Comme les deux doigts d'la patte

Si l'est un point sur lequel tous s'accordent, c'est l'inhospitalité de Guttenvald ! Aux pieds des Obsidiennes et perdu dans la forêt des Ombres, c'est le poste frontière entre Ephtéria et N'qâta.

Re: Comme les deux doigts d'la patte

Messagepar Kallistrat Rusia » 08 Avr 2012, 18:48

Kallistrat ne se souciait absolument pas des sentiments de ce Bernard à son égard. Qu'il l'apprécie ou pas lui était totalement égal. D'abord il ne connaissait pas cet humain, ensuite il l'agaçait éperdument. Alors non, définitivement, il ne serait pas malheureux de ne pas le compter parmi ses amis. Les bras croisés, il se contentait donc de le surveiller, prêt à gifler en cas de besoin, qu'il s'agisse de le remettre à l'ordre ou de se passer les nerfs. Et qu'il s'estime heureux de n'avoir droit qu'à une seule mandale à la fois, car au village, on s'en prenait plutôt plusieurs d'affilées. Pour que ça rentre plus vite, sûrement. Kallistrat se demanda d'ailleurs s'il ne devrait pas plutôt appliquer cette méthode, avant d'estimer que Bernard ne survivrait peut-être pas à autant de brusquerie à la fois...

En tous les cas, l'humain semblait s'être calmé, même si l'Orphe-lion demeurait méfiant. Chat-Rat se débrouillait plutôt bien dans le rôle de la louve enseignante, et même si elle ne parlait pas toujours très bien, ce qu'elle expliquait était tout à fait compréhensible. Au bout d'un moment relativement court toutefois, Bernard avoua qu'il avait faim et Kallistrat décroisa les bras.

« Il est tellement empoté qu'il serait capable de mettre le feu à la forêt. On va le ramener au village. Il y a un grand espace dégagé sur la place, avec de l'eau pour éteindre s'il se trompe.
_ Sur la place ? Mais... mais Manôlis ne va jamais accepter ça.
_ Qui c'est, « ma nos lisse » ?
_ C'est le Seigneur de Guttenvald... du village si vous préférez.
_ Le chef du village ?
_ Oui voilà, le chef du village. Il ne voudra pas qu'on fasse un feu au milieu de la place, il vaudrait mieux aller chez mam... »


Mais comme s'il avait prévu le coup, Kallistrat envoya une nouvelle paire de gifles à Bernard qui grogna franchement de douleur autant que de rage. L'Orphe-lion l'excédait... et puis à cause de lui il avait fait tomber tous ses champignons. En soit, chaton ne voyait pas vraiment d'inconvénient à l'idée que la mère de ce fichu Bernard chasse pour lui. Pour être honnête, les lionnes chassaient toujours pour les mâles. À la différence près que les mâles savaient chasser. Ils étaient juste paresseux. Bernard lui, ne savait pas chasser. Sans femelle, c'était sa mort assurée, et cela, Kallistrat ne le tolérait pas.

« Ta maman est vieille ! Elle va mourir bientôt, et toi, tu ne sais même pas trouver ta nourriture tout seul. Tu feras comment pour manger ? Une deuxième gifle, un peu moins brutale, secoua l'humain qui n'en revenait pas qu'on lui parle sur ce ton. Tu veux te trouver une femelle pour chasser à la place de ta maman ? Pour ça il faut la mériter ! Remue-toi, on retourne à ton village, on fait un feu, et ton te trouve une femelle. On va bien voir ! Ramasse tes champignons, il ne faut pas gâcher la nourriture ! Il se tourna ensuite vers Chat-Rat, l'air très sérieux. Il m'énerve. On devrait l'emmener très loin de son village pour lui apprendre. Il ne pourrait pas revenir tout seul et il ferait plus d'efforts. »

Mais même de ça, Kallistrat n'en était plus très sûr tant la mauvaise volonté de Bernard atteignait des sommets. Pestant dans son double-menton, l'humain ramassa ses champignons.

« Ce n'est pas gentil de dire que ma maman va mourir. Et ce n'est pas gentil de dire qu'elle est vieille.
_ C'est la vérité. Elle est vieille, et toi tu es incompétent.
_ Et vous vous êtes une brute ! Ce n'est pas comme ça qu'on fait chez les humains ! »


Kallistrat haussa les épaules. Peut-être oui, mais selon lui c'était une erreur. La preuve : Bernard. Il s'efforça tout de même de se radoucir et demanda le plus gentiment possible à cet énergumène incapable d'avancer jusqu'à Guttenvald, où il s'arrêta en terrain dégagé.

« Bon ! » Déclara-t-il de sa voix profonde.

Il balaya les alentours du regard et constata qu'effectivement, il n'y avait aucune structure pour faire un feu. C'est donc que ça ne devait pas être autorisé. Cependant, il se rappelait très bien que l'homme qui avait soigné Chat-Rat avait un feu chez lui, dans une espèce de trou dans le mur. Et même si Kallistrat trouvait un peu bizarre de faire un feu à l'intérieur d'une maison, il estima qu'il n'était pas là pour juger des mœurs bizarres des humains. Il lui faudrait donc trouver une maison avec un feu dans le mur. Problème : les maisons appartenaient aux gens, et de ce qu'il avait compris, les gens ne prêtaient pas leurs maisons à n'importe qui. Seule solution : trouver une femelle, la conquérir, la gagner, et avoir le droit d'utiliser son foyer intérieur.

