Sous les sunlights d'Ephtéria?

Imprenable cité ceinte de hauts remparts, Ephtéria est la capitale des peuples du nord. Elle abrite le château du Roi, sa cour, son armée, mais aussi son arène dont les sous-sols sont creusés des geôles tant redoutées.

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 21 Avr 2013, 00:46

C'est vrai que je déteste qu'on me mente, mais je savais reconnaître quand Benedikt était sincère, surtout concernant les tatouages. Et puis, s'il avait voulu mentir pour que je n'ai pas à faire cinquante essais justement, il ne me laisserait pas recommencer plusieurs fois. Non, je devais toujours en faire des différents, modifiant chaque fois ce qu'il n'aimait pas et au fond, je crois que c'est ce qui me plait aussi. Tout le monde ne peut pas avoir les mêmes goûts que moi, il arrive souvent que je dessine quelque chose que je trouve moche pour un client et le principal est qu'il soit satisfait. Hors avec lui, jusqu'à présent, j'avais pu voir qu'il l'avait toujours été.

Des feuilles de houx avec les tiges légèrement torsadées, une feuille parfois enroulée sur elle-même, parfois largement déployée. Je prenais mon temps pour que ce soit absolument parfait et lorsqu'il vit le résultat, je pouvais voir sur son visage que ça lui plaisait vraiment, même s'il fallait attendre que la peau dégonfle pour que ce soit complètement terminé.
«Content que ça te plaise! Au moins, on ne pourra pas nier que ton boulot te colle à la peau!» - je l'embrassais furtivement avant de ranger l'aiguille pour en sortir une autre, il me demandait si j'avais besoin d'aide pour mon tatouage et je hochais la tête de gauche à droite pendant que je sortais un élastique pour m'attacher les cheveux

«T'en fais pas, j'ai l'habitude! D'ailleurs, ça va te faire bizarre je pense de me voir faire non?» - je lui faisais un clin d'œil amusé avant de préparer l'aiguille et l'encre, mais avant de commencer mon tatouage, je m'approchais de lui pour planter mon nez dans son cou et je souriais doucement avant d'y déposer un baiser

«Tout va bien, c'est bien toi...» - je l'embrassais une nouvelle fois sous son oreille avant de me redresser pour aller vers le miroir. Mais il me demandait alors si mes tatouages étaient toujours magnifiques et je souriais alors d'un air amusé
«Ça dépend des goûts tu sais? Je ne fais que mettre en image ce que tu veux et ce que tu aimes. Mais selon les gens tu sais, un même tatouage peut être moche!»

Je pouffais légèrement de rire avant de me tourner de nouveau vers le miroir. De là, je penchais la tête sur le côté, sachant précisément ce que je voulais faire avant de commencer à dessiner. Une première ligne d'abord, fine dans un premier temps puis de plus en plus épaisse par endroit, puis une deuxième qui s'entrelaçait par moment avec jusqu'à faire deux lianes plus ou moins épaisses qui se tournaient autour pour rejoindre les flammes de mon épaule. Je m'approchais du miroir pour mieux voir le résultat avant de me tourner vers le gosse et avoir son avis.

«Alors? Verdict?» - je parlais autant du tatouage que de l'odeur évidemment.

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 21 Avr 2013, 12:53

Benedikt sauta du lit et se rapprocha de Vrass pour observer de plus près le tatouage qui s'étalait sur la ligne de son épaule.
« Il est bien ! Plus que bien, même. » Le botaniste se mit sur la pointe des pieds en fronçant les sourcils et le nez, comme si une odeur étrange le dérangeait soudain. Puis ouvrit des yeux ronds. « OhparAlrik, tu sens la banane ! »
« Je rigole. Tu sens... tu sens toi. Exactement comme avant, en fait. Il vaut mieux, ce serait bête de ne pas en profiter pour m'attirer, c'est tellement facile. » rajouta finalement Benedikt en éclatant de rire comme un gamin. Il passa une main dans derrière sa tête pour l'inciter à se baisser à sa hauteur, mais au lieu de l'embrasser, mordit la clavicule du tatoueur, de l'autre côté de celle qui accueillait son récent tatouage, et enfonça ses crocs dans la peau bronzé, avant d'y déposer un baiser en guise d'excuse.

Benedikt recula pour se tourner vers la fenêtre de leur chambre. Il commençait à faire sombre comme le soleil avait presque fini de se coucher, mais Benedikt avait allumé deux lampe à huile qu'il avait trouvé dans la pièce pendant que Vrass finissait son tatouage. Le botaniste en avait posé une sur la cheminé, pour lui permettre de voir clairement ce qu'il était en train de dessiner, et l'autre près du lit. Heureusement qu'il y avait trois feunetons dans la boîte qu'il avait trouvé avec, parce que celui avec lequel il avait allumé la première lampe n'avait pas voulu ressortir – Benedikt avait arrêté de le supplier et de le cajoler assez vite, parce qu'il avait l'air un peu ridicule à parler à une lampe à huile -.
Le botaniste en profita pour reprendre le petit coffret et déposer les deux autres dans le foyer de la cheminée où des bûches étaient déjà soigneusement disposées ; un joli feu grandit rapidement dans l'âtre rapidement et le botaniste resta un instant regarder les flammes qui dansaient devant lui avant de se relever.

Dehors, malgré l'obscurité, on voyait aussi un feu, ou plutôt le nuage de fumée qu'il laissait au loin. Difficile de savoir si c'était un incendie ou si c'était volontaire ; cela pouvait même être un paysan en train de brûler quelque chose hors des murs d'Ephtéria. Benedikt se demanda soudain ce qu'il faisait des victimes du fléau qui n'avaient pas été retrouvé par leurs proches. C'était toujours un dilemme particulièrement épineux de savoir quoi faire dans ces cas-là. Les laisser mourir de faim ou de déshydratation était aussi détestable que de les tuer. Le nez du botaniste se plissa.
« Vrass ? » Le botaniste attendit qu'il se retourna vers lui pour continuer. « D'après toi, qu'est-ce qu'il y a après notre mort ? »

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 21 Avr 2013, 16:35

La banane? C'est une blague? Heureusement oui car là je m'achetais la crème de Tecol tout de suite!

«Aïe! Non mais je rêve ou tu m'as mordu?» - je ramenais instinctivement ma main sur ma clavicule avant de le regarder avec un air mélangeant surprise et amusement, décidément, ce gosse avait un grain! Mais c'était aussi ce que j'aimais chez lui. Je l'embrassais doucement avant de me diriger vers mon sac pour prendre un peu de crème et ainsi m'assurer que la peau cicatriserait facilement, pendant ce temps il regardait par la fenêtre où l'on pouvait voir de la fumée au loin, même si je n'étais pas sûr de vouloir savoir d'où elles provenaient.

En tout cas, ça semblait travailler le gosse qui était en train de fixer les flammes de la cheminée, je m'étais assis près de lui, observant le reflet du feu dans ses yeux sombres. Mais sa question me perturba un peu et je me mis à regarder à mon tour les flammes
«Je ne sais pas vraiment. Tu sais, j'ai été dans cet étrange hôpital, le vieil homme m'avait dit que c'était une sorte de pont entre la vie et les abysses.» - je venais prendre sa main, je savais qu'il n'aimait pas l'idée de repenser à cette période où j'étais dans le coma, je la serrais entre les miennes avec douceur malgré tout, contournant les marques sur son avant bras du bout du doigt, en les tenant assez loin tout de même pour ne pas lui faire mal sur la peau encore rougie - «je ne sais pas ce qu'il voulait dire par les abysses. Mais je suppose que notre âme est destinée à aller quelque part précisément. Je sais pas... j'ai pas toujours réponse à tout tu sais...»

Au contraire même. Disons que je fais de mon mieux. Mais le souvenir de cet hôpital et de cet homme que j'ai promis d'aider. Convaincre sa femme de le laisser partir plutôt que de le maintenir enfermé là bas. Peut être que si je réussissais à l'envoyer là bas pendant quelques heures à peine, elle reverrait son mari et comprendrait le calvaire qu'elle lui fait vivre. Un vœu pour le puits à souhait peut être, mais après les récents événements, je n'ai pas trop envie d'y retourner. Le souvenir du Pelel'je qui se jette dans le corps de Benedict me hante encore, même si Belladona semble être heureuse avec lui désormais. Elle doit se sentir moins seule je suppose.

Enfin, ça faisait un moment que j'étais perdu dans mes pensées aussi et je m'en extirpais avant de me tourner vers lui
«Pourquoi tu te poses ce genre de question?» - je n'avais pas vraiment envie de lui demander s'il avait déjà perdu quelqu'un et s'il espérait juste qu'il soit quelque part où il serait bien, je me contentais de serrer un peu plus sa main avant de fixer à mon tour les flammes. Comment on en est arrivés à ce genre d'ambiance?

