Edit Seby : attention à respecter le contexte dans lequel tu te situes Arne, et si possible, évite de jouer une vingtaine de P.N.J. quand ça t'arrange (surtout pour les faire agir dans ton sens). Je t'invite à prendre connaissance des infos concernant les hommes du nord et leur mode de vie [par ici].*°*°*°*°*°*°*°*°*
Assis sur des barriques ou des caisses, les marins et pirates de Balaïne regardaient la jolie sirène avec une pointe de regret. Si elle n'avait pas portée cette fichue armure, nulle doute qu'ils auraient profité d'une vue superbe, maintenant qu'elle était trempée des pieds à la tête ! Malheureusement pour eux, le plastron doré leur barrait la vue... Dommage. Les bras tatoués croisés sur la poitrine, ils riaient grassement, un peu déçus que ce soit déjà terminé. Ça les aurait amusé, que la donzelle se débatte encore un peu. Juste comme ça, pour voir. Quelques uns sortirent leur pipe, se désintéressant de cette altercation qui n'en était plus une. Il faisait froid, et fumer leur réchauffait l'imaginaire. Certains balancèrent encore quelques grossièretés, pour la forme, ou pour voir si la jeune femme y réagirait. S'ils avaient pu attiser encore un peu de haine entre ces deux là, alors le spectacle aurait peut-être repris de plus belle ? Mais voilà que le grand costaud au bouclier ouvrait la bouche... Ben tiens ! Quelques timides remuèrent, mais les plus grands ne levèrent guère autre chose qu'un sourcil, étonnés par le culot de l'étranger.
Le cornu semblait oublier qu'il était cornu... autrement dit, qu'il ne faisait pas partie de ce peuple. Une chance pour lui que personne n'ait encore eu l'idée de s'occuper de son cas... car beaucoup d'étrangers finissaient leur misérable existence au fond même de ce port, pieds et poings liés à des tonneaux de sable ou de vieilles poutres métalliques. Bref, autant dire qu'à Balaïne, ville portuaire du royaume d'Ephtéria, les étrangers n'étaient pas les bienvenus ! Tout juste tolérait-on ces sales bestioles d'Orphes et de Morphes... Les Winghox, il en venait parfois. Rarement. Ils étaient réputés costauds et pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Mais ils étaient également réputés arrogants avec cette fichue manie qu'ils avaient de se croire les légitimes propriétaires de Nideyle... Alors les embuscades avaient tôt fait de se mettre en place par ici. On les observait d'abord de loin, méfiants, contrariés. Balaïne était le territoire des pirates. Eux seuls faisaient la loi en ces lieux. Eux seuls étaient à craindre. Et l'armée de ce maudit roi Livian aussi, mais ça, c'était une toute autre histoire... Alors quand monsieur cornu ordonna sa stratégie, il y eut des grognements sous les barbes. Gagné. Celui-ci, ils l'avaient dans le collimateur dès cet instant... Un grand costaud se leva, interrompant son mouvement pour allumer sa pipe. Là, dans l'immédiat, c'était plutôt Arne qu'il prévoyait d'allumer ! Interceptant son geste, plusieurs pirates se levèrent à leur tour. Un mot du grand balèze, un mouvement même, et c'était l'assaut. La tête du rouquin finirait à côté de celle du porc de l'auberge, une pomme dans la bouche, à lui aussi...
« Abaissez ces armes ! » Tonna soudain une voix.
Les marins se figèrent, leur chef y compris, et feignirent s'intéresser à autre chose comme de parfaits innocents. Quant aux gardes, ils abaissèrent immédiatement leurs armes et reculèrent. Il y eut, sur le port de Balaïne, une ambiance bien plus glaciale que ce que pouvait provoquer la brume en cette saison, et tous en connaissaient l'origine. Ici, l'armée du roi Livian était réputée être sans pitié, voir bien pire que cela encore. Selon la ville, elle exerçait un poids et une pression liée à sa tyrannie de bien des manières. À Ephtéria, la capitale, hausser le ton suffisait à faire trembler de peur les quelques nobles sans envergure, mais à Balaïne où se côtoient pirates et voleurs, c'est la faction de Grimm Puskof qui sème la terreur. Et pour les « bleus » qui n'auraient pas encore compris cela et qui se permettraient d'obéir à quelqu'un d'autre qu'à leur chef, on n'osait pas même imaginer quelle punition était susceptible de leur tomber dessus. Les pires lascars du port le craignait. Non pas pour ses colères, Puskof ne se mettait jamais en colère, mais pour son sadisme calme, froid, placide et implacable. Puskof était capable de vous démembrer et vous regarder hurler de douleur sans même sourciller, comme si jamais aucune émotion ne traversait ce corps massif. Des pirates, il en avait maté plus d'un. Alors un Winghox ou deux, ça ne lui faisait pas peur.
« Allez plutôt vous mettre en faction près de la résidence du seigneur Manôlis. Je vous y retrouverai. »Aussitôt, les hommes obéirent et pressèrent le pas, conscients que ce n'était pas de bon augure pour eux. Le visage barré d'une large cicatrice se tourna ensuite vers Arne, jetant à peine un coup d'œil à Mektild qui barbotait dans l'eau croupie du port. Sa voix monocorde s'éleva, sans autre intonation qu'une autorité glaciale.
« Un tour en cellule, ça vous dit ? Dispersez-vous avant que je ne change d'avis. »