'incruster dans la suite des évènements. Elle avait un faible pour les hommes qui parlait à voix basses. Il lui effleura l'épaule et elle retint de justesse un ronronnement alors qu'un frisson descendit le long de sa colonne vertébrale pendant qu'il l'incitait à s'asseoir. Elle s'exécuta.
Lorsqu'elle fut assise, il se mit à la manipuler avec autant de précaution que le suaire du héros de Nideyle. Ses mains, ses doigts, soulevant sa chemise en la touchant à peine réveillèrent en elle de délicieuse sensation. Elle dut se mordre la lèvre pour ne pas ronronner et heureusement qu'il avait commencé à détacher le tissu de la blessure, lui arrachant une grimace de douleurs et repoussant toute volupté, sinon elle aurait sans doute céder.

« Je verrais mieux si tu t’allonges. »

Daé obtempéra de nouveau. Et cela lui rappela un douloureux souvenir. Enfin, douloureux, façon de parler.

C'était quand elle était encore à l'académie. Elle devait avoir une vingtaine d'année. Passons. Elle s’entraînait dans la cour quand un jeune couple était rentré dans l'enceinte de l'académie. Tout d'abord elle pensa que c'était un couple banal. Puis elle avait vu le gamin qui se cachait dans les jupons de sa mère, il ne devait pas avoir plus de 6 ans, et au vu de l'agitation - elle n'avait jamais vu le maître courir- et du silence qui régnait soudainement dans les bâtiments, elle s'était dit qu'ils ne devaient pas être si banaux. Et lorsque que le maître lui avait fait signe d'approcher, elle se dit qu'elle devrait mesurer ses paroles. Le maître la regardait tout sourire dehors et elle se dit que quelque chose clochait.

« Monsieur et Madame ici présent veulent inscrire ce jeune homme dans notre humble établissement. Et je voudrais que tu te charges d'enseigner à ce jeune homme les bases de l'escrime, pendant que Monsieur et Madame vont se promener en ville.»

Daé pouvait lire deux choses dans ses yeux. La première était positive. Son ambition était d'ouvrir une académie d'arme à son tour et lui donner un élève c'était le meilleurs cadeau qu'on puisse lui faire. Elle avait gravit un échelon. Elle passait du stade d'apprenti à celui de professeur. De plus, elle appréciait la confiance que le maître lui donnait. A moins que ce ne soit un cadeau empoisonné, car la menace qu'elle pouvait lire en sous-jasance dans ses yeux lui donner des frissons. Elle le transcrivait par un truc du genre "s'il arrive quoique se soit au gamin ! ... " Bref, elle soupçonnait le maître de lui refourgait le môme parce que lui ne voulait prendre aucun risque. Peu importe. Elle ne pouvait refuser aussi répondit-elle :

« - Mais bien sûr, avec joie. N'ayez crainte, je veillerais à ce que rien en lui arrive tout en lui promulguant d'excellent conseil. Il sera imbattable..
- Vous voyez, vous pouvez partir. Au revoir, à tout à l'heure.»


