le bon air de la campagne

Au nord, entre Ephtéria et Balaïne, Aspasie est déposée en bordure de fleuve. Plaque tournante du commerce, c'est également une ville très prisée pour sa beauté sereine et ses plages paisibles.

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le bon air de la campagne

Messagepar Nilïn Matoé » 14 Oct 2010, 01:11

sujet précédent => même les draps sentent le poisson

J'ai été poussé de je ne sais où et me suis retrouvé le nez dans la boue. L'endroit est humide et dégage une odeur de terre et de moisissure, tout ça a tendance à me plaire, mon côté animal se sent en sécurité. Le bandeau qui me cachait les yeux a glissé, mes mains et mes pieds sont toujours retenus pas une corde solide qui me fait souffrir. En bougeant les machoires j'arrive au moins à libérer ma bouche, j'inspire une bonne bouffée d'air. Ca fait un bien fou.

Un bruit me fait tourner la tête juste à temps pour voir venir, du haut d'un escalier raide, une masse sombre. Je roule sur le côté pour l'éviter et me trouve sous une douche de boue. Ca change du sang...
Le paquet qui vient d'atterir prêt de moi et de m'éclabousser n'est autre que la cornue, par la même voie arrive bientôt "cheveux rouge". il n'y a pas beaucoup de place, cohabiter ici à trois va s'avérer fatiguant. Outre une petite lucarne très étroite, presque collé au plafond, la seule ouverture de la pièce est une espèce de trappe en haut de l'escalier par lequel nous avons été jeté. Une ombre se détache en contre-jour et s'adresse à nous:

-"Vous inquiétez pas, vous rest'rez pas longtemps là. Ca nous f'rait mal de loger gratuitement des gibiers de potence. On réunit d'jà un tribunal"

Bien entendu je n'ai pas compris ce qu'il racontait, excepté le fait que nous allions bientôt sortir, mais ça n'a pas l'air d'être pour le mieux... La nuit se fait dans la petite pièce, un lourd panneau de bois est tiré sur l'ouverture, et j'entend clairement que l'on pose quelque chose dessus. Je me redresse, me met à genoux et observe un peu l'endroit.

La pièce est à peu prêt carré ; deux murs sont pleins, un autre est percé de la lucarne _seule scource de lumière maintenant_ et dans le dernier se dessine l'escalier qui remontent à la surface. Le plafond au dessus de nous est fait de lames de bois posées sur quelques grosses poutres transversales. Des pas et des voix résonnent là haut, on pourrait bien les entendre mais je n'y prête pas attention.
Il fait très humide, des moisissures courrent sur les murs et le plafond, de la poussière dégringole à chaque fois qu'un des occupants de l'étage se déplace, elle vient s'ajouter aux quelques centimètres de boue qui couvrent le sol. Passé le fait qu'être sous terre me rassure, la situation ne me semble guère brillante... Je tourne mon regard du côté de la femme à corne, je lui en veux un peu, si elle n'avait pas tué cet homme nous ne serions pas là. Et certainement que l'esprit du mort viendra la frapper d'un mauvais sort, c'est ce que les anciens disent chez nous. Et il n'est pas très bon de rester prêt de ces meurtriers, c'est bien ma chance...
Je lui adresse la parole de façon agressive:

-"Tu as une idée pour nous sortir d'ici maintenant?"

Sans ses armes elle parait moins impressionnante, il lui reste ses cornes, mais j'ai aussi quelques ressources...

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Ordalie » 15 Oct 2010, 10:15

D'abord étonné d'un tel revirement de situation, Ordalie finit par se débattre comme un beau diable dans les bras qui le levaient de terre. Chassez l'instinct et il revient au galop. Il chercha à griffer, mordre, la rage s'échappant de ses lèvres plus que tout autre sentiment civilisé. Il le leur aurait dit qu'il n'avait strictement rien à voir avec Mektild, qu'il ne la connaissait que par un pur hasard... Qu'une journée avant il n'avait pas même songé qu'ils se rencontreraient un jour. Mais non, on ne lui laissa pas le temps de parler et puisqu'il faisait des pieds et des mains pour se libérer de ses oppresseurs, un commun accord décida de l'assommer avant qu'il ne blesse sérieusement quelqu'un. Un "tonk!" sonore retentit quand une clef métallique plus épaisse que son bras s'abattit sur son crâne. Et quand il se réveilla dans la semi-obscurité de leur géôle, cela valait bien un grognement douloureux.

Une main passée sur la bosse qui se dessinait sous ses cheveux, une autre sur ses yeux douloureux comme son crâne. Et le reste. Des griffures et des bleus disséminés sur le corps, il se rendait compte qu'il venait de nouveau de se faire enfermer et pas n'importe où... Dans un endroit vraiment puant. Quoique ses pieds ne valaient pas mieux, couvert de brins d'herbes collés à la terre et au sang séché, il puait d'une odeur âcre, digne de la chair sèche qui se décompose. Pour un chien, il avait besoin d'un bon bain.

-T'étais obligé de le tuer ? Le sang sur la locomotive c'était suffisant, non ?

Ah oui, il râlait. Parce qu'il avait perdu l'habitude qu'on lui cogne dessus déjà et aussi parce qu'après une course nocturne qui avait suivit plusieurs jours en mer "pour la pêche"... Il venait de nouveau de vivre un moment épique de son existence plus ou moins chaotique et bercée d'une malchance sans égale. Tiens d'ailleurs, en voyant les liens sur le sol, il se demanda pourquoi lui n'avait pas été ligoté. Peut-être parce qu'on lui avait joyeusement tapé sur la caboche !

Il râla encore un peu, jura même et cherchant des détritus pouvant le soulever jusqu'au soupirail, il dut se rendre à l'évidence quand ce fut fait qu'ils ne sortiraient pas par là. Le passage était peut-être assez étroit pour un chien maigrichon, mais pour la jeune fille pleine d'épines ou pour Mektild, même pour lui ce serait trop fastidieux.
... Et avec ça on le cherchera dans tout le royaume comme "un meurtrier aux cheveux rouges". Il serait temps de se colorer la fourrure en noir, ou en gris, il passerait pour un simple loup... Ou de fuir. Le désert du Majhour l'attirait soudainement, lui qui n'était pas un chien fait pour les fortes chaleurs.
Il soupira longuement avant de se laisser glisser contre un mur et de s'assoir les jambes étendues devant lui. L'humidité et la fatigue le faisait frissonner. Et peut-être aussi l'absence de chemise sur les épaules.

Miss piquant râlait à moitié elle aussi, et se fut pour le plus grand plaisir d'Ordalie qui acquiesça vigoureusement.

-T'as eu le plaisir de trancher la gorge d'un malheureux, à toi l'honneur de trouver une idée pour sortir nos fesses de ce guêpier.

