Petites vacances

Au nord, entre Ephtéria et Balaïne, Aspasie est déposée en bordure de fleuve. Plaque tournante du commerce, c'est également une ville très prisée pour sa beauté sereine et ses plages paisibles.

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Re: Petites vacances

Messagepar Vrass Rannveig » 06 Avr 2013, 20:26

Le tatouage de l'hibiscus? Sans blague?
«Et bien... tu vas rire, mais ça sert à sentir bon en toutes circonstances en fait... tu peux choisir l'odeur de base que tu veux avoir et ça deviendra la tienne quoi qu'il arrive.» - après, on peut simplement choisir sa propre odeur naturelle si elle nous plait - ce que je ferai sûrement pour ma part, j'ai pas envie de sentir le pain ou le jambon à longueur de journée - il suffit juste de frotter un bout de papier spécial au sujet dont on veut l'odeur avant de le déposer dans l'encre qui gardera ainsi cette essence. Petite astuce que j'ai bricolé avec Sayah. En général, les femmes veulent toujours un parfum de fleur, mais bizarrement les hommes ne font jamais ce genre de tatouage, persuadé que ça va les parfumer à outrance alors que s'ils se le faisaient tatouer avec leur propre odeur, ils pourraient jamais se faire griller par leur femme parce qu'ils sentiraient le parfum d'une autre!

Après, j'espère que si Benedikt se fait ce tatouage, qu'il prendra lui aussi sa propre odeur, ce n'est pas trop difficile, il suffit en général d'attendre une ou deux heures après la douche sans rien faire de particulier qui active des odeurs - donc pas de cuisine ni de sport par exemple - et là on dispose de notre odeur naturelle, car mine de rien, je n'aimerais pas qu'il ait un autre parfum sur lui, et pour le prouver, je m'avance dangereusement vers lui pour savoir si je porte toujours cette désagréable odeur d'œuf explosé. La suite me prouve que même si c'est le cas, ça ne le dérange pas plus que ça!

Fixant le plafond alors qu'on ne baigne plus dans beaucoup d'eau, je savoure de l'avoir contre moi alors qu'il s'extasie de nos vacances! C'est vrai qu'on est bien, et surtout que ça nous change les idées à tous les deux après les dernières semaines qu'on a vécues. Entre mon accident et son kidnapping, j'avoue qu'on avait besoin de s'éloigner un peu de la Basse Ville et se retrouver tous les deux. Ça ne me ressemble vraiment pas cette exclusivité et pourtant je suis bien comme ça maintenant. Il était vraiment temps que je me pose et je suppose qu'il est arrivé pile quand il fallait. Je dépose un baiser sur son front trempé avant qu'on décide de se lever pour aller près du feu.
«C'étaient mes dernières pierres, il faudra que j'en rachète à Sayah, au passage, je lui demanderai les ingrédients pour l'encre de l'hibiscus, comme ça, même si on est en Païlandune, quoi qu'on fasse, on pourra garder notre propre odeur.»

Enfin, il n'était pas obligé de le faire non plus, pour ma part, je m'étais autrefois fixé comme objectif de me faire tous les tatouages de mon catalogue, malheureusement je sais qu'il y en a que je ne ferai pas, notamment le cœur désormais, ni la couronne d'épines - faut pas exagérer, je préfère avoir mon libre arbitre.
On sortait de la baignoire, s'enroulant dans d'épaisses serviettes dignes aussi des plus grands nobles et je venais à me demander combien il avait payé pour cette chambre? Même s'il avait signifié être en lune de miel, il avait du y mettre le prix, mais je préférais ne rien dire là dessus, depuis qu'il travaille à l'herboristerie, je sais qu'il a de l'argent.

On reste en serviette pour le moment avant de se diriger vers la chambre où une épaisse peau de bête s'étend au pied du lit - une peau d'euther si je ne m'abuse, oui, on est dans une chambre hors de prix - et on s’assoit dessus pour être ainsi auprès du feu. Je passe mon bras autour de ses épaules alors que ma main glisse dans les poils soyeux de la peau de bête. Inutile de dire que ça me donne bien des idées et qu'on va forcément y passer un petit moment délicieux dessus aussi! À quoi ça sert d'avoir une telle chambre si on ne profite pas de ses avantages, hein?

Malgré tout, je commence à avoir un peu faim, aussi je pense qu'on va d'abord manger un morceau avant de remonter pour finir la soirée en beauté...
«Direction Ephtéria demain pour la suite de nos vacances?» - c'était plutôt évident, oui, sauf s'il voulait passer un jour de plus à Aspasie, mais je doutais qu'il en ait envie tout de même, déjà de base, il n'avait pas vraiment envie de venir. Je suppose que je pourrai faire mes achats une fois à Ephtéria, de toute manière, Sayah est partout à la fois non?

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Re: Petites vacances

Messagepar Benedikt » 07 Avr 2013, 03:08

Benedikt s'étala confortablement, moitié sur Vrass, moitié sur la peau d'Euther, étonnant par sa capacité à prendre autant de place malgré sa taille qui aurait laissé espérer autrement.
« Hmmm... Oui ! Et puis on pourras passer chez Sayah si tu veux, aussi, puisque tu en as besoin ? »
Le botaniste sombra dans un silence chaleureux dans un moment, réfléchissant à ce qu'il pourrait éventuellement montrer au tatoueur à Ephtéria en dehors de leur activités sportives habituelles. Puis aux autres villes qui les attendaient – Ohime Quinah, en vérité, bien attendue par Benedikt -. Continuant quelques caresses paresseuses sur la peau caramel qu'il avait à sa porté, alors qu'il était encore dans ses pensées, il s'étira finalement pour déposer un baiser dans le cou de Vrass.
« Tu as faim ? Je crois que je ne serais pas contre si on allait manger tout de suite... »
Benedikt roula sur le dos en s'éloignant du tatoueur, son regard parcourant celui-ci de long en large avant de s'installer sur son visage.
« J'aurais bien d'autre envies encore pour continuer, mais le bas de mon dos me dit que non, donc je vais attendre un peu... » rajouta-t-il en riant alors qu'il se relevait, s'étirant à chaque pas hésitant. Le botaniste se rhabilla et frotta ses boucles humides d'une main pour en faire tomber les dernières gouttes d'eau.
« On descends ? »

La salle à manger de l'auberge n'était pas vide mais encore calme à cette heure-ci, et Vrass et Benedikt ne mirent pas longtemps à trouver un endroit où s'installer. Le botaniste logea son menton dans le creux de sa main et leva les yeux sur le tatoueur après s'être assis en tailleur sur une chaise.
« Ça devrait être plus facile de trouver autre chose que du poisson qu'à Balaï-... » Il s'arrêta lorsqu'il sentit la présence de quelqu'un qui avançait derrière lui, trop près que ce que ce soit dans l'intention d'aller voir d'autre personnes qu'eux.
« Siham ? »
Benedikt se figea et se contenta pendant un instant de fixer sans rien regarder le mur en face de lui, comme si faire le mort allait éloigner la personne qui venait de l'appeler. Celle-ci finit donc par se planter devant lui, gagnant de la part du botaniste un air très surpris puis un sourire sincère, malgré son embarras - Vrass en était la raison, parce qu'il n'était quand même pas sûr d'avoir envie de le voir suivre ce genre de scène -.
« Qu'est-ce tu fais là ? »
« Bah tu pourrais dire bonjour. » répondit la jeune femme qui venait d'arriver, croisant les bras avec un sourire narquois. Le botaniste se releva pour lui sauter dans les bras en réponse.
« Et ben, j'imaginais jamais te revoir ! Je me demandais bien ce que tu avais fait et si tu étais toujours vivant... »
« Moi non plus je ne pensais pas te voir... Mais je suis bien content. Oh, mange avec nous, on pourra discuter ! »
« Oui enfin je travaille, là, tu sais... »
« Tu rigoles ? Je me demandais comment tu pouvais bien être là, aussi ! »
« Je m'fais un peu vieille, tu vois, alors je me suis fait remercié par le patron, et j'ai trouvé un petit truc ici en tant que serveuse et dans les cuisines, donc... »
« Hein, mais n'importe quoi, tu as quoi, même pas 30 ans ? »
« Si, cette année, et puis je dois t'avouer que j'en avais un peu marre moi aussi... »
« Aha, je te rappellerais bien ce que je disais avant, mais je ne le ferais pas, par politesse, tu as de la chance... Qu'est-ce qui ...heu... »
Benedikt se tourna soudain vers Vrass, et réalisa qu'il n'avait pas forcément été introduit dans la conversation.
« Tiens, Keira, je te présente Vrass Rannveig. Il est tatoueur et... on est en vacances ! »
La jeune femme éclata de rire et regarda celui qu'on lui présentait avec un sourire entendu. Elle n'avait pas l'air d'avoir besoin qu'on lui explique la situation, ce qui en disait long pour une fille de Païlandune.
« Ah ouais. Vrass. Il a plutôt l'air d'un winghox, ton Vrass. Faudrait que tu m'expliques comment tu fais pour dégoter des tatoueurs winghox avec qui partir en vacances. » fit-elle remarquer en souriant, et même si elle semblait parler à l'attention de Benedikt, la façon dont elle se tourna vers lui montrait clairement qu'elle attendait plutôt une réponse de la part de Vrass. Mais elle leva soudain un sourcil et reporta un air surpris sur le botaniste.
« Et puis t'es devenu riche ou quoi ? Depuis quand tu pars en vacances ? Qu'est-ce que t'as fichu depuis la dernière fois qu'on s'est vu ? »

