Collision : choc direct entre deux objets

Ville portuaire très animée et appréciée des voyageurs, Balaïne est accrochée sur les côtes nord-est de Nideyle. Elle est placée sous l'autorité du Roi. La flotte royale attire d'ailleurs de nombreux curieux, comme de redoutables pirates. Amis marins, cette ville est à vous !

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Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Daé » 31 Jan 2013, 13:40

Pour une fois il ne faisait pas vraiment nuit. En fait c'était même le jour. Parce que effectivement, Daé ne vivait pas que la nuit. Elle vivait aussi le jour. Même si elle préférait la nuit car son côté chat lui permettait d'avoir une supériorité sur ses attaquants, et que cela lui permettait de disparaître totalement, ou presque. Le jour c'était plus difficile, et même les sombres ruelles ne lui paraissaient assez ombragées. Adossé sur le mur d'une maison qui semblait bien avoir besoin de ce renfort, Daé regardait négligemment la foule défiler sous ses yeux. Un air hautain peint sur le visage, les lèvres pincées, voilà qui lui donnait un air peu encourageant. Mais elle n'avait pas envie d'être abordée. Si bien que dès qu'elle vit le regard goulu d'un ogre posé sur elle, elle crocheta une vieille pierre et se déroba par les toits pour redescendre quelque gouttières plus loin, avec un soupir blasé.
Après Guttenvald, Balaïne faisait office de ville de carte postale, il y avait même la mer. Et cela lui reposait les pâte après avoir traînait assez longtemps à Guttenvald, repaire de tout les brigands et autres, c'était d'ailleurs les « autres » les plus dangereux, sans que cela l'inquiète vraiment. On n'était jamais vraiment seul dans cette ville, c'était à la fois dangereux mais aussi rassurant, mais cela l'avait vite ennuyé.

Évitant un balourd qui fendait la foule sans se soucier s'il allait écraser les enfants qui couraient, zigzaguant entre la population, elle le délesta de sa bourse, pour la peine et donna une petite pièce aux-dits enfants. Puis alla s'acheter un repas, car son ventre criait famine. Tout en ruminant, elle réalisa qu'elle en avait vraiment eu marre de Guttenvald. Ras-le-bol. De cette ville, de cette ambiance, de ces gens balourds sans manière qui ne pensait qu'à vous dérober le porte feuille. Pile à ce moment, un frôlement au niveau de sa manche la fait tressaillir, aussitôt sa main libre jaillit et attrape la petite main qui tentait de se faufiler jusqu'à la bourse qu'elle même avait dérober un peu plus tôt. Bonne perdante, elle donna une pièce et changea d'endroit. Cela ne la changeait pas de Guttenvald là il fallait être constamment sur ses gardes, personne n'est un citoyen lambda. Tout le monde a une arme sur lui, et tout le monde a l'air de vouloir vous sauter à la gorge. Or, comme elle en avait marre, elle avait besoin de personne simple, plus facile à arnaquer, d'où son départ de la ville et sa décision d'aller à Balaïne, voir la mer. C'était simple, il suffisait de suivre le fleuve.

Elle avait réussi à profiter d'un homme qui cherchait une escorte, et avait réussi à le convaincre. C'était pas très bien payé, mais au moins, elle avait réussi à sortir de la ville tranquillement en évitant les gardes à la sortie. LE voyage c'était déroulé sans encombre. Et elle était arrivé à Balaïne la veille.

Perdue dans ses pensées, et cherchant en vain comment elle pourrait s'occuper dans la ville, elle ne vit pas l'homme qui avait l'air aussi perdu dans ses pensées qu'elle dans les siennes et ils se heurtèrent de plein fouet. Heureusement qu'elle avait fini son repas, sinon on aurait pu avoir un cliché de roman d'amour à l'eau de rose. Daé furibonde fusilla l'inconnu du regard. D'habitude, elle s'en serait arrêter là, mais elle était d'assez méchante humeur et elle ouvrit donc la bouche. Il fallait qu'elle se décharge, celui-là paierait pour tous ! Qui était ce « tous » elle en savait rien, mais il fallait qu'elle évacue, voilà des semaines qu'elle tournait en rond dans sa tête, et fraîchement arrivé dans la ville, elle n'avait pas encore réussit à se changer les idées.

«  Dis donc vous ! - encore, elle était polie- ! Ça vous arrive souvent de rentrer dans les gens comme ça ! Vous cherchez quoi là ? »

Se disant, elle se rapprochait, menaçante, les oreilles plaquées sur le crâne, et peut importe que le personnage soit aussi bariolé de tatouage qu'un enfant qui aurait trop joué avec la peinture.

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Antiphane Bevnadin » 31 Jan 2013, 15:18

Pour info, nous nous occupons de la mission « Ça pue ! »


Le dernier voyage à Balaïne remontait à très loin. Non pas que c'était une ville déplaisante, mais c'était une ville portuaire. Les océans avaient toujours rendu Antiphane angoissé. C'était si vaste ! Enfant il se demandait toujours où cette route maritime le mènerait s'il l'empruntait. C'était une question dont la réponse ne l'intéressait que très peu, car il ne voulait pas en faire l'expérience.

Cependant lorsqu'il était enfant il n'avait pas à craindre de la garde royale. A l'heure d'aujourd'hui, Antiphane ne se sentait pas la bienvenue là où l'autorité royale régnait. C'était d'ailleurs la raison de sa visite. Il venait en personne jeter un coup d'oeil au port, voir l'état des lieux. Son frère Gavroche lui avait expliqué que dans un avenir proche, ils allaient devoir intercepter la marchandise d'un bateau qui rentrerait à Balaïne. C'était tout ce qu'Antiphane savait, il ignorait jusqu'au contenu dudit bateau...

Il était arrivé un peu plus tôt par le Nord de la ville. Il aurait très bien pu couper par le fleuve, c'était une route plus rapide, mais il avait préféré contourner par Guttenvald en passant même par Ephtéria. Ce fut bien plus long, mais ce fut également un voyage intéressant, car il avait réussit à obtenir quelques renseignements intéressants concernant le bateau dont il était question. Ce devait être une marchandise importante pour que les gens en parlent d'aussi loin !

Quiconque se rendait à Balaïne se rendait également au port. Il ne perdit pas son temps à contempler les étendues océaniques, il fit simplement un bref repérage. Cependant s'il n'y avait eu pas cette odeur prenante, il aurait cherché à faire le tour de quelques bateaux, avec l'accord ou non du capitaine. Il prenait cette affaire très au sérieux. Il avait bien compris que c'était un dossier important, mais il avait aussi hâte de rentrer chez lui. Bizarrement, il passait son temps à voyager alors qu'il préférait de loin rester au calme chez lui. Mais un jeune frère ne désobéissait jamais à son grand frère...

Il prit la décision de s'éloigner quelque temps et il en profiterait pour manger un morceau. Son ventre criait, mais avec tout ce monde il n'entendait pas les appels qui étaient pourtant suppliants.

Il marchait le nez en l'air, d'une part pour respirer de l'air frais et d'autre part pour l'aider à méditer sur la suite. Il avait le devoir de dessiner un plan détaillé du port, prendre les mesures, compter le nombre de bateaux que pouvait contenir le port. Regarder si la garde royale était présente, ce qui était le cas de toute évidence et donc de repérer là où c'était le moins surveillé.