Loin de se laisser démonter, il chercha un moyen de monter vers l'ouverture du réduits par lequel on les avait jeté. Ses yeux d'encres quasiment invisibles dans l'ombre il esquissa une grimace en voyant la hauteur du conduit. Grimper là haut ne sera pas une mince affaire.

-Si l'un de nous peut grimper là haut on peut voir pour se libérer. Sinon, on va attendre qu'ils nous pendent.

Oublié la gentille naïveté du cabot. Enfermé, il devenait nerveux et plutôt que de se laisser aller à des élans de camaraderies digne du bon chien qu'il était, il gagnait en sérieux, pas forcément en matière grise. On ne peut pas tout avoir, et le pauvre n'avait pas grand chose.

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Mektild Bolt » 16 Oct 2010, 16:14

Apparemment, pour l'intimidation, c'était raté... En désespoir de cause, Mektild avait grogné... en vain. Le petit groupe s'était retrouvé encerclé par un nombre impressionnant de grands gaillards, et malgré les moulinets que la Winghox avait exécuté avec son épée, ils ne mirent pas longtemps à leur mettre les mains dessus. S'ensuivirent quelques coups bien portés, et un nombre de jurons jaillissant de la bouche de la jeune femme plus nombreux encore que tous ceux que les deux autres n'entendraient jamais dans toute une vie. Pour finir, un coup de manche de pelle fit taire la belle blonde, ponctuant son dernier grognement d'un « boiiing » retentissant. Ah ! Ça faisait du bien quand elle s'arrêtait de brailler !

*°*°*°*°*°*°*°*°*
Il fait sombre, et des pas se font entendre au-dessus de leurs têtes. Celle de Mektild la fait souffrir, et elle entend avec plus de violence que tout le reste ses propres battements de cœur dans ses tempes. Où est-elle ? Ah... elle se souvient... et un sourire éclaire son visage. Une petite blague qu'elle avait mis des années à mettre au point. Chaque jour elle partait à la recherche d'abeilles mortes en visitant les ruches d'un voisin à moitié sénile. Lorsqu'elle en trouvait près des petites cabanes remplies de miel, elle les ramassait avec soin et les rangeait dans un boîte. Sa boîte. Sa boîte secrète. Et le jour où elle eut trop d'abeilles pour être en mesure de refermer son coffret, elle était allée tout déverser dans le lit de sa petite sœur, et avait recouvert le tout des draps soigneusement pliés. Ensuite, elle était allée s'occuper à un autre jeu. Mais le soir en allant se coucher, sa petite sœur avait failli faire une syncope en découvrant les cadavres des insectes au fond de son lit. Ça lui avait démangé les pieds quelques secondes, et quand elle avait soulevé le drap, elle avait poussé un hurlement qui avait dû s'entendre jusqu'à Ohime Quinah ! Ah ah ! Un pur bonheur de voir sa tête terrifiée !

Mektild gloussa brièvement, et sa tête roula sur le mur contre lequel un homme l'avait adossé... en fait il l'avait balancé là comme les autres, mais elle était curieusement tombée, presque assise contre la paroi de pierres froides.

Son père avait accouru, et il n'avait pas mis longtemps à découvrir l'auteur de cette mauvaise blague. Ce n'était pas bien compliqué à deviner, étant donné qu'elle se tordait de rire dans son coin... La suite avait été bien moins drôle... et une méchante correction plus tard, elle s'était retrouvée enfermée à la cave. Son père avait poussé la table sur la trappe, et il faisait les cent pas là-haut en vociférant que cette gosse était dingue. Une autre voix masculine argumentait qu'elle était jeune, qu'elle ne savait pas ce qu'elle faisait, qu'il fallait lui pardonner et elle ne savait quelle autre ânerie. Noak, son frère. Quel abruti celui-là ! Évidemment qu'elle savait ce qu'elle faisait ! La prochaine fois, elle essaierai d'en mettre des vivantes, sous les draps ou dans sa culotte, ah ah ! De toute façon elle sortirait. Le passage à tabac, elle s'en moquait éperdument. Elle trouverai bien pire à faire dès qu'elle aurait mis les pieds hors de la cave. Hummm... d'ailleurs, son père y planquait quelques bonnes bouteilles, si elle avait bonne mémoire...

Ses yeux se rouvrirent, à la recherche des fûts... mais...
*°*°*°*°*°*°*°*°*

Ouh là, trop boueux pour être sa cave... La Winghox bougea légèrement, et constata qu'elle avait un tout petit peu grandit. Ah... voilà qu'elle perdait la boule... Elle battit des cils afin de s'habituer à l'obscurité. Les pas au-dessus de sa tête ne l'inquiétaient pas le moins du monde, elle y était habituée – et pour cause. Là où elle n'en menait pas large, c'est qu'elle ne savait ni où elle se trouvait, ni pourquoi... ni avec qui...? Une seconde, elle le connaissait le gringalet à moitié nu là ! Elle grogna une nouvelle fois et se redressa avant de se masser la nuque un moment. Le coup de pelle... ça lui revenait. Une chance pour celui qui avait osé qu'elle n'ait pas vu son visage. Mais pour l'affront, elle se vengerai sans sourciller sur Ordalie... d'autant qu'elle n'aimait pas du tout le ton qu'il employait à son égard. Ni celui de l'autre échevelée à piquant d'ailleurs. Elle se prenait pour qui celle-là, à lui parler sur ce ton ? Et voilà ! Une femelle toute fraîche et le chienchien ne sait plus qui est son maître. Il avait la technique pour retourner sa veste, ce sale traître. Attendez un peu qu'elle réfléchisse au sort qu'elle vous réserve... quoi que... tout compte fait, ça demandait un poil trop d'énergie...


    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Ah ! La ferme !!! » Grogna Mektild en envoyant une poignée de boue à la face d'Ordalie.

C'était tout ce qui lui était tombé sous la main. Elle voulu se lever mais l'appui de sa main glissa, et elle resta un instant interdite sans bouger. Sa tête lui tournait horriblement, et elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à cette miche de pain moelleuse et à ce morceau de fromage qui ne demandait qu'à être engloutit. La faim lui tordait l'estomac et engourdissait son esprit... et le coup de pelle ne l'aidait pas à se remettre d'aplomb...

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« T'as qu'à chercher toi, grosse maline ! C'est quand-même toi qui a obligé ce truc à s'arrêter ! À cause de toi j'ai pas mangé ! »

Si Mektild avait eu la moindre notion de stratégie, et si elle avait un peu murit aussi au lieu de rester une éternelle gamine capricieuse... ça se saurai... mais mis à part foncer dans le tas et agresser tout ce qui bouge... il faudrait faire avec.

Je peux faire intervenir un PNJ si vous voulez.

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Nilïn Matoé » 17 Oct 2010, 10:12

Je réagis au quart de tour à la remarque de la cornue:

-mais je ne sais même pas ce q...

