Complaisance prudente

Imprenable cité ceinte de hauts remparts, Ephtéria est la capitale des peuples du nord. Elle abrite le château du Roi, sa cour, son armée, mais aussi son arène dont les sous-sols sont creusés des geôles tant redoutées.

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Complaisance prudente

Messagepar Archélas Ages » 19 Fév 2012, 01:34

Précédemment : L'Antre des fauves.
*°*°*°*°*°*°*°*°*

Le périple du retour vers la capitale fut d'une tristesse à pleurer. Un vent mordant s'était levé et balayait les plaines en même temps que le moral du soldat dont le visage était à peine visible sous la pèlerine d'Axo. Protégé des bruines glaciales, il devait cependant maintenir le tissu à l'aide de ses deux mains, sans quoi les rafales d'une rare violence s'engouffraient sous la capuche et arrachaient le soldat à la douce chaleur qu'il était parvenu à accumuler. La mâchoire serrée et les épaules rentrées, il se contentait de subir cet hiver acerbe sans lutter, Nemesis détrempée entre ses genoux grelottants. Tous deux courbaient l'échine sous les bourrasques offensives, la pèlerine claquant comme un drapeau, les yeux irrités larmoyants sans relâche, si bien qu'Archélas ne fut jamais aussi soulagé d'apercevoir Ephtéria entre deux ondées balayées férocement. Là-bas, les premières silhouettes blanches et puissantes bravant la tempête lui redonnèrent un peu de baume au cœur alors que le pas de sa jument venait de déraper dans un trou de renard.

Une pression des mollets dépourvue de douceur lui fit presser l'allure à contrecœur, et c'est un cavalier en bien piteux état qui franchit la porte Sud d'Ephtéria, au milieu du tumulte du vent sifflant entre les allées. Indifférent à la population suffisamment irréfléchie pour oser braver les éléments, courbés en deux contre la force inébranlable du puissant Notos, le soldat se dirigea tout droit vers le Palais.

« ARCHÉLAS AGES, CAPITAINE D'INFANTERIE LÉGÈRE. J'AI UN RAPPORT DE MISSION DE LA PLUS HAUTE IMPORTANCE À FAIRE À NOTRE SOUVERAIN LE ROI LIVIAN D'EPHTÉRIA. » dut-il crier pour se faire entendre dans la tourmente.

Le garde entendit à peine un mot sur deux et dut reconstituer la requête du capitaine mentalement, avec les petits morceaux que le vent avait bien voulu lui laisser. Durant une infime seconde, il hésita à faire répéter ses intentions au soldat avant de se raviser. Le conduire auprès du Roi présentait l'avantage d'entrer se mettre au chaud, aussi ne se fit-il pas prier bien longtemps. Seule Nemesis demeura sur le parvis mouillé, l'encolure basse comme si les torrents de pluie qui s'abattaient à présent pesaient sur son corps fumant.

Sur le marbre impeccable, le claquement des bottes des deux hommes résonna quelques temps.

« Sale temps... se permit la sentinelle à mi-voix.
_ Très sale temps. » Confirma Archélas en soufflant bruyamment sur ses doigts dans l'espoir de les délier.

Quelques servantes aux bras encombrés de polochons s'écartèrent à leur passage, effarées à l'idée qu'une seule goutte de cette averse glaciale puisse les atteindre. Le hall était plongé dans une obscurité lugubre à peine perturbée par quelques torches vacillantes agriffées aux colonnes froides. Puis les deux hommes franchirent une double-porte. Le capitaine reconnaissait les lieux pour y être passé quelquefois et ne s'étonna pas du contraste saisissant régnant entre le hall et les couloirs. Tête baissée, il avait ôté la capuche de sa pèlerine et s'activait à se frotter les mains l'une contre l'autre, retenant à peine sa mâchoire de claquer. Un sourire crispé par le froid s'épingla sur son visage en reconnaissant l'un des fameux pompons en poils de mâtin que vendait Sayah - et qui menaçaient de le mordre chaque fois qu'il mettait les pieds dans sa boutique - suspendu à une poignée. C'était certain, il n'y avait pas gardien plus efficace... à moins d'enchaîner un Fenrir devant chaque porte.

Le capitaine se redressait à mesure que ses pas le portaient à la suite de son guide, s'obligeant à davantage de prestance. Son père lui avait appris à ne jamais courber l'échine devant un homme important. « Ne t'estime jamais inférieur à un Seigneur, mais n'oublie jamais que tu l'es. », voilà ce que lui avait enseigné Démétrien. Et voilà ce qu'Archélas mettait en pratique chaque fois qu'il en avait l'occasion. Rester fier mais humble, assuré mais déférent. Il ouvrit lentement sa pèlerine afin de dégager son uniforme, preuve de son rang et de sa fonction. Ne pas penser à l'audience à venir lui semblait de plus en plus compliqué à mesure qu'il se rapprochait de son Souverain. Chaemil avait toujours été un ami de Livian – si tant est que l'un comme l'autre ait pu un jour considérer qui que ce soit comme un ami – et le capitaine pressentait que l'annonce de la mort du lieutenant-colonel ne passerait pas si facilement. La pilule ne serait pas aisée à faire avaler au Roi...

