On se calme et on se pose

[Ciara Steban]

La situation était on ne peut plus confuse et pourtant, Ciara n'avait encore rien vu ! Alors qu'elle se tournait vers son petit corps occupé par ce Vrass Rannveig décidément très célèbre, elle sentit un drôle de vertige l'envahir. Et bien, le corps d'Antiphane était-il donc à ce point fragile ? Un battement de cils plus tard, la jeune prêtresse se figea. Juste en face d'elle, Antiphane était en train de basculer jusqu'à tomber assis sur le pavé. Antiphane ? Mais alors... cela signifiait-il qu'elle avait enfin regagner son propre corps ? Tremblant de la tête aux pieds après tant d'émotions, elle observa ses mains et jeta un œil au reste de son corps. Oui, cette robe lui appartenait. Ces souliers aussi. Et tout ce qu'il y avait à l'intérieur également !

« Ah... je crois que... »

Elle s'interrompit en voyant le corps de Kjeld s'effondrer également, même s'il parvint à se rattraper de justesse. À vrai dire, elle ressentit une vive douleur aux genoux rien qu'à le voir tomber de la sorte. Et peut-être justement parce qu'elle prêtait davantage attention à lui à cet instant, elle reconnu le jeune homme et adopta une attitude plus méfiante à son égard. Celui-ci était accompagné d'une winghox la dernière fois qu'elle l'avait croisé... et ce jour là, elle était elle-même en compagnie d'Artégal. Autrement dit le chef des Rebelles. Bien sûr il n'y avait pas en Païlandune les mêmes moyens de communication qu'en état Atlante, et il était peu probable que quiconque ait pu voir le visage du fameux chef des Rebelles, même si l'annonce de sa capture comme de sa pendaison avait fait le tour du royaume. Pourtant, Ciara se méfiait. En fin de compte, elle commençait à réaliser que s'être montrée en public avec Artégal n'avait pas été la chose la plus intelligente qu'elle ait faite. Peut-être ferait-elle mieux de prendre un peu de recul alors, et se faire oublier quelques temps ?

La jeune fille observa tour à tour l'orphe chatte et la morphe aux yeux noirs.

« Excusez-moi, je crois que nous avons tous retrouvé nos corps. Est-ce que tout le monde va... Sa phrase fut coupée par l'intervention d'Antiphane qui la tira soudain en arrière. EH MAIS ÇA VA PAS NON ?!! Se défendit-elle en s'arrachant à sa prise avec une rage folle. Vous n'êtes pas revenu dans votre corps depuis deux minutes que vous faites déjà n'importe quoi ! Pour la dernière fois, JE NE SUIS PAS UNE GAMINE, je sais me défendre toute seule, alors fichez-moi la paix à la fin !!! »

Elle se moquait bien de passer pour une caractérielle, du moment qu'elle faisait comprendre à cet imbécile de cortésian que flûte, elle n'avait pas cinq ans et demi et elle n'était pas en sucre !

[Kalavati Sohalia]

Rester plutôt près de Kjeld. Kalavati avait assez de mal à s'en empêcher, même si elle ne le connaissait pas. Puis de toute façon Vrass lui avait demandé de prendre soin de lui.
Minette jeta un regard vers May, toujours triste. Ce qui fit encore apparaître une interrogation de l'orphe minette, qui miaula tout doucement avant de considérer à nouveau Kjeld.

D'ailleurs, il sembla bizarre tout d'un coup. Même s'il clignait encore des yeux comme Shell C. le lui avait fait faire, il ne sembla plus aussi sûr de lui. Enfin... il sembla lui, du moins comme Kalavati l'avait vu avant. Ce qu'elle pensa pouvoir confirmer quand il s'exprima et surtout quand il se mit à pleurer.

En le voyant ainsi Kalavati ne pu s'empêcher de lui mettre une main sur l'épaule, malgré sa différence de taille.
« Vous... vous avez récupéré votre corps donc ! Je vous assure, vous n'avez rien fait de mal, pas la peine de pleurer ».
Elle passa une main toute douce sur les joues du jeune homme pour essuyer ses larmes. Même si elle était un peu gênée en sachant que lui allait être gêné. Mais il était tellement attendrissant !

Le temps qu'elle essayait de réconforter Kjeld par le contact, Kalavati regarda les autres personnes.
« Kalavati... je crois que nous nous sommes déjà rencontrés » répondit-elle au tatoué... avant de faire un signe de tête à la jeune fille nommée Ciara... et surtout avec que celle-ci ne se rebiffe envers le tatoué. Ce qui fit un peu hausser les épaules de minette, qui considéra à nouveau Kjeld, puis May – qui avait l'air tout aussi triste – et encore Kjeld... À croire qu'elle était entourée de gens dépressifs.

[May Ling]

May observait les autres membres du groupe un a un. En dehors de Kalavati tous avait des changement d'atitude. L'hybirde tomba sur le sol. May amorça un mouvement vers lui pour l'aider a se relever mais s'arreta hesitante. Soudain il se mit a pleurer. May fit un pas vers lui et resta planté devant l'hybride comme une idiote ne sachant que faire ni que dire pour le consoler. Kalavati s'en charga et May retourna s'assoir repondant au passage a la question de cortisian.
" je m'appelle May."

Elle remarqua aussi la reaction de Ciara lorsquet le cortesian lui prit le bras mais se tu gardant pour elle ses pensées. Ce n'etait pas ses afffaires et elle ne les connaissait pas asez pour pouvoir se permetre de reagir.

Elle regarda a nouveau Kalavati qui l'interrogeait du regard, mais prefera tourner la tete et regarder le paysage. Quoi que celui-ci faisant remonter des souvenir joyeux et triste en meme temps quand elle s'y atardait trop elle se concentra plutot sur ses pieds nus. Ses parents lui manquaient meme si cela faisait longtemps qu'il etaient morts. May releva la tete et la secoua, tentant d'afficher un sourir convaincant qui reussi moyennement car elle n'arrivait pas a faire mentir ses yeux. Mais elle ne pleurait pas preferant garder sa tristesse pour elle meme si cee n'etaitt pas forcement la meilleure de chose.