Le maître venait de l'interrompre. Il devait craindre qu'elle ne fasse une bêtise. Elle garda un sourire splendide, qu'elle perdit dès que les parents eurent franchit le seuil de la porte.
Tout d'abord le petit se mit à pleurer toute les larmes de son corps parce que sa mère n'était plus là. Puis il lui donna nombre de coup de pied et se débattit quand elle voulut le prendre.
Il se calma dès qu'elle lui eut montré l'armurie mais refit une crise quand il comprit qu'il ne pourrait pas toucher aux armes. Voulant le faire taire, elle lui donna un petit poignard qui selon elle, à moins d'être un crétin finit, était inoffensif.
Il fut ravit et elle eut alors toute son attention pour lui expliquer comment se défendre et attaquer avec. Jusqu'à ce qu'il aperçoive un arc et se dise que c'est vachement plus cool qu'un poignard. En soupirant elle se mit à fouiller l'armurie de fond en comble pour trouver le petit modèle. Sauf que non, lui il préfère le plus grand. Après une demi heure de patience, elle réussit à lui expliquer qu'il ne pouvait pas utiliser le grand modèle. Il fallait qu'elle se tape la tête conte le mur. Maintenant.
Surtout que lorsqu'il se rendit compte que l'arc s'était pas aussi évident et qu'il le jeta à terre, se roulant par terre aussi au passage parce qu'il y arrivait pas.
Prenant sur ses temps de patience futur, Daé s'agenouilla à ses côtés et lui demanda ce qu'il voulait faire. Surpris, l'enfant répondit qu'il voulait jouer à cache-cache. Daé retint un soupire. Et se mit à compter.
Au bout de 50 partie, il voulut jouer à trap-trap. Puis il voulut qu'elle montre comment elle, elle se battait, avec arme, sans arme, à l'arc. Et il se moqua d'elle parce qu'elle était pas forte à l'arc. Elle rit avec lui en pensant sérieusement à aller l'épingler sur la cible.
Ensuite il voulut qu'elle lui apprenne deux-trois astuces pour combattre, mais comme il y arrivait pas il passa à autre choses.
Il lui fit mettre une robe (quelle horreur) puis il insista pour qu'elle lui lise un livre. Épuiser par sa journée, Daé s'endormit.
Et qu'elle ne fut pas sa surprise quand elle s''éveilla. Ses cheveux, qu'elle porte courts depuis ce jours, étaient enduits d'un mélange poisseux et gluants, et étaient parsemé de bout de papier. Son visage avait été revisité par un artiste en herbe et ressemblait à une peinture ratée, rectification, à un pot de peinture raté. Elle avait du vernis sur ses griffes et une multitude de collier avec des déchets, parce que tu comprends, j'ai pas trouvé de fleurs. Oui, c'est sur, les déchets, c'est aussi beau qu'une fleur. Elle soupira. Or ce fut à ce moment là que le maître l'appela pour qu'elle rende le petit... Elle attrapa sa cape en hâte et se dissimula tant bien que mal. Et dû descendre dans la cour.

Daé reprit ses esprits en sursaut. Elle se releva de demi sur le lit, complètement paniquée. Ce souvenir était remonté à sa mémoire et avait défilé comme un film. Comme un mauvais film dont on connait déjà la fin. Mais Daé ne voulait pas voir la fin, elle luttait contre son esprit pour arrêter le film. Non. Elle vit le regard désapprobateur du maître. Non. Elle savait qu'elle serait punie. Punie. A la manière du maître. Non. Elle cherchait de l'oxygène, de l'aire, elle continuait de lutter. NON ! Elle s'agrippa à la première chose qui lui tomba sous la main, la chemise de l'homme qui était en train de la soigner. Elle capta le sourire pervers du maître. NON ! Elle réussit enfin à sortir de son souvenir. Et se mit à haleter, tenant toujours les vêtements de son soigneur.

Avatar de l’utilisateur
Daé

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 12 Juil 2012, 15:49

No problem !
Ce rp commençait à me manquer ;)

Conformément à sa demande, Daé s’allonge sans rechigner sur le lit sommairement fait, ce qui laisse tout loisir à son compagnon de l’observer quelques secondes – avant de se recentrer sur la blessure sanglante. Il s’agenouille ensuite, afin d’être à la meilleure hauteur pour voir et manipuler, et écarte encore un peu les tissus parasites : il remonte la chemise de Daé jusqu’à la base de ses côtes, et repousse la ceinture de son pantalon vers le bas.
A présent que son ventre est dégagé – moyennant quelques frissons de part et d’autres -, la visibilité est meilleure.

Passant la main dans le baquet d’eau, Jonah humidifie la plaie et la zone de peau l’entourant, avant de retirer méticuleusement les petits agglomérats de sang coagulé qui ont commencé à se former dans le duvet de la féline. Il y va doucement, mais cela n’empêche pas que, çà et là, quand quelques poils partent par mégarde en même temps que le sang, un petit soubresaut vient troubler la respiration régulière de Daé.

