L'informateur

Au nord, entre Ephtéria et Balaïne, Aspasie est déposée en bordure de fleuve. Plaque tournante du commerce, c'est également une ville très prisée pour sa beauté sereine et ses plages paisibles.

Image

L'informateur

Messagepar Maître du Jeu » 29 Mar 2009, 16:38

Messages recopiés depuis l'ancien forum

Image
Les messages suivants s'adressent à un public averti (scènes de violence). Âmes sensibles, s'abstenir.


Précédemment : Première étape.
Image

Ciara Steban :
    Ciara hocha doucement les épaules, nullement effrayée par le ton abrupte qu'Artegal employait. À vrai dire, elle y était habituée et n'y prêtait guère plus d'attention qu'aux trois individus l'ayant mis en colère... Curieux « couple » que ces deux là. L'un grand, fort, bâtit pour vaincre indiscutablement aux combats et l'autre, fine, frêle. L'un brusque, aboyant plus qu'il ne parle, l'autre douce à la voix posée... Dans leurs yeux, pourtant, la même étincelle anime la pupille : colère, vengeance peut-être. Méfiez-vous de l'eau qui dort, dit-on. Ciara était cette eau à la surface à peine ridée mais aux lames de fond dévastatrices...

    « Il a prétendu ne pas faire confiance à une gamine de mon âge... et dit ne vouloir parler qu'à vous. »

    Artegal lui accordant toute son attention, elle se retourna et se mit en marche, l'invitant à le suivre. Encore une fois, le contraste entre les deux êtres jura dans les rayons déclinants du soleil. Qu'est-ce qui avait bien pu pousser une jeune prêtresse dévouée à Alrik – bien malgré elle – à s'acoquiner avec cette brute épaisse ? Sans doute que leur jeune âge à tout deux les rapprochaient. Car Ciara avait beau être âgée de 65 ans, elle n'en était pas moins une gosse écervelée aux yeux de ceux de sa race, les Astalans bénéficiant d'une longévité pour le moins avantageuse... Oui. Soixante-cinq ans, cela peut paraître « vieux », mais si vous établissiez une relation avec l'âge d'un terrien, par exemple, alors vous découvririez qu'elle en avait à peine treize.

    Nul étonnement alors qu'elle ne soit considérée autrement que comme une gamine... pour sa plus grande colère !

    « Il vous attend chez lui. Vous pourrez sans doute dîner sur place. »

Artégal O'Callaghan :
    Ils s’étaient mis en marche. Afin de ne pas dépasser la petite, Artegal faisait de lentes, mais grandes, enjambées, et la où il en fallait trois à Ciara, deux suffisaient à Artegal pour parcourir la même distance.

    Après s’être un peu éloigné des « deux autres », l’Astalan prît la parole :

    « S'il savait à quel point la gamine m’était utile, et à quel point je détestais qu’on médise de mes hommes… Je n’aurais pas eu à me déplacer. Il t’a énervé, hein ? »

    Il la connaissait, au moins un peu. Déjà, il savait qu’elle détestait être prise pour une enfant. Ensuite, ses mouvements étaient trop brusques, pas coulés, comme les rares fois où il l’avait vue. Bien que pas très intelligent, Artegal pouvait remarquer ce genre de choses.

    « Quel abruti. »

    Haha, quel comique, cet Artegal !

    Puis il rit. Un rire que l’on entendait de loin, qui ne se loupait pas. Un rire, avec dans l’œil quelque méchanceté à peine dissimulée. Un rire plutôt inquiétant, au fond.

    Elle reparlait ; il se tût :

    « Il vous attend chez lui. Vous pourrez sans doute dîner sur place. »

    « … Parfait. »

    Ainsi, cet homme lui offrait non seulement une occasion de se défouler, car il avait presque insulté Ciara, la subordonnée d’Artegal, chose qui ne devait pas rester impunie, mais d'un autre côté, il lui offrait le couvert. Il y avait encore des gens sympathiques, même à Aspasie. Qui l’eut cru ?

    Et c’est ainsi, tout heureux, du plaisir simple des imbéciles, qu’il se dirigeait vers la masure du mystérieux, et plus encore, généreux informateur.

Ciara Steban :
    Ciara sourit. Un joli sourire franc qui aurait fait tomber plus d'un homme à la renverse, pour un peu qu'on l'ai considéré autrement que comme une gamine. Elle avait encore du mal avec cette fichue expression qui parlait d'hommes alors qu'elle était une femme et si elle aurait dû s'y habituer, depuis le temps, elle ressentait toujours cette sensation un peu étrange, comme si elle n'était pas à sa place. Entendre dire qu'elle était « un homme » d'Artegal la mettait mal à l'aise ou bien l'amusait, selon son humeur. Et l'humeur de Ciara, seules les Infinitudes savaient à quel point elle était changeante. Cet après-midi là toutefois, la jeune fille se sentait détendue parce qu'elle avait réussi à dénicher quelques ingrédients rares servant à la confection de poisons. La journée n'était donc pas si mauvaise et, qui sait, peut-être pourrait-elle s'amuser un peu avec cet informateur si son maître le lui permettait.

    « Un peu... » mentit-elle.

    Était-ce l'un de ces mystérieux points communs qu'ils partageaient silencieusement, se comprenant sans se parler ? Car Artegal n'était pas beaucoup plus âgé que Ciara et sans-doute qu'il avait dû être confronté à ce genre de considérations humiliantes lui aussi. Était-ce cela qui l'avait rendu si exécrable ? Certes pas. Autre chose, ou rien. Certaines personnes ont le mal, la violence, la méchanceté gratuite en eux... l'astalan était de celles-ci. Alors pourquoi s'y attacher comme un chien à son maître ? Peut-être justement à cause de cette si radicale différence. Artegal était tout ce que Ciara n'oserait jamais être et en cela, elle l'admirait secrètement... et le détestait à la fois, savourant cet étrange paradoxe.

    En réalité, ce fichu bonhomme qui ne voulait parler qu'à Artegal – et surtout pas à une gamine dans son genre – l'avait rendue folle de rage... mais venir pleurnicher n'était pas dans ses habitudes. Ses vengeances, elle préférait les fomenter elle-même. Question de fierté. Et puis le rire d'Artegal la tira de ses rêveries sombres.

    « En fait, il n'a pas dit qu'il vous invitait à dîner... mais j'imagine que vous saurez le convaincre. Moi aussi, j'ai faim. » sourit-elle.

    Puis, avant qu'il ai eu le temps de répondre, elle lui désigna une jolie maison bordée de haies :

    « C'est ici. »

Artégal O'Callaghan :
    « Peuh ! Depuis quand on invite, ou n’invite pas Artegal chez soi ? Artegal s’invite de lui même ! Hahaha ! »

    Horrible gros rire. Infâme. Enervant au possible. Il l’aime son rire.

    « Je te laisse ouvrir, Ciara ? »

    Rares étaient les gens qu’Artegal appelait non pas par un sobriquet crétin, mais par leur prénom. Son père, Lloyd, Ciara… Et c’est à peu près tous ceux que vous qui lisez connaissez, a l’heure actuelle. Alrik, aussi, il le nommait de son nom, en les rares occasions où il se présentait dans un temple. Les autres, les personnes agées comme les enfants, homme ou femme, c’était souvent « débile », « bouseux », « minus »… Rien de bien glorieux. Mais Ciara, elle, avait droit à son prénom. Aussi, Artegal savait qu’elle avait tendance à vite s’énerver. Il le savait depuis le jour ou ils s’étaient rencontrés. Mais ceci est une autre histoire. Celle dont il est question, pour l’instant, traite d’une brute qui, soit par galanterie, soit par flemme, soit pour quelque autre obscure raison, savoir comment réagira l’homme, par exemple, laissait à sa collègue le soin d’ouvrir la porte.