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Re: Petites vacances

Messagepar Vrass Rannveig » 07 Avr 2013, 20:03

Siham? Pourquoi est-ce que la serveuse appelle Benedikt comme ça? Sur le coup, je fronçais les sourcils, serrant peut être même un peu les dents... une ancienne conquête? Avant de me rappeler son boulot, donc je rectifiais de moi-même... une ancienne cliente? Je prenais mon verre, j'avais commandé du rhum comme le midi et je plissais légèrement les yeux avec un air méfiant, même si le gosse semblait assez à l'aise avec elle.

M'enfin quand elle me désigna comme étant un winghox, j'avais plutôt l'impression qu'elle avait pas inventé le fil à beurre et je venais hocher la tête de gauche à droite
«Quel sens de l'observation» - oui, j'avais un ton ironique, elle avait beau être gentille, c'est comme cette Moïra, j'aime pas qu'on tourne autour de lui. D'autant qu'elle semblait intriguée sur le fait qu'il ait les moyens de se payer des vacances et ça ne me plaisait pas vraiment, je la trouvais trop curieuse

«Les tatouages, ça rapporte, et il fait un excellent modèle» - point. Même si ce n'est pas grace à ses talents de mannequins qu'on est ici, c'est grace à eux qu'on a pu se payer le terrain à côté du mien et qu'on peut donc agrandir l'immeuble. Les travaux sont encours actuellement et c'est l'une des raisons pour lesquelles je voulais qu'on parte aussi, pour ne pas entendre le bruit des machines qui percent ou soulèvent le béton.

Je prenais une nouvelle gorgée d'alcool, je trouvais ça étrange qu'elle ait été «remerciée» par le patron juste parce qu'elle en avait mare. De ce que je sais des maisons closes, c'est presque impossible d'en sortir, et je suis presque sûr qu'il doit toujours y avoir des hommes qui préfèrent les femmes mûres. En général, les maquerelles tiennent bien leurs filles, et je suis même surpris que le gosse s'en soit sorti facilement
«Il devait être vraiment sympa votre patron pour vous laisser partir comme ça...» - mon ton était toujours un peu froid, j'y peux rien, je suis comme ça. D'ailleurs, je me demande comment Benedikt réagirait si une nana me faisait du rentre dedans? Je me souviens de la gamine à moitié à poils qui s'était jetée sur moi pour l'atteindre lui, il n'avait pas apprécié.

Je commençais à pianoter sur la table avec une certaine impatience, j'avais faim et un winghox affamé c'est pas forcément de bonne humeur, et le souvenir de la chambre douillette et du feu ronflant restait bien gravé dans ma mémoire avec pourtant le sentiment que le reste de la soirée serait foutu à cause d'elle, non?

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Re: Petites vacances

Messagepar Benedikt » 07 Avr 2013, 22:05

« Hein ? Ne va pas me dire que tu passes tes journées à poser et que tu es payé comme un roi à faire ça ?! » demanda-t-elle, incrédule, quand Vrass lui répondit.
« Mais non, je suis devenu botaniste. Je sers juste de modèle quand Vrass a besoin de moi, et ça n'arrive pas toujours, non plus... »
« Ah, je préfère ça, j'ai cru que tu te faisais entretenir, tiens ! »
La jeune femme reçut aussitôt une pichenette sur l'épaule de la part du botaniste. « Mais pour qui tu me prends, hé. »

La deuxième remarque du tatoueur ne lui fit pas non plus perdre sa bonne humeur, et elle se mit même à rire, apparemment peu inquiète du ton froid et distant de son interlocuteur. « Pas vraiment, non... Mais il était bien obligé de faire comme j'avais envie, à un moment. »
Benedikt montra soudain un minois surpris. Lui aussi se posait la question depuis le début, en vérité. « Qu'est-ce que tu as fait ? »
« Bah, j'ai fait un peu de bordel quand j'étais avec mes clients et comme prévu, ça lui a pas plu, mais pas autant que toi, tu te rassur- »
« Keira. » Le botaniste n'aimait pas interrompre les gens mais avait peur de la suite de la phrase. Et la salle à manger d'une auberge n'était sûrement pas le meilleur lieu pour parler de ça, en tout cas pas pour ce qui le concernait. Il lui lança un regard qui lui demandait de se taire.
« Okay, okay. » répondit-elle seulement sans perdre son sourire. « Bon, j'ai du travail, je repasserais tout à l'heure, si vous voulez. Pour l'instant... on dirait bien que je dérange ! »
Benedikt ouvrit la bouche pour la démentir, mais suivit juste avant son regard posé sur le tatoueur, qui n’avait pas une tête ravie. Elle n'avait pas un ton accusateur et semblait presque amusée, en profitant même pour frotter les boucles brunes du botaniste et les emmêler, gagnant immédiatement des protestations vigoureuses de ce dernier. Prenant tout de même leurs commandes avant de repartir - c'était son travail, finalement, et c'était pour cela qu'elle était venu les voir à l'origine -, elle se pencha sur Benedikt avec une dernière remarque plus inquiète, cette fois. Il n'y avait peut-être pas que le tatoueur qui avait une mauvaise opinion de la personne qu'il venait de rencontrer, maintenant.
« J'espère quand même que tu es un peu plus prudent et plus hardi quand il faut, maintenant... »
Benedikt fronça le nez et fit une moue boudeuse. Il l'avait assez bien connu pour savoir quel genre de préjugé elle pouvait avoir sur Vrass à ce moment et m'aimait pas qu'on puisse penser ça de lui.
« Ça va très bien pour moi, je t'assure. Je suis plutôt gâté par Alrik, en fait, ces derniers temps. »

La jeune femme ne mit pas longtemps à disparaître après ça, laissant un silence lourd entre les deux hommes à tables. Plutôt gêné et incertain de la part du botaniste, plutôt sombre de la part de Vrass. Benedikt finit pourtant par parler le premier.
« Vrass... D'accord, je ne suis pas sûr de ce que j'ai fais de mal, là. » Il se mordit la lèvre, son regard bloqué sur le visage du tatoueur, même s'il évitait ses yeux. « Je ne comprends pas pourquoi tu te mets en colère dès que des gens s'approchent de moi. Moïra, je l'intéressais peut-être, mais ce gamin à Balaïne et Keira, pas du tout. Et je sais que j'ai raison en disant ça, hein. Elle a travaillé avec moi... il y a quelques années et on était très amis, c'est tout. En fait, je lui suis plutôt redevable pour l'aide qu'elle m'a apporté là-bas. Et je crois que tu as compris de quoi je parle. »
Bien sûr, ce n'était pas non plus compliqué de deviner après la discussion qu'ils avaient eu. Surtout que rare était les endroits où on changeait de nom pour travailler, pour la seule raison que le prénom Benedikt ne faisait pas assez rêver.

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Re: Petites vacances

Messagepar Vrass Rannveig » 08 Avr 2013, 00:29

«Tu n'as rien fait de mal... c'est moi.» - j'avais ramené mes mains devant moi, encerclant mon verre avec un regard sombre alors que la serveuse s'éloignait désormais. Peu importe qu'elle soit une amie à lui, je ne peux pas lui interdire d'avoir une vie à côté de moi, et encore moins d'en avoir eu une avant. Je ne suis pas un modèle de mon côté et il est clair que c'est même carrément l'hôpital qui se fout de la charité de me voir aussi mauvais chaque fois que quelqu'un l'approche.