Le plus gros de ce nettoyage sommaire terminé, Jonah jette un regard au visage de la demoiselle. Elle a fermé les yeux, pour mieux se concentrer sur les sensations que lui procure sa présence près d’elle, pense-t-il ; avant de remarquer la grimace qui s’inscrit sur ses traits.
Bon, c’est vrai que des fois, chez certaines personnes, ce genre de proximité peut engendrer d’étranges expressions… Mais là, elle a plus un air de dégoût qu’autre chose, et si c’est du à lui, il n’a plus rien à espérer !

« Hem… Tout va bien ? Je vais désinfecter. Ça risque de piquer un peu. »

Doux euphémisme. Ça risque de brûler furieusement, oui. Quoi qu’il en soit, elle n’a pas l’air de l’avoir entendu, de toute façon…

Jonah se redresse pour aller fouiller dans son sac, et retourne près du lit, une petite flasque à la main.
Quand on n’a pas d’alcool à 90°, on fait avec ce qu’on a, et pour la demoiselle, ça sera du rhum citron/cannelle. Il se penche sur la blessure, le goulot de la bouteille s’inclinant doucement – inutile d’en verser plus que nécessaire -, et… En même temps que l’alcool touche sa peau – non, pas en même temps, un instant avant ! de sorte que ce n’est pas une réaction à la douleur occasionnée – Daé se redresse brutalement, l’air terrifié, heurtant le bras de son compagnon au passage, qui renverse une giclée de rhum sur le pantalon de la chatte en plus d’avoir noyé sa plaie. Elle s’accroche à lui, les doigts crispés, ses griffes transperçant le tissu de sa chemise et semblant ne même pas sentir l’élancement brûlant que devrait provoquer l’alcool en contact avec sa chair à vif.

« Eh là ! »

Pris au dépourvu, Jonah n'a aucune idée de comment il doit réagir. Que se passe-t-il ? Cette réaction ne doit pas être due à lui, étant donné que quelques minutes plus tôt elle s'abandonnait à ses soins en toute confiance.
Presque aussi troublé qu’elle, l’homme pose ses mains sur les épaules tremblantes en se redressant afin d’être à la hauteur de la chatte, et approche son visage du sien. Mais elle n’a pas l’air de le voir. A cette distance, Jonah peut voir son front briller de sueurs froides, et une lumière affolée traverser ses yeux verts. Sans trop savoir ce qu’il fait, il s’assied au bord du lit et entoure Daé de ses bras.

« Calme-toi, calme-toi ! Ça va. T’es en sécurité… »

Il ne sait pas ce qu’il raconte. Tranquilliser les gens, comme les consoler, ça ne le met pas très à l’aise, et des deux, il est difficile de dire qui est le plus alarmé.

Avatar de l’utilisateur
Jonah Kes

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 04 Sep 2012, 22:27

Oulà, ça fait vraiment longtemps désolée... et excuse le style, ça fait longtemps que j'ai pas écrit, ça risque d'être un peu brouillon.


Daé émergea lentement dans la réalité. Les paroles de son compagnon lui tapotaient la lisière de sa conscience sans qu'elle les entendent vraiment. Disons que si elle sentait le côté rassurant dans le ton, les gestes quelques peu maladroit, elle ne saisissait pas le sens des mots qui devaient -selon elle- former des phrases pourtant logique.
Après sa reprise de conscience diffuse, et sans qu'elle soit revenue complètement à elle, la douleur fusant de son ventre lui coupa le souffle et lui fit raffermir sa prise sur la tunique du vagabond. Elle serra les lèvres et les larmes lui montèrent aux yeux. Exactement ce qui lui fallait pour que le souvenir disparaisse. Noyé dans la douleur. Wahoo, il y était pas allé de main morte avec l'alcool... Il faudrait qu'elle lui dise quand elle serait en mesure d'articuler quelque chose.