    « Huhu… »

    Rire discret. Pas très rassurant. Brrrr…

Ciara Steban :
    Les rires d'Artegal, on aurait pu en écrire une vingtaine de volumes pour les décrire et les interpréter. Des éclats de voix tantôt machiavéliques, tantôt sourds comme de sombres menaces... mais quelles qu'en était l'intensité, ses rires n'avaient rien de communicatif et laissaient derrière eux des poils hérissés sur l'échine, des sueurs froides aussi, comme le sillage de la crainte qu'il répandait. Cette crainte, Ciara aimait la lire dans les yeux de ceux qu'ils croisaient, s'en délectant chaque fois et – curieusement – s'en voulant d'éprouver un tel plaisir.

    « Après vous. » sourit-elle.

    Sans même prendre la peine de frapper, elle avait poussé la porte et invitait son acolyte à prendre possession de l'endroit. Car c'était ainsi et on ne pouvait rien y faire, lorsqu'Artegal pénétrait quelque part, il devenait incontestablement le maître des lieux, quand bien même il n'était pas chez lui !

Omniscient :
    À l'intérieur, une femme rondelette s'était retournée, étonnée d'être visitée sans avoir été prévenue. Son visage lisse et rougit par le feu sur lequel elle faisait chauffer une soupe se déforma en apercevant Artegal, prenant des traits tirés par l'affolement. Bon sang ! Un gredin ! Il allait piller la maison et la tuer ! Elle poussa un petit cri terrifié, bref, perçant et ses yeux se heurtèrent enfin à la gamine, juste derrière l'individu qui lui procurait une telle panique. Elle, elle l'avait déjà vue... Il y eut une seconde d'hésitation, puis la femme se rua dans l'escalier, laissant tomber louche et tablier.

    Au dessus, on entendit des éclats de voix, des bruits de pas précipités, puis le plancher de bois craqua et quelqu'un dévala l'escalier. C'était lui, l'informateur. Un homme assez grand, mince, aux cheveux noirs de suie et aux yeux d'un bleu perçant. Il jeta un regard vers Ciara afin de confirmer les suppositions de sa femme (restée à l'étage) avant de revenir sur Artegal. Il paraissait dégoûté par la vision de cet homme qu'on lui avait pourtant décrit tel qu'il était... sans doute croyait-il que les rumeurs étaient exagérées ?

    « Bon... bonsoir... Monsieur O'Callaghan je suppose ? » balbutia t-il.

Artégal O'Callaghan :
    Artegal poussa le type, d'un revers de bras, pour rentrer dans la maison dudit type, et laisser à Ciara la loisir d'entrer, elle aussi. Une fois à l'intérieur, il toisa l'homme, tout en restant à une distance respectable d'un mètre, assez pour venir vois quelque félonie, mais pas trop, pour pouvoir frapper sans trop de risque d'esquive. Pour Artegal, tout le monde était une cible potentielle. Un sourire au lèvres, il répondit :

    « En personne... Et voilà ma délicieuse, et plus précieuse assistante, Ciara. Je vous prie de la saluer comme elle le mérite, et comme il se doit de saluer une femme. »

    Il avait insisté sur le mot femme. Il n'aimait pas être pris pour un gamin, et il semblait que Ciara non plus.
    Ouvrir les hostilités à peine arrivé, voilà bien les manières de l'Astalan. Ça lui plaisait, d'instaurer un climat plutôt tendu, à peine rentré dans une maison. Il voulait savoir comment l'homme allait réagir.

Omniscient :
    Cette entrée quasi impériale déplût à l'homme qui émit un bref « Eh ! » de désapprobation. Lui qui s'apprêtait à révéler d'importantes informations dans l'unique but de nuire à ceux qui se comportaient de la sorte, il fut courroucé de constater qu'un Rebelle agissait au moins aussi irrespectueusement que ces maudits soldats. Les sourcils froncés, il écouta Artegal présenter la gamine et haussa les épaules. À sa manière, il interpréta la façon dont l'astalan avait prononcé le mot « femme ». Sa femme, sans doute. Pour en parler ainsi, c'est qu'elle ne devait être que son jouet. Il la disait délicieuse... Ah. Mais ses ébats ne le regardait pas. Ces deux là avaient très certainement été mariés de force, comme cela était souvent le cas en Païlandune, et c'était d'ailleurs tout à fait normal. Quels profits les parents en avaient-ils tirés ? L'homme aurait parié pour une somme rondelette du côté des parents de la gamine. Quant aux parents du jeune homme, se débarrasser d'une laideur pareille avait dû amplement leur suffire...

    « Je suis Philippe Brenan, mais tout le monde ici m'appelle grand'Phil. Enfin, ceci ne vous intéresse pas j'imagine... »

    Leur tournant le dos, il alla s'attabler et servit lui-même la soupe dans son assiette, sans se préoccuper des deux autres.

    « Fermez la porte s'il vous plaît, il ne fait pas chaud dehors. » demanda t-il à Ciara sans même la regarder, la formule de politesse ne faisant office que de décor.

Précédemment : Première étape
Image

Zlata Bolt :
    Les trois voyageurs s'approchèrent avec circonspection de la maison, ils n'en voyaient pas tous les détails mais la porte était ouverte chose étrange au mois de Vendémiaire. Zlata avez comme un mauvais pressentiment, remarquer que cela lui arrivé souvent et en général sans aucune raison, mais si elle prenais en compte qu' Aspasie tolérais dans ses murs des fou furieux du types d'Artegal il y avait de quoi s'inquiéter...

    Il s'arrêtèrent à bonne distance de la masure, suffisamment près toute fois pour apercevoir la personne se trouvant près de la porte, une jeune fille menue pas très grande qu'ils reconnurent tout de suite. La guerrière se tourna vers Kjeld avec un léger sourire ironique :

    "Apparemment tonton Phil est ce fameux "villageois" devant recevoir à souper notre rustre de toute à l'heure. J'aimerais bien régler tous ça à ma façon. Je suppose que cela ne te conviendra pas. Que veux tu faire ?"

    Il était étonnant de voir à quel point le vocabulaire de Zlata avait changé au contact du jeune homme, de monosyllabique ses phrases pouvaient maintenant presque passer pour des boutades.

Ciara Steban :
    Ciara sourit. L'air affolé de la femme, son cri, sa précipitation à la vue d'Artegal l'amusait. Oui. Aujourd'hui, la petite était d'humeur à s'amuser de tout et à s'amuser sans gentillesse. L'homme était reparu et les avait accueilli à grand renfort de balbutiements nerveux... cela aussi l'amusait. « Tu fais bien de le craindre... » pensa la jeune fille distraitement. Puis son attention fut attirée par la voix rude d'Artegal.

    Ah ! Son sourire s'effaça. Elle n'aimait pas lorsque le maître se montrait complaisant et les mots qu'il employa pour la présenter sonnèrent horriblement faux à ses oreilles. Et puis quoi ? Voilà qu'il allait se mettre à la défendre maintenant ? L'autre imbécile, lui, ne prêtait pas plus attention à elle que la première fois malgré les recommandations d'Artegal. Au contraire, il avait employé le même ton méprisant que la première fois. Double handicap pour Ciara : elle était jeune... et elle était une femme ! Deux raisons suffisantes pour ne mériter aucun respect !

    Elle hocha la tête, signifiant à Artegal qu'elle n'avait pas besoin de son aide et qu'elle n'appréciait d'ailleurs pas qu'il se montre si protecteur tout à coup. Il n'était pas dit que l'astalan ai pu lire tout ce qu'elle aurait souhaité lui faire comprendre d'un seul coup d'oeil. Il n'était d'ailleurs pas dit non plus qu'il ne prendrait pas mal un tel regard à son encontre... Alors, préférant éviter l'affrontement (qu'elle ne remporterait certainement pas), Cira se retourna et posa sa main sur la porte, prête à refermer comme l'avait si sèchement ordonné le maître des lieux...

    Seulement à cet instant, son regard fut arrêté par une vision plutôt inattendue. Là, dehors, à quelque pas, les trois individus de tout à l'heure semblaient attendre leur tour pour entrer. Les avaient-ils suivis ? Elle leur lança un regard noir, furieuse surtout contre elle-même de ne rien avoir remarqué avant. Et puis, d'un geste sec, elle claqua la porte.

