Cendres froides {privé Solenia}

Imprenable cité ceinte de hauts remparts, Ephtéria est la capitale des peuples du nord. Elle abrite le château du Roi, sa cour, son armée, mais aussi son arène dont les sous-sols sont creusés des geôles tant redoutées.

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Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 07 Oct 2011, 22:51

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bienvenue dans une journée moisie comme notre Mechanima en vivait souvent. Déjà, ça n'avait pas super bien commencé. Il aurait dû se méfier à la seconde où ses supérieurs avaient décidé de l'envoyer « vérifier une information », mais non. Obéissant comme un chien, il s'était contenté de hausser les épaules et de partir en mission. L'information, parlons-en ! S'il mettait la main sur le pèquenaud qui avait osé affirmer qu'une créature des enfers logeait sous Ephtéria, juré il entendrait parler du pays en langage mechanima furax. Non mais sérieux quoi, aller traîner ses miches au fin fond d'un puits à souhaits. Vérification ses fesses !

En parlant de fesses d'ailleurs, celles de la tenancières étaient pas mal. Sara Eriksen qu'elle s'appelait. Mais à Haine ce genre de détails, ça ne faisait ni chaud ni froid. Encore moins quand ses senseurs avaient décidé de se mettre en grève. Intermittent des yeux, rien que ça. Vous parlez d'une Élite vous.

Agrippé au bras d'une gentille vieille dame, Haine traversa la grande salle de l'auberge des Deux Cheminées sans souffler un mot, les clients le regardant passer avec des yeux ronds. Sans rire, c'était qui ce type avec les vêtements bizarres ? Un type. Point barre. Et puis mêlez-vous de vos oignons d'abord. Oui mais quand-même, le treillis et les Rangers ça n'était pas très raccord avec les habitudes vestimentaires du coin, m'enfin bon. Il n'était pas supposé s'arrêter faire du tourisme à la base.

« Eh Sara ?
_ Je suis là N., au comptoir, à gauche.
_ Tu m'envoies un message s'te plaît ? De passage à Ephtéria, senseurs en rade, rendez-vous ici. Pour Solenia vaen Orphelia, de la part de N.
_ J'envoie ça tout de suite.
Confirma-t-elle avant de se tourner vers la vieille dame. Madame, vous pouvez l'emmener dans la chambre 12 s'il vous plaît ? »

Elle lui tendit la clef avec un sourire. Est-ce qu'elle s'était portée volontaire pour aider le tas de tôle celle-là, ou est-ce qu'elle avait été embrigadée de force ? La question restait entière. En fait elle avait été volontaire au début, et puis maintenant elle regrettait. C'est qu'il fallait le supporter l'ours mal léché et malpoli. Elle se contenta donc d'ouvrir la chambre numéro douze, de glisser la clef dans les mains de l'odieux personnage qu'elle escortait, et tourna les talons. Comme on disait, fallait pas pousser mémé dans les orties, et Haine lui, pousser les gens c'était son truc. Pas exprès... mais n'empêchait que... et du coup il jura en se cognant aux meubles avant d'arriver à ce qui devait être un lit. Quelle idée de foutre autant de meubles sur son passage... Il se laissa tomber sur le matelas et soupira. Plus qu'à attendre.

Solution un : Solenia rappliquait et rafistolait ses senseurs. Elle savait faire.
Solution deux : personne venait et il activait sa balise de détresse. Mais franchement, se faire rapatrier pour deux senseurs défectueux, ça faisait chier.

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Re: Cendres froides

Messagepar Solenia vaen Orphelia » 11 Oct 2011, 20:54

Tranquillement assise sur l'une des terrasses de ma demeure, j'étais en train de boire une tasse de thé rouge que mes servantes avaient eu beaucoup de mal à trouver, mais fort heureusement le breuvage était des plus délicieux, notamment car il était bien préparé. Pour cela, j'avais sue récompenser celle qui avait été capable de me dénicher un tel trésor, non pas avec quelques Ores, je les payés bien suffisamment pour qu'elles soient vraiment dans le besoin, mais plutôt par quelque chose de beaucoup plus… plaisant que ces disques brillants. Enfin il était inutile que je repense à ce genre de chose, sans quoi je risquais vraiment de m'attacher à ces petites… même si le tatouage du cœur devrait normalement m'en empêcher.

Profitant d'une brise légère, je regardais la foule déambuler au loin, cela sans vraiment de conviction, et je me demandais où pouvait bien se trouver mon frère à l'heure actuelle. Dans la mesure où il était recherché, j'imaginais qu'il était probablement en cavale, et je ne m'inquiétais pas vraiment pour lui dans la mesure où je le savais suffisamment futé pour s'en sortir sans la moindre égratignure. Enfin, sauf peut-être la fois où un quelconque « Seigneur » était parvenu à le piéger, sauf que celui-ci avait dû être particulièrement déçu en voyant que mon jumeau avait été parfaitement capable de transformer la créature qu'il devait affronter en tapis de salon. Enfin, cela était un souvenir assez lointain et je préférais éviter d'y penser aussi, si bien que je me disais que je pensais peut-être un peu trop comme une vieille fille… Accoudant un bras à la table sur laquelle je m'étais installée, je venais me masser la tempe droite en réfléchissant à ça. Quelle image pouvait-on bien se faire de moi ? J'avais toujours pensée que j'étais belle, si bien qu'il n'était pas impossible que je m'en sois moi-même persuadée, mais quand était-il vraiment ? J'apportais la tasse à mes lèvres d'un air songeur avant de finalement dire à haute voix :

« Est-ce que je suis une vieille fille ? »
La domestique qui se trouvait, dans mon dos, semblait être aussi surprise au vue du cri qu'elle laissait s'échapper de ses lèvres, et je l'entendais alors s'approcher, comme si elle avait crue que j'avais besoin de quelque chose. C'était la petite nouvelle, aussi elle n'était pas encore vraiment habituée à mon comportement.
« Euh… Bien sûr que non, mademoiselle Orphelia. » Me disait-elle d'une voix peu assurée, comme si elle craignait que je la gronde.
- Tu dis cela uniquement pour me flatter ? » Mon ton assez froid et sévère, peut-être trop pour elle car je pouvais la voir trembler.
- J-Je ne m-me le p-permet-… »
- Tu oses me répondre ? » J'avais l'habitude d'interrompre ceux qui travaillaient pour moi, non pas parce que je les considérais comme des esclaves, mais plutôt par… habitude ? En tout cas, celle-ci ne devait pas vraiment s'y attendre car je pouvais la voir commencer à larmoyer. J'étais peut-être aller un peu loin avec elle, aussi je me levais pour caresser le dessus de son crâne, la décoiffant légèrement tout en déplaçant n'importe comment sa coiffe. « Ce n'est rien. Tu peux finir mon thé. »
Devant son regard interloqué je savais bien qu'elle ne le ferait pas, surtout qu'elle n'avait vraiment rien dû comprendre de ce qu'il se passait. J'en buvais donc encore un peu avant de finalement venir embrasser cette servante pour qu'elle goûte ceci, et en soit cela m'amusait réellement de voir ses yeux s'écarquiller à ce baisé. Il n'était même pas impossible que ce soit son premier dans la mesure où elle était jeune, et en soit je m'amusais encore plus à cette idée. La laissant ensuite en plan à réfléchir à tout ce qu'elle venait de subir, je rentrais à l'intérieur de ma maison afin de m'occuper autrement, même si je ne savais pas encore comment.

Une autre domestique arrivait alors en me tendant un mot, mon regard s'assombrissant presque en lisant ce qui y était écrit. Je soupirais doucement, une fois encore il ne venait me voir que lorsqu'il avait besoin d'aide, sans quoi il ne passait vraiment jamais… Enfin, au moins j'aurais l'occasion de le voir un peu, cela faisait longtemps. Je redonnais alors le morceau de papier à la jeune femme avant de finalement la regarder d'un air presque exaspérée.

« Veuillez préparer un bain pour mon retour. » Puis, sans un mot de plus je décidais finalement de quitter ma demeure pour me rendre à cette bien connue auberge, marchant rapidement pour ne pas le faire attendre trop longtemps. Déjà que le temps que l'on m'amène ce mot il avait dû s'impatienter, je marchais donc rapidement dans les rues de la ville. Je n'avais même pas besoin de pousser ceux qui se trouvaient sur mon chemin, j'avais suffisamment de prestance pour qu'ils s'écartent d'eux même. Ou bien peut-être que j'étais assez belle pour qu'ils restent bouche-bées comme la bande de crétins écervelés qu'ils étaient… Au final je m'en fichais pas mal, la seule chose qui m'importait vraiment été de rejoindre Neythen.

Une fois devant l'auberge, je n'avais même pas besoin de m'approcher du comptoir que la gérante me disait que c'était la chambre numéro douze. J'étais suffisamment connue ici pour que l'on sache que je venais rarement sans raison, et puis ma démarche était si déterminée que c'était certain que j'avais vraiment quelque chose à y faire. Je montais alors rapidement les marches pour me retrouver dans le couloir des chambres, avançant jusqu'à celle où devait se trouver le soldat de l'Escadron. Je frappais alors deux fois à la porte, laissant une seconde passer entre chaque coup, puis j'ouvrais doucement la porte.

