Iza avait mal au crâne. Ses pattes étaient raides et ses muscles la faisaient souffrir au moindre mouvement. On a beau être un chien, ce n’est pas pour autant que l’on supporte bien une nuit de sommeil allongé sur le béton. Alors pourquoi se lever ? Pourquoi ouvrir les yeux ? Autant rester la tranquillement tant qu’elle le pouvait.
Des bruits de pas hésitant se firent entendre à l’entrée de la ruelle. L’être se rapprocher dangereusement. Il émit un rot étouffé. Pourquoi ne pouvait ou jamais dormir en paix. Hé, c’est quoi ça ? Une odeur…d’alcool ?
En un clin d’œil Iza se releva et bondit en avant. Juste à temps pour éviter de se retrouver asperger de vomie au réveil. Hélas elle s’empêtra dans ses grandes pattes et s’écrasa contre un mur. Ca tanguer méchamment autour d’elle. La chienne aperçut dans le flou artistique de sa vision un grand gaillard se retourner avec surprise. N’étant pas sur des intentions de l’alcoolique la morphe préféra quitter les lieux pour retrouver son oncle. Ils n’avaient pas finis de parler et elle devait aussi lui dire de ne plus tuer. Oui, c’était important… Où était il ?
Dans la rue déserte, alors que le soleil ne percerait la protection du dôme que dans quelques heures, beaucoup de monstres se déplaçaient. Il y avait ces femmes bizarres qui ne savaient jamais s’il fallait être nue ou porter des vêtements. Il y avait aussi des types encapuchonné qui parlait à voie basse avec des passant fiévreux, il distribuer toujours des petite enveloppe au gens. Et il y avait les « êtres ». Eux il faisait vraiment peur à Iza, parfois il était tout calme, assis par terre à regarder le dôme, et parfois ils devenaient fou et attaquaient tout ce qu’ils voyaient. Les enveloppes des mecs à capuche étaient en fait assez malsaines.
Alors oui, des monstres il y en avait pas mal, certain même qui étaient adorés la journée, qui dirigeaient de grandes firmes et faisaient sauter leurs enfants sur leurs genoux, mais pas trace d’un carnassier géant aux dents acérées et aux yeux terriblement tristes. Iza zigzagua les yeux clos et la truffe au sol. Son odeur était là, proche mais étrange. Soudain elle s’arrêta. Une zone humide se trouvait juste devant elle. Avec une fragrance bien caractéristique. Iza ouvrit les yeux sur une large tache de sang brunâtre. Le monstre était mort. Il n’était plus nécessaire de le raisonner. La morphe n’obtiendrait jamais ses réponses.
La queue basse, la chienne repartie dans les ruelles malfamées de la basse ville. Elle n’était pas particulièrement attristée de cette mort, après tout elle n’avait quasiment jamais vu son oncle. Mais de savoir qu’une nouvelle fois la recherche de morphes s’était révélé infructueuse la plonger dans une profonde détresse.
Louvoyant entre les noctambules, Iza finit par attendre la limite de la zone où se trouvait le post de garde menant au ghetto. La chienne s’arrêta truffe au vent. Passer un post de garde était souvent compliqué, dotant plus si vous êtes un morphes. Déjà on est fouillé et après il y a toute une procédure pour créer un trou dans le dôme. La chienne fit donc demi-tour et s’aventurant dans une cour d’immeuble envahit de vieux pneu et d’autre débris. Celui qui veut quelque chose l’aura. Mais pour cela il faudra peut être qu’il mette la main à la patte. Iza n’avait pas particulièrement envie de se rendre dans le ghetto, rien ne l’attendait là bas, mais elle avait assez des faux semblant de la basse ville. Et puis quand on ne sait pas ou aller, autant marcher tout droit. La chienne s’arrêta devant une plaque dégoût moussue. Regardant à droite et à gauche elle se changea en jeune fille et se saisit maladroitement d’un tube d’acier. Elle l’enfonça dans l’ouverture centrale de la plaque et, par levier, dégagea l’ouverture. Elle se faufila entre la plaque et le rebord de sol et saisit les barreaux d’une échelle comme il y en a chaque entrée dégoût. Arrivé à auteur de l’eau croupie elle lâcha tout et redevint chienne.
Elle pataugea comme ça un certain temps. Entre les rats et les tuyaux d’évacuation des eaux sales la chienne ne savait plus ou en donner de la tête. Mais au moins ici elle avait la garantie d’être tranquille. Arrivé sous les ghetto elle dut se transformer de nouveau et ramper dans la fange pour se glisser au dehors. Là elle reprit rapidement son apparence canine pour ne pas être surprise et repris sa route.
Mine de rien, elle commençait à être fatiguer de crapahuter sans but et ses coussinets lui faisaient mal. En plus elle avait faim. Elle fouilla dans quelque poubelle mais ne trouva rien d’intéressant à se mettre sous la dent. La morphe penaude finit par se rouler en boule devant un rideau de fer et ferma les yeux.