Il eut le souffle coupé. Il venait de percuter une demoiselle aux allures félines. Il se massa le ventre se rappelant qu'il avait vraiment très faim. Il ne prit pas la peine de s'excuser, c'était des choses qui arrivaient lorsqu'il y avait beaucoup de monde. Néanmoins celle qu'il avait heurté en avait décidé autrement... Elle s'approcha de lui d'un air agressif, ce qui lui déplut fortement. Alors que cette foule paraissait oppressante, elle pouvait également offrir un confort de sécurité. Avec un tel monde elle n'allait pas oser s'en prendre à lui, ce qui le rassura.

Il pouvait répliquer d'un ton cinglant, mais il n'avait pas envie d'attirer l'attention sur lui. Il en avait déjà fait les frais à Ephtéria et à la Basse-ville... Il se voulait être discret avant tout ! Alors il prit un ton maîtrisé.

« Je peux vous retourner la question, nous sommes deux à nous être rentrés dedans. » Puis quoi de mieux que des banalités pour calmer la situation. « Je cherche simplement un endroit où manger, j'ai faim ce qui explique peut-être mon inattention... »

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Daé » 01 Fév 2013, 18:44

Contrairement à ce qu'elle avait pu penser, l'homme ne renchérit pas en violence et en montage de ton. Il s'adressa à elle d'un ton poli, et retenu, lui semblait-elle.

« Je peux vous retourner la question, nous sommes deux à nous être rentrés dedans. Je cherche simplement un endroit où manger, j'ai faim ce qui explique peut-être mon inattention... »

Daé recula doucement, le regardant toujours d'un air méfiant. Ses oreilles battirent nerveusement l'air alors que sa queue fouettait derrière elle. Elle releva la tête et planta son regard directement dans le sien. Il n'avait pas l'air d'ici, de même qu'il ne se sentait pas à l'aise dans cette ville. Comme elle, il semblait un homme de l'ombre. Ce que ses étranges tatouages semblait corroborer. Ses oreilles se redressèrent et tout en restant sur ses gardes, se fit un peu plus avenante.

" Il est vrai que nous sommes tout deux en erreur sur ce point, vous à votre nourriture et moi à mes préoccupations. Si vous voulez un endroit chaud, pas cher, rapide pour se restaurer, je peux vous en indiquer, et aller même jusqu'à réparer mon incartade en vous y guidant puisqu'il me semble que vous n'êtes pas d'ici."

Et sans attendre de réponse, elle lui attrapa l'épaule et l'entraîna avec elle. Bien qu'elle semble fine et fragile, Daé savait s'imposer en maître d'arme qu'elle était. Ils ne mirent pas longtemps à retrouver le stand ambulant. Elle le laissa passer sa commande avec le commerçant et regarda le port pendant ce temps, il n'avait pas grand bâteau assemblé là, juste quelque bâteau de pêcheur, et Daé n'arrivait pas à s'imaginer des galères ou des trois-mâts.
Elle se tourna vers le tatoué et lui demanda :

" C'est la première fois que vous venez ici, vous avez déjà vu la mer ?"

Elle accompagna ses paroles d'un large geste, et se faisant, remarqua une escouade de soldat qui se dirigeait droit dans leur direction. Il y avait peu de chance qu'ils soient là pour elle, mais elle ne voulait pas tenter de risque. Elle fit volte face, le visage légèrement paniqué.

"Il y a des soldats..."

Et sans savoir trop pourquoi -peut-être avait-elle vu un reflet de panique identique à la sienne dans le regard de son compagnon- elle entraîna à sa suite, le tatoué et sa boustifaille et elle entra dans la première maison venue, comme ça, sans frapper, et referma bien vite la porte sur eux.
La première chose qui la choqua se fut une odeur forte, pour ne pas dire insupportable qui lui prit d'assaut les narines, elle se pinça aussitôt le nez et se tourna, désolée vers son compagnon d'infortune, elle s'attendait presque à voir son repas pourrir sur place.
Un bruit se fit entendre dans le fond de la pièce, qui était tellement poussiéreuse qu'on ne voyait rien à plus de deux mètres et de toute façon le capharnaüm qui l'emplissait empêchait tout déplacement, des cartons, des bidons, des livres même. Et pourtant, un grossier gros bonhomme ventripotent se fraya un chemin jusqu'à eux.

" Kèc'vous fètes dans ma b'raque vous ?"

Il avait un nez pustulé, une haleine à endormir un éléphant, des cheveux ayant bien besoin d'une lotion anti-poux et une barbe de cent ans. Daé prit l'initiative de la parole, sans trop savoir ce qu'elle allait dire.

" J'ai eu un malaise à cause du soleil et mon mari ici présent m'a conseillé de rentrer prendre un peu l'ombre."

Se disant, elle se rapprocha du tatoué et lui attrapa tendrement le bras en souriant de la manière la plus convainquante possible.

" Si cela ne vous dérange pas, je vais me reposer quelque peu en attendant que cela passe."

L'affreux jojo les dévisageait, il doutait forcément. De son côté Daé tendait l'oreille, les bruits des pas des bottes des soldats se rapprochait, encore une petites minutes. Il se rapprocha encore plus d'eux et Daé recula légèrement, si ça continuait comme ça, elle allait vraiment tourner de l'oeil.

"J'chais pas c'ke vous avé en tête les potos, mais si vous jartez pas tout d'suite d'ma b'raque, j'appelle la garde qui pass' là, dehors."

Daé lui sourit aimablement et se tourna vers celui auquel elle s'accrochait.

" Explique lui mon chou."

Mais vas-y, explique-lui, tire-nous de ce mauvais pas.

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Antiphane Bevnadin » 02 Fév 2013, 01:56

Antiphane avait gardé le menton en l'air. Il n'y avait que son regard qui s'était abaissé en direction de la demoiselle. Il remarqua que son attitude était moins agressive qu'au départ, ce qui était une bonne chose. Alors il baissa également la tête, comme un adulte se mettant à hauteur d'un enfant pour parler.

Il eut même la surprise de la voir admettre ses tords. Pour lui la discussion prenait fin, mais très rapidement elle lui proposa de le guider dans cette ville surpeuplée. C'était une offre très aimable, mais il décida de la décliner. Il n'était pas là pour se faire des amis et encore moins avec une femme. Il n'était pas là non plus pour visiter le port. S'il était là, c'était uniquement dans le but d'une mission qu'il devait garder secret. Donc il n'avait pas de temps à perdre.

Mais avant même d'avoir eu le temps de répliquer, elle l'entraîna par l'épaule. Il sentit un frisson parcourir sa peau là où elle avait posé sa main. Ce fut vraiment désagréable. Mais sa raison sembla se faire dominer par l'appel du ventre. Alors il la suivit, mais alors qu'il se laissait guider, il préféra la prévenir.

« Je ne suis pas là pour prendre du bon temps. » Elle avait remarqué qu'il n'était pas d'ici, pour ne pas éveiller de soupçon, il s'élança sur cette route qui lui semblait malgré tout périlleuse. « Effectivement, je ne suis pas d'ici, c'est pourquoi je ne dois pas perdre du temps... et j'aimerai continuer seul après ça. »

Elle marchait avec une assurance folle. Les gens s'écartaient lorsqu'elle arrivait, comme s'ils craignaient de la percuter. Peut-être que lui aussi se serait décaler s'il l'avait vu arriver sur lui. Avec angoisse il vit qu'ils se dirigeaient vers l'océan. Cependant il décida de ne pas broncher, histoire de se débarrasser d'elle le plus rapidement.

