«Je ne pense pas qu'on puisse vraiment discuter, déjà il faut vraiment se concentrer pour pouvoir communiquer avec l'autre, donc je pense que si tu ne veux pas que je sache certaines choses, soit tu retires la perle, soit.. ben tu ne te concentres pas. Moi de mon côté, je ne pourrai pas savoir à quoi tu penses ni ce que tu fais, je pense qu'en me concentrant je pourrai juste savoir au moins si tu es en vie et si tu vas à peu près bien...» - et encore, je ne suis pas sûr. S'il le faut, je ne peux sentir que ce qu'il veut bien m'envoyer, je ne sais pas trop.
Je rinçais ses cheveux alors qu'il ramenait ses genoux contre lui, je voyais bien que ça le perturbait tout ça, mais je dois avouer que les récents événements, aussi bien mon accident que son enlèvement, font que je préférerais qu'on ait ce petit moyen de communiquer. Surtout que connaissant Nethi, même si c'est une perle en temps normal, elle pourra le changer en tout et n'importe quoi. Un anneau, un badge, un pendentif... je pense que je prendrai quand même un perle noire et rouge et je lui demanderai de me faire un deuxième trou dans l'oreille à côté de la perle de Sayah, je préfère les avoir d'un seul côté. Celle de Sayah est entièrement noire, je pense que l'autre je lui demanderai une pierre rouge sang, ça collera mieux.
Enfin au bout de quelques secondes ou minutes de silence, le gosse s'interrogea cette fois-ci sur le tatouage du bourdon. Ça par contre, c'était plus dans mes cordes
«Je me suis déjà fait le tatouage du bourdon, et comme tu as pu le constater, ça ne m'a pas empêché d'être parfois triste ou inquiet. Tu restes toi-même mais disons que... c'est comme un médicament, ça ne s'active que lorsque tu en as vraiment besoin, donc quand tu es vraiment sur le point de déprimer.» - et je rajoutais en entourant son corps de mes bras pour poser ma tête sur son épaule afin qu'il sente mon souffle dans son cou - «et ça ne t'empêche pas d'être triste non plus. Juste que tu ne pourras pas l'être au point d'être vraiment malheureux, ce genre de peine qui te paralyse et qui te donne envie de rester sous la couette à pleurer.»
Il allait se demander si j'avais déjà vécu ça, et si c'était pour ça que je m'étais fait le tatouage du bourdon, mais non, moi ça ne m'était pas arrivé, mais j'avais vu des gens dans cet état parfois. Et le Doc aussi. Moi j'ai justement fait ce tatouage à cause de la perle jumelle que la cabot avait achetée pour moi, je ne l'ai plus aujourd'hui, je l'ai balancée le jour où il s'est fait... peu importe. Enfin au moins, je suis resté moi-même.
«Et ces perles ont tendance à sérieusement te faire déprimer chaque fois que tu les utilises, pour ça que je te le propose. Mais si tu ne veux pas, ce n'est pas grave...» - je peux le comprendre après tout, c'est quand même... quelque chose on va dire. Ça le liera un peu plus à moi et peut être qu'au fond, il n'en a pas envie. Mon regard s'assombrit légèrement à cette pensée et je recule doucement pour reprendre mes massages de son crâne, ça le détend peut être, mais finalement c'est moi qui ai besoin de me détendre.