Un lâche. Un humain lâche, tout ce qu'il y avait de plus méprisables. Déjà que l'Homme était naturellement détestable, celui-ci était du genre à avoir un caractère qui ne le rendait pas plus appréciable, et en plus il était lâche. Je me relevais alors, me plaçant devant Belladona qui, je le sentais, s'agrippait à ma jambe. Il était normal qu'elle est peur, moi-même j'étais effrayé, même si je ne laissais rien transparaitre d'autres qu'un regard plus agressif que les leurs et mes crocs, et j'analysais déjà le petite bande afin de savoir comment je pourrais nous sortir de là, ma haine grimpant rapidement en moi alors que pourtant j'avais dis à la belle plante que c'était quelque chose de mauvais. Une voix dans ma tête m'intimait d'agir…
« Bats toi… » Disait-elle. « Neutralise-les, même si ils doivent mourir. »
Probablement s'agissait-il de mon instinct de prédateur, mais je ne pouvais pas faire un carnage sous les yeux de Belladona…
Puis, lorsque je vis l'homme de lécher les lèvres, mon regard changea encore, comme si je n'étais plus moi-même. Je resserrais mes poings comme pour commencer à me battre, mes articulations craquants alors que je laissais mes griffes apparaitre, dévoilant mes armes. Mon regard passait rapidement d'un homme à un autre, suspectant chacun de vouloir passer à l'assaut sans même que j'ai eu le temps de me justifier. Je prenais donc la parole, au moins pour prendre ma défense, bien que je ne contrôlais plus rien.
« Vous cédez une chambre pourrit pour deux, pas étonnant que la baignoire craque, en particulier si elle ne supporte même pas le poids d'un homme. » Car il était vrai que ce n'était pas la demoiselle qui allait pouvoir la faire se briser avec son poids plume. « Mais j'imagine qu'il est tellement plus simple de rejeter la faute sur autrui. »
Ma voix se voulait plus grave que j'habitude, comme différente. Je ne semblais plus être le même, mes paroles et les gestes étant alors comme contrôlées par quelqu'un d'autre, et je restais donc un spectateur dans mon propre corps. Je paraissais étrangement calme, comme si cette situation m'était naturelle. Après, il était sans doute normal que je me sois attendu à un tel résultat, mais de là à ce que je sois si calme, je me surprenais moi-même.
J'analysais la pièce. Au vue des capacités de mon corps il était préférable que je ne fasse pas de folie, mais comme ils obstruaient la sortie de la pièce il serait difficile de passer par là, et je n'avais pas vraiment d'armes potentiels sous la main. L'Aubergiste semblait être celui qui commandait, aussi si il était mit au tapis il était probable que les troupes soit désordonnées, bien qu'ils semblaient tous de toute manière trop idiots pour pouvoir travailler en équipe. Après, le plus imposant et sans doute le plus fort d'entre eux pouvaient très bien motiver les autres par un sentiment de confiance dans leur unité, aussi si il était neutralisé il y avait des chances pour que les plus faibles soit décontenancés ou prennent peur, et ainsi devenir des adversaires plus faciles à vaincre. Pour le moment, il fallait opter pour une stratégie improvisée…
« Nous aurions pût régler ça entre gens civilisé, mais votre lâcheté est suffisante pour prouver que vous ne l'êtes pas. » La provocation, une manière de déstabiliser légèrement l'ennemi et le rendre moins attentif. « Mais ne vous inquiétez pas, je vais payer… » Je m'abaissais légèrement d'abord, sans qu'il ne le remarque, comme si j'allais simplement descendre du lit, puis je saisissais les deux coussins du lit double, jetant alors rapidement l'un d'eux sur l'homme le plus effacé du groupe et qui n'avait pas encore attiré mon attention, ainsi que sur le plus grand d'entre eux, et sans doute le plus idiot. « Avec vos âmes ! »
Je soulevais alors le drap du pied, saisissant rapidement celui-ci pour le jeter sur l'Aubergiste et ainsi l'occuper un peu. Puis, tel le fauve que j'étais, je bondissais hors du lit pour arriver devant l'homme qui c'était léché les lèvres. À cet instant, il était comme seul, et je levais alors ma main devant son visage pour l'enfourner dans sa bouche, lui écorchant au passage la lèvre inférieur alors que je pouvais sentir mes griffes pénètre la chair de sa langue, le sang se répandant sur ma main à une folle allure, mais au moins ce serait la dernière fois qu'il ferait un tel geste obscène, bien qu'il continuerait probablement à vivre…
Avec la fatigue, il valait mieux que j'opte pour quelque chose de plus stratégique que le combat, aussi je prenais alors Belladona par la main pour la tirer vers moi, peut-être un peu trop brutalement par rapport à d'habitude. Je la faisais alors sortir hors du lit et me dirigeait rapidement vers la fenêtre, repoussant alors le gérant du pied sur l'homme le plus effacé qui c'était remit plus rapidement de mon projectile improvisé que l'abruti aux muscles, et je plaçais alors la demoiselle sur mon épaule, même si ce devait être inconfortable pour elle. De ma main libre je saisissais alors ma cape et sa capeline qui se trouvait sur le fauteuil près de la fenêtre, puis je les plaçais au dessus de nous pour traverser le verre qui n'était pas très épais, mais néanmoins coupant. Je sentais les fibres de verre traverser mon bras, ma peau se déchirant rapidement ce qui me faisait grimacer de douleur. Mais le plus sur fut sans doute l'atterrissage, mon pied retombant sur du verre brisé que pénétra ma chair, et comme tout le poids de mon corps retomba dessus, je pouvais sentir celui s'enfoncer dans ma peau, m'arrachant un grognement étouffé par le souffle qui m'était coupé au moment où j'étais traverser le choc de ma chute, mon corps flanchant en avant ce qui me faisait tomber genoux à terre. Il fallait fuir, et comme le monstre à deux visages qui nous avait attaqué, je partais en direction de la forêt, vers la montagne, arrachant au préalable dans un cri le bout de verre que j'avais dans le pied. Je courrais alors entre les arbres, passant les bras de Belladona autours de mon cou alors que je sprintais droit devant moi, m'aidant de mes mains pour me propulser au sol. La fatigue me pesait, mais je continuais de courir pour nous sauver…