« Est-ce qu'il y a une femelle qui te plaît dans ton village ?
_ Euh... »


Bernard jeta un regard paniqué à Kallistrat, sentant venir une tâche plus tordue encore que ce que ses deux apprentis professeurs lui avaient fait subir jusqu'à maintenant. Mais les sourcils froncés de l'homme-lion le firent hésiter... c'est que, mine de rien, il était capable de lui en coller une s'il ne répondait pas ce sauvage, et Bernard en avait assez des gifles. D'un autre côté, ça pourrait devenir intéressant que les Guttenvaldois le prennent en flagrant délit de brutalité sur l'un des leurs... mais... il n'était plus très sûr... et puis il aimait bien Shara. Un peu.

« Euh... j'aime bien Ariane, mais elle va se marier avec Mathéo...
_ C'est qui Mathéo ? Et c'est qui Ariane ?
_ Ben Ariane c'est la fille que j'aime bien, et puis Mathéo c'est le grand brun là-bas. C'est le forgeron, celui taillé comme un rocher, vous voyez ?
_ Je vois. »
Confirma Kallistrat qui n'avait aucune idée de ce qu'était se marier.

Poussant Bernard devant lui, il l'obligea à se rapprocher du forgeron qui buvait une pinte de bière en compagnie de bûcherons tout aussi épais que lui, et avant que l'humain qui serrait ses champignons contre son ventre bedonnant ait eu le temps de comprendre – et de s'enfuir à toutes jambes – l'Orphe prit la parole. Sa voix puissante et grave, parfaitement audible, transforma Bernard en cachet d'aspirine.

« Bernard veut Ariane, alors il va se battre avec vous pour la gagner. Puis, se retournant vers Bernard, il l'encouragea sincèrement. Si tu l'aimes, tu dois te battre de toutes tes forces. Tu n'es pas obligé de le tuer, tu dois juste lui prouver que tu es le plus fort et que tu mérite ta femelle. »

Avatar de l’utilisateur
Kallistrat Rusia
Orphe

Crédit: 248.00 Ore(s)
Suivi: Image Image Image
Métier: Garde du corps
Classe: Rocher
PV: 500
ES: 200
Avatar:
Kimahri Ronso (modifié) – Final Fantasy X – Square Enix

Re: Comme les deux doigts d'la patte

Messagepar Shara » 09 Avr 2012, 21:20

Voir Ruchat se calmer un peu était des plus étrange, en tout cas, la situation semblait changer un peu et le chaton avait donc décidé d'une autre stratégie. Si Bernard ne pouvait pas se débrouiller tout seul, ils allaient faire comme pour les lions: lui trouver une femme qui ferait le boulot pour lui à la place de sa mère. C'était une idée comme une autre après tout, aussi ils retournèrent au village, la louve se déplaçant doucement à cause de ses bandages qui lui faisaient un peu mal tout de même et l'étouffaient.

Ils avaient donc rejoint la ville, cherchant un endroit où ils pourraient faire un feu, mais apparemment ce ne serait pas possible à cause du chef de ce village. Elle ne savait même pas qu'il y avait un chef dans ce village... d'un autre côté, elle n'était pas souvent venue en ville hein! Bon, toujours est-il que maintenant, il fallait lui trouver une femelle, et ce n'était pas avec ses prises de chasse qu'il allait l'impressionner la demoiselle. Aussi, Ruchat eut une autre idée, à savoir provoquer en duel le mâle dominant!

Ramenant ses mains devant elle, Shara afficha clairement le regard de celle qui trouvait l'idée formidable, ses mains ramenées près de son visage alors qu'elle observait le chaton avec intérêt


«Oh oui!!! Un combat entre mâles pour gagner la femelle!!! Ça marche bien ça!!» en tout cas, ça marchait aussi chez les loups ça! Aussi, elle suivit Kallistrat avec enthousiasme alors que Bernard ne semblait pas du tout d'accord avec ce plan! Mais c'était déjà trop tard, le lion était allé trouver ce Mathéo alors que Shara poussait Bernard dans le dos pour l'obliger à avancer, les mains bien plaquées pour pouvoir user de tout son poids alors qu'il essayait d'aller à reculons. Le forgeron s'était alors retourné et visiblement impressionné par Kallistrat, il se pencha pour regarder Bernard et ricaner

«Mais oui bien sur. Le fi-fils à sa maman va me piquer ma donzelle?»

Flute! Il parlait un autre langage! La louve n'avait absolument rien compris à ce que cet humain venait de dire. Bernard semblait par contre particulièrement vexé et devint rouge de colère, ses joues gonflées par une sorte de courage venu d'on ne sait où... après tout, il a tenu face aux baffes du lion, il survivrait peut être aux coups de Mathéo?
«Non mais eh!!! Tu crois vraiment que tu serais mieux toi? Tu la traiterais comme une esclave à te pointer chez toi pour mettre les pieds sous la table!»
- «Ah parce que tu crois que tu ferais mieux? Tu n'aides même pas ta propre mère alors qu'elle se fait vieille pauvre crétin!»
- «Je ne suis pas un crétin!!!»
- «Feignasse!»


Les noms d'oiseau commençaient à fuser et Shara avait reculé pour ne pas être prise dans ce combat de coq - ou de cochons vu les apparences des deux humains. En tout cas, la bagarre n'allait probablement pas durer bien longtemps, car déjà Mathéo faisait craquer ses phalanges. Il gardait un œil sur le chaton, se demandant s'il allait l'aider dans la bagarre? Dans ce cas, ces petits copains s'en mêleraient aussi, c'était évident! En tout cas, l'issue était tout de même courue d'avance, à moins que la chance soit du côté de Bernard et que l'autre arrive à se casser la figure tout seul...