Mais pour le moment, elle avait juste envie de profiter de l'étreinte de cet inconnu dont elle ne connaissait toujours pas le prénom. Dont elle ne voulait pas demander le prénom. Pour elle un prénom était un présent. C'était à celui qui le portait de décider s'il voulait l'offrir à celui qu'il avait en face de lui ou pas. Pour cette raison, elle ne demandait jamais le prénom de quelqu'un. Si on lui disait tant mieux, si non, tant pis.
Même si elle aurait bien aimé connaître le prénom de cet étranger. Il y avait quelque chose de ... touchant. Et indépendamment de la douleur, elle appréciait la façon dont il la tenait dans ses bras. Un peu maladroite, mais donc sincère et pas calculée. Un peu mal à l'aise, mais présente quand même et douce, gentille, attentionné. Elle aurait vraiment aimé en profiter pleinement, mais son ventre lui tirait toujours une grimace.

Daé sentait que là, le masque était tombé. Pris au dépourvu par la situation, le brigand avait laissé tomber son masque, car celui-ci n'était pas préparé à ce genre de situation. De même pour elle, son masque était tombé à cause de se souvenir, et la douleur ne lui avait pas laissé le temps de se reconstruire.

Ils restèrent quelques minutes immobiles. En fait jusqu'à ce que la douleurs reflue. Daé détendit alors un à un tout ses muscles, et rendit alors à l'homme qui avait en face d'elle, l'étreinte qu'il lui donnait, pouvait désormais savourer celle qu'il lui faisait. Doucement sa respiration se fit plus saccadée, et l'envie qui avait commencé à lui ronger le corps tout à l'heure revenait avec plus de force. Son coeur s'accélérait malgré elle. Il faut dire que l'objet de ses désirs était tentant. Et pour se l'avouer, il l'avait tenté dès qu'elle l'avait vu. Elle resserra son étreinte, toute blessure oubliée, toute douleur envolée.

Il y avait quelque chose dans ce moment. Pas vraiment de magique. Mais quelque chose d'authentique, les masques étaient tombé. Daé voulut en profiter, en espérant que l'autre voudrait bien la suivre, et qu'il ne remettrait pas son masque. Le jeu était finis, il avait tout les deux perdus, pris dans quelque chose plus fort que leurs raisons. La vague de désir revint plus forte. Elle se laissa emporter.

Elle glissa ses lèvres jusqu'à son cou, et se mis à lui déposer des petits baisers en remontant lentement, doucement vers son oreille, et lui y murmura :

" Si tu veux voler quelque chose, c'est maintenant."

Il allait peut-être lui voler dans les plumes comme à un vulgaire poulet, mais au moins, elle avait tenté quelque chose. Et pour le coup, elle serait vraiment déçu s'il la rejetait, mais bon, elle l'avait bien fait tout à l'heure. Elle abandonna ses idées noires, advienne que pourra et elle laissa ses lèvres repartir en exploration dans son cou.

Avatar de l’utilisateur
Daé

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 05 Sep 2012, 00:11

No problem ! Etrangement, j'ai pas eu de mal à me remettre dans le bain :)

Eh bien, il faut croire que torturer une fille avec de l’alcool sur sa chair à vif est une méthode qui fonctionne ; il faudra qu’il y pense, à l’avenir ! Cette pensée ne lui traverse pas vraiment l’esprit. Elle aurait pu, cela dit, mais pour l’instant Jonah n’est pas en mesure de penser à grand-chose.
Il est encore sous le choc de voir la demoiselle, jusqu’ici si sûre d’elle, si joueuse, si manipulatrice… Se révéler capable d’effroi, puis de douleur. Et de la voir se raccrocher à lui de cette façon qui ne demandait que de l’aide, au départ tout du moins. Car au fil des minutes, la respiration haletante de la chatte se calme, au fur et à mesure qu’elle reprend ses esprits. Il ne va pas lui demander ce qui vient de la remuer d’une si terrible façon, il ne veut pas profiter de ce moment de vulnérabilité ; si elle lui répond, il serait peut-être étrangement déçu de la voir s’ouvrir ainsi ; et si elle ne répond pas, il se sera juste pris un vent ! Autant ne rien dire.
Le moment, de toute façon, ne s’y prête pas. La demoiselle a fini par se calmer dans les bras d’un trafiquant presque affolé par une situation dont il n’a pas l’habitude. Du coup, il est juste resté comme ça. Immobile. Elle n’a que sa présence pour se calmer, que ça lui suffise ou pas, parce que si elle attend des gestes ou des paroles précises, lui ne peut pas les deviner.

