S.O.S Demoiselle en détresse ?

Au nord, entre Ephtéria et Balaïne, Aspasie est déposée en bordure de fleuve. Plaque tournante du commerce, c'est également une ville très prisée pour sa beauté sereine et ses plages paisibles.

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Re: S.O.S Demoiselle en détresse ?

Messagepar Ceithli » 08 Jan 2011, 12:33

Ceithli eut un léger sourire lorsqu'il changea de sujet... c'était probablement mieux ainsi. Elle aurait aimé pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert, savoir si ce qu'elle avait dit l'avait touché ou non... elle ne savait pas pourquoi, parfois il avait quelque chose, une ombre dans les yeux, un léger mouvement au niveau de ses lèvres qui arrivaient à lui indiquer ce qu'il ressentait, ou peut être était-ce seulement une impression? Car elle avait eu le sentiment plus tôt de n'avoir pas "vu" que quelque chose clochait, juste l'avoir "senti"... comme si la pièce était remplie d'une ombre pesante. Mais là... peut être était-ce parce qu'il avait du mal à la regarder?

Tant pis.. elle décida de le suivre sur la conversation, après tout, cela faisait partie des questions qu'elle aurait aimé lui poser.


« Je suis plus rapide et plus endurante qu'un cheval... » commença t'elle pour lui donner une petite idée de sa vitesse « Normalement, il me faut moins d'une journée pour aller de Banba à ici, le plus dur est de passer le fleuve car prendre le pont me fait faire un détour, alors je le traverse à la nage, y'a un endroit où le courant est moins fort...»

Elle pencha la tête en haussant légèrement les épaules, reprenant son air de petite fille timide, comme lorsqu'elle mentionnait ses capacités de morphes

« Si... si je pars maintenant, je devrais être à Banba dans la nuit, donc, selon ma forme et si je fais ou non une pause pour me nourrir, il me faut entre 12 et 15 heures...»

Elle but une nouvelle gorgée de lait, de la même façon que plus tôt, elle essuya le trait pâle et blanc sur ses lèvres du revers de la main. Elle le laissa parler un peu de Guttenval et son visage changea d'expression lorsqu'il mentionna ses compagnons disparus. Elle comprenait un peu mieux son besoin d'être seul désormais, et au final, il avait répondu à sa question secrète... elle ne pourrait pas venir avec lui. Il refuserait.

« Je... je suis désolée pour tes hommes... et non, je ne suis jamais allée à Guttenval. » puis elle le regarda en jouant de nouveau avec ses cheveux... autant risquer le tout pour le tout « mais.... même si tu me le déconseilles, j'aimerais bien m'y rendre... un jour. Tu dis que les soldats ne sont pas les bienvenus là bas, je ne suis pas un soldat moi... et... » "je pourrais t'aider à savoir ce qui leur est arrivé..." les mots n'étaient pas sortis. C'était stupide! Si lui, un capitaine d'Infanterie ne pouvait pas trouver ce qui était arrivé à ses hommes, comment pourrait-elle y parvenir?

En usant de ses charmes... justement parce qu'elle était une femme et que les hommes confiaient parfois plus de choses aux femmes qu'à quelqu'un qui les menace ou les interroge... ou simplement parce qu'ils auraient peur de se faire dévorer par un guépard en colère... Elle entortilla ses cheveux et finalement se lança


« Je... je ne suis pas obligée de rentrer à Banba maintenant... est-ce que tu as quelque chose de précis à faire à Guttenval du point de vue... militaire ou tu peux t'encombrer d'une civile ou d'un guépard bien dressé? »

Et là, ben fallait pas espérer qu'elle ne pique pas un fard! Le rouge lui monta rapidement aux joues et elle essaya de se dissimuler derrière son verre de lait maintenant à moitié vide. Elle baissa donc la tête et but une nouvelle gorgée avec difficulté, sentant le liquide tiède passer sa trachée contractée à chaque fois dans un geste presque douloureux... puis elle se disait qu'elle allait peut être le mettre mal à l'aise et qu'il ne saurait pas comment dire non, alors elle reprit rapidement « Je... je dis ça comme ça hein? Tu peux me répondre franchement... je te promets que je ne te mangerai pas... » elle avait essayé de sourire à cette dernière phrase pour le détendre... elle espérait qu'un jour elle arriverait à être à l'aise avec un homme, ou au moins avec lui, mais ce n'était vraiment pas évident en soit à l'heure actuelle...

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Re: S.O.S Demoiselle en détresse ?

Messagepar Archélas Ages » 08 Jan 2011, 16:41

J'ai oublié l'échelle sur la carte... c'est ma faute. J'ai modifié ça. Sinon désolé pour le temps de réponse, j'ai trop galéré. Étant donné le peu de membres actifs, je me vois mal clôturer le rp ici, mais pour Archélas, il ne serait pas logique qu'il accepte que Ceithli l'accompagne. Je te propose donc un intermédiaire : il refuse... mais tu t'incruste quand-même :022: Si ça te va on ouvre un rp dans les plaines (ou à Guttenvald même) où "comme de par hasard" on se tombe dessus.