Je m'arrête, je suis entrain de crier... C'est idiot, je respire un grand coup pour me calmer. L'air est un peu tendue: "cheveux rouge" s'énerve, la blonde est encore sonnée et déjà désagréable. Tout cela est de mauvais augure, je me souviens d'un conseil des anciens:

Dans la forêt impossible de survivre sans s'entraîder: se monter les uns contre les autres mène à la mort. C'est pour ça que chacun des Matoés doit s'efforcer d'aider le village, tout ce que nous enseigne la forêt et la nature va en ce sens.
La symbiose est beaucoup plus forte que la guerre, dans le premier cas chacun y gagne ; dans l'autre une des deux faction doit se retirer ou s'éteindre, et celle qui reste est souvent affaiblie.



Iloak disait que les sociétés civilisées poussaient parfois à l'individualisme, le bien être augmentant, le groupe ne ressent plus le besoin d'être soudé pour avancer.
La vie dans cette région ici ne me semble pas être simple. Le danger doit être grand dehors pour que les gens en arrive à construire des maisons aussi humides sous terre. Les principes des anciens valent peut être le coup d'être appliqués.

Je vais donc devoir cohabiter avec la folle furieuse... L'idée ne m'enchante guère, mais cette femme est forte et c'est un atout. Nous devons repartir sur des bases plus sereines.
Elle a faim? Les meilleures choses se trouvent souvent sous terre, et si mon odorat de porc-épic ne me trompe pas, la solution à nos problème se trouve dans cette pièce. Je commence à fouiller la boue autour de moi. Elle est épaisse et ce n'est pas facile avec les mains liées, mais je sens quelque chose. Je tire un grand coup, la mélasse fait ventouse, je pars en arrière et me retrouve sur le dos tandis qu' une volée de boue voyage dans la pièce et vient s'écraser sur la tête de "cheveux rouge". Mais ceci est secondaire, je regarde plutôt mon butin:
C'est bien une des racines que les habitants cultivent dans leurs parcelles, cette pièce doir servir à les stocker quand il ne fait pas si humide. Je replonge la main et en attrape une autre.
Il ne s'agit pas de s'empoisonner, je met mon nez dessus et je gratte un peu la boue, une chair orangée apparait, me voilà rassurée ; ça fait plusieurs semaine que j'en mange, c'est le plus simple à trouver dans la région et pas besoin de les cuire.

-Nous n'allons pas mourir de faim, nous sommes assis sur un garde manger. Je lance une racine à la cornue et poursuis, c'est une "jué", je ne connais pas le mot dans ta langue mais ça se mange et ça te calera l'estomac. Je m'excuse d'avoir crié, ça n'aidera pas à sortir d'ici.


Je lance l'autre à "cheveux rouge", puis j'en prends une moi même, je dégage le plus gros de la boue en grattant la chair avec mes ongles et en deux bouchée je la fais disparaitre. Elle sent un peu l'eau, cela doit faire quelques jours qu'elles se trouvent dans l'humidité.

- Nous sommes arrivée juste avant qu'elles ne commencent à pourrir, certains esprits doivent veiller sur nous pour qu'on ai autant de chance.


Le mot chance était peut être de trop... Peu importe, je hausse les épaules et me remet à "pêcher" la jué.


tu peux faire intervenir le pnj quand tu le sens, laisse juste le temps de faire un peu connaissance, le choc des cultures va être intéressant...

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Ordalie » 22 Oct 2010, 20:25

Il leva un bras tout juste le temps de se manger une poignée de boue et avant qu'il ne puisse protester contre Mektild, Nilin se mit en quête d'on ne sait quel tubercule dans le sol lui rajoutant de la boue... La pièce était si exigüe qu'il ne devait quand même pas être le seul à avoir de la terre dans les cheveux ? Et bien si. Il râla et secoua la tête sans que ça ne soit d'aucune efficacité pour le débarrasser des masses humides qui le démangeaient.
Il reçu derrière un genre de carotte qu'il observa plusieurs secondes avant de laisser tomber le mets... ça ne lui tiendrait guère l'estomac et ça ne servirait à rien de l'avaler si leur destin était de se faire pendre.

Il se laissa glisser contre le mur et finit le postérieur dans la boue. Tourner en rond l'avait épuisé et sa tête lui faisait un mal de chien -sans mauvais jeu de mots- il passa une main dans sa tignasse l'en ressortie avec un peu de boue et quelques cheveux arrachés sans qu'il ne le sente. Elle allait être belle la bosse !

-Ils vont pas tardé à venir nous chercher.

Il se repassa ses propres mots en boucle dans sa tête. Son instinct lui hurlait qu'il ne fallait pas rester enfermer. Le souvenir de la cage, le souvenir du fouet et des innombrables autres armes qui avaient laissé leur marque dans sa chair lui brûlait la peau encore aujourd'hui. Il se releva aussitôt, incapable de rester en place plus d'une minute. Il aurait voulu tourner en rond mais les deux femelles lui obstruait le passage. Soudain il s'arrêta. La fin de sa propre phrase sur le bout de la langue.

-Ils doivent être en train de boire et de manger en se foutant de notre tronche. On va animer leur dessert, les bouffons à pendre.

Il observa tour à tour Nilin et Mektild.

-J'ai une idée.

Alors il s'accroupit pour leur exposer son plan à voix basse. Il leur expliqua que si y avait des "jué" entreposés ici c'est qu'ils peuvent forcément atteindre la sortie. Et si ces gens viennent les chercher pour les pendre, Il suffirait que Mektild fonce dedans avec Nilin comme bouclier avec ses épines prêtes à les trouer comme des passoire. La femme à corne avait déjà fait preuve de sa capacité à foncer dans le tas, et Nilin... Il se contenta d'arrêter là sa réflexion et de sourire pour continuer son explication.
Avant faudrait élaguer un peu les rangs car ils seront nombreux à venir les chercher et ils seront bien forcés de descendre pour venir les chercher pensant qu'ils seront encore assommés ou ligotés s'ils n'entendent aucun bruit. Et l'endroit est tellement réduit qu'ils ne pourront pas descendre en grand nombre, donc c'était parfaitement jouable de les mettre hors course pour s'échapper et des bousculer assez ceux qui seront encore dehors pour sortir. Après, il suffirait de courir. Beaucoup et vite. D'espérer qu'ils ne les poursuivront pas avec des chevaux ou des chiens et de se cacher aussi vite que possible. Le plan était un peu bancale et assez naïf, mais c'était un chien pas un chef militaire. Il sourit, les poils de ses bras hérissés par la fraicheur qui courait dans ce sous-sol.

Déjà là haut il percevait une nouvelle activité. Ils arrivaient déjà pour s'occuper d'eux ?

