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Benedikt attrapa son sac avec un grand sourire et étira les bras :
« C’est le week-end ! » annonça-t-il avant de pousser Till dehors histoire de fermer la boutique le plus vite possible, sautillant déjà sur place. La seule raison pour laquelle le petit botaniste ne marchait pas plus vite jusqu’à l’herboristerie était son sac assez alourdi par quelques gros livres mis au fond.
La bijouterie de l’état Atlante était à la frontière entre les Ghettos et la Basse-ville, comme si Sayah avait décidé qu’il n’avait pas envie de faire l’effort d’en faire deux différentes. Pleine de choses qui brillaient, Benedikt l’aimait beaucoup à cause des pierres précieuses magnifiques étalées dans les rayons, même si porter des bijoux n’était pas vraiment ce qu’il aimait le plus.
C’était d’ailleurs son dilemme une fois qu’il eut fini de s’extasier devant des quartzs et des opalines de la taille d’un gros rat. Tous les bijoux exposés un peu partout étaient bien trop voyant pour le petit botaniste, qui apparemment n’avait pas les même critères pour les téléphone portables vu que la taille et la couleur de celui qui alourdissait sa poche à l’instant même étaient tout sauf sobre et discret.
Il ne releva la tête que lorsqu’une porte s’ouvrit au fond de la boutique : « Bonjour Nét- Oh. Bonjour... Sayah... »
Benedikt aimait bien Néthi , elle était toujours polie et de bonne volonté pour créer des bijoux magnifiques, mais aujourd'hui ce n'était pas elle du tout, malheureusement. C'était son gros lézard d'employeur qui le regardaient toujours avec un air étrangement affamé, comme si le petit botaniste ressemblait à un gros snack de fin d'après-midi. Bien entendu, l'intéressé n'aimait pas spécialement ça, et alla se cacher à moitié derrière le tatoueur comme un gamin timide.
« Je cherche quelque chose pour la perle de... ben de Sayah. Il y a longtemps, Néthi m’avait fait une bague avec les effets de la perle jumelle dedans. Vous croyez que ce serait possible de faire la même chose ? »
Après tout, c’était un achat si coûteux, autant avoir ce qu’on veut et bien y réfléchir. Même si le petit botaniste pouvait difficilement prétendre qu’il avait beaucoup travaillé pour cet argent, il venait du coffre-fort de Vrass où il avait mis la petite fortune qu’on lui avait donné. Benedikt se demanda s’il penserait toujours qu’il avait pu s’acheter de tel cadeau grâce à un meurtre, mais il essaya de balayer ces pensées rapidement, décidé à garder sa bonne humeur.
Heureusement un bijou lui changeait aussitôt les idées, et le botaniste se retourna vers Vrass pour lui montrer : « Ah, regarde, il est beau, celui-là, non ? »
C’était une bague qui ressemblait assez à celle qu’il avait portait déjà, excepté qu’au lieu d’être recouverte de gravure de feuilles, elle était, sans surprise, composée d’une chaine de minuscule feunetons gravés qui semblaient se suivre comme une trainée de fourmis. On pouvait facilement dire que Benedikt était peu original dans ses goûts, mais au moins, il gardait une certain continuité, n’est-ce-pas ?
« Vous pourriez m'en faire une perle pour voyager, de celle-là ? »