[Kjeld Ares]

Le visage enfoui dans ses mains, Kjeld sanglotait tout en se mordant la joue pour s'obliger à se calmer. Alastar n'avait jamais pu supporter de le voir pleurer et le lui avait fait comprendre si durement durant de nombreuses années que le jeune homme avait conservé l'habitude de mettre fin à ses crises de larme le plus rapidement possible. Ce fut en réalité la main de Kalavati sur son épaule qui lui ôta toute envie de se morfondre. Sursautant brusquement à l'idée qu'il ne s'agissait de rien d'autre que d'une prise pour mieux le tenir à sa portée pendant la volée qui allait suivre, il leva vers elle un regard à la fois inquiet et coupable.

Pourtant, rien ne lui tomba dessus...

« C-c'est vrai ? » Demanda-t-il avec un espoir disproportionné.

Pour sa défense, toutes les fois où il n'avait pas été maître de son corps quelques minutes, il y avait eu des morts... Mais Kjeld n'eut pas vraiment l'occasion d'y repenser, car la jeune fille et son ami aux tatouages se disputaient tout à coup. Dans un sens, l'hybride trouva la réaction de Ciara justifiée étant donné la façon dont son ami l'avait tiré vers l'arrière sans douceur. Mais dans l'autre, il sentit son cœur s'arrêter à l'idée de ce qu'il pourrait lui faire pour la punir de se comporter de la sorte. Dans l'esprit de Kjeld, on ne se rebellait pas contre les adultes. Jamais. Ils avaient toujours raison, même si ça ne plaisait pas toujours. L'ennui était que Kjeld avait simplement oublié qu'il était lui-même devenu adulte, et qu'il n'avait plus à se soumettre à quiconque. Autrement dit, personne ne lui avait encore demandé de se comporter comme un homme.

En attendant, il se contenta de reculer de deux pas, laissant une distance de sécurité entre Ciara et son ami tatoué, et interrogea brièvement Kalavati et la jeune morphe qui signala s'appeler May du regard. Un peu embarrassé de se retrouver au milieu d'un petit harem de filles, il baissa de nouveau la tête.

« Est-ce que... Sommes-nous ici pour une raison ? Oh ! S'exclama-t-il tout à coup. Vous avez fait soigner votre cheville ? »

Soulagé par cette bonne nouvelle, Kjeld venait de retrouver un peu de contenance. Un peu.

[Antiphane Bevnadin]

Antiphane observait toujours le petit groupe, s'attendant à une réaction de leur part. Mais il fut surpris, car ce fut Ciara qui fut la première à réagir. Or, il s'attendait plutôt à voir les autres leur sauter dessus pour une raison qu'il ignorait mais qu'il préférait prévoir. La jeune demoiselle se dégagea violemment de son emprise et lui hurla dessus. Les cris étaient si strident qu'il ne réussit à comprendre que difficilement ce qu'elle « disait ».

Il commençait à être habitué désormais. En quelques jours, voire même quelques heures, on lui avait crié dessus plus de fois qu'en toute une vie. Il se demandait à quoi pouvait-elle jouer. Il ne s'occupe pas d'elle, elle lui reproche, il cherche à la protéger, elle lui reproche également... C'était à s'y perdre ! Une envie soudaine le prit, l’assommer d'un bon coup sur le crâne pour qu'elle se taise, comme la veille avec le garde d'Ephtéria. Il aurait eu une tasse sous la main, il lui aurait jeté à la figure pour qu'elle ne puisse plus articuler le moindre cris.

Il s'adressa à elle, à son esprit plus exactement, comme quelqu'un qui aurait murmuré à l'oreille.

« Ma réaction était peut-être excessive, mais dois-je te rappeler que nous ne sommes à l'abri de rien ? Nous avons assommé un garde, rien que pour ça, nous pourrions avoir de gros ennuis. Et puis, un rebelle n'est jamais trop sur ses gardes ! »

Son regard était dur et il la fixait de manière inflexible.

« Tu es une rebelle ou non ? Si tu n'es pas capable de prendre des précautions, tu ne pourras jamais vivre comme une rebelle, autant t'enfuir loin dès maintenant ! A croire que tu n'es pas assez mature pour continuer sur cette voie... »

Il avait été dur, mais il faisait ça pour la protéger avant tout. Elle ne devait pas se laisser aller, elle devait apprendre en priorité à toujours être sur ses gardes. D'autant plus que si elle se faisait capturer, jeune et insouciante comme elle était, on pouvait envisager qu'elle donnerait des informations sur la guilde et donc les mettre en danger.

Antiphane porta à nouveau son attention sur le groupe. Il se tassa sur lui-même, conscient que son attitude n'avait rien de normal. Il chercha quelque chose à dire afin de justifier sa réaction. Il devait faire au plus vite pour ne pas semer le doute, chose qu'il redoutait à cet instant.

« Excusez ma réaction, je me suis retrouvé dans le corps de quelqu'un qui était dans une assez mauvaise situation... Quand j'ai retrouvé mon propre corps, je ne savais plus où je me trouvais. J'étais un peu perdu. »

Antiphane n'avait aucun mal à tisser des mensonges de la sorte lorsque sa sécurité était en jeu. Mais il décida d'adopter une attitude plus normale en répondant à Kalavati qu'il se souvenait bien d'elle, à l'anniversaire de Vrass. Il se souvenait très bien aussi de sa danse improvisée. Ensuite il se tourna vers la dénommée May et lui dit par politesse qu'il s'appelait Antiphane.