Kjeld Ares :
    Un puits, quelques haies entretenues et des graviers recouvrant le chemin menant à la bâtisse. C'était simple, sobre et pourtant coquet. Kjeld aussi avait remarqué la porte largement ouverte malgré le froid. Il avait froncé les sourcils, inquiet. Quoi donc encore ? On lui avait décrit Aspasie comme un joli village commerçant, sans trop d'histoire et animé. Aujourd'hui pourtant, le trio n'avait pas croisé grand monde à part les deux hurluberlus de tout à l'heure qui n'avaient pas l'air franchement amicaux. Le jeune homme soupira. Bof. Balaïne était bien plus mal fréquenté. La gamine serait bien mieux ici tentait-il de se convaincre.

    Car il fallait bien se rendre à l'évidence, ni Kjeld ni Zlata n'était habité par ce que l'on pourrait appeler : la fibre maternelle. L'enfant leur tapait outrageusement sur les nerfs ! Alors certes, elle était mignonne tout plein avec son joli visage rond, ses cheveux dorés et ses yeux d'un bleu pétillant... mais bon sang, quel plaie ! Elle se tenait toujours collée contre Zlata – ce qui n'était pas pour déplaire à notre hybride introverti – et parlait, parlait... Pour ne rien dire et pour le plus grand malheur de nos deux voyageurs qui se retrouvaient alors épuisés par ce flot de paroles incessants. Et pourtant, de façon tout à fait curieuse, ils s'y était attachés, à la petite.

    Et puis Kjeld fut tiré de ses pensées maussades par la voix rauque de la jeune femme. Il pencha la tête afin de mieux voir derrière Zlata mais ne pu qu'apercevoir la porte claquer sous leur nez. D'après ce que lui disait sa compagne de route, il s'agissait des deux individus de tout à l'heure et, si Kjeld n'avait rien contre la jeune fille, il redoutait en revanche le grand gaillard.

    « Je ne sais pas si c'est une bonne idée, n'oublie pas qu'il y a la petite. »

    Dans l'idée de la protéger, il ne souhaitait pas trop voir éclater une bagarre en sa présence. Et puis soudain, le jeune homme poussa un cri moins inquiet que exaspéré...

    « Eh ! Reviens ici... »

    Son appel se perdit entre les ruelles, emporté par une bourrasque plus puissante que les autres. Il avait tendu la main inutilement, comme s'il avait voulu rattraper la gamine qui – une fois de plus – s'était rué en avant sans réfléchir. Inconsciente, elle ouvrit la porte et pénétra à l'intérieur en exprimant un gai : « C'est moi, Oncle Brenan ! »

    Silence...

    Kjeld hésita, puis ses yeux revinrent sur Zlata :

    « Allons-y... » fit-il d'un ton résigné.

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg se baladait dans les rue d'Aspasie, suivant le vent, une épée au côté comme toujours. Il entendit un cri dans la ruelle voisine, emporté par une grande bourrasque de vent.

    « Eh ! Reviens ici... »

    Quilbeeg couru dans la ruelle adjacente. Il vit un jeune homme, au milieu de la rue, tournée en direction d'une jeune fille, qui se dirigeait vers une porte.. Quilbeeg s'engagea dans la ruelle, suivant a petite distance les deux jeunes gens.

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

Re: L'informateur

Messagepar Maître du Jeu » 29 Mar 2009, 16:39

Zlata Bolt :
    La guerrière adressa un regard morne à la porte d'entrée, au moins le message était clair ils n'étaient pas les bienvenus. Elle se tourna vers Kendrin et haussa les épaules à son conseil, apprêt tout les enfants Winghox voyaient bien pire au quotidien et ils se portaient très bien, Zlata en était la preuve vivante.

    Brusquement un poids particulièrement désagréable la quitta et Kjeld poussa un cris. La gamine s'était encore une fois échapper à une vitesse prodigieuse défiant toute les lois de la physique. Zlata soupira de désespoir, cette enfant était le pire fléau qu'elle eut connue, cependant elle emboita le pas au jeune homme se disant qu'au moins il y aurait un peu d'action.

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg observa la jeune femme qui accompagnait le jeune homme et la petite fille. Celle si avait des cornes, et Quilbeeg se demandait bien d'où elle venait, car il n'avais encore jamais vu quelqu'un comme cela. Il se dirigea a leur suite vers la porte de la petite maison ou la petite fille se dirigeait à une vitesse extraordinaire.

    Il les suivit tant bein que mal. Il était prêt a entrer dans la maison si il le fallait, il était d'un naturel curieux, et il lui arrivait souvent de se fourrer dans les ennuies dont il se sortait généralement assez facilment et entier. Il aborda la jeune femme a corne, intrigué par cet étrange personnage.

    "Puis-je vous aider vis a vis de cette jeune fille? Et si ce n'est pas indiscret, d'où venez vous pour avoir de telles cornes?"

Artégal O'Callaghan :
    A priori, la minus n’appréciait pas l’aide d’Artegal. Tant pis. De toutes façons, on pouvait aisément trouver mille et une excuses pour un peu de violence. Avec le cerveau d’Artegal, une trentaine au maximum. Mais une seule suffirait, en fait, donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme on dit ! Allez, Artegal il voit une chaichaise, il pose son derrière sur la chaichaise, en bousculant une fois de plus l’homme – ça fait toujours du bien un coude dans la poitrine – pour aller s’asseoir. Bien sûr, il n’était pas obligé de le pousser, pour passer, mais quel plaisir de bousculer des « crétins » ! Toujours est il qu’une fois assis sur la chaise, il prît la parole, une étincelle mauvaise dans le regard (Ce charmant inconnu, Philippe comme il dit, n’avait pas même prêté attention aux paroles d’Artegal. Il méritait une fessée. Ou une bonne rouste. Au choix.) :

    « Donc, qu’aviez vous à… »

    CLAC, la porte. Pas contente, la gamine, hein.

    Et puis un cri :

    « Eh ! Reviens ici... »

    Et puis la gamine e tout a l’heure qui rouvre la porte. A n’y rien comprendre. Que foutait elle ici ? Ah ! Elle ne disait pas chercher son oncle, tout à l’heure ? Ledit oncle devait être le pabô chez qui Artegal et Ciara se trouvaient. Curieuse coïncidence. Mais bon, avant toute reflexion superflue, récuperer les informations du moche.

    « Qu’aviez vous à me dire ? »

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg courut après la jeune fille et déboula dans la maison ou se trouvai une brute, une jeune femme charnu et un homme qui avait l'air craintif

    "Veuillez m'excuser pour cette intrusion mais une curiosité naturel et un instinct antiroyaliste m'a amener ici en me disant que je pourrai y trouver pas mal de chose"

    Quilbeeg ne craignait pas d'avancer ses opinions, il pouvait facilement disparaitre, et, en plus de son épée au coté, il avait une multitude de poignard et de coutelas cacher dans ses vêtements.

Artégal O'Callaghan :
    Tiens, un nouveau nul. Très moche. Comme tout le monde, d’ailleurs. Mais passons. Il est bien, ce moche, il est bien con ! Quel plaisir de croiser pareil abruti un jour comme celui ci… On s’lève tous pour Quilbeeg ! Surtout Artegal.

    « Ainsi, vous n’aimez pas notre bon Roy ? Puis je vous demander votre identité, et si vous voulez une cellule, ou pourrir au fin fond des cachots du seigneur Manôlis, dont je suis le capitaine de la garde ? Répondez. »

    Aaah… Enfin. L’occasion de boxer un minus un peu trop sûr de lui, et crétin à souhait. Artegal n’était que guère plus finaud, mais au moins, il savait tenir sa langue. Mais pas ses poings. Lesquels étaient déjà, pour l’un, autour du cou du minus, qui sera bien surpris lorsqu’il bougera les gambettes de se trouver à trente centimètres du sol, et pour l’autre, prêt à réduire en petite compote les intestins et l’estomac du jeune inconnu.

