[libre] Même les draps sentent le poisson !

Ville portuaire très animée et appréciée des voyageurs, Balaïne est accrochée sur les côtes nord-est de Nideyle. Elle est placée sous l'autorité du Roi. La flotte royale attire d'ailleurs de nombreux curieux, comme de redoutables pirates. Amis marins, cette ville est à vous !

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[libre] Même les draps sentent le poisson !

Messagepar Mektild Bolt » 10 Juil 2010, 10:29

<< Juste avant : Un cornu à Balaïne.
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Arne ne lui fit même pas l'honneur de relever son regard méprisant, à son plus grand désarroi. Elle aurait bien aimé l'insulter encore un peu, ça l'aurait défoulée... enfin, ce serait pour la prochaine fois peut-être ? En attendant, elle était fatiguée de son voyage en barque, et elle aurait tué pour un vrai lit... et quand je dis qu'elle aurait tué, je pèse mes mots. Trempée des pieds à la tête, la jeune femme avisa l'assemblée qui les observait encore, silencieuse après l'apparition surprise de monsieur « je fais peur à tout l'monde ». Peut-être pourrait-elle faire du gringue à l'un d'entre eux et ainsi profiter d'une couche pour la nuit ? Elle avait entendu dire que les hommes d'ici étaient faciles, ça se tentait. Elle avait juste à choisir... Celui-ci ? Trop poilu... Celui-là ? Surtout pas, l'état de ses dents faisait peur à voir... Rien que l'idée d'avoir à l'embrasser lui donnait la nausée... Peut-être cet autre ? Ah, tiens, où est-ce qu'il était passé le chevreau roux ? Mektild pivota, furieuse de ne pas avoir remarqué sa disparition avant, mais ne le trouva pas parmi les badauds restés là. Et au final, ce fut le regard de quelques pirates mal lunés qui la renseigna sur la direction à vérifier. Ça alors ! Elle n'en revenait pas : Arne Urolf, le Huskarl bavard avait repris la mer ! Et ben c'est ça, qu'il retourne à son village repriser des bas. Non mais !

L'épée au fourreau et la hallebarde à la main, Mektild abandonna sa première idée, jugeant que les Balaïnois étaient décidément trop laids pour la mériter. À la place, elle quitta les pontons et s'enfonça dans les rues de la ville. Derrière elle se dessinait un sillage de flaques d'eau salées, si bien qu'il était facile de la suivre à la trace sans avoir à se fatiguer le moins du monde. Comme à Wingdrakk, les nuits ici étaient animées, presque autant que les jours. C'était amusant. Rassurant presque, même si la jeune femme n'avait aucun besoin de réconfort. Dans son village éloigné des côtes, elle se souvenait avec une pointe de mépris que passé le coucher du soleil – et avant pour certains – tout le monde était déjà couché... Comme des poules ! Et en parlant de poules, Mektild en croisa trois qui tapinaient devant une auberge miteuse. Pas le genre de bâtisse à attirer l'attention des grands nobles, mais étant donné son état de fatigue, elle n'allait pas cracher dessus. Elle entra sans frapper – pour quoi faire ? Et demanda une chambre. L'aubergiste la toisa des pieds à la tête, puis de la tête aux pieds – au cas où il aurait manqué quelque chose – avant de rétorquer que c'était payable d'avance. S'ensuivit aussitôt un marchandage animé, Mektild refusant de payer pour une chambre dont elle ne savait même pas si elle lui conviendrait, et l'homme arguant qu'il était hors de question de prendre le risque de la voir s'envoler le lendemain sans avoir payé son dû. Furieuse, la jeune femme planta sa hallebarde dans le comptoir, faisant éclater le bois sous le coup de la fureur.


    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Vous n'avez qu'à garder ça en guise de caution. Je vous paye demain si je n'ai pas été dévorée par les cafards, et ne vous avisez pas de tirer profit de cette arme pendant mon sommeil ! » cracha-t-elle.

La fissure dans la tablette du comptoir et la voix éraillée de Mektild fit le reste, et l'aubergiste fut convaincu, moyennant quelques difficultés à avaler sa salive après ça... La jeune femme monta à l'étage, satisfaite.

La chambre était petite, propre, et offrait une jolie vue sur le port. Effet indésirable cependant : le bruit ! Car on entendait les éclats de voix des marchands et les invitations mielleuses des filles d'en bas. Cependant, ça faisait l'affaire. La jeune femme déposa alors son épée courte et chaque pan de son armure sur un chevet trop petit, laissant le tout s'écrouler avec bruit, puis sortit. À la femme occupée à ramasser les chaussures devant chaque porte, elle ordonna presque de lui indiquer où se trouvaient les commodités et s'y rendit, suivant les explications vexées de l'employée. Ce n'était pas bien compliqué à trouver. Devant la pièce, une lessiveuse ressemblant étonnamment à un fût de bière, et quantités de seaux d'eau. Ah ! De l'eau claire ! Sans hésité, Mektild se débarrassa de ses vêtements sales, trempés et poisseux qu'elle jeta dans la grande bassine en bois pour la lessive, puis entra dans la pièce. Elle était minuscule, sans doute pour conserver un semblant de chaleur par temps froid, et un dallage de pierres couvrait le sol humide. Un tabouret en piteux état trônait au milieu, et deux seaux remplis d'eau douce l'attendait. Alors elle s'assit, et frotta comme une forcenée son corps rendu rêche par les vents marins, l'iode, le sable et la déshydratation. Tout juste s'il lui resta un morceau de savon dans la main lorsqu'elle eut terminé, tant elle l'usa à s'en arracher la peau. Elle prit tout son temps, s'attardant sur ses cheveux, jouant à se lustrer les cornes, sifflotant presque avant de se rincer enfin... et de sortir. Bien évidemment, elle n'avait aucun change... mais elle n'avait aucune pudeur non-plus ! De fait, elle regagna sa chambre tranquillement, déambulant entièrement nue dans les couloirs...!

Plusieurs servantes lui jetèrent des œillades effarouchées et une catin la dévisagea d'un air affreusement jaloux. Un homme lui adressa un sourire un peu trop large à son goût, avant de se raviser en croisant son regard assassin. Ces plusieurs semaines en mer avaient sculpté son corps déjà rudement musclé. Une ceinture abdominale dynamique, des épaules larges, des cuisses fermes... au premier abord, sa nudité complète prêtait effectivement à sourire... Mais à y regarder de plus près, on s'inquiétait d'un corps un peu trop athlétique pour une si jolie demoiselle. Les clichés ont la vie dure, que voulez-vous ! Et enfin, elle retrouva sa chambre, et la porte claqua derrière elle. Quelques secondes plus tard à peine, on frappa, ce qui provoqua un grognement de mécontentement chez Mektild. Elle alla ouvrir, bien déterminée à faire passer l'envie à cette bande d'imbéciles heureux de venir la déranger, mais à peine eut-elle le temps d'apercevoir à qui elle avait affaire qu'elle se retrouva avec une chemise de nuit entre les bras, et que la porte de sa chambre se referma aussitôt sur son nez. Bah ! Que des âmes chastes dans le coin !

La jeune femme enfila toutefois le vêtement si gracieusement imposé et s'écroula sur son lit, rompue par la fatigue. Et alors que le sommeil la gagnait, faisant fi du bruit et du froid de Brumaire, le visage enfoui dans les draps, elle constata mollement que jusqu'à son matelas, cette ville puait le poisson...