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 22 Avr 2013, 01:40

« Oui... Je sais... » répondit Benedikt doucement et distraitement. Oh, il était plutôt bienheureux que Vrass n'ait pas réponse à tout. Le botaniste posait déjà assez bien de questions comme ça – si jamais il avait l'occasion de rencontrer Alrik un jour, probablement que ce dernier s'en mordait les doigts parce que la curiosité de Benedikt serait sa boite de Pandore -.
Laissant le tatoueur dans ses pensées puisqu'il était tout autant perdue dans les siennes, il laissait sa main dans celle de ce dernier, calmé par les caresses apaisantes, jusqu'à ce qu'une question le réveille plus ou moins.

« Je... Je pensais à ceux qui étaient parti avec le Fléau. » Benedikt soupira doucement. « J'aimerais bien qu'il y a un endroit pour tout ceux qui partent. Ça fait longtemps que je pense à ça. Mais pas un endroit juste où on irait, comme tu dis. Un endroit où... je ne sais pas, pas forcément quelque chose de parfait, juste un endroit où ils pourraient... Tu sais, il y a cette histoire qu'on racon- ouais, non, sans doute pas à Wingdrakk, ben il y a cette histoire ici qu'on raconte aux enfants et qui dit que les âmes des gens qui sont mort sont en fait toutes les étoiles qu'il y a dans le ciel. Et... je sais que ce n'est pas vrai, j'ai lu ce bouquin à la Basse-ville et puis même avant, ce n'était pas vraiment sérieux mais... J'aime bien l'idée. Je préférais ça. Que tu soit juste là à regarder tout le monde et à te marrer de leur petits problèmes parce que toi, tu sais tout, maintenant, tu n'as plus besoin de t’inquiéter. Que tu puisses voir que tu manques à ceux qui t'aimaient. Peut-être que tu puisses servir d'ange gardien, un peu, et que tu essayes de les protéger. Ce serait ça qu'on appellerait la chance ? »

Le regard du botaniste enfonça son menton dans le creux de sa main, et son nez se fronça rapidement. Le vieil homme qu'avait vu Vrass dans son coma s'y connaissait sûrement mieux que lui... Ou alors c'était juste un rêve ou un hallucination. Mais quelque part, il existait, quand même. Cela voulait dire quelque chose.
« Mais... les abysses... Ça ne donne pas vraiment l'impression d'un lieu agréable. Je n'aurais pas aimé que tu ailles là-bas. Je sais bien, c'est Amroth qui s'occupent de vous, et tout, et puis il n'est pas sympa mais... Il devrait être agréable au moins avec ceux qu'il y a créé, non ? Ça aurait été injuste que tu ailles dans un endroit qui porte un nom pareil. Enfin... ça aurait été injuste que tu meures...»

Benedikt resta une seconde avec un regard incertain, puis se mordit la lèvre et claqua la paume de sa main contre le sol comme pour briser un mauvais sort, peut-être la tournure de ces pensées. Détournant les yeux des flammes pour regarder Vrass, c'était sur un ton plus clair qu'il parla.
« Oh, je suis désolé, c'était une question bête, personne n'a envie de parler de ça. » s'excusa-t-il avec un nouveau et léger sourire. « On devrait aller se coucher, non ? Ah moins que tu ne sois pas fatigué ? C'est vrai qu'on a pas mal dormi dans le train. »

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 22 Avr 2013, 14:08

Je pouvais comprendre que l'idée qu'il y ait une vie après la mort était intéressante, surtout que les légendes à ce sujet étaient nombreuses.
«Non, je ne connaissais pas cette histoire. Moi je connais celle des deux royaumes, ceux d'Alrik se retrouveraient dans un lieu en paix où seuls ceux qu'ils ont aimés pourront les trouver. Ceux qui vénéraient Amoth se retrouveraient sur un champ de bataille perpétuel où seule la loi du plus fort l'emporte.»

Je gardais sa main dans les miennes avant de fixer de nouveau les flammes, inutile de se dire qu'en étant un winghox, je savais déjà quelle vie m'attendait après la mort. Mais visiblement, le gosse n'était pas de cet avis, du moins il espérait que non. Je trouvais ça plutôt étrange qu'il dise que ce serait injuste que je meurs.
«Tu trouves qu'il y a des gens qui méritent de mourir?» - puis je haussais légèrement les épaules - «enfin à part Sayah peut être...» - quoi que non, même lui ce serait pas drôle s'il disparaissait, qui nous ferait des tours de passe passe pourris? Mais je savais ce qu'il voulait dire, car tout de même, certains criminels méritaient de mourir pour ce qu'ils faisaient de toute évidence.

Il parlait alors de dormir un peu et je venais hocher de la tête avant de me relever
«Oui, je pense qu'on a quand même besoin de se reposer. Demain on ira à Banba, puis ensuite à Ohime Quinah.» - je pense que ces deux prochaines étapes seront plus gaies déjà. J'attrapais sa main pour l'inciter à se lever, bizarrement cette conversation avait refroidi mes ardeurs et c'était peut être une certaine facette de notre relation que je découvrais. Tournée ailleurs que vers le sexe. Je m'allongeais pour fixer le plafond en attendant qu'il vienne contre moi, glissant mes doigts dans ses cheveux pour les enrouler autour de ses boucles avec un certain amusement

«J'aime bien ton histoire. Le fait de pouvoir continuer à protéger ceux qu'on aime, même au-delà de la mort... j'espère que c'est comme ça que ça se passe. Je me dis que peut être la mère de Nathan continue de veiller sur lui elle aussi.» - elle mériterait de pouvoir le voir encore au-delà de la mort. Je déposais alors un baiser sur son front avant de fixer de nouveau le plafond. Je prenais une profonde inspiration avant de commencer à m'endormir, sauf si le gosse faisait ce qu'il fallait pour me tenir éveillé!

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 23 Avr 2013, 00:57

« Ohime Quinah, oui. » chantonna Benedikt avec un léger sourire alors qu'il se blottissait contre le tatoueur, juste après s'être mis en pyjama. Leur paroles suivantes du tatoueur réduisirent pourtant le botaniste au silence pour un petit moment.
« C'est ce que je crois, moi. Ce n'est peut-être pas vrai, mais... Je ne veux pas penser autre chose. Ni pour la mère de Nathan, ni pour les gamins de l'orphelinat que j'ai connu, ni pour mes... parents, si c'est l'explication, ni pour... Noa, ni pour Phinéas qui était déjà vieux quand je l'ai rencontré, ni pour… toi si un jour il t'arrive quelque chose. C'est vrai, personne ne mérite de mourir, en principe, mais... Il a des gens qui le méritent plus que d'autres quand même, si. Il y a des gens qui se fichent du mal qu'ils peuvent faire et j'en ai eu la preuve plusieurs fois, et particulièrement il y a une semaine, et je ne vois pas pourquoi ils auraient plus de chance que d'autres une fois mort juste parce qu'ils vénèrent Alrik. Et toi, ce ne serait pas juste. Et je ne veux pas me dire que tu es destiné à te battre pour l'éternité sans moi et sans personne pour s'occuper de toi. »
Benedikt soupira et se tut enfin. Il tira la couverture au-dessus de lui pour se rouler en boule, la tête lovée sur le torse du tatoueur – ce qui avait en plus le mérite de lui assurer du tripotage de cheveux pendant une période indéterminée -. Puis embrassa son ventre en guise de bonne nuit et les laissa tout les deux sombrer dans les bras de Morphée. Ce n'était pas le moment pour des pensées pareilles. Il y aurait d'autres moment pour s’inquiéter de ce qu'ils ne pouvaient pas savoir.

- - - - - - - -

Le soleil tapait vraiment dur, et il y avait pas un seul centimètre carré d'ombre à 100km à la ronde. Comment des gens pouvaient-ils vivre ici ? C'était ce que se demandait Benedikt, mais il n'était pas sûr qu'il y en avait, après tout, puisqu'il n'en avait pas encore vu un seul. Peut-être qu'ils vivaient sous terre ? Le botaniste tapa du pied, exaspéré; mais ce n'était apparemment pas une bonne idée du tout. Le sol sec se craquela et s’effondra sous son poids, l'entraînant dans sa chute, et Benedikt s'aperçut qu'il ne pouvait même pas hurler.

