Vite, un docteur !

Au nord, entre Ephtéria et Balaïne, Aspasie est déposée en bordure de fleuve. Plaque tournante du commerce, c'est également une ville très prisée pour sa beauté sereine et ses plages paisibles.

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Vite, un docteur !

Messagepar Philéas » 16 Oct 2015, 08:54

Précédemment : Un voyage qui s'annonce long
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Enarys fini par s'arrêter et finalement vint aider Philéas, en proie à une grande douleur. Elle le rabâcha un bon coup pour qu'il se taise avant de le soigner. Avec des gestes rapides, elle lui fit une sorte de bandage minimal. Si le bouc avait été dans son état normal, il aurait apprécié la vue qu'il avait sur la jeune femme, alors qu'elle était penchée sur lui pour le soigner. Seulement, il ne remarqua même pas qu'elle était dans une position avantageuse, trop obnibulé par la douleur qui lui ravageait l'épaule.

Une fois qu'elle lui eut pansé la blessure, il se calma un peu, mordant dans le morceau de tissu qu'elle lui avait mis entre les dents. La douleur était toujours vive, mais s'était légèrement calmée. Ou alors il s'était en quelques sortes habitué, qui sait ? Elle lui demanda son nom et lui retira la morceau le tissu. Il lui répondit avec un petit sourire, difficile à discerner de l'expression de souffrance qui lui occupait le visage : "Philéas, je m'appelle Philéas." Il aurait voulu continuer la conversation, voyant là une façon de se rapprocher d'elle, mais il était totalement vidé de ses forces, et puis elle enchaîna assez vite. Ils allaient à Aspasie, pour le soigner.

Alors qu'elle l'aida à remonter sur Tasha, qui le regardait d'un air inquiet, il la remercia d'une petite voix. Enfin, ils repartirent. Le reste de la nuit fut très douloureux, et assez étrange. Avachi sur Tasha, et à moitié endormi, Philéas fut peu à peu gagné par une fièvre tenace. Son esprit était embrumé, tant par la douleur que par la fièvre et bientôt, il se mit à voir des choses qui n'existaient pas, et à entendre des bruits irrationnels. Il gémit, enfonça sa main dans les poils du maneki. Mais il avait perdu la notion d’espace, et de temps, et ne se souvenait plus vraiment où il était. Il s'imaginait qu'il était au beau milieu de la forêt, à cause du vent, mais allongé sur une épaisse peau de bête. Puisque le maneki courait, l'Orphe était balloté, et il pensait que le sol de la forêt était secoué par une petit tremblement de terre. Il avait toujours eu peur des tremblements de terre, et il n'était pas rassuré. Il poussa quelques petits cris, annonçant d'une voix inintelligible à qui voulait bien l'entendre que la terre allait craquer, et qu'ils allaient tomber dans ses profondeurs. La douleur était toujours là, et par moment plus forte que jamais. La nuit fut un véritable cauchemar pour lui, et cela ne s'arrêta que lorsqu'il perdit connaissance, à l'aube.

Il passa quelques heures après l'aube à dormir, puis fut réveillé quand ils arrivèrent à proximité d'Aspasie. Lorsqu'il émergea, ils longeaient le Larme, qui coulait tranquillement. Le soleil s'était déjà levé et brillait sur l'herbe. Devant lui, il pouvait voir Enarys, perchée sur son Lissam. Elle était toujours aussi droite, mais ses épaules étaient légèrement voûtées : elle était sûrement fatiguée. Encore trop faible pour parler, le bouc se laissa guider le long du fleuve. Bientôt ils entrèrent dans Aspasie par le nord, et Philéas se redressa, non sans mal, sur le dos de Tasha. La douleur le lança dans l'épaule, mais elle était moins vive que pendant la nuit, et surtout supportable. "Bonjour, Enarys...", dit-il d'une petite voix. Puis il donna un léger coup dans le flanc du maneki pour que celui-ci aille à la hauteur de la winghox. Il ne se souvenait pas vraiment de la nuit qu'il venait de passer, mais il lui restait des souvenirs de quand il avait été touché par la flèche, et se sentait un peu honteux d'avoir agi comme un enfant devant elle. Il ne savait pas vraiment quoi lui dire, aussi se contenta-t-il seulement de lui dire : "Merci beaucoup pour hier..."

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Enarys Rognvald » 17 Oct 2015, 09:57

Philéas reprit connaissance quand nous arrivâmes au bord du Larme. Il s’approcha de moi en me remerciant. Je le regardais, mais pour une fois pas spécialement méchamment, à quoi bon maintenant que je l’avais soigné... Mais tout de même, il ne fallait pas qu’il prenne ça pour une marque d’amitié ou je ne sais quoi que pourrait imaginer son esprit de pervers!
“J’ai juste fais ce que je pensais juste. Ne prend pas ça pour une marque d’affection. Et ne me fait pas regretter non plus de t’avoir aider.” mon ton était neutre.

Je fis partir mon lissam, plus vite nous trouverions un docteur, plus vite il serait soigné et je pourrais me reposer. Nous entrions en ville, mon premier réflexe fut d’aller jusqu’à l’abbaye de Saint Illdàn, espérant que les moines nous aideraient, et si ils ne le pouvaient pas, qu’ils nous indiquent aux moins un médecin.

Arrivez à l’abbaye je descendis de Wyrden avant d’aider Philéas. Un moine vint nous accueillir, quand il aperçut le sang sur les bandages de Philéas il appela d’autres moines qui conduire l’orphe dans les bâtiments. Puis il se tourna vers moi.
“Que lui est-il arrivé mon enfant?”
Je grimaçais en mon fort intérieur, si il n’y avait pas eu Philéas je n’aurais jamais mis les pieds là dans ce lieux! Surtout si c’était pour entendre un des prêtre d’Alrik m’appeler son enfant. Je supposais qu’il avait dû me prendre aussi pour une orphe bouc pour faire une telle erreur.
“Nous nous sommes fait attaquer par des brigands des plaines.”
Je répondis tout de même… Philéas avait désormais une grosse dette envers moi!

Il m’invita à entrer, et voyant ma fatigue me proposa même un lit pour me reposer le temps qu’ils s’occupent de Philéas. Ils vinrent me réveiller plus tard me demandant si je voulais aller voir mon “ami” qui allait désormais mieux. Mes oreilles me picotèrent un peu à l'appellation “mon ami”. Je leur répondis que oui, je voulais juste savoir si il était en mesure de repartir ou si nous allions de voir passer une nuit à l’auberge.