« Neythen ? » Étrangement, ma voix était assez douce, comme si j'étais inquiète pour lui. Après tout, il m'avait appelée car il ne voyait plus rien, mais il n'était pas dit qu'il s'agissait du seul mal dont il souffrait. Avec lui, je ne savais jamais vraiment à quoi m'en tenir, si bien que cela me faisait encore une fois soupirer…

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Re: Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 12 Oct 2011, 00:19

Dingue comme les autres sens s'affinent lorsque l'un des cinq autres est en grève. Genre par exemple, l'ouïe. Bon ok, il en était pas encore à entendre les cafards marcher sur le parquet, mais les pas dans le couloir eux, parvinrent jusqu'à ses oreilles. Le deux coups sur la porte aussi. Même qu'il aurait pu dire « entrez » comme un homme civilisé, sauf qu'il était justement pas civilisé. Alors il se contenta de lever le nez par réflexe, grommelant de ne rien voir de plus que ce foutu rideau noir. Cette voix, il l'aurait reconnue entre mille.

« Solenia... »

Et puisqu'ils n'allaient pas passer l'après-midi à s'envoyer leurs prénoms à travers la tête, il leva simplement la main afin de désigner son regard inexpressif du doigt. Sur le côté droit de son visage, de la tempe à la mâchoire inférieure, une longue estafilade saignait encore tandis que de bons gros hématomes pointaient leur nez un peu partout ailleurs. Pas étonnant que la connexion optique ait lâchée avec les coups qu'il s'était pris. C'était même ce qui s'appelait avoir une gueule de punching-ball. Son bras droit se tenait immobile le long de son corps, et à en juger par la très jolie couleur carmin de ses paumes, il s'était encore cramé en faisant usage de sa magie. Le jour où il saurait l'utiliser avec modération celle-là, il pleuvrait des curés à cheval sur des bonnes sœur, hein... Des écorchures sur les phalanges et des accrocs à ses fringues, c'était à se demander à quoi il s'était encore frotté.

« Tu peux m'arranger ça que j'puisse voir ta tête contrariée ? »

Un petit sourire en coin déforma sa cicatrice encore toute fraîche, ce qui eut pour effet de la rouvrir et de laisser couler un léger filet de sang. Mais en fait, c'était vachement moins drôle de provoquer les gens sans pouvoir se poiler devant la tronche qu'il tiraient. Maigre consolation : Solenia furieuse, il en avait un assez bon souvenir pour se l'imaginer sans avoir besoin de la voir...

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Re: Cendres froides

Messagepar Solenia vaen Orphelia » 16 Oct 2011, 23:51

Je soupirais en le voyant m'appeler par mon prénom… Avec lui, on tombait vraiment de Charybde en Scylla, mais je m'y étais finalement habitué alors ce n'était pas si grave. Je m'approchais alors de quelques pas, le bruit de mes bottes résonnant sur le parquet de bois de cette pièce, et je jugeais l'individu du regard : il était vraiment étrange de le voir dans un tel endroit. Enfin, au moins j'étais content de le savoir toujours en vie, même si j'aurais aimé qu'il réponde à ma lettre avant de débarquer sans prévenir. Bien entendu, la raison était totalement autre, si il était plus que probable que si il n'avait pas eu ce petit contre-temps, je n'aurais jamais eu l'occasion de voir son visage déformé aussi bien par le rictus qu'il avait à me taquiner de la sorte que par les balafres qu'il avait un peu trop tendance à côtoyer alors que comme tout être humain normalement constitué il ne devait pas aimer cela. Seulement, voilà, je n'étais même pas sûr de ce que je venais de dire dans la mesure où Neythen était tout, sauf normalement constitué. Mais dans le fond je savais bien que c'était parce qu'il était différent que je l'appréciais, aussi je me plaçais donc à côté de lui, m'asseyant souplement sur le long en enfonçant à peine le matelas tant je ne devais pas être bien lourde en comparaison de lui.
« Il n'y a vraiment que toi pour te mettre dans de telles situations… » Je soupirais pour ensuite secouer doucement la tête de droite à gauche. C'était parfaitement futile dans la mesure où il lui était impossible de voir mon mouvement et que celui-ci n'était pas assez distinct pour qu'il puisse le deviner à l'ouïe, mais j'avais plutôt agit par habitude que par réelle utilité.

Je tendais alors une main vers son visage, soulevant quelques mèches en batailles pour mieux voir son regard vide. Je n'avais pas vraiment ce qui fallait sous la main, mais je devrais pouvoir me débrouiller pour lui permettre de nouveau de regarder ce monde sous sa plus étrange facette. Cet environnement devait lui être assez inconnu, bien que je ne pouvais pas vraiment m'en assurer dans la mesure où le soldat de l'Escadron n'était pas vraiment du genre à parler de lui. Je me relevais alors pour me rendre dans la salle de bain et attraper une serviette pour qu'il puisse être un peu plus présentable. Bien entendu ce ne serait pas suffisant, mais ce serait déjà mieux que son apparence actuelle, car à peine avais-je soulevée une mèche de cheveux que mes doigts avaient pût voir la couleur de son sang sur ma peau fine. Je passais alors doucement le linge sur la magnifique balafre qu'il avait sur le côté droit, faisant surtout en sorte de ne pas lui faire mal tout en retirant le plus de sang possible.

« Tu vas peut-être pouvoir m'expliquer pour quelle raison tu t'es retrouvé dans un état pareil le temps que je te règle ça. » Et en fait, je ne lui laissais pas vraiment le choix cette fois-ci. Bien entendu je savais parfaitement qu'il pouvait utiliser sa balise, mais ce serait idiot : il perdrait du temps, il ne serait plus en aussi bonne compagnie, et il perdrait aussi en crédibilité. Et puis, je devais être l'une des rares personnes qui devait être capable de le supporter, alors il ne pouvait vraiment pas imaginer la chance qu'il avait de me voir à l'heure actuelle ! Et pour cela, j'avais donc besoin de cette petite précision. De plus, cela pourrait aussi me permettre de me rendre compte de la gravité de la situation : je doutais fortement qu'il y est quelque chose à changer, mais sait-on jamais…

Rapidement, je ramenais donc mon autre main sur son œil gauche, soulevant sa paupière pour voir ce qu'il en était. Je n'avais vraiment pas de matériel, mais je devrais faire avec les moyens du bord.

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Re: Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 18 Oct 2011, 00:16

Elle était bien gentille la minette, mais Haine n'aimait pas trop qu'on lui tourne autour sans rien dire. Il était pas un gibier d'abord. L'oreille tendue, il écouta avec une attention qu'on ne lui connaissait que rarement le bruit des talons sur le parquet, puis sur la descente de lit. Là au moins, il pouvait évaluer à peu près où Solenia se trouvait, jusqu'à ce que le matelas s'enfonce juste à côté. La bonne nouvelle c'était que maintenant, il savait avec précision où elle était. Alors bon, peut-être bien que c'était un peu débile, mais il aimait bien savoir dans quelle direction tourner sa sale gueule quand il causait... même si pour le coup, on pouvait pas dire de lui qu'il était justement très causant.

« Ouai. Disons plutôt qu'y a qu'moi pour accepter d'aller m'y fourrer, justement. »

Mais dans un sens, c'était un peu son boulot, alors il n'avait pas à s'en plaindre. D'autant qu'il ne connaissait que ça, alors c'était pas comme s'il pouvait regretter une vie douillette, vu qu'il y avait jamais goûté. Et puis bref, il était pas là pour philosopher non-plus. S'il entendait les faits et gestes de l'Orphe à ses côtés ? Pas vraiment non. D'abord il ne valait pas trois milliards comme ce type à la télé, ou sa copine avec l'oreille bio-ionique. Non. Son truc à lui, c'était la vision multi-usages. Sauf qu'elle tombait en rade pour un rien. Enfin un rien... tout est relatif, hein.

En attendant, il tressaillit de sentir les doigts féminins lui effleurer la peau. Ça, il aimait pas. Ou peut-être que si. En fait, il en savait trop rien tout bêtement parce qu'il avait pas l'habitude. Croyez-le ou non, c'était pas tous les quatre matins qu'on lui tripotait le visage à l'Élite mal embouchée ! Résultat, il en fut quitte pour grommeler. Et pis d'abord, sa gueule, elle n'appartenait qu'à lui. Propriété de lui-même. Pas touche. Bas les paluches. Évidemment pour réparer, c'était pas gagné sans le toucher... et donc et ben... il se laissa faire. De mauvaise grâce et de mauvaise humeur, comme vingt-trois heures sur vingt-quatre au quotidien. Sous les paupières du Mechanima, une paire d'yeux aux iris pâles et sans teint, comme deux vieilles ampoules grillées.

« Un gars du coin a signalé un truc louche dans les sous-sol de vot' bled... et comme d'hab', dès qu'ça parle de truc louche c'est pour ma pomme. Bref, j'me suis r'trouvé nez à nez avec une Aberration qu'avait r'monté les squelettes d'trois Teignes comme un gros jeu d'mécano fait pour tout taillader. Charmante. »

Surtout qu'elle avait l'air coincée au fond de ce puits à la noix depuis suffisamment de lustres pour avoir envie de bouffer le premier venu... et comme par hasard, ç'avait été lui ! Les Aberrations, c'était la plaie. Toujours à se remonter à mesure qu'on leur déboîtait les os... et celle-là, elle s'était trouvé deux pieds et six bras plein de griffes. D'ailleurs à y repenser, y'avait bien trois gueules pleines de dents aussi. Même que c'était comme ça qu'il avait deviné qu'il y avait que trois squelettes. Une vraie saloperie. En passant, faudra qu'il pense à demander ce que foutaient les dépouilles de trois Teignes au fond d'un puits à souhait...

« Senseurs neufs, nouvelle génération. Précisa-t-il en les désignant du doigt. Ça tombe pu en panne dès qu'j'éternue... mais j'crois qu'j'les ai grillés avec ma magie. »

Info subsidiaire pouvant éventuellement se révéler utile : il avait aussi grillé son bras droit. Mais ça, elle avait bien du s'en apercevoir toute seule. Bah oui, elle avait des yeux en état de fonctionnement, elle. Et sinon pour les salutations et les politesses de base, bah il verrait l'année prochaine. En même temps, elle était habituée.

