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Archélas quitta la boutique presque à contre cœur, un peu triste à l'idée de tout ce qui aurai pu leur être utile mais qu'il ne pouvait pas s'offrir immédiatement. Ce n'était pourtant pas son genre de faire autant d'achats mais aujourd'hui, allez savoir pourquoi, tout l'interpelait. Appelez cela la fièvre acheteuse. Lorsqu'ils furent de nouveau à l'air libre et glacial – comparé à la moiteur de l'herboriste – ils eurent droit à un bain de foule plus musclé que les précédents cette fois-ci. Manifestement, une esclandre venait de se déclencher et tous deux furent pris dans le mouvement de ceux qui fuyaient et ceux qui se jetaient dans les festivités. Il leur fallu se débattre furieusement pour s'extirper des courants humains et gagner une rue attenante et moins fréquentée.
« La joaillerie est juste au coin. J'espère que la garde de Manôlis les aura dispersés quand nous sortirons, sinon on ne traversera jamais à temps pour embarquer ! »
En écho à ses paroles qu'il dut presque crier afin de se faire entendre dans l'hystérie collective, le clocher sonna onze heures. Refermant ses doigts sur la main de Ceithli, Archélas brava les bousculades pour gagner la boutique et referma avec un certain soulagement derrière lui. La boutique était propre, loin du capharnaüm si cher au cœur de Sayah et loin de la jungle entretenue par Belladona. Et pour la quatrième fois de la journée, le soldat ouvrit le catalogue. Par expérience, les vendeurs n'apparaissaient jamais que depuis leur arrière boutique (sauf Sayah qui se cachait dans les coins), et seulement une fois le client à l'intérieur. Un jour, il faudra vraiment qu'il se penche sur ce mystère. Peut-être que Belladona pourrait lui expliquer ?