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Re: Complaisance prudente

Messagepar Livian d'Ephtéria » 19 Fév 2012, 14:25

Lassitude, ennui, exaspération. Lorsque l'on devenait souverain d'un Royaume aussi grand que celui des terres du Nord, l'on en venait à se rendre compte que la source d'amusement de tout un chacun était d'une banalité navrante, et il fallait alors se trouver ses propres petits plaisirs vils et perfides qui pouvaient alors éclairer vos journées.

Dans son salon aux riches parures d'or, de toiles et de tapisseries fines, Livian d'Ephtéria se tenait ainsi, jouant négligemment avec une poignée de cacahuètes censées le faire patienter pour le dîner, il avait évidemment d'autres mets bien plus raffinés pour accompagner le tout, mais l'ennui lui coupait l'appétit et finalement, il se contentait de broyer les coques d'une main pour se détendre, tout en regardant avec exaspération le bouffon qui s'acharnait sur ses jeux afin de le faire rire. D'un geste de la main, il lança sur lui une poignée d'arachides afin qu'il déguerpisse, n'ayant guère réussi à lui arracher le moindre sourire et il se leva alors pour commencer à faire les cent pas.

Il avait reçu le jour-même, un rapport du Seigneur Manölis, comme quoi Chaemil avait été assassiné par l'un de ses subordonnés au cours de la mission qu'il avait lui-même commanditée. Évidemment, le Roi s'était attendu à cela, sinon il n'aurait pas lancé ce petit duel à l'encontre de ce misérable Capitaine à la tendance un peu trop insubordonnée. Un index sur les lèvres, le buste droit et l'autre main dans le dos, il s'approcha de la fenêtre pour observer la tempête qui grondait à l'extérieur. Cela devait bien faire quelques lunes qu'il n'avait pas plu à ce point, et c'est avec un sourire presque malsain qu'il observait les jardiniers se dépêtrer dans la boue et l'eau pour maintenir les jardins en bon état! Son regard perçant scrutait les environs, les voir ainsi trimer pour ne pas avoir à se faire réprimander le lendemain pour une mauvaise herbe apparente était l'un de ses petits plaisirs quotidiens, mais à cet instant, c'était encore bien plus amusant au point qu'il en oubliait presque Ages et ses frasques. Les pauvres bougres se voyaient courir partout, trempés jusqu'aux os, soulevant les brouettes remplies d'outils en tout genre pour gagner du temps mais qui avaient une fichue tendance à s'embourber.

Finalement, ce spectacle n'eut de quoi l'amuser que quelques minutes tout au plus et il fit demi-tour pour revenir vers son trône et s'y installer, attrapant au passage un grain de raisin pour le porter à ses lèvres. Certes, c'était sucré et il n'appréciait guère ce goût fruité avant de passer au dîner, il faudrait qu'il réprimande l'un de ses serviteurs pour avoir osé lui mettre cette grappe sous le nez avant de manger, même s'il l'aurait tout autant fusillé de ne pas y avoir pensé alors que tout le monde savait ici que c'était son fruit préféré. Cela n'avait donc guère d'importance, juste le plaisir de pouvoir congédier quelqu'un afin d'en embaucher un autre, et lire la terreur dans ses yeux à l'idée de décevoir son souverain.

Un bruit de trompette se fit alors entendre, signe annonciateur d'une visite et le Roi souleva un sourcil intrigué. Quelqu'un avait osé bravé la tempête pour venir à sa rencontre? Voilà qui était diablement intéressant. Ne bougeant pas, ses longs doigts fins pianotant sur l'accoudoir en or, il attendit qu'un homme s'approche rapidement et vienne lui murmurer quelques mots concernant le visiteur, et un voile rouge passa alors dans le regard du souverain... quand on parle du loup, il n'aura pas perdu de temps. Espérait-il être là avant le message de Manölis? C'était plus que probable et Livian avait bien l'intention de voir si le jeune capitaine allait tenter le mensonge en signifiant qu'il n'était pas au courant de la mort de son supérieur.