Je fais tourner légèrement mon verre entre mes mains, sans vraiment me soucier de ce qu'il peut dire désormais, puis je finissais par tourner les yeux vers elle, gardant les sourcils froncés alors qu'elle prenait d'autres commandes. J'avais juste demandé une soupe finalement, je n'avais plus faim.
«Pourquoi elle t'a demandé de te montrer prudent vis à vis de moi? Je donne l'impression ...» - ou bien justement, il a plutôt tendance à sortir avec ce genre de mec? - «quelqu'un t'a déjà... fait du mal? Qui me ressemblerait?»

Je n'aimais pas ça. Je ne voulais pas entendre parler de sa vie passée, je ne voulais pas que nos passés respectifs nous rattrapent, le mien l'avait déjà fait avec Nathan, c'était déjà bien assez. Elle finissait par revenir, posant l'assiette de soupe sous mon nez dans laquelle flottait de très gros morceaux de viande, probablement bien plus gros que ce que ça devrait être et je levais les yeux vers elle alors qu'elle me faisait tout de même l'un de ces sourires un peu maternels. Le genre de sourire de remerciement peut être et sur le coup, je ne comprenais pas. Elle me remercierait de prendre soin de lui ou bien elle me mettait en garde que je n'avais pas intérêt à le faire souffrir?

Je préférais faire comme si je me faisais des idées et que cette soupe devait simplement être ainsi, rien de plus. Je prenais ma cuillère pour l'y plonger, commençant à manger en silence tout en gardant un œil sur le gosse pour voir ce qu'il avait un peu à répondre vis à vis de ça. L'idée que l'on puisse me voir comme quelqu'un de dangereux, j'ai l'habitude, je suis un winghox, cette image me collera à la peau quoi que je fasse, et c'est pas en ayant été héros de Nideyle que ça aurait pu changer quoi que ce soit. Je prenais mon verre d'alcool pour en prendre une bonne gorgée, ça me réchauffait de l'intérieur et je serrais les dents sur le coup. Oui, je suis le genre «mauvais garçon» c'est sûr, mais même en le sachant, ça ne me plaisait pas.

«Est-ce que... je suis quelqu'un de mauvais pour toi?» - je ne formulais pas bien ma question, j'en étais conscient. Il allait penser que je lui demandais son avis, alors que je demandais plutôt si j'étais le genre à ne pas être digne de lui disons... quelqu'un qui aurait une mauvaise influence sur lui peut être et qui au fond, serait en train de l'entraîner sur une mauvaise pente.

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Re: Petites vacances

Messagepar Benedikt » 08 Avr 2013, 13:49

Benedikt resta silencieux un moment à la première question du tatoueur, hésitant de peur d'être vexant ou de révéler des détails dont il ne voulait pas parler au tatoueur.
« Non, personne ne te ressemble vraiment, ici... » marmonna-t-il en se mordant la lèvre, avant de jouer avec sa fourchette pour disperser ce qu'il y avait dans son assiette. Jusqu'à ce que la deuxième question de Vrass lui fasse lever la tête pour le regarder avec un regard incertain. Il n'avait vraiment pas envie de l'entendre dire ça, cela ressemblait trop à une inquiétude, quand le simple fait de prendre la peine se poser la question voulait déjà dire autre chose.

« Non. Bien sûr que non. Ni pour moi ni pour personne, Vrass ! » Benedikt soupira. « Tu n'as pas à prendre pour toi ce qu'elle peut dire, elle a juste déjà eu l'occasion de voir combien je peux être stupide et innocent, c'est tout. Entre temps, j'ai appris que si tu n'avais pas de dignité pour toi-même, n'importe qui peut en abuser, mais n'empêche que j'ai entendu plus d'une fois « je te l'avais bien dit. » quand ça me retombait dessus après. Et elle avait raison dans la plupart des cas. Alors à me voir avec un winghox, forcément, avec la réputation que vous avez... »
Benedikt s'arrêta un instant, mais il n'avait pas vraiment besoin d'expliquer le fond de sa pensée. Les rumeurs sur les winghox étaient plutôt fondées, pour la plupart, surtout quand le botaniste entendait parler le tatoueur de sa famille et de leur façon de faire. C'était seulement qu'elles ne s'appliquaient pas à Vrass, et ce n'était parce qu'il disait avoir un mauvais caractère que Benedikt serait près à le croire. Forcément, il était plutôt épargné, et ce n'était pas parce qu'il l'avait déjà vu en colère qu'il ne l'écoutait pas. Le tatoueur n'avait pas forcément la même patience, apparemment, avec d'autres personnes.

« Je le pensais vraiment, quand je disais que j'étais gâté, en ce moment, tu sais. » finit par dire Benedikt avec un demi-sourire sensé appuyer ses propos. « J'adore la Basse-ville, mais je n'ai pas gagné que ça cette année. Si tu es mauvais, je ne sais pas qui ne l'est pas, et si tu es mauvais pour moi, alors la vie n'est vraiment pas juste. Je suppose qu'on aurait pu faire mieux et se trouver de gentilles filles avec qui se marier, mais franchement, dans ce cas, je préfère me faire avoir par ta soi-disant mauvaise influence. »

Ce n'était pas l'endroit idéal pour des démonstrations d'affection, Benedikt n'était pas le genre à aimer en faire en public et surtout pas devant une vingtaine de personnes prêtes à s'en indigner - effrayer la réceptionniste, c'était plutôt drôle, mais parce qu'elle ne risquait pas de leur attirer de trop gros problèmes -. Aussi il eut seulement un sourire franc à son intention avant d'attraper sa fourchette pour désigner le repas du tatoueur.
« Mange, sinon je vais m’inquiéter, parce que tu viens quand même de prendre de la soupe, là. Quand je regarde ce qu'il y a dans mon assiette, j'ai envie de l'échanger avec la tienne. » plaisanta le botaniste, qui n'avait pourtant pas tort ; ce n'était pas si souvent qu'on voyait le tatoueur manger de la soupe pendant que Benedikt enfournait des boulette de viande dans sa bouche.

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Re: Petites vacances

Messagepar Vrass Rannveig » 08 Avr 2013, 14:23

J'avoue que sur le coup, je ne savais plus trop quoi penser. Le fait qu'il soit plus ou moins heureux avec moi alors qu'il serait le genre naïf qui pourrait se fasse embobiner si facilement. C'est vrai qu'il est facile à cerner et qu'on peut donc facilement exploiter ses faiblesses, moi et ma manie de me blesser pour qu'il cesse de m'en vouloir quand je fais le con, j'en sais quelque chose. Je jouais avec ma cuillère alors qu'il jouait avec sa fourchette, rappelant que oui, on aurait pu finir avec des femmes plutôt qu'ensembles, mais que cette vie lui convenait mieux et au fond, je savais qu'elle me convenait mieux aussi.

«À quoi bon me trouver une fille pour fonder une famille? Au fond, j'en ai déjà une non? Toi, Iza et Nathan vous êtes ma famille...» - et au fond, c'était vrai. Et je ne pensais pas à Iza comme un animal de compagnie, elle était vraiment une sorte de petite sœur que je me devais de protéger. Je soupirais en prenant un morceau de viande dans la soupe pour le porter à ma bouche, c'est alors qu'il s'inquiéta du fait que c'était surprenant que je mange si peu... je souriais doucement avant de me pencher vers lui

«Je me réserve pour le dessert. La crème d'Aspasie est l'une des meilleures à ce que l'on raconte!» - je lui faisais un petit clin d'œil avant de continuer à manger. J'avais forcément quelques idées derrière la tête que je comptais mettre en application, on aurait toute la soirée devant nous de toute manière, et s'il avait un peu mal au dos, ce n'était pas très grave, il y avait d'autres moyens d'en profiter autrement après tout. Je finissais de manger rapidement avant de commander des fruits avec de la crème, et on montait dans notre chambre.

Je posais la coupe de fruits sur la petite commode avec la crème avant de me tourner vers lui lorsqu'il eut fermé la porte, je le plaquais doucement pour l'embrasser avec douceur - oui, ça ne me ressemble pas trop - avant de poser mon front contre le sien avant de reculer
«Écoute... peu importe ton passé... si jamais je dois... te faire du mal ou quoi que ce soit, tu me promets de me le dire?»
Car mine de rien, j'étais encore en proie au doute. Est-ce qu'il est le genre à aimer les mauvais garçons? À quel point? Est-ce que c'est pour ça qu'il est avec moi? Parce que je suis un winghox? Oui mais je suis pas comme les autres winghox, je le sais bien et ce n'est pas évident de vivre avec cette image non plus, et je sais pas... cette histoire m'a foutu un coup au moral, j'en ai conscience et je sais même pas pourquoi.