Avatar de l’utilisateur
Shara

Crédit: Fermé

Re: Comme les deux doigts d'la patte

Messagepar Kallistrat Rusia » 14 Avr 2012, 22:14

J'ai un peu zappé les deux autres... si tu veux les faire intervenir n'hésite pas. J'espère que ça ira, sinon j'édite, c'est pas terrible :$


Kallistrat s'était reculé de quelques pas, entraînant doucement Chat-Rat avec lui.

« C'est mieux si on se met plus loin pour regarder. À Zosma quand les lions se battent, ils bousculent toujours la foule et ça peut faire mal. Avec tes bandages, il faut faire attention. »

Il se planta donc un peu plus loin, en hauteur sur un tertre d'où s'envolèrent une dizaine de corbeaux – les moustaches du chaton en frétillèrent par réflexe. Les bras croisés sur sa poitrine, il attendit, attentif à l'évolution des évènements. Mathéo avait commencé par des railleries, ce qui avait attisé chez Bernard une hargne que Kallistrat n'avait même pas soupçonnée. Malheureusement, l'échange s'arrêtait là, et mis à part des insultes en tout genre dont l'Orphe-lion ne comprenait que la moitié, il ne se passa rien du tout. La tête penchée sur le côté, il se mit à réfléchir à voix haute.

« Pourquoi ils ne se battent pas. Je ne comprends pas les humains... ils comptent s'intimider toute la nuit tu crois ? »

Après tout les lions faisaient cela aussi parfois. S'intimider mutuellement faisait partie du cérémonial... mais les lions feulaient et rugissaient, c'était un peu plus impressionnant que de se traiter de « tignasse » ou il ne savait trop quoi. En fait, ce genre d'intimidation annonçait toujours un combat particulièrement violent... alors Kallistrat attendit que les deux humains veuillent bien lui faire l'honneur du spectacle... et il attendit encore une longue minute avant de se redresser, incrédule. Bernard en était arrivé à jeter ses champignons un par un sur Mathéo, avec une rage un peu ridicule mais sincère. Mathéo lui, riait aux éclats alors que ses amis autour de lui menaçaient de passer à l'attaque en retroussant leurs manches. Alors Kallistrat s'interposa.

« Est-ce que c'est votre femelle aussi Ariane ?
_ Hein ? »


Surpris par l'intervention de l'homme-lion, le petit groupe suspendit toute intention belliqueuse pour le regarder d'un air ahuri. Mathéo particulièrement fusilla ses compagnons du regard.

« … mais... mais non ! Bien sûr que non, on ne l'a pas touchée Ariane... je te jure.
_ T'as pas intérêt, avec tes sales pattes !
_ Mais c'est lui qui raconte n'importe quoi avec ses histoires de femelles !
_ Je ne dis pas n'importe quoi !
S'insurgea Kallistrat. Si ce n'est pas votre femelle alors ce n'est pas votre combat.
_ C'est vrai ça, pourquoi vous la défendez ?
_ ... mais non...!
_ Laissez Mathéo et Bernard se battre tout seul. C'est leur femelle.
_ Eh mais je ne veux pas me battre contre lui moi !
_ Tu vois, il a peur le courageux Bernard. Ariane est à moi.
_ Attends...
Soupira Kallistrat un peu déçu. Bernard, il faut te battre avec tes poings, pas en lançant la nourriture. Ça ne sert à rien, et en plus si tu perds tu n'auras plus rien à manger ! Regarde. »

L'Orphe se tourna alors vers Mathéo, et du plat de ses mains, le poussa brutalement en arrière par les épaules. Mathéo tituba sur quelques pas, surpris. La seconde qui suivit, il était hors de lui et se jeta sur Kallistrat comme un fou furieux. Il allait lui montrer, lui, de quel bois il se chauffait ! Impressionné – ou affolé – Bernard recula juste à temps pour voir son adversaire fondre sur le grand lion gris qui esquiva mollement. En réalité prêt à parer les attaques de celui qu'il avait provoqué, chaton le fixait de ses deux pupilles fendues comme un prédateur prêt à dévorer sa proie. En faisant pivoter le haut de son corps, il déstabilisa Mathéo dont il s'empressa d'emprisonner les bras dans ses mains puissantes. À Zosma, les combats étaient quotidiens... et bien plus retors que celui-là !

« Ce n'est pas moi qu'il faut frapper. Bon Bernard, tu es prêt ? Je le lâche !
_ J'aimerai mieux pas ! »
Balbutia l'intéressé en croisant le regard fou de rage de Mathéo qui n'appréciait pas du tout la plaisanterie.

Mais Kallistrat le lâcha ! Bernard, pris de panique, lâcha ses champignons et entrepris de prendre ses jambes à son cou, poursuivit par Mathéo qui hurlait quelque chose à propos de lui faire regretter d'être né. Chaton soupira en revenant vers Chat-Rat.

« Finalement, il court vite... Commenta-t-il en observant l'humain faire le tour de la place à toute allure, Mathéo sur les talons. Au moins ça l'entraîne un peu. Il n'est pas très courageux comme garçon... »

Avatar de l’utilisateur
Kallistrat Rusia
Orphe

Crédit: 248.00 Ore(s)
Suivi: Image Image Image
Métier: Garde du corps
Classe: Rocher
PV: 500
ES: 200
Avatar:
Kimahri Ronso (modifié) – Final Fantasy X – Square Enix

Re: Comme les deux doigts d'la patte

Messagepar Shara » 16 Avr 2012, 16:54

Ce n'était pas évident pour Shara de comprendre ce qui était en train de se passer. En effet, les personnes présentes parlaient trop vite, et beaucoup en plus ce qui fait que la louve avait bien du mal à suivre. Elle s'était reculée comme le lui avait signalé Ruchat, mais rien de plus.