Mais maintenant, elle semble plus calme… Il ne sent plus sa poitrine se soulever à un rythme anormal. Toutefois, elle ne le lâche pas. Au contraire, elle resserre même son étreinte sur lui… Et Jonah peut sentir les battements de cœur de l’orphe s’accélérer à nouveau – mais il doute que la raison soit la même. Ils sont passés à autre chose, maintenant – ils se tiennent, enfin, et ne sont pas prêt de se lâcher.
La féline est la première à lancer les hostilités, sous forme de petits baisers qu’elle laisse tomber dans sa nuque, et qui chacun résonnent comme un encouragement pour lui. Elle lui donne l’autorisation de lui voler ce qu’il voulait un peu plus tôt…

« On ne peut pas voler quelque chose qui est donné. »

Il recule un peu sa tête, afin de forcer la demoiselle à le regarder dans les yeux. La tentation orgueilleuse de lui refuser ce qu’elle demande à présent comme elle l’a fait pour lui auparavant est là, mais si faible ! A être trop fier, de toute façon, on finit par se couper de toutes relations humaines. Il n’est pas assez idiot pour la repousser, n’en a pas envie et s’en voudrait s’il le faisait, c’est sûr. Il n’a qu’à se laisser aller, lui aussi… Il s’approche à son tour d’une oreille de la chatte, ses lèvres effleurant le duvet.

« Mais je ne suis pas un voleur. »

Affirmation dont on pourrait certes discuter. Enfin, pour le moment, la véracité objective n’a pas franchement d’importance, pour lui comme pour elle !

Jonah laisse sa main remonter dans le dos de l’orphe – elle y était depuis un certain temps, certes, mais ses caresses avaient une fonction différente alors, celle d’apaiser. A présent, il espère bien que l’effet est autre ! Sa main se glisse derrière la nuque mince, comme pour mieux sentir ses lèvres et lui montrer qu’il accepte ce changement ; tandis que son autre bras reste à entourer la taille de la demoiselle, toujours dénudée pour les besoins de nettoyage de blessure ! Il se rappelle de celle-là tout à coup. Même si la jeune femme est résistante à la douleur, il va falloir s’adapter ! En fait, le plus intelligent serait même de tout arrêter et de se coucher sagement, chacun de son côté… Ouais, pas moyen. Après tout c’est elle qui est blessée. Si elle a mal, elle avisera en fonction.

Pour l’instant, Jonah s’est, une deuxième fois, débrouillé pour se retrouver front à front avec la féline. Il plonge un regard amusé dans les yeux verts, un peu moqueur peut-être, mais envers lui-même comme envers elle, un regard qui dit « On faisait les intouchables, et pourtant regarde… » Enfin, beaucoup de choses peuvent être lues dans des yeux, mais en général on se comprend à peu près, non ? En tout cas, ces deux-là doivent avoir un (mauvais) caractère assez proche pour penser plus ou moins la même chose. Il laisse ses lèvres toucher celles, étonnamment fraiches – ou est-ce lui qui est brûlant ? – de la chatte.

Avatar de l’utilisateur
Jonah Kes

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Daé » 12 Oct 2012, 12:30

ATTENTION ! Les messages suivants s'adressent à un public averti (scènes de violence, érotisme). Âmes sensibles, s'abstenir.

EDIT Seby : attention de toujours signaler les messages susceptibles de choquer la sensibilité des plus jeunes. Je rappelle que le forum est en lecture libre. Dans le même ordre d'idées, n'allez pas trop loin à la vue de tous. Si vous voulez continuer, merci de me demander par MP l'accès aux Murmures afin de pouvoir continuer vos cochoncetés à l'abri des regards indiscrets ;) (pour Jonah c'est ok, reste à savoir si Daé est partante).