« Si j'ai déjà vu la mer ? Bien-sûr, et je n'aime pas ça. C'est encore une des raisons qui me pousse à ne pas perdre de temps d'ailleurs. »

Le commerçant lui servit du poisson frit dans un pain grillé. Il ne connaissait pas, mais l'odeur qui en émanait le convainquit de le manger goulument. Ce fut un régal et il sentit le poids de cette béatitude au ventre. Il le caressa satisfait de son repas. Désormais il était rebondi, preuve qu'il était également comblé.

Maintenant qu'ils étaient tout près de l'eau, la garde se faisait plus présente comme il l'avait déjà constaté. D'un œil qu'il voulait discret, il surveillait leurs effectifs, leurs déplacements. Autant profiter de cette opportunité pour observer. Parfois un garde s'arrêtait et observait, les sourcils froncés, un individu qui leur paraissait louche. Ils avaient vraiment l'air de chercher quelque chose, ou du moins de protéger quelque chose. Si la cargaison qui intéressait tant Antiphane avait réellement de la valeur, il se douta que l'effectif se multiplierait pour cette occasion.

Le tatoué devait porter bien trop d'attention aux gardes, car la jeune femme aux allures félines le regarda prit de panique. De nouveau elle l'entraîna avec lui. Cette fois-ci il attrapa à son tour son bras, voulant résister. Elle tenait tant que ça à se faire remarquer ? Mais s'il commençait à se débattre, il allait sans doute attirer l'attention des gardes qui étaient déjà attentifs. De nouveau, dans le but de se prémunir, il se laissa entrainer.

Ils entrèrent dans une maison. Le cortésian se sentit soulagé une fois la porte refermée. Désormais cette cinglée n'allait plus attirer l'attention sur eux avec une attitude si peu naturelle. D'une main puissante il la força à se tourner vers lui.

« Mais à quoi vous jouez là ? »

Mais ils furent interrompus par le propriétaire. Ou plutôt ce fut lui qui avait été interrompu par cette intrusion. Durant un instant Antiphane craignit qu'il appelle les gardes dans la rue. La jeune femme tenta tant bien que mal de trouver une excuse cohérente à cette entrée. Mais peine perdue, la situation semblait grotesque et la présence d'alcool dans le sang de ce gros bonhomme n'arrangeait en rien.

« Mais... Mais vous n'êtes pas Barry ? » Il se tourna vers – sa fiancée - «  Chérie, tu vois bien que nous nous sommes trompés de maison voyons ! » Il la prit par le bras et quitta la maison. Avant de fermer la porte il entendit l'homme à l'haleine putride dire qu'il était fou et qu'il entendait des voix dans sa tête.

Désormais il était furieux. Il prit malgré tout la précaution de voir si des gardes étaient dans les parages avant de s'énerver.

« Je ne sais pas qui vous êtes et à quoi vous jouez, mais je me demande bien ce qui ne tourne pas rond chez vous ! »

Antiphane n'est pas très sociable ^^ Ne le prend pas personnellement, mais c'est l'attitude qui lui correspond le mieux !
Je précise juste que nettoyer la caravelle peut être une bonne occasion pour lui de faire une petite visite. Je te le précise pour que tu n’aie pas à t'inquiéter, je ne vais pas partir tout seul dans mon coin même si Antiphane le souhaite ^^

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Daé » 17 Fév 2013, 21:39

désolée du retard, mais boulot à l'école. et désolée pour la courtesse du post, mais pas beaucoup d'inspiration.


Les oreilles sur le crâne de Daé se plaquèrent de nouveau sur son crâne quand elle vit le regard noir de l'inconnu, mais lui, sans tenir compte de cette menace sous jacente, lui porta des propos invectifs.

« Je ne sais pas qui vous êtes et à quoi vous jouez, mais je me demande bien ce qui ne tourne pas rond chez vous ! »

Un grognement monta de sa gorge et sa queue fouetta vivement l'air alors qu'elle montrait les crocs. Elle s'approcha de l'autre, et tapota la poitrine de son doigt, alors qu'il avait un geste de recul. Mais qu'est-ce qu'il avait avec les autres ?

"Je pourrais vous retourner le compliment, qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez VOUS ? Non mais oh, je vous ai rendu service, je vous ai sauvé la mise et c'est comme ça que vous me remerciez ? Je m'excuse si sa seigneurie n'apprécie pas l'aide mais dans ce cas, il ne fallait pas demander ? Est-ce ma faute si vous êtes misanthrope ou misogyne ? Ou les deux ? "

La tirade fut prononcé soigneusement, d'un ton net et bien articulé, la colère était maîtrisé et l'on pouvait sentir une pointe de moquerie dedans. Ce qui n'empêche que son regard restait noire et centré dans les yeux de son "agresseur". Elle le regarda avec insistance, pour appuyer ses propos et enchaîna, se reculant et haussant les épaules.

" Oh, et puis, si vous voulez vous faire remarquer et finir derrière les barreaux, c'est pas mon problème, c'est vrai ça, se promener encapuchonné le corps recouvert de tatouage, esquivant le soleil dans une ville balnéaire ça n'attire pas l'attention. Surtout si vous regardez partout comme un touriste. Donc, monsieur, je vous souhaite bon courage en espérant que vous finirez vos heures dans une prison fraîche qui siéra mieux à votre teint de bagnard. D'ailleurs en parlant de bagnard, vous devriez aller à Guttenvald, là pour le coup vous vous confondrez dans le décors. Et maintenant monsieur, salutation !"

Et après une tel tirade, elle fit volte face et disparu dans la foule.
Allait-elle pour autant quitter ce charmant personnage ? Non, car malgré toute ces vilipendes, le bonhomme avait pincé sa curiosité, aussi dès qu'elle fut hors de vu, elle grimpa sur le toit le plus proche et entreprit de suivre le bonhomme d'en haut.

je sais pas trop comment nous amener à faire la quête, mais ça, on verra bien.

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Antiphane Bevnadin » 20 Fév 2013, 17:32

« Vous dîtes que j'ai sollicité votre aide ? Vous semblez mal saisir ce que l'on vous dit ! Je me souviens avoir précisé vouloir continuer ma route seul... »

Antiphane s'était laissé emporté et il commençait à regretter car comment allait-elle réagir après ça ? Il n'avait pas envie de se faire arrêter ou même tuer par sa faute ! S'il voulait être seul c'était justement pour ne pas se retrouver dans ce genre de situation. Être accompagné posait toujours des problèmes, surtout lorsqu'il s'agissait d'une femme.

« Vouloir se retrouver seul ne fait pas de moi un misanthrope que je sache ! »

Il n'était pas non plus misogyne, mais il supportait difficilement la présence des femmes sans en connaître la raison. Lui aussi avait parlé de manière prononcé, il était loin d'être intimidé par ses grands airs. Ce n'était pas une minette de ce genre qui allait lui faire peur. Du moins elle avait l'air de fuir aussi la justice, donc il était presque persuadé qu'elle n'oserait rien tenter qui puisse lui porter préjudice. Sur ce point ils se ressemblaient assez, mais la ressemblance s'arrêtait là.