Les mains derrière le dos, elle ouvrait grand les yeux pour essayer de comprendre tout de même. Bernard avait commencé à lancer ses champignons sur le dénommé Mathéo, les membres de sa meute semblaient vouloir s'en mêler mais Ruchat s'était rapidement interposé en disant qu'ils ne devaient pas interférer! C'est vrai ça! Dans un combat pour une femelle, c'est du un contre un! Sinon c'est le déshonneur absolu. Aussi finalement, il semblait que les membres de la même meute commençait un peu à se disputer, même si Shara avait du mal à comprendre. Après quelques échanges où Mathéo essaya d'en mettre une au grand lion, le combat pouvait réellement commencer!

Bien que... Bernard commençait à prendre ses jambes à son cou. Les deux autres se mirent à pouffer de rire jusqu'à ce que l'un d'entre eux remarque que Kallistrat s'éloignait pour la rejoindre, avec un sourire mauvais, il s'approcha d'un air assez aventurier, tout en gardant un œil sur le grand lion


«Et toi ma belle? T'es la femelle de qui?»

Sans vraiment comprendre la question, Shara supposa qu'il demandait qui était son chef de meute, aussi elle tourna d'un geste vif et totalement sincère, son regard vers Kallistrat qu'elle considérait comme tel. D'un coup, l'homme devint tout blanc avant de reculer et de s'incliner rapidement

«Ah b... je... je savais pas. Pardon. Je ne veux pas... je ne veux pas prendre votre femelle.»

Attrapant son ami par le bras, Shara les vit décamper à toute vitesse alors qu'elle battait des cils sans comprendre. Avait-elle dit quelque chose qu'il ne fallait pas?

«Humains bizarres... avoir peur pour rien.»

Elle se demandait ce que faisait Bernard, aussi finalement, ils se décidèrent à prendre la direction qu'il avait empruntée un peu plus tôt, au bout d'un moment, ils trouvèrent leur «mission» recroquevillé sur lui-même, les mains sur la tête à genoux, tremblant comme une fille - heureusement qu'il s'était déjà fait dessus un peu plus tôt, il devait avoir la vessie vide - mais le plus étonnant, était la trace de poussière sur sa tunique alors que Mathéo n'était plus là.

«Où est Matelot?» demanda Shara avec innocence en regardant à gauche et à droite. Bernard reconnaissant sa voix se risqua à ouvrir un œil, puis un autre avant de chercher à gauche et à droite... derrière lui se tenait un tas d'ordure, de tissus et autres cochonneries, et alors que Shara essayait de repérer l'odeur de Mathéo, elle remarqua une chaussure dans le tas de détritus... s'approchant, elle constata qu'il s'agissait bel et bien de l'adversaire de Bernard, il semblait avoir trébuché sur le corps de sa «victime» qui avait du se mettre à terre dans un instinct de survie, en lui passant par-dessus, il s'était retrouvé projeté par-dessus le corps en boule pour atterrir dans le tas d'ordures et s'assommer.

Les mains toujours dans le dos, Shara essayait de vérifier s'il était vivant, ignorant les signes distinctifs du genre de vérifier le pouls, elle se rendit compte qu'il respirait, rien de plus. Elle ne pouvait pas le voir d'ici puisque sa tête était dans un tas de fumier, mais il avait une belle bosse toute violette qui allait pointer sur sa tempe et un sacré œil au beurre noir


«Matelot a perdu, non? Matelot dormir.»

Bernard se releva doucement, et s'approcha, n'en croyant visiblement pas ses yeux. Il avait réussi? Il avait vraiment vaincu Mathéo? Certes, sa méthode n'était pas des plus... conventionnelle, mais c'était le résultat qui comptait! Il leva les bras au ciel et poussa un cri de victoire

«J'AI GAGNÉ!!!!»

Il y eut alors un grognement en provenance de Mathéo ce qui fit sursauter Bernard qui alla se planquer derrière Ruchat... la louve battit juste des cils sans comprendre ce qu'il se passait... levant alors les yeux vers Kallistrat, elle se demandait ce qu'il fallait faire maintenant? Trouver cette Ariane pour lui dire que c'était Bernard qui avait gagné le droit de la prendre comme femelle? - éviter de dire les choses de cette manière, elle risquait fort d'en être choquée.

Avatar de l’utilisateur
Shara

Crédit: Fermé

Re: Comme les deux doigts d'la patte

Messagepar Kallistrat Rusia » 28 Avr 2012, 15:18

Kallistrat avait haussé un sourcil face à l'humain qui se perdait en excuses devant lui. Manifestement, il avait interprété le regard que Chat-Rat avait échangé avec le grand lion gris comme une réponse à sa question... ce qui fit sourire l'Orphe-lion... ce qui lui donna un air très inquiétant. Devant ses crocs dévoilés par cette « grimace » inattendue, l'humain reculait en balbutiant, et il s'en fallu de peu que chaton éclate de rire. Vraiment, les hommes étaient étranges et amusants, à leur manière. Sauf Bernard. Lui, il n'était pas amusant du tout. Étrange oui. Exaspérant surtout. Baissant sa grosse tête vers la petite louve, Kallistrat hocha la tête pour approuver son commentaire.

« Je crois qu'il pense que nous sommes un couple. Expliqua-t-il, se souvenant que les loups en formaient de très fidèles. Et qu'il a eu peur de se battre contre moi. » Ajouta-t-il en bombant fièrement le torse.

