Ou comment briser mon élan en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je devais admettre que c'était assez frustrant, en particulier car c'était elle qui avait commencé à faire chauffer le moteur, alors m'arrêter maintenant que la machine était en marche nécessité… pas mal de volonté. Toutefois je n'étais pas non plus une bête en rute et j'étais donc parfaitement capable de faire preuve de calme, même malgré cette situation, aussi je soufflais doucement avant de lui sourire, remontant une main qui était dans son dos pour la laissait glisser sur sa nuque puis sur sa joue, l'eau qui recouvrait mes phallanges étant absorbés par l'organisme de la demoiselle alors que je m'approchais doucement pour saisir ses lèvres, délicatement cette fois-ci, respirant son souffle et son parfum. Bien entendu, j'étais toujours sous son emprise ici bas, mais j'étais capable de passer outre pour le moment, même si je pouvais toujours sentir son corps être serré contre le mien, et que le moindre ballotement de l'eau la faisait légèrement bouger contre moi. Avec ça, c'était sûr que j'aurais un peu plus de mal à résister et à me contenir plus longtemps, mais si elle était hésitante, je n'avais pas vraiment le choix, aussi pour l'instant je la libérais de mon emprise pour réagir à ce qu'elle avait dit.
« Excuse-moi, je ne veux pas paraître méchant vis-à-vis de Fleïana, en particulier car je ne la connais pas, mais elle a faux. » Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais mon ton se voulait un peu plus froid, probablement car je n'aimais pas que l'on dise ce genre de chose au sujet de la jeune plante. « Je ne sais pas si tu vas comprendre, mais la volonté est ce qui te permet d'accomplir ce dont tu as envie. Par exemple, lorsque tu as dis que tu étais retournée chez l'herboriste pour me ramener cette infusion, tu as fais preuve de courage et de volonté pour y parvenir, sinon je serais peut-être encore là à me tenir le crâne de douleur. » Bien entendu, illuster cela par un exemple était sans doute nettement plus clair, même si je craignais qu'elle pouvait associer la volonté à… l'unique but de me venir en aide. « En bref, la volonté est ce qui te permet d'accomplir ce dont tu as envie. Là, tu te demandes peut-être de quoi tu as envie, et ça tu es la seule à pouvoir le savoir, mais pour faire simple, si tu décides de faire quelque chose, sauf sous la contrainte, c'est probablement que tu désirais le faire, et cela est censé te rendre contente ou joyeuse. »
Tout ça était peut-être un peu compliqué, et j'espérais qu'elle pouvait comprendre. D'une certaine manière je m'en voulais un peu d'avoir brisé son innocence et sa pureté, car lui inculquer des notions propre à l'homme ne faisait que la faire devenir un peu plus humaine, et je n'étais pas vraiment sûr que cela soit une bonne chose quand on savait ce qu'ils étaient capables de faire…
Mais à côté de ça, il y avait aussi du bon chez l'être humain, même si peu sont vraiment capable de tirer le meilleur d'eux-même pour être appréciable. Enfin, je disais ça mais tout était relatifk, la preuve, pour moi la présence de Belladona était quelque chose de bien et dont je ne pouvais plus me passer, mais pour la plupart des gens une telle situation se voulait mauvaise, bien qu'ils ne connaissaient simplement pas assez les Picaris pour savoir qu'ils étaient loin d'être une mauvaise chose. Enfin, moi je m'en fichais, car si les Hommes étaient trop idiot pour voir leurs erreurs, je n'étais pas de ce bord là, même si une telle pensée se voulait hautaine et supérieur. Pour moi la demoiselle était comme un trésor, et j'étais visiblement bien trop égoïste pour pouvoir la partager, puis de toute manière elle ne semblait pas avoir vraiment envie de se séparer de moi.