Il remarqua alors le jeune homme, qui pourtant était présent depuis le début. Comment avait-il fait pour ne pas lui prêter plus d'attention ?

« Pourquoi sommes-nous ici ? Je n'en ai aucune idée, d'ailleurs ce n'est pas très agréable de retrouver son corps n'importe où... »

[Ciara Steban]

Antiphane avait un don : celui de mettre Ciara hors de ses gonds. Furieuse, en proie à une haine rarement égalée, elle l'entendit lui reprocher toute sorte de choses sur ce petit ton suffisant et doctoral sans broncher. Les sourcils froncés sur une colère sourde qui montait dangereusement en elle. Les poings serrés, la mâchoire crispée, un goût de sang sur la langue, elle agrippa la manche du cortesian et l'attira juste un peu plus loin. Enfin à l'abri des oreilles indiscrètes, elle se planta devant lui en desserrant à peine les dents.

« Regardez-moi bien, Antiphane, parce que c'est la dernière fois que vous me voyez ! Regardez-moi et ayez le culot de me traiter une nouvelle fois comme une gamine ! J'ai vécu assez longtemps seule pour avoir appris à me débrouiller sans votre aide providentielle. Je sais à qui me fier, je sais de qui me méfier, et de vous, je me méfie. Elle pointa un doigt sur son torse, l'accusant sans le craindre, mue seulement par une colère froide. Qui a assommé ce garde et attiré les ennuis sur nous, sinon vous ? Qui a ouvert la bouche avant de réfléchir dans ce train alors que j'avais déjà négocié ma place ? Qui ne rempli pas son rôle d'escorte, jetant le doute chez les prêtres qui se demandent ce que je fais seule sur mon pèlerinage ? Qui distribue des fruits sans se soucier de savoir s'ils peuvent être dangereux ou non ? Qui parle de la guilde en la nommant constamment par son nom à tort et à travers ? » Énuméra-t-elle sans avoir besoin de monter le ton, usant uniquement d'une rage mêlée de reproches.

Artégall O'Callaghan l'avait toujours considérée comme une alliée. Durant toutes ces années passées à ses côtés, elle avait rempli bon nombre de missions seule, mettant à profit son visage d'ange, son statut de prêtresse, et sa discrétion. Elle n'avait pas son pareil pour laisser traîner ses oreilles dans les conversations les plus secrètes, et rapportait toujours à son maître les informations qui l'intéressait. Son rôle au sein des Rebelle avait été celui-là pendant des années. Espionner, se renseigner, survivre. Seule. Éternellement seule. Alors Antiphane et son insupportable manie de la prendre pour une gamine à materner plus bête que ses pieds la mettait tout bonnement hors d'elle. À sa sortie du pensionnat, elle avait survécu comme une enfant des rues. Elle connaissait Païlandune mieux que personne. Les meilleurs endroits où passer la nuit sans avoir à dépenser le moindre Ore. L'art du chapardage lorsqu'il fallait se nourrir ou se vêtir. Les travers et les faiblesses des hommes pour avoir écouté bon nombre de leurs confessions. Tirer profit de son innocence apparente lui servait encore à toute sorte de choses, et jamais, jamais elle n'avait eu besoin que quiconque la chaperonne comme ces moutards de nobles incapables de faire leurs lacets tout seuls, ou pire encore, comme Antiphane qui ne trouvait rien de plus intelligent que de se ruer au milieu de la foule lors d'un mouvement de panique ! Comment osait-il lui dicter quoi faire pour survivre ? Insulter sa maturité ? Lui ? Après les erreurs qu'il accumulait depuis des jours ?

« Vous êtes un danger public ! Je ne veux plus jamais vous revoir ! Jamais, vous m'entendez ?!! Si j'aperçois ne serait-ce qu'une ombre dans mon sillage, je n'hésiterai pas à vous dénoncer aussitôt ! Croyez-moi, votre parole contre celle d'une prêtresse ne vaut pas grand chose ! »

Filer, disparaître faisaient parties des cordes qu'elle possédait à son arc. Aussi, prenant quelques secondes pour regagner un semblant de calme, elle serra son vair contre ses épaules et tourna les talons sans même un regard, ni pour Antiphane, ni pour les trois autres. Sourde à tout ce qu'il pourrait avoir l'audace de répliquer, le souffle court de la colère qui bouillonnait encore en elle. Ce fichu cortesian se donnait beaucoup trop de mal pour les faire remarquer à son goût. À commencer par ses réflexes absurdes qui attiraient l'attention sur eux constamment. Assommer un garde... la tirer brusquement en arrière. Quel sorte d'individu agissait ainsi ? Et si par miracle ils ne se faisaient pas prendre, Ciara savait qu'elle finirait par le tuer tant son mépris la révoltait. Cette manie de la tutoyer, et cette volonté incroyable de la faire passer pour plus stupide que ses pieds. Qu'Amroth l'emporte, lui qui n'avait pas vécu le quart de ce qu'elle avait enduré !

Ciara quitte donc l'aventure ici. Encore une fois je vous présente mes excuses pour le retard de réponse, j'étais persuadée que c'était au tour de Kalavati. Pour Antiphane, la réaction de Ciara n'étant pas du tout ce qu'on avait prévu, je te propose d'en discuter par MP Compte tenu de son caractère et du comportement d'Antiphane, je ne pouvais pas la faire réagir autrement, désolée.

[Kalavati Sohalia]

Plus qu'à espérer que ce pauvre jeune homme se détende un peu. C'est pourquoi Kalavati restait bien près de Kjeld à ce moment là. Même si elle jeta encore un coup d'œil vers May... qui regarda ailleurs à ce moment là.

La minette n'insista donc pas. La morphe louve ne voulait pas parler, elle le faisait bien comprendre. Bien dommage, pensait Kala.

