Benedikt se mit ainsi à farfouiller dans ses tiroirs n’importe comment, au grand désarroi de son assistant qui ne comprenait pas du tout ce qu’il faisait là un dimanche, complètement paniqué. Till était venu arroser les plantations de l’arrière-boutique à la demande de son patron qui n’était pas sensé être rentré à la Basse-ville ; et suivit le botaniste avec des sourcils froncés à travers la boutique.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? »
« J’ai pas le temps, désolé ! Il me faut de la cimaille… et du baume protecteur… »
« Mais heu, ça va… ? »
« Je te raconterais ça plus tard, d’accord ? SAYAH S’IL VOUS PLAIT ! » s’époumona soudain Benedikt dans les airs, faisant sursauter son assistant qui n’avait pas l’habitude de le voir hurler.
« D’accord… » répondit ce dernier, encore un peu confus par l’arrivée soudaine du botaniste qui virevoltait à travers la boutique depuis quelques minutes.
Au final, Benedikt trimballa sur le comptoir un tas assez conséquents de produits, assez pour qu’il commence à se demander s’il arrivait à tout tasser dans son sac en plus de ce qu’il avait déjà pris à la maison. Mais mieux valait acheter trop que pas assez, après tout. Ils avaient besoin de mettre toutes leurs chances de leur côté, Nathan et les personnes qui l’accompagnaient étaient des personnes trop importantes pour ne pas le faire.
Lorsque Sayah finit par montrer le bout de son nez recouvert d’écailles, son petit employé chevelé par ses allers-retours était en train de vérifier qu’il n’avait rien oublié. Mais il ne voyait rien d’autre qui pourrait véritablement leur être utile pour se battre.
« Voilà, il y a deux baumes protecteurs, une graine de César, deux piments rouges d’Amroth, quatre champignons Agaric, deux doses de Xingtou, cinq pastilles pastilles de Mutimini, deux boutons de cimaille et trois flacons d’essence de Belladone ! C’est urgent, est-ce que vous pouvez me le calculez vite fait ? »
C’est sûr que ce n’était pas la vitesse de calcul mental de Benedikt qui allait sauver Nathan et ses mères. Le petit botaniste sautilla d’un pied sur l’autre pendant que le gros lézard enregistrait ses achats.