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Messagepar Ordalie » 24 Juil 2010, 14:04

Cinq jours de mer pour pêcher quelques poissons aux longs becs entre deux collines sous marine. Cinq jours à ne voir que de l'eau à perte de vue pour qu'au retour sur la terre ferme, Ordalie n'attende qu'une chose sa paye. Sauf que le patron du petit chalutier n'était pas bien conciliant ce jour là. La pêche avait été très mauvaise "c'est foutus tempêtes" comme il répétait depuis deux heures... Et les quelques poissons ramenés, vidés, salés ne s'étaient pas vendus au prix qu'il espérait. Alors ce jour là, il fut plus difficile que les autres jours pour approcher le patron. Et quand il demanda qu'on le paye pour prendre congé de ce petit comité de pêcheur, on lui dit qu'il pouvait toujours rêver, que l'argent gagné ne permettait même pas de payer ses propres hommes alors un jeunot de passage qui s'était fait embarquer pour donner un coup de main... Il pouvait bien aller voir ailleurs s'il y était. C'était l'expression qu'avait utiliser le vieux loup de mer bourru comme pas permis et courbé de nature à force de se pencher depuis des années sur les filets qu'il utilisait.

Il était hors de question de se battre contre cette bande de grands gaillards musclés de partout -même leur langue semblait surgonflée tant ils parlaient peu en mer. Sa dernière solution était de partir sans faire d'histoire. Il alla jusque dans un coin de ruelle où il pu laisser trainer ses vêtements et sa bourse bien cachés sous un tas d'ordures et de là prit forme animal pour retourner sur le port. La nuit tombait déjà et dans la pénombre le pelage rouge perdait de sa teinte pour s'accomoder de l'ombre. Il se faufila entre les cordages et les ancres rouillant au soleil la journée et à l'humidité la nuit. Et il attendit. Que la nuit s'avance et que les pêcheurs s'éloignent vers le troquet où ils dilapideraient leur maigre bourse dans la bière et les filles.
Discrêt comme un loup, il bondit sur le chalutier et fouina dans les recoins en quête d'objets de valeurs. La porte de la cabine de commande était ouverte... et ça se dit prudent quand c'est sur l'eau mais dès que c'est au port... Le chien glissa son museau dans la porte entrebâillé, un instant il tendit l'oreille rien de gênant de venait contrecarré sa perquisition. Et de la truffe il passa plusieurs minutes à fouiller la petite pièce jusqu'à trouver une petite boite de métal dont le contenu sonnait et trébuchait miraculeusement... Soit, il ne pourrait pas l'ouvrir mais il pouvait l'emmener quand même. Il mordit la poignée et fila tranquillement pour retrouver le plancher des vaches.

Seulement, en prenant la fuite, la boîte métallique résonna contre un coin de tonneau. Le bruit alerta un client qui sortait du bar des pêcheurs et ce dernier donna l'alerte... Un chien voleur, imaginez l'ambiance. L'intégralité des pêcheurs bien imbibés d'alcool le prirent en chasse. Et Ordalie ne remerciera jamais assez les dieux de l'avoir fait chien et non chat. Il sema ses adversaires un bon quart d'heure plus tard alors que le dernier et propriétaire de son larcin s'épuisa au coin d'une ruelle laissant le chien plus rapide que lui s'enfuir dans la nuit. Filant jusqu'à sa cachette, il put enfin reprendre forme humaine, le temps de remettre au moins son pantalon, il entreprit d'ouvrir son butin... Mais la serrure tenait bon et bien qu'il s'acharnait dessus avec tout ce qui lui passait à porté de main, quitte à réveiller les occupants qui dormaient fenêtre ouverte au dessus de lui, la serrure tenait bon. Il était décidé à récupérer son argent... Coûte que coûte !

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Messagepar Mektild Bolt » 27 Juil 2010, 15:59

Rêvait-elle ? Sûrement. Il y avait cette fille avec un harpon, et elle qui avait rétrécit comme si on l'avait passée à la machine, en mode essorage un peu trop violent. Bien entendu elle n'avait aucune idée de ce qu'était une machine à laver, mais il n'en restait pas moins qu'elle était devenue aussi petite qu'un nourrisson, les bras potelés et l'odeur de lait régurgité en moins (allusion à un rp au Seuil des Songes : Nager ou se noyer). Et puis d'abord, Mektild n'aimait pas les gosses. D'ailleurs, elle n'aimait personne. Alors elle cherchait son arme partout, sans trop savoir pourquoi et la trouva suspendue à une branche, et l''arme cliquetais en ce balançant au gré du vent... et cliquetais... cliquetais encore... sans qu'elle parvienne à mettre la main dessus. À vrai dire, plus elle s'en approchait et plus elle paraissait s'en éloigner, tandis que le bruit du métal se faisait plus distinct. Et si elle rêvait ? Et si c'était Arne qui revenait la tuer pendant son sommeil ?

Rouvrant les yeux et tout à fait réveillée, Mektild se leva d'un seul bond, prête à mettre son poing dans la figure du premier venu. Mais il n'y avait personne à par elle dans la petite pièce. Où était-elle ? Plus dans sa barque ? Le cœur battant la chamade, elle se remémora brièvement les derniers évènements. Ah oui, elle avait gagné les côtes nord-est et s'était glissée dans la ville, sans discrétion. Et maintenant, elle était à l'auberge. Elle soupira en relâchant ses épaules, soulagée d'être seule. C'est que, elle ne s'était pas gênée pour assassiner quelques Winghox pendant leur sommeil, alors vous pensez bien qu'elle se méfiait de ceux qui pourraient avoir l'idée de l'imiter ! Elle se frotta le visage de ses mains abîmées par de trop longues semaines de rame. Dehors, la foule semblait s'être dispersée. Quelle heure était-il ? Et... ce bruit...? La jeune femme grommela en s'approchant de la fenêtre, et s'y pencha, jetant un œil sur l'animal qui avait osé la réveiller, elle, Mektild Bolt ! Un candidat au suicide, hein ? Elle ne mit pas longtemps à apercevoir les reflets gris d'une chevelure, selon l'expression voulant que la nuit, tous les chats étaient gris, Morphe pour pas.


    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« C'est pas bientôt fini ce raffut ?!! »

Aimable comme toujours. Toujours prête à dispenser sa mauvaise humeur à tour de bras. Si ça pouvait rendre service.

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Messagepar Ordalie » 01 Aoû 2010, 19:49

Ordalie sursauta violemment alors que juste au dessus de lui la voix d'une femme (?) se faisait entendre en ses doux rouages salé et tiraillement gutturales... Bref, elle lui hurlait dessus avec force et rage -et tout en douceur en plus. Le rugissement fut assez puissant pour le sortir de sa concentration. La boite tinta en même temps qu'il sautait sur ses pieds.

-Désolé madame !

Lançait-il à l'ombre au dessus de lui. Il serra son petit coffre sous son bras et lui fit un signe de la main à l'ombre d'un vieux lampadaire. Il alla récupérer ses vêtements qu'il roula en boule et ficela avec les lacets de ses chaussures. Son pantalon déjà mis, il n'aura qu'à enlever la chose s'il devait se remettre à courir. Quitte à abandonner son pantalon dans sa fuite, il n'abandonnerait pas son butin durement gagné (et durement volé aussi).

Didiou ! Je savais pas quoi répondre. Désolé. Tu peux me cracher dessus pour te venger XD

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Re: [libre] Même les draps sentent le poisson !

Messagepar Mektild Bolt » 01 Aoû 2010, 20:32

Nan c'est moi j'ai merdé... franchement à part « Eh Manu, tu descends ? » y'avait pas grand-chose à répondre, désolée.

*°*°*°*°*°*°*°*°*
Ah ! Parce qu'il croyait peut-être qu'il allait s'en tirer à si bon compte, le gamin ? S'il y a bien une chose qu'on pouvait reconnaître à Mektild, c'est qu'elle était plutôt du genre têtue. Et puisque ce petit malin avait osé la tirer de son sommeil, il devait le payer. Une ou deux mandales, ça lui remettrait les idées en place. Aussitôt, sa tête disparu de la fenêtre d'où elle dépassait. Elle ne pris pas même la peine de s'habiller et encore moins de s'armer, ouvrant la porte à la volée, se moquant éperdument de réveiller ses voisins de chambrée. Ses pieds nus glissèrent jusqu'aux bas de l'escalier dont le bois craqua sous son poids, et elle passa comme une impératrice mal lunée devant les couches-tard encore attablés dans la grande pièce commune. Son irruption provoqua un silence étonné, mais loin de s'en soucier, elle continua son cheminement jusqu'à disparaître à l'extérieur. L'aubergiste haussa un sourcil. Il aurait pu s'inquiéter de ce départ précipité, mais étant donné qu'elle n'avait emporté ni ses armes, ni son armure, c'est qu'elle reviendrait probablement. Et si elle ne revenait pas, il aurait de quoi se payer grassement avec la vente de ses effets personnels...

