J'arrivais donc dans ma chambre et je m'approchais donc de mon placard, ouvrant celui-ci afin de saisir la même robe que j'avais ce matin en me réveillant sur ma terrasse. Bien sûr ce n'était pas la même mais simplement un modèle du même type, j'étais bien trop gracieuse pour me permettre de porter trop longuement les même vêtements, et j'ouvrais alors un tiroir afin d'attraper quelque chose à mettre sous ma robe. Toutefois, je ne mettrais pas de soutien-gorge, ils avaient un peu trop tendance à me compresser la poitrine et ils étaient bien trop peu confortable. Il faudrait que j'aille dans la Basse-Ville pour m'en procurer des plus agréables mais il était assez difficile de faire passer ce genre de chose à l'intérieur d'Éphtéria. C'était assez logique en soit : la vie ici était bien moins évoluée que celle des Ghettos, et la plupart des habitants n'avaient même jamais mis les pieds en dehors de la ville où ils vivaient, aussi je devais sans doute me considérer comme chanceuse en réalité. Mais de mon point de vue, cela n'était qu'une malédiction : savoir qu'il existait un tel confort sans pouvoir y accéder était horrible. Pourquoi ne pas habiter dans la Basse-Ville alors ? Je trouvais la ville bien moins chaleureuse, alors qu'Éphtéria était réellement belle en comparaison. Et puis, je savais que Vilal avait toujours aimé lui aussi cette ville, aussi si je voulais le retrouver il était plus logique que je commence par là.
Je m'habillais tout juste, portant ma magnifique robe bleue, et je passais mes deux mains dans mon cou afin de placer mes cheveux par dessus mes vêtements et non plus en dessous. En temps normal j'aurais demandée à une servante de venir m'aider, mais là j'étais un peu pressée, aussi je pouvais parfaitement me débrouiller moi-même. J'attrapais alors des chaussures à talons et alors que je m'apprêtais à les mettre j'entendais quelqu'un frapper à la porte, et après une brève seconde où le silence régna je voyais l'une de mes charmantes servantes ouvrir.
« Excusez-moi mada… »
- Mademoiselle, Siria, mademoiselle… » L'interrompais-je directement. C'était une bonne fille, mais elle avait tendance à être un peu trop formelle et donc à faire des erreurs. Elle entra alors totalement en s'inclinant.
« Puis-je vous venir en aide, mademoiselle Orphelia ? »
Je m'installais alors sur le lit, lui intimant de m'aider à me chausser. Étrangement, cette petite semblait apprécier le fait de prendre soin d'autrui. J'imagine qu'elle avait été éduquée de la sorte, et j'essayais donc de lui rendre la vie le moins dur possible. Elle s'approchait alors afin de saisir de mes chaussures, et elle s'appliqua ensuite à me les mettre avec douceur, comme si elle savait que j'étais un peu chatouilleuse alors que pourtant jamais personne ici n'avait osé tenter l'expérience.
« Je ne sais pas encore à quelle heure je rentrerais, mais j'aimerais que mon bain soit prêt à ce moment là. » Je m'adressais à elle avec un certain respect, ce ne devait pas être tous les jours faciles de prendre soin des autres… « Pour ce soir, je te laisse choisir ce que je mangerais. »
- Comme il vous plaira. Désirez-vous que je vous prépare quelque chose avant que vous ne sortiez ? »
- Ce ne sera pas nécessaire. » Je lui souriais doucement alors qu'elle terminait son œuvre, puis je me relevais pour sortir de la pièce.
Je ne m'attardais pas vraiment dans la reste de cette demeure. Non pas que je ne l'aimais pas, bien au contraire, mais je préférais largement être à l'air libre, aussi je sortais sans me faire prier, refermant derrière moi sans donner de tour de clé. Je m'engageais ensuite dans l'une des rues de la capitale, je ne savais pas encore par où commencer mais j'y réfléchirais en chemin. Enfin, pour le moment je pouvais déjà sentir certains regards se poser sur moi, et cela n'avait que pour mérite de me faire soupirer…