« Décidément, être tatoueur permet d'avoir des dérogations avec pas mal de monde ! » murmura Benedikt à l'oreille de Vrass avec un sourire en coin. Il préférait que le garde ne l'entende pas - après tout, il pourrait mal le prendre -.
De toutes évidences, c'était bien utile pour pas mal de monde d'avoir des tatouages à effets, et puis il fallait aussi rajouter ceux qui en demandais par simple volonté esthétique. Le winghox devait rencontrer énormément de gens.
Il y avait plus de vent, sur les remparts, étant donné qu'ils se trouvaient plus haut. Mais la vue valait le coup, on apercevait une grande partie de la ville, et tout un côté du palais.
« Oh, on est trop loin, ici, je ne peux pas voir assez précisément grand-chose ! »
Le botaniste se pencha un peu pour scruter les jardins. On s'en occupait avec soin, cela se voyait même de là où ils étaient. Pas une seule mauvaise herbes, et même les endroits touffus étaient trop raffinés pour être arrivés là par hasard.
« Mais juste en dessus de nous, il y a pleins d'arbres à nymphes. Tu les vois ? Je crois qu'on l'a appelé comme ça parce que ses racines ont des effets contraceptifs, du coup, on vois souvent des jeunes filles en récupérer, la nuit, pour éviter les ennuis ! Ça pousse un peu partout. »
Benedikt désigna une rangé d'arbustes d'un vert sombre au pied des remparts et tourna la tête pour pointer du doigt un mur du palais en parti recouvert d'une plante grimpante.
« Et là, l'espèce de lierre d'une couleur bordeaux, je pense que c'est une Falendula. C'est bien pour les brûlures, mais si tu ne prends que ça pour te soigner, ça fait extrêmement mal ! Je ne le savais pas mais un jour, je me suis brûlé le poignet. C'était vraiment pas important, comme blessure, et pourtant j'ai bien regretté de ne pas avoir mis de la graisse d'Axo avec ! » rajouta-t-il en riant.
Il se retourna vers Vrass. Il avait bien envie de l'attraper pour l'embrasser, mais ça ne serait pas très malin juste à côté du garde. Le regard de Benedikt balaya le paysage autour d'eux. Les rues désordonnées d'Ephtéria, vues de haut, ressemblaient à un labyrinthe.
« Si tu en veux plus, il faut qu'on aille aux jardins du peuple ! Toutes les petites plantes, je ne les voit pas assez bien d'ici. Parfois, c'est juste une forme de feuille ou de pétales qui peut différencier une espèce d'une autre, tu sais, alors je préfère ne pas dire de bêtises ! »