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Mektild Bolt » 23 Oct 2010, 22:21

Mektild jeta sur Nilin le regard le plus noir, le plus glacial et plus foudroyant qu'elle ait en catalogue. Encore un seul mot de sa part, un seul soupir, un seul n'importe quoi et elle lui sautait dessus, parole de sociopathe ! Et pour étayer ses envies de meurtre, elle poussa un autre grognement. Ce coup à la tête n'était vraiment pas pour l'arranger. À cause de cet imbécile heureux à la pelle folle, elle se coltinait un mal de crâne à la rendre dingue... même si en réalité elle l'était déjà... Elle porta une main à sa tête, colorant sa jolie chevelure blonde de boue marron. C'était bien la peine de prendre une douche la veille au soir tiens. La bonne nouvelle, c'est qu'avec toute cette terre humide, elle ne sentait plus ni le poisson, ni le vomi. Amroth soit bénit ! Ou pas... car Ordalie venait d'avoir l'idée la plus stupide de la journée : se secouer les puces juste sous son nez, partageant ainsi un peu de la boue qu'il avait... partout... avec ses camarades. Non mais quel imbécile celui-là ! Mektild lui grogna dessus pour lui signifier son mécontentement... si jamais elle trouvait une seule puce dans ses cheveux, elle le tuait ! Malheureusement, la faim persistait à lui faire voir des meules d'emmental plus grosses qu'elle partout où elle regardait, sans que bien évidemment ça ne l'aide à s'en défaire. En guise de démonstration, son estomac émit un gargouillement aussi furieux – voir d'avantage – que les grognements habituels qu'elle poussait. Et s'il avait pu produire autre chose qu'un roulement de tonnerre lugubre, il aurai sûrement invité Mektild à un assaut. Elle n'avait encore jamais fait dans le cannibalisme, mais en y réfléchissant, Nilïn n'était pas vraiment humaine... et les porc-épics, ça se laissait manger... en plus d'offrir de magnifiques cure dents pour la fin du repas...

Repas ?

Quelque chose venait de lui rebondir sur le crâne avant de s'échouer sur ses cuisses. Mektild s'en saisit d'une main que la faim faisait trembler. « Jué » ? Ça ne lui disait absolument rien. En même temps, elle n'était pas botaniste, hein. Elle renifla son morceau de racine détrempé avec méfiance mais ne sentit rien d'autre que l'odeur de la boue, de la flotte, et de la moisissure. Quelle poisse, vraiment ! Un coup d'œil vers Nilïn la renseigne sur la comestibilité du bulbe orangé. Apparemment, s'en empiffrer ne lui faisait pas peur, c'est donc que ce n'était pas toxique. La Winghox essuya sa part sur les rares parcelles de ses vêtements épargnées par la boue. Pas question d'en manger, ça lui ferai grincer les dents jusqu'à la fin de la journée et elle n'était vraiment pas d'humeur. Déjà qu'elle grinçait des dents sans manger de boue... Elle croqua du bout des dents, suspicieuse mais trop affamée pour refuser. Insipide, c'est le premier mot qui lui vint à l'esprit. Elle lui paierait ça, la pique épingle... en attendant elle avait trop faim pour faire la fine bouche et engloutit sa part sans broncher – que les autres savourent son silence, ça ne durera pas longtemps...! Et puis lorsqu'elle eut fini, voilà que le toutou se mit à parler nourriture. Sans rire, il le faisait exprès ? Et l'autre qui se mettait à philosopher... ah ça pour une épreuve... elle s'en souviendrait !


    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Oui et bien ils ont une drôle de façon de veiller sur nous tes esprits ! À la rigueur je préfèrerais qu'ils nous oublient un peu tu vois. Et puis toi là, tu... tu m'énerve ! »

Elle se tortilla jusqu'à trouver une position plus confortable, fusillant Ordalie du regard. Attendre qu'on vienne à eux et se jeter dans le tas comme des brutes épaisses ? Un peu qu'elle marchait ! Elle devrait le corriger rien que pour avoir eu cette idée à sa place... sale cabot !


Okay, vous me direz en flood quand vous voudrez que je lâche un PNJ si vous en voulez un :002:

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Nilïn Matoé » 25 Oct 2010, 12:01

En guise de réponse à la cornue je lui jette deux ou trois autres jués sur les genoux. Opposer le moindre mot à ses remarques haineuses serait une erreur, nul besoin de la cotoyer longtemps pour le comprendre. Au moins en mangeant elle se tait, et comme elle a l'air d'avoir faim je rend service à tout le monde.
Il ne manquerait vraiment plus que les esprits qui daignent nous protéger s'en aillent voir ailleurs, et nous serions définitivement perdus.


Cheveux rouge expose son plan. Il ne m'inspire pas grande confiance: je ne donne pas chère de ma vie en première ligne si nos adversaires viennent nous chercher avec des armes. Je suis un peu jeune pour rejoindre les ancêtres, et depuis ce matin quelque chose semble me pousser dans cette voie. Si je le laisse faire il va arriver à ses fins.
J'allais donc exprimer mon désaccord et me moquer de ce plan insensé et dangereux, mais à côté de moi la blonde acquièce. Maintenant je commence à m'inquitéter, je regarde mes deux interlocuteurs avec des yeux ronds, un peu effrayée. Une pensée me vient et grandit dans mon esprit: Ont-ils toute leur tête?

-Vous ne discutez jamais chez les civilisés? Vous réglez toujours vos problèmes en vous sautant dessus?

Ma voix est mal assurée, un peu tremblante, ces questions qui auraient du être des propositions franches m’apparaissent inutiles. Seulement je ne connais pas les moeurs ici, et je ne comprend même pas bien notre situation, comment puis je proposer une solution adéquate?
Dans nos forêt chaque chose est établie avec soin, aucune action n'est entreprise sans se conformer à certaines règles. Pour mon malheur, Ces deux là ne semblent pas appliquer de pratiques semblable et manquent aussi de raison.

J'aurais peut être moins à craindre des gens dehors. Ils auraient pu nous tuer tout à l'heure, l'un d'eux nous a sauvé, et le plan actuel revient plus ou moins à me sacrifier. Il serait donc temps de me débarrasser de mes liens, sans quoi je pourrais bien servir de bouclier sans pouvoir offrir de résistance... Si ils m’entraînent dans leurs histoire je me retrouverai enchaînée à eux et ce futur ne me semble pas des meilleurs.
Je tend les bras et met la corde de mes poignets sous le nez de cheveux rouges. J'accompagne le geste de parole prononcé sur un ton que je veux naturel, mais elles sortent trop vite et toute ma nervosité transparaît.

-Tu peux m'enlever ça? Je ne pourrai pas vous aider dans cette état.


Déjà au dessus de nos têtes les choses bougent. Des objets raclent sur le sol, des éclats de voix se font entendre. Des bribes de conversations nous parviennent, un homme parle particulièrement fort pour se donner de l'importance.