Le peu que dura sa petite démonstration, ils perdirent leur humain de vue et Chat-Rat suggéra de partir à sa recherche. Kallistrat, les narines pincées dans une moue contrariée, soupira fortement pour exprimer son agacement. Puis il se mit en route en compagnie de la louve qui ne le quittait plus d'une semelle. Ils le retrouvèrent près du tableau des missions, en boule comme un hérisson sans épine, Mathéo inconscient dans un tas d'ordures qui rappelèrent à Kallistrat qu'il avait faim, à force. Chat-Rat sautillait de joie – comme le faisaient ceux de son espèce en somme – toute contente d'assister à cet exploit. L'euphorie des canidés.

« Tu as réussi à le battre ? S'étonna pourtant le chaton. Comment est-ce que tu as fait ?
_ Ben je sais pas moi. C'est important ?
_ Un peu.
_ Ben un peu important, c'est pas important. J'ai gagné, c'est ce qui compte. Je peux rentrer chez moi maintenant ?
_ Pas tout de suite.
Souffla Kallistrat qui sentait l'impatience revenir lui chatouiller les poils. Il plissa les yeux pour réfléchir en regardant le corps vautré de Mathéo. De toute façon, s'il s'est assommé tout seul, c'est qu'il n'est pas très valeureux. Vas chercher ta femelle. Si elle a une maison ce sera la tienne aussi, et on aura fini notre mission. Sinon il faudra lui en construire une. Je sais faire, je te montrerai.
_ Euh... je ne peux pas aller la chercher...
_ Pourquoi ?
_ Ben Mathéo va me tuer, vous êtes marrants vous.
_ Je ne vois pas ce qu'il y a de marrant...
concéda chaton au bout d'un moment de réflexion. Et tu l'as gagnée de toute façon.
_ Oui mais si elle ne veut pas ? »


À cela, chaton n'y avait pas pensé. Mais il n'eut pas vraiment l'occasion d'y réfléchir, car le tas d'ordures commençait à se voir encerclé de curieux, ce qui créa un petit attroupement qui attira les fauteurs de trouble de Guttenvald. Du grabuge ? Ils accouraient !

« C'est le grand lion gris qui a passé Mathéo à tabac !
_ Oui, et ces deux-là sont avec lui.
_ À trois contre un...? C'est scandaleux !
_ Il faudrait leur montrer qu'on ne fait pas n'importe quoi ici.
_ Je vais chercher mon frère, on va bien voir si vous le mettez par terre lui aussi !!! »


Et de fil en aiguille, les simples badauds cédèrent leur place à une foule de barbares avide de sang. L'un vantant le tranchant de sa hache, l'autre lorgnant sur la fourrure de l'orphe, un autre prétendant que la fille se revendrait bien, et qu'il connaissait un endroit où on achetait les gens avec des yeux noirs pour un très bon prix. Sans laisser l'occasion à leurs proie de se défendre, ils resserraient déjà le cercle, ce qui fit feuler Kallistrat qui n'aimait pas qu'un piège se referme autour de lui.

« Ça suffit ! Bernard a gagné contre Mathéo. Il va récupérer sa femelle et c'est tout. C'est la mission, c'est sa mère qui nous l'a demandé.
_ N'importe quoi !
_ Je suis sûr que Sayah rachètera les morceaux de la fille pour faire des objets contre les Pelel'je !
_ Ouais ! »


À cette dernière affirmation, Kallistrat fléchi les genoux et décroisa les bras, furieux. Le premier qui approchait finissait dévoré sur le champ ! L'ennui, c'est que sa posture offensive sonna l'assaut et que toute la troupe se jeta sur eux en même temps, armes brandies. Bernard adopta la même technique qu'avec Mathéo et se recroquevilla sur lui même – à moins qu'il ne soit tombé évanoui ? Chaton, lui, poussa un rugissement de rage qui sembla dissuader une bonne moitié de leurs assaillant d'avancer plus loin, alors qu'il giflait le premier qui se jetait sur lui, toutes griffes dehors.

Ah, Guttenvald... une ville charmante.

Avatar de l’utilisateur
Kallistrat Rusia
Orphe

Crédit: 248.00 Ore(s)
Suivi: Image Image Image
Métier: Garde du corps
Classe: Rocher
PV: 500
ES: 200
Avatar:
Kimahri Ronso (modifié) – Final Fantasy X – Square Enix

Re: Comme les deux doigts d'la patte

Messagepar Shara » 30 Avr 2012, 14:29

Les mains dans le dos, la curiosité se lisait clairement sur le visage de Shara qui se demandait bien comment Bernard avait pu faire pour envoyer Matelot dans les ordures. En soit, c'était tout de même surprenant car ce Matelot faisait nettement plus mâle dominant que Bernard! Et selon elle, peu importait qui était cette Ariane, elle n'avait pas de chance que ce soit lui qui ait gagné. Ruchat dit alors qu'il fallait aller chez elle parce que maintenant qu'elle était sa femelle, sa maison était la sienne. La notion de maison était trop abstraite pour Shara qui ne dit alors pas un mot pendant que des gens commençaient à approcher. Contrairement aux amis de Matelot, ceux là n'avaient pas peur de provoquer le grand lion gris, n'hésitant pas à se montrer menaçant à son égard tout en roulant des mécaniques tels des paons faisant la roue devant les femelles. Cependant, Shara ne comprenait pas trop pourquoi tout ce bazar, mais le problème était qu'ils devenaient vraiment nombreux et que cela risquait fort de mal tourner si ça continuait comme ça.

Les sourcils froncés, la louve se rendit compte qu'ils étaient vite encerclés et Ruchat se mit alors à rugir. Bernard était le principal ciblé pour s'en être pris à Matelot - et surement aussi parce qu'il paraissait le plus faible - mais elle voyait bien les regards tournés vers elle. L'instinct de survie prit alors la place sur la douleur et la voie de la guérison, et rapidement, des poils commencèrent à recouvrir son visage, ses yeux se fermèrent et ses crocs se serrèrent sous la douleur des os qui devaient surement se casser à nouveau, mais ce n'était que des côtes et elle avait déjà connu ça. Hors de question de se laisser découper en petits morceaux pour être revenue à Sayah, même si elle ne savait pas qui était Sayah justement.