« Et au passage, c'était très dangereux de t'être rendue seule en ville ! » J'agitais un doigt devant elle comme pour la gronder, même si je me faisais très rapidement plus doux. « Mais d'une certaine manière je suis fier de toi, car tu as fait preuve de courage et à surmonter ta peur. Et en plus de ça, je te suis reconnaissant… » Je venais de nouveau approcher mes lèvres des siennes, même si je ne faisais que les effleurer pour le moment, mon souffle venant caresser sa fine peau alors que je continuais où j'en étais. « … car tu as fais sa pour moi. Alors… merci. » Je l'embrassais tendrement. Au cours de sa vie on ne l'avait probablement pas beaucoup remerciée, ou du moins pas aussi sincèrement, en particulier car elle n'avait pas eût énormément de contact avec le monde extérieur, aussi ce baisé était, avec mon existence, tout ce que j'avais à lui offrir en guise de remerciement, et je le faisais d'ailleurs durer quelques longues secondes. Au moment de rompre le contact, je me faisais lent, reculant doucement en continuant d'avoir mes lèvres contre les siennes, mais sans aucune pression, et j'étais prêt à lui murmurer quelque chose, mon cœur se resserrant sur lui même en me brûlant de passion, mon regard à demi-clos se faisant tendre à son égard alors que je pouvais sentir son léger souffle contre le mien, mon ryhtme cardiaque s'accélérant alors que je pouvais sentir mon corps être un peu plus tremblant.
« Je… » J'hésitais, craignant probablement sa réaction, ou bien l'absence de réaction justement, mon cœur s'emballant encore plus à tel point que j'avais l'impression que celui-ci allait faire exploser ma cage thoracique.
« Je t-… »
Qu'est-ce que j'attendais ? Plus je laissais trainer l'instant, et moi j'avais de chance de pouvoir le lui dire, aussi bien car je n'en étais probablement plus capable dans la mesure où cela devait sortir instinctivement, de lui-même, et qu'elle pouvait très bien me demander ce que je voulais dire, et qu'à ce moment là il était impossible que je puisse le lui avouer. J'avais l'impression que le sang me montait une fois de plus au visage, ma gêne commençant en plus de ça à s'installer. Je n'avais pas le choix, la troisième tentative devait être la bonne.
« Je t'en voudrais si tu arrêtais de m'embrasser sous prétexte que tu ne sois pas sûre de le vouloir. »
Espèce de merde… Vilal vaen Octanis, en ce jour, je déclare solonnellement que tu es pitoyable. Bon, au moins j'avais pût parler à Belladona sur le ton de la plaisanterie, me moquant un peu d'elle pour ne pas qu'elle me prenne au sérieux, même si je pensais vraiment que d'une manière ou d'une autre je pourrais lui en vouloir de ne plus m'embrasser. Après, dans la mesure où elle m'avait dit aimer ça, il n'y avait aucune raison pour qu'elle arrête, donc je n'avais pas vraiment à m'en soucier, sans parler que j'étais probablement bien capable de trouver des arguments pour qu'elle continue si jamais elle décidait d'arrêter.
Je collais mon front contre le sien, respirant son souffle parfumé pour me laissait enivrer par elle, et je lui souriais doucement, mon corps et mon cœur se calmant légèrement.
« Tu veux bien m'aider à finir de me laver ? » Je lui demandais ça en étant un peu gêné. Par moment, j'avais effectivement l'impression qu'elle était bien l'infirmière que j'avais imaginé, et je savais dans quoi je pourrais éventuellement dépenser mon argent à l'avenir, même si je refusais déjà d'acheter certains accessoires comme le thermomètre, bien qu'elle ne devait même pas savoir à quoi cela pouvait servir ▬ et c'était tant mieux. Je devais probablement pouvoir trouver ce genre de chose à la Basse-Ville au centre du continent… mais ce ne serait pas pour tout de suite. Puis avant ça, je voulais vraiment la voir en robe de soirée et qu'elle m'apprenne à danser, car même si je semblais avoir des connaissances assez vaste, je manquais visiblement de certaines pratiques, dont celle-ci…
Mais quand j'y pense… je suis vraiment une merde…