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Re: Petites vacances

Messagepar Benedikt » 08 Avr 2013, 22:37

Le botaniste fit sûrement une drôle de tête quand il entendit Vrass déclarer qu'il n'avait pas besoin de fonder une famille puisqu'il en avait déjà une. Incluant Benedikt, cela retournait la notion pour lui-même, et celle-ci était on ne peut plus lointaine pour un gamin élevé dans un orphelinat n'étant jamais resté plus de 5 ans avec les mêmes personnes depuis. Il se souvenait encore des paris qui se faisaient entre les gamins de St Bartolomeus sur le prochain à se faire adopter, et malheureusement, les places étaient rares et chères, parfois pour simplement finir comme domestique dans une famille de nobles. Depuis le temps, il avait fait plus ou moins une croix dessus. Qui avait besoin d'une famille passé l'enfance ? Vu l'expression rayonnante qu'il s'étala progressivement sur son visage, malgré le fait qu'il tentait de la cacher comme il pouvait, le petit botaniste allait peut-être devoir retourner sa réponse qu'il avait auparavant décidé négative.
« Ouais, tu as peut-être raison... » lâcha-t-il dans un ton légèrement rauque.

De retour dans leur chambre, après avoir fini leur repas et récupéré pour ce qui concernait Vrass une coupe de fruits et la crème - apparemment réputée - qui allait avec, le botaniste se retrouva rapidement le dos plaqué contre la porte. Le baiser était bienvenue, mais la question qui l'accompagnait était bien plus contrite qu'il ne l'aurait voulu. Benedikt regarda Vrass étrangement, même si la réponse allait de soi pour lui, il tentait avant de comprendre ce que sa question impliquait.
« Oui. » Il fronça les sourcils et passa son pouce le long de la mâchoire du tatoueur. « Vrass, je te l'ai dis, tu sais, c'est exactement le genre de chose que je ne laisserais pas arriver, maintenant. Mais te connaissant, j'ai du mal à imaginer que ça puisse être le cas. De toutes manières, j'ai surtout envie d'être toujours honnête avec toi, alors ça va avec, je suppose. »

Benedikt attrapa une cerise dans la coupe de fruits, la déposa dans la bouche de Vrass puis l'embrassa pour en arracher la queue et sembla mâchouiller quelques secondes. Lorsqu'il tira la langue, il y avait sur le bout de celle-ci la même queue de cerise avec un nœud au milieu.
« J'aime bien les mecs plus grands, plus musclés, plus courageux et plus fiers que moi parce que je trouve ça plus joli et peut-être parce que c'est ce que j'aimerais être. Mais il n'y a pas que ça chez toi, et l'une des choses qui m'attire vers toi, entre autres, c'est aussi que tu n'abuses jamais gratuitement de l'avantage que tu pourrais avoir sur moi. » finit-il par rajouter, les joues enflammées, alors qu'il récupérait entre deux doigts la queue de cerise sur le bout de sa langue.
Le botaniste avait en général, et depuis longtemps, l'air d'avoir une tendance à être attiré par les gens sensés être une mauvaise influence, mais qui n'étaient pas vraiment forcément ce qu'on croyait ; que ce soit pour ses amis ou pour ses relations amoureuses. De ses escapades avec les filles de saltimbanques et les gamins des rues qui donnaient des cheveux blancs à la gérante de l'orphelinat à Vrass Rannveig, winghox de son état, l'expérience lui avait surtout appris que c'était là qu'il s'amusait le plus. Et qu'ils n'étaient sûrement pas si mauvais qu'on disait pour certains d'entre eux, pour exemple le tatoueur qui n'avait jamais porté la main sur lui.
Benedikt n'aimait pas du tout l'air vaguement triste qui traînait sur le visage de Vrass et n'osait pas forcément demander. Pensait-il à autre chose qui découlait du sujet abordé, ou était-ce seulement que le botaniste se faisait des idées ?
« Ça... ça va ? À quoi tu penses ? » Il s'arrêta une seconde, avant de se dire qu'il y avait sans doute une chose qui réconfortait le tatoueur, à tout prendre. « Tu veux voir ce que je peux faire d'autre avec ma langue ? »

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Re: Petites vacances

Messagepar Vrass Rannveig » 09 Avr 2013, 00:51

La vache, comment il a réussi à faire un nœud à cette queue de cerise juste avec sa langue? Sérieusement je ne m'attendais même pas à ce que ce soit possible au point presque que je n'écoutais qu'à moitié ce qu'il me disait. Il était question d'aimer les mecs grands et forts parce qu'il trouvait ça.. joli? Je trouvais le terme bizarre sur le coup mais je ne relevais pas, je mordais seulement la cerise avant de laisser le noyau dans ma joue puis pencher la tête sur le côté pour le cracher dans le pot de chambre. Puis je plongeais à nouveau mon regard dans le sien alors que ses joues s'enflammaient et qu'il cherchait désespérément à changer de sujet en revenant sur tout ce qu'il savait faire avec sa langue.

Je souriais doucement avant de m'approcher de lui - «je sais bien...» - puis je l'embrassais doucement. Je restais ainsi quelques temps, les yeux clos d'abord avant de reculer alors que je réfléchissais à sa question. Est-ce que ça va... oui, ça va. Je ne vois pas pourquoi ça n'irait pas.
«Disons juste que je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un puisse sérieusement m'apprécier pour ce que je suis un jour. Je me suis toujours dit qu'une fois le cap physique passé, je n'aurais plus le moindre intérêt»

Et c'est probablement pour ça que j'ai toujours mis un point d'honneur à exceller dans ce domaine, histoire de laisser au moins un souvenir de moi, et agréable tant qu'à faire. Car au-delà de ça... j'avais l'impression de ne pas avoir grand chose. Regardons la vérité en face, je ne suis pas une lumière, je suis un artiste, c'est vrai, je peux créer un peu tout et n'importe quoi via mon imagination, mais pour le reste, je ne suis pas doué. Les sciences, les mots, ce n'est pas avec moi que l'on pourrait avoir une conversation en temps normal, que ce soit en Païlandune ou dans la Basse Ville. Même quand le gosse me pose des questions, je n'ai jamais vraiment les réponses, je sais que ça marche, comment et pourquoi ça par contre je ne sais pas.

Enfin, je lui souriais un peu tristement sur le coup, mais je devais reconnaître que j'appréciais sa franchise et le fait qu'au fond il m'accepte comme je suis avec mes nombreux défauts. Je ramenais donc mes mains sur son visage pour l'embrasser encore, puis je lui faisais signe de me suivre jusqu'à la peau d'euther. Avec les fruits et la crème, on allait avoir de quoi s'occuper une bonne partie de la soirée, puis on allait devoir reprendre un nouveau bain chaud pour se débarrasser de toute substance poisseuse que l'on aurait sur nous par la suite.

Puis on pourrait s'endormir devant ce feu de cheminée, soit sur le lit, soit directement par terre sur cette peau confortable, ça dépendrait en fait de notre humeur et au fond, c'était ça aussi être en vacances, ne pas se prendre la tête et se laisser porter par ses envies.

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Re: Petites vacances

Messagepar Benedikt » 09 Avr 2013, 20:53

Le botaniste se réveilla à une heure indécente, emmêlé moitié dans les couvertures du lit qu'ils avaient ramené devant la cheminé pour dormir sur la peau d'Euther et moitié contre Vrass. Bien qu'il n'avait pas de montre ni de réveil pour le lui prouver, le manque de lumière qui aurait dû percer à travers les fissures des volets lui prouvait qu'il faisait bien encore nuit noire. Difficile de savoir si c'était le bruit des éclairs qui éclataient dehors ou le cauchemar étrange qu'il venait de faire qui l'avait réveillé, mais ses yeux grands ouverts refusaient pour l'instant de le laisser replonger dans le sommeil. Toujours incapable de se rendormir deux heures plus tard, Benedikt resta encore blotti un bon moment dans la chaleur des bras du tatoueur, écoutant l'orage diminuer peu à peu en une pluie continuelle mais plus douce, avant que la faim et l'ennui naissant ne l'incite à se lever enfin.
Il était trop tôt pour réveiller Vrass, et celui-ci avait sûrement le droit à une bonne nuit de sommeil après la soirée qu'il avait passé. Le botaniste sortit précautionneusement de l’avalanche de couvertures et partit silencieusement dans la salle de bain. Un petit coup de savon et d'eau froide n'avait pas vraiment réussi à le réveillé correctement, mais il s'habilla quand même en vitesse, puis griffonna rapidement un petit mot sur un bout de papier qu'il avait trouvé dans son sac, histoire que le tatoueur ne s'inquiète pas s'il se réveillait avant qu'il ne revienne. Il n'était pas sûr que Keira soit réveillée et disponible à cette heure-ci, mais il était curieux de pouvoir discuter un peu avec elle avant de repartir, et puisqu'ils seraient à Ephtéria aujourd'hui, c'était maintenant ou jamais. D'autant plus qu'il était probablement préférable que Vrass ne soit pas là, parce qu'il pourrait parler de détails dont il n'avait pas envie que le tatoueur apprenne l'existence – surtout par embarras mais aussi parce qu'il était plus agréable que celui-ci ait une autre vision du botaniste -, et parce qu'il n'appréciait que très moyennement la jeune femme.
Benedikt s'arrêta, le crayon en l'air, alors qu'il venait de signer son message. La dernière fois qu'il avait laissé un mot de ce genre, plusieurs jours s'était écoulé avant qu'il ne rentre à la boutique de tatouage. Mais après tout, ce n'était pas une malédiction. Il ne sortirait même pas de l'auberge.