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Messagepar Solenia vaen Orphelia » 19 Oct 2011, 21:33

Je soupirais doucement, son langage était toujours aussi… négligé. Comme toute sa personne en réalité, il suffisait de voir l'état dans lequel il se trouvait actuellement pour comprendre qu'il n'avait réellement que faire de sa propre santé. J'écoutais tout de même ce qu'il me disait, en particulier le dernier point qu'il souleva. Nouvelle génération ? Sans rire, j'étais presque certaine de pouvoir faire mieux que ça. On avait dû lui refiler des chutes d'usine, car là c'était vraiment pitoyable. Enfin d'un autre côté on parlait de l'Escadron, nul doute qu'il n'avait vraiment que faire de voir l'un de leur soldat périr en mission sous prétexte que leur matériel était défectueux. Et il était inutile de leur rejeter la faute ensuite, ils étoufferaient simplement l'affaire en remettant en cause les capacités de leur homme… Alors oui, je crois que j'avais des raisons de soupirer, si bien que je ne me privais pas de recommencer. Cela allait probablement agacer Neythen dans la mesure où il devait avoir l'occasion de sentir mon souffle sur son visage, mais je faisais suffisamment attention à mon hygiène dentaire pour qu'il n'est pas à s'en plaindre.
« Tu devrais te faire installer un système de temporisation. Comme ça, même si tu perd la vue, ça se réactiverait au bout d'un certain temps. » J'avais quelques notions de mécanique. Ce n'était peut-être pas très gracieux pour une femme comme moi, mais je n'avais jamais pût m'empêcher de m'y intéresser, aussi dans ma jeunesse j'avais fais en sorte de travailler avec un mécanicien du nom de Stovan. Cela remonte à bien longtemps… « Enfin bien sûr il faudrait que ce soit bien fait et éviter les risques. Si ça passe par le nerf optique, je crois que tu peux dire adieu à ce qui te sert de cerveau. »
Lui disais-je sur le ton de la plaisanterie, aussi nul doute qu'il avait dû pouvoir entendre ma voix être un peu plus enjouée que l'accoutumée. Comme il était dépendant de moi à l'heure actuelle, je me permettais donc de le malmener un peu, bien que je n'avais pas besoin de ça pour le faire en temps normal.

Je terminais donc d'essuyer le sang qui se trouvait sur son visage, l'odeur me répugnant suffisamment pour que je jette la serviette dans un coin de la pièce, celle-ci tombant sur le parquet dans un bruit sourd qui allait probablement l'alarmer, mais je bloquais son visage en venant saisir sa mâchoire, me penchant un peu plus sur lui et ouvrir l'une de ses paupières de mon autre main et constater de l'étendue des dégâts. Au moins, les pupilles n'étaient pas brisées, c'était déjà ça : il aurait été fâcheux que je doive lui rafistoler tout ça avec le peu de moyen que j'avais à disposition.

« Enfin qui sait, ça te permettrait peut-être de soigner un peu plus ton langage. » Continuais-je toujours sur le même ton. « Tu sais, comme articuler. AR-TI-CU-LER. Ce n'est pas bien compliqué, et ça ne coûte vraiment pas plus cher. »
J'avais un peu l'impression d'être comme ces coiffeuses qui aimaient discuter en même temps qu'elles travaillaient, sauf que dans mon cas je faisais cela gratuitement, pour l'amour du bénévolat, et que c'était sans doute bien plus compliqué que de prendre une paire de ciseaux et couper ce qui dépassait. Je n'avais d'ailleurs aucune idée de la manière de procéder : l'idéal aurait été de pouvoir retirer ces globes oculaires artificiels, mais pour cela il me faudrait d'abord anesthésier le nerf, et je ne disposais vraiment d'aucun moyen. Quoi que… Bon, c'était peut-être un tas de ferraille, mais à la base c'était tout de même un homme. Je venais alors saisir l'une de ses mains, celle qui n'était pas blessée ou du moins pas trop et je venais alors la poser sur ma poitrine.
« Tiens ça, et arrête de penser : ça devrait pas être trop difficile pour toi. » Et encore une petite pique dans le but de le faire obéir. Enfin ça restait un soldat, on ne leur demandait pas vraiment de réfléchir, mais plutôt d'agir, alors ce n'était pas non plus sans fondement que je lui disais ça. Toutefois, je voulais malgré tout le rassurer sur un point. « Ne t'inquiètes pas, je ne cherche pas à t'allumer. De toute manière tu sais bien que tu n'es pas mon genre. Attention ça va piquer. »
Et sans même lui laisser le temps de réagir à la provocation, je laissais l'un de mes doigts se poser sur la pupille froide, appuyant doucement dessus. Normalement, si le contact était simplement rompu avec le nerf optique, cela devrait aller mieux d'ici quelques instants, le temps que son cerveau assimile de nouveau l'information. Enfin ça, c'était uniquement pour l'œil droit, et il fallait d'abord qu'il surmonte la douleur due à la connexion du nerf… Enfin, je préférais ne pas passer tout de suite à l'autre œil, déjà pour voir si tout se passait bien avec celui-ci, car je n'étais même pas sûre que la cause du problème était simplement à cause de ça, et aussi car si je passais trop rapidement à l'autre j'avais la sensation qui allait pétrir ma poitrine comme une vulgaire pâte à pain…

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Re: Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 30 Oct 2011, 02:12

Au tour du Mechanima taciturne de soupirer pour exprimer sa mauvaise humeur chronique. C'était pas déjà suffisant de se retrouver aveugle au moindre pet de travers, qu'il faille en plus se coltiner les vannes de Solenia. Dites « boutade » à Haine, il traduira par « provoc' ». Une histoire de sens de l'humour intermittent du spectacle, un truc par là.

« Nan merci, j'me f'rai installer que dalle ! J'ai d'jà pas fini d'rembourser la moitié du matos que j'me trimballe alors j'vais éviter d'prendre un aut' crédit à la consommation, si ça t'ennuie pas.  »

Parce que bon, ce genre d'opération mêlant chirurgie et nanotechnologie - mine de rien - c'était pas donné à n'importe qui... en fait, y'avait même que l'Escadron et quelques multimilliardaires d'assez friqués pour payer ce genre d'intervention, et que l'Escadron plus particulièrement ne s'en privait pas. Le truc consistait à demander le meilleur matos - contrairement à ce que pouvait penser l'orphe féline – histoire d'avoir une bonne raison de tenir leurs recrues rafistolées à leur botte. Un type trop amoché pour être marié – sans parler de son caractère dans le cas de Haine – et endetté sur plusieurs générations de surcroît, non seulement ça bossait à l'œil pour rembourser ses frais d'hospitalisation, mais en plus ça n'avait même plus le droit d'aller voir ailleurs. En attendant, Neythen avait sa dose de dettes qu'il avait même pas demandé, alors s'en rajouter une pour s'offrir un gadget de plus, sans façon.

« Que j'tienne ça pour quoi faire ? »

Les doigts écorchés lâchèrent rapidement leur prise après que l'Élite ait fini par reconnaître ce sur quoi il avait posé les paluches. Bien sûr, un nichon en guise de balle anti-stress à malaxer, normal ! Un peu masochiste sur les bords la miss, non ? Lui en tous cas, versait pas dans le sadisme. Les trucs de fouets et compagnie, il laissait aux autres hein. En fait il laissait aux autres tout ce qui se passait en-dessous du nombril, et en même temps c'était pas pour rien qu'on l'appelait Haine. Une seconde interloqué, son visage se déforma sur une moue contrariée.

« T'sais si c'est juste pour appuyer d'sus j'aurai pu l'faire tout seul... T'as pas ton matos avec toi, genre une trousse de premier s'cours, un truc dans c'goût là ? »

Pas qu'il avait espéré qu'elle aurait conservé de quoi le réparer en cas de panne partout où elle irait, mais un peu quand-même.

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Cendres froides

Messagepar Solenia vaen Orphelia » 02 Nov 2011, 23:33

Voilà ce qu'il aurait dû s'acheter, l'amabilité. Enfin, malheureusement je crois que ce n'était pas dans ses projets, et que ce ne le serait même jamais. De toute manière, je l'avais acceptée comme tel, alors je me fichais bien qu'il soit grognon, mal élevé, ou n'importe quel autre terme péjoratif. Je soupirais alors de nouveau, cela allait vraiment être beaucoup plus compliqué que ce que je pensais, et je devais même admettre que j'étais un peu désemparée par cette situation. Alors sa remarque comme quoi il aurait très bien pût se soigner seul si les dégâts étaient aussi léger, il pouvait bien se la garder et se la mettre où je pensais ! Non mais, pour qui me prenait-il ?! Est-ce qu'il se rendait seulement compte à quel point j'étais inquiète pour lui ?! Il ne me contactait jamais, et ne venait me voir que quand il avait besoin d'aide. Il aurait très bien pût être mort que je n'aurais même pas été au courant ! Vraiment, avec lui et Vilal, je devais vraiment avoir le chic pour m'entourer de connards !
« Bien sûr que non, gros malin. » Lui disais-je toutefois en paraissant beaucoup plus calme que je ne l'étais vraiment. « Figure toi qu'il n'est pas facile de faire rentrer ce genre de chose dans cette ville. C'est à peine si je trouve de quoi m'habiller, alors des outils pour senseurs, ce n'est même pas la peine d'y penser. »
Enfin, je n'allais pas non plus le laisser dans cette situation, alors j'allais bien trouver quelque chose pour lui redonner la vue. Je cherchais dans mes affaires des épingles servant à m'attacher les cheveux à la manière des nobles. Elles étaient un peu épaisses, mais je devrais m'en contenter, et lui aussi. Je me relevais alors, cherchant dans un meuble une boîte d'allumettes, pour ensuite aller prendre une bougie qui trainait sur la commode. D'un simple mouvement de la main, je craquais l'une des tiges de bois afin de pouvoir créer un peu de lumière, puis je revenais m'asseoir à côté de lui, posant ma main sur son épaule.
« Mais ne t'inquiètes pas, je ne vais pas renoncer aussi facilement. » Je prenais alors l'une des épingles pour la faire chauffer doucement sur la flamme, et une fois que j'étais certaine qu'elle était assez chaude, je posais la chandelle au sol afin d'ouvrir de nouveau la paupière de Neythen et dégager doucement l'iris artificielle afin de pouvoir observer l'intérieur du globe. Certaines fils avaient visiblement dû chauffer un peu trop à cause de l'électricité, et ils c'étaient donc dessoudés.