Philéas était assis dans un lit, son épaule bandée avec du tissus propre, beaucoup mieux que mon morceau de t-shirt. Il m’adressa un large sourire, oh oui il allait mieux! Je trouvais une expression légèrement blasé, avant de me dire qu’il ne fallait peut être pas que je tente de le butter au milieu d’une abbaye.

Pour l'auberge comme tu veux, mais ce serait un point en plus pour les DF ^^

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Philéas » 03 Nov 2015, 19:02

Le reste des évènements fut quelque peu confus pour le bouc, qui retomba dans une sorte de rêve idyllique où tout lui semblait beau et harmonieux... La fièvre avait repris de plus belle avec le soleil et il n'eut pas vraiment conscience que des moines le soignaient, ni qu'on le transportait dans une chambre... Au contact du lit, il s'imagina toutes sortes de délices qu'il serait de mauvais goût d'exprimer, et son sommeil, bien que réparateur, fut... mouvementé.

Lorsqu'il se réveilla, les hallucinations étaient passées et il retourna à la réalité. Il observa sa blessure qui était bien pansée, ainsi que la chambre autour de lui. Il scruta le mobilier, regardant s'il y avait quoi que se soit de valeur, qu'il pourrait emprunter. Il regarda tout autour de lui. Il était dans une assez grande chambre sobre, et il n'y avait pas grand chose pour l'orner, hormis une grande armoire en chêne. Il se leva alors, discrètement, prenant soin de ne faire aucun bruit, et s'approcha du grand meuble. Il en ouvrit doucement la porte et fit un large sourire. Devant lui se trouvait un joli chandelier en argent, qui devait sûrement valoir quelques ores ! Il attendit un peu, histoire d'être sûr que personne n'arrivait, puis se saisit de son joli trésor, referma calmement la porte, chercha du regard son sac et fourra le chandelier à l'intérieur. Alors qu'il venait tout juste d'exécuter ce petit méfait, il entendit des pas se rapprocher de sa chambre. Il fondit sur son lit et eut tout juste le temps de se glisser sous les draps, un sourire d'ange sur le visage, quand Enarys rentra dans la pièce.

Digne et fière, comme à son habitude, elle lui adressa un regard froid. Philéas la salua et son sourit s'élargit sur ses lèvres. "Bonjour ! Merci de m'avoir amené ici", dit-il d'une voix guillerette, "on y est très bien accueilli !" Puis, se penchant quelque peu, il ajouta, sur le ton de la confidence : "Je crois bien avoir rêvé de vous cette nuit..." Il ne développa pas le fond de ses pensées, il n'en eut pas besoin. La Winghox n'étant pas stupide, elle aurait sûrement compris le message. "Vous vous êtes bien reposé ?", lui demanda-t-il en sortant de son lit. Il s'étira, et sentit une légère douleur à l'épaule, mais rien de bien méchant. Il resta un moment debout, torse nu, dans le soleil, à sourire à Enarys puis finit par ramasser son sac. Il s'était plutôt bien reposé, mais n'avait pas vraiment envie de repartir tout de suite. De plus, cette petite ville avait l'air d'un charme exquis, ne trouvait-elle pas ? Tout en fermant son sac, il lui dit que vu l'heure avancée, il ne servirait à rien de partir et peut-être pourraient-ils passer la nuit dans une auberge ! Il pouvait même lui payer sa chambre si elle le désirait.

Lorsqu'il prononça le mot "auberge", ses oreilles frémirent légèrement. Ah! Que de belles romances cela lui rappelait ! Bien sûr, son invitation à passer la nuit dans une auberge n'était pas tout à fait anodine, et la fatigue n'en était pas la seule motivation. D'un commun accord, ils finirent par quitter l'abbaye, après avoir largement remercié les moines. Ils retrouvèrent leurs montures qui avaient pu, elles-aussi se reposer et Tasha fut très heureux de pouvoir à nouveau cajoler son maître. Après avoir traverser un petit bout du village, ils arrivèrent à l'auberge du Moulin à Parole, et prirent - à la grande tristesse du bouc - deux chambres séparées. Au moins, elles se trouvaient toutes les deux au même étage..
"Vous mang'rez avec les aut' convives, ou ben tout seuls ?", leur demanda leur agréable et campagnard hôte.
"Oh, nous nous ferons un plaisir de manger avec tout le monde", répondit l'Orphe dans un sourire, "n'est-ce pas Enarys ?
- Ca tombe ben", continua le gros bonhomme, sans attendre la réponse de la Winghox, "y'en a du monde ce soir ! Vous zallez ben fair' ripailles, ça oui !" Sur ce, il partit dans un rire gras, secondé par Philéas de son rire enjoué, aux oreilles de qui les mots "auberge", "convives" et "ripailles" semblaient rassembler d'heureuses promesses !
Tu la sens la soirée de beuverie là ? XD

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Enarys Rognvald » 04 Nov 2015, 20:15

L’orphe me remercia de l’avoir amené ici, j'eus une folle envie de lui répondre que je ne l’avais pas fait de gaieté de coeur et que désormais il me devait beaucoup. Puis il me sourit encore plus avant de m’affirmer qu’il avait rêvé de moi, un espèce de frisson de dégoût me parcouru, même si je fis mon maximum pour le dissimuler, il commençait déjà à me faire regretter de l’avoir secouru! Je ne répondis rien, hésitant quelques instants entre l’ignorer ou lui faire comprendre du regard qu’il ferait mieux de ne pas insister. Je me contentais de l’ignorer. Il resta quelques temps à profiter de soleil sur son lit, ne semblant pas remarquer que je m’impatientais. Il finit par rassembler ses affaires et nous pûmes partir, contournant la prière à Alrik demandée par les abbés en affirmant que je l’avais déjà faite pendant que je me reposais. C’était un mensonge mais je m’en contre fichais.