C'était détestable, il n'y aurait personne pour l'entendre et l'aider à sortir de ce... cet... hôpital ? Le botaniste roula sur le dos en grimaçant sous la douleur, regardant le trou énorme dans le plafond qu'il venait de faire. Puis se redressa pour s'asseoir en tailleur. Pour une telle chute, il s'en sortait plutôt bien ? Ça devait être à cause de la chaleur, expliqua-t-il pour lui-même, parce qu'il lui était toujours impossible d'émettre un seul son. Benedikt regarda autour de lui. C'était bien vide, pour un hôpital. Espérons qu'il n'était pas là pour venir voir Vrass... Benedikt se releva et trébucha pour sortir dans un couloir tout aussi vide. À se balader, il finirait bien par trouver quelqu'un, non ?
- - - - - - - -

La surprise qui les attendait le matin suivant avait de quoi mettre Benedikt de bonne humeur. Lorsqu'il se réveilla, sorti de son sommeil par la lumière pâle qui envahissait la pièce – ils avaient définitivement oublié de fermer les volets hier -, il y avait un certain silence dans l'air qui semblait être cristallisé. Et qui poussa le botaniste à se faufiler de sous les couvertures pour se relever en se frottant les yeux et en baillant, jusqu'à la fenêtre. De la neige ! Plein de neige ! Un sourire ensommeillé mais bien fier apparu sur son visage.

Quelques secondes passé à libérer son enthousiasme et à prendre garde à ne pas faire de bruit, le botaniste ouvrit silencieusement la fenêtre, puis se pencha par dessus pour atteindre le toit d'une dépendance qui se trouvait juste en dessus. Il y avait une bonne petite couche de neige dessus et il plongea ses mains dedans, glapissant un peu au contact glacé bien différent de la chaleur dont il avait profité tout la nuit, contre Vrass. Benedikt commença pourtant très rapidement à sérieusement grelotter, aussi il jeta un dernier coup d’œil au paysage blanc et encore propre – la foule d'éphtérois n'avait pas eu encore le temps de transformer les rues en rivière de boue -, et referma la fenêtre d'une main pendant que l'autre gardaient le petit tas de neige qu'il venait de ramasser. Puis retourna au lit pour se glisser à demi sous la couette, allongé sur le ventre près du tatoueur.

Benedikt se figea, la boule de neige en train de fondre doucement dans sa paume. En fait... quoiqu'il en fasse, c'était une très très mauvaise idée... Du genre qui mettrait de mauvaise humeur sans aucun doute le tatoueur, et pour longtemps. Le botaniste finit par croquer dans la neige fraîche tout en regardant les traits paisibles de Vrass, jusqu'à ce que finalement, il n'eut plus qu'à lécher ses doigts froid et mouillés. Bon, une idée pour le mettre de bonne humeur, alors ? Il avait bien envie de voir une expression satisfaite sur le visage envahi de longs cheveux presque rouges.
Le botaniste étira un sourire espiègle et fourra sa main sans hésitation dans le pantalon de pyjama de Vrass. Avant de s’apercevoir qu'il venait de mettre là celle qui était glacée, puisque l'autre servait à soutenir sa propre tête. Oups.

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 23 Avr 2013, 09:27

Pour une fois, on allait vraiment se reposer et ça ne nous ferait pas de mal ni à l'un, ni à l'autre, surtout avec la dernière conversation. Le sujet de la vie et de la mort était toujours délicat, ce n'était pas vraiment évident de chercher à savoir ce qu'il y avait au-delà, sauf lorsqu'on s'y retrouvait. Et évidemment à ce moment là, on ne pouvait pas revenir pour le raconter. Je savais que j'allais encore rêver de cet hôpital, après une telle conversation, c'était presque évident, mais finalement je n'allais pas m'en souvenir.

Le lendemain matin, je fus réveillé par une sensation plutôt agréable et j'ouvrais doucement les yeux en voyant le regard malicieux du gosse, je battais quelques secondes des paupières avant de baisser la tête pour voir qu'il avait «distraitement» glissé sa main dans mon pantalon de pyjama?
«Et bien, dès le réveil comme ça?» - le pauvre, il avait du oublier un petit détail, si j'ai retiré le tatouage du flocon pour ressentir à nouveau la chaleur, j'ai toujours celui du phénix qui m'empêche de ressentir le froid, aussi sa petite blague n'a pas pu fonctionner car pour moi, sa main est tout simplement tiède, bien que légèrement humide. Mais pour moi, il s'était simplement lavé les mains avant?

Je me penchais vers lui pour répondre donc à ce que je pensais être une invitation jusqu'à voir à sa tête qu'il y avait quelque chose qui clochait, il semblait surpris de son effet? Je m'arrêtais donc en chemin et je cherchais à comprendre sans voir de quoi il pouvait s'agir
«Qu'est-ce qu'il y a?» - je baissais à nouveau les yeux, il avait retiré sa main et là je commençais à me dire qu'il y avait quelque chose de franchement pas normal, je ramenais alors ma main devant mes lèvres pour souffler un peu, bon ok y'a mieux que l'haleine du matin mais quand même, c'est pas si catastrophique que ça... Je reculais alors pour lever les yeux vers la fenêtre et voir les toits enneigés à perte de vue, mais... ça aurait du mettre le gosse de bonne humeur ça, pas lui donner cette impression que je l'ai déçu pour quelque chose!

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 23 Avr 2013, 13:53

L'air absolument confus de Benedikt semblait donner l'occasion au tatoueur de se poser des questions. Normal, il venait de se réveiller, mais le botaniste avait apparemment soudainement décidé de changer d'avis par rapport à ce qu'il était en train de faire et regardait successivement Vrass et sa main. Cette dernière, il la plaqua contre sa joue pour grimaçant lorsqu'il sentit le froid humide. Non mais c'était quoi l'astuce ?
« Ouuuuhhh... Rien, j'ai cru que j'avais fais une bêtises et que tu aillais me découper en morceaux et me donner à manger à Amroth en offrande. »

Comme quoi, il avait bien de la chance, parfois. Benedikt examina pourtant le tatoueur un instant, la tête penché sur le côté, jusqu'à ce que la vue des tatouages qui couvraient son corps lui apporte enfin la solution.
« Ah ! J'avais oublié ton tatouage contre le froid ! Hé bah, tu as bien fait de le garder ! » Le botaniste soupira de soulagement et se laissa retomber contre le matelas.
« Cool ! Du coup, je peux continuer ? » demanda-t-il en retrouvant le sourire mutin qu'il avait auparavant. Il ne fallut pas plus longtemps pour que Benedikt remette sa main là ou il l'avait précédemment glissé. Il embrassa le tatoueur en riant, parce qu'il était étrange de se dire que Vrass ne se rendait pas compte de sa langue gelée par la neige.

- - - - - - - - - - - - - - -

« Maintenant j'ai faim, avec tout ça. Tu crois qu'il font des gaufres, ici ? »
Le botaniste claqua ses mains l'une contre l'autre avec un enthousiasme incompréhensible – il était pas sensé être au moins un peu fatigué, lui ? Il l'était, mais ça ne se voyait décidément pas – et roula jusqu'au bout du lit pour récupérer son pantalon de pyjama qu'il retrouva carrément sous le lit, pour une raison qu'il lui échappait complètement. Benedikt ne se rhabillait pas aussi rapidement, d'habitude, mais d'ici là que la servante débarque encore sans prévenir, mieux valait prendre ses précautions. Ce n'était pas les années en maison close qui rendaient le botaniste moins prude dans d'autres domaines ; personne n'avait besoin de connaître les détails de son anatomie à moins qu'il n'y ait une bonne raison, et n'aurait jamais eu le courage de se montrer nu devant elle comme le tatoueur l'avait fait le jour d'avant.
Benedikt revint aussitôt vers Vrass pour s'asseoir à califourchon sur lui. « Remarque, c'est peut-être juste à la Basse-ville. Je ne souviens plus si j'en avais déjà mangé avant. »
Réfléchissant quelques secondes alors qu'il n'avait pas encore complètement repris sa respiration, Benedikt se pencha pour prendre le visage du tatoueur entre ses mains et l'embrasser à nouveau.
« Oh, et tu as vu, il a neigé ! C'est super, hein ? J'adore la neige. »

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 23 Avr 2013, 14:38

Sur le coup, je ne comprenais pas de quoi il parlait jusqu'à ce qu'il mentionne mon tatouage contre le froid! Je baissais alors les yeux avant de le retourner comme une crêpe, me retrouvant au-dessus de lui avec un air de prédateur...
«Non mais dis donc toi! Est-ce que tu aurais essayé de me geler les...» - je n'avais pas besoin de finir car il savait très bien de quoi je parlais! Seulement voilà, ce n'est pas parce que je ne ressens pas le froid qu'il n'y en avait pas un qui en souffrait un peu quand même! J'allais avoir besoin d'un petit coup de main pour poursuivre dans la voie dans laquelle on se lançait, et il le comprenait rapidement puisqu'il repartit à l'assaut afin qu'on profite de cette petite matinée...