Croisant les doigts devant lui, le regard perçant, il fit un signe de tête en demandant à le laisser entrer. L'individu était trempé jusqu'aux os lui aussi, et n'importe quel hôte lui aurait proposé de retirer ses vêtements dégoulinants pour lui en proposer de plus chauds, mais Livian d'Ephtéria n'était pas n'importe quel hôte et il saurait juste afficher ce léger rictus méprisant devant cet individu qui salopait ses moquettes et ses marbres.


«Capitaine Ages. Vous voilà enfin. J'ai bien cru que vous aviez pris la fuite devant la mission que je vous avais confiée.»

Un sourire presque sadique sur les lèvres alors que son regard pénétrait un peu plus celui du soldat. Enfin quelque chose qui allait briser la monotonie de sa journée

«Je vous écoute, j'ose espérer que vous m'apportez de bonnes nouvelles.» un sourire un peu plus large, dévoilant quelques dents incroyablement blanches pour ce genre de royaume, laissant à penser que peut être Livian a quelque contact avec la Basse Ville et sa technologie... en tout cas, le regard du prédateur était clairement planté dans celui de sa proie.

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Re: Complaisance prudente

Messagepar Archélas Ages » 20 Fév 2012, 04:04

Déliant doucement ses doigts à la porte des appartements de Livian d'Ephtéria, Archélas attendit sans impatience que le garde revienne le chercher. En fonction de l'humeur de son Souverain, il pourrait obtenir cette audience comme repartir sans même s'entretenir avec lui, tout dépendait de la nature de la mouche qui l'aurait piqué ce jour. Un homme escorté de trois servantes passa non loin de lui, le détaillant des pieds à la tête avec un dédain non dissimulé. Le capitaine reporta son regard sur la porte, s'efforçant d'ignorer cet imbécile qui s'éloignait en marmonnant toute une litanie de remarques désobligeantes. Sans-doute s'agissait-il de l'un de ces nobles parvenu à s'attirer les faveurs de leur Souverain. Autrement dit, un type infréquentable, très probablement fainéant et sans coup férir d'une hypocrisie sans limite. Passant sa main dans ses cheveux, Archélas les secoua brièvement comme un chien qui s'ébroue avant de se redresser en voyant son guide ressortir. Un simple regard suffit à lui faire comprendre qu'il pouvait entrer, ce qu'il fit après un hochement de tête de gratitude.

Il pénétra la grande salle à pas prudents, se gardant bien de se montrer trop pressé ou trop conquérant sans pour autant avoir l'air sur ses gardes. Droit malgré le froid qui le saisissait de toute part, il s'inclina, interceptant avec une certaine appréhension le ton narquois de son Souverain. Manifestement, Livian était d'aussi méchante humeur que Manôlis lorsqu'il l'avait rencontré à Banba ces jours derniers. À croire que le sort n'en avait pas fini de s'acharner contre lui.

« Je puis vous assurer, Seigneur – répondit Archélas en saluant de nouveau – que l'idée de fuir cette mission ne m'a pas effleurée. Je ne serais pas digne de servir votre puissante armée si tel avait été le cas. »

Il marqua une pause qu'il voulu respectueuse. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, lui faisant prendre conscience de la terreur sourde que cette audience instillait en lui malgré ses efforts pour paraître serein. En fin de compte, l'humeur joviale de son Souverain lui était plus effrayante que s'il avait été en colère. Car si fulminer rendait aveugle, dupe, et parfaitement apte à se faire rouler dans la farine, un esprit reposé en revanche se révélait plus intelligent, plus fin, plus attentif à la tromperie... et plus prompt à bondir d'une émotion à l'autre. Libre de s'emporter comme de se livrer à une tranquille tyrannie, la seconde plus inquiétante que la première.

« De bonnes et de mauvaises nouvelles, hélas. Commença le soldat en se redressant. Nous avons embarqué à bord du Hart Nacré selon vos ordres, le lieutenant-colonel Chaemil et moi-même, ainsi que nos équipages respectifs. J'ignore si le capitaine Hyacinthe le Docte a eut l'occasion de vous faire son rapport faisant état de l'attaque de Drakmonniss qui envoya le Hart Nacré par le fond, mais il en fut ainsi. Nous avons toutefois pu gagner les côtes sud-est sains et saufs quoique peu nombreux, et poursuivre notre mission. »

Il fit une nouvelle pause, tant pour tenter de deviner ce que son Souverain savait déjà ou non que pour réfléchir à la suite. Beaucoup de détails pouvaient être « oubliés » car trop techniques pour Livian qui ne s'intéressait qu'aux résultats, ou trop personnels pour être révélés à quiconque. D'autres étaient sans-doutes nécessaires, mais le soldat préféra les laisser de côté pour le moment, telle que la mort de Chaemil pour commencer.