Nous partîmes donc de l’abbaye, nos montures également reposée. Philéas était plus tôt pour qu’on passe une nuit à l’auberge, et puis qu’il me payait ma chambre, je n’avais pas vraiment de raison de refuser. Oh que j’ai vite regretté d’avoir accepté cette invitation. Bien que nous avions des chambres séparée, il fallut que nous nous retrouvions à manger ensemble dans la salle commune et que ce soir là l’auberge était bondée. Je n'eus même pas le temps de dire que je ne voulais pas me joindre à eux que Philéas répondit pour moi, avant de rire grassement avec le patron. Cette auberge ressemblait bien plus à une taverne qu’à une auberge. Mais bon, puis que maintenant le bouc m’avait embarquée dedans, j’allais en profiter. Cela aurait sûrement un air du passé, les bagarres alcoolisées à Wingdrakk , les soirs où je ne supportais plus ma propre famille, ce qui était assez réciproque, et que j’allais boire un coup avant de refuser de me soumettre à je ne sais quel abrutit. Au pire je tenais assez bien l’alcool, avec un peu de chance mais fallait pas trop espérer non plus, Philéas tomberait raide mort avant moi.

Le soir même, je descendis donc dans la salle principale, et en effet il y avait du monde, beaucoup de nourriture et d’alcool. Je commençais par me servir une bière, observant les autres convives, malheureusement majoritairement composer de détenteurs de pénis. Je prenais ma chope et m’isolais un peu. Les autres clients eux riaient et semblaient s’amuser, c’était peut être un peu bête de ma part de me mettre dans mon coin. Je jetai vite fais un coup d’oeil à Philéas et m’éloignait le plus possible de lui, m’approchant d’une jeune femme qui devait avoir au plus un ou deux ans de plus que moi. Et puis que cette nuit je n’aurais pas l’orphe sur dos, peut être en profiter pour tenter quelque chose, je n’avais rien à perdre, et tout à y gagner au contraire. Alors que je commençais la discussion avec la jeune femme, j'entendis à mon grand désespoir Philéas m’appeler.

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Philéas » 07 Nov 2015, 21:03

Philéas se rendit assez tard dans la grande salle de l'auberge. Il préférait arriver lorsque tout le monde était attablé et avait déjà un peu bu, l'ambiance n'en était que meilleure. La salle était bondés, toutes les tables étaient prises par de joyeux lurons accompagnés ou non de belles femmes pulpeuses, et les serveuses et le commis de cuisine avaient du mal à se frayer un chemin à travers la pièce sans faire tomber quoi que se soit. Un brouhaha dense emplissait la pièce, et chacun criait un peu plus fort que son voisin pour se faire entendre. On pouvait sentir un mélange de bière, de vin, de poulet rôti et de cochon farci, agrémenté d'une bonne odeur de sueur et de parfum bon marché.

Philéas repéra une table où siégeait une joyeuse compagnie de six soldats du roi, qui ne devaient pas être très haut gradés. Ils étaient tous battis comme des armoires à glace, et ce fut presque instinctivement que Philéas se dirigea vers leur table. Un grand verre de vin à la main, il arriva entre un grand barbu qui avait posé ses bottes crasseuses sur la table et le plus petit de la bande, qui semblait déjà saoul.
"Bonjour à vous, chers compagnons !", s'écria gaiement Philéas, "je vous offre ma tournée !"
L'Orphe avait beau avoir quelques problèmes pour parler aux femmes, il savait très bien comment combler le cœur d'hommes harassés de fatigue, cherchant à oublier la dure journée de labeur qu'ils avaient passé. Ils firent ainsi bien connaissance, passant de blagues grivoises à histoires de femmes, et buvant comme des chevaux assoiffés. Après de nombreux verres de vin, Philéas se rappela de l'existence de sa divine compagne de voyage, et décida d'aller à sa rencontre. Il s'excusa auprès de ces messieurs, en leur assurant qu'il reviendrait bien vite, et se leva. Étrangement, il tenait encore sur ses sabots et ce fut en trottinant qu'il arrive jusqu'à la table d'Enarys qui discutait avec une très agréable demoiselle.

"Enarys !", s'écria le bouc en approchant des deux jeunes femmes, "enfin je te retrouve ! Je t'ai cherché partout. Je suis très heureux de te trouver en si bonne compagnie." Il fit un grand sourire à la jeune femme qui portait un délicieux corset bien serré au niveau des hanches. Il fit une sorte de petite révérence quelque peu ratée et s'empressa de baiser la main de la demoiselle.
"Ravi de faire votre connaissance", dit-il d'un ton mielleux, "je suis l'heureux compagnon de voyage d'Enarys, je me nomme Philéas !"
La jeune créature qui ne semblait pas d'une intelligence très fine, retira sa main après que l'Orphe l'eut baisée, les pommettes légèrement rouges, et s'exclama :
"Oh, vous avez de sacrés manières pour un Winghox !"
La réplique toucha aisément l'Orphe, qui se redressa fièrement :
"Je ne suis pas un Winghox, mademoiselle, mais un Orphe bouc !" Il lui montra ses sabots et ajouta : "Et chez nous, nous savons parler aux femmes". Il conclut sa phrase par un clin d’œil légèrement trop appuyé avant de se tourner vers le commis : "Trois bières pour cette table, petit !" Il sourit à Enarys et à la jeune fille en leur précisant que, bien évidemment, il leur payait à toutes deux une choppe.

A la table voisine, un vieil homme commença à jouer une petite gigue à l'accordéon, et deux hommes se mirent à chanter le refrain d'une chanson dont les paroles parlaient moisson et boisson, aussi Philéas, surexcité, se tourna vers ses compagnes : "Mesdemoiselles, qui de vous deux accepteraient une danse ?" Bien qu'il lorgnait sur le décolleté plongeant de la petite femme, il ne perdait pas totalement espoir dans sa conquête d'Enarys, aussi ajouta-t-il dans sa direction : "Je serais ravi, ma chère amie, si vous m'accorderiez votre hanche pour une chanson !"

Plus loin, un homme renfrogné regardait l'Orphe tourner autour de la petite paysanne, et pendant que Philéas cherchait à séduire à la fois les deux demoiselles, il ne se doutait pas qu'il y avait dans la salle un amant excessivement jaloux..