    Il va sans dire que pour s’approcher ainsi du moche, Artegal a jeté sa chaise à terre, et bousculé, ou tout du moins essayé de bousculer, la gamine dont la bêtise est décidément gigantesque, mais qui avait eu l'intelligence de suivre les conseils de son tonton. Bonne gamine. Mais bête a souhait. Plus encore qu’Alrik est sage, si cet être de légende existe, bien sûr. Malgré l’histoire de Ciara, notre jeune Astalan bête et méchant a toujours des doutes quant à l’existence de ce dieu. Mais la n’est pas la question. Ya du minus à pourrir.

Quilbeeg Vulpia :
    La brute avait saisis Quilbeeg au coup et l'avait soulevé du sol d'une trentaine de centimètre. Quilbeeg réagit immédiatement en donnant un coup de pied bien placé à la brute. Une fois les pieds a terre, le jeune homme faucha ceux de la brute, qui, soit dit en passant, ne semblait pas plus vieux que lui, et lui planta son genoux dans les côtes, un poignard contre la gorge, avant qu'il ai pu réagir.

    "Et d'une, le capitaine de la garde de ce pourri de Manôlis est un obèse véreux qui ne sort pas de son bureau mis à part quand son boulot est fini, alors vous allez me dire qui vous êtes réellement, et personne ne vas bouger si vous ne voulez pas finir comme les derniers soldats qui ont eu affaire a moi..."

    L'avertissement de Quilbeeg était clair. Même si il semblait être un crétin profond, il était loin de l'être et il pouvait faire beaucoup de chose pour arriver à ses fins...

Omniscient :
    Grand'Phil sursauta au son de la porte claquée, répandant un peu de sa soupe – qu'il dégustait en égoïste – sur la table. Décidément, ces deux individus le cherchait et, à force de s'y prendre ainsi, ils allaient finir par le trouver. La gamine la première ! Artegal l'agaçait furieusement également, mais son physique peu engageant le dissuadait de protester à ses provocations... Il se contentait de grommeler de douleur, jurant comme un charretier dans un silence absolu... Mais la petite, elle, méritait une bonne paire de gifles. On n'avait pas idée d'être si mal éduquée et de se permettre ces manières quand on n'était qu'une femme ! Tapant du plat de sa main sur la table, l'homme se leva d'un même mouvement, les sourcils froncés. Il allait lui expliquer, lui, de quelle façon on se comportait dans SA maison !

    Mais voilà... à peine eut-il le temps d'ouvrir la bouche que la porte s'ouvrit à la volée, manquant, de peu, de heurter Ciara. Dommage, cela lui aurait servit de leçon !

    « Clotilde ! » s'exclama l'oncle Brenan, l'air étonné.

    La gamine se jeta dans ses bras avec un enthousiasme évident et ils restèrent à peine quelques secondes ainsi, avant que l'homme ne juge nécessaire – voire vital – d'abréger leurs retrouvailles.

    « Montes à l'étage... » murmura t-il en se redressant.

    Et la petite, pour une fois, se montra très obéissante. Elle monta les marches mollement, jetant un regard noir à Artegal qu'elle venait de reconnaître, ignorant totalement les deux compagnons de route qui l'avaient escortée jusque là... Là-haut, on entendit des bruits de pas, une porte grincer, puis de joyeux éclats de voix lorsque la gamine retrouva sa tante, toujours cachée à l'étage. En bas, l'homme était devenu furieux et Artegal, impassible, commençait son interrogatoire comme si de rien n'était...

    « Ce que j'ai à vous dire... » commença t-il.

    Mais il n'eut pas l'occasion de terminer sa phrase, car en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, un jeune homme déboula dans sa demeure en débitant des âneries aussi grosses que lui. Grand'Phil tressailli. Cracher ainsi à la figure du Roy devant témoins... devant des inconnus qui plus est, voilà qui était fort culotté voire totalement suicidaire. N'avait-il jamais entendu parler de délation ou de lettre de cachet, celui-là ? Artegal aussi avait réagit, plus vite lui, plus violemment aussi.

    « Bon sang, quelle grossièreté ! Sont-ce des façon de s'introduire chez les gens et de se comporter ? Et elle, vous ne lui direz pas de rester à sa place, non ? Ce n'est pas possible de se traîner une épouse aussi délurée ! Nom d'un chien ! Sortez immédiatement de chez moi ! TOUS !!! » hurla l'homme qui avait définitivement perdu toute patience.

Ciara Steban :
    « Tiens donc, monsieur chasse le soldat ? »

    Légère, silencieuse, Ciara s'était glissée derrière Quilbeeg. Le coup d'épaule que son maître lui avait distribué à son passage venait de réveiller sa mauvaise humeur. Oh non, elle ne souriait plus ! Grand'Phil, du haut de sa crétinerie sans borne, avait finit de la mettre dans une colère noire, mais de lui, elle avait encore besoin. Il avait – soit disant – quelques précieuses informations à révéler. Son cas, elle le réglerait plus tard. En attendant, elle était sortie dans le but de contraindre cette masse d'invités surprise à rester à la porte et, lorsque son maître se retrouva en difficulté (tout du moins en apparence), elle, discrète, s'était faufilée derrière le jeune blondinet.

    De la force, Ciara n'en avait pas. Elle faisait plutôt usage de malice et, plus souvent, de fourberie. L'effet de surprise était l'un de ses meilleurs atouts, à défaut d'être assez puissante pour pourfendre ses ennemis à coup d'épée. Aussi, sans laisser le temps à Quilbeeg de réaliser quoi que ce soit, elle l'avait empoignée par le col d'une main gracile, mais ferme, et l'avait rejeté en arrière de toutes ses forces. D'un bond, elle se décala, laissant sa victime perdre l'équilibre dans ce brusque mouvement en arrière imposé. À quelques pas, la jeune femme avec des cornes était assez proche pour le réceptionner dans ses bras. Une belle histoire d'amour allait peut-être commencer, qui sait ?

    La jeune fille se recula afin de se positionner près d'Artegal. Consciente qu'elle ne faisait pas le poids, elle comptait sur ses poings à lui pour mettre un terme à la situation. Encore un pas et elle fut dans l'encadrement de la porte, interdisant tout passage à qui que ce soit.

    « Je surveille le vieux, il ne sortira pas d'ici. » murmura t-elle à l'attention de son maître.

Zlata Bolt :
    Zlata était effarée. Les habitants de la région étaient décidément très étranges, au point que ses cornes pourraient presque passer inaperçues. Et la colère commençait à poindre son nez sur le faciès de Zlata. De ce qu'elle était parvenue à suivre de la cohue s'étalant devant ses yeux s'était simplement que le jeune homme blond sur Artegal était un allié potentiel mais qu'il faisait preuve d'une arrogance et d'une assurance qui le mènerait à sa perte. La jeune fille frêle s'approchait d'ailleurs de lui. Elle le saisit et le fit basculer en arrière avec une facilité des plus étonnantes. Le jeune fougueux s'étala de tout son long sur le perron, aux pieds de Zlata qui décida de prendre les choses en mains.

    Elle laissa en plan Kjeld, enjamba le blondinet et avança sur l'astalanne en baissant la tête. Elle pénétra sans mal dans la maisonnette surpeuplée, contourna Artegal et se saisit de Grand'Phil en négligeant totalement les dernier propos du tonton.

    "On vous a ramené votre peste de nièce. Sur ce bonne journée ! "

    La winghox le relâcha et ressortit en cognant ses cornes à la chambranle de la porte. Elle poussa un juron bien sentie mais parvint tout de même jusqu'à Kjeld :

    "Si tu veux faire plus, libre à toi, mais moi j'en ai jusque là !" éructa t'elle avec une éloquence inhabituelle."

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg s'était tout simplement fait jeter par la jeune fille. Il était encore étalé par terre lorsque la femme cornue l'enjamba et se dirigea vers le vieux. Celui si semblait énerver que tant de monde entrasse chez lui de cette façon. La jeune fille était dans l'encadrement de la porte. Quilbeeg sorti son épée du fourreau et l'appuya au sol, s'appuyant lui même sur le pommeau de l'épée pour se relever. Une fois debout, il enleva d'un habile geste de la main la poussière qui s'était déposé sur lui. Il remit son épée dans son fourreau et, se tournant vers la brute, il s'inclina légèrement.