« Wingdrakk est bâtie à flan de falaises Seigneur. Elle fait front à l'océan et n'est pas visible depuis les plaines. Les rues y sont étroites et creusées à même la pierre en une infinité d'escaliers à fleur de précipices. Nulle cavalerie ne pourra espérer s'y engouffrer, j'en ai peur. J'ai noté la présence d'un autre village au sud de l'échine de Drakmonniss. Yeillstrand, érigé en une succession de beffrois dominant les alentours sur un cercle parfait. À quelques lieues au sud et protégée par une quantité de magie telle que Sayah ne saurait en être le seul instigateur, une autre ville s'étend. Bien entendu, j'aurai plaisir à m'entretenir de chaque détail stratégique à votre chef des armées. » Promit-il en s'inclinant de nouveau.

Il se redressa, attentif au verdict qui l'attendait, angoissé surtout. Si seulement Livian pouvait le renvoyer d'un geste, exaspéré par sa présence, le libérer par caprice... mais il ne savait pas trop pourquoi, Archélas s'inquiétait de son regard un peu trop intéressé. Allait-il ordonner un assaut irraisonné sur ces peuples ? Déclencher une guerre qu'il ne pourrait pas gagner ? Comprendre à demi-mots qu'il n'avait pas la moindre chance de vaincre et s'en prendre à son capitaine, parce qu'il fallait bien s'en prendre à quelqu'un ? Inquiet, le soldat se tenait prêt autant qu'il le pouvait à toute éventualité, sans se douter une seule seconde que son Souverain était déjà au courant de la mort de Chaemil qu'il avait – lui semblait-il – éludée avec succès.

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Re: Complaisance prudente

Messagepar Livian d'Ephtéria » 21 Fév 2012, 00:56

Le contraste ne pouvait être plus saisissant. Lui, le Roi, le Seigneur des Lieux, fier et droit, le buste dressé, un bras toujours dans son dos et l'autre posée négligemment sur son ventre alors qu'il fixait l'individu devant lui, recroquevillé, frigorifié, pouilleux, misérable, ses cheveux dégoulinant sur la moquette tel un poulpe avarié... certes, l'on parle du point de vue de Livian d'Ephtéria, car la réalité était que cet être misérable réussissait à rester digne, et c'était probablement ce qui l'agaçait le plus. Pourquoi diable n'était-il pas à genoux à ramper pour le pardon? D'une certaine manière, une part de lui admirait le fait qu'il ne soit pas comme tous ces insectes qui ne faisaient que se plaindre ou de l'aduler dans des mensonges mal déguisés, et dans un dernier regard dédaigneux, il agita sa main d'un geste nerveux lorsque le soldat fit son petit speech sur l'honneur de faire partie de son armée «Les faits, Capitaine Ages, les faits!»

Ainsi donc, l'homme commença son discours. Ennuyeux à mourir dès les premiers mots, en quoi était-ce son problème qu'un bateau ait été envoyé par le fond par Drakmonniss? Il avait déjà accepté de fournir les fonds au Capitaine Le Docte pour en obtenir un autre, se le faire construire ou aller le cueillir dans les bois, ce n'était pas son problème «Je me fiche de ce bateau. Les faits! La mission!»

Il retourna s'assoir pour ruminer en silence. Sa patience commençait à atteindre ses limites alors qu'enfin Archélas commençait à parler des deux villes. Son regard d'acier s'illumina enfin alors qu'il posait ses coudes de part et d'autre sur son trône en fixant intensément le soldat. Claquant des doigts, un scribe arriva rapidement pour noter tout ce que le capitaine pouvait expliquer, certes, l'idée de la falaise était gênante, mais l'intérêt était de savoir! Car le savoir apportait tout! Le savoir permettait de trouver les idées, les solutions, et il pourrait toujours appeler tous ces bouffons de l'armée qui se disaient indispensables pour ce qui était des stratégies pour trouver la solution qui lui permettrait de braver ces falaises et ces dangers qu'offraient les Winghox.

Il s'apprêta à chasser le scribe de la main lorsque le soldat bifurqua sur un autre village, une autre description et le Roi se figea
«Plait-il? Un autre village?» il fit alors signe au scribe de poursuivre avant de se lever pour poser un index sur ses lèvres. Deux villages aussi près les uns des autres? Voilà qui était intéressant, et lorsqu'Archélas mentionna qu'il pourrait expliquer tous les détails au Général de son armée, le Roi se contenta de hocher la tête à l'attention de l'autre pour qu'il déguerpisse. Toujours debout, l'air songeur, il n'aimait pas ce qui était en train de se passer. Ce gredin avait réussi. Au-delà de ses espérances et cela l'énervait au plus haut point. Il devait trouver une parade, quelque chose, et l'incident de Chaemil lui revint en mémoire et il afficha alors un sourire des plus sadiques. Faisant un signe de main à l'attention d'un autre homme un peu plus loin, celui-ci s'approcha avec un plateau et une bourse de cuir que Livian envoya directement à l'attention d'Archélas