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Enarys Rognvald » 10 Nov 2015, 11:31

L’orphe s’approcha de notre table, bon, je pouvais abandonner mon idée de tenter quoi que ce soit avec la jeune femme. D’autant plus que Philéas ne perdit pas une seconde pour commencer à la courtiser. Et bien lourdement en plus… Bon, après si il était au goût de la demoiselle pourquoi pas, personnellement je m’en fichais, et puis Philéas commanda trois bières, et je n’allais pas dire non. Quand les bières arrivèrent, je pris la mienne avant de m’enfoncer dans ma chaise pour commencer à la siroter.

Quelques secondes plus tard, une musique commença à s'élever dans la salle, bon c’était autre chose que les sons gutturaux des tavernes de Windrakk, mais je suppose que ça correspondait au lieux. Philéas sauta sur l’occasion pour inviter l’une d’entre nous à danser, j'eus envie de rire. Il se payait ma tête. Il n’avait toujours pas compris que je n’accepterai aucune avance de sa part, et encore moins quand était en train de loucher sur la poitrine d’une autre. Je n’étais pas un bout de viande. Je ne sais pas si ma pensée se lisait sur mon visage, mais il insista pour que je danse avec lui.
“Non, sans façon. Je garde ma hanche et de toute façon je ne danse pas.”
Oui, surtout danser… Est ce que j’avais une tête à danser? La seule danse que je pratique c’est celle du m'animent d’arme et ce n’était pas vraiment une danse gracile ou enjouée.

Philéas ne parut pas se vexer de se refus et attendit la réponse de l’autre convive, qui elle accepta timidement. Je les regardais se lever, terminant ma bière. C’est alors qu’un homme s’approcha de moi et me demanda d’un ton un peu trop agressif à mon goût :
“L’autre cornu est votre ami?”
Je le regardai froidement. Il se prenait pour qui pour venir me parler comme ça.
“En quoi ça vous regarde?” rétorquai je.
Ma réponse ne sembla pas lui plaire et il frappa son poing sur la table.
“Joue pas la maligne avec moi. Je t’ai posé une question, réponds y juste.”
Une soudaine envie de lui fracasser ma chope sur la tête me prit. Mais je me reteins, je venais juste de commencer à boire et je voulais encore profiter.
“Moi aussi je t’ai posé une question, au pire si tu n’as cas aller lui demander directement.”
L’homme se leva d’un mouvement brusque, bousculant la table. Il se dirigea vers Philéas, sans bouger je le regardais du coin de l’oeil, sentant que cette histoire allait également m’attirer des problèmes. Ou alors... Je pouvais aussi parier sur lequel s'en sortirait en un seul morceau, si je m'en mêlais, je pourrais peut être récupérer un peu d'argent.

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Philéas » 12 Nov 2015, 18:09

Le refus de la Winghox ne froissa pas Philéas le moins du monde, et ne le découragea pas non plus. Avec un grand sourire, il se tourna vers la belle paysanne aux formes généreuses, qui accepta sa proposition. Il l'entraina alors vivement un peu plus loin, près des deux musiciens et la fit danser. Ce n'était pas une danse très élaborée, ni vraiment gracieuse. Une main sur sa hanche rebondie et ses yeux dans son décolleté, le bouc menait la dame en effectuant des petits sauts de cabris, plus ou moins en rythme avec la musique. A côté d'eux, un vieux soldat retiré depuis longtemps dansait - si tituber sur de la musique s'appelle bien danser - avec une femme qui semblait de petite vertu, puisque l'homme en question se permettait joyeusement de placer ses mains à des endroits peu convenables.

Philéas était ravi, et la jeune paysanne semblait s'amuser également.
"Dis-donc, vous savez vraiment danser !", dit-elle dans un gloussement.
"En effet ma mignonne, nous autres orphes boucs connaissons les arts de la fête !"
Et en effet la fête battait son plein dans l'auberge, et si un oiseau passait au-dessus d'Aspasie à ce moment précis, il pouvait voir la lumière qui s'échappait des nombreuses chandelles et du bon feu de cheminée à travers les fenêtres ; et entendait la joyeuse musique et les éclats de rire. Si un oiseau passait au-dessus d'Aspasie à ce moment précis, il pouvait également distinguer parmi la musique, le bruit viril du poing qui atterri dans la mâchoire, de l'homme qui, se rattrapant à une table derrière lui, fait tomber une cruche par terre, et du cri de panique d'une jeune femme.

Un homme d'une trentaine d'année, plutôt large d'épaules et assez grand, s'était interposé entre le bouc et la jeune femme en plein milieu de la danse. Philéas, outré par cette conduite qui le séparait de sa proie, s'était rebellé et avait dit à l'homme : "En voilà des manières ! Ne vous gênez pas surtout !" La suite, vous l'aurez deviné : l'homme envoya son poing dans la figure de Philéas qui - de petite constitution - se retrouva légèrement projeté en arrière et renversa une table. Sa mâchoire ensanglantée, il regarda son adversaire avec étonnement.
"Enfin monsieur, je ne comprends pas !", s'exclama-t-il, en proie à la plus grande des injustices.
L'homme attrapa vivement le bras de la jeune paysanne, qui semblait affolée, et dit en le secouant vivement :
"Qui vous a permis de toucher à ma fiancée ?!
- Oh, Rubert, tu vas pas t'énerver pour une petite danse.. !"
, implora la pauvre petite.
Mais Rubert n'écoutait pas : il avait déjà saisit l'Orphe par le col, et le secouait dans tous les sens.

Autour d'eux, la musique s'était arrêtée, et le patron d'auberge, dans tous ses états, accouru vers eux. "S'vous plait, pas de baston ici !" Malheureusement, il ne put pas les atteindre. La vue de Philéas, projeté contre un mur tel un vulgaire sac de linge sale, suffit à le faire rebrousser chemin. Philéas se releva, titubant. La douleur à l'épaule revint au galop, venant soutenir celle à la mâchoire et au dos. Il se prépara à répliquer alors que la brute revenait à la charge. "Monsieur, je vous assure que..." Il esquiva un coup au ventre."...je ne savais absolument pas.." Un coup dans le nez le stoppa dans sa phrase. Il porta la main à son nez instinctivement, mais eut le bon réflexe de répliquer d'un joli coup de poing sur les pommettes. "Je vous assure", reprit-il en assénant son poing sur le visage de l'homme, "je ne pensais pas à mal !" Ce coup douloureux fit redoubler la colère du fiancé qui,ayant réussi à coincer Philéas dans un coin, enchaina des coups dans le visage et dans l'estomac. Le bouc, ne retrouvant à terre, cracha une dent accompagnée d'un peu de sang. L'autre, au dessus de lui, la joue saignante, lui dit d'un air mauvais : "Et que j'te vois plus tourner autour d'elle, pigé ?" Le bouc, feignant de ne plus pouvoir se relever, le laissa lui tourner le dos et retourner à sa table.