Il hésita à rajouter quelques mots qui rappellerait à Vrass qu'il n'avait vraiment pas besoin d'être jaloux, mais son message risquait de suppurer l'affection, à ce niveau-là, et ce n'était pas vraiment leur genre de roucouler constamment. Benedikt le lui avait bien dit le soir précédent, ce n'était pas seulement le physique du tatoueur qu'il appréciait. Il avait bien d'autres aspect de sa personnalité qui le rendait irremplaçable et le botaniste n'avait pas l'intention de perdre bêtement tout cela. Il se fichait bien que Vrass ne soit pas un intellectuel, lui-même était loin d'en être un et il ne cherchait pas quelqu'un qui répondrait à toutes ses questions et aurait des conversations philosophiques ; pour ça, il y avait les livres et la philosophie, il s'en passerait bien, merci. Benedikt n'avait pas besoin de lui rappeler tout cela par écrit quand il pouvait le lui montrer en personne, décida-t-il. Dans l'esprit du botaniste, dire je t'aime était très embarrassant, il n'en avait pas l'habitude, et se donner des petits surnoms était ridicule.
Le botaniste se releva et, avant de sortir de la chambre, attrapa les deux coupes vides qui traînaient près de la cheminée avec un sourire en coin. Vrass avait raison, ils faisaient de la très bonne crème à Aspasie, et bien que le botaniste n'était pas un fanatique de ce qui était sucré, il n'avait eu bizarrement rien à dire à propos de celle-ci...

Keira nettoyait le comptoir de la salle à manger lorsqu'il arriva, ses cheveux blonds noués dans un chignon bien strict par rapport à ce que Benedikt connaissait. Il n'y avait qu'un noble visiblement mal luné assis dans un coin, lisant une lettre qui avait l'air affreusement longue, et le reste de la pièce n'était occupé que par le bruit de la vaisselle que la jeune femme repoussait plus longtemps pour passer son torchon dessous.
« Siham ? Quelqu'un t'a jeté hors du lit pour que tu sois levé de si bon matin ? » demanda-t-elle en l’apercevant, un sourire se peignant sur son visage.
« Ne m'appelle pas comme ça, et j'arrivais pas à me rendormir alors... » Le botaniste se frotta les yeux en baillant. Le réveil était quand même un peu difficile, après avoir somnolé aussi longtemps.
« Sincèrement désolé, mon-sei-gneur Benedikt. C'est l'habitude ! Tu veux un truc à grignoter ? »
« Mmmh, si je mange maintenant, je n'aurais plus faim après et je veux déjeuner avec Vrass. Il devrait se réveiller dans une heure ou deux, je suppose. »
« Ben viens dans la cuisine, alors, on pourras discuter pendant que je prépare tout. » finit-elle d'un ton enjoué qui montrait qu'elle était bien éveillé. « Pour une fois, c'est moi qui va avoir des questions à poser ! »

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Re: Petites vacances

Messagepar Vrass Rannveig » 09 Avr 2013, 21:22

Qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi est-ce que je suis ici? Un regard à gauche, à droite, je reconnaîtrai ces murs entre mille! Je pose ma main sur la surface dure et froide avant de m'avancer prudemment. Je ramène ma main sur ma tête, est-ce que j'ai pris un coup? Je n'en ai pas de souvenir, mais lorsque j'avais été percuté par ce fichu camion, je ne m'en souvenais pas vraiment non plus. Je m'avançais un peu plus, même si je n'osais pas vraiment aller jusqu'au bout, je devais trouver les escaliers pour retourner en haut, c'était le seul moyen de quitter cet hôpital

«La frontière est très mince entre les rêves et les limbes, Vrass Rannveig..» - je sursautais alors et je tombais sur le vieil homme qui m'avait tant aidé à me réveiller lorsque j'étais dans le coma
«Est-ce que je suis en train de rêver?»
- «Oui. Donc tu ne vas vraiment pas rester longtemps, je te donne encore quelques secondes, pas plus...»
- «Je vais vous aider, je vous jure que je vais vous aider!»
- «Je sais. Merci.»

Et puis plus rien... je ne sais même pas si je me souviendrai de ce rêve à mon réveil.

Couché sur le dos, enroulé dans les couvertures à un point tel que je devais y être emmêlé, une boule de tissus roulée sous le bras que je devais sûrement prendre pour Benedikt dans un premier temps, mais lorsque je roulais sur le côté pour dégager ma main qui commençait à être engourdie à force de rester coincée sous ma tête, je ne reconnaissais pas les boucles brunes et je finissais par ouvrir les yeux. Je ne pouvais pas savoir l'heure qu'il était, mais avec les rayons du soleil qui passaient au travers des volets, la matinée était avancée.

Je me relevais doucement, essuyant mes yeux à l'aide de mes paumes avant de réaliser que j'étais seul - et toujours nu, mais ça c'était normal. Je me levais doucement, sentant tout de même quelques courbatures un peu partout, on allait tout de même devoir se calmer un peu ces prochains jours sinon on va rentrer en kit à la maison!
Je me dirigeais vers la salle de bain, mais il n'y était pas, je fronçais les sourcils avant de me diriger vers mes affaires, prenant un pantalon avant de voir le mot qu'il m'avait laissé. Tout comme lui, je repensais à la dernière fois où j'avais trouvé un message pareil, et je n'aimais pas ça malgré tout. Je prenais une profonde inspiration avant de finir de m'habiller rapidement, puis je descendais vers la salle à manger en le cherchant rapidement d'un air inquiet. Je n'avais pas de mauvais pressentiment comme la dernière fois, donc j'espérais qu'il serait juste là, à discuter avec la serveuse d'hier avec une tasse de thé à la main qu'il ne finira jamais de boire.

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Re: Petites vacances

Messagepar Benedikt » 09 Avr 2013, 23:48

Benedikt, assis sur la grande table en bois qui trônait au milieu de la cuisine, tourna la tête vers la personne qui venait d'apparaître dans l'encadrement de la porte toujours ouverte. La salle à manger s'était remplie d'affamés, mais à l'heure où venait le tatoueur, la mâtiné était déjà bien avancée et elle avait eu le temps de se vider plus ou moins au profit de quelques lève-tards. Le botaniste avait aidé un peu les cuisinières, un peu gêné de rester là sans rien faire, et puis était resté avec Keira dans la cuisine délaissée. Leurs rires y avaient pourtant rapidement rendu un peu de chaleur, et réveillé Benedikt cette fois pour de bon. Le visage de celui-ci s'éclaira lorsqu'il s'aperçut que c'était Vrass qui venait d'arriver, et il montra un sourire rayonnant au tatoueur qui avait l'air de patauger encore pas mal dans le sommeil.
« Vrass ! Je pensais que tu serais debout plus tôt mais... Je suis repassé te voir, mais tu dormais tellement bien que je n'ai pas eu le courage de te réveiller. Tu as passé une bonne nuit ? »
« Normal que vous avez besoin de sommeil avec ce que vous faîtes tout les deux... » répliqua derrière eux la jeune femme avec un sourire jusqu'aux oreilles.
« Keira ! »
« Oh, moi je ne fais que supposer, hein... »
« C'est un sujet privé ! »
« Trop prude ! Exactement ce que je disais tout à l'heure ; comment quelqu'un comme toi peut être aussi innocent ? » Elle ne tourna vers Vrass en riant. « Je ne sais pas ce que vous en pensez, vous, mais moi j'ai bien envie d'aller un jour demander à Alrik quel est ce miracle. Ou cette malédiction. »
« Tu es encore pire qu'avant... »
« Et toi t'as pas changé, t'es toujours un gamin. » Elle regarda d'un air satisfait le minois scandalisé du botaniste pendant un petit moment, fière de son effet. « Je rigole, espèce d'idiot. »