Elle se tourna à nouveau vers Kjeld, qui sursauta quand elle lui mit la main sur l'épaule.
« Je vous assure que j'ai vrai, demandez aux autres personnes présentes si vous voulez, au moins à May, puisqu'elle a voyagé avec vous et moi ».

La minette se tourna encore un peu vers Antiphane et Ciara qui se disputaient... Et elle ne pu réprimer un petit froncement de sourcils en entendant les accusations lancées au tatoué par la jeune fille. Elle ne s'en mêla par pour autant, ce n'était pas à elle de le faire.

Elle considéra à nouveau Kjeld.
« Nous sommes ici... amenés par la personne qui... a possédé votre corps. C'était pour rencontrer un certain... Sayah Cordylus... afin qu'il annule ce sort même, dont vous avez été victime ». En même temps qu'elle prononçait ses mots elle jeta également quelques coups d'œil vers Antiphane, qui avait posé la même question.

Elle regarda sa cheville et releva la tête en souriant, fixant Kjeld. « Et oui, en effet, ça va bien mieux. Je ne sais pas si je ne pourrai vous remercier assez pour ce que vous avez fait pour m... ».
Minette stoppa net de parler et se tourna vers Ciara, qui parlait encore d'Antiphane, ne s'en mêlant pas, encore une fois.

Elle considéra à nouveau Kjeld et May. « Vous diriez quoi d'aller manger quelque chose ? »

[May Ling]

May regardait la dispute mal à l'aise mais n'intervint pas. Elle n'aimait pas les disputes même lorsqu'elle n'était pas concernée. Elle continua d'observer le paysage, tentant de ne pas penser aux souvenir qu'il apportait. Ciara fini par partir May la regarda en silence avec l'impression qu'elle aurait pu faire quelque chosepour la retenir mais ne fit rien.
Elle regarda Antiphane puis la direction qu'avait pris Ciara puis finalement ses pieds gênée de ne pouvoir arranger les choses entre eux.
Kalavati proposa d'aller manger.
"je veux bien"
Elle allait pouvoir se remplir le ventre et boire sous sa forme humaine ce qu'elle n'avait pas fait depuis un moment.

[Kjeld Ares]

Kjeld hochait la tête à mesure que Kalavati prenait la parole pour le rassurer... et reconstituer les passages dont il n'avait conservé aucun souvenir. Cette sensation d'avoir laissé son corps à quelqu'un d'autre ou à « autre chose » l'angoissait malgré tout, si bien que son sourire fut un peu forcé. Son regard suivit celui de l'orphe chatte alors qu'elle s'était arrêtée de parler pour fixer le couple qui les avait quitté quelques minutes plus tôt. À plusieurs mètres du groupe, ils semblaient en grande discussion. Et même si Kjeld ne pouvait rien entendre à cause de la distance, il n'y avait qu'à observer la jeune fille pour se rendre compte que ces deux là ne se portaient pas mutuellement dans leur cœur.

Sortant de ses pensées, le jeune homme fixa Kalavati comme s'il se demandait d'où elle sortait, avant de se reprendre.

« O-oui... c'est une bonne idée, je crois qu'on a tous besoin de reprendre des forces... »

Surtout lui. Ce n'était vraiment pas le moment de tomber évanoui. Il se tourna alors vers la petite morphe et s'approcha prudemment. Elle lui rappelait Shara. Timide, un peu perdue, un peu triste.

« Bonjour. Je m'appelle Kjeld. May, c'est ça ? Tu veux venir manger avec nous ? » Demanda-t-il en se penchant vers elle.

Peut-être bien qu'elle le prendrait pour un fou étant donné que la personne qui avait occupé son corps avait déjà du faire les présentations... mais en attendant lui - son vrai lui - ne la connaissait pas. Et si la compassion n'était pas ce qui caractérisait le mieux Shell Covald, pour Kjeld en revanche, voir May toute triste dans son coin le retournait complètement.

(je laisse Antiphane décider s'il revenait au moment de l'invitation de Kalva, et donc s'il a entendu, dès qu'il aura fini de se faire remonter les bretelles par plus petit que lui)

[Antiphane Bevnadin]

La discussion qu'il entretenait avec Ciara se passait un peu plus loin que le groupe. Il ne cessait de jeter des regards dans leur direction afin d'être sur que personne ne pouvait les entendre. Son regard passait de Ciara, qui ne cessait de parler, au groupe qui les accompagnait. Quelques fois il tournait sur lui-même pour voir s'il n'y avait pas d'oreilles indiscrètes. Si l'angoisse d'être entendu ne dominait pas Antiphane, celui-ci aurait pris la peine de répliquer, seulement il ne l'écoutait qu'à moitié. Il avait déjà assez entendu ses longs discours et ils semblaient se ressembler tous. Peu importe, ça allait lui passer comme à chaque fois. Non ?

En fait, la situation lui échappait méchamment. Son attention se porta aussitôt sur elle lorsqu'elle le menaça de le dénoncer. Mais quel coup de vache ! Il la fixa longuement, très longuement. Elle était sérieuse ? Lorsqu'elle lui tourna les talons pour partir, il comprit qu'elle ne mentait pas. Il savait qu'elle aurait l'audace de faire ce genre de choses.

« Qu'elle ose... » pensait-il. Il avait déjà dénoncé son frère, il pouvait faire la même chose avec la sœur. Ce n'était qu'une enfant, certes, mais il n'aurait aucun scrupule à le faire si cela lui permettait de rester en sécurité. Il savait là qu'elle commettait une grave erreur. Elle ne s'en rendait pas compte, mais à le menacer, elle menaçait toute la guilde. Il avait juste à demander son exécution et elle était morte. Et s'il le voulait, il la dénonçait et gagnerait ainsi la confiance des rebelles. Après tout, n'était-elle pas déjà suspectée d'être celle qui avait dénoncé Artégal ? « Ce n'est qu'une lâche, qu'elle se cache si cela lui fait plaisir, mais qu'elle n'ose pas me menacer à nouveau ou ce sera la dernière chose qu'elle fera. »

C'est l'esprit encore tourmenté par sa discussion avec Ciara qu'il retourna auprès des autres. Sans beaucoup d'effort, il tenta de cacher la moindre émotion qui pouvait le trahir. Mais ce n'est qu'une fois arrivé près d'eux qu'il se demanda ce qu'il pouvait leur dire pour justifier le départ de Ciara.