«Je vous félicite, Capitaine Ages. Vous avez pleinement rempli votre mission.» allons, comment pourrait-on penser que ce soit aussi simple? Se retournant d'un geste sec, ses longs cheveux noirs se soulevèrent doucement alors qu'il tournait le dos au soldat «Cependant, dites moi... le Lieutenant Colonel Chaemil n'est toujours pas rentré, ni aucun de ses hommes.» sa main alla chercher un nouveau grain de raisin, le tenant entre le pouce et l'index en pressant doucement comme pour en tester le volume puis le porta à sa bouche pour le savourer «Et... le Capitaine Le Docte m'a annoncé que votre propre équipage était des plus surprenants. Une... femme?» il se retourna enfin, plongeant son regard d'acier dans celui du Capitaine à la recherche de quelque chose qui pourrait bien lui plaire. «Vous ne l'avez guère mentionnée dans votre rapport jusqu'à présent? J'ose espérer qu'elle est toujours en vie? Il serait regrettable qu'un soldat du Roi ait entraîné une pauvre femme innocente dans une mission qui ne la concernait pas.»

Un sourire presque triomphant s'affichait sur son visage alors qu'il faisait de nouveau face au soldat. Les deux mains dans le dos cette fois, le torse bombé, l'air conquérant.

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Re: Complaisance prudente

Messagepar Archélas Ages » 21 Fév 2012, 23:25

S'il avait dû donner une première impression sur le bilan de son rapport, Archélas aurait sans-doute avancé que son Souverain était satisfait. Au moins cette fois le soldat se montrait-il à la hauteur de la mission qui lui avait été confiée, contrairement à la dernière fois. Pourtant, quelque chose subsistait dans l'intensité du regard de son Roi, comme une question en suspens dont il connaissait déjà la réponse, et qui le faisait jubiler par avance. À cet instant précis, le soldat n'aurait pas été très étonné de voir surgir Chaemil de derrière un rideau pour faire un meilleur rapport et l'accuser de toutes les perfidies... mais il n'en fut rien. Heureusement... et évidemment bien sûr ! Livian claquait des doigts pour faire apparaître comme par enchantement différents laquais qui accouraient, le servaient, puis repartaient en sens inverse, le fuyant comme un pestiféré. La règle d'or en ces lieux semblait être de ne surtout pas rester dans les pattes de leur Souverain trop longtemps.

Attrapant de justesse la bourse remplie d'Ores que lui jetait Livian comme il aurait jeté des os à un chien, Archélas l'empocha sans empressement, remerciant son Souverain en s'inclinant de nouveau. Mais il releva rapidement les yeux, inquiet de s'entendre féliciter pour son travail. Cette fois il en eut le cœur net : quelque chose ne tournait pas rond !

Aussi, lorsque le nom de Chaemil s'imposa de lui-même dans la conversation, le capitaine n'en fut pas même surpris. En revanche, son cœur s'arrêta à l'allusion de son équipage. Le Docte avait annoncé...? Le Docte était donc parvenu à boiter jusqu'à Ephtéria et était rentré sain et sauf. Mais si Archélas en fut très brièvement soulagé, il était surtout furieux. Furieux que le capitaine du Hart Nacré ait pris la peine de révéler la présence de Ceithli. Furieux de ne pas avoir pensé à lui demander de garder le silence. Furieux que Livian s'y intéresse. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire de connaître son équipage ? Les poings serrés et le cœur battant comme un fou dans sa poitrine, le soldat tenta tant bien que mal de se contenir, de refouler sa colère, d'avaler ses émotions. Définitivement, le Roi d'Ephtéria n'était un homme à insulter comme il l'avait fait avec la plupart de ceux qui s'en étaient pris à sa féline jusqu'à maintenant. Mais il était pris de court... et ne savait plus quoi inventer pour protéger sa compagne... Mentir, encore ? Non. Son visage que la colère rendait écarlate l'avait déjà trahi.

Un battement de cil chassa provisoirement sa rancœur envers Le Docte et il inspira profondément.

« Le Lieutenant-Colonel Chaemil est mort Seigneur. Ainsi que le gros de son équipage. » Asséna-t-il du ton le plus posé qu'il put.