Dehors, Mektild savoura la caresse de l'air frais sur sa peau. À trop avoir porté cette fichue armure, elle en avait oublié le goût de la douceur. En même temps, la douceur, vous savez ce qu'elle en pense ? Elle grogna de ne pas trouver Ordalie là où il se trouvait quelques secondes plus tôt, mais ne tarda pas à le repérer un peu plus loin. Un sourire carnassier s'épingla au bord de ses lèvres. Et si elle le tuait ? Elle n'avait pas d'armes, certes, mais en avait-elle réellement besoin ? Elle avait déjà tué avec ses mains seules. Oh oui... elle avait tué. Des boucs vigoureux sur lesquels elle s'était acharnée jusqu'à plus soif. Un bouc ou un gosse, quelle différence ? Alors ses pas déterminés la portèrent en avant, les dents serrées, le cœur battant de joie...


    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Tu crois aller où comme ça, hein ? Après m'avoir insultée ! Moi ! J't'en mettrais des « madame », non mais, j'ai l'air d'une vieille chèvre ?!! »

Elle offrait un magnifique tableau, les cheveux en bataille et encore humides, les cornes insolite, la voix éraillée comme si elle avait rit toute la nuit... on aurait dit une démente. En fait, elle était démente. Et dans sa chemise de nuit légère – et outrancière de l'avis de quelques marins matinaux – elle ressemblait à une princesse mal embouchée. Ses phalanges grincèrent sous la pression de ses poings serrés, et alors qu'elle s'appétait à se jeter sur Ordalie pour se faire un collier de ses tripes, elle s'arrêta. Hummm... c'est qu'il était mignon, vu d'ici. Elle avisa les cicatrices sur le torse dépourvu de vêtement, comme autant d'imperfections de la peau qui lui donnaient des idées malsaines. Elle se redressa, piquée au vif, lorgnant sur la boîte qu'il tentait si consciencieusement de protéger et qui n'en était que plus visible. Ah ! Ça venait de là, le bruit ?

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Y'a quoi là-d'dans ? » Fit sa voix tout à peine adoucie par la curiosité.

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Messagepar Ordalie » 02 Aoû 2010, 06:12

Une chèvre ? C'est-à-dire qu'avec les cornes et la chemise... Et puis les cheveux aussi... Enfin, si Ordalie devait donner un avis franc et sans hésitation il l'aurait comparé à un bouquetin, ou à un animal à la fourrure colorée et possédant des cornes. Alors qu'elle s'approchait, il se dit même qu'elle serait plutôt bien lotis dans un troupeau de bisons, ou pire de rhinocéros, comme ceux dans les livres... La voix douce et suave (ahem) de la jeune femme lui parvint comme des coups de tambours. Il eut la décence de ne pas sourire... Au moins avait-il comprit qu'attiser encore plus la colère de la folle furieuse n'était pas bon pour ses affaires. Et quand elle mentionna son butin, il ne put s'empêcher de le serrer fortement sous son bras.

-Des pièces.

À quoi bon mentir, il fait un piètre menteur, au poker il perdrait son caleçon et ses reins s'il osait y jouer, alors imaginer mentir au beau milieu de la nuit devant l'une des incarnations étonnantes de ce qui pourrait insuffler la peur chez le plus brave et le plus fou des aventuriers. Il s'apprêtait à repartir sans plus de cérémonie quand dans le dos de la jeune femme deux marins bâtis comme des armoires s'avancèrent vers eux en les hélant allègrement.

-Et vous là !

L'un deux pointa le doigt sur le duo qu'il formait avec l'inconnue. Ordalie eut même la bêtise de lever l'index vers lui, l'air de se demander si les marins l'interpellait bien... Et il n'y avait pas grand monde à appeler dans le coin.

-Oui, vous ! Rendez-nous ce que vous avez voler, gredins !

Et Ordalie réussit à pâlir sous les quelques couleurs qu'il avait prit en mer. Le bruit qu'ils avaient fait avait déjà rameuté les lève-tôt et pas le temps de souffler que les ennuis continuaient. Il aurait mieux fait de quitter la ville immédiatement plutôt que de chercher à ouvrir cette maudite boîte de métal. Souriant de toutes ses dents, car à Rome on fait comme les romains, il lança aux deux marins :

-Avec ce brouillard, il fera beau aujourd'hui !

Les hommes ralentirent à peine leur marche, observant leur deux "voleurs" attitrés comme s'ils étaient tous les deux fous. L'un complètement inconscient et l'autre... Une femme habillée comme une dingue sortie d'une maison de fous, le tableau ne manquait certainement pas d'un côté comique.
Le morphe n'attendit pas un seule seconde de plus et tournant le dos à ces potentiels problèmes, il partit au pas de course. La femme aux cornes pourrait soit les ralentir, soit le suivre. Il s'en fichait tant qu'il quittait la ville sans risquer encore plus sa vie et ... tout le reste.


... un sprint de bon matin, elle me remerciera de la garder en forme !

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Messagepar Mektild Bolt » 05 Aoû 2010, 12:18

Mektild ne pu retenir un sourire à l'évocation des pièces. Elle avait beau être bourrée de défaut, l'avidité n'en faisait pas partie. Mais décidément, voir le gamin serrer son butin contre lui, c'était à mourir de rire. Avait-il perdu la clef ? Non, bien sûr que non... pas si innocent que ça, en fin de compte. Et ses soupçons prirent une teinte de certitude lorsque la voix des marins matinaux parlèrent de vol... et osèrent traiter Mektild de gredin... Ah oui ? C'était quoi « une gredin » d'ailleurs ? Aucune idée, mais le ton ne lui plaisait pas. Peu de choses plaisaient à la Winghox de toute façon... et dire que tout cela était de la faute de Zlata !

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Eh ! Tu crois aller où comme ça ?!! » grogna-t-elle en voyant filer son cabri mort de trouille.

Et sans se soucier des deux hommes à qui elle aurait pourtant adoré infliger une correction, elle se lança à la poursuite d'Ordalie. Et elle grogna encore, lâchant quelques jurons très fleuris chaque fois qu'elle constatait à quel point cette ville l'avait dans le nez. Pour commencer, ses pieds nus s'écorchaient sur les pavés mal jointés et le bois hérissé d'échardes, et avant qu'elle ait l'occasion de rattraper le gamin, elle aurait des porc épics à la place des pieds ! Et puis sa chemise de nuit entravait ses enjambées, à tel point qu'elle dû se résoudre à courir les mains fermées sur le tissu remonté sur ses cuisses. On n'avait pas idée d'inventer de tels accoutrement ! Les femmes de ce pays ne courraient-elle jamais ? Et puis pour finir, sa poitrine la gênait à balloter de partout pendant sa course... par Amroth, elle voulait son bustier, son armure, et son arme ! Pourquoi voulait-elle mettre la main sur le gamin au juste ? Elle ne s'en souvenait déjà plus. Parce qu'il lui plaisait ? Parce qu'elle sentait ce désir irrépressible de déverser sa mauvaise humeur matinale sur le premier venu ? Pourquoi pas ? Parce que c'était sa faute si elle était mal lunée ? Oui... ça devait-être quelque chose comme ça. Toujours est-il que lorsque le fin fond d'un cul de sac leur barra la route, elle s'arrêta enfin, haletante, l'air d'une folle, un sourire hilare sur les lèvres.