La musique et les rires reprirent et personne ne vit le bouc, tremblant, se relever, lentement. Philéas avait été battu, et il en avait conscience, mais il ne l'acceptait pas. Il détestait perdre, et adorait les défis quand il était sûr de ne pas mettre en danger sa propre vie. Aussi, quand il fut debout sur ses sabots, il jeta un œil à Rubert qui était dos à lui, en train de regagner sa place. Il baissa la tête, cornes en avant et chargea. Il percuta l'homme de pleine force dans le dos, au niveau des reins.

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Enarys Rognvald » 17 Nov 2015, 11:59

Comme prévu Philéas morfla bien. Peut être que ça lui servirait de leçon et qu’il réfléchirait à deux fois la prochaine fois avant de commencer à draguer tout ce qui bouge? Ouai, fallait pas trop rêver non plus! C’est alors que Philéas fit une chose qui me surprit assez, il se releva avant de foncer tête baissée, cornes en avant sur l’homme qui venait de le passer à tabac. Comprenez que venant du mec qui pensait mourir à cause d’une flèche dans l’épaule c’était assez surprenant. Il percuta violemment l’homme dans le creux des reins.

J’entendis un crac et l’homme fut projeter en avant. Je ne pu m’empêcher d’éclater de rire, Philéas allait se faire défoncer! L’homme se releva avec difficulté, la rage brillant dans ses yeux. Bon, j’allais intervenir, et une fois n’est pas coutume j’allais essayer de profiter de la situation! Je me levais alors, puis ma chope en l’aire proposai :
“Ces messieurs se battent pour une jeune fille. Pour 30 ores et une bière je vous propose qu’il soit battu par une jeune fille!?”
Bon oui je sacrifiais Philéas dans mon intérêt, je le frapperais un peu moins fort. Un homme répondit à ma proposition.
“Je marche!”
Je posai ma chope et retroussai mes manches.
“Les paris sont ouverts!”
Une soirée digne de celle des tavernes de Windrakk! Je me précipitai dans la bagarre, frappant le fiancé jaloux en premier, qui ne devait pas s’attendre à ce que je frappe aussi fort, il fut déstabilise par mon coup au visage. Il cracha un peu de sang, suivi d’une injure. Je lui souris avec cruauté, si il voulait avoir une chance, il ferait mieux de frapper au lieux de gaspiller ses forces à m’insulter! Je lui assenai un autre coup de poing qu’il bloqua, alors qu’il tenait encore mon poing je continuai avec un coup de pied dans les côtes. Il lâcha mon poing et se plia en deux. Autour de nous, les autres convives hurlaient, encourageant l’un au l’autre. Avant qu’il ne se redresse je lui mettais mon genou dans la face. Il me fit à nouveau face et m’envoya son poing, je fus trop lente à l’éviter, je reçu son coup dans la joue. Faisant fis de la douleur et du goût de fer dans ma bouche je répliquai avec le double de sa force. Peut importe sa musculature, je frapperai toujours plus fort que lui, mon entraînement associé à mes poignets faisait de mes poings des armes tout aussi redoutable que ma hache.

J'enchaînai les coups, ne lui laissant plus en placer un seul. Mon pied suivant mes poings et vice versa. Puis il hurla stop, qu’il se rendait. J’hésitai, continuer serait de la violence gratuite, mais ça me défoulerait d’un autre côté… Mais en même temps son attitude tout à l’heure envers mo n’avait pas vraiment non plus été correcte.
“Dégages, et que je te recroise pas!”
Il s’exécuta sans demander son reste.
“Maintenant, à nous deux Philéas!” je me retournai “Je te laisse encore une chance d’abandonner.”
Même si corriger Philéas ne me déplaisait pas, mais raison me commandait de ne pas non plus le faire. On restait compagnon de voyage après tout.

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Philéas » 23 Nov 2015, 18:44

Cette Enarys, quelle femme ! Plus il la côtoyait, plus il la trouvait désirable. Elle avait flanqué une sacré rouste au grand baraqué, et se tenait à présent devant lui, mains sur les hanches, prête à continuer le combat. Philéas aimait les défis, mais il n'était pas suicidaire, et détestait être ridiculisé. Il avait un certain honneur, et cet honneur lui dictait de ne pas se faire battre par une femme - surtout par une femme qu'il convoitait. En plus, il était déjà assez meurtri : sa douleur dans l'épaule s'était réveillée, et il avait mal à la mâchoire, au nez, à l’arcade, au ventre et dans les cottes. Ainsi, il devait à tout prix éviter ce combat, sans pour autant montrer qu'il se défilait.

Autour d'eux, les hommes s'égosillaient, chacun pariait quelques ores sur l'un ou l'autre des deux cornus. Les bruits de cuisine et de choppes qui s'entrechoquent avaient repris, et même l'homme à l'accordéon était reparti dans une nouvelle chanson. Un peu plus loin dans un coin de la taverne, le rival de Philéas était affalé sur une chaise et la jolie paysanne s'affairait avec un torchon mouillé à soigner ses blessures. Autour des deux compagnons s'était formé un cercle de parieurs, attendant le coup d'envoi.

"Enfin, ma chère", commença Philéas d'une voix mielleuse, "je ne vois pas pourquoi nous nous battrions ! Nous sommes de bons amis ! Et puis, entre nous, je n'aime pas vraiment frapper les femmes.." Il se racla la gorge et rajouta dans un sourire : "Aussi fortes et bien entrainées soient-elles.."