-Ha, bonjour m'sieur le juge ... oui, 'sont en bas ... Vous verrez, 'sont juste de p'tits criminels, ça se règle vite ... J'vois même pas pourquoi un procès, ils l'valent pas ...

Le groupe se déplace vers l'extérieur où doit se trouver la trappe qui mène à l'escalier. Il ne nous reste pas longtemps, je jette un dernier regard suppliant vers le jeune homme en espérant qu'il me détache sans trop réfléchir.

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Ordalie » 27 Oct 2010, 21:54

Civilisés ? Le morphe tourna le mot entre ses dents avant de l'abandonner comme un mal propre. Non, la civilisation avait maintes fois prouvée qu'elle n'avait rien de réellement civilisée. Ici, la loi du plus fort reste tout à fait d'actualité, la puissance du juge lui vient des autorités qui le soutiennent et qui possèdent un pouvoir supérieur au reste de la populace. Oui, la civilisation c'est un grand mot pour dire "on a structuré la loi de la jungle". Bien sûr, il avait compris le principe mais incapable de l'expliquer en mots clairs, il rengaina sa moue et s'affaira sur les liens de la jeune femme. Le dingues là haut avaient bien serrés les noeuds, il y alla avec les dents pour réussir à défaire les cordes, tant qu'il avait des fibres coincées entre les canines.
Mâchonnant les restant de cordes, il articula :

-Si Mektild est d'attaque ces types n'auront pas le temps de lever leurs armes qu'ils seront déjà dans les nuages.

Les voix là haut attirèrent leur attention. Sans plus attendre, il se plaça de dos face aux deux femmes et ôta son pantalon. Expert dans ce domaine, il roula une partie en boule et finis de serrer un noeud avec les jambes. Passant ce drôle de collier à son cou son corps commença à changer. Déjà son squelette craquait sous la pression de la transformation et le changement se fit plus fluide quand la peau à son tour se mua de l'intérieur. Elle perdit cette teinte rose pour blanchir, et le rouge apparu le dernier. La fourrure du duvet protecteur aux poils les plus longs.
Son visage s'allongea , son nez noirci et sa mâchoire changea totalement de configuration une partie des molaires disparaissant pour céder à la place à des canines imposantes. Il couina un instant avant de lever son regard noir sur Mektild. Il s'éloigna contre un mur et se plaça dans l'ombre pour y disparaitre comme le monstre sous le lit.

On ouvrit un lourd panneau de bois, les gonds hurlèrent et ne parvint à son ouïe que la respiration d'un homme dont il jugea à l'instinct de son poids imposant et de son manque d'activité. Le vent s'engouffra dans leur petit prison une odeur de poisson mêlée d'eau de cologne bon marché lui chatouilla les narines.

J'ai pas envie de jouer vos personnages en imaginant que vous vous dissimulez, donc euh je m'arrête là. Si vous voulez que j'étoffe, ma boite mp est grande ouverte.

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Mektild Bolt » 28 Oct 2010, 23:29

Au risque de me répéter... Mektild grogna, et oui. En réponse à l'impact des jués sur le plastron de son armure qui retombèrent sur ses cuisses. Tu parles d'une arme de jet ! Elle attrapa les racines unes à unes et les essuya du mieux qu'elle put, crachant dessus parfois pour en nettoyer la boue avant de les manger. À tout les coups elle était bonne pour une courante de tous les diables après un repas pareil. Il n'y avait pas à dire, le fromage et le pain avaient l'air bien plus appétissant... parce que définitivement, ce goût de flotte sur la langue, ça lui donnait des envies de meurtre. Ça entre autres choses...

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« À Wingdrakk, on organise des duels pour régler les conflits. Souvent à mort d'ailleurs. » fit-elle d'un ton rêveur.

Elle se remémora brièvement quelques combats bien sanglants auxquels elle avait assisté étant petite. C'était interdit aux femelles, mais bien évidemment elle trouvait toujours une combine pour y assister. Cachée dans les branches d'un arbre, déguisée en garçon... C'était amusant, quand elle y repensait. Et elle avait toujours secrètement rêvé de participer à l'une de ces esclandres, un jour. Bien évidemment ça ne s'était jamais produit... Les femmes n'avaient pas le droit de se battre. Tout juste étaient-elle autorisées à se taire et à se soumettre à l'autorité des mâles. Leur mari. Leur fils. Sois servile et tais-toi. Et elle, rebelle à toute heure, collectionnait les beignes chaque fois qu'elle se rebiffait. Ce qui ne l'empêchait pas de répondre, d'insulter, de frapper et de mordre sans jamais s'avouer vaincue. Elle détestait les femmes. Et elle détestait les hommes faibles. À vrai dire, peu de personnes trouvait grâce à ses yeux. Ordalie ? Peut-être. Il était amusant, à se transformer en chien sanguinaire. Mais lorsqu'il était homme, il n'était qu'un gringalet sans intérêt. Même pas excitant. Quant à Nilïn, elle partait avec un handicap : son sexe. Elle pouvait bien gigoter tant qu'elle voudrait, pour parvenir à impressionner Mektild, c'était perdu d'avance. Preuve en était cette stupide question. Discuter... non mais vraiment... elle ne parlait pas sérieusement ? Heureusement que le Morphe était là pour relever le niveau.

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Défais les miens aussi... J'aimerai bien avoir les mains libres pour leur arracher ce qui dépassera. »

Elle tendit les poignets en crachant la boue qui faisait crisser ses dents. Raaah ! Elle en était sûre qu'elle en aurait partout... elle détestait ça ! C'était pire que les arrêtes des poissons !

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Maître du Jeu » 28 Oct 2010, 23:31

J'espère que ça ira


La trappe s'ouvrit enfin, et la lumière s'engouffra dans la cave sans autre sommation, brûlant les rétines et colorant de blanc les pans de murs épargnés par la boue. Mais personne ne descendit. À la place, un homme corpulent vint se placer juste devant l'unique sortie, et sa respiration un rien essoufflée après l'effort d'avoir soulevé la trappe, rampa jusqu'à eux. Il esquissa un sourire en les voyant tous trois battre des cils pour se protéger de la lumière.

« Allez, sortez de là. Nous avons à discuter. »

À ses côtés apparurent deux soldats armés jusqu'aux dents, l'air sombre comme l'avaient tous les soldats de Livian. L'un d'eux se pencha vers l'homme corpulent et lui souffla que ses précieux prisonniers étaient détachés, ce qui provoqua un froncement de sourcils significatif.