Descendant de son perchoir, Benedikt se retint de lui tirer la langue – cela le desservirait pas mal, pour le coup – et vint gratifier Vrass d'un baiser de bonjour – il n'allait pas non plus se gêner puisqu'il pouvait le faire devant elle -, avant repartit vers le coin d'un plan de travail où il avait gardé quelques petites choses pour le tatoueur et lui.
« Tu as faim ? » demanda-t-il, même s'il ne s'attendait apparemment pas à une réponse négative, puisqu'il ramena immédiatement une assiette pleine de tranches de pain et un pot de confiture.
« Je peux vous faire cuire des œufs ou de la viande avec ça, si vous voulez. Ou du poisson, à la Balaïne. » renchérit la jeune femme qui fit glisser une tasse de thé vers le botaniste. Il la remercia d'un sourire avant de répondre.
« J'ai pas envie de tomber raide mort à la première bouchée, merci. »
« Mauvaise langue. Je cuisine très bien, maintenant ! Pourquoi tu crois que je me suis pas encore faite viré ? Tu ferais mieux d'en faire autant si tu veux nourrir un winghox, d'ailleurs ! » répondit-elle d'un ton ironique que Benedikt ne saisit pas.
« Je ne suis pas sa mère... » répondit-il avec un sourcil haussé. « Et puis figure-toi que j'apprends, en ce moment. »

Le botaniste regarda longuement Vrass alors qu'il soufflait sur son thé brûlant. Il avait l'air un peu dans les nuages, mais s'il venait de se réveiller, ce n'était si étonnant, aussi il ne s'en inquiéta pas vraiment. Lui avait quelques cernes comme souvenir de sa nuit raccourcie, mais n'avait au contraire pas vraiment l'air fatigué.

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Re: Petites vacances

Messagepar Vrass Rannveig » 10 Avr 2013, 00:18

Impossible de le trouver dans la salle à manger, je commençais finalement à m'inquiéter avant de me diriger vers la cuisine où je pouvais encore sentir les odeurs du petit déjeuner, de toute évidence, le service était terminé depuis peu et j'allais probablement devoir me passer de repas avant midi. Quoi que, il me semble que dans les auberges, ils sont obligés de servir à manger à leurs clients, non? Surtout avec la chambre qu'on avait pris avec le gosse.

Je me retrouvais donc dans l'entrebâillement de la porte, et l'imagede Benedikt assis sur le comptoir me donnait l'impression d'un enfant qui attend patiemment que sa mère ait fini son travail. Les jambes qui se balançaient un peu, les mains jointes entre ses cuisses, oui, c'est dans des cas comme ça que je le prends un peu pour un gosse, mais surtout à cause de cet air innocent qui ne le quitte jamais, quelle que soit la circonstance. Son visage s'illumina cependant lorsqu'il me vit et cela me rassura un peu, bien que la suite allait me faire légèrement froncer des sourcils.

Je n'aimais pas vraiment cette façon qu'elle avait de jouer avec lui, ou avec moi, je ne savais pas trop. J'avais l'impression qu'elle essayait de m'amadouer finalement, comme si elle devait gagner quelque chose chez moi? Peut être juste qu'elle veut qu'on s'entende bien un minimum pour Benedikt, et je fronçais légèrement le nez alors qu'elle se moquait ouvertement de lui, même si c'était clairement une plaisanterie digne de chamailleries d'enfants. Mais lorsqu'il m'incita à me pencher pour m'embrasser, je commençais à me demander qui des personnes présentes dans cette pièce manipulait l'autre?

Elle semblait me manipuler, le gosse aussi d'une certaine manière, cherchant peut être à prouver qu'il n'a peur de rien et qu'il m'a bel et bien dompté? Je suis parano, je le sais et probablement mal réveillé aussi mais si ça continue comme ça, je sens que ça va mal finir. Comme avec les enfants, il faut parfois sévir mais je ne suis pas leur père, ni à l'un ni à l'autre, et je sentais que la situation m'échappait peu à peu. Je ramenais deux doigts sur l'arête de mon nez, de plus en plus contrarié par tout ce qu'il se passait autour de moi, ils continuaient à parler encore et encore, je n'étais pas habitué à tant de bavardage dès le matin, autant je commence à me faire aux questions incessantes du gosse, mais ça ne fait qu'une voix à gérer, pas deux et je finissais par me redresser alors que je me souvenais juste qu'on m'avait proposé à manger

«Désolé, j'ai pas faim. Je crois que je vais juste aller acheter nos billets de train. Sauf si tu veux rester à Aspasie une journée de plus pour profiter de ton amie» - mon ton était sec sans que ce ne soit volontaire, tout ce bordel dès le matin m'avait foutu de mauvaise humeur et je tournais donc les talons rapidement, un peu d'air frais allait me faire du bien et je me prendrai probablement un café sur le chemin du retour à une autre taverne. Je ne sais même pas ce qui m'a foutu de mauvaise humeur, probablement cette façon libre et joyeuse qu'il a de parler avec elle qu'il n'a pas avec moi, le sentiment que me concernant il doit toujours peser chaque mot pour ne pas me contrarier à cause de mon caractère de merde. Il a dit qu'il s'en moquait pourtant, mais il est clair qu'il fait attention. Je sais que je devrais lui en être reconnaissant, mais en même temps, ce sentiment qu'il se force peut être un peu à être ce qu'il n'est pas pour me faire plaisir me fait chier.

Les mains dans les poches, je ne me soucie même pas de la légère bruine qui tombe encore suite à l'orage de cette nuit, je n'ai même pas pris mon écharpe et pour sûr que là il va me tomber dessus en disant que j'exagère et que je vais tomber malade. Pour ça par contre, il sait jouer le rôle de ma mère, quoi qu'il dise.Je prenais déjà la direction de la gare dans un premier temps, au pire, je pouvais juste me renseigner sur les horaires déjà au cas où il veuille rester une journée de plus.

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Re: Petites vacances

Messagepar Benedikt » 10 Avr 2013, 09:36

« Non, on n'avait pas prévu ça. »
Benedikt regarda ressortir le tatoueur sans vraiment comprendre, les sourcils froncés et la bouche ouverte alors qu'il voulait rajouter quelque chose pour le retenir, mais il ne savait pas ce qu'il pouvait dire, et puis... Vrass avait déjà disparu sans trop attendre de réponse à sa proposition. Qu'il n'avait probablement pas fait avec l'envie qu'il l'accepte.

« Il est toujours comme ça le matin, ou c'est que je ne lui plaît vraiment pas ? »
Benedikt ne répondit pas à la jeune femme qui reposait maintenant la poêle qu'elle avait dans les mains et le regardait. Il fixait obstinément l'encadrement de la porte comme si Vrass allait réapparaître d'un moment à l'autre, sans tendre une seule oreille à ses paroles.
« Benedikt ? »
À mesure que les secondes passaient, il devenait de plus en plus évident qu'il ne reviendrait pas, pourtant. Le botaniste serra les dents, les sourcils cette fois résolument froncés.
« Benedikt... Oh... Tu m'écoutes ? »
Lorsque Keira posa une main sur son épaule pour attirer son attention, il finit pourtant par se retourner enfin, lui laissant répéter ce qu'elle venait de dire. Vu son nez plissé, ce n'était pas la bonne question, pensa la jeune femme. Mais c'était toujours mieux que de le voir regarder la porte comme un chiot abandonné sur le bord de la route, vision pathétique à défaut d'être un peu triste.
« Non. Je ne sais pas. Je suppose qu'il ne t'apprécie pas mais je ne sais pas non plus ce qu'il pense sans qu'il ne me l'explique, et je ne sais pas non plus apparemment les mécanisme de la jalousie, ou- oh, merde. Je ne sais pas, d'accord ? »
« Okay... » Elle s'était mis à parler plus doucement, comme pour calmer la colère de Benedikt qu'elle voyait venir d'ici, mais cela n'allait probablement pas suffire. « Écoute, je suppose qu'il est parti prendre l'air et qu'il va revenir bientôt, non ? Vous pourrez toujours discuter tout les deux tranquillement s'il y a besoin quand il rentrera...»
« Ah oui, et comment tu pourrais le savoir ? Tu ne le connais pas du tou- oh et puis merde, désolé de te parler comme ça. » Benedikt expira bruyamment et repoussa la tasse de thé à moitié pleine loin de lui. Comme quoi, certaines prédictions de Vrass étaient exactes.