    "Veuillez m'excusez de cette agressions impromptu, mais je ne tolère pas que l'on me soulève du sol comme vous l'avez fait. Il me semble bien l'on soit partie sur de mauvaises bases. Je ne me présente pas, car il me semble avoir déjà fait assez de révélations pour l'instant. Du fait que vous ne m'ayez pas assommer tout de suite, je suppose bien que vous n'avez pas l'intention de me dénoncer, car vous m'auriez immédiatement emmener auprès des autorités pour toucher une coquète somme, ce qui m'amène a penser que nous avons peut être certains points commun, notamment un rejet de l'autorité en place. Quand à votre camarade le vieillard, il ne me semble pas apprécié le fait que l'on s'invite chez lui comme je l'ai fait et comme l'on apparemment fait la jeune femme aux cornes étonnantes et son compagnons."

Artégal O'Callaghan :
    Ca. Fait. Mal.
    C’est tout. Ca n’était pas la première fois que l’entrejambe d’Artegal se mangeait un coup, mais ça ne fait jamais du bien. Jamais. Toujours est il que la blondasse joufflue l’avait passablement énervé. La dague ? Peuh, c’est rien. Pour la peine, Ciara l’avais mis par terre. C’est un peu la honte, quand même. Et puis après, Zlata l’avait enjambé, comme elle aurait enjambé une vulgaire carpette. Sympathique, après coup. Juste un peu trop cornue, quoi… Et hop, elle repasse. Hahaha !

    Et le joufflu de se remettre sur pattes. Pfff… Inintéressant au possible. Le pauvre doit vraiment se sentir seul, pour déblatérer tant d’âneries à de parfaits inconnus – notez que jamais Artegal n’aurait pensé à cela, bien sûr. Lui, il pensait surtout qu’il avait mal entre les jambes, et que c’était a cause du joufflu. Pour la peine…

    PAF

    « Tais toi. »

    En plein dans le miiiiille !
    Ou plutôt le nez. Toujours est il qu’un poing propulsé par toute la force d’Artegal, ça fait mal. Ca aurait même tendance à faire tomber dans les vappes. Comme le joufflu a l’heure actuelle, quoi… Lequel venait de tomber lourdement au sol, alors qu’Artegal regardait son poing, avec tout l’amour qu’eut pu contenir pareille brute. Son meilleur ami, voilà ce qu’il était, ce poing. Et bien utile. Mais des fois, il fallait bien changer un peu. C’est ce que fît, d’ailleurs, le grand Astalan. Il usa de ses pieds pour frapper violemment – pas au maximum de sa force, tuer de deux coups, ça n’était pas marrant – les côtes de l’inconnu qui gisait, à terre. Jamais être encore vivant n’avait vu dans les yeux d’Artegal la lueur qui, alors, les animait. Ni même ce sourire, carnassier, semblable à son sourire habituel, mais dans le même temps, admirablement différent. Celui là respirait la violence. C’était le sourire du tueur.
    Et un deuxième coup de pied allait frapper les côtes de la larve, à terre.

    Artegal était en rogne. Et pas qu’un peu.

Ciara Steban :
    Vlan ! Par terre !

    Ciara – dans son mouvement de recul pour rejoindre la porte – eut une moue étonnée. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce que l'habile blondinet perde l'équilibre si facilement,compte tenu de l'agilité dont il avait fait preuve avec Artegal. Bien sûr, la jeune fille y avait mis toute sa force, consciente de sa faiblesse mais tout de même... enfin... elle n'allait pas s'en plaindre : la lame du petit joufflu était à présent hors d'atteinte de la gorge de son maître et c'était tout ce qui comptait. Avait-elle agit ainsi pour protéger Artegal ou Quilbeeg ? Difficile à dire tant son visage – qui portait encore les traces de sa colère – restait fermé à quiconque aurait souhaité y lire. Non pas qu'elle soit une surdouée de l'indifférence capable de masquer ses émotions à loisir – au contraire – mais plutôt qu'une foule de sentiments bien différents lui traversaient le corps en même temps à cet instant.

    Lorsqu'elle vit Zlata s'avancer vers elle, Ciara hésita. Devait-elle la laisser passer ? Après tout, elle ne gardait l'entrée de cette maison que dans un sens et pour une seule personne. De plus, la jeune femme cornue (décidément bien étrange), même si son caractère avoisinait celui d'Artegal, semblait mieux se maîtriser. Surtout, ce n'était pas le désir de tuer qui animait cette femme. Vous vous demandez comment Ciara pouvait bien en être aussi sûre ? Et bien parce que Zlata portait une solide arbalète et qu'il semblait évident que – si l'idée lui prenait de tuer quelqu'un – elle ne s'embêterait pas à aller au corps à corps mais se débarrasserait de son ennemi à distance aussi sûrement que le plus expérimenté des chasseurs. En fait, Zlata intriguait Ciara. Elle aurait bien aimé en savoir plus à son sujet, en d'autres circonstances... mais le moment ne s'y prêtait pas et la jeune fille se contenta de laisser passer la winghox en la surveillant du coin de l'œil. Et puis...

    Et puis il ne se passa rien, tout juste un haussement de ton et Zlata était ressortie pour retrouver son compagnon. Dehors, le blondinet s'était relevé et se fondait en excuses face à un Artegal probablement sourd à ses paroles...

    Pour le fréquenter depuis un moment, la jeune fille savait que les coups portés par le jeune homme n'allaient certainement pas restés impunis. Artegal avait le caractère exécrable. Il était un monstre et on ne se payait pas sa tête aussi facilement ! En réalité, il était même étonnant que son maître se paie le loisir de laisser parler cet imbécile si longtemps... Elle l'avait connu bien moins patient. Bien plus impulsif surtout. « Tais-toi. » avait-il craché à la face de l'astalan. Ciara tressailli. Elle lui connaissait bien ce ton là.

    Quittant l'embrasure de la porte, elle se risqua à s'approcher de celui qu'elle admirait et redoutait à la fois. Lorsqu'il entrait – non pas dans une colère – mais dans une jouissance particulière à faire le mal ou à faire mal, plus simplement. Frapper, battre à mort, elle l'avait vu faire tant de fois, parfois même sur ses propres hommes, subissant, silencieuse, le bruit horrible des os broyés sous ses coups. En quoi était-ce différent aujourd'hui ? Les témoins ? Non, cela n'avait jamais posé problème. Le fait que cet homme ne soit coupable que de bêtise peut-être... Oui. Innocent. Mais pouvait-on arrêter la folie furieuse d'Artegal lorsqu'il la laissait s'exprimer ? Elle le savait, il risquait de ne s'arrêter que lorsque sa victime ne sera plus qu'une bouillie informe. Elle s'avança prudemment et avec une douceur assez inimaginable compte tenu de la violence de la scène, Ciara posa sa main fine sur le bras tendu du chef des Rebelles...

    « Maître. Il pourrait être utile. » hasarda t-elle dans un murmure.

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

Re: L'informateur

Messagepar Maître du Jeu » 29 Mar 2009, 16:41

Quilbeeg Vulpia :
    Au moment où le colosse s'arrêta lorsque la jeune fille avait poser sa main sur le bras de la brute, lui murmurant quelque chose, Quilbeeg se releva, difficilement certes, mais se releva tout de même, malgré ses blessures, car il avait appris à les ignorer et à combattre jusqu'à la fin, mais il ne chercha pas à continuer le combat, à un mètre seulement de la brute, il savait que c'était dangereux, mais c'était le seul endroit d'où il avait une chance de croiser le regard de la jeune fille. Il gardait les yeux sur elles, tout en restant attentif à la brute, serrant les dents à cause de la douleur, mais restant droit autant qu'il le pouvait, sans porter les mains sur ses côtes. Il remerciait intérieurement le maître d'armes qui lui avait appris à ignorer la douleur, et qu'il avait vu tuer par les soldats du Roy.