Délaissant Ordalie, elle fit demi-tour sur les talons, lâcha sa chemise qui vînt couvrir le minimum syndical, et fit quelque pas. L'allure déterminée, elle avait une soudaine envie de meurtre, et Ordalie n'était décidément pas à la hauteur – de son avis en tous les cas. Derrière eux, les deux marins arrivaient en suffocant, ravis de constater que leurs futures victimes étaient faites comme des rats, sans se douter que l'un des deux était un rat enragé. Trois pas, au trot, le tissu de la chemise de nuit céda au tiraillement des enjambées, s'ouvrant en deux comme les robes mondaines de ces starlettes, à la Basse-Ville. Soulagement pour Mektild qui se retrouva libre de ses mouvements. L'échine courbée, cornes en avant, elle fonça exactement comme un bélier et alla percuter l'un des deux hommes avec une telle force qu'il en recula, plus surpris que réellement blessé, mais le souffle coupé. L'autre la regarda médusé. Non mais c'était qui cette folle ?

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Messagepar Ordalie » 06 Aoû 2010, 12:11

On lui avait bien dit un jour "les chiens ont du flair"... Et bien, il se sentait comme dépourvu de cet attribut. Fonçant droit vers un cul de sac il n'eut pas même le temps de songer à se transformer et à fuir en crapahutant avec ses 4 pattes que derrière lui, ses trois poursuivants débarquaient. La chance du débutant a une fin elle aussi. Ordalie dut bien s'avouer vaincu avec cette drôle de femme dans son dos et les deux autres essoufflés non loin.

Et quand elle leur rentra dansle lard -et ce n'est pas une métaphore- il fut aussi étonné que les autres. Totalement ébahi par une telle démonstration de force brute. Dommage pour lui, la jeune femme n'allait pas l'ôter de tous ses ennuis. Il délaissa la boite et reprenant une forme de chien, il eut juste le temps de se débarrasser de son pantalon pour bondir à la gorge du second marin. Si on lui demandait, il n'aura qu'à dire qu'ils étaient les premiers à les avoir agressés... Un jeune homme et une femme face à deux gaillards aussi bien bâtits, sincèrement ! C'est de la légitime défense. En espérant que les gens du coin connaissent ce principe.

Grognant tout ce qu'il pouvait, coups de dents et coups de griffes, il eut même du mal à ne pas se faire éjecter du personnage tant le marin semblait fait uniquement de muscles. L'homme tomba à la renverse quand les crocs d'Ordalie eurent finit de lui broyer l'épaule, une chance pour lui que ce chien n'avait pas l'envie de tuer.
Enfin, il n'était plus très loin de cet instinct animal qui lui dictait que les forts terrassent les faibles. Et plutôt deux fois qu'une si les faibles sont susceptibles de s'occuper de vous. Babines retroussées, pattes arquées, l'échine hérissée, sa raison n'était qu'à deux doigt de lui faire oublier qu'il était aussi un humain civilisé. Depuis peu, mais civilisé quand même. Secouant le museau comme pour se remettre les idées en place, il reculait, les dents toujours dehors, et il reculait toujours. L'homme se redressant à peine de la morsure qui lui avait ouvert l'épaule. Au moins celui là ne cherchera pas à l'attaquer de suite...


T__T ahem... encore pardon. Dis le si j'suis relou, j'avoue que depuis quelques jours j'ai du mal avec le rp

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Re: [libre] Même les draps sentent le poisson !

Messagepar Mektild Bolt » 10 Aoû 2010, 16:55

Et bien voilà qui commençait à lui plaire ! Rien de tel pour débuter la journée qu'une bonne grosse esclandre, parole de sociopathe ! Ça la mettait d'une humeur folle, toute guillerette et toute excitée. Elle allait leur expliquer, un peu, la vie ! L'homme abasourdi par sa charge de bouc grincheux eut à peine le temps de reprendre ses esprits – plexus solaire malmené – qu'il se retrouva la mâchoire remodelée d'un farouche coup de poing, accompagné – s'il vous plaît – d'un très joli sourire. Mektild était comme les serveuses, toujours le sourire lorsqu'elle vous servait... sauf qu'elle ne vous servait guère autre chose que des mandales. Et jugeant qu'elle n'avait pas cogné assez fort sur le marin aux allures d'armoire à glace, elle en fut quitte pour user de sa stratégie préférée : le coup de boule surprise. Son sourire s'élargit lorsqu'elle vit les premières gouttes de sang gicler vers elle et salir ce qui restait de la jolie chemise de nuit aux froufrous blancs. Et tant occupée à déchaîner ses instincts de démente, elle ne vit pas Ordalie... en fait, elle s'en désintéressa tout à fait. Seul comptait à présent ce combat improvisé, matinal, et très à son goût. Près d'elle, elle remarqua qu'un chien s'était invité au jeu et s'acharnait sur l'épaule du deuxième marin. Pourquoi pas ? Ça l'arrangeait, et ça devenait franchement amusant ! Ils étaient deux à grogner à présent, et un témoin aurait bien eu du mal à déterminer lequel des deux grognait avec le plus de bestialité...

En attendant, le premier marin avait reculé de quelques pas. Le souffle retrouvé, il se tenait la mâchoire en jetant sur Mektild un regard mauvais. Bien sûr, ils avaient dû en connaître, des altercation au sortir d'auberges... ce n'était pas une femelle et un chien qui allait leur faire peur... mais tout de même, le chien semblait dressé à l'attaque, et la donzelle n'avait rien d'une mijaurée prête à s'évanouir à la vue du sang. En fait, on se demandait même si cette vue n'était pas vitale tant son sourire s'élargissait à mesure qu'il coulait.

Et puis derrière les deux titans, d'autres marins arrivèrent en renfort. Que voulez-vous, ces gens-là savaient renifler la bonne bastonnade à des lieues à la ronde. Surtout, ils avaient vu passer Mektild et Ordalie, poursuivis par deux des leurs. Oh là là ! Ça sentait la remise de pendule à l'heure... et il y avait une femme. Une femme, vous vous rendez-compte ? On pouvait en faire, des choses, avec une femme ! Surtout si c'était justifié. Et si elle était poursuivie, c'est que ça l'était, non ? Quant au gamin, et bien. Une bonne correction et quelques sévices ne lui feraient pas de mal. Y'en avait même quelques uns qui avaient besoin de main d'œuvre bon marché sur leur rafiot. Un mousse martyre, ça leur parlait bien, ça... Ça leur parlait même tellement qu'ils furent bientôt cinq à rappliquer, faisant reculer Mektild qui commençait enfin à entrevoir comme une vague sensation de danger...

Lorsqu'elle fit volte face, elle grogna de ne pas retrouver Ordalie derrière elle. Il n'y avait plus que ce chien aux babines retroussées bavant du sang. Ce sale rat s'était donc enfui ? Par où ? Là-haut ? Elle avisa la palissade faite de vieilles planches vermoulues leur barrant le passage. Oui, sûrement par là-haut. Et si le gamin avait pu passer, elle le pourrait aussi. À Mektild, rien n'était impossible tant que quelqu'un l'avait fait avant elle ! Alors ni une ni deux, elle s'élança de nouveau, et bondit, et se retrouva agrippée en haut des palissades, les jambes ballotant dans le vide et remuant furieusement. Un grognement fleurit plus tard, elle s'était hissée sur le ventre et basculait dangereusement de l'autre côté, tête la première. Bon mais alors, il était où le gamin ? Pas en bas. Derrière cet obstacle stupide, une ruelle toute aussi sombre et toute aussi puante filait vers les profondeurs de la ville. De quoi semer ses poursuivants en un rien de temps... enfin... à condition qu'elle se décroche de là. Ses jambes s'agitèrent – elle devait offrir un spectacle magnifique aux marins, avec le derrière à l'envers – ses bras tirèrent et... euh...

Un cri suivit de très près d'un long craquement, puis d'un bruit infernal de poubelles renversées. Dans l'ordre : Mektild réalisant qu'elle s'était enfin décrochée... et qu'elle chutait, la chemise de nuit qui refusa de se décrocher, et le corps de la jeune femme qui rencontra une poubelle remplie de poissons avariés...