« Elle avait quelque chose d'urgent à faire, elle s'excuse... »

Il se doutait bien que personne n'attendait d'explications, néanmoins il préféra anticiper la moindre question afin de ne pas se retrouver dans une situation embarrassante.

Les choses allaient tellement vite, bien trop vite selon lui. La fatigue des derniers jours remonta à la surface et il sentit son corps faiblir. Etait-ce la fatigue ou un second effet du sortilège ? Peu importait, son corps le supportait désormais difficilement et son estomac commençait à gronder.

Qu'allait-il faire ? Il était censé accompagner Ciara pour son pèlerinage, mais cette mission était maintenant terminée. Cela n'était peut-être pas plus mal... Il allait pouvoir se concentrer sur des choses bien plus importantes, comme redorer l’emblème de la guilde des rebelles. Il estimait qu'elle était bien trop discrète. Ce n'était pas une si mauvaise chose, au moins cela lui permettait de rester en sécurité. Cependant, s'il n'agissait pas, les problèmes allaient apparaître à l'intérieur même de la guilde. Or il était nécessaire d'éviter cela, c'était une question de vie ou de mort. Il fallait les occuper à tout prix ! C'est pourquoi il estimait qu'abandonner Ciara était une bonne chose, car il allait pouvoir se consacrer pleinement aux rebelles.

Le cortésian était silencieux, complètement absorbé par ses pensées. Mais il entendit une chose qui lui fit frémir l'oreille.

« Je suis partant pour manger un bout ! »

Ça ne pouvait que faire du bien après de telles choses, pas vrai ?

[Kalavati Sohalia]

Les autres semblaient avoir faim aussi. Ou alors Kalavati avait eu un certain pouvoir de conviction sur eux ?
L'autre fait étrange c'était Kjeld qui l'écoutait et semblait se calmer alors qu'elle lui parlait.
Non, elle n'y croyait pas à ça, elle toute timide. Elle ne pouvait arriver à faire ce genre de chose. Mais les faits étaient pourtant là.
Elle répondit tout de même au sourire un peu forcé de Kjeld par un sourire aussi, mais plus relax. Un peu curieux même.

Et maintenant en plus minette se sentait un peu comme une andouille car elle ne connaissait pas le coin et ne savait donc pas où il fallait aller pour manger.

Dans un premier temps elle se contenta de pousser un petit miaulement de contentement... avant de finalement avouer...

« Je ne suis donc pas la seule à avoir faim donc. Par contre euh... bein... euh... c'est où qu'on peut manger ici ? ».

Elle regarda partout autour, puis chacune des personnes présentes. Et à nouveau autour, et il lui sembla sentir une odeur de nourriture.

« Par là bas peut-être, ou je me trompe ? ».

[May Ling]

Kjeld demanda a May de venir manger avec eux. La jeune morphe le regarda un moment silencieuse.
"je vous suis"
Puis elle regarda dans la direction d'Antiphane. Ciara était partie concluant ainsi leur discution. Elle avait bien remarquer qu'Antiphane regardait autour de lui pendant qu'il discutait avec Ciara et s'était donc faite discrète ne prêtant pas attention à la dispute.
Antiphane proposa de se joindre à eux. May regarda les autres membres du groupe attendant leurs réactions. Kalavati cherchait par où aller pour trouver le restaurant.
"en marchant on finira bien par en trouver un"
Elle commença par partir dans une direction au hasard. Mais ne connaissant pas le village elle partait dans la mauvaise direction. Et continuerait longtemps si on ne l'arrêtait pas. Elle avançait tranquillement les autres pourraient rapidement la rattraper.

[Kjeld Ares]

Kjeld eut un sourire. Le premier depuis que Kalavati avait été jetée dans le Larme, juste sous son nez, par Amroth en personne ! A y repenser, il avait eut la peur de sa vie. Pour lui d'abord, car il avait d'abord pensé que le dragon s'en prendrait à lui, puis pour Kalavati lorsqu'il avait rouvert les yeux pour la voir se noyer au milieu du fleuve. C'était la seconde fois que l'Infinitude larguait quelqu'un près de lui. La première malheureusement, s'était plutôt mal terminée... A vrai dire, tout ceux qui croisaient la route de l'hybride avaient tendance à finir six pieds sous terre... Son tuteur, les soldats qui croisaient sa route, Quilbeeg... Kjeld se leva, surpris par la spontanéité de la petite morphe. Pourvu qu'il ne leur arrive rien, à elles.

« Eh, attends ! »

Il la rattrapa en quelques foulées, mais se retrouva tout timide devant elle lorsqu'elle se retourna.

« Excuse-moi... euh... Il n'y a rien par là, c'est la sortie de la ville. Allons plutôt de l'autre côté. »

Toujours mal à l'aise à l'idée de diriger qui que ce soit, il tenta de la convaincre par un sourire, puis se dirigea vers le centre du village. Peu importait la rue empruntée, il y aurait toujours une auberge sur leur passage.

En arrivant sur la place principale, le jeune homme remarqua de nombreuses habitations calcinées et beaucoup d'habitants occupés à réparer les charpentes. Sans comprendre ce qui s'était passé, il arrêta alors un passant qui lui appris qu'Amroth était passé quelque temps plus tôt, et qu'il avait brûlé la moitié d'Aspasie sur son passage. Du coup, la plupart des auberges étaient fermées. Seule celle qu'avait emprunté Antiphane plus tôt était encore ouverte. Kjeld s'y dirigea donc tristement. Ne pas aider tout ces gens le faisait culpabiliser, et instinctivement, il se demanda comment allait Ceithli.