Au grand soulagement d'Antiphane, l'Orphe décida de le quitter. Mais il bloqua quelque peu sur le fait qu'elle précisa qu'il ne passait pas inaperçu par ici sous prétexte qu'il avait une capuche et des tatouages. Ce n'était que des préjugés, car il ne portait pas une inscription dans son dos précisant qu'il était un rebelle. Mais même si cela n'était que des préjugés, elle ne se trompait pas pour autant. Et si une inconnue de son genre avait réussi à s'en apercevoir, Antiphane craignit que d'autres aient le même raisonnement...

Il ne fit pas attention à elle lorsqu'elle partit, il était bien trop plongé dans ses pensées, dans ses craintes pour être plus juste. Il ne devait pas trainer encore plus longtemps au port. Avec toute cette histoire il jugea qu'il avait perdu bien assez de temps ! Il était même prêt à rapporter un rapport incomplet, mais il décida de ne pas prendre de risque. Dans le pire des cas on pouvait toujours envoyer d'autres rebelles, moins repérables. La guilde devait contenir des espions, non ? Il constata qu'il ne connaissait rien des rebelles, ou du moins presque rien. Il était préférable qu'il fasse une réunion dans les prochains jours afin de voir tous les visages, d'apprendre à les connaître. Cela lui permettrait également de savoir sur qui il pouvait compter et de qui il devait se méfier...

Il faisait chaud dans les rues et une forte odeur de poisson se faisait sentir. Ça aurait pu être agréable si l'air n'en était pas totalement imprégné. Antiphane avait le sentiment d'avoir un poisson défraichi sous le nez. Une fois arrivé au port, il jeta un coup d'oeil aux alentours notamment pour voir s'il n'était pas suivi... Il ne vit personne, pas même un garde ! C'était une chance car il allait pouvoir en profiter pour faire une petite visite des lieux.

Quelqu'un tira sur sa manche. Son cœur rata un battement et il se retourna vivement pour faire face à un petit garçon perplexe qui devait avoir cinq ou six ans. Antiphane l'interrogea du regard. Qu'est-ce qu'il voulait le poisson nain ?

« Monzieur, vous z'avez un ange gardien qui vous zuit ! »

Antiphane remarqua qu'il lui manquait les deux dents de devant, ce qui expliquait peut-être le – léger – zozotement. Il s'agenouilla pour être à son niveau et lui demanda.

« Qu'est-ce que tu veux dire par là, petit ? 
-C'est un chat zur le toit qui vous zurveille. »

Il le remercia et lui donna une toute petite pièce pour qu'il puisse manger. Il avait pourtant fait attention à ce genre de choses... mais il avait omis de regarder en hauteur.

Il grimpa sur l'un des bateaux en s'aidant des cordages et se glissa sur le pont non sans difficulté. Une fois assuré que personne ne l'avait repéré, en espérant à la fois que l'Orphe l'avait vu, il descendit dans la cabine. Elle était sombre, froide et sentait affreusement mauvais.

Maintenant il ne lui restait plus qu'à attendre qu'elle vienne et savoir pourquoi le suivait-elle.

C'est pas grave ça. On avance et on trouvera bien le moment propice pour lancer la quête, pour l'instant faisons connaissance. ^^

Concernant les mots soulignés, c'est pour le jeu ''Pas cap' de dire ÇA''.

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Daé » 11 Avr 2013, 14:24

Daé ne l'avait pas lâché. Pas de la journée. Sautant d'un toit à l'autre, se cachant derrière une cheminée à l'occasion. Mais c'était bien là une précaution inutile, pas une seule fois il pensa à lever la tête. Pffff, trop prudent, mais pas encore assez. Finalement, au bout d'un certain temps, un garçon l'aborda, lui pas elle. De là où elle était elle ne pouvait pas entendre leur discussion, son ouïe était bonne mais là, ils étaient vraiment trop loin. Par contre elle vit bine la pièce d'or qu'il donna au petit. Elle fronça les sourcils, qu'avait-il pu lui dire qui méritât une pièce d'or ? Et c'est alors qu'elle le remarqua, le discret, mais visible coup d’œil qu'il jeta en direction des toits. Elle ne savait pas ce que le gamin lui avait dit, mais elle s'était fait repérée. Et il était trop tard pour se cacher. L'enfant disparu, tout fier de sa pièce et l'homme... Quand elle revint à l'homme, il avait disparu. Un instant paniqué, elle se releva de sa position accroupis et scruta le paysage. Elle le retrouva, et fronça les sourcils. Il rentrait dans un bateau ? Hum ? Une invitation ?

Elle sourit et se lança à la poursuite du jeune tatoué. Elle descendit souplement du toit dans une ruelle discrètement. C'est vrai qu'on était encore en plein après-midi et bon, des gens qui se promènent sur les toits, ça coure pas les rues. Et puis, elle n'avait pas envie de se faire remarquer. Donc, elle marcha mine de rien, discrétement vers l'embarcation, comme si c'était normal qu'elle aille dans ce bateau. Comme si ce bateau lui appartenait. Elle sauta sur le pont agilement et se glissa dans la cave. Bien mal lui en pris. L'odeur lui sauta dans les narines, à tel point qu'elle ne pouvait plus sentir rien d'autre. Son premier réflexe fut de mettre un morceau de tissu sur son museau. Et elle grogna, sa queue fouettant sauvagement l'air. Elle regarda l'inconnu qui se tenait dans l'ombre, encore plus en colère que d'habitude.

Elle se détourna de lui et inspecta la pièce des yeux. Des caisses de marchandise, de denrée périssalbe était justement en train de périr, moisir et autre. Un vrai labyrinthe de caisse et de pourriture. Un frisson lui courra sur la nuque. Elle ne pouvait plus parler, trop sonné par la mauvaise odeur. Ils s'observèrent donc en silence. Jusqu'à ce que la grande gueule de Daé ne puisse plus se retenir longtemps.

"Alors, sympa comme rendez-vous, t'aurais pu trouver mieux quand même ?"

Le tatoué ne put répondre à la provocation car des pas se firent entendre sur le pont, puis descendirent les marches menant à la cale. Daé se figea instantanément, et observant le nouvel arrivant. C'était un homme du port, pas de la garde, ou rien à voir avec la sécurité. Il tenait une lanterne à la main pour pallier à l'obscurité de la cale. Il les dévisagea un instant et pris la parole.

" Tiens, vous devez être les agents du nettoyage. C'est pas trop tôt, d'puis l'temps qu'on vous attendez, ça fait des mois que ce bateau à besoin de nettoyage, le voisinage commence à être incommodé. Même si une poupée midinette et un tatoué obscur n'était pas vraiment l'équipe de choc que j'attendais."

Daé lui jeta un mauvais regard.

" Enfin, faut pas s'fier au apparence, qu'y paraît. Alors, je vais vous chercher une charette, il faudra aller déposer les détritus loin de la ville. Bon courage les loupiots."

