par Philéas » 03 Nov 2015, 09:59
Malheureusement, le bouc n'obtint pas de réponse car le sol s'ouvrit sous leurs pieds et ils furent tous les deux entrainés sur une sorte de long tube glissant qui les amenèrent chacun dans un.. engin. Philéas se souvenait vaguement avoir vu ce genre de choses une des rares fois où il s'était rendu en état Atlante mais il n'avait jamais eu le temps de se familiariser avec la technologie. Aussi ne fut-il pas totalement décontenancé quand il se retrouva cloitré dans ce petit siège à roulettes. Un homme d'un certain âge s'avança vers lui, et lui expliqua de nombreuses choses qu'il ne compris pas vraiment. Tout ce qu'il avait pigé, c'est qu'il devait appuyer de ce côté pour aller plus vite, et de l'autre pour s'arrêter et que la chose ronde qu'il avait dans les mains lui permettait de se diriger.
"Autre chose ?, lui demanda l'homme qui, visiblement, était plus pressé de faire la conversation à une blonde plus loin que de préparer convenablement le bouc.
- Eh bien, pour tout vous dire...", commença Philéas, à qui venaient de nombreuses questions sur le fonctionnement précis de la chose.
"Pas le temps !", le coupa l'homme alors qu'une magnifique femme se posait devant eux, grand sourire figé, main sur la hanche et drapeau à carreaux dans l'autre.
Elle abaissa alors le drapeau et toutes les voitures démarrèrent comme un seul homme. Ce fut un vacarme assourdissant qui fit sursauter le pauvre Orphe, totalement perdu, qui n'avait même pas réussi à faire marcher la sienne. Il appela l'homme à la rescousse et, alors que la plupart des autres concurrents étaient déjà loin, celui-ci lui démarra prestement sa voiture. Celle-ci fit un bon en avant, et Philéas se retrouva embarqué sur la route, totalement paniqué. Il réussit de justesse à passer un virage, comprenant que s'il tournait le volant à droite, la voiture ferait de même. Le voilà un tant soit peu rassuré, il allait pouvoir contrôlé cette machine du diable !
Devant lui se trouvait de nombreux concurrents, fonçant à une vitesse folle, et sur les côtés se trouvait une foule folle de gens surexcités. Il n'arrivait même pas à distinguer où se trouvait son charmant coéquipier dans tout ce tumulte. Alors qu'il se croyait tout dernier - ce qui le vexait quelque peu - il entendit soudain le bruit d'un moteur qui le suivait de peu. Il eut le mauvais réflexe de se retourner afin de voir ce qu'il se passait dans son dos, et sa voiture fit un écart, et il manqua de peu de se mettre dans le fossé. Il se ramena son attention alors sur la route, les deux mains bien tendues sur le volant quand il fut secoué par un violent choc sur sa gauche. "Eh !", cria-t-il à l'attention d'un homme casqué qui le serrait de beaucoup trop près à son goût, "vous pourriez faire attention tout de même !" Mais l'homme ne semblait pas daigner l'écouter, et continua à lui rentrer dedans par accoups. Philéas voulut accélérer, mais se trompa de pédale et freina brusquement. Dans sa bêtise, il sema provisoirement son concurrent mais lorsqu'il comprit ce qu'il venait de faire et qu'il reprit de la vitesse, celui-ci revint à sa place, telle une mouche voletant autour de l’œil d'une vache. Cette fois-ci, Philéas réfléchit à quelle pédale utiliser pour le semer, mais une autre voiture vint le serrer à sa droite dans un choc violent. "Ah! Mais vous n'avez donc aucun honneur ?", s'écria-t-il, les mains crispées sur le volant. Il essaya de se dégager, donnant des petits coups de volant à droite puis à gauche, mais rien n'y fit. "Mais arrêtez donc !", protesta-il. En face d'eux, l'Orphe voyait un virage très serré se rapprocher beaucoup trop vite. Son cœur se mit à battre très vite et il leur cria qu'ils ne passeraient pas le virage à trois. Il eut, pour toute réponse, des gras éclats de rire.
Philéas aimait les défis, mais il n'aimait pas ceux qui lui donnaient l'impression d'être insurmontables et incontrôlables. Il se retrouvait actuellement dans une situation dont il ne savait pas comment se dépêtrer. Il se rassura intérieurement en se disant que tout cela n'était qu'un jeu, et qu'il ne pouvait décidément pas mourir, mais il n'arrivait pas vraiment à s'en persuader. Le virage approchait et les deux voitures continuaient sans relâche de le bousculer. Une fois à gauche, une fois à droite. Il inspira et donna un gros coup de volant sur la droite, ce qui eut pour effet de le dégager enfin de l'emprise de ces sales mouches. Enfin... sa voiture se retourna, enjamba l'autre et continua à faire des tonneaux pendant quelques mètres. Il se retrouva à l'envers sur le côté, la tête touchant le sol et la voiture fumant. Au moins, il avait réussi à se débarrasser des autres.