Pendant un instant, il espéra qu'elle changerait d'avis. Mais elle n'eut pas l'air de vouloir renoncer à ce combat : son honneur était également en jeu, et même Philéas savait que l'honneur chez les Winghox était une valeur primordiale. "Aller, qu'est-ce que vous attendez ?", leur cria un vieil homme ventripotent. Le satyre se tourna vers lui et alla pour répliquer quand une idée lumineuse lui passa par la tête. Il sourit, et dit d'une voix claire, autant pour informer Enarys que l'assistance : "Je propose plutôt que nous réglions ça autour de plusieurs choppes de bière !" Il regarda la jeune Winghox et dit dans un sourire : "Combien tu parie que tu t'écroule sur la table avant même que je ne sois ivre ?" En réalité, Philéas savait pertinemment qu'il ne tenait pas très bien l'alcool, et d'ailleurs ça lui plaisait. Seulement, il savait qu'Enarys ne pourra pas laisser passer cet affront, et qu'elle accepterait sa proposition. En plus, si ce soir il arrivait à dépasser ses limites, il pourrait peut-être faire boire la Winghox assez pour se rapprocher d'elle ? La proposition était des plus alléchantes.

Le tenancier de l'auberge, à qui l'idée d'un concours de boisson plaisait beaucoup plus qu'une nouvelle baston en plein milieu de sa salle, fut tout à fait enjoué. Il poussa d'une vive voix, tapant du poing sur le comptoir : "Bonne idée ! On n'a qu'à voir qui d'vous deux est l'plus résistant tiens !" Il fut suivi d'un cri de joie général provenant de l'assistance et le bouc remit en place la table qu'il avait renversée plus tôt, invitant Enarys à le rejoindre.
Et toc ! Comme ça : grosse gueule de bois !

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Enarys Rognvald » 06 Déc 2015, 20:26

Philéas refusa le combat, comme je l’espérais, mais avec une “galanterie” qui pour moi était écoeurante, qui me donna au final l’envie de lui mettre mon poing dans la tronche. Je fis un pas en avant, m'apprêtant à lui répondre que ça manière de se défiler était pitoyable. Je n’en eu pas le temps, quand un homme nous encouragea et que j’armais mon poing, Philéas proposa de régler ça autour de chopes de bières. Puis il me provoqua. Je savais qu’il valait mieux ignorer sa provocation, même si je tenais l’alcool, je savais qu’une fois un certain nombre de chopes bues, je pouvais déraper à tout moment. Mais de l’autre côté je ne pouvais laisser passer sa remarque. Et bien évidement il fallut que l’aubergiste encourage l’idée de l’orphe. Bon en même temps, la bagarre avait un peu abîmé son mobilier. Je levai les yeux au ciel. Philéas m’invita à le rejoindre à table, je serais la mâchoire avant de m'asseoir.

Un serveur nous apporta chacun une chope.
“Tu n’aurais pas du clamer ta victoire aussi rapidement.” lui assurai-je avant d’entamer la mienne, mon poing serrée sur le bord de la table.
Je buvais calmement, espérant lasser ceux qui nous observaient et pour laisser Philéas s'enivrer plus rapidement que moi. Même si j’étais assez confiante sur mes capacité de résistance à la boisson, je ne connaissais pas celle du bouc et sa vie de satyre l’avait peut être habituer à ce genre de jeu. Enfin ce n’était pas non plus mon premier face à face avec une chope à la main, à la taverne de Wingdrakk, avec mes frères, et avec des clients des barres dans lesquels j’avais travaillés.

Les bières s'enchaînaient, je sentais monter en moi cet sensation de légèreté, celle qui floutait les sens, et qui me faisait sentir encore plus forte et plus sûre de moi. Je regardais Philéas, il riait, mais je n’arrivais pas à deviner à quel stade il en était. Autour de nous des hommes nous encourageaient à continuer, je leur lançais un regard glaciale, comme pour leur montrer que j’étais maîtresse de moi même, que je tenais et que je tiendrais encore. Enfin je l’espérais. Ou en tout cas que Philéas abandonnerait avant que l'enivrement ne monte trop.

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Philéas » 11 Déc 2015, 09:56

Heureusement que la proposition de Philéas avait été soutenue par toute l'assemblé (et surtout par l'aubergiste d'ailleurs), sans quoi il aurait été difficile de convaincre la Winghox de changer d'avis. Le bouc était très content de son petit manège, d'autant plus qu'il avait l'habitude de ce genre de concours, qu'il pratiquait souvent dans sa plus prime jeunesse, en famille.

Assis l'un en face de l'autre, ils attendirent que l'aubergiste leur apporte à boire, ce qui ne tarda pas. Autour d'eux, la plupart des convives avaient repris leurs occupations - qui étaient majoritairement boire, manger, jouer à diverses jeux et séduire diverses filles - et la bonne à tout faire de l'auberge s'empressa de nettoyer les dégâts causés par les deux cornus et leur ami jaloux. Philéas trinqua avec la jeune fille, et lui répondit avec un large sourire : "Je n'en doute pas une seconde ma chère !" Il but sa choppe d'un coup d'un seul et la posa fièrement, vide, sur la table. Il avait une confiance aveugle en ses capacités à tenir l'alcool : il savait qu'il serait vite ivre - sinon ou était l’intérêt ? - mais cela ne l'empêcherait certainement pas de boire encore plus.
L'aubergiste ou une quelconque serveuse se tenaient toujours près d'eux, prêts à remplir la choppe à peine vide, et les hommes autour d'eux poussaient des cris de contentement dès qu'une choppe se vidait, fut-ce rapidement, comme le faisait le bouc, ou lentement, comme s'appliquait à le faire la jeune Winghox.

Au bout d'un certain temps et de nombreuses choppes bues, Philéas sentait qu'il se trouvait très proche de l'ivresse. Il riait souvent et pour pas grand chose et ses vues en matière d'alcool et de séduction s'affutaient de plus en plus. Il voulait tout boire, et boire encore, et également tout séduire et tout avoir. Il jetait de vifs coup d’œil quelque peu lubriques autour de lui, des décolletés plongeants ou des fessiers de cavaliers attirant grandement son attention. De temps en temps, entre deux bières, il observait Enarys. Non pas qu'il essayât de savoir dans quel stade d'ivresse elle se trouvait ( se souvenait-il qu'il participait à un duel de boisson ? ce n'était même pas sûr), mais il se demandait si la belle finirait un jour dans son lit. Peut-être que l'enivrement déboucherait sur un rapprochement, aussi dès qu'elle finissait sa choppe, c'était lui qui la resservait. "Allons mon amie, buvez encore un peu ! Vous ne nous avez pas prouvé l'étendu de vos capacités !" Et ils buvaient, buvaient, buvaient... Les seules pauses qu'ils faisaient avaient pour but d'aller évacuer la quantité astronomique de liquide qu'ils avaient ingurgitée.