La magie, une véritable plaie à mes yeux. Ce n'était pas nécessairement de sa faute, c'était un don qu'il avait développé et il n'y pouvait probablement pas grand chose, mais il n'était pas non plus obligé de s'en servir. Enfin, peut-être qu'il serait mort si il avait voulu utiliser sa seule force, alors au final c'était probablement pour la bonne cause, même si c'était désormais à moi de devoir réparer ses conneries. Qu'est-ce qu'il pouvait être agaçant des fois ! Mais je crois qu'il ne s'en rendait même pas compte. Finalement, alors que je continuais d'observer l'étendu des dégâts, je continuais notre petite conversation.

« Tu pourrais faire un peu plus attention quand même. » Je faisais chauffer une autre épingle tout en remettant celle que j'avais déjà au feu car elle avait commencée à refroidir. « Tu as de la chance que je t'apprécie beaucoup, car je ne ferais vraiment pas ça à n'importe qui, surtout gratuitement. » Mais j'imagine qu'il ne se rendait même pas compte de la chance qu'il avait. Je crois même qu'il ne se rendait pas compte de grand chose en réalité, la seule chose qui devait vraiment lui importer, c'était de casser des dents. Bon, j'étais probablement un peu dure avec lui, mais ça il devait y être habitué depuis le temps. Maintenant que les aiguilles étaient assez chaudes, je les laissais rentrer à l'intérieur du globe oculaire, attrapant un fil afin de le ramener jusqu'à un autre. Comme les épingles étaient chauffées, il ne m'était pas vraiment difficile de ressouder les fils entre eux, mais bien plus de réussir à les amener à bon port. Finalement, j'étais parvenue à reconnecter l'œil droit, sauf qu'à cet instant je pouvais ressentir une légère décharge remonter le long de l'épingle, m'obligeant à lâcher le tout qui tomba par terre.

Il allait probablement trouver que j'étais douillette, mais ça faisait mal ! Alors que je mettais mon index droit entre mes lèvres pour tenter stupidement d'enlever la douleur, de mon autre main je venais remettre l'iris à sa place. J'attendais alors de voir si il voyait de nouveau, au moins pour cet œil, avant de passer au suivant. Et en attendant, je reprenais la parole.

« Tu veux que l'on mange ensemble quand j'aurais terminée ? » Je lui demandais cela de manière innocente. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de le voir, de discuter ne serait-ce qu'un peu avec lui, et comme il ne répondait jamais à mes lettres, j'avais énormément de chose à lui dire, de question à lui poser…

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Re: Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 05 Nov 2011, 14:15

Satisfait.

Satisfait d'exaspérer la seule et unique personne capable de supporter son caractère de Teigne mal léchée plus de dix secondes sans l'envoyer sur les roses. Qu'en tirait-il ? Que dalle, sinon une sorte de soulagement d'être encore là sans être passé par le fenêtre. Ne demandez pas pourquoi, notre chère boule de haine serait incapable d'expliquer en quoi ne pas être insulté et méprisé le réconfortait. Rectification, le mot « réconforter » était absent de son dictionnaire.

« T'auras qu'à m'faire une liste, j't'enverrai ça par Flabo express en rentrant à Néobabel. C'est illégal mais si tu planque ça dans un coffre... »

Accessoirement, ça lui donnait une bonne raison de manifester un semblant de sympathie. Enfin disons plutôt un truc autre que de la haine. Et puis il aurait une excuse pour retourner la voir si jamais ses senseurs lâchaient de nouveau un jour. On ne savait jamais, avec toutes ces missions à la noix. Aller déloger une Aberration d'un puits à souhaits franchement, elle était corsée celle-là.

« Et pitié, dis-moi qu't'es habillée là... »

Non parce que, qu'elle trouve pas de matos pour réparer ses yeux passait encore, mais qu'elle trouve pas de fringues à se mettre là ça le faisait moyen... Et autant dire que notre petit soldat n'avait pas trop envie d'assister à ça. Il voulait bien aller chez les attardés pour leur rendre service, mais les camps de nudistes, fallait pas charrier non-plus hein. Son visage se déforma sur une grimace. Un genre de mélange entre la douleur et l'agacement, le second engendrant le premier en tirant sur la plaie ouverte qu'il avait à la mâchoire.

« T'es gentille toi, j'aurai bien aimé t'y voir... j'déteste ces bestioles, elles sont presque plus chiantes qu'les Teignes à dézinguer. »

Il s'interrompit lorsque la vue lui revint du côté droit. Magique comme l'ampoule creuse et blanche se para de belles couleurs bleues. C'en était presque poétique, même que. On aurait dit un sapin de Noël ! En fait, c'était quoi Noël ? Haine battait des cils comme si ce geste était susceptible de l'aider à y voir moins flou. Bonne nouvelle : Solenia était bel et bien habillée. Les visions thermiques et infrarouges ne fonctionnaient pas mais ça, il en avait très franchement rien à battre. L'essentiel était qu'il y voyait, et même avec un seul œil, ça lui suffisait. D'un autre côté, il ne fallait pas s'attendre à un débordement d'enthousiasme à ce sujet. Ah oui, accessoirement, faire semblant de s'étonner d'y voir lui faisait zapper le passage où Solenia prétendait l'apprécier. Encore un mot dont la définition lui échappait... Par contre le verbe « manger » lui parlait.

« Pas dit qu'les gens d'ici aiment mon style... et pense même pas à m'faire porter leurs fringues à la con. Bref, j'me vois mal traverser Ephtéria discrètement là... à moins qu'la bouffe vienne à nous...? »

Genre, ils avaient des livreurs dans leur bled d'attardés ?

« T'as quoi au doigt ? »

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Messagepar Solenia vaen Orphelia » 05 Nov 2011, 15:28

Je crois que j'étais dépitée par cet être abjecte que je ne pouvais m'empêcher d'apprécier. Plus d'une fois je m'étais demandée si cela aurait été différent si il avait eu une vie normale, mais je pense que c'était justement parce qu'il avait mauvais caractère que je n'arrivais pas à me détacher de lui. Vraiment, il était complétement abruti pour penser que j'étais nue ? Ou bien c'était le peu de cervelle qu'il avait qui en avait prit un coup à force d'utiliser son don d'électricité ? En fait, je crois qu'il était naturellement con, sinon il ce serait bien rendu compte que je portais quelque chose quand j'avais mis sa main sur ma poitrine. Enfin, de toute manière je ne voyais même pas pourquoi il en aurait été surpris, il m'avait déjà vu à moitié nue, d'une part car je n'étais pas vraiment du genre à me cacher, après tout pourquoi se priver de montrer les belles choses ? Et d'autre part, comme j'avais un léger penchant pour la boisson, il m'avait déjà retrouvé dans des situations qui auraient pût être embarrassante, et joueuse comme je l'étais, je l'amenais parfois à être au cœur de ce genre de chose, bien malgré lui.

Enfin, je haussais un sourcil interrogateur quand au fait qu'il n'était pas sûr que la population d'Éphtéria apprécie réellement son style vestimentaire. Depuis quand il se souciait de ce genre de chose ? Là, je ne pouvais m'empêcher de lui faire remarquer, aussi je lâchais mon doigt afin de pouvoir m'exprimer correctement.

« Je croyais que tu appliquais la politique du "J'emmerde les gens", mais je me suis probablement trompée. » Quoi que ? Il me semblait que c'était bel et bien le cas, mais comme ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu, peut-être était-il devenu un peu plus civilisé… Qu'est-ce que je racontais ?! Neythen, civilisé ? Impossible ! « Enfin tu sais, le simple fait que tu sois avec moi suffit pour que les gens te regardent de travers. Tu ne t'en ai probablement pas rendu compte, mais je suis suffisamment jolie pour attirer le regard, et les gens doivent bien se demander ce que tu fais avec moi, et ce que je fais avec toi. » Et dans mon cas, je me fichais bien que nous soyons observés. « En tout cas, je me fiche bien de ce qu'ils peuvent penser. Si ils sont trop arriérés pour accepter la différence des gens, c'est leur problème. Et puis, je me suis bien rendue habillée comme ça dans la Basse-Ville, alors pourquoi toi tu n'aurais pas le droit d'être là ? »
Et puis dans le pire des cas, je pouvais toujours envoyer un mot chez moi pour que l'on nous apporte quelque chose à manger. Ce serait probablement mal vu, mais là encore je n'en avais rien à faire, ce n'était pas ça qui m'empêcherait de manger avec lui si j'en avais vraiment envie. Cela prendrait juste un peu de temps, histoire que les servantes reçoivent le mot, prépare quelque chose, et l'amène ici, mais je n'avais pas l'impression qu'il était si pressé de partir, surtout dans son état où il n'irait sans doute pas bien loin sans un peu de repos.