Elle tuerai quelqu'un, pour ça. N'importe qui, mais elle tuerai ! Obligé...

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Messagepar Ordalie » 22 Aoû 2010, 14:33

Cinq hommes, un à terre et un autre déjà amoché. Le sang sous ses babines lui hérissait le poil, il sentait l'odeur fraiche d'une proie à tuer. Et son coeur battait lentement comme un loup aux aguets, il patientait avant le saut final. Ordalie toutes dents dehors était prêt à mordre. Il pressentait la chair ferme sous ses canines céder sous la pression de sa mâchoire. Car il était un grand chien, du genre à tuer des animaux de son gabarit et de ceux des humains. Car les bipèdes sont gauches la plupart du temps. Ils ne se rendent pas compte de la capacité que leur corps possède. Ils oublient la détente incroyable de leurs jambes, la souplesse de leur buste longiline. Alors tuer des créatures aussi grandes et à la fois aussi handicapées c'était une façon de résoudre un défaut dans un jardin magnifique. Une mauvaise herbe qu'on enlève.
La cruauté de ses pensées ne lui effleura pas l'esprit, il pensait avec ses muscles bandés pour tuer. Bander pour sauver sa peau car le nombre commençait à lui faire peur.

Il observa derrière la jeune femme (ou la folle furieuse) passer la barrière, le son lui rappela un mauvais souvenir de cale et de poissons mais quitte à tomber dans quelque chose de peu enviable c'était toujours mieux que de se faire tordre le cou par ces marins. Il récupéra la boite de métal dans sa gueule et son pantalon et prenant tout son élan sauta sur la palissade. Ses griffes et l'appuit de ses pattes arrières le propulsant en s'appuyant sur le bois lui permit de passer au dessus, et de l'autre côté, bien qu'il tenta de ralentir sa chute il tomba droit dans les poubelles sans savoir si le mou en dessous de lui était une jeune femme ou du poisson. Dans sa chute un aboyement étouffé en une complainte aigüe lui avait échappé, ça et son coffre...
Recouvrant ses esprits son cerveau se remettant dans le bon sens, il s'empêcha de humer l'air nauséabond des poubelles. Ni une ni deux sa gueule se referma de nouveau sur son butin et il s'extirpa en coups de pattes frénétiques des poubelles.

Il avait mal aux pattes mais le temps que les marins contournent l'obstacle ou tentent de faire pareil, ils auraient de quoi filer. S'éloignant de quelques mètres il laissa son corps humain reprendre forme. Parce que courir à quatre pattes c'est bien mais tenir une boite c'est mieux avec des mains. Tournant le dos à la femme aux cornes, il ré-enfila son pantalon sans une once de gêne avant de partir au triple galop. Il n'allait pas l'attendre quand même ? Si ?


Je me demande ce que je vais subir pour payer mes affronts... XD

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Messagepar Mektild Bolt » 27 Aoû 2010, 12:34

Mais euh, t'arrête de courir partout lolll. J'savais pas trop quoi répondre, tu peux me rejoindre dehors si tu veux...


« Corne de b... » eut à peine le temps de penser la jeune femme. La seconde suivante, elle se retrouvait écrasée sous le poids d'un objet s'échouant – sur elle – non identifié. Juste au moment où elle s'apprêtait à se relever, dans une position peu glorieuse, et vlan ! Le nez dans les restes d'un repas mal digéré par l'ivrogne du coin... et ça pour le coup, c'était pire que l'odeur du poisson ! Elle grogna, moins de douleur que de colère. S'il s'agissait de l'un de ces marins, il allait prendre cher ! Le poids disparu de son dos à grand renfort de coups de griffes, et elle se redressa vivement, excédée, prête à massacrer Nideyle entière, les nerfs en ébullition après cette mésaventure de mauvais goût. Son regard ne tarda pas à trouver le fautif. Le clébard ! Ah ! Elle avait tué bien plus gros et considérablement plus résistant qu'un misérable chien ! Il allait voir de quel bois étaient faites ses cornes. D'un bond, elle fut sur ses pieds, les poings serrés. Sa chemise de nuit toujours accrochée en haut de la palissade, elle n'était plus vêtue que de son regard d'ambre injecté de fureur, et s'avançait vers Ordalie avec la ferme intention de le démembrer... Ah il croyait lui échapper ? Elle se mit à courir, elle était là, à quelques enjambée, prête à lui tomber dessus comme la foudre – en pire – mais à quelques pas, elle s'arrêta tout net.

Le chien devenait... le chien... enfin... il devenait... Par Amroth ! Mais c'était ce sale morveux ! Elle ouvrit la bouche, médusée par ce spectacle que beaucoup auraient trouvé effrayant – elle, n'importe quelle horreur la fascinait – les bras ballants et stupide. Stupide et nue au milieu de la ruelle. Tellement stupide qu'elle le vit filer sous son nez avant d'avoir eu l'occasion de réagir... celui-là... !

Derrière, les grognements des marins se firent entendre. Avait-elle peur ? Non, si vous lui aviez demandé – orgueil oblige – mais son départ précipité révélait le contraire. Elle évalua sa position approximative et bifurqua à plusieurs embranchements, s'écorchant la plante des pieds aux graviers. Au bout d'un moment, elle déboucha sur le port sous le regard affolé des marins et des rares passants matinaux. Elle haletait, furieuse d''avoir perdu tant d'endurance à rester assise dans son rafiot. L'homme chien attendrait. Pour l'heure, elle devait récupérer son armure et ses armes – éventuellement ses vêtements avant que tout Balaïne ne meure d'une syncope. Son auberge était par là... enfin il lui semblait... Raaaaah ! À trop avoir fréquenter les mers, elle ne savait même plus se repérer ! Quelques éclats de voix la firent tressaillir. Manifestement, les marins connaissaient leur chemin, eux. Tant pis pour elle ! Elle évalua rapidement les lieux. Tout droit, la mer. Derrière, les poubelles. À gauche, les marins. À droite... des remparts ? Sérieusement ? Va pour les remparts !

Et sans demander son reste, Mektild fila comme une muse effarouchée vers l'enceinte protectrice, se ruant à l'extérieur au nez et à la barbe des sentinelles qui ne manquèrent pas de se rincer l'œil au passage.

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Messagepar Ordalie » 05 Sep 2010, 10:29

L'esprit du cabot n'était peuplé que d'une pensée répétée en boucle "coure !". Autant dire qu'il n'avait à l'idée que sa survie... Et celle de son butin. Le coffret sous son bras, en tournant et retournant dans la ville il finit par rejoindre le rempart, les sentinelles ayant déjà vu quelqu'un filer sans demander son reste tentèrent bien de l'intercepter au passage ! Dommage pour eux, Ordalie en sueur leur glissa entre les mains et c'est un bruyant concert de protestations qui fusa dans son dos alors qu'il filait dans l'ombre.
Le soleil se levait et c'était le moment le plus critique pour y voir quelque chose dans les coins sombres. Ça ne l'empêchait pas de continuer de courir afin de mettre le plus de distance entre lui et cette ville. Sauf que... Un choc, étouffé dans la journée naissante, un coup et il se retrouva les quatre fers en l'air après avoir rencontré, un arbre ? Un rocher ? Un voyageur ? Un ours ?

Non non, il s'était tout bonnement cogné à la première femme à cornes du quartier. Il secoua la tête, l'observa depuis le sol et ouvrit la bouche dans un "O" parfait... et parfaitement inquiet. Il bégaya vainement avant de prononcer un léger et vacillant :

-Ça va ?