Post en retard, nul et court.



« On ne peut pas voler quelque chose qui est donné. »

Si Daé avait tout ses esprits manipulateurs et cyniques, elle aurait pu répondre que c'était discutable, mais cela aurait rompu le cocon d'intimité et de sincérité qu'ils avaient enfin réussir à établir. De plus, sous l'emprise du regard de celui-ci, elle était bien incapable de penser quelque chose. Un instant, la peur d'avoir céder trop vite, la fierté de ne pas vouloir céder naquirent dans son esprit, mais disparurent aussitôt.
L'inconnu plonge à son tour dans son cou et de nouveau frémissements la parcoure. Elle ferme les yeux, depuis combien de temps n'avait-elle pas frémis ainsi ? Depuis quand n'avait-elle pas vu un regard d'une telle intensité ?Depuis combien de temps se contentait-elle de vendre son corps pour voler ? Parfois oui, il y avait du plaisir, mais là, c'était tellement différent... Par d'hypocrisie, pas de but, juste celui d'avoir du plaisir et d'en donner.
Quand il effleure son oreille elle se mordit légèrement la lèvre, pas l'oreille ! Pensa-t-elle alors. Une sorte d'interrupteur sensible.

« Mais je ne suis pas un voleur. »

Elle eut un léger sourire au coin des yeux, ça aussi c'était discutable. Mais qu''importe ?
Les caresses dans son dos changèrent elles aussi d'intensité et d'objectif, elles lui parcourent son dos, suivants le tracé de sa colonne vertébrale pour remonter jusqu'à sa nuque, et pour appuyer son étreinte. Alors que l'autre main la tient toujours par la taille. Chaque sensation, chaque ressentis de ses caresses alimente le désir de Daé qui monte doucement. Et ses mains se mettent elle aussi à parcourir ce corps qui se trouve en face d'elle, cet inconnu qui pourtant semble familier, d'abord des doigts timides sur une joue, qui glissent dans le cou et sur la nuque, et l'autre main dans le dos, le caressant dans son entier.

Puis de nouveau, par impulsion sur sa nuque, ils se retrouvent face à face. Les yeux bleus la regardent presque moqueur, elle comprend le message et souris délicatement, laissant même le rouge lui monter aux joues. Depuis quand n'avait-elle pas rougis ?
Puis la lueur moqueuse disparaît et le sérieux revient, il se penche vers elle et pose ses lèvres sur les siennes. Une sorte de vague de soulagement tombe sur l'orphe, au fond, elle avait toujours eut peur qu'il ne cède pas. Elle lui rend son baiser en l'embrassement doucement, alors que ses mains s'égarent plus facilement dans leur caresse, l'une toujours sur le haut du corps, le visage, les cheveux, la nuque, les épaules, en se glissant sous la tunique de son compagnon. L'autre dans le dos, tentant de se trouver un chemin vers la peau du jeune homme.

Ses lèvres quittant dans un soupire celle de l'autre, se glisse à la suite de doigts fins et gelés dans le cou jusqu'à l'oreille, mordillant, embrassant chaque centimètre de peau qu'elles croisent.

Puis de nouveau elle le regarde. Sans masque. Elle se met à nu devant lui, sans rien dire, juste avec les yeux. Que lira-t-il ? Que comprendra-t-il ? Cela n'a pas d'importance.
Ils se regardent de nouveau longuement, et elle rompt le contact la première, montant vers ses lèvres, les cherchant, les trouvant, les embrassant à nouveau. Et ses mains de plus en plus audacieuse se mettent à chercher lacet, ouverture, afin de d'ôter les remparts de vêtements qui se trouve entre leur deux corps.
Et s'il est pas content, il est assez grand pour le dire non ?

Avatar de l’utilisateur
Daé

Crédit: Fermé

Re: Voyage au bout de l'Enfer.

Messagepar Jonah Kes » 27 Oct 2012, 23:04

Avatar de l’utilisateur
Jonah Kes

Crédit: Fermé

Précédente

Retourner vers Guttenvald, la Sombre

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 2 invités

cron