« Ce n'est pas grave. Se décida enfin le gros homme. Nous sommes bien plus nombreux qu'eux et nous ne sommes pas pressés. Nous attendront qu'ils sortent pour commencer le procès. Faites venir d'autres soldats, nous ne serons peut-être pas assez de dix si j'en crois le témoignage de ces quelques passagers. »

Aussitôt d'autres bruits de pas se firent entendre. Un homme sortait, la porte s'ouvrit en grinçant légèrement, laissant entrer un peu d'air frais, puis claqua. La-haut, d'autres personnes attendaient en toussotant. Chaque fenêtre était gardée par un soldat, et le même sort était réservé aux portes et à l'escalier. Les tables avaient été poussées pour former comme un autel. C'était là la formation du tribunal. Les parties, elles, étaient encore à la cave. On n'attendait plus qu'elles. Sur le côté, plusieurs témoins attendaient, une lueur inquiète faisant briller leur regard. C'est que, ils ne s'étaient pas tous remis de cette vision d'une locomotive changée en machine à viande hachée. D'autres avaient plus franchement peur. De leur avis, ces trois là n'étaient que des barbares sanguinaires et méritaient la peine capitale. Pour eux, rien que le fait de déambuler nue était condamnable... alors vous pensez bien que nudité + cris + insultes + mort... Alrik lui-même ne saurait quelle châtiment leur infliger ! Eux, ils avaient leur idée. Ce ne serait pas si mal de les pendre. Mais ce maudis bonhomme au ventre bedonnant en avait décidé autrement et avait parlé de justice. Quelle justice ?

« Bon et bien alors, vous sortez ? »

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Nilïn Matoé » 04 Nov 2010, 11:34

C'était bien la première fois que j'entendais parler d'un pays ou les conflits se règlent avec des combats à mort. Cela m'a conforté dans l'idée que ces deux personnes ne sont pas fréquentables.
Et une fois libre de mes mouvements _cheveux rouge n'ayant rien vu du peu de confiance que je lui accorde_ je me suis promis de leur fausser compagnie dès que possible. Et peut être de rentrer dans ma forêt par la même occasion, quite à finir ma vie seule, loin de ce monde de brute.

Je ruminais tout cela en me frottant les poignet pour faire circuler le sang dans mes mains et leur redonner un peu de vigueur. Puis le jeune homme s'est tourné et...
Je le regarde se changer en animal, la bouche ouverte. En un instant des milliers de pensées entrent en collision dans mon esprit. Est ce un esprit animal?

Quasiment au même instant la porte en haut de l'escalier s'ouvre, apportant une lumière aveuglante dans la pièce. Avec ma vue de rongeur quasi-noctambule, je me retrouve aveugle pour quelques intants.
Je reconsidère rapidement la proposition d'attaque de cheveux-rouge, pourquoi un esprit-animal aurait il dit ça? C'est terriblement dangereux... inacceptable même. Le doute me paralyse, je ne vois aucun de mes deux compagnons bouger, ils ne sont plus dans mon champ de vision.
Une grosse voix retentit depuis la lumière.

-Bon et bien alors, vous sortez ?

J'avance en titubant, toutes mes grandes décisions venant d'être mise à mal si quelqu'un d'autre avait parlé en premier je lui aurait obéis de même. Je grimpe les marches en m'assurant avec les mains, une fois en haut mes yeux commencent à s'habituer, la grosse forme sombre devant moi prend des apparences humaines.
Les soldats me regardent d'un air dédaigneux. Le gros homme en noir, que j'identifie comme un espèce de chef de village, me tend quelques morceaux de tissu, je reconnais des vêtements.

-Mettez ça mademoiselle.

Je les saisi et me rend compte que ces habits sont d'une autre sorte que ceux que portait Iloak. Lui avait ce qu'il appelait pantalon, remplacé ici par une chose semblable à ce que porte mon interlocuteur, je le saurais plus tard, une robe. Elle est faite de fils de laine tressés comme nous faisons nos nattes, je suis soulagée que ce ne soit pas de la fourrure, aucun animal n'a été tuer pour la confectionner.
Je la déplie doucement, comme un objet de grande valeur, sous l'oeil étonné du magistrat. Il me regarde sans rien dire quand je lui rend le vêtement après quelques secondes.

-Mes épines vont l'abîmé, ça n'ira pas, c'est trop petit.

Je secoue la masse de pique dans mon dos pour qu'il se rende bien compte. Certains soldats se retiennent de rire, un homme s'avance l'air furieux, un instant j'eu peur qu'ils viennent se battre, mais l'homme en robe noir l'arrête d'un geste de la main. Il pousse un soupir en redonnant à la robe à une femme qui l'avait apporté et se retourne vers moi.

-On va vous trouver autre chose. Je ne sais pas d'ou vous sortez mais il y a plusieurs règles dans notre royaume, et l'un d'elle est d'être habillé.

Il demande à un soldat de forte carrure de s'approcher et d'ôter sa chemise. Après un moment je me retrouve avec, elle tombe comme une robe courte un peu au dessus de mes genoux. Apparement ce n'est toujours pas dans les règles mais le gros homme s'est déclaré satisfait pour le moment. L'ambiance s'est détendu, les soldats ont fait cercle autour de nous et s'amuse de mes manières, il faut dire que j'ai essayé de passer la tête par chacun des trous du vêtement avant de trouver le bon.

Toute cette agitation fait que la plupart des hommes se trouve maintenant dos à la porte de la cave, et sauf quelques un, ils sont beaucoup moins attentifs à ce qui se passe à l'intérieur.


désolé pour l'attente, c'est la course en ce moment

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Ordalie » 07 Nov 2010, 15:40

J'utilise un lancé de dés quand je sais pas quoi choisir comme aléa dans le jeu, faites pas attention aux nombres entre crochets


Les ombres bougeaient là haut. Son plan était déjà bien compromis quand la femme aux épines abandonna littéralement toute idée de se défendre. C'est sur le postérieur, la tête penchée sur le côté et les oreilles bien droites qu'il la vit sortir sans rien tenter... Il couina. Une fois deux fois. Laissait tomber. Elle était déjà dehors et ses oreilles ne captaient que les échos de voix d'hommes.
Au bout de quelques instants, voyant que personne ne venait chercher les deux autres - lui et Mektild- il traina les pattes pour sortir à son tour. Il gravit quelques mètres et s'aperçut avec encore plus d'étonnement que la petite dame toute nue offrait une distraction très efficace au dehors. Sur la pointe des coussinets, il passa les quelques mètres restant et contourna quelques paires de jambes le plus silencieusement possible. [1d10 (8)] Il parcourue encore quelques mètres sans que personne ne le remarque à part un gamin au loin qui le fixait comme on regarde le singe décortiquer une cacahuète au zoo. Ordalie leva les yeux sur l'enfant, il hésita entre gambader jusqu'au gamin ou... voir si Mektild réussirait à s'en sortir sans lui. Elle était coriace mais il doutait sincèrement qu'elle sache faire preuve de discrétion pour s'échapper. Et puis, cette petite pointe qui lui déchirait le coeur, c'était de la culpabilité. Celle de laisser Nilïn seule au milieu de tous ces malades alors qu'il avait sa chance de s'en sortir.