Au début, il se contentait de hocher la tête d'un air intéressé. Impressionné même. À vol d'oiseau, Aspasie et Banba devaient se trouver à trois cent kilomètres de distance l'un de l'autre. Les rallier en quinze heures, oui, c'était faisable. Mais à ce rythme, elle finirai par y laisser sa santé. Surtout si elle s'amusait à affronter le fleuve au lieu de prendre les ponts. Son regard se perdit quelques secondes lorsqu'il tenta de visualiser le paysage, et le guépard qui y bondissait comme une gazelle. Des lieux où le Larme s'écoulait moins vigoureusement qu'ailleurs, il en connaissait quelques uns. Quand on passe sa vie sur les routes, on repère ce genre d'endroit propice à une toilette hebdomadaire. Mais ces lieux n'étaient pas vraiment à côté. La ville avait besoin de toute la puissance du fleuve pour faire tourner ses moulins... De quoi parlait-on déjà ? Il surgit de ses pensées en sursautant et fixa Ceithli, abasourdi. Deux minutes entières s'écoulèrent pendant lesquelles il ne bougea pas du tout. C'était comme s'il avait bogué. Ah pour un homme de guerre, on avait vu mieux niveau réactivité.

« Personne n'est le bienvenu à Guttenvald. » finit-il par lâcher d'un ton cassant.

Il n'aurait pas dû en parler. Maintenant elle lui faisait l'effet d'une gamine devant un nouveau jouet. De ceux qui sont un peu trop compliqués, qu'elle n'avait pas le droit de toucher, et qui l'attiraient précisément pour cette raison. Lui ne plaisantait pas. Il n'avait pas envie qu'elle aille risquer sa vie là-bas, et encore moins à cause de lui. De quoi se mêlait-il ? De ce qui ne le regardait probablement pas. Mais la chevelure blonde, les yeux sombres et l'instinct animal... il ne voulait pas les voir disparaître. Il se redressa et s'adossa si brusquement sur son dossier que ce dernier émit un craquement contrarié. Ses doigts pianotaient sur la table. Il cherchait quelque chose de plus argumenté. De quoi l'effrayer et lui faire oublier cette idée, quoi que le récit du massacre de ses hommes aurait quand-même bien dû suffire...

« Guttenvald est le refuge de tout ce que Nideyle peu engendrer de pire. Assassins, Rebelles, mercenaires... autrement dit un joyeux florilège de détraqués. Pour y survivre, il faut regarder ses pieds plutôt que les visages. Ne parler qu'en cas d'extrême nécessité. Choisir ses mots. Toujours avoir un œil derrière la tête. Ne pas y passer la nuit. Éviter d'y manger. Ne rien toucher. Ne pas poser de question. Provocations en duel, empoisonnement ou assassinat nocturne, à moins d'être comme eux, on n'y survit pas longtemps. Même les hommes de Livian ne s'y aventurent pas. »

Il sembla réfléchir à ce qu'il aurait pu oublier. Dans l'ensemble, il en avait dépeint un tableau assez proche de la réalité.

« Et crois-moi... j'y ai vu des individus plus effrayants qu'un Morphe guépard. » ajouta-t-il avec un sourire.

Il jeta un œil vers le gérant afin de s'assurer qu'il ne laissait pas traîner ses oreilles dans la conversation puis soupira. Il n'était pas certain que parler politique avec une presque inconnue était une très bonne idée. S'il avait une mission ? Oui et non. Lui demandait-elle les détails ? Non. Pouvait-il se fier à cette petite voix qui lui suggérait de lui faire confiance ? Peut-être. Une idée naissait dans un coin de son esprit. Une idée complètement folle. Les mains à plat, les doigts écartés, il réfléchissait péniblement. Non, il ne pouvait pas faire cela. Il perdait l'esprit. Il devait se ressaisir.

« J'ai été envoyé en éclaireur, sur les propos de quelques ivrognes suffisamment proches du Roi pour avoir su attirer son attention. D'après leurs dires, il existerait une cité quelque part au milieu d'un désert. Ma mission, depuis bientôt quatre ans, c'est de la trouver. Mes recherches m'ont conduit à Guttenvald, où mes hommes ont été la cible des Rebelles. Nous sommes parvenus à en attraper un et j'ai estimé plus prioritaire de le ramener à Ephtéria, mais apparemment, ça ne l'était pas... J'ai été renvoyé en mission. La même. Je suis retourné à Guttenvald. Mes deux hommes qui avaient échappé au massacre ont disparu et depuis... je ne devrais pas, mais... j'avoue préférer employer mon temps à les chercher eux... que cette cité. »

