Un bruit me fait tourner la tête juste à temps pour voir venir, du haut d'un escalier raide, une masse sombre. Je roule sur le côté pour l'éviter et me trouve sous une douche de boue. Ca change du sang...
Le paquet qui vient d'atterir prêt de moi et de m'éclabousser n'est autre que la cornue, par la même voie arrive bientôt "cheveux rouge". il n'y a pas beaucoup de place, cohabiter ici à trois va s'avérer fatiguant. Outre une petite lucarne très étroite, presque collé au plafond, la seule ouverture de la pièce est une espèce de trappe en haut de l'escalier par lequel nous avons été jeté. Une ombre se détache en contre-jour et s'adresse à nous:
-"Vous inquiétez pas, vous rest'rez pas longtemps là. Ca nous f'rait mal de loger gratuitement des gibiers de potence. On réunit d'jà un tribunal"
Bien entendu je n'ai pas compris ce qu'il racontait, excepté le fait que nous allions bientôt sortir, mais ça n'a pas l'air d'être pour le mieux... La nuit se fait dans la petite pièce, un lourd panneau de bois est tiré sur l'ouverture, et j'entend clairement que l'on pose quelque chose dessus. Je me redresse, me met à genoux et observe un peu l'endroit.
La pièce est à peu prêt carré ; deux murs sont pleins, un autre est percé de la lucarne _seule scource de lumière maintenant_ et dans le dernier se dessine l'escalier qui remontent à la surface. Le plafond au dessus de nous est fait de lames de bois posées sur quelques grosses poutres transversales. Des pas et des voix résonnent là haut, on pourrait bien les entendre mais je n'y prête pas attention.
Il fait très humide, des moisissures courrent sur les murs et le plafond, de la poussière dégringole à chaque fois qu'un des occupants de l'étage se déplace, elle vient s'ajouter aux quelques centimètres de boue qui couvrent le sol. Passé le fait qu'être sous terre me rassure, la situation ne me semble guère brillante... Je tourne mon regard du côté de la femme à corne, je lui en veux un peu, si elle n'avait pas tué cet homme nous ne serions pas là. Et certainement que l'esprit du mort viendra la frapper d'un mauvais sort, c'est ce que les anciens disent chez nous. Et il n'est pas très bon de rester prêt de ces meurtriers, c'est bien ma chance...
Je lui adresse la parole de façon agressive:
-"Tu as une idée pour nous sortir d'ici maintenant?"
Sans ses armes elle parait moins impressionnante, il lui reste ses cornes, mais j'ai aussi quelques ressources...