Le jeune homme s'écarte. Daé croit presque lire de la déception dans son regard, mais non, trop rapide pour être décelé l'émotion qui commençait à se peindre dans le regard de son camarade s'était éteinte, remplacé par une expression neutre, qui ne peut donner lieu à des interprétations. Elle ferme un instant les yeux. Elle était vraiment gênée. Elle aurait adoré continuer, mais sa blessure la lançait et elle ne voulait pas se retrouver au
seuil de l'évanouissement si cela prenait plus d'ampleur. Car il ne fallait pas que l'autre se méprenne, elle espérait qu'il ne s'était d'ailleurs pas mépris, ce qui expliquerait son revirement dissimulé d'attitude, ce n'était que partie remise, et dès que sa blessure serait soignée, on reprendrait ou on en était. Pour une fois que Daé tenait un homme aussi séduisant, sans savoir encore combien de temps elle l'aurait sous la main, elle allait en profiter et donc elle voulait posséder de toute ses capacités.
Le sourire lui revint sur les lèvres, un sourire en demi-lune qui lui allait tellement bien, et le ton ironique qui allait avec.
« Bien, mademoiselle ; je te le laisse. Je trouverais bien autre chose à voler. »Plus qu'une promesse, Daé sentait la certitude qui coulait de ses mots, et elle se mit à espérer que ce ne serait pas une chose trop précieuse. Il lui faisait déjà perdre la tête, alors faudrait pas qu'elle perdre trop de truc, sinon elle serait lésée. Attends, elle venait vraiment de penser qu'il lui faisait perdre la tête ? N'importe quoi... C'était juste une aventure, une de plus. Qu'elle dure 5 minutes ou plusieurs jours ( ça n'était jamais aller jusqu'aux semaines) les hommes et Daé c'était toujours une aventure.
L'autre semble surpris par cette proposition. Daé hausse un sourcil ? Il y a un truc qu'il a pas compris ?
« Très bien… si tu es sûre de toi. »Elle hoche la tête. Mais se faisant, elle comprend pourquoi il a été surpris. Se faire soigner par un inconnu, quoi de plus dangereux, et s'il voulait verser du poison sur la blessure ? Daé fit un haussement d'épaule mental. Si il avait voulu la tuer, elle serait déjà morte. Il avait eut la possibilité de le faire à de nombreuse reprise. De même s'il avait voulu la vendre pour avoir la récompense. Et Daé ne pensait pas que quelqu'un soit assez fortuné et fou pour envoyer un mercenaire à sa poursuite dans le seul but de la torturer quand il aurait acquis un peu de sa confiance. Non, elle ne voyait pas pourquoi quelqu'un pourrait lui faire du mal, surtout maintenant, alors qu'il en aurait largement la possibilité avant. Donc, alea jacta est.
« Assise, ça sera plus pratique »Hum, logique. Il a repris un ton normal, la conversation sensuelle est fini. Daé se mit à espèrer qu'elle aura de nouveau l'occasion de s'incruster dans la suite des évènements. Elle avait un faible pour les hommes qui parlait à voix basses. Il lui effleura l'épaule et elle retint de justesse un ronronnement alors qu'un frisson descendit le long de sa colonne vertébrale pendant qu'il l'incitait à s'asseoir. Elle s'exécuta.
Lorsqu'elle fut assise, il se mit à la manipuler avec autant de précaution que le
suaire du héros de Nideyle. Ses mains, ses doigts, soulevant sa chemise en la touchant à peine réveillèrent en elle de délicieuse sensation. Elle dut se mordre la lèvre pour ne pas ronronner et heureusement qu'il avait commencé à détacher le tissu de la blessure, lui arrachant une grimace de douleurs et repoussant toute volupté, sinon elle aurait sans doute céder.
« Je verrais mieux si tu t’allonges. »Daé obtempéra de nouveau. Et cela lui rappela un douloureux souvenir. Enfin, douloureux, façon de parler.
C'était quand elle était encore à l'académie. Elle devait avoir une vingtaine d'année. Passons. Elle s’entraînait dans la cour quand un jeune couple était rentré dans l'enceinte de l'académie. Tout d'abord elle pensa que c'était un couple banal. Puis elle avait vu le gamin qui se cachait dans les jupons de sa mère, il ne devait pas avoir plus de 6 ans, et au vu de l'agitation - elle n'avait jamais vu le maître courir- et du silence qui régnait soudainement dans les bâtiments, elle s'était dit qu'ils ne devaient pas être si banaux. Et lorsque que le maître lui avait fait signe d'approcher, elle se dit qu'elle devrait
mesurer ses paroles. Le maître la regardait tout sourire dehors et elle se dit que quelque chose clochait.
