« La dernière fois, c'est tes yeux vairons qui avaient attirés l'attention, et là c'est la seule chose que tu veux garder ? » fit remarquer le petit botaniste en fronçant le nez. La suite des paroles de Vrass le fit le froncer encore plus. « Je sais... Même il faut qu'on fasse quelque chose pour lui, non ? Tu as l'intention de rester ici même en pensant que peut-être, éventuellement, ils ou l'un d'entre eux est encore en vie ? Tu ferais quoi si j'étais pris en otage par des winghox, tu resterais ici à la Basse-ville en te disant que je suis probablement mort ? »
Benedikt resta une seconde silencieux, avant de rajouter « Ne réponds pas oui ! » et retourna dans la chambre ami.
Vrass avait décidé de laisser le marin au bon soin d'Iza pour passer à la boutique de Sayah en vitesse ; il remonta s'habiller autrement et le petit botaniste le suivit, les bras croisés.
« Pourquoi tu veux qu'il vienne chez nous ? Tu sais, ce serait mieux qu'il reste ici, il a besoin de repos... » souffla-t-il, mais le tatoueur était déjà en train de redescendre au rez-au-chaussé et il ne pouvait que le suivre encore, jusqu'à la boutique de l'antiquaire de la Basse-ville. Le voyage n'avait pas duré longtemps vu qu'ils s'étaient plutôt pressés (ou plutôt, Benedikt trottinait rapidement à côté du tatoueur qui marchait à grand pas pour rester à sa hauteur).
Ils n'allaient pas rester là non plus, de toutes manières. Le petit botaniste s'engouffra dans la boutique, appelant Sayah avant de se rappeler que la nouvelle gérante de cette boutique était la femme de Archélas Ages. Bon, de toutes manières, cette fois, ils n'avaient pas le temps de s'embêter à faire des histoires, ça devrait aller. Même si Ceithli allait pouvoir s'amuser à imaginer Vrass en femme, probablement. Histoire qu'il sache un peu ce que ça fait d'avoir des gens qui vous mate la poitrine (mais à bien y réfléchir, il était probable que le tatoueur s'en félicite plus qu'autre chose).
Le petit botaniste salua la jeune femme quand elle apparut et laissa Vrass demander son peigne et ses coquilles d'escargot, et rajouta sa propre commande avant qu'elle ne disparaisse à nouveau dans l'arrière-boutique chercher ce qu'on lui avait demandé :
« Et moi je prendrais un diapason aphone, s'il-vous-plaît. »
A l'instant, cela ne semblait à vraiment indispensable, mais Benedikt venait de les apercevoir dans une corbeille et c'était dit que cela pourrait toujours être très utile. Après tout, il connaissait bien le problème de ne pas se faire écouter, il avait beau avoir une voix qui portait quand il voulait, il n'avait pas la carrure qui suivait pour attirer l'attention. Leur couper le sifflet à tous était une bonne manière de l'avoir facilement !