Bonne poire, comme d'habitude.
Il l'aurait voulu il n'aurait pas su dire quelque chose d'autre. Il ne pouvait détacher son regard de la silhouette de la jeune femme. Musclée jusqu'au bout des doigts, enfin, elle ne ressemblait pas à un tas de chair bodybuildée non plus, elle était belle au contraire, elle avait l'air forte et son corps semblait robuste. Si on omettait les cornes. Il n'avait jamais rencontré de femme à cornes et après la démonstration de force un quart d'heure plus tôt, il restait franchement pas rassuré. Une galère après l'autre, il sentait bien qu'il avait risqué sa vie ce soir, et pensait qu'il n'en avait pas fini de son voyage au bord de la mer...
La prochaine fois il ira dans un coin tranquille. Dans le désert, il n'a jamais essayé le désert... S'il survit jusque là.

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Re: [libre] Même les draps sentent le poisson !

Messagepar Mektild Bolt » 09 Sep 2010, 13:29

Elle s'était retournée, hésitant encore entre tourner définitivement le dos à cette ville et revenir sur ses pas... C'est qu'elle y tenait un peu, à ses armes, et ça l'ennuyait de ne plus les avoir. Elle se sentait un peu toute nue sans elles (ce qui, pour le coup, était le cas). Retourner à l'auberge ? Et toute à son hésitation, elle en oublia le chien magique, jusqu'à ce qu'une forme toute maigrichonne se découpe dans l'obscurité. Elle plissa les yeux pour mieux voir et reconnu les vêtements roulés en boule, et surtout la petite boîte serrée sous le bras. Inutile d'en voir plus pour le reconnaître, et aussitôt, elle se rappela qu'elle lui en voulait à mort. Alors elle lui tendit une embuscade, et lorsqu'il fut assez prêt pour subir son assaut, elle se planta juste devant lui... sauf qu'il ne la vit pas, et qu'il lui rentra littéralement dedans ! Mektild tituba, surprise par l'impact. Et alors, il était myope ou quoi ce gamin ? En guise de réponse, elle se contenta d'un juron typiquement Winghox et parfaitement grossier – même pour un être étranger aux subtilités de son peuple.

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Ça ira mieux quand je me serai fait un collier de tes viscères ! »

Et joignant le geste à la parole, elle se pencha sur Ordalie, et ses mains s'agrippèrent à... sa gorge ? Non... sa boîte ?

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Donne-moi ça ! Grogna-t-elle en tirant. Avec le mal que tu m'as donné, je veux ma part ! Ça me paiera l'auberge. Allez ! Donne ! »

… tout juste si elle n'ajouta pas « gentil chien »...

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Re: [libre] Même les draps sentent le poisson !

Messagepar Ordalie » 18 Sep 2010, 15:15

"Youps" était la pensée du jour. Qu'avait-il bien pu faire pour que les dieux le prennent en grippe de cette façon ! On refusait de lui payer son travail, il volait la caisse (et donc son salaire) pour risquer de se faire écraser par une hordes de marins imbibés d'alcool (et donc très agressif) pour finir par croiser malencontreusement le chemin d'une femme. Elle était belle, là n'était pas le problème, le souci était dans cette boîte. Tout le monde la convoitait et personne n'avait d'intérêt dans sa peau à lui. La vie fait mal les choses, une boîte de pièces vaut plus que son derrière, dans un sens c'était moins une !

Il tira de son côté aussi sur la boîte, c'était la sienne, son salaire (et les suppléments pour la mauvaise foi de son ex-patron) il se défendrait bec et ongle pour l'avoir.

-T'es mignonne mais je préfère payer pour quelque chose !

Il grimaçait en tirant sur la boîte pour la conserver, jusqu'à ce que ses mains moites ne tiennent plus rien. Il l'avait lâché subitement comme un libère un élastique trop tendu. Lui qui s'était à peine relevé retourna sur le sol en sueur, à moitié vêtu et le souffle court.

-Oh et puis garde là, elle porte la poisse de toute façon !

Le ras-le bol du jour ! Tout ça pour finir encore avec des problèmes... Il préfèra finir pauvre que poursuivit toute sa vie durant pour quelques pièces. Il se releva après coup et finit de rattacher correctement son pantalon, il était devant une fille, quand même. Il allait tourner les talons quand finalement il observa la femme et son ex-larcin.

-Je prends ce que ces marins me devait, je te laisse tout le reste et la boîte avec, d'accord ?

Il était peut-être naïf de croire qu'elle lui rendrait maintenant. Ça ne coûte rien d'essayer, non ?

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Re: [libre] Même les draps sentent le poisson !

Messagepar Mektild Bolt » 18 Sep 2010, 20:02

Ah ! Toute résistance s'était dissipée enfin, et la boîte lui revenait enfin ! Non mais ! Quand elle dit qu'elle veut la dame, elle obtient. D'ailleurs quand on y réfléchi, le dernier petit malin à avoir refusé de lui donner quelque chose était le propriétaire de son armure à qui elle avait fini par rendre une petite visite nocturne... Et puis finalement, il avait fini par lui léguer son bien, lorsqu'elle avait argumenté à grands coups de hallebarde. À y repenser, elle étouffa un rire extatique. Ça avait été magnifique, les gerbes de sang sur les draps blancs... Bref, Mektild avait beaucoup de défaut – dont nous nous garderons bien de dresser ici la liste exhaustive – mais l'avarice n'en faisait pas partie. Sans rire, elle voulait juste de quoi payer l'auberge, rien de plus. Alors, snobant superbement Ordalie dont la nudité ne l'embarrassait en rien, elle fit quelques pas en scrutant le sol avec attention. Une boîte qui portait malheur, on aurai tout vu ! Lorsqu'elle trouva ce qu'elle cherchait : une pierre de la taille d'un gros poing, elle se baissa et déposa la boîte au sol. Bien sûr, ça aurait été plus vite expédié si elle avait eu ses armes, mais comme le disait si bien elle ne savait plus trop qui : « on fait avec ce qu'on a ». Accroupie comme une grenouille nue, elle leva sa pierre et l'abattit avec force sur le petit verrou... qui ne céda pas au premier coup. Qu'à cela ne tienne, rien ne lui résistait ! Et pan, elle frappa de nouveau, jetant – par dépit – toute la hargne que les autres avaient provoquée sur la pauvre boîte porte-malheur... jusqu'à ce que la fermeture cède et que le contenu du coffret ne se déverse dans l'herbe.

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Ah !!! »

Elle se hâta de ramasser quelques pièces et par réflexe, fit mine de les glisser dans sa poche... Ahem... Comme quoi ça pouvait se révéler pratique d'être habillée, hein...

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Non. JE prends ce dont j'ai besoin. Le reste, je m'en fiche ! » fit-elle en se relevant et sans même adresser le moindre regard à Ordalie.

Non mais qui commandait ici ? Elle ! Dans ses rêves... mais elle quand-même ! Elle n'avait presque rien pris. Une misère, tout juste de quoi payer l'aubergiste... et qu'il ne s'avise pas de lui demander des dédommagements pour le dérangement, parce que déjà, ses clients se rinceraient l'œil lorsqu'elle reviendrait, et rien que pour ça elle mériterait une ristourne ! Pourtant, avant de faire demi-tour, elle jeta un coup d'œil au rouquin. Bizarre quand-même, de se transformer en chien. Ça devait être bien pratique. Peut-être qu'il pourrait lui apprendre ce tour de magie ?

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Tu fais comment, le coup du chien ? »

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Messagepar Ordalie » 18 Sep 2010, 21:17

Il l'observa un long moment. Elle frappait encore et encore sur la boîte et lui l'observait elle. Il se dit, sincèrement, que si il émanait d'elle un peu plus de... et bien on ne peut pas dire qu'elle manque de féminité ses atouts jouaient drôlement en sa faveur, disons qu'elle manquait de la gentillesse féminine... Et il se dit, une fois encore, qu'il était vraiment naïf.
La course l'avait fatigué, son coeur s'était apaisé et malgré la relative sécurité de cet endroit, il ne se sentait pas assez bien pour se laisser aller à un quelconque repos. Cela venait sûrement de la boîte qui à force de coups de caillou sursautait dans un tintement assourdissant, jusqu'à ce qu'un boucan plus tard, les pièces s'extirpèrent comme paniquée de l'objet de malheur. Là, elle prit quelques pièces dans sa main, le reste finissant de s'étaler dans la terre et la mousse. Elle avait juste besoin de ça ? Ordalie pencha la tête de cette manière très canine, de la curiosité sans arrière pensée, juste ce mouvement méthodique et si ses oreilles n'étaient pas si petites elles seraient droites et pointues au dessus de son crâne.