Du sang-froid, voilà ce dont il avait besoin à l'heure actuelle, mais la crainte de mettre Ceithli en danger lui faisait perdre tout ses moyens. Peu lui importait de terminer en geôle ou d'avoir à affronter des Teignes pour amuser la galerie tant que Livian ne s'en prenait qu'à lui et à lui seul. Protéger Ceithli, par tous les moyens. La faire oublier. Ne pas divulguer son identité et prier que Le Docte ne l'ait pas fait non-plus. Bon sang !!! Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt !?? Les ongles enfoncés dans ses paumes, il se redressa encore, et tant pis si Livian considérait cette posture comme un affront.

« La femme qui m'accompagnait est retournée chez elle. À vrai dire nous ne nous sommes associés que pour la mission et nous sommes séparés juste après. S'agissant d'une compétition entre le Lieutenant-Colonel et moi-même, j'ai pensé plus discret et rapide de ne voyager qu'en petit nombre. Zlata Bolt n'était pas disponible, et je doute qu'elle aurait apprécié les termes de la mission. Eut-il l'audace d'ajouter. En ce qui concerne mon supérieur, il semblerait que le Lieutenant-Colonel ait perdu l'esprit après l'attaque de Drakmonniss. Il m'a menacé à plusieurs reprises, la compétition l'ayant préalablement échauffé sans-doute, et puisque j'avais en ma possession quelques objets achetés chez Sayah qu'il convoitait, et il me l'a fait comprendre, jusqu'à se jeter sur moi. Ce qui n'était pas si loin de la vérité. Je suis navré Seigneur, mais c'était lui ou moi. Il marqua une nouvelle pause, priant pour que son aveu détourne l'attention de son Souverain sur lui. Quant à son équipage, le capitaine Le Docte vous a peut-être dit qu'il n'en restait guère que deux hommes après le naufrage. Ils se sont dispersés à la défaite de leur supérieur, et je ne les ai plus revus. »

Nouveau mensonge, mais avouer trois assassinats à la suite n'était peut-être pas une très bonne idée. Ses yeux se fermèrent brièvement alors qu'il cherchait absolument à se calmer. Par tous les moyens, mais vite. En les rouvrant, il croisa le ballet incessant des jardiniers par la grande porte-fenêtre, et s'étonna de les voir aller et venir dans la boue, remettre de l'ordre dans les pétunias avachis par la pluie, tailler les haies dans le prolongement des allées détrempées. Et toute cette agitation sembla le détendre légèrement, alors qu'il priait encore pour que Livian l'oublie et le jette hors du Palais dans la minute.

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Re: Complaisance prudente

Messagepar Livian d'Ephtéria » 22 Fév 2012, 15:44

Il était saisissant de voir le contraste entre une nouvelle que l'on attend et une autre qu'on n'a pas vu venir. En soit, Archélas était fin prêt lorsque le Roi prononça le nom de Chaemil, mais la surprise et la peur qui se lisaient sur son visage lorsqu'il mentionna cette femme sans nom qui l'avait accompagné valait tous les ores de son royaume. Non tout de même pas, mais c'était malgré tout suffisamment plaisant pour que sa journée soit un peu plus ensoleillée par cette tempête déprimante. Les mains dans le dos, il pouvait presque voir les pensées s'emmêler les unes dans les autres, et un sourire des plus satisfaits s'affichait clairement sur son visage alors qu'il levait les sourcils

«Et bien? Vous avez perdu votre langue? On peut s'arranger pour que ce soit définitif si vous le souhaitez.» rien de plus à ajouter, le soldat se décidait enfin. Chaemil était mort. Au moins n'avait-il pas menti pour le moment. Manôlis ne lui avait pas donné les détails cependant, signalant simplement qu'on lui avait ramené sa tête, sans même préciser qu'Archélas était le porteur cependant. Probablement que le Seigneur de Banba avait été un poil plus sympathique ou compatissant au point de ne pas trahir ses sources. Heureusement que le Capitaine Ages ne s'était pas amusé à lui ramener sa tête à Guttenvald, les conséquences auraient pu être dramatiques. Mais pour l'instant, Livian ne savait rien des circonstances de la mort, si ce n'est qu'avec le duel en cours, Le Docte certifiant qu'il avait survécu au naufrage et la célèbre sympathie qui caractérisait ces deux là, il aurait fallut être stupide pour ne pas comprendre qu'Archélas y était pour quelque chose.

Toujours est-il que si obliger le soldat à avouer était des plus amusants, les explications étaient d'une banalité navrante. Blablabla j'ai fait que me battre pour sauver ma vie... blablabla c'était lui ou moi.