Daé se croyait dans un mauvais conte. On les prenait pour un agent de nettoyage, non mais sans rire ! En même temps, Daé ne voyait pas trop comment justifier leur présence ici autrement, et s'ils avouaient qu'ils n'étaient pas ceux qu'il croyait être, la garde pourrait rappliquer. Le badaud sortit leurs chercher la charrette. Daé se tourna vers le tatoué, apparemment, il n'avait pas le choix.

"Prêt pour un peu de nettoyage ?"

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Antiphane Bevnadin » 13 Avr 2013, 11:44

Antiphane constata avec délectation qu'il avait vu juste en imaginant qu'elle le suivrait. Ils se retrouvèrent donc une nouvelle fois ensemble, mais cette fois-ci uniquement tous les deux. Cela avait ses avantages, car ils pourraient parler sans craindre de se faire interpeler par un garde, mais aussi ses inconvénients parce que rien n'assurait qu'elle ne soit pas sainte d'esprit et ne l'agresse sauvagement.

Il se tenait debout au milieu de la pièce comblée de caisses de marchandise qui étaient en quasi-décomposition. Le tatoué était loin d'être farouche, mais il prenait garde à ne pas effleurer la moindre substance qui en découlait. C'était un mélange à la fois verdâtre et marronâtre qui empestait. Avant même de pouvoir prendre la parole afin de passer aux choses sérieuses, ils purent entre un bruit de pas sur le pont. Ils eurent le temps de se cacher, mais aussi surpris l'un que l'autre, ils attendirent jusqu'à apercevoir une silhouette descendre les escaliers. Bien qu'effrayé, il fut toutefois soulagé de voir qu'il ne s'agissait pas d'un garde. Il s'agissait juste d'un bonhomme au regard surpris et tenant une lanterne comme s'il s'agissait d'une arme.

Alors que ce dernier parlait, pensant s'adresser à des agents de nettoyage - comme s'ils en avaient le profil... - Antiphane ne put s'empêcher de lancer un regard meurtrier à la jeune femme. Elle n'était même pas capable de se faire discrète. Lui non plus ne s'était pas non plus aperçu qu'il était suivi, mais à cause d'elle, les voilà qu'ils se retrouvèrent avec mission de débarrasser cette cave putride et baignée dans une composition, ou plutôt une décomposition de poisson défraichis... Comme s'il n'avait que ça à faire et surtout avec elle ! Certes il voulait lui parler, mais pas dans ces conditions ! Alors qu'elle lui demandait s'il était prêt à s'atteler à la tache, il lui répondit vilement :

« Bravo, c'est vous qui vous amusez à me suivre et c'est aussi vous qui vous faîtes suivre... »

Il porta la main à son nez. L'odeur devenait insoutenable ! Mais quelle idée lui avait traversée l'esprit pour venir ici ? Il devait y avoir plusieurs dizaines de navires au port et il était monté dans le seul qui empestait de la sorte. Il décida de remonter sur le pont pour ne pas régurgiter son poisson frit. Une fois à l'air libre, il respira à plein poumon. Mais même là l'odeur semblait infester l'air. Ce n'était peut-être pas pour rien qu'il n'y avait plus de garde dans le coin...

Il vit le bonhomme au regard étonné qui tirait deux petites charrettes. Elles étaient ridiculement petites à côté des tonnes de caisses qui attendaient dans la cave. Il rejoignit le quai en se hissant hors du bateau avec autant de difficulté que pour monter.

« Je pourrai savoir pourquoi la cave est dans un tel état ?
-Ce n'est qu'le propriétaire qui est tombé dans l'alcool... Oui tombé dedans ! » Il rit gentiment dans sa moustache. « Scusez-moi mon monsieur, je sais pas si je dois vous le dire... Mais la ville a envoyé des soldats pour voir ce qui s'était exactement passé et ils n'en sont jamais revenus ! Ils ont peut-être été assommés par l'odeur et c'est eux que vous sentez se décomposer aussi. »

Il rit une nouvelle fois, mais cette fois-ci cela abasourdi Antiphane. Il y avait eu des disparus dans cette affaire ?

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Daé » 15 Avr 2013, 17:15

Daé ne répondit pas au tatoué. Certes, elle n'avait pas vu qu'elle était suivit, mais lui non, plus, et finalement, on ne sait pas qui avait vraiment été suivit, lui ou elle ? Elle le suivit tout de même dehors. Effectivement, l'odeur commençait à lui taper sur les narines. Elle ne réagit pas au parole du guide, les soldats en avait peut-être simplement profité pour prendre la poudre d'escampette. En tout cas, savoir que cette affaire avait eu des morts la rendait un peu plus intéressante. Un peu. L'odeur était vraiment insupportable. Surtout à ses narines. Elle regarda vaguement l'homme qui se démenait avec les charrettes. Deux petites charrettes. Petites ? Elle jeta rapidement, un coup d'oeil vers la cave. Se rappelant la quantité de caisse qui les attendaient à l'intérieur. Elle fronça les sourcils et interpela le bonhomme.

" Dites Monsieur, vous ne croyez pas que vos deux charrettes sont un peu petites ? "

Le bonhomme souffla sous l'effort et regarda Daé.

" Désolé ma petite dame, mais c'est tout ce que je peux vous fournir. "

Elle soupira. Et regarda le tatoué, un sourire entendu sur le visage, non, mais sérieux, quelle idée d'être monté sur ce bateau ! Le port en était rempli et il avait fallut qu'il choisisse celui-là ! Non mais, c'était un malchanceux de nature, ça devait pas être possible autrement.

" Bon, ben, je vous laisse, je repasserai plus tard pour voir ou vous en êtes ! "

Daé faillit lui demander s'il ne pouvait pas rester pour donner un coup de main, mais elle sentit bien que ce n'était pas la peine. Elle le regarda donc s'éloigner, sa lanterne à la main. Quand il fut hors de vue, elle se tourna vers le tatoué.

" Bon, vu qu'on va passer du temps ensemble, autant faire les choses dans les règles. Je m'appelle Daé, et vous ? Pour les autres questions, je suppose qu'on aura le temps de faire connaissance... "

Sans vraiment attendre de réponse, elle mit un foulard sur son visage, pour se préserver un temps soi peu des mauvaises odeurs et descendit dans la cave. Commençant à trier les caisses. La pourriture était moins forte à l'odeur, mais toujours présente, et à la limite du supportable. Sa vision nyctalope ne la gênait pas et elle y voyait assez bien, une fois le contraste lumière/obscurité passé. Ne se doutant absolument pas que l'homme serait peut-être handicapé, si toutefois il se décidait à descendre.

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Antiphane Bevnadin » 30 Avr 2013, 01:01

Pourquoi Antiphane faisait-il cela ? Il réfléchit durant quelques instants, puis se rappela qu'il devait à tout prix mener son enquête sur le port, or ce bateau était son ticket d'entrée. Maintenant, il restait à savoir pourquoi il se mettait toujours dans de telles situations. En échange de ses services, le rebelle attendait également quelques informations qu'on serait obligé de lui céder. Finalement, c'était peut-être l'occasion inespérée pour lui.