-C'est tout ce dont tu as besoin ?

Il suffisait de l'ouvrir pour que la boite ne porta plus malheur ? Dans le sens inverse cela donnait : Était-il enfin en présence d'un tout petit peu de chance ? Bonne question... Il redressa la tête et s'accroupit pour ramasser son butin. Contrairement à la jolie dame, il comptait bien conserver ses pièces et n'en laisserait pas par terre. Si elle n'en voulait pas, elles étaient pour lui. Malgré son manque de culture, il était au moins bon en mathématiques. Juste ce qu'il faut. Il se redressa la boite inutile dans la main et les pièces restantes dans l'autre. La première fut planquée sous un taillis, elle servira de nid provisoire un jour de pluie pour un ou deux rongeurs, quand à la monnaie, il l'enfourna dans sa poche, la bosse sonnait drôlement mais avec ça il aurait de quoi vivre quelques temps. Jusqu'au prochain petit boulot.

-Je peux me transformer c'est naturel. Je suis un chien, et un homme. Je suis un Morphe. Et toi, tu les as eu comment ces cornes ?

De tout ce qu'elle avait depuis leur drôle de rencontre c'était ça qui l'intriguait le plus... Plus que la nudité de la jeune femme qui lui rappelait qu'il était un chien, mais très souvent un homme, et le désir était une drôle de sensation quand on a connu l'esclavage.

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Messagepar Mektild Bolt » 22 Sep 2010, 11:04

Comme d'habitude, c'est le point de vue de Mektild. Moi je l'aime bien Ordalie...


Mektild haussa les épaules, entre indifférence et mépris. Oui elle n'avait besoin que de ça, et après ? On n'allait pas lui reprocher de vivre de si peu quand-même. Par dépit, elle jeta un regard noir à Ordalie. Qu'il s'avise de la critiquer tiens !

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Moi je trouve que c'est déjà beaucoup, répliqua-t-elle en faisant rebondir les quelques pièces dans sa main, compte tenu du fait que les draps puaient le poisson et que la fenêtre donnait sur la rue. Je n'ai pas pu finir ma nuit, au cas où tu ne l'aurai pas remarqué. Rien que pour ça, je ne devrai même pas payer ! »

À son tour de l'observer. Il aurait pu être attendrissant si Mektild avait été programmée pour s'attendrir. Tout jeune, tout beau, tout naïf. Et ce don très pratique de se changer en chien pour bouffer l'ennemi. S'il avait été plus musclé et plus agressif, elle lui aurait certainement fait du rentre dedans. Mais là, décidément... non. Le voir ramasser son dû à quatre pattes par terre lui fit étouffer un rire moqueur. Cabot même quand il était homme. On aurait dit qu'il cherchait des truffes. Elle jeta un œil à ses pièces d'Ore. Les premiers rayons du soleil les faisaient scintiller d'une bien curieuse manière, en résonance avec ses yeux d'ambre. Une seconde, elle eut l'air nostalgique. Une seconde seulement. L'instant d'après, elle était de nouveau d'attaque pour tuer le premier qui lui ferait un hypothétique affront.

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Je suis née avec, sombre imbécile ! Héritage de Drakmonniss. Attends un peu que je refasse connaissance avec le plancher des vaches, et tu verras que ma force également, je la tiens d'elle. »

Elle se redressa légèrement, un peu arrogante sur les bords, défiant Ordalie de toute sa hauteur. À quelques lieues de là, un long sifflement se fit entendre et détourna son attention. Au milieu des plaines, une machine des enfers avançait tout droit en recrachant de gros nuages de vapeur. Un train ? C'était la première fois que Mektild en voyait un.

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Messagepar Ordalie » 23 Sep 2010, 14:16

Pas de souci, je l'aime bien comme ça ! Je t'avoue ne pas savoir ce que tu imaginais avec l'arrivée de ce train. Je n'ai pas osé avancer plus loin, on peut en discuter pour que j'étoffe mon post, ce qui ne serait franchement pas du luxe.


Il leva les mains en signe de paix. Haussant imperceptiblement les épaules du même coup. Sincèrement, elle pouvait même ne pas payer son auberge que ça lui passait à des années lumières, alors elle aurait pu prendre rien du tout ou plus ça ne l'aurait pas gêné tant qu'il avait reçu son salaire durement gagné à la sueur de son front. Dans tous les cas, Ordalie était un chien, il avait grandit comme un animal et son esprit ne concevait pas l'intérêt de porter sur soi plus que nécessaire à sa survie immédiate, alors avoir un peu d'argent lui suffisait. En avoir beaucoup... Il ne saurait sûrement pas quoi en faire et laisserait trainer le trop plein là où il ne viendrait pas gêner son regard.

Drakmonniss. Un nom qui ne lui disait franchement pas grand chose. Il l'observa une seconde comme si ce qu'elle lui disait n'avait strictement aucun intérêt... Ou plus sincèrement, comme s'il n'y comprenait pas grand chose. Il ne doutait pas des cornes ni de sa force, il doutait surtout que ce soit l'héritage d'un dieu. Il avait déjà rencontré des créatures à moitié animale et si cela se trouvait, elle n'était qu'une femme avec des gênes de taureau, ou d'un autre animal à cornes, non ?
De ça aussi il doutait...

Il se retint de justesse de lui demander si c'était pas difficile de dormir avec et puis il sourit, il sourit avec toute la gentillesse naïve qui faisait de lui le chien le plus adorable du monde quand on savait où gratter. Son regard sur porta sur les jolies courbes de la jeune femme et son sourire s'élargit encore.

-Tu pourras te trouver des vêtements au moins...

Et il ne put finir sa phrase que le son d'un train envahie ses oreilles. Il détourna les yeux et chercha d'où venait le train et accessoirement où il allait... Une colonie d'oiseaux s'envola soudainement, il observa l'ombre de ses yeux tout aussi noir et chercha. D'autres animaux finiront par s'enfuir à l'approche du train et il n'est pas dit qu'ils passeront à côté d'eux plutôt que par dessus.

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Messagepar Mektild Bolt » 24 Sep 2010, 17:36

Euh... rien du tout, c'était pour meubler XD Ça te tente un tour de tchou-tchou vers Aspasie ou Ephtéria ?

Se trouver des...? Les doigts de Mektild se refermèrent sur son maigre butin, et son sang ne fit qu'un tour. Alors lui, il allait prendre cher !

    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Espèce de ramure d'hydropote...! »

Et dans la foulée, elle lui envoya la pierre qu'elle tenait encore en pleine face, sans douceur. Sa bouche se tordit en une moue contrariée lorsque son estomac la rappela à l'ordre. Tant de journées passées sur sa petite barque, à ne manger que de trop rares poissons était venu à bout de sa résistance physique. Et malgré le repas de la veille, elle se sentait presque aussi faible qu'un cabri à peine né. Ordalie avait de la chance, parce qu'en toute honnêteté, elle se serait fait une joie de le pendre à un arbre avec ses propres tripes. Seulement voilà... elle n'en était peut-être pas capable. Le chien était rapide et maîtrisait l'art de l'esquive... elle, elle ne maîtrisait même pas son caractère... Elle soupira, jetant un regard morne sur la locomotive un peu plus loin. Ça devait être bien pratique pour se rendre d'une ville à l'autre sans se fatiguer. Il faudrait qu'elle essaie un jour. En attendant, le rouquin avait raison : elle devait récupérer ses vêtements, bien qu'elle soit bien plus inquiète au sujet de ses armes que du reste. N'empêche qu'il ne payait rien pour attendre ! Choisissant de se désintéresser du train, des oiseaux, et d'Ordalie, la jeune femme tourna les talons sans autre commentaire qu'un grognement contrarié et se dirigea tout droit vers les remparts de Balaïne. Que le Morphe la suive ou non, c'était le cadet de ces soucis. Elle voulait ses armes. Elle en avait besoin. Elles étaient comme un souvenir de ses tout premiers meurtres sur des humains... le genre d'objet portant avec lui une valeur sentimentale un peu glauque, mais réelle.