«N'allez pas me dire qu'un soldat de votre rang n'est pas capable d'immobiliser quelqu'un sans le tuer! Et cette femme? Vous a t'elle aidé dans cette besogne? Dois-je la faire rechercher pour le meurtre d'un de mes hommes?» le nez relevé dans une grimace écœurée, il s'approcha d'Archélas avant de s'arrêter à quelques pas, le fixant comme une tache de boue salissant ses chaussures avant d'afficher une stature des plus triomphantes

«Peu importe vos raisons, Capitaine Ages. Sachez que je ferai appel à tout l'équipage de Le Docte s'il le faut pour les faire témoigner afin que nous retrouvions cette femme. Si je vous pardonne pour vos actes dans la mesure où en temps de guerre, il y a toujours des perdants, je ne saurais tolérer qu'une civile se mêle des affaires de mon armée!» son regard affichait à la fois un profond mépris mais tout de même une certaine satisfaction alors qu'il relevait le menton d'un air orgueilleux.

«Vous êtes rétrogradé au rang de Lieutenant. Estimez-vous heureux d'avoir pleinement accompli votre mission sinon je vous aurais enfermé dans mes cachots le temps de l'enquête! Nous retrouverons cette femme, soyez en persuadé!»

Se retournant alors, il commença à se diriger vers son trône avant de faire demi-tour pour fixer Archélas «Vous êtes mis à l'épreuve, Lieutenant Ages. Montrez-vous digne de mon indulgence, faites votre travail en faisant votre rapport au Général de mes Armées et peut être que je saurais me montrer magnanime envers cette gourgandine» un sourire sadique s'afficha de nouveau sur son visage satisfait «j'ai cru comprendre qu'elle était plutôt séduisante... je manque cruellement de distraction ces derniers temps.» regardant ses doigts comme pour vérifier que ses ongles étaient impeccablement manucurés, il fit ensuite un geste de la main comme l'on chasserait une mouche

«Vous pouvez disposer. Lieutenant.» appuyant volontairement sur ce dernier mot pour en voir les effets, il s'installa de nouveau dans son trône en regardant le soldat dans l'attente qu'il déguerpisse.

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Re: Complaisance prudente

Messagepar Archélas Ages » 23 Fév 2012, 01:20

Les réflexes d'Archélas lui revenaient les uns après les autres à présent que l'adrénaline pulsait à tout rompre, et si son Souverain l'avait exhorté à sortir de son champ de vision, il ne bougea pas. Le regard déterminé, il se devait tout de même d'éclaircir quelques détails. Trop insister le desservirait sans le moindre doute et ferait peser sur lui des soupçons que Livian n'avait peut-être pas encore à son sujet, mais ne rien dire donnait raison à ce Roi parricide en plus de le faire passer, lui, pour un lâche.

« La femme n'est pas intervenue dans cette esclandre Seigneur. Reprit-il d'un ton beaucoup plus assuré alors que ses émotions quittaient son visage. Son rôle était de me servir de guide et mes ordres étaient très clairs : elle ne devait se mêler de rien, et c'est ce qu'elle a fait. Rien d'autre, je puis vous l'assurer. C'est précisément la raison pour laquelle je n'ai pas eu le choix face au Lieutenant-Colonel Chaemil, puisque lui-même excellent bretteur m'attaquait ainsi que ses deux hommes. Je ne pouvais pas maîtriser les trois à moi seul, c'est pourquoi faire tomber la tête en la personne de leur supérieur m'a semblé, sur le moment, le seul moyen de m'en sortir. »

Archélas s'inclina de nouveau, subitement calme, et recula d'un pas comme s'il se décidait enfin à sortir.

« Cette sanction est méritée, mais il serait lâche de ma part de laisser accuser un simple guide et de le mêler à tout cela, qui ne le concerne en rien. » Ajouta-t-il en s'inclinant encore plus bas.

Conscient qu'il ne faisait qu'abuser de la patience déjà très limitée de son Roi – d'autant qu'il se permettait de reprendre exactement ses termes pour l'amener à renoncer à sa nouvelle lubie – il recula encore, se dirigeant cette fois vers la sortie sans plus manifester la moindre crainte. À cet instant, seuls défilaient dans son esprit les moyens dont il disposait pour mettre Ceithli à l'écart le plus vite possible. Il devrait trouver Le Docte sitôt sortit et le convaincre de ne pas souffler un mot sur la jeune femme, lui comme les quelques membres survivants de son équipage. Quitte à le soudoyer ou à le menacer, ou à ce qu'il finisse par nourrir les poissons par cent mètres de fond, peu importait au soldat, mais Le Docte devait se taire.