Il en avait presque oublié la femme féline à ses côtés. Elle lui rappela à son désarroi qu'ils allaient passer du temps ensemble et en profita pour se présenter. Abasourdi il la suivit du regard lorsqu'elle remonta sur le bateau. Comme pour annonçait sa bonne humeur, le temps vira au gris sombre. Les ombres disparaissaient par le manque de soleil se fondant dans un voile ténébreux qui s'étendait dans les moindres recoins. Les ombres étaient comme aspirées par l'obscurité général. Antiphane fut secoué d'un long frisson.

Il se précipita sur le bateau, emportant avec lui les deux petites charrettes. Tournant sur lui-même il ne vit pas la silhouette de Daé et comprit qu'elle était déjà descendu à la cave. Il leur manquait encore deux outils pour leur faciliter la tache. Par chance, il vit deux grosses pelles qui semblaient lourdes, posées contre le banc de mat. Il se demanda bien si elles y étaient tout à l'heure, ou bien si c'était le marin qui les avait déposées. Il les souleva, constatant au passage qu'elles pesaient leurs poids, et les lança avec fracas dans l'une des charrettes. Une fois la tache accomplie, il entreprit la descente aux enfers des odeurs.

« On aura certainement besoin de ça » fit-il en désignant les deux charrettes pour enfant. « Et aussi de ça ! » montrant cette fois-ci les deux pelles qui étaient quant à elles plutôt réservées aux gros bras.

Il déposa une charrette auprès de Daé et une pelle, celle qui paraissait la moins lourde. Il plissa le front, cherchant à percer les ténèbres qui s'étaient également engouffrées jusqu'ici, à moins qu'elles n'aient jamais quitté les lieux. Un nouveau frisson s'empara de lui.

Il remonta ses manches afin de se sentir libre dans ses mouvements et serra son col autour du menton afin de couvrir son nez et atténuer au maximum cette odeur qui semblait violer les narines. Il poussa la charrette du pied jusqu'à une première caisse et s'accrocha au manche de sa pelle comme un naufragé en mer. Il constata après un premier essai que la pelle n'était pas l'idéal, car le poisson 'coulait'. Il aurait plutôt fallu une cuillère à soupe, format XXL. Ecoeuré il se tourna vers Daé, se rappelant qu'il ne s'était pas présenté.

« Au fait, moi c'est Antiphane ! »

Cependant il n'ajouta rien durant quelques minutes, préférant ne pas perdre de temps. La tache s'annonçait déjà bien ardue, pas besoin de faire perdurer le calvaire avec des bavardages. Cependant une petite ombre rodait dans son esprit, l'empêchant d'être serein. Qu'était-il advenu des gardes disparus ? Cette question le hantait de la même manière que l'odeur tourmentait le bateau.

« Dis-moi, tu penses qui leur est arrivé quoi aux gardes disparus ? »

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Daé » 06 Mai 2013, 19:21

Une fois descendu à la cave, Daé se rendit compte qu'elle ne pourrait pas faire grand chose les mains vides. Elle avait pensé porter les caisses jusqu'au pont, mais leurs contenus suintaient, et elle ne pouvait pas les porter sans risquer de se barbouiller de substance visqueuse et non-identifié. La venue du tatoué avec les deux charrettes et les pelles fut donc la bienvenue. Elle accueillit avec un vigoureux hochement de tête la pelle qu'il lui tendait, et lui fit un sourire de remerciement. Peut-être qu'il était en fin de compte plutôt sympa, derrière son problème de sociabilité.

En silence, il commencèrent à pelleter. C'était horrible. De un parce que tout dégoulinait de la pelle, on en mettait autant à côté que dans la charrette, de deux, parce que le fait de remuer toute cette pourriture remuer aussi l'odeur. Alors déjà qu'elle était pas supportable à la base, là, elle rendait malade. Daé se retint de sentir le temps d'ôter le foulard pour remonter son col roulé puis remettre le foulard par dessus, lui fournissant une protection supplémentaire.
À se moment là, son compagnon se tourna vers elle.

« Au fait, moi c'est Antiphane ! »

Elle lui sourit une deuxième fois, mais masqué par sa protection, cela ne se voyait guère, sinon ses yeux en amande peut-être. Elle lui accorda un bref hochement de tête, et retourna à sa tâche. Car malgré la petitesse des charrettes, vu que les pelles étaient non-pratiques, cela prenait du temps pour les remplir, et surtout, pour essayer d'en mettre le moins partout possible. Finalement, elle rapprocha la charrette de la caisse la plus proche au maximum et s'arrangea pour essayer de faire tomber son contenu directement dans la charrette. Cette méthode avait aussi ses inconvénients, le contenu était tellement liquide, qu'il éclaboussait partout en tombant.

« Dis-moi, tu penses qui leur est arrivé quoi aux gardes disparus ? »

Daé en aurait presque sursauté si le bruit que faisait Antiphane ne lui rappelait pas à son bon souvenir. Elle s'arrêta un instant, essuyant la sueur qui commençait à perler sur son front (il faisait relativement chaud dans la cave) et ôta son manteau, elle sortit le mettre à l'air, elle avait peur que quelqu'un le lui vole, mais bon, on n'était pas à Guttenvald et elle préférait se le faire voler que son manteau que celui-ci finisse par avoir l'odeur de cette cave. En plus, cela lui donnait une occasion de réfléchir à la question d'Antiphane, d'y réfléchir vraiment, et de prendre l'air. Elle inspira une grande goulée, avant de replonger dans la putréfaction de la cave.

« Je pense que soit il ont profité des rumeurs pour déserté et disparaître, soit, ils ont étaient attaqués par une groupe de voleur brigand, et s'en sont sortis en boitant. Mais cela m'étonnerait qu'ils soient morts ici. Il faudrait être bête pour rester dans une cave jusqu'à y mourir. Enfin, on verra si on tombe sur un cadavre ou non. Tu en pense quoi toi ? »

Puis elle retourna au travail. C'est qu'ils n'avaient pas de temps à perdre, car ce n'est pas le boulot qui manquait, sur qu'ils n'auraient pas le temps de lire.

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Antiphane Bevnadin » 07 Mai 2013, 11:20

Lorsqu'il vit Daé remontrer sur le bateau après lui avoir posé une question, Antiphane pensa qu'elle ne souhaitait pas lui répondre. Il la suivit des yeux, observant sa démarche. Pourquoi ne lui répondait-elle pas ? Il était certain de l'avoir vu hocher la tête, elle l'avait donc entendu ! Cherchait-elle à cacher quelque chose, peut-être même pire, était-elle liée à cette affaire ? Après tout, ce n'était peut-être pas un hasard s'ils s'étaient croisés alors que lui était venu en repérage. Elle connaissait peut-être ses attentions et était peut-être là pour l'éliminer. Mais pourquoi attendait-elle ? Plus elle attendait, plus elle avait à souffrir de cette odeur qui n'était pas qu'un détail à ce stade...

Ce n'était pas ça, les assassins n'agissaient pas de la sorte et d'ailleurs, comment aurait-elle pu savoir qu'il serait là pour le compte des rebelles ? Si elle était remontée, c'était uniquement pour prendre l'air, se remettre de ses émotions provoquées par l'odeur. Peut-être bien qu'il devait faire de même.