Alors ? Courageux et vertueux ou Sauve qui peut ?

Et il avait faim. Vraiment faim. Et la salive qui maculait ses babines lui donna une idée. Encore une idée totalement irréalisable et pas du tout fiable, mais une idée quand même. Une diversion pour sortir, une autre pour s'échapper. En espérant que Nilïn et Mektild comprennent le stratagème sinon ils allaient le pendre haut et court, ou le brûler vif... L'option partir sans se retourner était vraiment tentante en ce moment même.

Il contourna la foule, s'éloigna, revint, et finit par se positionner de sorte qu'on puisse croire qu'il débarquait d'une rue adjacente. Couinant comme un animal qui souffre, il fit mousser la bave sur ses babines, il trembla, grogna, jappa. Le poil hérissé sur son dos, il attira l'attention des hommes sur lui. Et il priait intérieurement pour que Mektild et l'autre fille en profite pour s'enfuir.

C'était une idée stupide. Il le sait, on le sait tous... Mais qui sait, elle peut peut-être marcher, non ?

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Mektild Bolt » 07 Nov 2010, 16:29

Pas de soucis Nilïn, je crois qu'on est tous plus ou moins occupés. Tant qu'on s'amuse à revenir c'est le principal :002: Ça vous ennuie pas si Mektild (devient) dingue ?


Mektild n'avait pas lâché le carré de lumière des yeux. Si cet espèce de gros bonhomme – d'après ce que suggérait sa voix grasse – voulait qu'ils sortent, et bien il n'avait qu'à venir les chercher. Elle n'aimait pas les gens trop bien portants. Ils ne se rendaient pas compte de leur force et cognaient plus fort que les gens normaux. D'un autre côté, ils étaient plus lents et souvent plus maladroits. Plus coriace aussi... à croire que le gras amortissait les coups. Ce ne serait pas évident d'en venir à bout mais en attendant, elle se ferait un plaisir de lui faire rater une marche, à celui-ci... Oui mais sauf que...

Sauf que la demoiselle à pointes venait de se lever pour sortir. Un grognement contrarié de Mektild l'accompagna lorsqu'elle passa devant elle. Cette cruche, elle n'avait rien compris au plan ou quoi ? Un coup d'œil contrarié vers le chien rouge... ah... ce qu'elle aimait cette couleur. Un chien de sang, voilà ce que c'était. Elle cracha, à la fois pour exprimer sa colère mais aussi pour se débarrasser de la boue dans sa bouche. Pas très élégant. Qui a dit que notre Winghox l'était ? Ce qui se disait là-haut passa loin au dessus des cornes de la jeune femme. Intérieurement, elle espèrait juste que cette sotte à piquants serait la première à être pendue. Ça lui apprendra à faire le contraire de ce qu'on lui demandait. En attendant, Mektild se passa la main sur le front, tentant par ce geste un peu ridicule de recouvrer ses esprits. Elle le savait, cet effort serait sans-doute le dernier de la journée... et peut-être de sa vie s'ils venaient à échouer. À trois ce n'était déjà pas gagné, alors maintenant qu'ils n'étaient plus que deux, les chances de s'en sortir s'amenuisaient à vue d'œil. Elle ferma les yeux, récapitulant intérieurement : foncer, cogner, courir. Ça allait, ce n'était pas trop compliqué. Seulement voilà qu'un deuxième « oui mais sauf que... » venait perturber ses projets...

Sauf que lorsqu'elle rouvrit les yeux, son regard fut arrêté par un mur... Ordalie n'était plus là ! Elle n'eut pas à le chercher longtemps qu'elle le vit gravir les marches tordues comme un bon toutou. Non mais elle rêvait là non ? Pas de fromage, pas de pain, pas d'esclandre... foi de Mektild, il allait prendre cher ! Furieuse, elle se leva à son tour. Un peu trop vite apparemment, puisqu'elle glissa et se retrouva sur le postérieur avec de la boue jusqu'au fond de son pantalon. Elle grogna encore, se releva, glissa de nouveau et injuria les jués sous ses fesses avant de se lancer dans une troisième tentative. En montant les marches, son organisme lui rappela qu'elle avait jeûné trop longtemps. Considérant que ce devait être la faute de l'assemblée réunie ici, elle leur jeta à tous un regard lourd de sens avant de remarquer Ordalie, bavant comme...


    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Eh !!! C'est quoi ce chien enragé ?!! » s'insurgea-t-elle faussement.

Les soldats se tournèrent vers Ordalie. Vrai qu'il n'avait pas l'air en forme... et un frisson d'angoisse les parcouru aussitôt. Dans leur pays d'ignorants, ils n'avaient pas connaissance des vaccins modernes, et un chien porteur de rage était synonyme de bien des dangers pour leurs cervelles étriquées. Mektild elle, s'en moquait. D'abord parce qu'elle savait que l'animal n'était pas atteint, ensuite parce que la rage, elle l'avait de naissance de toute façon. Sous une autre forme, certes. Elle esquissa un sourire un peu sadique en constatant le petit effet de panique qu'elle avait suscité... jusqu'à ce que ses yeux d'ambre s'arrêtent sur Nilïn. Pauvre petite victime... elle lui rappelait vaguement sa mère, tiens... et pour le sort qu'elle lui avait réservé, autant dire que ce n'était pas la pitié qui faisait pulser ses veines à cet instant. Elle appuya son regard, sans trop savoir comment elle parvenait encore à se contrôler. L'envie de se jeter sur cette petite idiote pour la démembrer épine par épine la faisait presque trembler. Presque, parce que Mektild avait cette particularité un peu effrayante de ne jamais trembler. Couvait dans sa cervelle détraquée les pires désirs de violence, sans qu'aucun signe extérieur ne le laisse présager. À part peut-être ce sourire un peu trop calme et un peu trop franc...

« Sortez-moi ce chien de là ! ordonna un homme.
_ Faites attention qu'il ne nous morde pas.
_ Et bien vous n'avez qu'à l'abattre, vous, avec votre épée... »


… et là, on peut foncer dans le tas ou bien ? Parce qu'ils n'ont pas l'air très attentifs tout ces gens... Vous demandez l'avis de Mektild ? Pas besoin, elle s'est déjà porté en avant. À l'extérieur, elle a repéré des chevaux à l'attache. Elle n'est pas montée souvent à cheval, mais elle est certaine de pouvoir se carapater de ce côté là, alors elle fonçait, tête baissée comme un bouc mal luné. Elle bouscula le gros homme avec tant de force qu'elle sentit mille étoiles lui brûler les paupières. Rah ! Ce n'était pas le moment...!