Archélas sortit juste au moment où ses oreilles recommençaient à bourdonner de fureur. Que Livian d'Ephtéria ait cru comprendre que sa féline était plutôt séduisante n'était pas pour lui plaire. Plutôt s'exiler à Wingdrakk que de laisser ce pourceau toucher un seul cheveux de Ceithli ! C'est donc révolté contre Nideyle entière que le lieutenant couru jusqu'aux quartiers militaires où il fit son rapport au général des armées, méticuleux et précis jusque dans les moindres détails, des structures au caractère exécrable des Winghox en passant par l'obsession Tenaag'i pour ôter des parties du corps de leurs mâles en fonction de leur « utilité ». Son récit concernant la Basse-Ville fut un peu plus confus en revanche. D'abord parce qu'il avait été plutôt malade lors de son séjour en ces lieux, et ensuite parce que la ville était trop étrange pour en faire une description cohérente avec des mots simples. Au final, il fut retenu toute la matinée.

À midi, Archélas s'éclipsa afin de rejoindre la gare d'Ephtéria. Il y acheta les billets pour Ceithli et Sofiaa qu'il envoya aussitôt par Flabo express, et regarda le grand oiseau rouge s'envoler en se mordant la joue. Était-ce réellement une bonne idée de les faire venir aussi près du danger ? Le midi il mangea très mal, et l'après-midi fut consacrée à la suite de son rapport de mission. Le général semblait avoir reçu pour ordre de lui soutirer jusqu'aux plus infimes détails de ses observations, et c'est épuisé que le soldat en ressortit à la nuit tombée. Sur le parvis du Palais, Nemesis attendait, l'encolure basse, les crins alourdis par la pluie, à moitié somnolente dans le froid saisissant. C'est à peine si elle remua à l'approche de son cavalier, ce qui provoqua un pincement au cœur du Lieutenant.

« Excuse-moi ma belle... » Murmura-t-il lorsqu'il fut à sa hauteur.

Il la caressa gentiment avant de l'inviter à le suivre dans les rues de la capitale, et ne se décida à monter sur son dos que lorsqu'ils furent aux portes est. Au petit trot sous une pluie diluvienne, tous deux rejoignirent le manoir familial sans le moindre entrain...

Je suis passée assez vite sur l'entretien avec le chef des armées. Si tu avais un projet le concernant (ou si la réponse d'Archélas suscite une réaction que Livian ne peut pas avoir vu que je l'ai fait quitter les lieux), n'hésite pas à me le dire, j'édite sans problème.

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La suite : Affaires de famille

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Re: Complaisance prudente

Messagepar Livian d'Ephtéria » 24 Fév 2012, 00:03

Le nez encore un peu froncé, Livian d'Ephtéria n'avait pas prononcé le moindre mot, ne faisant que plonger son regard dans les saphirs du soldat alors qu'il essayait de défendre comme il pouvait la femme qui aurait été son guide. Il était évident que cette femme avait bien plus de valeur qu'il ne le prétendait, sinon il n'aurait pas perdu autant de temps et surtout pris le risque de le contrarier d'avantage pour l'innocenter. La vérité, c'est que si Archélas Ages n'avait pas manifesté le moindre intérêt pour elle, il aurait purement et simplement renoncé à la retrouver. Comme un enfant capricieux, essayez de le convaincre de quelque chose il s'obstinera à croire le contraire.

Un certain sourire s'était affiché sur son visage alors qu'il faisait un nouveau geste de la main pour lui signifier de partir une bonne fois pour toute alors qu'il était bien assis sur son trône désormais. Une fois le soldat éclipsé, d'un claquement de doigts les serviteurs commencèrent à s'affairer un peu partout, certains prêts à prendre des messages, d'autres apportaient le dîner en dressant la table, mais celui qui l'intéressait était bel et bien celui qui avait un parchemin et une plume à la main


«Envoyez un message à Balaïnes. Je veux que Le Docte et tous les membres de son équipage qui ont survécu au naufrage du Hart Nacré soient à Ephtéria dès demain!»

Les yeux écarquillés, celui qui était en train d'écrire n'osait pas préciser à son souverain qu'entre le temps nécessaire à l'envoi du message pour arriver jusqu'à Balaïnes, de trouver Le Docte, rassembler cet équipage et le faire revenir à Ephtéria, il s'écoulera forcément plusieurs jours! Avalant sa salive avec difficulté, il écrivit rapidement et disparut après avoir simplement dit un «Oui Monseigneur» un peu hâtif. La situation était désespérée pour le pauvre homme qui se dépêcha d'aller à l'écurie des flabos, malheureusement avec la tempête qui grondait encore dehors, il était impossible que le message ne quitte la ville dans un état suffisant pour qu'il soit lisible à Balaïnes... tant pis, si jamais Le Docte n'arrivait pas le lendemain après tout, c'est celui-ci qui en pâtirait et pas lui! Le message partirait demain par beau temps.

S'installant à table, le regard de Livian était des plus perçants. Il avait bien l'intention de découvrir qui était cette mystérieuse jeune femme, et il le saurait bien assez tôt.


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