Artégal O'Callaghan :
    Surprise, haine ou admiration. Personne ne saura jamais qu'a signifié cet imperceptible haussement de sourcil, alors que le joufflu se relevait. Même difficilement. Artegal n'était peut être pas une bête de calcul, mais, de tous temps, l'équation suivante avait été vérifiée :

    Poing + tête = K.O. pour dix heures au moins.

    Eh bien là, non. A peine deux minute et 5 coups de pied plus tard, il était de nouveau conscient. Il faut dire que Ciara avait réagi plutôt vite. Une dizaine de secondes après que l'Astalan eut chu, elle avait pour ainsi dire ordonné au géant de cesser de frapper. Il avait obéi, sans broncher. Il semblait à Artegal que protéger la gamine était le meilleur passe temps du monde, et il lui était agréable de lui obéir. Étrange chose que celle la. Mais la n'était pas la question. Il avait un blondinet devant lui. Lequel l'avait passablement énervé. Rapidement, il approcha son bras, lequel, a l'instar de son corps, était sacrément grand. Assez, tout du moins, pour frapper l'insolent à la poitrine, profitant de la relative faiblesse du minus pour le frapper lentement, et faiblement. Enfin, faiblement, pour Artegal. Ce qui est déjà pas mal. Ce qui est même encore pire pour quiconque vient de manger du pied pendant une dizaine de secondes.

    Pour la peine, et surtout, a cause du poing, le blond tomba à terre, à l'extérieur. Artegal claqua la porte derrière le blessé. Et, hochant lentement et respectueusement la tête, alors qu'il regardait Ciara, se retourna vers leur hôte :

    « Monsieur, dit Artegal, trop fier pour s'excuser, n'aviez vous point quelque chose à me dire? »

    Tabasser un blondinet prétentieux fait toujours se délier les langues, étrangement. Ledit blondinet s'étant relevé en peu de temps, l'effet devrait être moins important. Assez, l'espérait la brute, pour délier celle de ce Grand'Phil.

Kjeld Ares :
    Et pendant tout ce temps, Kjeld était resté immobile, silencieux, atterré. Il avait d'abord amorcé un mouvement, prêt à venir en aide à la gamine au cas où le besoin s'en soit fait sentir mais à part une accolade enthousiaste, rien n'avait justifié une quelconque intervention. Et puis tout à coup, les évènements s'étaient enchaînés, aussi imprévisibles que violents. D'abord, un jeune inconnu s'était invité en se présentant comme un opposant au pouvoir en place... pas très futé ! Suicidaire peut-être ? Kjeld n'avait pas réellement eut le loisir de se poser la question car, déjà, le ton était monté. Si vite même que bientôt, les mots se changèrent en coups. Kjeld s'était figé, abasourdi par la violence de l'instant.

    Les paroles de Zlata l'avait vaguement effleuré mais il était incapable d'y répondre, trop inquiété par l'état du jeune homme. Ce fut l'intervention de Ciara qui le tira de son état léthargique. Si jeune, si fragile d'apparence et pourtant elle était parvenue à apaiser la fureur de ce monstre de brutalité.

    « Je crois que j'en ai assez vu. » fini par articuler le jeune homme lorsque tout fut fini.

    Il hésita quelques secondes. La porte claqua, puis se fut le silence. Kjeld jeta un rapide coup d'œil en direction de Zlata. Sans doute qu'elle n'apprécierait pas, après s'être enfin débarrassée de la gamine, de s'encombrer d'un autre gosse. Pourtant, le jeune homme était mal en point et Kjeld se refusait à l'idée de le laisser ainsi sans lui venir en aide.

    « Est-ce que tout va bien ? Nous pouvons vous aider ? »

Omniscient :
    Malheureusement pour lui, le coup de gueule de Grand'Phil n'avait pas tout à fait eut l'effet escompté. Loin d'intimider la galerie, il n'avait reçu, pour toute réponse, qu'une indifférence générale. Pourtant, ses oreilles avaient beau bourdonner sous l'effet de la colère, il entendit distinctement la sale petite effrontée parler de le surveiller. Elle était bien bonne celle-là ! Il était chez lui et il comptait bien faire ce qui lui plairait. Et s'il voulait sortir et bien il sortirait, ne serait-ce que pour botter les fesses de cet Artegal qui se permettait pareille esclandre à sa porte ! Seulement voilà, Grand'Phil n'eut pas le temps de réagir, lui non plus.

    La femme suspecte possédant les cornes du démon était venue à lui pour lui cracher à la figure... lui reprochant à lui le caractère de sa nièce. Si on n'aime pas les enfants, on ne s'en occupe pas et on ne vient pas se plaindre après coup ! Non mais et puis quoi encore, il n'allait tout de même pas la remercier ? Au contraire, cette saleté avait sans-doute souillé sa nièce de mauvais esprits. Peut-être même qu'elle l'avait possédé et alors, il faudrait procéder à une trépanation... Bon sang ! Il serra les poings, furieux, impuissant. Et il faudrait qu'il la remercie ?!! Certainement pas ! Mais si Grand'Phil détestait Zlata qu'il prenait pour l'incarnation du Mal, il ne bougea pas, terrifié à l'idée de ce qu'elle pourrait faire de lui d'un simple claquement de doigts. On se sait jamais avec ces entités... elle serait capable de vous changer en une chose pas très naturelle... autant la laisser sortir sans faire d'histoire.

    Et des histoires, justement, il allait lui en arriver. La porte venait de claquer et l'homme se retrouva seul en compagnie de Ciara et Artegal. La petite catin et la grosse brute, si vous lui aviez demandé son avis... Grosse brute qui venait justement de reprendre le fil de ses questions, comme si rien ne s'était passé. Borné comme un incroyant. Borné mais rudement fort et dangereux et, tout à coup, l'oncle Brenan ne fut plus très sur qu'il soit judicieux de refuser le dialogue... et pourtant, c'est ce qu'il fit.

    « Vous vous moquez de moi ? Après avoir provoqué un tel scandale devant chez moi, vous voudriez que je vous révèle de telles informations ? Je pense que vous m'avez causé suffisamment d'ennuis comme cela ! Sortez de chez moi ! »

Quilbeeg Vulpia :
    Le jeune homme qui accompagnait la femme cornue avait proposer son aide à Quilbeeg. Ce dernier s'aida du bras du jeune homme pour se relever et le remercia. Après avoir tâté ses côtes douloureuses, il demanda à l'homme qui se tenait devant lui d'où ils venaient, lui et la femme cornue. Quilbeeg ressentait tout simplement de la curiosité envers eux, et, en ce qui concernait la brute, Quilbeeg ne savait pas ce qu'il ressentait, pas de la colère, mais pas non plus de l'amitié. Il aviserait plus tard de ce qu'il ferait à sont sujet.

    "Si vous pouviez me donner un coup de main pour panser mes blessures ce ne serait pas de refus cette brute n'y est pas aller de main morte."

Zlata Bolt :
    Zlata grogna de mécontentement quand Kjeld décida qu'il fallait encore aider un parfait inconnu. La dernière fois que son altruisme avait agit pour eux deux ils s'étaient retrouvés avec une gamine bavarde et inconsciente sur les bras. Et quoi maintenant ? Un jeune fou qui disait à qui voulait l'entendre qu'il haïssait le Roy et agissait avec une spontanéité navrante. Enfin, après tout ils ne pouvaient pas le laisser sur le bord de la route avec les côtes et le nez cassés.

    Kjeld l'avait aider à ce relever et les deux jeune gens s'éloignaient de la chaumière dans laquelle régnait encore une certaine agitation.

    Zlata les suivit à contrecœur, pourtant ce fut elle qui, la première, sortit des baumes et des bandages de son sac.

Image
La suite : L'auberge du Moulin à Paroles.