[Antiphane Bevnadin]

Bien décidé à ne prendre aucune initiative, Antiphane attendait le départ avec impatience. Il ne connaissait cette ville que depuis peu de temps et par conséquent ne connaissait qu'une seule auberge. Néanmoins, il voulait à tout prix l'éviter afin de ne pas y retourner sans Ciara, ce qui étonnerait certainement l'aubergiste.

Enfin, une partie du groupe se mit en marche. La première à partir fut May, très rapidement suivie par Kjeld. Antiphane se retrouva seul avec Kalavati quelques instants, satisfait de constater qu'ils partaient dans une direction opposée de l'auberge où il avait dormi la nuit précédente.

« Bon, je crois que si nous voulons manger, il faut les suivre ! »

Faisant attention à ne pas trébucher, il trotta dans leur direction, mais s'arrêta bien vite lorsqu'il remarqua que May et Kjeld revenaient sur leurs pas pour prendre la direction de l'auberge qu'il cherchait à éviter. Aussitôt il sentit ce sentiment d'angoisse qui le paralysait si souvent. Accélérant le pas, il se retrouva bientôt à leur hauteur.

« Pourquoi allons-nous dans cette direction ? Il doit y avoir d'autres auberges par ici, nan ? » Finit-il par demander en tendant le cou pour apercevoir les battisses.

Mais il ne vit que des toitures arrachées, des murs effrités et des traces d'incendies. La veille, il n'avait pas fait attention à tout ceci. Peut-être n'étaient-ils pas passés par là, évitant ce malheureux quartier. Tandis qu'il se questionnait sur les causes de tout cela, un passant leur apprit qu'Amroth s'était manifesté plus tôt dans la journée. Apprendre cela provoqua un long frisson tout le long de la nuque d'Antiphane.

Il cherchait désespérément une solution pour ne pas se retrouver dans la même auberge. Cela semblerait curieux de le voir revenir avec un nouveau groupe et sans la prêtresse qu'il était sensé protéger. Alors qu'ils arrivaient à l'angle de la rue donnant sur la dite auberge, il leur fit, désespéré, une dernière proposition.

« Mais, tous ces pauvres gens, nous pourrions manger dans une de leurs auberges. Ils ont besoin de clients ! Ils viennent certainement de perdre beaucoup, manquer de travail serait un coup dur pour eux. »

Mais ils arrivèrent juste devant, il comprit alors qu'il n'avait plus le temps de les convaincre. Tous semblaient avoir faim et l'idée de faire demi-tour pour une autre auberge n'allait certainement pas les emballer. Il se positionna donc à l'arrière du petit groupe, les laissant passer devant afin de passer inaperçu. Il n'espérait qu'une chose, que l'aubergiste l'ait oublié ou qu'il soit trop occupé pour faire attention à lui.

Cependant, Antiphane préparait déjà dans un coin de sa tête des arguments pour se justifier. Mieux valait se prémunir ! Il savait que si on lui posait des questions, moins il douterait, moins il paraitrait douteux.

[Kalavati Sohalia]

May était déjà en train de partir dans une direction, qui sentait assez la nourriture. Pourtant ce n'était pas la bonne direction apparemment. D'après ce que Kjeld lui dit et le fait qu'il vienne la chercher la convaincre de prendre une autre direction.

Kalavati s'était apprêté à suivre Antiphane après un signe de tête à celui-ci. Ils stoppèrent vite en voyant les deux premiers revenir vers eux.
« Miaou ? » fit la minette en les regardant avant de hausser les épaules et de regarder partout autour. Elle avait vu cette sinistre situation dans le village et s'était bien demandée ce qu'il s'était passé. Mais jusqu'à présent ce n'était pas trop le moment de demander donc elle s'était tue. Et alors qu'elle allait finir par demander elle entendit une explication. Un nommé Amroth.

Elle pris son inspiration et demanda à voix basse.
« Amroth il a dit... c'eeeeeeeest... euh... miaou... je ne veux pas dire de bêtises ».

Elle regarda chaque personne présente un peu gênée et se demandant ce qu'ils allaient lui répondre, même si elle repris de suite.
« En tout cas je suis d'accord avec... ». Elle désigna Antiphane du regard. « On pourrait aider les pauvres qui ont besoin de clients... Et ils vont avoir besoin de bras en plus... Bouuuuh les pauvres ! L'est méchant Amroth... Miaou »

Minette avança avec le reste du groupe et regarda Antiphane se mettre derrière.
« Il y a des risques encore pour vous vouliez couvrir nos arrières ? »

Son premier réflexe en entrant dans l'auberge fut de regarder la carte et l'on pu entendre son estomac faire un bruit tonitruant de famine. Restait à savoir si les menus proposés seraient disponibles, vu ce qu'il venait de se passer.

[May Ling]

May comprenant grâce à Kjeld qu'elle prenait la mauvaise direction fit demi tour et le suivi, il avait l'air de savoir où aller. Mieux qu'elle en tout cas. Ils arrivèrent vers une partie du village qui avait brûlé. May regardait autour d'elle sans un mot gardant pour elle ce qu'elle ressentait. Son regard déjà triste ne laissait pas voir grand chose.
Antiphane sembla vouloir les emmener ailleurs. Elle y fit à peine attention.
Elle entra dans l'auberge à la suite de Kalavati et s'assit a la table qu'on leur indiqua sans rien dire évitant seulement de regarder dehors. Toujours silencieuse elle observa la carte pour choisir, sans trop savoir quoi prendre. Et fini par opter pour le plat du jour : des carottes avec du poulet, elle prit une pomme 'en dessert tout en regardant les tableaux accrochés aux murs de la taverne. Ils representaient des zâkus et des paysages de Nideyle. les poutres de la taverne etaient apparent sur le plafond et le murs.