Les sentinelles la regardèrent passer l'air ahuri. L'un des gardes voulu dire quelque chose, mais le choc provoqué par la vue de ce corps dénudé – et le manque manifeste d'embarras de celle qui se promenait ainsi – leur cloua le bec trop longtemps pour qu'ils puissent l'arrêter et la renvoyer d'où elle venait. D'ailleurs à y réfléchir, elle venait justement de l'intérieur, puisqu'ils l'avaient vu passer en sens inverses quelques minutes plus tôt. Non pas qu'ils aient une mémoire fantastique, mais une femme qui se promène entièrement nue, ça ne passait pas inaperçu... particulièrement lorsque l'on était un homme, et encore plus lorsque l'on était un soldat affecté à la tâche très ennuyeuse de vigilance. Au moins ils ne regrettaient pas d'avoir ouvert les yeux pendant leur tour de garde ! L'un d'eux siffla tout de même, et par un miracle qu'Alrik lui-même ne pourrait vous expliquer, Mektild ne releva pas et continua sa route.

Il lui apparu que les marins avaient regagnés leurs navires, ou bien qu'ils s'étaient perdus quelque part au détour des ruelles. Toujours était-il qu'ils n'étaient plus là, et c'était tant mieux. Notre belle blonde reconnu son auberge lorsque le soleil se refléta sur l'enseigne à l'effigie d'un espadon rouge – on aura tout vu – et s'y engouffra sans prendre la peine de jeter le moindre regard aux clients, choqués pour la seconde fois depuis qu'elle était descendue une heure plus tôt.


    http://nideyleforum.free.fr/kits/mektildedial.png« Vous n'avez rien de mieux à faire ? » les salua-t-elle d'une voix si rauque qu'on aurait dit les menaces d'un Mâtin.

Les regards allèrent se noyer dans les bols, et le rouge monta aux joues de l'assemblée encore endormie, y compris l'aubergiste dont la mâchoire inférieure touchait presque le sol à rester bouchée bée ainsi. Mektild monta ensuite les marches jusqu'à sa chambre. Ses vêtements – propres et secs, excusez-moi du peu – l'attendait sur son lit. Sans-doute que les servantes les avaient déposés là pendant son absence. Tant mieux, parce qu'elle n'avait pas tellement le cœur à marcher des heures. Elle s'habilla sans se presser, jetant de temps à autre un coup d'œil par la fenêtre toujours ouverte, se remémorant avec un sourire amusé ce début de matinée. Finalement, ça avait été assez à son goût. Il faudra qu'elle pense à remercier Ordalie avant de le tuer de ses propres mains. En attendant, elle laissa la porte claquer bruyamment derrière elle en sortant, vêtue – enfin – et couverte de son armure lustrée. Le cliquetis de son épée contre sa cuisse lui arracha un rictus satisfait un peu effrayant lorsqu'elle traversa pour la troisième et dernière fois la grande pièce, jetant au passage ses pièces sur le comptoir. Elle aurait dû y penser avant, mais elle n'avait pas ramassé suffisamment pour se payer un petit déjeuner. Tant pis, Ordalie paierait pour cet oublie – et peu importait qu'il n'en soit pas responsable. Une chance pour l'aubergiste qu'il n'ait pas vendu ses biens en son absence, et une chance qu'elle manque encore suffisamment d'énergie pour se battre, sinon elle lui aurait volontiers balancé quelques tables à travers la figure, lorsqu'il osa lui reprocher son manque de pudeur. Pas qu'il l'ai particulièrement contrariée, mais pour le plaisir de semer la terreur derrière elle, ça aurait pu être drôle. Il y avait bien des femmes qui laissaient les effluves de leur parfum dans leur sillage. Mektild, elle, c'était la crainte qu'elle aimait instiller dans l'air. Et puis bref. Elle sortit, méprisant une nouvelle fois l'assemblée.

Les marins n'étaient toujours pas revenus mais le soleil, lui s'était levé tout à fait. Elle dû plisser les yeux pour y voir plus distinctement. La journée s'annonçait moche. Déjà, un manteau de brume sournoise rampait au sol. C'était bien sa veine. Elle s'étira, bailla, grommela, et se mit finalement en marche vers ce qu'elle entendit un badaud appeler : la gare. Apparemment, ça se situait à l'extérieur de la ville. Peut-être qu'Ordalie y serai, lui aussi ? Elle soupira. Non mais pourquoi est-ce qu'elle pensait à lui comme ça ?

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Re: [libre] Même les draps sentent le poisson !

Messagepar Ordalie » 24 Sep 2010, 22:07

Hydroquoi ? Il ouvrit des yeux ronds totalement perdus, elle l'avait insulté ? Vraiment ? Et un franc et large sourire se dessina sur son visage. Insulte ou pas, une femme qui cherche à vous faire taire alors qu'elle est nue dans les bois ça a de quoi le faire rire. Certes, il riait de peu, mais rien qu'à l'idée d'être soudainement assez riche pour s'acheter des vêtements neufs, et puis aussi un bon repas, il en était simplement joyeux.
Et il la suivit du regard, ses iris invisibles parcourant les courbes pas si désagréable de la jeune femme, il trouva même quelques charmes à ses cornes, et il su que le soleil levant contribuait à cette humeur désireuse. Bref, qu'elle s'en aille tient, il pourrait enfin souffler et fuir ce côté du monde. Il voulait partir, partir loin et voir quelque chose d'autre. Alors, il ôta son pantalon, le roula en boule en y glissant son butin fermement enfermé dans sa bourse. Le tout fixé sur sa tête, il disparu dans les fourrés boule rouge comme un feu éteint dans l'ombre verdoyante.

Il leva la truffe dans l'humidité matinale, effleura le fumet du charbon brûlé, l'odeur de sueur et de bois mélangé qui se dégageait des wagons. Par delà l'odeur de feu froid et des diverses ongues qui agrémentait la peau et les cheveux des animaux et des créatures qui voyageaient avec les bipèdes. C'était un chemin tout tracé que le vent lui portait sur un plateau. Trottant quelques instants son baluchon se balançant sur son crâne, de loin, on aurait dit une étrange créature à quatre pattes et deux têtes, et de près c'était sûrement le chien le plus ridicule qui soit.

L'oeil brillant de joie, il se roula dans l'herbe pleine de rosée, et bondit sur ses pattes derrière un écureuil pas assez rapide. D'un coup de patte il replaça son paquetage et s'élança droit vers cette odeur toujours plus forte. Et il vit une créature de métal se déplacer vers la gare elle aussi. Une odeur familière lui picota la truffe. Il se griffa le museau et observa, de loin, figé sur ses quatre fers comme une statue aux aguets. Des formes agréables qu'il n'oubliait pas, des cornes inhumaine juchées sur sa tête. Alors, il aboya, une fois et fondit vers la jeune femme. Comme avait-elle dit qu'elle s'appelait déjà ?

Il fut bien déçu de ne pas souvenir de son prénom. Il ne lui servirait à rien sous cette forme, mais ç'aurait été mieux de le connaitre, non ? Arrivant à sa hauteur, il ralentit l'allure et la langue pendant sur le côté comme un cabot de compagnie, il vint se placer à côté d'elle sans savoir s'il se prendre un coup de pied ou un coup d'épée. La naïveté, que voulez-vous... Il jappa une fois, comme un "salut" purement animal mais un peu trop humain.


ça te va là ou tu veux du dialogue ? XD

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