Ciara Steban :
    Ciara avait croisé les bras, cherchant par tous les moyens à contenir sa colère. L'homme l'agaçait et elle lui aurait volontiers expliqué sa façon de penser si elle avait été plus forte. Seulement voilà, elle était faible, frêle et ne pouvait pas se permettre de provoquer ses ennemis au combat. Son apparence chétive était sa force, car on ne se méfiait pas d'elle et alors, elle se vengeait aussi efficacement que sournoisement. Fatiguée par toute cette agitation et par la soudaine mauvaise humeur de cet imbécile d'informateur, elle s'adossa à la porte, interdisant ainsi toute entrée surprise à quiconque.

    Un coup d'œil en travers à Artegal la renseigna sur son humeur. Le petit joufflu l'ayant déjà passablement énervé et – qui plus est – ayant été interrompu par Ciara alors qu'il se calmait les nerfs à sa façon, il y avait fort à parier qu'il ne résisterait pas longtemps au plaisir d'écraser le crâne de son interlocuteur entre ses mains puissantes si ce dernier s'entêtait à jouer les têtes de mule.

    « Je ne crois pas que nous sortirons... » commenta t-elle simplement, à mi-voix.

Omniscient :
    Les yeux révulsés de grand'Phil eurent un mouvement curieux d'aller-retour entre Artegal et Ciara. On eut dit qu'il ne savait pas trop à qui s'adresser pour répandre sa colère. Devait-il s'égosiller, dans l'espoir un peu fou d'impressionner Artegal afin qu'il fasse demi-tour ou bien simplement faire la grosse voix à Ciara, manifestement plus facile à ébranler ? Dans ses regards, se mêlait la fureur et une crainte mal dissimulée. Il savait, pour l'avoir constaté à l'instant, que ses interlocuteurs étaient à craindre. L'un cognait avec une violence indescriptible et pour un rien encore, l'autre regardait les choses avec une quasi indifférence effrayante. Un peu de jugeote sembla toutefois venir à son secours et lui désigna la petite comme moins dangereuse. C'est donc vers elle qu'il se tourna afin de postillonner sa colère.

    « Vous ai-je demandé votre avis ?!! » lui cracha t-il à la figure.

    Son regard fut arrêté par une vision inattendue. Sur le cou dégagé de l'enfant, reposait, brillante, la médaille si particulière que portaient les prêtresses d'Alrik. Il se figea, étonné mais également tout à fait écœuré. Cette garce avait sans nulle doute volé ce pendentif, car il était inconcevable qu'elle ai jamais passé une seule seconde dans un temple au service de leur Infinitude. Sa fureur n'en fut que multipliée mais le comportement impassible de la jeune fille le dissuada de continuer. En tout cas, pas contre elle, car il n'était pas amusant de s'énerver seul... Non. La grande brute, elle, répondrait sûrement et alors, il pourrait les jeter dehors avec plaisir. On ne se moquait pas de l'oncle Brenan et surtout, surtout, on ne profanait pas sa foi avec un tel toupet ! Considérant Artegal comme responsable de Ciara – un homme étant nécessairement responsable de sa femme – il décida de reporter sa rage sur lui.

    « Vous ne ferez donc pas taire cette catin ? hurla t-il, Votre épouse vous fait honte, laissez-moi vous le dire ! Et pour la dernière fois, SORTEZ !!! »

Artégal O'Callaghan :
    Parfait, parfait, parfait! Cet homme, ce "grand'phil", pas grand pour deux sous, d'après Artegal, était, il faut le croire, aussi crétin que le blond qui avait fini, trente secondes auparavant, en compote derrière la porte. Il cumulait vraiment tout. D'abord, et c'est ce qui poussait Artegal à le croire inférieur intellectuellement au reste de l'assemblée, était qu'il OSAIT parler au grand Astalan sur CE ton. Ce ton désagréable, que l'on ferait bien de réserver, si l'on a un tant soit peu de jugeote, au personnes qui ne sont pas susceptibles de vous briser le cou les yeux bandés une main dans le dos.

    La seconde, et elle aussi était grosse comme une maison, erreur de cet homme, avait été de parler à Ciara comme ça. Comme l'avait dit Artegal quelques minutes plus tôt, elle valait mille fois plus qu'un pauvre homme, et encore, parce qu'Artegal maîtrisait mal, ou plutôt avait oublié, les nombres et leur cortège d'opérations.

    Donc, pour la peine, Artegal s'avança vers l'homme, baissant précautionneusement la tête, la plafond étant bas et l'Astalan grand. Et il s'arrêta devant le propriétaire des lieux. Et il répéta un geste qu'il appréciait particulièrement, car sa taille et sa force le lui permettait : D'un geste rapide, il attrapa la gorge de "grand'phil", et le souleva, lui cognant la tête contre le plafond, violemment, mais pas trop, lui faisant mal mais ne l'assommant pas pour autant.

    « Encore une fois. Elle est bien plus importante a mes yeux que vous ne l'êtes. Et si vous ne me délivrez pas les informations que vous aviez à nous communiquer, alors je me verrais contraint d'utiliser votre tête pour faire un trou dans ce plafond. Je ne pense pas que vous en ressortirez vivant. A vous de voir. »

    En forme, Artegal! Pareille tirade n'arrive probablement qu'une seule fois dans la vie d'un pareil crétin! Et si le vieux schnok' ne se décidait pas à vite parler, il n'y aurait qu'une jeune fille pour témoigner qu'Artegal avait pu aligner autant de mots.

Omniscient :
    Et quoi ? Il ne partait pas, le grand gaillard, après la gueulante que Grand'Phil avait poussé ? Habitué à être obéit, il resta surpris, bête et immobile, de voir Artegal se diriger vers lui plutôt que vers la sortie... et puis avant qu'il n'ai eu le temps de réagir, il fut saisit à la gorge. Sa tête bascula en arrière et il commença à se débattre, agrippant les poignets de son assaillant afin de se défaire de son emprise. Peine perdue ! L'air lui manqua rapidement car il avait la trachée écrasée et, pire encore, il sentit le contact extrêmement douloureux de son crâne sur les poutres poussiéreuses du plafond.

    PONG

    Le bruit mat devait avoir fait sursauter la gamine et la femme restées là-haut, à n'en pas douter. En tous cas, il plongea l'oncle Brenan dans une sorte de léthargie curieuse... c'est que ça faisait bigrement mal !

    Ses doigts crispés sur ceux d'Artegal, il tenta d'articuler quelque chose sans y parvenir, à bout d'oxygène. Ses phalanges blanchissaient... et ses lèvres bleuissaient...

    « ... 'ccord... mais... âchez-'oi... »

Ciara Steban :
    Une nouvelle fois, Ciara esquissa un sourire, comme si les insultes proférées par cet imbécile glissaient sur elle. Confortablement adossée à la porte dont elle avait tiré les verrous, elle observait la scène avec amusement, les bras croisés sur sa poitrine. Les longues manche de sa robe taupe et ocre ajoutait une touche de douceur à cette jeune fille déjà fort agréable à regarder – contrairement à Artegal. Pourtant, cette douceur semblait perturbée comme la surface d'une mer d'huile tout à coup secouée de frisson après le jet d'une pierre. Les flots bouillonnent, vous pensez qu'ils vont se déchaîner mais rien ne se passe et tout reprend sa place tranquille, trop tranquille même. Là, sous cette apparence lisse et tempérée, que se cachait-il ? Le froid et les ténèbres abyssales ou, au contraire, cette chaleur insoutenable comme un geyser trop longtemps contenu ? Elle ferma ses yeux gris ou nulle autre émotion qu'une tristesse sans fond ne se reflètait jamais et se laissa bercer par les menaces étrangement poétiques d'Artegal.

    Elle voulu ouvrir la bouche, encourager l'homme à parler à son tour, mais son maître avait su se montrer bien plus convainquant qu'elle ne le sera jamais et, enfin, la langue de Grand'Phil se délia. Amusant comme il semblait plus enclin à coopérer tout à coup, le choc de son crâne avec le plafond aidant... La jeune fille devait-elle demander à son maître de lâcher prise ? Non. Cette fois, elle le laisserait juger seul s'il devait, ou non, faire une bouillie de son informateur avant même qu'il ai commencé à parler. Un coup d'œil furtif en direction d'Artegal, puis elle referma les yeux, mal à l'aise. La mission dont elle était investie lui semblait parfois d'un ridicule ahurissant...