[Kjeld Ares]

Okaaaaay super j'avais encore oublié N'hésitez pas à hurler au scandale quand vous voyez que je réponds pas.

S'il y en avait bien un qui était totalement déboussolé, c'était Kjeld. Depuis des années, il avait pris l'habitude de manger seul, si bien qu'entrer dans une auberge avec autant de monde pour le suivre le perturbait un peu. Il se dirigea maladroitement vers une table pour quatre et invita poliment les filles à s'asseoir, leur tirant la chaise et les poussant ensuite comme il fallait pour qu'elles soient bien installées. Il n'était pas très sûr qu'il s'agissait bien de la marche à suivre, mais il avait vu tant de gentilshommes en faire autant que cela lui paraissait normal quoi qu'un peu bizarre...

Une fois tout le monde attablé, et après quelques minutes durant lesquelles chacun consultait la carte, une serveuse fit son apparition. Kjeld, qui n'avait que de vagues notions de lecture, savait qu'il n'avait jamais le temps de lire la carte avant de commander. Il avait donc pris l'habitude de prendre le plat du jour, prétextant chaque fois de demander de quoi il s'agissait. C'est ce qu'il fit d'ailleurs à cet instant.

« Aujourd'hui nous servons une lamproie grillée et sa purée de pois.
_ Je veux bien... » Répondit Kjeld avec son air de gamin prisonnier dans le corps d'un adulte.

Il laissa les autres prendre leur commande - oubliant en passant que la politesse aurait voulu qu'il laisse d'abord parler ces demoiselles. Une corbeille remplie d'épaisses tranches de pain frais arriva peu après, mais Kjeld n'osa pas se servir. Son regard se tourna alors vers Kalavati dont il avait remarqué le comportement un peu plus tôt.

« Vous ne connaissez pas Amroth ? C'est lui qui vous a jeté dans le Larme tout à l'heure... je pensais que vous le saviez... »

[Antiphane Bevnadin]

Complètement préoccupé à passer inaperçu, il ne remarqua pas tout de suite qu'on lui parla. Il ne comprit pas très bien où Kalavati voulait en venir. Lorsqu'il saisit enfin le sens, il tourna vers elle un regard ahuri. Des risques ? Cette simple idée provoqua un long frisson qu'il ne su retenir. Il savait le danger partout. Puis, enfin, il comprit ce qu'elle avait voulu dire.

« Couvrir vos arrières ? » Il la regarda alors perplexe. Jamais l'idée de couvrir leurs arrières ne l'avait effleuré ! « Oui... oui, c'est exactement ça ! Passez devant sans crainte ! »

Une fois assis à table, il commanda une soupe, baissant avec soin le menton pour être le plus méconnaissable possible. Heureusement, Antiphane n'avait jamais aperçu celui qui était venu prendre commande.

Ils purent entendre un bruit d'assiettes brisées dans la cuisine. La salle plongea dans un silence de respect, comme si un coup de feu avait retenti. Puis, peu à peu, les discussions reprirent ignorant l'incident.

Antiphane observait les portes donnant aux cuisines. Si jamais il apercevait l'aubergiste, il savait qu'il devrait redoubler d'effort pour passer inaperçu. Durant ce temps, il ne parlait pas à ses camarades. D'une certaine façon, il avait oublié jusqu'à leurs présences. Il ne faisait pas attention à eux et ne les entendait pas. La porte des cuisines s'ouvrit violemment, laissant apparaître de manière théâtrale un homme portant quatre assiettes. Il connaissait cet homme ! Il baissa les yeux, focalisant tout de même son attention sur lui tout en espérant qu'il n'allait pas servir leur table.

D'un pas lourd, mais d'une démarche légère et rebondissante, il se planta devant leur table. Il énuméra les plats, un à un et lorsqu'il arriva à la dernière assiette, celle d'Antiphane, il déclara.

« J'ai bien cru que cette assiette ne serait jamais servi ! L'autre idiot l'a fait tomber dans la cuisine... J'vous jure, ça fait bien ! Je lui ai demandé de nettoyer et de ramasser l'assiette, ça lui fera les pieds. Du coup, c'est moi qui vous fais l'honneur de vous servir. » Il fit une petite révérence, avec autant de théâtralité qu'en sortant de la cuisine. « A qui appartient cette assiette ? »

Mon dieu ! Peu importait lequel, mais Antiphane jura intérieurement. C'était son assiette et il avait très bien reconnu cet homme qui risquait de le reconnaître si ce n'était déjà pas fait. Il ne pouvait pas rester silencieux plus longtemps, sans quoi le malaise allait être perceptible. Il leva la main pour faire comprendre qu'elle était pour lui.

« Mais je vous reconnais ! » A ce moment, le cœur d'Antiphane fit un bond dans sa poitrine. « Vous étiez avec la petite demoiselle, une prêtresse, c'est ça ? » Il attendit une réponse qui ne vint pas. « Et c'est vous qui l'accompagnez ! Je vous reconnais bien, vous savez, avec mon métier on retient facilement les visages, ça permet de savoir à qui on a à faire les fois suivantes. » Antiphane approuvait ce qu'il disait, jamais il ne reviendrait ici. « Et où est-elle, cette petite demoiselle ? Est-elle parti seule ? »

Antiphane releva soudain le menton, le regardant non sans méchanceté. Il parlait trop et cela lui déplaisait. D'autant plus qu'il parlait de choses qu'il ne pouvait pas comprendre et devant des personnes qui n'avaient pas à connaître les détails. A ce rythme autant l'écrire sur une banderole et décorer la façade de l'auberge avec. Il s'adressa uniquement à son esprit, excluant délibérément ses camarades de route.

