Antiphane portait sur le dos un lourd sac-à-dos qui contenait tout ce dont il risquait d'avoir besoin. Il comprenait maintenant l'utilité plus qu'essentielle de ces choses-là. A le voir ainsi on pouvait penser qu'il déménageait, mais en réalité il avait simplement pris ce qui lui semblait primordial pour survivre. Rares étaient les fois où il avait fait un si long voyage. C'était même peut-être le tout premier !
Il avait retrouvé Gavroche afin de lui faire un rapide compte-rendu des évènements et ce dernier semblait avoir été ravi d'apprendre que son jeune frère avait réussi. En même temps, il pouvait être content puisque ce n'était pas lui qui prenait des risques. Cruel destin que d'être né en second...
Cette charge sur le dos le ralentissait grandement et lui faisait courber le dos à la manière d'un vieillard. Il lui serait impossible de voyager ainsi durant plus de trois jours. Heureusement, ce n'était pas là son intention car il comptait justement se rendre à l'animalerie dans le but d'acheter une monture pour lui éviter de marcher et de porter. Encore une fois, il réalisait l'importance de certains détails dans ce genre de circonstances. Mais auparavant, il devait passer à la joaillerie afin de s'équiper d'un bracelet lui permettant d'être immunisé contre les Pelel'je.
Alors qu'il avançait difficilement, il commença à chercher quelle monture choisir par la suite pour s'occuper l'esprit. Au moins, cela lui permettait d'oublier un temps son sac. Il avait l'impression de porter deux enclumes l'une sur l'autre ! Le problème c'est qu'il n'avait aucune idée du catalogue animalier. Finalement, il ne réussit même pas à s'occuper l'esprit plus de trente secondes. Il supporta dès lors ce dur périple jusqu'à la joaillerie sans même profiter du plaisir véritable qu'il représentait en comparaison de ce qui l'attendait après…
Une fois devant la porte, il laissa tomber son fardeau. Il y eut un énorme « pouf » qui souleva un nuage de poussière. Il se mit à tousser, chassant la matière volatile qui l’encombrait. Il ouvrit la porte et poussa du pied son sac pour le faire rentrer et ne pas le laisser dans la rue. Il emporta avec lui une longue trainée de poussière, mais sans toutefois s'en préoccuper. Il le laissa là, de façon à garder la porte ouverte et se rendit au comptoir.