Benedikt remonta rapidement dans leur chambre, fabriquant un au revoir rapide pour son amie qu'il rassura en répétant que tout irait bien. À cause de la pluie incessante, l'eau commençait légèrement à suinter de la fenêtre, laissant la pièce froide et humide, ce qui incita le botaniste à aller s'enfouir sous la couette, par terre, outre que cela lui offrait un refuge pour sa mauvaise humeur.
Le botaniste se repassa la scène dans sa tête pour tenter de comprendre ce qui avait dérangé Vrass, mais ce n'était pas clair pour lui. Est-ce que c'était le fait qu'il se réveille seul et ne voit qu'un petit mot pour l’accueillir ? Ou est-ce que c'était à cause de son amie, qu'il ne voulait pas voir traîner autour de lui ? Ou est-ce quelque chose qu'il avait dit ou fait après ? Il l'avait embrassé devant elle, peut-être n'avait-il pas aimé ? Mais Keira était une de ces rares personnes de Païlandune qui ne s'en serait pas offusqué. Autant en profiter quand c'était le genre de choses pour lesquelles ils devaient attendre d'être seuls, non ? Ou alors Vrass était véritablement jaloux, mais là non plus, Benedikt ne comprenait pas. Il ne l'était pas en ce qui le concernait et c'était trop irrationnel pour lui permettre d'y trouver une logique ; le botaniste se fichait bien de voir Vrass tatouer le corps des gens, où que ce soit, puisque c'était son travail. Cela ne le dérangeait pas de le voir discuter avec Belladona qui se promenait à moitié nue, ou avec Nessie, et d'autant plus qu'il avait appris récemment qu'elle avait une compagne. Il était même probable que le passé entre cette dernière et le tatoueur le laisse indifférent ; c'était de l'histoire ancienne et il aimait beaucoup la jeune femme qui avait recueilli son chat abandonné. Benedikt grogna et attrapa un bord de la couette pour bloquer un rayon de lumière qui s'était faufilé sous les couvertures. Cela ne servait à rien de se poser des questions quand Vrass n'était pas là pour y répondre. Au moins, ses affaires semblait être toujours ici, donc il reviendrait forcément. N'est-ce pas ?

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Re: Petites vacances

Messagepar Vrass Rannveig » 10 Avr 2013, 10:02

Les mains dans les poches, je continuais d'avancer en direction de la gare. J'en avais mare de me retrouver de mauvais poil dès qu'un truc me contrariait, mais j'y pouvais pas grand chose, on ne peut pas toujours lutter contre son caractère winghox après tout, et finalement, partir me défouler et prendre l'air était sûrement bien mieux que de rester là à faire semblant. Cette fille ne m'avait rien fait, j'avais pas de raison de lui parler mal aussi c'était mieux que je m'en aille.

J'avais intercepté le regard d'incompréhension de Benedikt en partant, mais il devait me connaître à présent et savait donc que j'avais juste besoin de me défouler. Pas de sac de frappe ici, donc je devais me contenter de marcher, essayant de remettre en ordre le bazar qui régnait dans ma tête alors que j'arrivais enfin au comptoir de la gare. Je devais faire la queue et je soupirais en levant les yeux au ciel devant une certaine impatience. Le train partirait d'ici deux heures, ça ne nous laissait pas beaucoup de temps pour nous réconcilier ça, et sûrement pas sur l'oreiller en prime, forcément ça n'aidait pas à me remettre de bonne humeur.

Un noble d'Ephtéria se tenait devant moi avec sa fille, elle était habillée avec ces petites robes de princesse avec des volants partout, de la dentelle et ses cheveux étaient coiffés avec ces petites boucles parfaites qui descendent en cascade sur ses épaules, je ne connais pas le nom de ce style de coiffure et au fond je m'en fous. Et le noble qui lui parle comme si elle était le centre du monde, le joyau de son univers et toutes ces conneries! Je me renfrogne un peu plus et lorsque la petite me regarde, elle s'agrippe à son père comme si je la terrorisais.

*Voilà la réaction que les gens doivent avoir de moi* que je pense sur le coup de façon cynique. C'est étrange que ce ne soit pas le cas de Benedikt au fond, mais je ne reviendrai pas là dessus, je sais qu'il passe outre tout ça mais je ne sais plus s'il le fait par plaisir ou contrainte finalement et c'est ça désormais qui me fait mal.
J'achète donc les deux billets, première classe à nouveau puisque le trajet va être long et que je préfère qu'on soit confortablement installés, même s'il n'est pas dit du tout qu'on en profite comme la fois d'avant vu la tournure des événements.

Je retourne à l'auberge, mais en passant la tête vers la cuisine où ils préparent désormais le déjeuner, je vois cette Keira qui m'indique avec son index qu'il est monté à l'étage. Je la remercie tout de même d'un signe de tête sans réussir à ouvrir la bouche pour autant, puis je monte et j'entre dans la chambre pour voir que le gosse s'est emmitouflé dans la couette. Là, j'écarquille les yeux et je me précipite, me fichant pas mal d'être mouillé alors que je cherche à dégager la couette pour voir son visage
«Benedikt! Ça va???»

Au final à ce niveau là finalement, on est pareil. On oublie rapidement toute colère ou contrariété dès qu'on voit l'autre dans un état qui ne nous plait pas. J'essaie de le voir pour comprendre, ne réalisant pas, comme un con, que je suis justement la source de son mal être...

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Re: Petites vacances

Messagepar Benedikt » 10 Avr 2013, 14:12

Benedikt grimaça lorsqu'il se retrouva soudain dans la lumière de la chambre, éblouissante après quelques temps passé dans l'obscurité. Il avait reconnu les pas de Vrass même avant qu'il n'entre dans la pièce, mais n'avait pas bougé d'un pouce pour autant, et maintenant, c'était de force que le tatoueur le sortait de sa tanière. Il lui jeta un regard blessé, puis confus lorsqu'il ne vit pas la colère sur le visage de celui-ci, comme il l'attendait. Le botaniste avait imaginé le voir râler ou hurler sur un sujet ou un autre de ceux qu'il avait retenu dans son esprit comme potentiellement gênant, pas s’inquiéter.
Fronçant le nez lorsqu'il s’aperçut que Vrass était trempé, il ne lui fit pourtant rien remarquer, pas plus qu'il venait de sauter le petit-déjeuner alors que contrairement à lui, il ne l'oubliait vraiment pas souvent. Même si Benedikt avait eu le temps de s'énerver tout seul et de se calmer après, et malgré la patience dont il se savait capable, il n'était pas sûr de quelle manière il devait réagir, à présent.
« Non. T'es parti en colère sans me dire pourquoi... »

Il se redressa en croisant les bras, toisant une nouvelle fois le tatoueur. Mais il n'avait pas l'air furieux, simplement un poil inquiet. Mais c'était bien lui qui l'avait laissé tout à l'heure sans se retourner ? Benedikt pencha la tête sur le côté, fronçant un peu plus les sourcils.
« Si tu me prévenais quand tu es juste de mauvaise humeur ou quand je dois réellement m'inquiéter, ça m'arrangerais. J'aime pas passer des heures à me poser des questions sur ce que j'ai fait alors qu'en fait, je me fais juste des idées. »
Le botaniste décroisa ses bras pour se mettre en tailleur, une position plus confortable, et le regarda avec une moue boudeuse, hésitant entre apprécier la tournure imprévue de la situation ou en être vexé. C'était aussi parce qu'il y avait réfléchi trop longtemps pendant que Vrass était parti à la gare qu'il avait fini par en faire des montagnes dans son esprit, effrayé par l'idée que le tatoueur puisse être lassé de leur relation et le ramène à la Basse-ville pour le laisser reprendre toutes les affaires qu'il avait éparpillé à sa boutique.
« Pfff... Laisse tomber, c'est stupide. Je devrais le savoir maintenant, comment tu es. » Benedikt soupira et se frotta les yeux avec les paumes de ses mains.