L'art et la manière de se réveiller en beauté, ce gosse a décidément tout pour plaire! J'avais la tête dans le vide, allongé en travers du lit en savourant cette espèce de béatitude qui m'envahit chaque fois qu'on fait l'amour, mais lui semble infesté de puces si je me fie à sa bougeotte!
«Pour faire des gaufres, faut un appareil électrique donc je doute qu'ils en fassent en Païlandune... mais des crêpes c'est possible je pense?»

Je me redressais avant de réaliser qu'il était déjà à moitié habillé? Je pouffais de rire avant d'attraper son poignet pour le ramener vers moi et le jeter sur le lit, pas pour un nouveau round, juste pour une petite bataille de chatouilles avant de le libérer et me lever à mon tour pour m'habiller, sauf que je m'habillais vraiment, je ne reprenais pas mon pyjama puisqu'on allait partir ensuite pour Banba. Mais le gosse s'extasiait devant la neige et je me levais pour aller voir ça avant de croiser les bras une seconde
«Hum, je doute qu'il y ait de la neige à Banba, tu veux qu'on reste ce matin pour en profiter un peu avant de partir? Je suis sûr que tu dois être doué pour faire les bonshommes de neige!» - il y a de nombreux parcs dans Ephtéria et je suis sûr qu'il doit y avoir des endroits où la neige tient bien et où on pourra faire un peu les cons! Une petite bataille de boules de neige, c'est pas mal aussi!

«Mais d'abord, petit déjeuner!!» - je lui faisais signe de me suivre, après tout, on n'avait pas spécialement de raison de manger dans la chambre, surtout que bon, c'est pas très pratique de manger sur le lit, c'est mieux sur une table, donc je préférais qu'on descende. De là, je demandais un bon café avec des brioches et de la confiture! Pour une fois, je ne prenais pas du salé, mon estomac était en vacances aussi!

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 23 Avr 2013, 23:12

« Ah, oui, ce serait trop triste de partir maintenant... » Benedikt hocha la tête. « Mais ça fait longtemps que je n'ai pas fait un seul un bonhomme de neige, après plus de 15 ans sans améliorer mes talents, je ne sais ce que ça peut donner ! »
Le botaniste s'habilla en vitesse pour ne pas faire attendre Vrass et était encore occupé à boutonner son pantalon lorsqu'il s'approcha de lui. Après un dernier baiser fougueux, il se décida enfin à mettre la dernière chaussure qu'il lui manquait pour suivre le tatoueur en bas.

Et c'était avec autant d'enthousiasme qu'il vit apparaître une assiette de crêpe devant lui en compagnie de la brioche et de la confiture. Assis en face de Vrass, un pied calé dans le creux de son autre genou, Benedikt murmura un « bon appétit ! » sincère avant d'en prendre une et de l'enfourner avec un murmure de satisfaction. Derrière eux, un couple de bourgeois se retourna avec des mines offensées, gênés du manque de bonnes manières du botaniste, surtout qu'il pépiait avec bonheur à propos de choses et d'autres sans une seule pensée pour ceux qui était autour d'eux ; à priori, il y avait peut-être des sujets dont ils se seraient passé. Un peu trop affectif envers Vrass, un peu trop mal habillé selon leurs goûts, en train de se tenir un peu mal, un peu trop extraverti vu qu'il n'hésitait pas à sortir tout ce qui lui passait par la tête. Et pour le coup, le voir accompagné d'un winghox, qui plus est aussi mal habillé, n'était pas ce qui allait arranger les choses.

Voilà qui suffisait au réceptionniste pour leur lancer des regards meurtriers, persuadé qu'ils allaient à coup sûr tout les deux être la cause de la décadence de son établissement. Il avait exactement l'expression de quelqu'un qui venait de s'enfoncer une écharde dans la plante du pied. Ce qui n'était rien à côté de celle qu'il prit quand Benedikt ramassa un cloporte qui trottinait sur sa chaise pour le faire se promener sur son doigt.

« On a qu'a rester jusqu'à midi à Ephtéria, et après on pourrait aller manger à Banba, non ? Là-bas on trouve les meilleurs légumes de tout Nideyle, je crois, mais c'est peut-être un préjugé de dire ça. » murmura le botaniste qui commençait apparemment à être repu vu sa façon assez comique d'être un peu plus lent à réagir et d'avoir le regard d'un bienheureux satisfait, qu'on ne voyait d'habitude sur lui qu'avant une séance de sport incluant Vrass.
« En attendant, c'est quand même bête que l'on ait pas emmené des affaires vraiment chaudes, j'ai pas envie que tu attrapes encore un rhume. » Benedikt soupira et sourit au tatoueur. « Mais bon, on ne pouvait pas vraiment prévoir, on va bien survivre ! »

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 24 Avr 2013, 12:24

On était donc partis pour faire un bonhomme de neige d'abord et aller manger à Banba par la suite. On s'habillait donc de manière à partir directement après le petit déjeuner, puis je réajustais mon sac sur mon épaule avant de descendre. Inutile de dire que notre tenue vestimentaire ne passait pas inaperçue, même si on avait fait des efforts pour ne pas être habillés de façon trop bizarre pour Païlandune, on était très loin du look des nobles du coin, limite ils devaient nous prendre pour des soldats ou des marins avec un accoutrement pareil, mais je m'en foutais un peu et commandais mon petit déjeuner.

Je repensais un peu à ce que Benedikt avait dit à propos des bonshommes de neige, pour ma part, je n'en ai jamais fait, mais j'en ai vu parfois dans les terrains vagues des Ghettos, les enfants semblent beaucoup aimer ce genre de choses, surtout que là bas, ils ont tout ce qu'il faut pour le déguiser, des chapeaux élimés, des canettes, et il n'est pas rare d'en voir avec des parapluies miteux au-dessus de leur tête comme pour les protéger du soleil. En soit, je trouve ça plutôt amusant même s'il est plus que probable que je n'aurais jamais voulu en faire un moi-même sans le gosse.

Les regards étaient toujours tournés vers nous, encore plus lorsque Benedikt s'amusa avec un insecte en le laissant courir sur son doigt, je pouffais de rire avant de lever les yeux au ciel, il est vrai que de le voir si innocent, ça donnerait presque envie de prier Alrik plutôt qu'Amroth. Après, je ne suis ni pour l'un, ni pour l'autre finalement bien que ma condition Winghox m'oblige un peu à être du mauvais côté. Enfin bon, ce n'est pas non plus trop mon genre finalement mais d'une certaine manière, je suppose que ça fait partie de ce que je suis quand même. Pour preuve, chaque fois qu'on a été au puits à souhait, il me semble que c'est Amroth qui s'est occupé de mon cas.

Je finissais de manger alors que le gosse râlait sur le fait qu'on n'avait rien pris pour se couvrir!
«Ben j'ai l'écharpe en laine d'euther tu sais? Tu la veux?» - d'ordinaire, c'est plutôt lui qui prend sans arrêt soin de moi, personnellement, je n'en ai pas besoin puisque je ne sens pas le froid. En temps normal, c'est surtout lui le plus philanthrope des deux, mais parfois tout de même, je prends soin de lui aussi. Je la sortais du sac avant de la lui mettre autour du cou, puis on se levait pour sortir, je lançais tout de même un regard noir au réceptionniste qui n'avait pas été des plus chaleureux avec nous et je n'aimais pas qu'on regarde le gosse de cette manière!

Enfin, il semblait surtout soulagé qu'on s'en aille finalement et je soupirais en mettant mes mains dans mes poches avant de me retrouver dehors. Le spectacle était agréable, les rues n'étaient déjà presque plus recouvertes de neige, mais les bordures et les jardins, oui. Il fallait qu'on fasse vite tout de même histoire qu'il reste de la neige pour en faire quelque chose, et je prenais donc la route du premier parc qui nous tomberait sous le nez avec, de préférence, pas trop d'enfants dessus! Le premier ne fut pas un succès, ils étaient trop nombreux et semblaient surexcités, et je n'avais pas vraiment envie d'en prendre un pour taper sur l'autre, mais en les regardant, je pensais à Nathan et je me demandais s'il avait déjà vu la neige?