Il me demandait alors ce que j'avais au doigt. Il ne c'était pas rendu compte de la décharge que j'avais reçue ? D'un côté, je veux bien qu'il était généralement insensible, surtout qu'il s'agissait là du même courant qu'il était capable d'utiliser, alors ce n'était sans doute pas surprenant. Ce n'était pas si grave, c'était simplement désagréable de sentir ma main être totalement engourdie.

« J'ai été électrisée en réactivant ton œil, rien de bien important, ça va passer. »
De toute manière, il le fallait bien si je voulais pouvoir rendre opérationnel sa seconde pupille, mais j'attendais que l'effet ce soit totalement dissipé pour ne pas prendre le risque de mal faire mon travail, et ce même si je m'attendais à recevoir un nouveau coup de jus quand j'aurais rattaché les fils l'un à l'autre. Enfin, je supposais que si cela se produisait, c'était à cause de son foutu don, et qu'il y avait encore toute l'énergie qui avait fait que ses senseurs soit en surcharge à l'intérieur. Vraiment, ce genre de chose était vraiment désagréable…

Maintenant qu'il pouvait me voir, je m'approchais de lui, passant mes bras autour de son cou. Ça n'allait pas lui plaire, mais moi j'aimais ça, et je me fichais pas mal de ce qu'il pourrait en penser. Je dissimulais alors mon visage au niveau de son cou, ne prêtant même pas attention au sang ou à la saleté qui l'avait recouvert quand il était allé dans les sous-sol de la ville. Même si je détestais être souillée, c'était supportable le temps que je profite un peu du contact froid de sa peau. Il pouvait sans doute sentir l'odeur de mes cheveux, ou bien peut-être était-il plus concentrée sur le fait que je tremblais un peu.

« J'étais inquiète… » Et j'aurais aimée pouvoir lui dire qu'il m'avait manqué, mais je ne savais pas pourquoi ces mots restaient bloqués au fond de ma gorge. « Pourquoi est-ce que tu n'as pas donné de nouvelles… ? »
Il n'y avait peut-être pas de raison, mais même si c'était le cas, je voulais l'entendre me le dire. Même si il était désagréable et mal élevé, je voulais entendre sa voix car elle m'avait manquée…

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Re: Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 05 Nov 2011, 18:54

Le truc à pas faire.

Ouai. Dans la liste longue comme le bras de trucs à éviter en présence de Neythen, y'avait ça, le câlin. En bonne première place ou pas loin, suffisamment haut dans la hiérarchie des choses qu'il supportait pas pour le faire réagir au quart de tour en tous les cas. Résultat : un bond, et un mouvement défensif du bras visant à le débarrasser de cette promiscuité comme si sa vie en dépendait. Et tant pis s'il lui faisait mal en la repoussant. Merde alors, y'avait viol de son espace vital là ! Entrée avec effraction. Harcèlement. Vol. Agression.

« FAIS CHIER T'SAIS QU'J'AIME PAS ÇA !!! »

La voix rauque de colère, c'était même pas drôle de la fusiller du regard avec un seul œil mais là quand-même, c'était un cas de force majeur. D'ailleurs en parlant de majeur, il lui aurait bien présenté le sien pour lui expliquer sa façon de penser... mais bon c'était Solenia, et il l'aimait bien... au moins un peu. Enfin disons surtout qu'il la détestait pas quoi. En tous cas pas encore. Bon. Jugeant préférable de rester à bonne distance de cette folle qui ne trouvait rien de mieux à faire que se pendre à son cou, il alla s'asseoir sur la table de chevet. Rien à secouer que ce soit pas fait pour poser son cul... et un soupir plus tard, il tentait désespérément de se calmer. Et après elle lui demandait pourquoi il l'avait pas contactée tout ce temps. Bah tiens ! À cause de ce genre de démonstration d'affection par exemple. Les gonzesses et leur manie du câlin, elles faisaient vraiment chier le monde ! Lui plus particulièrement.

Pas que les contacts le dérangeait – quand il s'agissait de se fritter au corps à corps ça l'effrayait pas – mais ceux-là, non. Définitivement non. La faute à une mémoire défaillante, cette manie qu'avait son cerveau de lui envoyer les émotions les plus inopportunes à tort et à travers quand il croyait se remémorer quelque chose. Et ça, cette douleur suraiguë quand une minette venait se coller à lui, c'était juste insupportable. Autant retourner se frotter à son Aberration que de devoir subir ça ! Enfin bon, sauf qu'il l'avait grillée, et lui avec. D'où sa présence. D'où Solenia. D'où ce foutu câlin.

Changement de sujet.

« J'me fous d'c'que les gens pensent, c'est pas pareil... »

Les mains crispées sur le rebord du meuble qu'il squattait comme une chaise, il planta son unique œil valide dans ceux de l'Orphe. Sans blague, s'il emmerdait les gens comme elle disait, il aurait pas remué son postérieur pour la tirer d'affaires à l'époque. Des gens capables de passer leur chemin en faisant style ils ont rien vu, on en trouvait toujours assez. Bah lui non. Fallait qu'il fourre sa sale gueule partout et qu'il pète les dents des petits cons qu'il gaulait à cinq pour bousculer leur prochain. Pas sa faute s'il aimait pas les lâches quand-même. Non mais.

« Pi c'est les ordres, t'sais bien. J'devrais même pas êt' à découvert. L'Escadron aime pas qu'on agite not' technologie d'vant les peuples du bas d'l'échelle. »

Il soupira. Mine de rien, ça le calmait d'aboyer.

« Du jus hein ? J'canalis'rai pour l'autre, j'dois pouvoir détourner l'alim' d'mes senseurs si t'arrête un peu d'te payer ma tête. Ça m'déconcentre. »

À la question : « et pourquoi tu ne m'as pas donné de nouvelles durant tout ce temps ? », bah on dira qu'il l'a pas entendue.

Oui c'est de la mauvaise foi.
Non on le refera pas.

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Messagepar Solenia vaen Orphelia » 05 Nov 2011, 20:23

Ça, je m'y attendais. Tu sais Neythen, c'est justement parce que je sais que tu n'aimes pas ça que je le fais. Et puis en soit, je ne pense pas que tu détestes vraiment ça, car après tout qu'est-ce qu'il y a de désagréable à sentir la présence de quelqu'un contre soit, surtout si il s'agit d'une belle jeune femme aux courbes non discutables. De quoi est-ce que tu te plains ? Beaucoup auraient aimés être à ta place, ne serait-ce que pour sentir ma poitrine contre eux. Vraiment, j'admets avoir du mal à te comprendre, mais il doit bien y avoir une raison derrière tout ça. Peut-être une sorte de frustration car ta mère ne t'en faisait jamais, et que tu te donne donc un genre comme quoi tu n'aimes pas ça alors qu'en réalité, tu en raffoles. Pour que tu réagisses ainsi, il y a forcément une raison mon cher Neythen. Enfin, peut-être que tu étais simplement de l'autre bord, aussi il faudrait que je pense à te présenter ce tatoueur, tu pourrais peut-être te plaire à te sentir être serré dans ses bras, sauf que je doute que tu te plairais à satisfaire ses désirs, alors franchement, de quoi tu te plains !

Passons, je n'avais aucun intérêt à lui dire le fond de ma pensée, même si j'étais curieuse de savoir pourquoi il refusait de se laisser approcher de si près. Tout de même, je trouvais que je m'en sortais assez bien. Si ça avait été quelqu'un d'autre, elle ce serait probablement prit une gifle suffisamment douloureuse pour laisser une belle marque, alors que dans son cas il n'avait fait que me repousser. Ça avait presque un côté vexant, mais je ne m'en offusquais pas dans la mesure où je le connaissais. Puis finalement je l'écoutais me dire qu'il ne se fichait pas non plus des gens. Pour un soldat, c'était un peu logique. L'armée œuvrait pour la sécurité du peuple, alors il était normal qu'il n'en ai pas rien à faire. Mais ici, ce n'était pas sous sa juridiction, et il n'aurait normalement rien eu à faire là. De plus, comme ils les aidaient, il ne devrait normalement pas s'inquiéter d'être mal regardé. Enfin, la prochaine fois il n'aura qu'à laisser cette Aberration aux peuples, cela pourrait leur apprendre à respecter un peu les étrangers…

Enfin, j'étais tout de même assez surprise d'entendre qu'il était capable de faire preuve de concentration. Je me disais qu'il en fallait bien peu, mais après tout c'était un militaire, alors quoi de plus surprenant ?

« Disons que je me venge car tu as ignoré mes innombrables lettres. Et j'imagine que tu avais reçu la boîte de chocolat pour ton anniversaire, mais que tu l'a soit jetée, soit laissait trainer dans un coin ? » Je soupirais doucement. D'un autre côté je lui avais envoyé cela sans espérer grand chose, mais je ne savais pas si il se rendait compte que c'était moi qui les lui avait fait, et qu'il ne s'agissait pas de simple présent que j'aurais pût acheter n'importe où… Au final, cela n'avait pas grande importance. Je me relevais alors, récupérant mes épingles que je faisais de nouveau chauffer, et je m'approchais de nouveau de lui histoire de terminer ça une bonne fois pour toute.

Au début, j'avais trouvé notre rencontre amusante, mais là je n'y voyais vraiment plus rien de divertissant. Il fallait croire que je m'étais sapée moi-même le moral en repensant à cette histoire de cadeau. Et puis, ça manie de ne pas répondre à mes question, de les éluder, cela avait réellement un côté lassant, tellement que j'avais presque envie de rentrer. Sans lui laisser son mot à dire, je retirais la pupille pour laisser les aiguilles plonger à l'intérieur, démêlant les câbles qui s'y trouvait afin de mieux voir lequel allait avec lequel. Je procédais ainsi pendant quelques longues secondes, et ce sans rien dire, si bien que le silence avait quelque chose de pesant. Puis finalement, j'écartais de nouveau mes lèvres.