« Monsieur et Madame ici présent veulent inscrire ce jeune homme dans notre humble établissement. Et je voudrais que tu te charges d'enseigner à ce jeune homme les bases de l'escrime, pendant que Monsieur et Madame vont se promener en ville.»Daé pouvait lire deux choses dans ses yeux. La première était positive. Son ambition était d'ouvrir une académie d'arme à son tour et lui donner un élève c'était le meilleurs cadeau qu'on puisse lui faire. Elle avait gravit un échelon. Elle passait du stade d'apprenti à celui de professeur. De plus, elle appréciait la confiance que le maître lui donnait. A moins que ce ne soit un cadeau empoisonné, car la menace qu'elle pouvait lire en sous-jasance dans ses yeux lui donner des frissons. Elle le transcrivait par un truc du genre "s'il arrive quoique se soit au gamin ! ... " Bref, elle soupçonnait le maître de lui refourgait le môme parce que lui ne voulait prendre aucun risque. Peu importe. Elle ne pouvait refuser aussi répondit-elle :
« - Mais bien sûr, avec joie. N'ayez crainte, je veillerais à ce que rien en lui arrive tout en lui promulguant d'excellent conseil. Il sera imbattable..
- Vous voyez, vous pouvez partir. Au revoir, à tout à l'heure.»Le maître venait de l'interrompre. Il devait craindre qu'elle ne fasse une bêtise. Elle garda un sourire splendide, qu'elle perdit dès que les parents eurent franchit le
seuil de la porte.
Tout d'abord le petit se mit à pleurer toute les larmes de son corps parce que sa mère n'était plus là. Puis il lui donna nombre de coup de pied et se débattit quand elle voulut le prendre.
Il se calma dès qu'elle lui eut montré l'armurie mais refit une crise quand il comprit qu'il ne pourrait pas toucher aux armes. Voulant le faire taire, elle lui donna un petit poignard qui selon elle, à moins d'être un crétin finit, était inoffensif.
Il fut ravit et elle eut alors toute son attention pour lui expliquer comment se défendre et attaquer avec. Jusqu'à ce qu'il aperçoive un arc et se dise que c'est vachement plus cool qu'un poignard. En soupirant elle se mit à fouiller l'armurie de fond en comble pour trouver le petit modèle. Sauf que non, lui il préfère le plus grand. Après une demi heure de patience, elle réussit à lui expliquer qu'il ne pouvait pas utiliser le grand modèle. Il fallait qu'elle se tape la tête conte le mur. Maintenant.
Surtout que lorsqu'il se rendit compte que l'arc s'était pas aussi évident et qu'il le jeta à terre, se roulant par terre aussi au passage parce qu'il y arrivait pas.
Prenant sur ses temps de patience futur, Daé s'agenouilla à ses côtés et lui demanda ce qu'il voulait faire. Surpris, l'enfant répondit qu'il voulait jouer à cache-cache. Daé retint un soupire. Et se mit à compter.
Au bout de 50 partie, il voulut jouer à trap-trap. Puis il voulut qu'elle montre comment elle, elle se battait, avec arme, sans arme, à l'arc. Et il se moqua d'elle parce qu'elle était pas forte à l'arc. Elle rit avec lui en pensant sérieusement à aller l'épingler sur la cible.
Ensuite il voulut qu'elle lui apprenne deux-trois astuces pour combattre, mais comme il y arrivait pas il passa à autre choses.
Il lui fit mettre une robe (quelle horreur) puis il insista pour qu'elle lui lise un livre. Épuiser par sa journée, Daé s'endormit.
Et qu'elle ne fut pas sa surprise quand elle s''éveilla. Ses cheveux, qu'elle porte courts depuis ce jours, étaient enduits d'un mélange poisseux et gluants, et étaient parsemé de bout de papier. Son visage avait été revisité par un artiste en herbe et ressemblait à une peinture ratée, rectification, à un pot de peinture raté. Elle avait du vernis sur ses griffes et une multitude de collier avec des déchets, parce que tu comprends, j'ai pas trouvé de fleurs. Oui, c'est sur, les déchets, c'est aussi beau qu'une fleur. Elle soupira. Or ce fut à ce moment là que le maître l'appela pour qu'elle rende le petit... Elle attrapa sa cape en hâte et se dissimula tant bien que mal. Et dû descendre dans la cour.
Daé reprit ses esprits en sursaut. Elle se releva de demi sur le lit, complètement paniquée. Ce souvenir était remonté à sa mémoire et avait défilé comme un film. Comme un mauvais film dont on connait déjà la fin. Mais Daé ne voulait pas voir la fin, elle luttait contre son esprit pour arrêter le film. Non. Elle vit le regard désapprobateur du maître. Non. Elle savait qu'elle serait punie. Punie. A la manière du maître. Non. Elle cherchait de l'oxygène, de l'aire, elle continuait de lutter. NON ! Elle s'agrippa à la première chose qui lui tomba sous la main, la chemise de l'homme qui était en train de la soigner. Elle capta le sourire pervers du maître. NON ! Elle réussit enfin à sortir de son souvenir. Et se mit à haleter, tenant toujours les vêtements de son soigneur.