«Tu sais si à la Basse Ville il neige parfois sous le Dôme?» - j'en doute, déjà qu'il ne pleut pas, alors pourquoi ils laisseraient tomber de la neige? Enfin, on finissait par trouver un petit parc qui n'avait pas été encore envahi par les mômes et je posais mon sac à proximité avant de me mettre accroupi et prendre un peu de neige dans mes mains

«Ça va, elle est encore épaisse, y'a moyen de faire un truc marrant!» - je la tassais un peu pour en faire une petite boule avant de me retourner rapidement et l'écraser sur la tête du gosse! Je sais, c'est petit, mais après tout, il a pas voulu me faire un truc encore plus fourbe ce matin?

«Ça, c'est pour avoir essayé de me geler les miches!» - et toc!

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 24 Avr 2013, 19:20

« Pour le 25 décembre, il me semble ? Je crois que j'ai entendu ça, en gros, c'est pour faire plaisir à tout le monde, mais il n'y en a vraiment pas beaucoup, histoire de donner une ambiance de Noël mais sans bloquer toutes les rues. Je ne sais pas ce que ça peut donner avec les voitures, mais les calèches et les charrues, avec de la neige, c'est horrible. »
Benedikt ne s'était pas aperçu que le tatoueur pensait à Nathan et le regarda un instant perplexe pour essayer de deviner d'où venait la question. Mais fut coupé de ses pensées par leur entrée dans un parc pratiquement vide, à l'exception d'un vieux couple qui se baladaient. Le parc était plutôt petit et se trouvait au fond d'une allée, ce qui expliquait sans doute sa tranquillité ; c'était sans doute mieux parce que le botaniste n'avait vraiment pas envie d'avoir des ennuis parce que Vrass avait assommé quelques gamins criards qui lui cassaient les oreilles.

Le botaniste avait déjà le nez et les joues toutes rouges à ce moment-là, bien que l'écharpe de Vrass lui tenait chaud. Il hésitait à moitié à lui rendre, parce que Benedikt se sentirait vraiment coupable s'il tombait malade à cause de lui, mais bon, il devait avouer que contrairement à lui, il ressentait très bien le froid et par Alrik, l'expression « se peler les miches » prenait tout son sens, là. Et c'était le genre de vocabulaire assez proscrit chez le botaniste.
Benedikt se frotta les mains en regardant le paysage. Le lieu lui rappelait vaguement quelque chose, sans doute y avait-t-il été parfois quand il habitait encore à Ephtéria, mais c'était sans doute trop lointain maintenant pour vraiment s'en souvenir. Il fit un tour sur lui-même, peut-être pouvait-il trouver un élément particulier qui le mettrait sur la voie et... et le botaniste ferma les yeux en glapissant.

Apparemment, il n'y avait pas que lui qui pensait à se peler les miches, parce que Vrass venait de lui lancer, ou plutôt carrément aplatir, une grosse boule de neige sur la tête. Une petite vengeance pour les agissements de Benedikt d'un peu plus tôt. C'était de bonne guerre, parce qu'effectivement, ce n'était parce qu'il n'avait pas senti le froid que le geste n'avait pas existé. Benedikt se mit à protester quand même, secouant la tête pour faire tomber la neige que le tatoueur venait lui de lui mettre dans les cheveux et sur le visage. Puis se mit à couiner quand des morceaux de glace glissèrent à l'intérieur de l'écharpe en laine d'Euther et dans son pull.
« Tu mériterais que je le fasse vraiment maintenant, tu ne m'as même pas prévenu, c'était sournois, hé ! » déclara-t-il en grimaçant, un regard mi-amusé mi scandalisé posé sur le tatoueur.
Il se retourna prestement pour ramasser un petit tas de neige, mais s'arrêta et l'observa un instant alors qu'il n'arrivait pas à se décider.
« Quels sont les endroits à éviter pour que tu ne sois pas en colère contre moi toute la journée, après ? » finit-t-il par demander en riant. Mais alors que Benedikt voulait préciser son règlement intérieur de bataille de boules de neige, un autre jeu lui revint soudainement à l'esprit. Il laissa tomber sa boule de neige et frappa ses mains contre l'autre en sautillant.
« Aha ! Hier je suis tombé du lit moins de trois fois ! C'est moi qui ait gagné, tu es obligé de ne manger que des légumes ce soir ! » s'écria-t-il en se tortillant comme s'il venait de gagner au loto. Le couple qui marchait dans leur direction regarda le botaniste comme s'il avait perdu un boulon, et, à leur décharge, il y avait bel et bien quelque chose d'un peu perturbant dans la vision d'un jeune homme en train de chantonner en remuant du popotin – on pouvait dire ce qu'on voulait, mais il semblait que Benedikt avait tout de même pris de mauvaises habitudes à son ancien boulot, parce que personne ne dansait normalement de cette manière -. D'autant plus quand on savait la valeur relative du pari qu'il avait gagné. Mais qui oserait s'en prendre à un enthousiasme si sincère ? Autant aller rouer de coups une portée de chatons.

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 24 Avr 2013, 19:49

«Parce que tu m'as prévenu ce matin peut être?» que je répliquais face à sa réflexion! Je reculais d'un pas en prenant une position défensive digne d'un boxeur, mais avec un regard des plus malicieux comme si je le mettais au défi de venir me chercher! Mais déjà il ramassait une autre boule de neige et je reculais encore d'un pas en prenant des postures de celui qui veut esquiver

«Essaie déjà de me toucher et on verra après!» - derrière nous, le couple de petits vieux devait vraiment nous prendre pour des attardés mentaux, l'homme n'arrêtait pas de remonter ses lunettes sur son nez comme pour s'assurer qu'il n'avait pas la berlue et qu'il voyait bel et bien un winghox en train de jouer avec un gamin armé d'une boule de neige! Sauf que voilà, le gamin en question se souvenait d'un autre pari et je me redressais alors en fronçant le nez avant de croiser les bras d'un air boudeur

«T'étonnes pas si je suis pas en forme ce soir! Un régime sans protéines pour moi, c'est la larve assurée!» - cependant, je ne pouvais pas rester là à bouder bien longtemps lorsque je le vis commencer à se tortiller dans tous les sens! Non mais c'est quoi cette façon de danser? Je ramenais ma main sur ma bouche pour ne pas qu'il me voit rire trop ouvertement, jusqu'à ce qu'un oiseau lui fonce dessus et se pose sur sa tête pour picorer des miettes que j'avais du laisser sans le faire exprès en lui mettant de la neige dans le cheveux, et là... j'en pouvais simplement plus, j'éclatais de rire et je tombais par terre sur les fesses, pris d'un tel fou rire que les deux petits vieux prirent la poudre d'escampette ! Ils passèrent promptement sous une guirlande de fleurs séchées qui devaient probablement être là pour rappeler une quelconque fête avant de disparaître vers une autre rue! Bon débarras au moins maintenant on est seuls!

Sauf que voilà, si je ne me rends pas compte que je suis en train de me geler les fesses, je sens quand même que mon pantalon est en train d'être mouillé et je me relève donc rapidement après avoir essuyé les larmes de rire qui coulent au coin de mes yeux
«T'as vraiment un grain tu sais?» - c'était dit avec un tel sourire et une telle bonne humeur qu'il devait bien voir que c'était un compliment! Je profitais qu'il n'y ait personne pour le ramener vers moi et l'embrasser, oubliant alors que justement, j'avais les mains gelées aussi et que ça devait pas lui faire du bien!

«Oups?» - comment ça je suis pas crédible? Au fait, on n'était pas là pour faire un bonhomme de neige?

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 25 Avr 2013, 11:24

Les deux derniers visiteurs du parc étaient en train de fuir prestement, même si Benedikt ne remarqua pas le regard appuyé d'incompréhension, peut-être un peu scandalisé, de la vieille femme au cheveux relevés en une choucroute ridicule. Il était bien trop occupé à savourer sa victoire.
La pseudo-chanson du botaniste se transforma pourtant vite en protestations quand un oiseau décida de se servir du nid de boucles brunes pour en faire son nouveau garde-manger. S'il y avait bien quelque chose qui rappelait à Benedikt qu'il était orphe, c'était que les animaux réagissaient souvent différemment en sa présence par rapport à quelqu'un d'humain. Sauf qu'il détestait cordialement les oiseaux, et que celui-ci ne faisait pas exception. La bestiole s'envola rapidement, outré du refus de Benedikt de bien vouloir le laisser grignoter tranquillement, et le botaniste en profita pour continuer ses protestations à l'encontre de Vrass qui riait comme un perdu devant le spectacle qu'il avait sous les yeux.