« Alors, tu veux que l'on mange ensemble, oui ou non ? » Qu'il me réponde une bonne fois pour toute, au moins je serais fixée et je ne me ferais pas de fausses joies.

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Re: Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 08 Nov 2011, 01:12

Y'avait une série policière comme ça, où le type s'était fait toute une liste de règles à respecter. Bah à cet instant, Haine se disait qu'il en aurait bien fait autant. Genre : « Règle numéro un : ne jamais fréquenter une gonzesse. » Une gonzesse, qu'est-ce que c'est ? C'est un genre de moulin à parole qui aime s'entendre parler et se plaindre constamment, qui ne fait que ce que ça lui chante et qui se fout pas mal de l'avis du pauvre type qu'elle a pris dans ses filets. Exemple : Solenia prise en flag' à perpétrer tous les délits énumérés ci-dessus sur un Mechanima innocent qui n'a rien demandé à personne. Résultat, Neythen en fut quitte pour un soupir exaspéré.

« Tu m'emmerdes, on n'est pas mariés que j'sache. »

Heureusement, il aurait divorcé un bon milliard de fois depuis sinon. Une fois à chaque seconde en fait. Donc vachement plus souvent qu'un milliard de fois, mais passons.

« Mon anniversaire, hein ? Tu parles d'ma date de mise en service ? Ah ouai, y'a vachement d'quoi fêter ça... Aujourd'hui on vous rappelle qu'ça fait huit ans qu'vous avez plus la queue d'un souv'nir... »

Même que ça faisait huit ans que l'Escadron en profitait pour l'envoyer sur n'importe quelle mission suicide, huit ans à lui rappeler qu'il manquerait à personne s'il claquait en service, et qu'il avait pas trop le choix étant donné qu'il avait de géniales interventions chirurgicales qu'il avait pas demandé à rembourser. Alors non, définitivement, les anniversaires il s'en foutait mais comme on imaginait pas.

« Et j'les ai bouffés, c'était meilleur qu'la bouillasse du mess. »

Et puis d'abord depuis quand il avait des comptes à rendre à qui que ce soit ? Encore un délit de gonzesse ça ! En attendant, il se contenta de fermer sa grande bouche pendant que Solenia lui tripotait les fils. Rien de bien excitant en soi. Le truc étant de rester concentré pour détourner les impulsions électriques normalement destinées à ses senseurs, et ainsi éviter à miss je me plains de tout un nouveau coup de jus. Quoi que ça pourrait lui remettre les idées en place...? Nouveau battement de cils, entre étonnement et simple réflexe.

« Tiens c'marrant, du gauche j'ai l'infrarouge et le thermique... »

L'orbite droit faisait grève, bloqué sur le bleu comme un feu tricolore en panne. À gauche c'était les néons de boîte de nuit. De bleu à vert, de vert à rouge, de rouge à bleu, de bleu à rouge, et une migraine carabinée après ces quelques essais un peu trop rapprochés. Accessoirement, y'avait une question en cours...

« Seul'ment si tu m'lourde pas d'reproches à la con. Y'a des sujets plus intéressants qu'le pourquoi j'ai pas répondu à tes cartes de vœux... ok ? Si tu peux faire ça, ça roule pour moi. »

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Messagepar Solenia vaen Orphelia » 12 Nov 2011, 23:25

Heureusement que l'on était pas mariés, je ne sais pas comment j'aurais fait pour le supporter, et nul doute que j'aurais soit fini par le tuer, soit largué pour quelqu'un de mieux que lui, ce qui au final ne devait pas être bien difficile à trouver. Et pourtant je l'appréciais vraiment, mais je n'appréciais pas particulièrement la manière dont il s'adressait à moi. Qu'il essaie seulement de m'emmerder, et il serait bien reçu ! Mais bon, j'écoutais ce qu'il avait à dire malgré tout, et j'étais contente qu'il est mangé mes chocolats… tout comme j'en étais surprise. Au moins maintenant, je savais que je pourrais lui en refaire. Il fallait encore que je sache à quoi. Aux amandes ? Au caramel ? A la noix de coco ? Je sais, j'allais lui faire tout un tas d'assortiment différent, j'étais presque certaine que ça lui ferait plaisir. Presque, car je savais aussi que la définition du mot plaisir était étrangère à son vocabulaire.

Puis il me disait ce qu'il n'allait pas du côté de ses yeux. En même temps, sans outil, il était sûr que je ne pouvais pas non plus faire des miracles, et j'avais déjà l'impression de faire beaucoup avec le peu que j'avais.

« Attends un peu, je vais essayer de régler ça. » Ma voix était de nouveau devenue plus douce, sans doute parce qu'il avait accepté de manger avec moi, et donc que j'étais heureuse de pouvoir passer un peu plus de temps en sa compagnie. Comme je n'avais pas encore remise la pupille sur le gauche, je m'appliquais à voir ce qui n'allait pas. Je faisais alors de nouveau chauffer l'une des deux aiguilles, puis je soudais l'un des fils au circuit imprimé en espérant que cette fois-ci ce serait au bon endroit. C'était un peu différent de ceux que je connaissais, le modèle était plus récent, et si l'on pouvait penser que ce n'était pas aussi optimisé, il fallait tout de même un léger temps d'adaptation. Mais au moins maintenant ça devait être bon. Je m'apprêtais alors à lui remettre l'iris, quand je décidais d'examiner celle-ci. Nouvelle génération qu'il avait dit ? Alors soit le mécanicien qui lui avait imposé était un escroc, soit c'était le choc qui l'avait déréglé, mais j'avais l'impression qu'elle était bridée pour une raison qui me dépassait. Je plongeais alors l'aiguille dans les palmes qui se rétractaient à l'approche de la lumière.
« Tu sais que je pourrais t'améliorer ça si j'avais un peu d'équipement ? » Car là, on pouvait nettement voir que c'était le résultat d'une production de chaine. « Mais bon, c'est pas avec deux aiguilles que je vais faire grand chose. En tout cas, la prochaine fois je te renforce l'armature, et je rajouterais un isolant, ça évitera que le courant se charge et que ça saute. C'est comme les plombs : trop d'énergie, et plus de courant. »
Je venais alors lui remettre l'iris, puis je m'approchais de lui pour le regarder droit des les yeux, et ce sans le toucher. Il ne pouvait rien dire, car même si j'étais à deux ou trois centimètres de son visage, je n'empiétais pas sur son espace vital. Je lui souriais alors doucement, un air mesquin sur le visage. Mais en fait, je regardais simplement l'état de ses yeux, la manière dont il les entretenait, même si il devait avoir l'impression qu'à tout instant j'allais le prendre par surprise dans l'unique but de l'embêter.

Puis finalement, je reculais afin de prendre son bras invalide. Je le regardais d'un air perplexe : j'avais bien envie de m'y mettre aussi, mais là ce serait un peu plus compliqué.

« Une idée de l'endroit où tu veux qu'on mange ? »

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Re: Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 20 Nov 2011, 23:12

Un soupir franchement las quitta les lèvres du pas très aimable lieutenant, ses épaules s'affaissant du même coup. Bla-bla-bla... les nanas et leur manie de jacter, c'était crevant. Une envie de lâcher un « répare et tais-toi » chatouillait les lèvres de Neythen, et en même temps, il se doutait que s'il abusait de la patience de la jolie blonde – était-elle jolie d'ailleurs ? - il finirait par rentrer à Néobabel sans avoir bouffé. Bah ouais, fallait pas mordre la main qui nourrissait d'après l'expression, et même s'il avait encore mordu personne, ça faisait bien un gros quart d'heure qu'il grognait. Alors bon, ok, selon d'autres maximes débiles on disait aussi que chien qui aboie ne mord pas... et chien qui grogne ? Certainement madame. Même que c'était pas parce que c'était une dame qu'il allait se priver de lui en coller une si elle continuait de lui titiller les circuits, parce que mine de rien, les courts-jus dans la susceptibilité, ça faisait du dégât.

Bref.

Le fait que Solenia lui promette tout un tas de trucs qu'elle aurait pu faire « si », et dont Haine n'avait rien à foutre puisque manifestement elle avait pas l'équipement et pouvait donc rien faire, ça le lourdait carrément.

« T'sais que j'pourrais être une meuf si j'avais l'équip'ment ? »

Non mais sans déconner quoi.

« T'façon ils voudront voir les dégâts, j'veux juste y voir. Pour savoir c'que j'bouffe, tout ça. »

Il porta sa main gauche devant ses yeux, se retenant de justesse d'y mettre les doigts pour les remettre à leur place. Bizarrement il avait encore une certaine appréhension pour aller toucher sa cornée, aussi artificielle fut-elle. Vieux réflexes du type normal qu'il avait peut-être été un jour... avant de devenir un genre de Robocop plus acariâtre qu'une vieille peau. Il sentit même pas les mains de l'Orphe sur son bras, et la regarda d'un air ahuri quand il constata qu'elle s'en était saisit. Sur le coup, il hésita une seconde avant de reprendre la parole. C'était pas le tout mais il avait une réponse en suspens et une argumentation à formuler, et puis comme c'était un mec, bah il avait du mal à faire les deux... Au pif, il commença par le bras.

« Ouais, un peu engourdit voir très cramé. Pour ça si ça t'ennuie pas j'préfère voir un méd'cin. C'pas avec tes aiguilles qu'tu vas m'remettre les tendons. Et pour la bouffe, qu'est-c'tu veux qu'j'te dise ? J'te rappelle que j'crèche pas ici moi, alors les pizzerias du coin j'les connais pas. Chez toi, dans c'te piaule, m'en tape. »

Ou alors il s'invitait carrément. Option intéressante si on considérait que ça obligerait Solenia à cuisiner... et donc, à lui faire fermer son clapet quelques temps.