Plongé dans ses pensées, à se questionner sur Daé, il n'entendit pas ses pas légers lorsqu'elle le rejoignit dans ces cachots marins. Cette fois-ci il sursauta pour de bon quand il l'entendit donner ses explications. Il porta sa main à son cœur, cherchant tout de même à cacher sa surprise. Si elle avait voulu le tuer, elle aurait pu. Il ne l'avait pas entendu ! Bien que cela aurait du le soulager, cela ne fit que décupler ses craintes. Il devait être plus sur ses gardes dorénavant.

Il s'empara de la pelle qu'il avait posé le temps de ses réflexions et s'attarda à nouveau à la tache. Il remarqua que sa charrette était bientôt remplie et ce n'était que maintenant qu'il se demandait où est-ce qu'il pouvait bien décharger le contenu. Ce n'était que du poisson décomposé, il avait juste à le jeter par dessus bord.

« D'après ce que vous dîtes, il est plus probable qu'ils aient déserté. S'ils avaient été attaqués par des brigands et s'en étaient sortis en boitant, comme vous dîtes, on les aurait retrouvé, or ils ont disparus... »

Il laissa la fin de sa phrase en suspens. Il croyait difficilement à la théorie de la fuite, mais si cela était le cas, il était heureux de constater la volonté de ces gardes.

Il posa la pelle contre le mur et poussa la charrette jusque sur le pont. Sans trop d'effort il réussit à faire basculer son contenu à la flotte. Ensuite il en profita pour retirer son col qui couvrait toujours son nez. Fermant les yeux pour mieux savourer l'air, il inspira profondément. Après avoir répété quelques fois ce rituel, il redescendit et se consacra une nouvelle fois à sa tache ingrate.

Il ne faisait que de penser à cette histoire. Il n'arrivait pas à rester paisible et ne pouvait s'empêcher de jeter des regard furtif en direction de cette femme. Puis il vit une silhouette passer devant l'ouverture, projetant furtivement une ombre dans les escaliers. Il eut le temps d'apercevoir une blouse marron à capuche. Etait-ce son imagination ou un individu était réellement passé ? Il n'y avait qu'un moyen d'en être sur.

« Dîtes, vous avez aussi aperçu une ombre ? Enfin je veux dire quelqu'un ? Il me semble avoir vu quelque chose. »

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Daé » 07 Mai 2013, 12:48

Désolé pour le pavé, j'étais inspiré, mais en plus, je fais pas tant que ça avancé l'action, si ça te pose un problème, dis le moi, j'éditerai.


Une oreille tournée dans la direction d'Antiphane, un regard du coin de l’œil permirent à Daé de ne pas louper une miette de sa réaction quand elle lui donne son explication. Ses sourcils se froncèrent rapidement. Pourquoi réagissait-il comme cela ? Où plutôt de quoi avait-il peur ? Elle secoua la tête, elle se faisait sûrement des idées. Il ne l'avait pas entendu arrivé et c'est tout. Après tout, elle aurait peut-être réagis de la même façon à sa place. Elle soupira. Ce qui était à la fois bien et non pratique dans les activités manuels, c'est qu'elles occupaient les mains mais l'esprit avait tout le temps de gamberger. Parfois c'était utile, parfois ça vous emmener dans des casses-têtes sans fin.

« D'après ce que vous dîtes, il est plus probable qu'ils aient déserté. S'ils avaient été attaqués par des brigands et s'en étaient sortis en boitant, comme vous dîtes, on les aurait retrouvé, or ils ont disparus... »

Elle le suivit du coin de l’œil et de l'oreille quand il sortit à son tour vider la charrette et prendre l'air. Travaillant moins vite que lui, et ayant fait une pause auparavant, la sienne ne l'était pas encore tout à fait. Elle continua donc son dur labeur en attendant le retour d'Antiphane.

La phrase qu'il avait prononcé avant de partir lui resta à l'esprit. Effectivement, malgré ce qu'elle avait avancé tout à l'heure, cela ne se tenait pas. On n'échappait pas aussi facilement que cela à l'armée, enfin supposait-elle, et si on n'avait retrouvé des corps cela se serait su. Et puis, pourquoi nettoyer le bâteau, hein ? où était son propriétaire ? Et si celui-ci avait aussi disparu, pourquoi ne pas, tout simplement brûlé l'épave et sa cargaison nauséabonde ? Que de mystère pour une simple mission de nettoyage.

Finalement, Antiphane revint, la charrette vide. Il n'avait pas l'air en forme, enfin, pas qu'il est une diminution de force physique, mais il était pâle et semblait soucieux.

Alors qu'elle faisait une énième pose, elle remarqua que sa charrette était pleine à son tour, elle s'apprêtait à aller la vider elle aussi, quand elle vit une ombre passer dans les escaliers. Aussitôt elle se figea. Son odorat ne lui était d'aucune utilité et son ouïe n'avait rien entendu dans le bruit qu'ils faisait, mais elle avait bien vu quelque chose. Elle se tourna vers Antiphance mais avant qu'elle ait pu parler, celui-ci confirma ses doutes.

« Dîtes, vous avez aussi aperçu une ombre ? Enfin je veux dire quelqu'un ? Il me semble avoir vu quelque chose. »

Sur le coup, elle fut tenté de lui répondre directement, oui, vous n'êtes pas fou. Mais si l'ombre en question pouvait les entendre et qu'elle se savait repéré, quelle qu'elle soit, cela allait devenir encore plus compliquer pour contrecarrer ses plans, quels qu'ils soient. Elle lui répondit alors, sur un ton normal :

« Non, je n'ai rien vu, vous avez sûrement rêver, le fait de passer de la clarté à l'obscurité vous a sûrement jouer un tour. »

Tout en lui faisant signe que, oui effectivement, elle avait bien vu quelque chose.

« Je vais aller vider ma charrette, et à mon retour, je vous conseille d'arrêter de m'ennuyer avec vos hypothèses de complots aux allures d'assassinat, parce que s'il y avait eut mort d'homme, on l'aurait su. L'armée n'est peut-être pas intelligente, mais je pense qu'elle sait repérer lorsqu'il manque des hommes à l'appel et faire le rapprochement avec la dernière mission qu'ils ont effectué. Sans compter les multiples témoins que cela engage. »

Mais à son air on voyait bien qu'elle était aussi inquiète. En effet, si il y avait eut mort d'homme, pourquoi l'armée n'avait-elle rien fait ? Peut-être parce qu'elle ne voulait pas que l'on sache qu'elle était impliquer dans cette affaire. Mais quelle affaire ? Celle d'une cargaison laisser pour compte ? Elle sortit vider sa charrette mine de rien, mais étant sur ses gardes, une fois cela fait, elle redescendit dans la cave et se rapprocha d'Antiphane, s'ils voulaient communiquer sans prendre le risque d'être entendu, ça serait plus pratique.

« Je ne sais pas vous, mais il me semble que cette affaire est plus compliquée qu'elle n'en a l'air, comme dit l'autre, "faut pas s'fier au apparence, qu'y paraît". »

Elle avait parlé à voix basses, recouvrant à peine le bruit que faisait leurs pelle et il n'était pas sûr qu'Antiphane l'ait entendue. Et d'ailleurs, en repensant au petit vieux, pourquoi lui n'avait-il rien dit sur les disparitions ? Etait-il mouillé dans l'affaire ou n'en savait-il rien ?
Elle espérait que les réflexions d'Antiphane rejoignait les siennes, parce qu'avec le risque d'être écouté, sinon, ça allait encore plus difficile de communiquer, et elle n'avait rien pour le savoir.

