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Difficile de se dire que l'on était à présent plus ou moins un vrai couple, avec ses doutes et ses peurs. Je suppose que c'est ça la sensation de vide que l'on ressent lorsqu'on a peur de perdre la personne que l'on aime, je me suis toujours dit que ces filles exagéraient lorsque je les entendais parfois pleurer à la mort leur chagrin d'amour dans les bars des Ghettos, mais il faut croire que mine de rien oui, ça peut faire mal. Je n'en suis pas au point où je pourrais fondre en larme si ça ne devait pas marcher, je ne me souviens même plus la dernière fois que j'ai pleuré en fait, faut dire que les hommes winghox n'en ont pas le droit. Même de douleur.
J'avais gardé Benedikt contre moi le plus longtemps possible, comment on en était arrivé à se poser ce genre de question? Évidemment c'était ma faute, toujours moi qui fais le con de toute manière, je pense qu'il est simplement plus concilient j'en sais rien. En fait, c'est parti de lui alors qu'il a fait semblant d'avoir peur de moi alors qu'il était plus que convainquant. J'allais devoir me faire à l'idée que je devais lui faire confiance, que le jour où il aurait vraiment peur de moi, il me le dirait sincèrement et partirait. Oui, je devais m'accrocher à ça, à son honnêteté et au fait que s'il doit partir, il ne le fera pas comme un voleur.
On quittait ce petit parc, de toute manière, le soleil se levait et la neige commençait à fondre, même le feuneton de neige ne ressemble plus à grand chose. Il m'a cependant plaqué contre un mur avant qu'on ne revienne à la foule pour m'embrasser et j'en ai profité pour le lui rendre pour qu'il comprenne que je me sentais mieux quand même. Il fallait maintenant trouver la bijouterie.
Néthi ou Sayah? Je ne savais pas trop, ça dépendait en général de l'endroit ou simplement de l'état de santé de la jolie brune, mais je crois que plus le temps passe et plus elle aime son métier et se rend donc dans chaque boutique. Quand je pense que je l'ai plus ou moins aidée à obtenir ce travail, je suis plutôt content, elle fait vraiment quelque chose qui lui plait.
On a mis plus d'une heure à arriver à la bijouterie, pas forcément à cause du mauvais sens de l'orientation du gosse - même si je suis persuadé qu'en passant par un autre chemin on serait arrivé plus vite - mais aussi à cause du monde qui envahissait les rues alors que les gens étaient obligés de reprendre leur travail pour vivre, même après une attaque du Fléau. Les visages étaient encore sombres et on voyait bien que ce n'était pas de gaieté de cœur qu'ils se rendaient à leur travail - champs, boutiques, échoppes... Ephtéria était probablement l'une des villes où il y avait le plus d'artisans.
On finissait donc par pousser la porte pour entrer, c'était tellement lus agréable qu'une boutique de Sayah ici, pas de pompon prêt à vous bouffer ni de porte-monnaie croqueur de doigts. Je m'approchais un peu des présentoirs, il y avait des perles et des pierres précieuses en tout genre, pas beaucoup de bijoux en soit puisque Néthi a tendance à les forger directement sur place pour les adapter à son porteur, seuls quelques uns servent surtout de modèle.
Je tombais sur les perles jumelles, c'est justement pour elles que l'on est ici, mais je regarde quand même autre chose aussi. Je vois alors l'ouroboros. C'est vrai que j'ai le tatouage du scorpion qui protège du poison, mais je peux encore tomber malade après tout et je le trouve plutôt classe, il me le faudrait en noir par contre. Je regardais aussi la gourmette zen, et je me demandais si Néthi ne pourrait pas combiner les pouvoirs des deux bracelets car je n'ai pas trop envie de ressembler non plus à une noble d'Ephtéria avec cinquante bracelets au poignet.
J'attendais donc que la demoiselle vienne nous voir tout en regardant Benedikt aussi pour voir s'il y avait quelque chose qui l'intéressait de son côté.
«Néthi?» - pitié que ce soit elle qui débarque!