*Précédemment*
Benedikt se mit presque à hurler lorsqu’on le souleva du sol, avant de s’apercevoir que c’était les grosses pattes de Kallistrat qui étaient sur lui, ce après quoi il n’avait plus à regarder s’éloigner les filles qui essayaient de le retenir, soupirant de soulagement de cette aide inattendue. Il aurait bien demandé au gros orphe lion de le reposer, il pouvait très bien marcher tout seul, merci, mais bon… Cela semblait un peu inutile parce qu’il l'avait déjà appelé deux fois et que celui-ci était apparemment trop occupé à revenir à l’herboristerie à l’odeur pour l’écouter. Un instant plus tard, il était déposé sur le comptoir de sa propre boutique, comme un colis. Heu, minute, sa boutique ? Ah flûte. Ce n’était pas la bonne.
Si bien que le petit botaniste ne se fit pas prier lorsque Vrass lui dit de filer chez l’antiquaire. Un peu surpris qu’ils ne l’accompagnent pas, il en profita plutôt pour filer à toutes jambes sans avoir à faire attention à ce qu’on le suive. Courir vite, ça, il savait. En revanche, se souvenir de l’emplacement de la boutique de Sayah qu’ils avaient croisé plus tôt… C’était peut-être un peu trop demander. Benedikt dut demander deux fois à des amazones son chemin, si paniqué à l’idée qu’il allait se transformer d’une minute à l’autre qu’il ressemblait plutôt parfaitement à une gamine avec une envie de faire pipi à chaque fois, trépignant d'impatience avec un regard les suppliant de se dépêcher de lui indiquer le chemin.
Lorsqu’il arriva devant la boutique de Ceithli, Benedikt voyait déjà sa poitrine disparaitre à vue nez, et ce fut un petit botaniste à l’air terrorisé qui referma sa porte comme un criminel en train de chercher une cachette. Il s’avança immédiatement vers le comptoir :
« Ceithli ? J’ai vraiment besoin de coquilles d’escargot immédiatement ! S’il-te-plait ! Cinq, non, même six ! » couina-t-il d’une voix presque aussi aiguë que celle qu’il avait quelques minutes avant. Ce n’était pas vraiment qu’il n’appréciait pas de retrouver son propre corps, mais là, ce n’était pas le moment…
Et il ne croyait pas si bien dire, parce que la sonnette de l’entrée retentissait à cet instant, et Benedikt n’eut que le réflexe de plonger de l’autre côté du comptoir pour se cacher dessous, complètement figé au son de la voix intriguée de l’amazone qui jurait avoir vu des choses bouger au fond de la boutique.
« Y a quelqu’un ? » - Mais ce n’était sûrement pas Benedikt qui allait répondre... Oh, Ceithli n'oserait pas le dénoncer ? Elle allait facilement se douter pourquoi il était venu ici !