Peu à peu, l'alcool montait fermement à la tête du satyre et il sentait que ses pensées étaient embrouillées dans un flots d'idées plus ou moins floues. Cela faisait peut-être près de deux heures qu'ils s'enivraient ensemble, et la bonne humeur était au rendez-vous, sûrement car ils étaient arrivés à un stade où l'alcool brisait tout malentendu et toute méfiance. Aussi riaient-ils ensemble, sur des sujets les plus bêtes comme les plus variés. "Mais si, je t'assure, on me prend toujours pour un Winghox ! Pourtant, je suis bien plus distingué que ces barbares, hein ? Hein ? Hahaha !" Enarys, qui avait commencé par boire moins vite que le bouc, avait fini par presque suivre son rythme. Cependant, il semblait au satyre qu'elle commençait peu à peu à rechigner à finir ses verres, qu'il ne cessait de lui remplir. Une grande partie des convives étaient partis dormir, la nuit s'était belle et bien installée et seuls quelques fervents amoureux de la fête étaient encore présents, la plupart ayant fait des paris sur nos deux buveurs, et ne voulant pas perdre leur argent... Ils sentaient d'ailleurs que le duel était près de prendre fin.
Peut-être que tu peux passer au lendemain, et qu'on reprenne la route ? on a quand même un quête à faire XD

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Enarys Rognvald » 15 Déc 2015, 10:37

A mon grand soulagement, les autres convives se désintéressèrent de notre duel, alors de plus en plus emportée par l’alcool je commençais à boire un peu plus vite. Philéas, face à moi semblait bien joyeux, et au fur et à mesure je le rejoignais dans sa gaieté. Je sentais une partie de moi me mettre en garde, mais chaque gorgée supplémentaire noyait cette voix. L’alcool brisait un peu ma barrière, me détendant étrangement. Je rigolais même avec Philéas! Mais au moins j’étais consciente que c’était dû à l’alcool! En conséquence, je commençais à moins vouloir boire, bien que Philéas remplissait sans arrêt ma chope. Puis Philéas se mit à parler des winghox, et fit une réflexion que même le cerveau embrumé je trouvais au combien ironique. Alors, je fus emportée d’un fou rire, tout autant sincère qu’amère.
“Pfffffffff! Tu es peut être moins pire qu’eux, mais tu es loin d’être distingué! Tu es aussi lourd qu’eux en matière de drague, tu t’y prends juste différemment!”
Dans mon ivresse, j’avais fait l’inverse de tout ce que j’avais fait jusqu’à présent, lui faire remarquer qu’il était un piètre charmeur et d’aucune finesse! Lui avait beau essayé de se montrer galant ou je ne sais quoi, c’était tout aussi désagréable que le rentre dedans de certain winghox.

La nuit continua et on continuait à boire, même si je n’en avais plus envie. Même les parieurs avaient finit par partir. Alors je me levais en trébuchant.
“J’en ai marre, je vais me coucher…”
L’orphe releva la tête de sa chope avant de me suivre en marmonnant quelque chose que je ne compris pas. Je me traînais difficilement jusqu’à ma chambre avant de m'affaler sur mon lit. Je dormais presque quand Philéas me rejoint, je le senti tomber sur le matelas près de moi. Alors dans mon demi sommeil je marmonnais.
“Ta chambre est à côté.”
Il ne sembla pas réagir, avec mes dernières forces je le poussais alors hors du lit. Je l’entendis tomber sur le sol avec un bruit mat, mais il ne se réveilla pas. Je sombrais à mon tour dans un sommeil profond.

Le lendemain je me réveillai avec le pire mal de tête que je n’avais jamais eu! J’avais beaucoup trop bu! Je me levai difficilement, une légère nausée me prit. Alors que j’avais encore l’esprit tout étourdit, mon pied cogna sur quelque chose. C’était Philéas, allongé sur le sol. Qu’est ce qu’il fichait là? On avait pourtant pris des chambre séparées? Bon… Il allait falloir que surpasse ce mal de crane et que je me souvienne de la soirée d’hier! pour commencer je donnais un coup dans les côtes du bouc, le découvrir dans ma chambre m’avait mise de mauvaise humeur!
“Réveils toi!”
Je cru l’entendre marmonner mais je n’y fis pas plus attention. Je sorti de la chambre pour aller déjeuner.

J’étais attablée, un vers de lait à la main, quand Philéas me rejoint. J’avais l’air renfrogné et je n’avais pas envie d’évoquer hier soir. Je pris donc en premier la parole pour m’assurer que la discussion ne s'oriente pas vers le duel de boisson d’hier.
“Bonjour. Notre prochaine étape est Bamba. Si on ne tarde pas à partir on peut y arriver tard dans la soirée, mais aux moins on aura un toit pour dormir. Après Bamba il n’y aura plus de ville avant les marais.”
Puis je mordais dans ma tartine de miel en attendant sa réponse.

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Philéas » 01 Jan 2016, 16:29

Les paroles de la jeune winghox outrèrent Philéas. Lui, aussi loudreau qu'un Winghox ? Jamais il n'avait été plus insulté de sa vie ! Ah ça, il ne s'en remettrait pas, c'était certain. D'ailleurs, si l'heure était aux quatre vérités, il n'allait pas s'en priver, tiens ! "Peut-être que je suis un peu lourd", dit-il d'une voix pateuse et pleine de mauvaise foi, "mais toi tu es aussi froide qu'un stalagmite !" En plus, c'était pas vrai qu'il draguait comme un winghox, la preuve c'est qu'il avait été pas loin de séduire la jeune paysanne de tout à l'heure, en l'emmenant danser même ! Hein, qu'est-ce qu'elle disait de ça la brunette ? Hein ? Sur ces mots, il prit sa choppe et la vida d'un coup, avant de croiser ses bras sur son torse, boudeur. "Aussi lourd qu'un Winghox, on aura tout entendu...", bougonna-t-il.