« Vous parlez de choses qui vous dépassent. Cette enfant est un représentant des Dieux et ce qu'elle fait ne regarde pas les mortels. Je vous prierai d'arrêter d'en parler comme s'il s'agissait d'un commérage ! »

A ces mots, que seul l'aubergiste avait entendu, ce dernier devint livide et très vite s'empourpra. Il semblait avoir compris qu'il en avait trop dit. Satisfait, Antiphane avait cherché à lui faire comprendre qu'il n'avait pas à parler de ça devant n'importe qui sans pour autant paraître suspect. Le tour était joué, car l'aubergiste demanda avec le plus de naturel possible.

« Il vous faut autre chose ? »

[Kalavati Sohalia]

Vu l'odeur qu'on pouvait sentir dans l'auberge, il semblait y avoir encore du ragondindon. Kalavati reconnaissait bien cette odeur et elle l'adorait. Elle en ronronnait de plaisir même, rien que de penser à un bout de ragondindon dans son assiette.
C'est donc cela qu'elle demanda, avec des patates en accompagnement.
Elle se tourna vers Antiphane pour lui répondre. « Couvrir nos arrières, bein... miaou... si un danger arrive derrière nous... Je ne sais pas vous vous mettez derrière alors je suppose que... ».

Elle se tourna ensuite vers Kjeld qui semblait un peu gêné, enfin comme à son habitude quoi. Gêné et soumis... pour avoir présenté les chaises à la paire féminine du groupe. Cela avait fait apparaître un sourire sur la bouille de la minette d'ailleurs, qui l'avait remercié.
Kala pris sa commande et considéra à nouveau Kjeld, ne faisant pas trop attention à ce bruit d'assiette.

« Je connaissais de nom... c'était donc... euh... cet être ? Pourquoi il m'a fait ça à moi ? Miaou... »
Et si c'était parcequ'elle avait cette attitude bizarre quand elle dormait, comme si quelqu'un la possédait ? Un Pelel'je apparemment, mais était-ce vraiment ça ?
Elle aurait bien posé la question mais elle ne sentait pas encore le moment venu... quoique... pourquoi ne pas tenter une approche ?

« Que pense ce... Amroth... des individus qui... qui ont... quelque chose de bizarre quand ils dorment ? Je ne sais pas si vous en avez entendu parler mais il paraît que certains parlent dans leur sommeil, d'une façon qui ne leur ressemble pas... Enfin, désolée si le sujet est trop dél... »

Elle ne finit pas sa phrase car l'aubergiste arriva et donna les assiettes. Elle n'observa qu'à moitié l'échange étrange entre le serveur et Antiphane, mais supposait que leur conversation ne la regardait pas.
En tout cas Antiphane n'avait pas l'air satisfait du tout d'avoir été reconnu, et il semblait que c'était en rapport avec la jeune fille qui était avec eux avant.

Kalavati considéra à nouveau Kjeld et May, puis l'aubergiste, se disant qu'Antiphane pourrait ne pas supporter d'être regardé à ce moment là.

« Pour moi, ça ira... enfin, avec des fraises en dessert ».

Elle regarda Kjeld et May, peut-être qu'eux voudraient autre chose.

Une fois que l'aubergiste fut parti, elle s'adressa à nouveau à l'hybride. « Il se met souvent en colère ce... Amroth ? J'ai l'impression que je ne vais plus pouvoir voyager tranquillement, je crois... miaou ».

Elle regarda les tableaux et tomba sur lequel elle semblait reconnaître peut-être... le paysage représenté. Elle plissa les yeux pour mieux regarder d'ailleurs, entre deux bouchées.

[Seby]

Je me permet d'intervenir pour ajouter une petite précision.

Le Royaume de Païlandune fonctionne à la mode Renaissance. Bien sûr j'accepte pas mal de différences avec ce qui se faisait à l'époque parce que sur Nideyle ce n'est pas 100% la même chose et que le but c'est de s'amuser, et pas de s'enquiquiner avec des détails Malgré tout, essayez de rester un peu dans l'idée Renaissance / Moyen Âge.

Par exemple il n'y a pas de « carte » comme dans les grands restaurants gastronomiques. Les imprimantes n'existent pas encore Éventuellement, on peut considérer qu'il s'agit d'un morceau de parchemin ou d'une ardoise, mais par contre pensez que le choix sera très limité. Pourquoi ? Parce que ce genre d'auberge sous évoluée ne peut pas se permettre de faire trop de stock. Gardez à l'esprit qu'ils n'ont ni réfrigérateur, ni congélateur Donc, certains plats complexes ou contenant des ingrédients exotiques ou hors saison peuvent exister, mais le mieux c'est de le justifier pour que ça n'ait pas l'air bizarre.

Par exemple, le riz parfumé sera plutôt cultivé vers Ohimes Quinah. On peut en servir en Païlandune où ce n'est pas supposé être cultivé à condition de justifier par : « Oh du riz parfumé c'est quoi ? » Et la serveuse : « C'est un nouveau riz importé d'une cité voisine, ça vient de Gutttenvald. » Même chose pour le macaron. La pâtisserie en elle-même ne me dérange pas, ça existe depuis des lustres. Mais justifier qu'une auberge en possède alors que c'est hyper long et chiant à cuisiner, ou juste mentionner que : « Oh la vache ils ont des macarons, c'est super rare ça ! », histoire de dire que ça n'a pas été décongelé pour l'occasion. Vous pouvez même dire que c'est la serveuse qui vous les propose tellement elle est fière d'en avoir pour ses clients

N'hésitez pas à faire une rapide recherche sur les recette à la renaissance, sur ce site par exemple (il en existe tout plein d'autres, j'ai pris le premier).

Kalavati, j'attends que tu édite ton post. N'hésite pas à te manifester dans l'organisation RP pour prévenir que c'est fait afin que May Ling puisse répondre derrière.

Je laisse ce message ici pour mémo