Artégal O'Callaghan :
    Il n’était même pas drôle, ce vieux. Il avait si bien résisté, avant. Pourquoi renonçait il, tout à coup ? Pour la peine, il allait morphler. Même sans ça, il aurait souffert, de toute façon. Artegal, le regard de feu, toisait Grand Phil, malgré le fait que leurs têtes soient a peu près au même niveau ; une dans le plafond, et une autre enfoncée entre des épaules trop larges pour la porte, le tout monté sur un corps trop grand pour la maison.

    Artegal baissa le bras. Puis le bascula en arrière, faisant se heurter violemment les genoux de l’homme avec le sol, puis, avant que ce dernier ne se fut rétabli, projeta violemment le corps de Grand’Phil sur le parquet de sa maison. Il y eut un craquement sinistre, et un peu de jugeotte suffisait pour comprendre que ce n’était pas seulement celui des lattes de bois qui avaient éclaté sous le poids de Grand’Phil, et du poing qui l’accompagnait.

    Jamais, probablement, cet homme ne se releverait. A moins bien sûr, d’un tour de magie, ou d’un médecin venant du futur ! Quelle idée idiote.
    Après coup, ou, en l'occurrence, après broyage de dos de vieux, Artegal se rendit compte que ce que Grand'Phil avait à dire ne le serait jamais. Tant pis.

    « Je n’ai plus rien à faire, ici. Tu veux le finir, ou nous partons de suite pour Guttenvald ? »

Ciara Steban :
    Comme un coup de tonnerre, la voix d'Artegal éclata, profonde, puissante et faisant sursauter Ciara qui ne s'attendait pas tellement à ce revirement. Bien sûr, comment aurait-elle pu l'oublier ? La majorité du temps, son maître ne « réfléchissait » qu'après avoir broyé les os de ceux qui l'exaspérait et – pour exaspérer l'Astalan – il ne fallait souvent pas grand chose. Les yeux sombres de la jeune fille s'écarquillèrent, affolée tout à coup par la scène à laquelle elle assistait. Je vous entends penser d'ici, que cette brute épaise ne réfléchis pas, et vous n'avez pas tort. Dans l'esprit de Ciara, se dessinèrent nettement deux silhouettes : la femme, montée à l'étage et complètement paniquée par la vue des deux Rebelles dans sa demeure et la petite, innocente – comme tout un chacun se plaisait à penser des enfants...

    Elle se redressa, quittant sa place de choix contre la porte mais son mouvement – elle le savait – devait être inutile. Il était déjà trop tard et Grand'Phil avait déjà traversé la pièce pour aller s'écraser contre le sol dans un bruit monstrueux d'os broyés. Ciara décroisa les bras, à la fois sidérée et furieuse. Bon sang, ne pouvait-il pas faire preuve de bon sens – à défaut de clémence – une fois dans sa vie ?! Il fallait faire vite. Pas le temps de jeter ne serait-ce qu'un regard lourd de sens à son maître (et puis ça aurait été un peu trop risqué). La jeune fille s'approcha de l'homme à terre et s'accroupit, le regard soudain compatissant.

    Grand'Phil avait le souffle coupé et, à en juger par la douleur muette qu'il éprouvait, certainement quelques organes internes amochés, Ciara n'en savait trop rien, n'y connaissant pas grand chose en anatomie. Elle, son rayon, c'était tout autre chose... Elle se tourna à demi vers Artegal, lui indiquant d'un regard qu'elle n'en avait pas pour longtemps. Était-ce son long séjour au temple, passé à servir une hypothétique Infinitude – du moins de l'avis de son maître – qui l'obligeait ainsi à se préoccuper d'un mourant ? Elle souleva la tête de l'homme avec une douceur infinie et, comme si ce dernier venait de comprendre ce qui l'attendait, cet imbécile se mit soudain à parler. Sa voix se perdait, faible, mourante et Ciara devina la moitié de ce qu'il disait plus qu'elle ne l'entendit. Puis, lorsqu'il eut finit, interrompu par une quinte de toux, elle reposa sa tête à terre et se redressa. Là, de sa hauteur, son sourire bienveillant s'était effacé.

    « En réalité, vous ne m'apprenez rien mais je vous suis tout de même redevable d'avoir confirmé une information que j'avais déjà entendue. » lâcha t-elle d'un ton las.

    Son regard s'arrêta sur une petite bourse de cuir, à la ceinture de l'oncle agonisant... Elle pencha la tête de côté, soudain intéressée et se baissa afin de détacher le petit sac. Il contenait quelques pièces d'Ore, ce qui était toujours bon à prendre. Lorsqu'elle se releva, enfin décidée à quitter les lieux avant que ça ne se mette à sentir la mort, elle avait retrouvé son sourire qu'elle offrit à Artegal posté près de la porte.

    « Puisqu'il n'a pas eu le temps de nous inviter à sa table, nous irons à l'auberge... Allons-y, je vous expliquerait en route. »

Artégal O'Callaghan :
    Après avoir ratatiné le propriétaire des lieux, Artegal était allé se poster dehors, attendre Ciara. Il se doutait vaguement de ce qu'elle pensait du broyage d'os et autres amusements dans ce genre là, mais, après tout, il n'en avait que faire. C'était lui, le chef. Étant le chef, ses loisirs se devaient d'être mondialement reconnus comme divertissants. La jeune fille, qui ne les appréciait pas, était donc... Méprisable.
    Pire encore, elle se souciait des mourants, signe flagrant de faiblesse.

    Artegal, fort de tout son raisonnement, la regarda de haut, tandis qu'elle tentait de porter secours à l'homme, et qu'elle écoutait ses dernières paroles. Dans sa tête, d'habitude si paresseuse, deux sentiments se livraient un formidable combat. Il méprisait cette enfant, si faible, que la violence rebutait... D'ordinaire, il adorait martyriser ce genre de personne... Il leur "apprenait la vie", selon ses dires... Mais non, à chaque fois que son envie de violence montait, un souvenir remontait, l'empêchant de frapper la petite. Il détestait ces instants où son corps, ce corps renforcé au possible, cette force physique a laquelle rien ne résistait... Toute cette puissance était vaincue par quelque chose d'aussi immatériel qu'un souvenir. Pour la peine, à chaque fois qu'il n'arrivait pas à lever la main sur Ciara, il détruisait quelque chose d'autre. Que ce soit une motte de terre écrasée, un objet broyé, ou un visage ratatiné. Ce coup ci, ça serait l'encadrement d'une porte qui se prendrait un poing. Mais pas tout de suite.

    Ciara se retournait, et aussi vite qu'elle était apparue, la haine dans les yeux du colosse disparut, laissant place à l'habituelle expression de mépris. Dans un registre tout autre, les paroles de la gamine rappelèrent à l'estomac d'Artegal que le peu qu'il avait avalé la veille, en début d'après midi, était déjà digéré, et qu'un bon repas serait le bienvenu. Ledit estomac expliqua tout ca à Artegal par le biais d'un joli grognement, et d'un peu de douleur.

    "Cherche nous une gargotte, j'arrive."

    L'estomac et le mépris le rongeait, et il était temps de s'en débarrasser. Une fois que Ciara se fut éloignée d'une dizaine de mètre, le poing du grand astalan éclata le cadre de la porte. Ca faisait du bien. Il ne restait plus qu'à manger, et tout irait pour le mieux.

    Rattrapant Ciara - en marchant, cela va sans dire - il lui exposa la situation :

    "Je repars ce soir pour Guttenvald. Ne tarde pas à venir, toi aussi, les temps se font durs."

Image
La suite : L'auberge du Moulin à Paroles.

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé


Retourner vers Aspasie, au chant des moulins

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 2 invités

cron