Ses griffes profondément ancrées dans le sol, elle souffrait d'un martyr sans nom mais ne s'en préoccupa pas, alors qu'ils pensaient affronter une faible femme, un type misérable et seulement le grand lion gris comme véritable menace, le groupe se retrouvait face à une louve enragée et un chaton furieux. Sans hésitation, elle bondit sur le premier qui tenait un bâton à la main, cherchant les armes en priorité car elle savait que c'était ce qui faisait mal, que c'était un bâton qui lui avait cassé des côtes, et que c'était un bâton - un peu différent, certes - qui avait tué Guidouine. Ses crocs se plantèrent avidement dans la chair et elle put se repaître du sang qui s'écoulait dans sa gorge, peu à peu, l'adrénaline lui fit oublier la douleur, ses mouvements étaient plus vifs et elle esquiva alors le coup de poing destiné à sa gueule pour lâcher prise, ce qui fit que le gars vint se frapper lui même et elle en profita pour donner un violent coup de patte qui lui ouvrit profondément le mollet, l'obligeant à mettre un genou à terre et se retrouver le visage à hauteur des crocs menaçants


«Nooon! Ne me tuez pas!!!» il avait ramené son bras ensanglanté devant son visage, mais Shara avait autre chose à faire, ils étaient nombreux et elle ne pouvait pas s'occuper que d'un seul individu. Bondissant sur le dos d'un gars qui s'apprêtait à attaquer Ruchat en traître, elle planta profondément ses griffes dans ses épaules alors que ses pattes arrière lui lacéraient le bassin, l'obligeant à tomber à plat ventre, entre les pattes de Shara et ses bras et jambes écartés, la fourrure noire donnait l'illusion d'une tarentule sur le point de mourir. Mais rapidement, la louve se releva et bondit à nouveau pour se placer entre Bernard et un nouvel agresseur. Le poil hérissé, les grondements qui s'échappaient de sa gorge n'étaient pas là pour les rassurer et rapidement ils semblèrent hésiter maintenant qu'ils avaient face à eux deux véritables fauves.

On pouvait voir les pattes de la louve trembler, preuve qu'elle n'était pas au mieux de sa forme, mais d'un autre côté, ils savaient de source sure qu'un animal aux abois et blessé était bien plus dangereux que lorsqu'il était en pleine santé. L'instinct de survie le rendait plus redoutable encore avec ce sentiment de ne plus rien avoir à perdre! Et là, elle devait protéger Bernard que sa mère avait mis sous leur protection et Ruchat qui était son nouveau chef de meute. Le pleutre avait pris l'un des bâtons lâchés par les agresseurs et tremblait au point de tremper une fois de plus son pantalon, mais voir ces deux là se battre semblait lui donner un peu de courage et chaque fois que quelqu'un l'approchait, il agitait le bâton dans tous les sens tout en fermant les yeux ce qui fit qu'il réussit dans un exploit phénoménal à en assommer un autre! Ils pensaient que ce serait facile, mais souvent les victimes pouvaient se montrer plus dangereuses que les assaillants!

Avatar de l’utilisateur
Shara

Crédit: Fermé

Re: Comme les deux doigts d'la patte

Messagepar Kallistrat Rusia » 09 Mai 2012, 18:07

Kallistrat fronçait les sourcils à l'extrême, creusant son front d'une grosse ride furieuse alors que les deux fentes de ses yeux épiaient les moindres faits et gestes de ses adversaires. Car s'il n'aimait pas les provocateurs, il aimait encore moins les lâches dans le genre de ceux qui se mettaient à plusieurs pour attaquer. Chat-Rat était blessée, et le monsieur de tout à l'heure avait dit « pas de transformation ». Seulement à cause d'eux, la louve avait été obligée... et cela aussi agaçait le grand lion ! Presque autant que de les voir armés alors qu'eux-mêmes ne l'étaient pas. Ils voulaient se battre ? D'accord ! Ils voulaient se montrer déloyaux ? Tant pis pour eux ! Kallistrat n'allait pas retenir ses coups. Les jarrets fléchis, il bondit au même moment que Chat-Rat et assomma d'un coup de poing particulièrement barbare le premier venu, profitant de son élan pour attaquer le second resté planté derrière. Quelques regards hésitants se croisèrent, mais les Guttenvaldois étaient bien rodés et en avaient vu d'autres. Quelques semaines plus tôt, ils avaient eut droit à un soldat, un guépard et une Winghox. Juste avant, ils avaient dû combattre une créature canine qui ne ressemblait pas à grand-chose et qui avait fait un véritable carnage. Alors un chaton et un chiot, ça ne leur faisait pas peur !

Inconscience ou folie meurtrière, on en revenait au même. Seule la violence restait !

Kallistrat avisa le pic d'une lance qui se précipitait vers lui et déploya son épaule pour arrêter l'arme à mi-course. Le bruit du bois percutant ses muscles claqua alors qu'il rugissait de nouveau, mais n'allez pas demander à un chat de combattre en silence ! Les doigts serrés autour de l'arme, il l'arracha des mains de son agresseur et s'en servit pour le frapper, brisant le manche sous la violence du coup alors que le sang se mêlait aux éclats du bois. Chaton ne comptait pas – il ne savait pas compter – mais éliminait méthodiquement ses ennemis, acharné comme s'il avait la rage. C'est à peine si son esprit à demi humain lui rappelait de ne pas tuer alors que ses lèvres se retroussaient à chaque feulement furieux. Ses oreilles se plaquèrent en arrière alors qu'il entendait les cris d'un homme que Chat-Rat venait d'attaquer, juste derrière lui. Lâches ! Traîtres ! D'un bond, Kallistrat se jeta sur le plus large des agresseurs pour un corps à corps bestial au sens propre du terme. Et profitant de ce qu'il était occupé, un assaillant édenté tendit son arc, flèche pointée vers la louve.