Il se passa une main sur son menton rugueux. Concrètement, il ne mentait pas. Il omettait juste certains détails, comme le fait qu'il avait compris depuis longtemps où se situait cette cité, mais qu'il préférait ratisser le royaume à la recherche de ses hommes plutôt que de donner à son Roi ce qu'il voulait. Il était supposé le servir... mais il n'en avait aucune envie. Livian enverrait ses troupes à la seconde où il connaîtrait l'emplacement de ce nouveau territoire à conquérir. Archélas n'avait pas à juger. On ne lui demandait rien d'autre que d'obéir. Malgré tout, il n'approuvait pas et ne faisait de son devoir que ce qui lui chantait. Ce qui lui semblait juste. Et il trouvait injuste que personne n'ait jamais pris la peine de leur envoyer un messager pour les avertir de cette nouvelle menace qu'étaient les Rebelles. Injuste qu'il lui soit ordonné de trouver une cité perdue plutôt que de l'aider à retrouver deux hommes peut-être en danger. Injuste qu'au nom du Roi, la plupart des soldats commettent des exactions pires que celles des plus doux criminels de Guttenvald. Il s'était engagé pour servir et protéger le peuple, pas pour servir d'outil à une nouvelle guerre...

Depuis l'avènement de Livian, rien n'était plus pareil...

« Je ne veux pas que tu vienne. »

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Re: S.O.S Demoiselle en détresse ?

Messagepar Ceithli » 08 Jan 2011, 16:59

Ok, ça me va ^^ Mais je pense qu'il vaudrait mieux que tu crées le sujet, car techniquement, ton personnage y sera avant le mien :)
Pour la distance, je me suis référée au cheval: tu dis 20h pour un cheval portant un cavalier, pour moi un guépard sans rien sur le dos doit aller plus vite non?


Ceithli soupira doucement et hocha la tête... elle s'attendait à la réponse définitive, mais pas à la raison. Etrangement, Archélas semblait refuser non pas parce qu'il ne voulait pas d'elle près de lui, mais parce qu'il ne voulait pas qu'elle soit en danger. Cependant, elle n'allait pas insister et eut juste un léger air triste tout en souirant

« Très bien, tu es honnête, c'est tout ce que je te demandais... je comprends. Merci. »

Elle sourit et finit son verre d'une traite avant de ramener son assiette devant elle et commença à manger avec un peu plus d'appétit. Elle fit alors une petite moue puis le regarda d'un air coquin, histoire de détendre l'atmosphère et lui faire comprendre qu'elle n'était pas vexée de son refus

« Ce que je te propose... c'est que la prochaine fois que tu passes par ici... tu fais envoyer avant un petit message à la boucherie Elbereth pour que je vienne faire une livraison? Ca t'évitera le détour jusqu'à Banba... ok? »

Elle termina ses oeufs et se leva, posa juste sa main sur l'épaule du capitaine et caressa de l'index la marque de ses ongles dans son cou

« Merci pour le petit déjeuner, la prochaine fois, c'est moi qui t'invite » murmura t'elle en se penchant doucement à son oreille avant d'y déposer un baiser furtif. Elle réajusta son sac sur son dos, salua l'aubergiste et sortit. Une fois dehors, elle respira un grand coups, posa une main sur son ventre pour ne pas se mettre à pleurer, mais pourquoi voulait-elle pleurer? Parce qu'elle ne partait pas avec lui? Non... plutôt parce qu'elle avait le sentiment qu'ils auraient pu se séparer dans de meilleures conditions si elle n'avait pas été aussi stupide.

Elle finit par soupirer et commença à se diriger vers la sortie de la ville. Puis elle se trouva un gros tas de buissons pour se mettre accroupie, enlever ses chaussures et sa tunique pour les mettre dans le sac et l'accrocher à sa cheville, puis elle se transforma avant de jeter un dernier regard sur la ville... si elle avait su qu'une simple livraison allait se passer ainsi...

Un nuage de poussière pendant qu'un guépard trainant un sac disparaissait à toute vitesse vers le Sud...

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Re: S.O.S Demoiselle en détresse ?

Messagepar Archélas Ages » 08 Jan 2011, 17:59

Il eut un sourire à l'idée du message qu'elle lui suggérait d'envoyer. Qu'y aurait-il écrit ?

    « Bonjour,
    Je souhaite passer commande de votre fille, Ceithli.
    Je séjourne à Aspasie.
    Signé : Archélas Ages. »

Il eut envie d'éclater de rire rien qu'à l'idée de la tête que pourraient faire les parents de la jeune femme en recevant une telle missive. Et sa tête à elle. Elle rougirait, comme elle savait si bien le faire. Et si elle venait, elle l'étriperait ! Il la regarda se lever et porta machinalement la main à son cou. Ses doigts rencontrèrent ceux de Ceithli. Ah... les marques de griffes... il avait oublié. Un coup d'œil suspicieux vers le gérant. Est-ce qu'il avait vu ? La serveuse oui, probablement. Il cligna des yeux après le baiser de la jeune femme, et à en juger par la brûlure intense qu'il ressentit juste après, il avait dû rougir aussi, malgré lui. Du coup il se leva pour se donner contenance – ou essayer.

« Fais attention à toi. »

Lorsque la porte eut claquée, il se dirigea tout droit vers les salles d'eau et passa une bonne partie de la matinée à se liquéfier dans un bain chaud.


*°*°*°*°*°*°*°*°*
>> la suite : Quelque part entre les arbres

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