« Bien sûr, comme si tu pouvait rester une soirée entière sans me toucher une seule fois ! Je n'aurais qu'à me déshabiller et je suis sûr que tu auras toute l'énergie nécessaire ! Mais vu la façon dont tu te moques de moi alors que je me suis fait injustement attaquer par une bête sauvage à plume, et bien tu n'auras rien du tout voil- »
Sa tirade fut coupé par le tatoueur qui venait de l'attraper pour l'embrasser, et apparemment, les promesses de Benedikt ne valaient pas grand chose, parce que malgré les mains glacées de Vrass et les frissons qui en résultaient, il ne protestait plus du tout. C'était même le contraire. Même s'il y avait très très probablement une très très légère touche d'ironie dans l'exclamation du tatoueur qui savait très bien ce qu'il faisait, Benedikt le rapprocha de lui et entoura ses bras autour de sa taille. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes que d'autres idées germèrent dans son esprit, étalant un sourire dangereux sous les baisers qu'il continuait d'offrir au winghox.

« Mais puisque tu ne sens pas le froid, je suppose que je peux te punir pour ta conduite... »
Benedikt se baissa très légèrement sur le côté pour attraper une petite poignée de neige sur celle qui recouvrait un buisson à côté d'eux. Puis attrapa la ceinture du pantalon de Vrass et la tira vers lui pour fourrer sa main entre celui-ci et son caleçon. Dans l'intention, bien évidemment, d'y laisser toute la neige qu'il venait de ramasser. Ce fut fait avec un sourire espiègle et en regardant Vrass dans les yeux, avant que le botaniste ne semble soudain se réveiller et ouvre de grands yeux terrifiés dans la plus parfaite traduction de ce qui se passait dans sa petite cervelle : « Mais qu'est-ce que j'ai fait ?!! ».
Le botaniste recula prestement de quelques pas, trébucha sur une pierre cachée par la couche de neige et s'écrasa misérablement par terre. Toutes tentatives de fuite apparemment rapidement abandonnées, Benedikt ferma les yeux, les mains jointes en prière pendant qu'il attendait bien gentiment la vengeance du tatoueur - pour le coup, il l'avait bien mérité -, tremblotant parce qu'entre les mains baladeuse de ce dernier et le froid dans lequel il était niché, il n'y avait plus vraiment de chaleur corporelle à garder.

« Oh, grand Vrass Rannveig, soyez miséricordieux, excusez ma conduite impardonnable, j'ai malheureusement quelques problèmes mentaux, comme vous le dites, et vous savez bien que je saurais me faire pardonner ce soir si vous en avez la force, mais j'en suis sûr, parce que les légumes, c'est pleins de fibres et bon pour la santé. » supplia-t-il sans oser ouvrir un œil pour vérifier le châtiment qu'il l'attendait.

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 26 Avr 2013, 00:05

Comme si je n'avais pas le droit de me moquer de lui! Au fond, il le fait sans arrêt de son côté aussi non? En tout cas, je le regardais d'un air des plus malicieux, jusqu'à ce qu'il se penche pour attraper de la neige et... m'en glisser dans le pantalon??? Si je ne ressentais pas le froid, je ressentais quand même l'humidité et se retrouver avec le froc trempé était loin d'être agréable et je me mettais alors à grogner en écartant les bras pour voir le résultat, sentant la colère me gagner sur le coup

«Non mais ça va pas la...» - depuis combien de temps je n'ai pas élevé la voix à ce point? Mais en relevant les yeux au lieu de les laisser fixés sur mon entrejambe trempée, je vois le regard du gosse qui me fuit, en reculant il tombe par terre et ramène ses mains jointes devant lui, visiblement terrifié et allant même jusqu'à demander ma clémence? Je reculais d'un pas alors que mon visage se décomposait, je ne me rendais pas compte que mes cheveux s'accrochaient au buisson derrière moi sur le coup, je ne faisais que le regarder lui, par terre à me supplier presque de l'épargner.

Je ne savais pas vraiment s'il plaisantait ou non et au fond, la seule chose que je voyais là c'était que...
«Je te fais peur?» - ce n'était pas la première fois que je me posais la question. Mais c'était la première fois que j'avais l'impression que c'était aussi réel. Derrière nous, on entendait les bruits des rues qui commençaient à s'animer, les gens récupéraient les bouteilles de lait devant leur porte après avoir laissé les vides pour les fermiers, les femmes modestes balayaient devant leur palier ou secouaient les draps par la fenêtre, les hommes partaient au travail à cheval ou à pieds... mais tout ça, je ne m'en occupais pas, seul le regard du gosse restait figé dans ma mémoire avant que je ne recule d'un autre pas et que je me rende compte que quelque chose tirait dans mon dos.

Je me retournais alors, et je réalisais seulement que mes cheveux étaient totalement emberlificotés dans les branches du buisson derrière moi! Mais j'étais pas vraiment en état de m'en préoccuper et je m'énervais donc tout seul, agrippant mes cheveux d'une main et les branches de l'autre pour tirer comme un bourrin que je suis, mes mains s'égratignant sur les ronces alors que je m'énervais de plus en plus ce qui ne faisait finalement qu'aggraver les choses
«BORDEL!!!!» - je finissais par tirer un bon coup et finalement les branches s'arrachèrent et je tombais en arrière, des morceaux de ronces se retrouvaient coincés et je sentais les épines dans mon dos par endroit. C'était léger, ça ne me faisait pas mal du tout mais le résultat était que j'étais assis dans la neige à tourner le dos au gosse pour fixer ce connard de buisson. La journée avait bien commencé pourtant! Comment j'ai fait pour tout faire foirer encore?

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 26 Avr 2013, 12:25

Désolé pour le pavé. ^^

Benedikt rouvrit les yeux en entendant la question du tatoueur, qu'il n'avait pas du tout anticipé.
« Vrass ? »
Se redressant brusquement, il regarda avec un air confus le winghox s'énerver sur ses cheveux emmêlés dans un buisson et tomber par terre. Jusqu'à ce que Benedikt se relève enfin pour l'attraper par les épaules, blottissant son visage dans le creux de sa nuque. Aïe, il y avait encore des épines là.
« Vrass, c'était une plaisanterie, je- je rigolais, je croyais que ce serais évident pour toi, c'était juste... un jeu, pourquoi- » le botaniste soupira. « Ne bouge pas. » Le botaniste commença patiemment à récupérer de ses cheveux les dernières morceaux de ronces resté emmêlés, essayant de ne pas tirer dessus autant qu'il lui était possible pour ne pas lui faire mal, sans rien dire de plus. Il y avait bien quelque chose qui le dérangeait sous les agissements de Vrass, mais ses réflexions étaient encore en train de faire leur chemin dans sa tête. Ce ne fut que quand il eut fini d'enlever les dernières épines et démêlait distraitement les cheveux rouge avec ses doigts qu'il rouvrit la bouche, un ton bien plus amer qu'auparavant.

« Pourquoi tu penses tout le temps que tu suis incapable de prendre des décisions moi-même ? » Vrass n'était pas en mesure de voir le visage du botaniste à cet instant, mais il était probable que sa voix suffisait pour montrer qu'il n'était pas en colère. C'était tout simplement de la déception qui perçait.
« Tu fais comme si tout le monde allait me sauter dessus à tout moment sans que je ne proteste, tu crois que je resterais avec toi même si tu me fais peur parce que je n'aurais pas le courage de partir, tu penses que ce n'est pas à moi de décider si j'ai envie de supporter ton caractère ou pas... » Un nouveau soupir siffla des lèvres de Benedikt. « Je sais bien... Je sais bien que je ne suis pas comme toi et que je ne m'impose pas devant les autres comme toi. Mais ça ne veut pas dire que je ne vais rien refuser ! Je ne suis pas comme ça ! Est-ce que c'est vraiment comme ça que tu me vois ? »

« Je te l'ai déjà dit, je ne serais pas resté si j'avais peur que tu me fasses du mal ! Je ne vois pas l'intérêt, et il est hors de question pour moi de vivre comme ça. J'ai déjà donné de ce côté-là et je ne vois pas pourquoi je le ferais alors que ça ne m'apporterais rien en retour ! Bon sang, t'as même cru que j'étais parti en laissant mes affaires et sans rien te dire quand ces espèce de timbrés m'ont enfermé dans leurs bâtiments ! Je fais preuve de courage, j'ai un peu de volonté, aussi, parfois, tu sais ? Peut-être pas tant que ça mais moi aussi, j'ai mes limites ! Si je ne veux plus rester avec toi, je met les choses au clair et je discute, je ne fuis pas comme un lapin en laissant tout ce que je possède derrière moi parce que je suis terrifié de ce que tu peux me faire ! Merde, ça fait des années que je fais des efforts pour changer, mais apparemment, ça ne sers à rien ! »
Le visage froncé, Benedikt se releva soudainement et balaya la neige sur ses vêtements.
« Je vais me promener dix minutes. »

Il se retourna et n'attendit pas plus longtemps pour s'éloigner à grand pas, empruntant une des allées qui s'enfonçaient au cœur du parc. Le botaniste voulait, d'une certaine manière, prouver à Vrass qu'il pouvait très bien décider de faire ce qu'il voulait sans son accord, mais c'était aussi qu'il était plutôt blessé et n'avait pas envie d'entendre la réponse du tatoueur, qui allait sûrement le vexer d'autant plus selon lui. Benedikt marcha une ou deux minutes et s'arrêta au milieu d'une allée pour aller s'asseoir sur une balançoire accroché à un chêne. Au moins, là, il n'aurait pas les fesses dans la neige, parce qu'il commençait à être réellement frigorifié. Lorsque la pensée des bras musclés et accueillants à même de le réchauffer lui vint à l'esprit, il grogna et se perdit dans des pensées inutiles pendant un petit moment, les mains enfoncées dans ses poches.