Peut-être parce que sa vie était en danger. Peut-être parce que Shara s'était interposée entre lui et un grand gaillard qui menaçait de lui refaire le portrait. Peut-être parce que rencontrer un type à l'allure plus proche du lion que de l'homme et une jolie fille capable de se changer en loup sanguinaire l'avait rendu à moitié cinglé. Peut-être parce qu'il avait eu sa dose d'émotions et de frayeurs pour la journée. Peut-être enfin parce qu'il s'estimait victorieux de Mattéo, Bernard poussa un hurlement guerrier et sauta par-dessus la louve pour se précipiter sur l'archer. Surpris de cet assaut ridicule, ce dernier se laissa retourner comme une tortue, et en fut quitte pour perdre une dent de plus sous les coups d'une « mission » devenue subitement courageuse.

« Pas toucher ! Hurlait-il comme un dément. Shara gentille !!! Pas toucher !!! »

À force de fréquenter ces deux-là, il se mettait à parler comme la louve et à se battre comme le chat ! Et en parlant de chat, Kallistrat revenait déjà avec du sang plein les babines – preuve que son dernier adversaire ne devait pas être au mieux de sa forme à l'heure actuelle – et agrippa un homme qui s'avisait de se jeter sur Chat-Rat pour l'éjecter proprement derrière lui. On aurait dit qu'il s'exerçait au lancer de Guttenvaldois ! Les autres reculèrent. De vingt, ils étaient passés à huit en moins de temps qu'il ne fallait pour prier pour son salut, et les animaux qu'ils avaient face à eux n'avaient pas l'air disposés à la moindre trêve. À leur mouvement de recul, chaton compris qu'ils renonçaient et se détendit légèrement, avant de jeter un regard étonné vers Bernard qui s'acharnait toujours sur l'archer à qui il commençait à manquer de plus en plus de dents. Les autres le regardaient comme s'il était fou, une pointe de respect au fond des yeux.

« Ça va Bernard, ils s'en vont. On ne tue pas pour rien, laisse-le partir. » Gronda Kallistrat sans douceur.

Bernard se retourna alors, un peu surpris de s'entendre adresser la parole. Puis il se releva et remarqua le regard des autres, et se tourna de nouveau vers les deux autres.

« Tu vois que tu sais te battre !
_ Euh... O-oui. »


Chaton se secoua la crinière vivement, envoyant quelques gouttelettes de sang autour de lui à grand bruit.

« Ma mère va vous donner la prime... Moi, je crois que je vais déménager. J'aime pas cette ville.
_ C'est bien de voyager.
Approuva Kallistrat. Nous aussi nous allons voyager, mais avant il faut échanger les Ores contre un objet pour Chat-Rat. À ce sujet... chaton se tourna vers la louve et s'accroupit devant elle. Est-ce que ça va ? Le monsieur a dit que tu ne devais pas te transformer...
_ Si vous allez chez Sayah, demandez-lui de vous conduire chez l'herboriste, Belladona. Il paraît qu'elle a des plantes qui guérissent. »


L'Orphe pencha la tête pour considérer Bernard un moment. Les querelleurs s'étaient dispersés, même s'ils étaient toujours là, à distance respectable. Ruminaient-ils une vengeance ? Ce n'était pas ce qui inquiétait Kallistrat. Lui en fait, s'étonnait plutôt de la subite sympathie de cet humain, comme si découvrir qu'il pouvait se battre lui avait ouvert toutes les portes vers le monde des adultes. Ils avaient réussi alors ?

Avatar de l’utilisateur
Kallistrat Rusia
Orphe

Crédit: 248.00 Ore(s)
Suivi: Image Image Image
Métier: Garde du corps
Classe: Rocher
PV: 500
ES: 200
Avatar:
Kimahri Ronso (modifié) – Final Fantasy X – Square Enix

Re: Comme les deux doigts d'la patte

Messagepar Shara » 09 Mai 2012, 19:11

La douleur, la rage, la peur, au final, tout s'embrouillait dans la tête de Shara et elle ne savait plus trop où donner de la tête. Elle jouait surtout à esquiver les coups, essayant de regarder au mieux autour d'elle pour ne pas être blessée davantage, parfaitement consciente qu'elle pouvait vraiment avoir mal si on réussissait à toucher ses flancs! Un homme s'était approché de Ru-Chat, profitant qu'il ait le dos tourné pour essayer de le blesser par surprise, mais il en était hors de question pour la louve qui devait protéger son chef de meute! Le souvenir douloureux de Guidouine encore frais dans sa mémoire lui redonna vigueur et elle bondit pour le mordre au niveau de l'épaule et le faire tomber en arrière sous une giclée de sang! Kallistrat s'était alors retourné et feulait de colère en voyant la lâcheté des hommes.