L'heure tournait quand soudain la jeune fille décida d'aller se coucher. D'un bond, elle se leva et s'éloinga. "C'est ça, t'fassons c'est pas ta présence de frigide qui va me manquer...", marmonna Philéas, avant de finir son énième choppe. Il resta seul quelques minutes. Autour de lui, la salle était presque vide, une grande partie des convives était parti se coucher depuis longtemps, et seuls quelques solitaires ainsi que l'aubergiste et le garçon d'écurie était encore debout. Philéas se leva, et décida d'aller rejoindre Tasha dans sa chambre. Il tituba jusqu'aux escaliers, ne sentant même plus la douleur qui pourtant lui ravageait le corps, monta lentement jusqu'à sa chambre où le maneki était endormi, allongé de toute sa longueur sur le lit. Philéas soupira. Pas de place pour lui ici, quel dommage ! Il quitta alors la pièce et se rendit dans celle d'à côté, où dormait Enarys. Il se laissa tomber sur le matelas à côté d'elle et s'endormit aussitôt.

Il fut reveillé d'un vif coup de pied dans le côtes, ce qui eut pour but de raminer toutes ses douleurs. Une vive sensation de déchirure s'éleva dans son épaule, il avait un très violent mal de crâne, la mâchoire engourdie et les muscles courbaturés. Chaque partie de son corps lui faisait mal. Il grogna tandis ce que la jeune fille quittait la pièce. Il tenta de se souvenir de la nuit passée. Il était étendu sur le sol, à côté du lit. Il s'était battu, ce n'était pas dur de l'oublier avec toutes ces douleurs. ils avaient bu, beaucoup... d'ailleurs, il avait gagné le concours de boisson ! Il savait bien que personne ne pouvait le battre dans ce domaine. Et puis... il s'était retrouvé dans la chambre d'Enarys... Son esprit pervers fit le reste. Même s'il savait pertinnement qu'il n'avait ni dormi, ni couché avec la Winghox, il pouvait toujours se vanter de l'avoir fait ! Qui pourrait dire le contraire ? Il resta un instant allongé par terre, à savourer sa fausse victoire quand il sentit l'épaisse langue du maneki sur son visage. "Oui, oui c'est bon Tasha, je me lève.." il soupira et se redressa progressivement. Dans la chambre se trouvait une grande glace. Il s'y observa un moment et remarqua tous les bleus et contusions qui parcouraient son visage et son torse, ainsi que les quelques traces de sang séché. Il prit la cruche qui était posée à côté de la vasque dans laquelle il versa l'eau. Il se nettoya le visage et le torse, se sentant aussi fier qu'un soldat après une mission rudement bien remplie.

Il descendit dans la pièce principale qui acceuillait quelques personnes. Lorsqu'il rejoint Enarys, accompagné du maneki, celle-ci semblait de très mauvaise humeur. Elle lui annonça le trajet d'un voix froide, comme elle savait si bien le faire. Philéas prit place en face d'elle, un large sourire aux lèvres et répondit seulement : "Bien dormi ?" d'un ton plein de sous-entendus.
Il mangea beaucoup. Il avait besoin de regagner des forces pour le voyage qui les attendait. Un peu plus tard, l'aubergiste vint le voir, un sourire courtois aux lèvres et lui présenta l'addition, qui s'étalait à beaucoup de chiffres. "C'est qu'vous avez beaucoup bu hier ! Pour sûr !", s'exclama le gros bonhomme, tout sourire. Le bouc étant horriblement pingre, il espéra que la jeune Winghox oublierait son invitation et se tourna vers elle, lui dit : "On fait moitié-moitié, n'est-ce pas ?"

Après avoir réglé les comptes et les derniers préparatifs, ils se remirent en route en direction de Banba. Ils ne parlèrent pas pendant un bout de temps, jusqu'à ce que Philéas brise le silence. "Tu te souviens de cette nuit, toi ?", demanda-t-il d'un air malicieux. "Car moi j'en ai quelques souvenirs...plutôt agréables.." C'était certain qu'il n'allait pas lâcher l'affaire avant un bon bout de temps.
Après cette discussion, on peut peut-être faire une ellipse temporelle pour arriver plus vite aux marais ? Histoire qu'on avance dans cette quête quand même xD

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Re: Vite, un docteur !

Messagepar Enarys Rognvald » 05 Jan 2016, 11:32

Philéas me répondit avec un sourire et une question pleine de sous entendus. Je ne lui répondis pas. Puis quand l’aubergiste nous apporta l’addition, l’orphe essaya de m’en faire payer la moitié.
“Hors de question. avais-je répondu. C’est le prix que tu as payé pour éviter l’affrontement hier, maintenant assumes le.”
Après cela nous avons préparé nos affaires et poursuivit notre route jusqu’à Bamba. J’étais d’humeur assez exécrable, ce qui ne changeait pas vraiment de d’habitude en présence de l’orphe, qui cette fois ci m'irritait vraiment. Et quand il commença a sous entendre qu’il s’était passé quelque chose durant cette nuit à l’auberge, il m’insupporta encore plus! Je n’avais peut être pas encore tout mes souvenirs de la soirée d’hier, mais une chose était sûre, il ne s’était rien passer une fois dans ma chambre.

J’ignorais donc sa remarque et poussait Wyrden à aller un peu plus vite, pour mettre un peu de distance entre lui et moi. Mais il avait décidé de ne pas lâcher l’affaire, et eut tôt fait de me rattraper. Je lui répliquais d’un ton froid :
“Oui, j’ai aussi le souvenir agréable de t’avoir fichu parterre quand tu t’es introduit dans ma chambre.”
J’avais peu d’espoir que cela le calme, mais qui ne tente rien n’a rien. Je commençais sérieusement à mettre lancé dans cette quête avec ce satyre. et seulement il pouvait se taire jusqu’à la fin de la journée! Mais non, il revint à la charge, sous entendant qu’il ne s’était pas passé que ça. Je décidais de l’ignorer jusqu’à ce que je me calme, pas pour lui parce que lui cassé quelque os ne m’aurait aucunement déranger, mais pour le bon fonctionnement de cette quête, et parce que j’avais le sentiment que m'énerver contre lui ne servait strictement un rien, seul un vent glacial de silence le refroidirait peut être.

Je chevauchais ainsi le reste de la journée, jusqu’à Bamba. On pouvait s’y arrêter, prendre une dernière nuit à l’auberge avant longtemps et faire le plein de vivres.

Bamba c'est plus pour les DF, à toi de voir si on s'y arrêtes ou pas. Sinon GO les Marais ;)

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