« Hey, monsieur. Je peux avoir la balançoire ? Tu l'utilises pas. »
Le champ de vision de Benedikt fut envahi par une gamine emmitouflée dans des vêtements en laine. Il releva la tête. Un peu plus loin, une femme qui en portait un autre beaucoup jeune marchait dans leur direction, sans doute sa mère.
«Oh, t'as l'air triste. »

Le botaniste ne put s'empêcher de sourire légèrement à la remarque. « Tu sais, les adultes, ils le sont souvent. Pour n'importe quoi. » Il se redressa et la regarda, elle n'était même pas assez grande pour réussir à monter là-dessus tout seule, aussi Benedikt l'attrapa pour la soulever et la déposer à sa place. « Aurais-tu besoin de quelqu'un pour te pousser, jeune demoiselle ? »

Lorsque la mère de la gamine arrivait à leur hauteur, l'humeur du botaniste avait eu le temps de s'améliorer, et c'était sans aucun doute que les rires enfantins de sa fille avait bien aidé.
« C'est gentil de votre part de vous occuper d'elle. Merci. » déclara la femme à l'air déjà fatigué malgré le fait qu'elle ne devait pas avoir plus de 35 ans.
« Non, elle est adorable. » répondit simplement le botaniste. Il semblait soudain un peu embêté de rester ; il n'avait pas vraiment envie de lui faire la discussion. Il avait dit à Vrass qu'il partait une dizaine de minutes, et pour être honnête, avait envie de le retrouver à présent. « Excusez-moi, je vais y aller, il y a quelqu'un qui m'attend. Ou du moins, je l'espère. »
« Il y aura personne pour me pousser si tu t'en vas ! » protesta la gamine sur son promontoire.
« Désolé ! » lança derrière lui le botaniste avec un pauvre sourire sans pour autant se retourner.
Il serait plus facile de discuter avec Vrass maintenant qu'il avait eu le temps de se calmer. Même s'il était fort possible que le winghox en question ne soit pas dans le même état d'esprit... Benedikt décida qu'il verrait bien, de toutes manières, il lui fallait bien tirer cette histoire au clair, et le plus tôt serait le mieux.

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 26 Avr 2013, 15:07

Oui, je suis con, c'est pas nouveau et c'est pas demain que ça va changer. Je me tenais assis le cul par terre en train de tremper mon pantalon pendant que le gosse essayait de retirer les ronces emmêlées dans mes cheveux, et moi je fixais juste un point devant moi sans réellement regarder quelque chose finalement. C'est à peine si je l'écoutais, car finalement toutes ces choses, il me les avait déjà dites. Pourtant ça ne changeait rien au fait que son regard avait vraiment manifesté de la peur l'espace d'une seconde... je l'ai vu.

«Tu mens... tu as eu peur... peut être pas longtemps car tu t'es ressaisi, mais je l'ai vu dans tes yeux. Je t'ai fait peur.» - mais il ne se laissait pas démonter pour autant. Il parlait de sa volonté de rester avec moi malgré tout mais je n'aimais quand même pas l''idée de lui faire peur. Peu importe que si je venais à lever la main sur lui il aurait le courage de partir, peu importe que s'il devait s'en aller il me préviendrait avant et ne fuirait pas comme un lâche. Cette idée lui est possible et le pire de tout, c'est qu'elle l'est pour moi aussi.

De pleine volonté, jamais je ne le frapperais et pourtant... avec mon tempérament de merde, qu'est-ce qui se passerait si jamais je venais à me mettre vraiment en colère? Dans ces cas là, j'ai besoin de frapper dans quelque chose, qu'est-ce qui se passera s'il est sur mon chemin?

Je ne me suis même pas rendu compte qu'il était parti, seuls les mots «dix minutes» me reviennent et je regarde derrière moi pour voir les empreintes de ses pas dans la neige qui s'éloignent de moi. Je finis par me lever, si je n'ai pas froid, je sens malgré tout que je suis trempé et c'est loin d'être agréable. Je regarde autour de moi, on était là pour faire un simple bonhomme de neige, et ma connerie a tout gâché, comme toujours.
Je mettais un genou à terre - au point où j'en suis - et je commençais à entasser de la neige, formant peu à peu une sorte de gros ballon ovale, puis j'ajoutais une sorte de grosse boule, mais pas au-dessus comme si je devais faire un bonhomme de neige, mais dans le prolongement du corps. J'ajoutais ensuite un peu d'épaisseur entre les deux morceaux avant de voir que oui, ça ressemblait un peu à la silhouette d'un feuneton de la taille d'un chat. Je prenais des branches des ronces un peu tordues et je les plantais pour faire les antennes et les pattes aux bons endroits, puis je faisais les dessins sur la carapace.

Je le regardais quelques secondes avant de commencer autre chose, cette fois, je partais d'une forme très allongées qui finissait par avoir de longues ailes déployées. C'était bien plus difficile de faire une libellule avec de la neige, mais dans l'ensemble, je ne m'en sortais pas trop mal, faut dire que je suis plutôt doué avec mes mains, bien plus qu'avec des mots c'est sûr. Je restais là à fixer les deux insectes avant de me lever pour m'éloigner. Les dix minutes étaient largement dépassées et le gosse ne revenait pas. Je m'approchais de mon sac pour le remettre sur mon épaule, je ne sais pas trop quoi faire, je ne peux pas partir comme ça, lui n'a pas la perle et... oui enfin il est commerçant. Il pourra retourner facilement à la Basse Ville quand il voudra.

Mais non, je n'ai pas le cœur à partir et j'attends donc encore un peu jusqu'à ce que j'entende du bruit dans la neige. Je me retournais pour voir qu'il revenait vers moi. Difficile de savoir par où commencer, je ne savais même pas s'il voulait parler ou non, peut être qu'il voulait juste qu'on s'en aille, qu'on abrège nos vacances? Qu'il retourne à son appartement?
«Je suis désolé.» - je détournais alors les yeux, mon regard se faisant probablement triste et sombre - «je ne veux pas prendre le risque de te faire du mal.» - je n'osais même pas le regarder c'est pour dire. C'était pas la première fois que je larguais quelqu'un, je ne sais même pas comment on en était arrivés là, surtout qu'au fond de moi, c'était pas du tout ce que je voulais, mais je me disais que c'était sûrement le mieux à faire - «je suis un winghox, je suis violent... je suis con aussi... c'est normal que tu aies peur de moi. C'est le cas de tout le monde au fond. Il vaut peut être mieux que tu restes loin de moi. Je ne veux pas prendre le risque de te blesser la prochaine fois que je serai en colère.» - puis je regardais ma main, aujourd'hui intacte parce que je n'ai pas cogné dans un mur, mais combien de fois c'est arrivé? - «je préfère me contenter de me blesser moi-même.»

C'était très con comme réplique dans la mesure où il n'aimait pas quand je me faisais mal, mais au fond c'était la vérité. Je préférais me blesser plutôt que de lui faire du mal à lui, mais qu'est-ce qui se passerait si jamais je perdais le contrôle? C'est trop dangereux non?