« Attrapez-là, elle s'enfuit ! »

On avait vu...

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Nilïn Matoé » 07 Nov 2010, 21:13

Lorsque la cornue a crié, comme tout le groupe, j'ai tourné la tête vers le chien qui semblait sortir d'une rue adjacente. Il fit son effet, la panique se propaga parmi les hommes autour de moi, si fier à l'instant, ils avaient pali et n'osaient pas faire fasse au molosse.

Ainsi donc cet animal voulait m'aider à fuir? Je n'en ai pas très envie, mais il faut que j'éclaircisse la nature de sa transformation dans la cave, quoique cela puisse être. Je fais volte face, j'accroche le sourire et le regard de la juene femme à l'entrée de la cave. Je ne sais pas comment l'interpréter, son esprit est complètement fermé, autant essayer de sentir les pensées d'une pierre. Toujours est il qu'elle n'est pas du genre à sourire, et qu'elle n'avait pas l'air de m'aimer quand nous étions en bas... Rester loin d'elle me parait sage.
Mais elle vient, tête baissée vers le groupe de soldat complètement désorganisé. Et elle envoit le gros homme en robe noir rouler dans la boue, avant de pousuivre sa course vers quelques chevaux attachés à une barrière d'un champ voisin.

Les soldats sont occupés à débattre sur l'identité de celui qui ira affronter le molosse, d'autres aide le gros chef à se relever, la situation fait marque d'une désorganisation complète. Je suis un peu à l'écart, un homme est resté prêt de moi et suis mon mouvement de recul, par peur et pour se faire oublier de ses camarades plutôt que pour me surveiller. Je lui échapperai facilement.
Je me ramasse sur mes jambes et dans une détente je commence à courir vers les chevaux, mon gardien esquisse un mouvement pour m'arrêter mais ses bras se referment sur du vide. J'ai déjà échappé à plusieurs panthères en forêt, ce n'est pas un homme tout chargé de métal qui m'attrapera.


La cornue aussi porte un habit de fer qui l'encombre, nous arrivons ensemble prêt des montures. Je dresse toutes les épines de mon corps et les effraie. La fragile barrière auquel leur brides est attaché se rompt et la plupart se dispercent dans la campgne en hénissant.
Il ne reste que les deux que j'ai attrapé par la bride avant qu'elles ne s'enfuient. Je me colle à elles, j'ai besoin d'un contact pour communiquer, pour que nos esprits puissent se parler. Cela ne prend qu'une seconde, nous échangeons des pensées. Je les rassure, leur demande leur nom, aussitôt elles se calment.

Je saute sur la selle de la première, une jument à la robe grise du nom de Yanua, et j'interpelle la cornue:

-Galiocha veut bien te laisser monter sur son dos et t'emmener ou tu veux, il faudra juste la laisser repartir chez elle après.

Nos poursuivant s'approchant, je me place entre eux et la jeune femme pour lui laisser le temps de se mettre en selle, puis je lance Yanua au galop. Tout en cavalant je déboucle la selle et le licol de ma compagne du moment et je les laisse tomber sur la route. Les civilisés s'encombrent vraiment de n'importe quoi...
Je n'utilise pas les animaux pour me déplacer d'habitude, c'est agréable, cela fait une compagnie et nous devisons de choses et d'autres alors que les champs défilent. J'en apprend un peu sur la région grâce aux images que me transmet Yanua, sur sa vie, ou les coutumes étranges des habitants. Parfois j'éclate de rire toute seule, quand quelques idées m’apparaissent absurdes. Les paysans nous regardent passer avec des yeux ronds.

Je jette de temps à autre un regard derrière moi, pour voir si la blonde et sa jument suivent bien. Puis après avoir fait un bout de chemin je ralentie, et je cherche aux alentours si le chien n'y est pas. Ce serait bête d'avoir fuit pour le perdre.

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Ordalie » 08 Nov 2010, 10:45

j'vous sauve la vie et vous m'abandonnez devant un tas d'hommes armés... Fourbes ! Viles ! ... Remake de Sauvez Willy : Sauvez Ordalie... Ou sauvez le soldat Ordalie, mais ça fait moins zoologique comme titre.
Si vous le permettez, on va s'éloigner un peu de cette ville de malades.


Difficile de cacher son jeu plus longtemps. Les deux filles s'étaient carapatées sans l'attendre et malgré la bave qui lui coulait sur le poitrail et ses grognements terrifiants, les hommes commençaient déjà à dégainer gourdins et armes moins délicates encore pour s'occuper du cabot enragé. Se redressant subitement, il recula de quelques pas... Mauvais calcul. Les filles s'échappaient et ils comprenaient, avec quand même un petit temps de retard, que le chien n'était pas aussi enragé qu'on le pensait.

-Attrapez-le !

La voix du conducteur du train lui parvint dans le fonds des oreilles... Hurlant qu'il appartenait à la cornue. Ordalie aboya toute son indignation... Techniquement, il n'appartenait qu'à lui même, mais allez leur expliquer ça, vous-même ! Le chien préférait de loin prendre ses pattes à sa crinière pour filer aussi vite que possible. Il détala comme un lièvre après un coup de fusil et malgré l'avance des chevaux c'était la langue pendant sur le côté et le vent caressant son épaisse fourrure qu'il rejoignit les étalons. Il lui fallut du temps pour gagner les équidés qui courraient bien plus vite que lui, mais avec l'éloignement les montures manquant d'endurance ralentissaient progressivement leur course.

Certains hommes avaient bien tenté d'embarquer des chevaux pour les rattraper, mais avec le temps, leurs voix s'étaient affaiblies, pour finir par s'éteindre totalement alors qu'ils gagnaient une région boisée.
Les chevaux respiraient bruyamment mais pas autant que le chien qui finit par s'allonger les quatre fers en l'air quand un ruisseau s'était dessiné sous leurs yeux. Les grandes bêtes plongèrent leur museau dans l'eau et Ordalie n'avait même plus la force d'aller boire. Il se roulait d'un côté ou de l'autre cherchant la meilleur position pour respirer...

Il jappa, couina, en profita pour se gratter le dos à l'aide des quelques cailloux en dessous de lui. Un soupçon de liberté qui faisait de lui le meilleur chien domestiqué qu'on connaisse, jusqu'à ce que la faim se rappelle à son bon souvenir. Que devenaient les deux filles ? Aucune idée, il avait déjà plongé sa gueule dans l'eau pour mordre dans un poisson d'eau douce. La bestiole frétillait encore dans sa gueule quand il revint vers la berge pour s'ébrouer et tout recouvrir de gouttelettes. Ils étaient libres, n'est-ce pas ?

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Re: le bon air de la campagne

Messagepar Mektild Bolt » 10 Nov 2010, 19:34

La suite ici : Encore du poisson ?

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