« Chez toi. »

Les enfants, Neythen vient de prononcer deux mots dont pas un seul n'a été châtré. Record battu !

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Messagepar Solenia vaen Orphelia » 29 Nov 2011, 14:51

Sa remarque était assez déplacée, mais bon, on peut dire qu'avec lui j'y étais plus qu'habituée… bien malgré moi. Je soupirais alors de nouveau reculant pour le laissait tranquille du moins pendant quelques secondes alors que j'étais à moitié satisfaite de mon travail. L'idéal aurait été que je lui retire entièrement les globes oculaires, j'aurais même pût les entretenir, mais je manquais vraiment de matériel pour ça, il aurait aussi fallut que j'ai des goûtes pour ses yeux, car même artificiel, le corps pouvait les rejeter. Tant pis, je devrais me contenter de ce que j'avais fait, malgré le fait que je détestais vraiment faire ce pour quoi j'étais douée à moitié.
« Le gauche est comme neuf. » Et il devait même pouvoir activer les différentes visions de ce côté là. « Pour le droit, tu n'as que la vision de base. N'essaie pas d'activer les autres, ça pourrait les faire griller tous les deux. »
Une simple prévention, je n'avais pas envie de le voir revenir ici à peine serait-il sorti de cette auberge, et je pense que lui non plus d'ailleurs, surtout que là il aurait vraiment le droit à un autre sermon de ma part. D'un autre côté, ce serait amusant, mais si côtoyer cette tête de lard était amusant, c'était comme toutes les bonnes choses, il ne fallait pas en abuser. Bon, le seul problème avec lui c'est que je crois que j'étais bien la seule à le considérer comme une bonne chose, mais je devais voir en lui ce que peu de gens devaient réaliser. Il ne le montrait pas, et il ne l'avouerait jamais, mais il était gentil… de temps en temps. Au moins une fois par mois, ou peut-être que c'était une offre soumise à condition dans la limite des stocks disponibles. Par exemple, si il avait déjà utilisé son cota de gentillesse, il fallait attendre le mois suivant pour y avoir droit. Enfin bref, je revenais m'asseoir sur le lit alors qu'il me disait vouloir manger chez moi. Intéressant. Je pensais qu'il n'aurait pas envie de sortir d'ici, qu'il préférerait éviter de parcourir les rues de cette ville le plus possible, mais il fallait bien croire qu'en fin de compte, il en avait rien à faire de ce que pourrait penser les gens si ils le voyaient. Tant mieux, moi, je n'avais pas honte de m'afficher aux yeux de tous en sa compagnie, bien au contraire, je pourrais même dire que j'en étais assez fière.

Mon regard se portait quelques instants sur son bras. Cela m'ennuyait vraiment de ne pas pouvoir faire quelque chose pour lui à ce sujet, surtout qu'en temps normal j'en aurais été capable. Peut-être qu'une fois chez moi ce serait un peu plus facile, même si les moyens dont je disposais rester toujours limités, c'était mieux que rien. Pour le moment, je préférais toutefois le prévenir de quelque chose afin qu'il ne s'étonne de rien.

« D'accord. Il faudra toutefois que je passe acheter de quoi cuisiner. » Même si nous avions ce qu'il fallait chez moi, je préférais lui préparer un plat à base de produit frais. « Tu as une préférence ? Viande ? Légume ? Ou j'ai carte blanche ? » Même si le connaissant, il serait bien capable de me dire qu'il n'en savait rien, que je pouvais bien préparer ce que je voulais car dans tous les cas : « ce s'ra meilleur qu'la bouillasse du mess ». Heureusement que je ne lui disais pas ce à quoi je pensais, sinon il allait encore dire que je me moquais de lui, et il aurait entièrement raison.

Mais mon regard se faisait rapidement bien vide et détaché, si bien que le silence régnait rapidement après sa réponse, et il en était même pesant. Je me rendais compte que c'était moi qui faisait la majeur partie de la conversation, rien d'étonnant avec lui. Mais ce n'était pas pour cette raison que je ne parlais plus, mais bien parce que je réfléchissais, et à quelque chose de désagréable. Je levais de nouveau les yeux vers lui, l'air implorante, ou peut-être inquiète, et je tendais doucement ma main dans la direction de la sienne. Puis au dernier moment, sans même le toucher, je me ravisais, refermant ma poigne alors que j'écartais à peine mes lèvres comme pour dire quelque chose, sauf que rien ne venait. Comment lui poser la question ? Et surtout, pourquoi est-ce que j'appréhendais autant de lui demander ce qui me tenait à la gorge depuis que je l'avais vu ? Je crois que je pouvais bien me mettre à pleurer n'importe quand, mais pas devant lui, je savais déjà qu'il n'aimerait pas ça. Non pas par compassion, mais d'une part car il ne saurait pas comment réagir vu le gros lourdeau maladroit qu'il était, et d'autre part parce que les émotions, il ne connaissait pas. Mais il fallait bien que je me lance…

« Tu as vu Vilal… ? » Évidemment qu'il l'avait vu, j'avais des contacts un peu partout, et quelqu'un comme lui qui sort d'un puits à souhait en parlant à quelqu'un qui me ressemblait comme deux goûtes d'eau, ça ne courait pas les rues. Et c'était le genre d'information qui m'arrivait même très rapidement. Me pinçant la lèvre inférieur, je me hasardais à lui poser l'interrogation qui suivait. « Il… Il va bien… ? »
L'anxiété se lisait sans problème dans ma voix. Il était vivant, alors il allait forcément bien, c'était suffisant pour lui vu tout ce qu'il avait enduré au cours de sa vie, mais… je lui avais quand même posé la question, comme si je voulais en être sûre, comme si je voulais l'entendre de sa bouche, et que c'était la seule chose qui parviendrait à me rassurer. Mon frère était à Éphtéria, et il n'était même pas venu me voir… Pourquoi ? Est-ce que j'avais fait quelque chose qui lui avait déplu ? Je faisais pourtant toujours en sorte d'être une grande sœur exemplaire, même si il était venu au monde quelques minutes après moi, et pourtant… c'était toujours lui qui veillait sur moi… Mais peut-être était-il toujours en ville ? J'aurais dû partir à sa recherche tout de suite, mais je ne me sentais pas capable pour le moment, comme si j'espérais que ce serait lui qui viendrait.

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Re: Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 02 Déc 2011, 01:29

Nouveau soupir. Nouvelle lassitude. Activer ses senseurs sur un seul œil à la fois ? Ben tiens ! Vous connaissez ce jeu où – paumes face à vous – faut décrire des ronds avec l'index de votre main gauche qui vont des épaules à vos hanches en longeant votre corps, remonter devant vous, épaules, hanches, remonter... et avec l'autre main décrire les mêmes cercles mais des hanches aux épaules, et redescendre devant vous... hanches, épaules, redescendre... les deux en même temps. C'est ça, je vous imagine déjà essayer et vous y arracher les cheveux. Ça énerve hein ? Y'a des mouvements comme ça, difficiles à dissocier. Les mouvement oculaires en font partie. Ajoutez à cela que notre Élite n'était pas vraiment un pro de la synchronisation. En fait à part en grossièretés, il n'excellait nulle part.

« J'te garantis rien... »

Plus simple encore, rester en vision standard. Moins risqué. Moins compliqué pour ses neurones. D'ailleurs en parlant de trucs compliqués pour les neurones, elle était pas au courant la dame qu'un homme était incapable de prendre la moindre décision tout seul ? Savoir ce qu'il voulait bouffer, non mais pourquoi pas lui demander d'être propre et ordonné tant qu'elle y était ?

« Eh ! Rappelle-moi qui invite l'aut' ? »

Bah oui parce que bon, l'un des avantages à se faire inviter, c'était qu'on prenait aucune décision. Sauf quand on se faisait inviter par Solenia apparemment. Tu parles d'un manque d'initiative. À tous les coups elle avait perdu l'habitude de faire la popote elle-même. C'était ça de se la jouer maîtresse de maison, même plus foutue de décider toute seule ce qu'elle allait offrir à son invité. Cette noblesse indécise, une vraie plaie...

« Fais gaffe, tu d'viens oisive... » fit-il en se grattant distraitement le menton de la main gauche.

Pas rasé depuis... juste assez pour masquer ses cicatrices, mais pas assez pour ressembler au père Noël. Tiens d'ailleurs, c'était qui celui-là ? Le sang séché se glissa sous ses ongles – du moins ce qu'il en restait – entre deux accumulations de crasse. Cogner une aberration, c'est salissant. Ils devraient presque en faire un slogan publicitaire pour vendre leur barils de lessives, les types de la Basse-Ville ! S'il remarqua le silence qui s'était imposé ? Possible. À force de passer des journées entières à s'emmerder tout seul, c'était plus vraiment le genre d'atmosphère qui le dérangeait. Discuter par contre, c'était plus tendu. Les relations humaines... un calvaire. S'adapter, sourire, lécher des culs et advienne que pourra, très peu pour lui. Et puis là, les iris bleus dévièrent du dessus de lit très moche qu'il détaillait sans le voir pour se poser sur Solenia. Nouvelle question. Nouvel instant de réflexion. Vilal ? Il en lâcha les poux qu'il avait dans la barbe.