Le combat continuait et les humains tombaient! Ils avaient cru n'avoir affaire qu'à un chaton et un chien blessé, mais ils avaient en réalité face à eux de redoutables prédateurs qui n'hésiteraient pas à tuer pour leur salut! Ils n'avaient pas la même notion que les humains face à la mort, c'était tué ou être tué, certes, ils ne tuaient jamais par plaisir, juste pour manger ou pour se défendre, et là, ils étaient clairement dans le second cas! Un hurlement se fit entendre, et les oreilles dressées par la surprise, Shara put voir Bernard foncer vers un homme avec un bâton tordu et un autre pointu qui tombait à terre pour se faire marteler de coups! Inutile de dire qu'elle était impressionnée par une telle vaillance - oui il ne lui en fallait pas beaucoup - mais elle repartait déjà à l'attaque face à un humain qui brandissait un autre bâton pointu!

Finalement, ils commençaient enfin à s'éloigner, mais Shara demeurait sur ses gardes, les muscles tendus, le poil hérissé alors qu'elle jetait des regards à droite et à gauche. Lorsque Ru-chat s'adressa à Bernard pour lui dire d'arrêter, la louve se transforma de nouveau en humaine, ses vêtements pendouillaient un peu en fait et rapidement l'humain se mit à rougir pendant que la louve essayait maladroitement de remettre les vêtements sans savoir comment. Elle retrouva au moins les manches - même si maintenant le haut était à l'envers - mais elle ne réussit pas à remettre le pantalon. Ce n'était pas trop grave puisque la tunique était trop grande pour elle et que ça la couvrait bien assez, et après le spectacle de Kallistrat, peu probable qu'on essaie de les approcher juste parce que ses jambes étaient nues!

Bernard expliqua alors qu'il allait partir, quitter le cocon familial, et Ruchat expliqua que c'était une bonne chose de voyager. Shara de son côté se tenait les côtes mais ne disait rien. Sa nouvelle transformation avait du briser un peu plus ses os, et ils allaient devoir retourner chez le guérisseur. Mais avant, ils allaient passer chez l'herboriste comme l'avait dit Bernard pour acheter de quoi la soigner.


«D'accord. Objet pour parler, et objet pour soigner!» dit la louve avec un sourire fatigué. Elle essaya de s'approcher du lion gris, comme si elle cherchait un peu de réconfort mais n'osa pas non plus, après tout c'était un chat quand même.

Ils suivirent Bernard jusque chez lui où sa mère fut des plus surprises de le voir dans cet état là!


«Par Alrik! Qu'est-ce qu'il t'est arrivé?»
- «Je me suis battu, Maman. Et j'ai bien réfléchi, je veux quitter Guttenvald.»
la jeune femme semblait partagée entre la peur, la peine et le soulagement, c'était assez amusant en soit à voir. Pendant ce temps, Shara souffrait en silence, elle préférait ne rien dire, elle ne comprenait pas tout ce qu'il se passait en plus...

Avatar de l’utilisateur
Shara

Crédit: Fermé

Re: Comme les deux doigts d'la patte

Messagepar Kallistrat Rusia » 12 Mai 2012, 18:05

Kallistrat se contenta de hocher sa grosse tête en signe d'acquiescement. Le programme lui convenait tant que l'on soignait Chat-Rat, et puis au fond de lui il était fier d'avoir réussi le sevrage de Bernard. Il se redressa donc et le petit trio se dirigea vers une jolie maison. La femme qui leur avait donné la mission un peu plus tôt sortait sur le palier, l'air désespéré, s'attendant sans-doute à ce que ces deux là aient échoués comme les autres. Quelle ne fut pas sa surprise de retrouver son grand garçon couvert de bleus, d'écorchures et de sang... mais surtout mentalement plus grand ! Quitter Guttenvald ? Elle semblait hésiter entre sauter de joie et pleurer de chagrin. Finalement, elle leur offrit un mélange des deux et se mit à pleurer de joie !

« Tu m'écriras hein ? Où est-ce que tu comptes aller ? Tu penseras à ta vieille mère dis ? »

Kallistrat penchait la tête, incapable de comprendre pourquoi la mère était triste alors que c'était elle qui leur avait demandé de faire de Bernard un homme. Peut-être parce qu'il était tout abîmé ?

« Je vais leur montrer l'herboriste et la boutique de Sayah, et ensuite je partirais pour Ephtéria. Je te dirais si c'est aussi bien qu'on le prétend. »

Bernard faisait des signes de la main en reculant, et lorsqu'il se retourna pour se mettre en route, il affichait la tête de celui qui en a assez de sa mère trop collante. Le monde à l'envers, pensait Kallistrat en le regardant passer, mais tant qu'ils obtenaient leurs Ores, il s'en moquait un peu.

« Sayah vous paiera bientôt... » pleurait la vieille dame dans son mouchoir.

Manifestement, tout le monde les engageait à filer. Chaton se tourna alors vers Chat-Rat et sans lui demander son avis, la souleva en passant l'un de ses grands bras sous ses jambes, et l'autre derrière ses épaules. Il aurait pu la charger sur son dos comme un sac de pommes de terre, mais il avait remarqué qu'elle souffrait et il avait peur de lui faire mal s'il ne la portait pas comme il fallait. Cette façon de faire ne lui était donc pas coutumière, mais il lui semblait que c'était la façon la plus douce de porter quelqu'un ! En quelques enjambées, il rejoignit Bernard qui les guidèrent dans les rues de Guttenvald, marchant fièrement comme s'il avait dispersé à lui seul le groupe qui les avait attaqués.


Je te laisse ouvrir dans la boutique de ton choix :)

Avatar de l’utilisateur
Kallistrat Rusia
Orphe

Crédit: 248.00 Ore(s)
Suivi: Image Image Image
Métier: Garde du corps
Classe: Rocher
PV: 500
ES: 200
Avatar:
Kimahri Ronso (modifié) – Final Fantasy X – Square Enix

Précédente

Retourner vers Guttenvald, la Sombre

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 3 invités

cron