« Tu as vraiment été acheté des billets de train ? » Le botaniste avait plus ou moins pensé que ce n'était qu'un prétexte pour partir, et était presque surpris de voir que Vrass en avait deux dans les mains. Il tendit la main pour les récupérer. « On pars quand ? Olàlà, c'est bientôt. »
Benedikt se releva et prit la couette avec lui pour la jeter plus ou moins bien sur le lit, puis repartit prendre ses affaires et mettre son manteau. Il était en train d'en boutonner les derniers boutons lorsqu'il s'avança vers le tatoueur pour se mettre sur la pointe des pieds et attraper son visage, puis l'embrasser sans ressentiments. Le botaniste devait avouer qu'il était tout de même plutôt soulagé de savoir que c'était lui qui avait dramatisé plutôt que d'avoir raison. C'était plutôt bête de faire la tête maintenant que Vrass semblait de meilleure humeur, alors autant au moins essayer de faire un effort.
« Je dormirais bien un peu dans le train, moi... J'ai dû me réveiller vers 4h, ce matin... J'ai fait un rêve trop bizarre. »

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Re: Petites vacances

Messagepar Vrass Rannveig » 10 Avr 2013, 15:59

Évidemment que c'était de ma faute, j'avais pas vraiment pensé qu'il serait vexé de me voir partir comme ça sur un coup de tête et de mauvaise humeur. Je détournais les yeux, n'ayant pas vraiment envie d'affronter son regard accusateur ni même inquiet et je poussais un léger soupir
«Désolé» - je n'avais pas grand chose à ajouter, puis je le regardais pour voir comment il prenait la chose, s'il fallait qu'on en discute maintenant ou non, mais il me demanda si j'avais réellement acheté les billets et je les lui montrais. Oui, on avait plutôt intérêt à se dépêcher et déjà il bondissait hors du lit pour s'habiller et rassembler nos affaires qu'on avait éparpillées un peu partout.

Je me relevais doucement pour ranger aussi mes affaires, mon écharpe en laine d'euther avait séché et je pouvais donc la remettre autour de mon cou, mes vêtements étaient plutôt humides mais ils sécheraient dans le train sûrement. En me retournant, je le vis s'approcher, m'attrapant par le cou pour que je me baisse afin de m'embrasser, puis je soupirais en gardant mon front contre le sien, essayant de réfléchir mais je me disais que je pourrais tout aussi bien lui en parler dans le train. Je lui souriais donc, encore un peu tristement avant de l'entraîner vers la sortie pour gagner la gare, mais avant je me tournais vers la serveuse qui était justement en train de s'occuper de ses clients et je m'approchais d'elle pour lui tendre la main
«Je prendrai soin de lui»

Je la voyais sourire tout de même, espérant qu'elle ne serait pas le genre à me sauter dans les bras pour me remercier ou autre, devant ses clients ça le ferait pas, puis on se dépêchait enfin pour prendre notre train. Il n'avait apparemment pas beaucoup dormi, je ne savais pas pourquoi mais je me disais que je pourrais le laisser dormir dans le compartiment, il aurait la place de s'étendre, quitte à poser sa tête sur mes cuisses pour s'en servir de coussin.
Mais avant, je m'installais sur la banquette avant de me tourner vers lui pendant que le contrôleur vérifiait nos billets, je posais mes coudes sur mes genoux sans vraiment le regarder, fixant plutôt un point devant moi

«J'ai un truc à te demander... je sais que tu vas me dire que tu m'as déjà donné la réponse plusieurs fois seulement... je sais pas bien m'exprimer alors laisse moi poser la question jusqu'au bout pour être sûr que tu vois où je veux en venir»
C'est clair qu'une fois de plus, je mets en avant le fait que je sois pas doué avec les mots

«Est-ce que... tu es vraiment bien? Je ne parle pas forcément avec moi, je veux dire... je vois avec cette Keira, vous aviez une sorte de complicité, tu semblais pouvoir parler librement et facilement avec elle, chose que tu ne fais pas avec moi. Je dis pas que je voudrais qu'on soit comme ça, je me dis juste que peut être... tu n'es pas vraiment toi-même avec moi pour ne pas me blesser ou autre...» - je perdais du temps à chercher mes mots, je ne savais pas vraiment ce que je voulais savoir au fond, si ce n'est que je voulais qu'il soit quand même libre d'être lui-même et je ne voulais pas non plus me dire qu'au fond j'aimais une image, que celui que j'ai en face de moi et dont j'ai du mal à me passer n'existe pas vraiment. Je levais les yeux vers lui, je ne savais pas quoi ajouter d'autre et j'espérais avoir réussi à me faire comprendre quand même. Je lui faisais un petit signe de tête pour qu'il comprenne que j'avais fini, le train démarrait, nous avions pour un bon moment avant d'arriver à Ephtéria, et ce sera sûrement la nuit tombée d'ici là.

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Re: Petites vacances

Messagepar Benedikt » 10 Avr 2013, 19:07

Benedikt attendit un peu pour être sûr que le tatoueur avait bien fini de parler, mais il ne rajoutait rien. « Mais... Vrass... Je parle librement avec toi... »
Le botaniste s'arrêta, mais comme le tatoueur lui avait demandé d'y réfléchir sérieusement, il décida de se laisser un peu de temps pour répondre correctement à sa question. Lui montrer calmement ce qu'il en pensait serait sans doute bien mieux que d'accumuler des morceaux de démentis parce que cela venait de lui passer par la tête. Benedikt s'allongea sur la banquette du compartiment, les jambes repliées pour tenir dans le petit espace qu'il lui restait entre la fenêtre et les genoux de Vrass sur lesquels il avait posé sa tête. Il y avait plus confortable, le tatoueur était un peu trop musclé pour être moelleux, mais ce n'était pas le botaniste qui irait se plaindre à ce propos. Quelques minutes passèrent avant que Benedikt n'ouvre à nouveau la bouche, finalement.

« D'accord, j'ai quatre réponses. » Le botaniste brandit un pouce pour énoncer la première.
« Premièrement, Keira est une amie. Tu n'es pas un de mes amis, tu es plus que ça. Je suppose que ça implique pas mal de choses, mais notamment, j'ai envie que tu ait une bonne opinion de moi. C'est la même chose avec les autres, bien sûr, mais c'est beaucoup plus fort avec toi. Je n'ai pas envie que tu saches certaines choses qu'elle savait parce qu'elle travaillait avec moi. Mais c'est parce que je n'ai pas envie que tu imagines ça de moi. Ce n'est pas un manque d'honnêteté, c'est juste que ça ne correspond pas non plus à l'image que je veux avoir de moi. Vu ce qu'elle sait, elle, je fais moins attention parce que ce sera toujours moins pire que le reste. »
Il s'arrêta et rajouta son index tendu.
« Deuxièmement, elle m'a connu quand j'avais 17 ou 18 ans, quelque chose comme ça. Entre temps j'ai changé, bien heureusement, seulement elle ne m'a pas vu depuis que je suis parti d'Aspasie. Je suis heureux de savoir qu'on s'entend toujours aussi bien, mais je sais qu'elle garde une vision de moi qui n'est plus la bonne. Je ne peux pas lui en vouloir, surtout que c'est la même chose pour moi, mais voilà. Tu dis qu'on est complice, mais je suis beaucoup plus proche de toi que je ne le suis d'elle. »

Troisième point, troisième doigt.
« Troisièmement, j'hésite à me moquer de toi de la même manière que je le ferais avec elle parce que je sais que tu n'apprécierais pas. Je le fais sans y trop penser et ça ne me gène pas. Je ne souhaiterais pas de te voir être pareil. Elle s'en fiche, elle, sauf que sa manière d'être va avec d'autres défauts. Tu peux être blessant, par exemple quand on se dispute, mais tu ne me jettes jamais des insultes dégueulasse à la figure en pensant que j'oublierais tout de suite. J'ai fait souvent la tête à Keira, parfois assez longtemps. Je ne supporterais pas de faire ça avec toi. Je lui parle différemment parce qu'elle est différente, mais ça marche avec toute personne que je peux rencontrer. »
Benedikt se tut, et regarda Vrass de là où il s'était installé, ce qui forçait ce dernier à baisser la tête pour le faire lui-même.
« D'accord, je crois que j'ai dis des choses qui n'avait rien à voir, dans ma tête, ça avait l'air bien comme ça, pourtant. Là j'ai surtout raconté ma vie, j'ai l'impression. Mais je ne suis pas sûr de savoir qui je suis moi-même, comment tu veux que je te dises si je suis comme ça avec toi ? Je peux juste te dire que je n'essaye de changer mon caractère pour te faire plaisir... Et ça me gonflerais, d'ailleurs. » rajouta-t-il. « Ah oui, quatrièmement, j'ai une question parce que ça me dérange. C'est vraiment ce que tu penses ; qu'il n'y a pas de complicité entre nous ? »

* * * * * * * * *
La suite

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