Et là bizarrement, un problème s'interposa : rester assis à tailler un brin de causette, ça faisait chier Haine puissance dix ! Alors voilà, il se leva et sans autre sommation, agrippa la première chose appartenant à Solenia qui lui tombait sous la main. Du bol pour elle que ce soit son poignet ! Ferme sans aller jusqu'à la maltraiter – on pouvait s'appeler Haine et pas être trop méchant – mais sans lui laisser l'occasion de lui filer entre les pattes, il la conduisit hors de la chambre. Les clients de l'auberge qui les regardèrent passer comme des extraterrestres (plutôt des extranideylestres ?), rien à secouer. Les passants au-dehors qui s'écartèrent comme si Neythen avait la peste. Osef ! De ruelle en ruelle, la bête en tête, la belle à sa suite, ils débarquèrent au puits à souhaits, et puis là, Haine s'arrêta. C'était con comme idée, non ?

« Ouai, il était là t'à l'heure avec une plante verte. Picatruc, j'sais plus l'nom qu'ça porte ces machins là. Verte avec des lianes sur la tête et des gros melons. Ou comment faire dans la finesse. Pas eu l'temps d'm'arrêter pour prend' le thé. C'que j'peux t'dire c'est qu'il avait l'air paumé. J'suis même pas sûr qu'y m'ait r'connu en fait. Sinon... bah... l'était entier. Pas d'bobo. Toujours la même sale gueule. »

Et en matière de sale gueule, il en connaissait un rayon lui : il en voyait une chaque fois qu'il croisait un miroir.

« Bon, c'par où chez toi ? C'pas l'tout mais ça creuse de crapahuter au fond d'ces trucs... » se justifia-t-il en désignant le puits d'un hochement de tête.

La patience ? Ouai, aux autres.

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Messagepar Solenia vaen Orphelia » 15 Fév 2012, 22:40

Au moment où Neythen c'était levé, je l'avais regardé d'un air intriguée. Pour quelle raison était-il désormais debout ? Je n'avais pas réellement le temps de m'en soucier qu'il était déjà en train de m'attraper le poignet, et heureusement que je le connaissais et que j'avais des réflexes proches de ceux des félins, car je m'étais moi aussi redressée à mon tour, même si il partait rapidement. Je n'avais pas vraiment le temps de comprendre quoi que ce soit, j'étais trainée Amroth sait où et les habitants d'Éphtéria nous regardait comme si nous étions un drôle de couple. Certaines personnes devaient me reconnaitre, le problème d'avoir une notoriété de plus en plus influente, et ils devaient se demander pour quelle raison je suivais bien malgré moi ce gros mal élevé de Mechanima. Et puis finalement, au bout d'un moment, nous arrivions devant un puits que je n'avais encore jamais vue. D'un autre côté, je n'avais pas pour habitude de me promener dans ce quartier là, et peut-être avait-il été installé récemment. Mais je reconnaissais alors le style bien particulier de cette architecture : c'était l'un de ces nombreux gouffres que l'on pouvait trouver dans chaque ville, et il suffisait de jeter une pièce au fond de celui-ci pour que l'un de nos vœux soit exaucés. C'était… assez idiot comme concept, surtout que la tradition voulait que ce soit dans une fontaine et dos à elle, mais soit, pourquoi pas. Je n'avais de toute manière pas d'argent à dépenser pour ça, et si je voulais quelque chose je me donnais les moyens de l'avoir, un point c'est tout. C'était les pauvres, ceux qui n'avaient aucune conviction qui croyaient que les vœux pouvaient se réaliser d'une manière aussi stupide. J'étais au-dessus de tout ça.

Mais Neythen prenait alors la parole, de sa façon de parler toujours aussi particulière, mais que j'arrivais depuis bien longtemps à déchiffrer désormais. Au début, je ne comprenais toujours pas pourquoi il m'avait amené ici, et quand à ce qu'il disait, c'était pour moi quelque chose de complétement absurde. Mais à peine avait-il terminé la première phrase que je comprenais qu'il parlait de mon frère jumeau. Vilal était avec une plante ? Je ne le savais pas botaniste, mais pourquoi pas après tout, c'était son droit de s'intéresser à ce genre de chose et si c'était pour décorer son chez lui dont je n'avais aucune idée de l'emplacement et s'adonner à ce type d'art, ce devait être une bonne chose. Mais je comprenais ensuite qu'il voulait parler d'une Picaris, visiblement très bien munie physiquement… Pourquoi pas, après tout ces êtres avaient aussi le droit de fouler la même terre que nous, le sol d'Éphtéria appartenait peut-être au Roi Livian, mais les Picaris n'obéissaient à aucune loi, si ce n'est les leurs. En revanche, entendre qu'il semblait perdu me surprenait. Autant, Vilal était généralement énigmatique, pour ne pas dire sombre et renfermé, mais de là à être paumé… Quand à Octanis, il n'était nullement du genre à se déstabiliser, quoi qu'il arrive. Quand au fait qu'il n'est pas reconnu Neythen était tout bonnement impossible pour la simple et bonne raison que, depuis que je connaissais mon frère, il n'avait jamais rien oublié, pas même le moindre passant. Alors de là à ce qu'il oublie la tête de lard qui m'avait trainée jusqu'ici, je n'y croyais pas. Mais au moins il ne semblait pas blessé, et cela me rassurait…

Mais quelque chose me surprenait, au point que je regardais le soldat en rougissant. Il ne devait probablement pas comprendre pourquoi, mais je comptais bien lui expliquer.

« Euh… Neythen… Ta… ta main… » Je baissais les yeux sur la sienne, il ne m'avait toujours pas lâchée, et si en soit je n'étais généralement pas gênée par ce genre de chose, je préférais quand c'était moi qui prenait ce genre d'initiative. « Tu me tiens toujours… la main… C'est gênant… » Et puis, ça me surprenait qu'il ne m'est toujours pas lâchée, et j'attendais qu'il le fasse pour ramener ma main au niveau de ma poitrine et me tenir le poignet de l'autre. Je détournais le regard, passablement embarrassée pour finalement reprendre la parole. « Suis-moi, ce n'est pas très loin de l'auberge… »
Et c'était reparti pour le même chemin en sens inverse. Sérieusement, est-ce qu'il était obligé de m'amener ici pour me dire ça ? Je n'étais pas stupide, il aurait simplement eu à me dire qu'il l'avait vu, ici ou là, je m'en fichais un peu en réalité. Enfin, c'était Neythen, donc au final cela me surprenait à moitié, il avait toujours été plus apte à agir qu'à parler. Nous marchions jusqu'à chez moi, et pour ma part je gardais le silence, n'osant rien dire d'autre, et surtout parce qu'il n'y avait rien à dire…

Une fois devant chez moi, je soupirais doucement, me tournant vers lui en regardant l'air dépité qu'il allait sans doute avoir. Je pouvais déjà voir des servantes arriver pour m'accueillir, mais pour l'instant je ne m'en préoccupais pas, focalisant mon attention sur celui qui m'accompagnait.

« Nous y sommes. » Je n'étais finalement pas allé faire des courses, mais dans le pire des cas j'enverrais une servante le faire. « Tu as peut-être envie de te décrasser un peu avant de manger ? Ce ne serait pas du luxe… »
Et puis, cela allait sans doute lui faire du bien, si seulement il connaissait la signification de ce mot…

Désolé si je ferme un peu l'action, mais je sais pas trop si on termine sur ce sujet ou si on passe dans celui de ma demeure. Le problème étant que celui-ci est occupé, et que je ne sais donc pas si je dois le libérer avant…

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Re: Cendres froides {privé Solenia}

Messagepar Neythen N. » 23 Fév 2012, 22:20

Le regard fraîchement « réparé » du mechanima se baissa jusqu'à aviser les lieux du crime : un poignet. Ouais et ben quoi ? C'était pas comme s'il lui avait mis la main aux fesses non-plus. Desserrant les doigts, il rendit à Solenia ce qui lui appartenait. Comme à César à ce qu'on disait, même s'il avait pas la moindre idée de qui était ce César à la mords-moi l'noeud. Bref, tout ça pour dire que la miss en mode pré-adolescente surexcitée, ça lui en bouchait un coin !

« Ça va t'emballe pas t'es pas mon genre. »

À vrai dire, personne n'était son genre. Poussant un soupir limite exaspéré, il fourra sa seule main valide au fond de la poche de son jean et emboîta le pas de l'Orphe. Les kilomètres, ça, c'était son truc. Alors pensez bien que faire des allers-retours entre un puits à souhaits, une auberge et une baraque, ça lui aérait les neurones... à condition qu'il en ait. D'ailleurs bizarrement, ça le mettait de meilleure humeur de pouvoir se dégourdir les pattes. M'enfin n'allez pas espérer que ça le rende aimable non-plus. Quelques passants en firent les frais alors qu'ils s'insurgeaient – et s'étonnaient – de sa tenue vestimentaire. Un regard assassin plus tard les faisaient disparaître au coin d'une rue, genre comme un tour de magie qui vous assoit le cul par terre. Malheureusement, sa relative bonne humeur fut de courte durée. Pas d'bol, Solenia avait un talent certain pour lui briser les noix – pour rester poli.

« Non, j'suis pas sensé m'attarder. J'rentre après bouffer. Et puis j'sais comment y s'lavent les gens par chez toi, ça m'tente pas. »

Allez tremper ses miches dans un bac en bois supposé faire office de baignoire, c'était sans lui. D'autant qu'avec ses cent kilos et des brouettes de plomb, le bois ne résisterait pas longtemps à son poids. Autre argument de taille : les bains, ça le gonflait. Une douche vite fait lui suffisait, mais il doutait franchement que ces péquenauds du Nord aient l'eau courante. Hein, pas vrai qu'ils l'avaient pas ? C'était à se demander ce que foutait Solenia dans un bled aussi minable.

« Tu fais quoi dans c'trou au juste ? »

Attention, tentative de dialogue.


Je te laisse ouvrir un sujet chez Solenia.

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