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 26 Avr 2013, 16:50

Benedikt n'aimait pas du tout la façon presque calme dont le tatoueur parlait. On aurait dit qu'il venait de prendre une décision auquel il se tiendrait et ses paroles étaient tout sauf rassurantes. Le botaniste resta planté devant lui de longues secondes avec un air incrédule et blessé, sans rien dire. Il n'avait guère envie de faire autre chose que de frapper du pied en hurlant « non ! » comme un gamin. C'était complètement injuste. Comment Vrass osait-il dire des choses pareilles ? Une colère franche envahit le botaniste et il s'approcha à grand pas pour prendre le visage du tatoueur entre ses mains et essayer de l'obliger à le regarder.
« Qu'est-ce... qu'est-ce que tu es en train de dire, tu veux... vraiment... qu'on se sépare ? »
La voix de Benedikt ne sonnait pas de la manière dont il l'aurait espéré ; il avait plus désespéré qu'autre chose et on aurait dit qu'il allait se mettre à pleurer à tout moment. Il y avait pourtant assez de colère en lui pour qu'elle se montre rapidement. Il lâcha Vrass brusquement. C'était vraiment ce qu'il voulait ? Parfait ! Très bien ! Tout allait parfaitement bien !

« Très bien. Alors frappe-moi. »
Le botaniste fit un autre pas pour se retrouver tout près de Vrass, un regard furieux fixé sur lui.
« Donne-moi une bonne raison de te croire quand tu es en train de raconter des conneries qui me disent seulement que tu n'as pas confiance en toi-même. Frappe-moi ! Frappe-moi assez fort pour que je comprenne et que je te laisse tranquille ! Après tout, ça n'a aucune importance, puisqu'il faut que tu t'éloignes de tout le monde ! Tu ferais mieux de t'éloigner d'Iza, et de Nathan, et de tout ceux qui croisent ton chemin qui ne peuvent pas te résister, parce qu'après tout, pourquoi tu aurais besoin d'eux ? Après tout, mieux vaut m'éviter l'idiotie d'aimer un monstre sanguinaire comme toi, n'est-ce pas ? Mieux vaut décider pour les autres ! Frappe-moi et tu pourras enfin vivre sans avoir peur de faire des conneries ! C'est ça que tu veux, non, ne plus avoir peur de rien ni même de toi ?! »

Le visage du botaniste était assez sérieux pour que Vrass ne doute pas de sa demande, ni de l'ironie amère de ses paroles. Benedikt détestait s’apercevoir que le tatoueur lui-même pouvait lui-même croire à ce qu'il pensait être ses propres mensonges. Il était vrai que le botaniste n'arrivait pas à imaginer un seul instant Vrass lui faire du mal. C'était une possibilité qu'il n'intégrait que parce qu'il semblait être obligé de le faire. De toutes les manières qu'il pouvait lister et qui conduirait à ne plus voir le tatoueur, cela lui semblait la plus incompréhensible. Qu'ils ne s'entendent plus, pourquoi pas. Que Vrass lui tape dessus parce qu'il était en colère ? Cela paraissait presque improbable. Benedikt fronça un peu plus le nez. Est-ce que c'était simplement son innocence qui lui jouait encore des tours ? Ou avait-il raison ? Non, non, il avait raison, il voulait avoir raison.

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Vrass Rannveig » 26 Avr 2013, 19:49

Personne n'aime se faire larguer, c'est évident, cependant, je ne m'attendais pas à la réaction de Benedikt qui prit d'abord mon visage dans ses mains en plongeant son regard dans le mien. En général, c'est moi qui arrive à le déstabiliser de cette manière, mais là, ce serait plutôt lui.

Le ton de sa voix monte alors que mon visage se durcit! Inutile de dire que je ne supportais pas que l'on me parle comme ça! Non mais pour qui il se prend? Je sentais la même colère monter en moi alors qu'il me demandait de le frapper, mon poing se serrait alors que l'envie me démangeait évidemment de taper dans quelque chose, mais pas sur lui.
«Je ne frappe pas sans raison!!» - je lui avais attrapé le col malgré tout pour le soulever légèrement du sol, la colère me gagnait autant que lui et il devait bien le sentir autant par le ton de ma voix que par l'expression de mon visage - «est-ce que tu sais que je ne laisserais personne me parler comme ça? »

Et ce fut là que je me figeais... c'était la vérité... personne n'aurait pu me parler comme ça et s'en sortir indemne. Je le lâchais donc avant de reculer comme si javais bu alors que je ne me sentais soudainement pas bien, mais alors pas bien du tout et je ramenais mon visage dans mes mains. Je ne savais pas quoi faire! Je devrais lui en coller une rien que pour la manière dont il me parle, mais je peux pas. Pas son visage. Je ne peux pas le toucher, c'est impossible...
«Je... ne peux pas...» - j'ai la migraine... bon sang que je n'aime pas avoir ce genre de conversation! Déjà que c'est pas évident de larguer quelqu'un, mais quand au fond on n'en a pas envie, c'est pire!

«Iza, c'est différent, Nathan aussi... je dois les protéger. Ce n'est pas parce que j'ai besoin d'eux que je les garde dans ma vie, pas comme...» - je détournais alors les yeux, n'aimant pas du tout ce que j'allais dire au fond - «pas comme toi»
Je me tournais alors vers lui, je savais que je devais avoir l'air un peu embarrassé de dire les choses ainsi, mais c'était la vérité. Maintenant j'avais besoin de lui et c'était peut être ça qui me faisait chier. Je détournais finalement les yeux, non cette conversation ne me plaisait pas et je finissais par mettre les mains dans mes poches, chose difficile avec un pantalon trempé et je baissais les yeux pour voir que j'avais marché sur la libellule. Le feuneton était encore entier mais ça s'en était fallu de peu...

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Re: Sous les sunlights d'Ephtéria?

Messagepar Benedikt » 26 Avr 2013, 21:48

Le botaniste se figea et n'essaya même pas de se défendre, un air effronté collé au visage. Bien sûr qu'il savait très bien que personne ne parlait comme ça au tatoueur, mais il n'était pas n'importe qui, et ça, c'était Vrass lui-même qui l'avait dit, pas lui qui l'avait inventé. Même si la raison majoritaire était que la colère ne l'avait laisser réfléchir que relativement. Il attendit... sans que rien ne vienne. Vrass venait de le lâcher et recula, apparemment surpris et perturbé par ses propres geste, ou plutôt leur absence. Benedikt lui le regarda avec des yeux grands comme des soucoupes qui semblait vouloir réussir à capter ce qui se passait dans la tête du tatoueur. Mais n'est pas médium qui veut. Il ne vit son visage trop pâle, la façon dont ses dernières paroles étalait sur ce dernier de la désapprobation, l'étrange petit bonhomme de neige qu'il venait d'écraser. Celui d'à côté ressemblait bizarrement à... un feuneton ? C'était bizarre. Aucun gamin ne faisait de bonhomme de neige en forme d'insecte.
Benedikt se rappela vivement celui qu'il avait fait il y avait très longtemps dans la cour de son orphelinat, et les questions qui suivirent, parce que les gamins ne faisaient jamais de bonhommes de neige en forme d'insectes. Le sien était moins joli, mais après tout, c'était un vieux souvenir. Celui-ci avait été fait par Vrass, et le botaniste était près à le parier sur pas mal de choses. Il eut presque envie de sourire, mais à la place, fit quelques pas pour effacer la distance qu'il y avait entre eux.

« Si... Si tu as besoin de moi et que tu ne peux pas te décider à me frapper même quand tu es en colère, tu n'as aucune raison de partir, alors ? » finit-il par demander, presque timidement. Sa colère avait disparu quelque part dans le fond de son estomac, et le botaniste se blottit dans les bras du tatoueur sans attendre d'être repoussé.
« Je ne veux pas que tu partes... Dis-moi que tu vas rester... S'il-te-plaît... » Le ton de Benedikt s'était fait presque suppliant, et bien qu'il n'aimait pas spécialement ça, il s'en fichait plus ou moins à présent. Même s'il était probable que ce n'était pas ce seul fait qui ferait rester Vrass.
« S'il-te-plaît... » répéta-t-il pourtant tout bas, sa voix étouffé par les vêtements du tatoueur. Pourquoi tout était donc si difficile ? Benedikt se mordit la lèvre alors qu'il repensait à sa confession lâchée distraitement dans la salle de bain d'une auberge bourgeoise, le soir d'avant. La réponse qui avait suivit semblait l’approuver, mais peut-être que cela avait fait peur à Vrass. C'était exactement le genre de chose qui liait deux personnes, traditionnellement. Hors c'était exactement ce dont s'était éloigné Vrass depuis si longtemps. Benedikt s'était retrouvé dans le même cas, mais il y avait de nombreuses autres raisons pour cela.
« Est-ce que ce que j'ai dit hier soir te gêne ? Est-ce que ça te gêne d'avoir besoin de moi ? »
Le botaniste décida que ce serait ses deux dernières questions, parce qu'il était près à pleurer comme un madeleine et que c'était vraiment gênant. Et puis il aurait tout le temps de le faire tranquillement tout seul si Vrass ne voulait plus s'embarrasser de lui.

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