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Antiphane Bevnadin » 14 Mai 2013, 15:59

Antiphane retint sa respiration lorsque Daé s'approcha de lui pour lui glisser quelques mots. Apparemment elle avait également aperçu une ombre, mais elle avait pris soin de démentir à voix haute, afin d'échapper à tout soupçon. Soit elle était une parfaite comédienne et elle jouait son jeu de victime, soit elle était aussi perdue que l'était Antiphane parmi cette affaire qui prenait une mauvaise tournure.

« Je crois que vous avez bien fait de mentir tout à l'heure, car j'ai bien l'impression que nous sommes écoutés... »

Ayant la faculté de parler dans l'esprit des gens, il n'eut pas la nécessité de baisser le ton. S'ils étaient espionnés comme ils le pensaient tous les deux, on pouvait penser qu'elle parlait seule. Sauf si bien sur, ils avaient déjà été repérés, ce qui était probablement le cas étant donné qu'ils étaient remontés à tour de rôle.

Avec toute cette histoire Antiphane oublia l'odeur nauséabonde. Il était désormais préoccupé par quelque chose de bien plus sérieux. Aussi, il était frustré de rester dans l'ignorance totale et n'appréciait que très peu de chercher à comprendre. Comme l'avait très justement suggéré Daé, pourquoi ne pas brûler l'épave ou même la couler pour s'en débarrasser ? Peut-être que l'épave revenait à l'empire, expliquant pourquoi il fallait la nettoyer. Mais l'empire n'avait-il pas un assez grand pouvoir pour le faire faire par une équipe de nettoyage ? Qui refuserait l'ordre du roi si ce dernier l'ordonnait ? Peut-être cherchait-il à cacher quelque chose ? Et cela expliquerait également pourquoi ils avaient recours à deux indépendants.

Il garda tout cela pour lui-même. Il était venu pour avoir des informations sur l'arrivée d'un bateau, il allait repartir avec des informations d'une plus grande valeur peut-être. Bien que satisfait, Antiphane n'était toujours pas rassuré de ne pas être tiré d'affaire.

Même s'il réfléchissait murement, cela ne l'empêchait pas de travailler. Sa charrette était presque à nouveau remplie et pourtant il avait l'impression qu'ils n'avançaient pas. Mais avant d'avoir terminé il entendit des pas dans les escaliers. Aux aguets plus que jamais, il se retourna et découvrit le bonhomme avec sa lanterne. Son front était plissé, comme s'il avait été contrarié. Ou alors ce n'était que l'obscurité qui le contraignait à froncer le front.

« Je me suis dit que vous auriez certainement besoin d'un peu d'lumière ici. Fais sombre ! » finit-il par dire après avoir minutieusement observé chaque recoin.

Il la posa près de l'entrée, mais avant de repartir, Antiphane lui demanda.

« Vous pensez que nous en aurons pour combien de temps ? 
- Aucune idée. Désolé. Mais vous n'aurez rien si c'est pas fini... »

Sans même attendre une réponse il leur tourna le dos et partit laissant les deux individus à leur tache. Quelque chose avait changé chez ce dernier. Il était comme irrité et il semblait chercher quelque chose. Leur apporter de la lumière n'était certainement qu'un prétexte...

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Daé » 15 Mai 2013, 11:15

devoir résoudre un mystère policier, déjouer une ombre mystérieuse, tout en restant à nettoyer une cave, voilà qui s'annonce passionnant....


Pour une fois, Daé remercia les Cortésians et leur don de télépathie. Cela allait rendre les choses plus facile, du moins pour Antiphane. Quant à elle, elle allait devoir utiliser les ruses habituelles, c'est à dire, parler à voix basses, faire des mimiques, et hocher la tête. Elle hocha donc la tête à la remarque d'Antiphane, à la fois pour adhérer à son propos, mais aussi pour montrer sa gratitude.

La suite du travail se fit en silence, chacun ruminant des hypothèses dans son coin, et du coup, le travail manuel s'en fit ressentir. Daé elle était plus efficace avec l'esprit occupé. Sa charrette était déjà à moitié pleine. Elle s'était placé de trois-quart face à l'entrée de cave, afin d'observer de façon discrète l'entrée. Du moins, ne pourrait-on pas les prendre par surprise de ce côté là. Mais peut-être y avait-il des entrées secrète. Maintenant, on pouvait s'attendre à tout.

Du nouveau du mouvement vers l'ouverture de la cale, un léger grincement de parquet, et elle fit volte-face, se retrouvant nez à nez avec... Le bonhomme à la lanterne ? Il avait le front plissé, syndrome d'une grande anxiété, ou d'une grande contrariété, mais pourquoi ? Parce qu'ils n'étaient pas encore mort ? Parce qu'ils ne travaillaient pas assez vite ?

« Je me suis dit que vous auriez certainement besoin d'un peu d'lumière ici. Fais sombre ! » Il inspecta ensuite il posa la lampe sur une marche. Antiphane fit un effort pour le retenir en lui demandant pour combien de temps ils en avaient. La réponse fut évasive ; le bonhomme s'en tirait avec une pirouette. Il disparut aussi vite qu'il était venu.

Daé était resté sur ses gardes tout du long, les oreilles rabattues sur le crâne, la queue fouettant. Elle savait que l'homme était contrarié et que apparemment, il ne voulait pas s'éterniser ici. Pourquoi ? Quel est le rapport entre lui et cette ombre ? Trop de mystère et pas assez de réponse à son goût. Dès qu'il fut partit, elle se précipita pour éteindre la lampe. Autant allumer un feu dans un camp ennemis. Cette lumière leur permettait certes de mieux voir, mais elle permettait aussi de mieux les voir. Et si le vieux bonhomme revenait les voir, elle n'avait qu'à prétexter un courant d'air. C'était plausible non ?

Pour l'instant la seule hypothèses qui lui venait à l'esprit, c'était que cette cale était laissé exprès à l'abandon. Que les prisonniers, voleurs, indésirables, y était envoyé pour faire le ménage mais que quelqu'un les nettoyer avant qu'il ait pu commencer. Comme l'armée n'était pas adepte de ce genre de chose, ses soupçons se déplacèrent plutôt vers une sorte de mafia local, ou de groupuscule... Elle soupira et s'essuya le front.

L'odeur la dérangeait toujours encore un peu, mais son odorat s'y habituait petit à petit. Cependant, elle ne pouvait sentir rien d'autre. Sa charrette n'était pas encore tout à fait pleine, mais elle avait besoin de faire une pause, elle sortit donc poussant, portant, tirant sa charrette, se demandant si on ne pourrait pas aménager une sorte de rampe avec les planches des caisses, ça serait plus pratique que monter un escalier.

Elle vida sa charrette comme la précédant, elle larguant le tout à la mer. Elle redescendit, sans avoir aucune sorte de problème, si ce n'est qu'une sorte de paranoïa l'avait envahit et que du coup elle avait eu l'impression d'être observer en permanence, ce qui au fond n'était pas tout à fait faux. Une fois redescendu, elle s'adressa à Antiphane.

« Dites, vous croyez pas qu'on pourrait bricoler une sorte de rampe avec des morceaux de caisse, ça serait quand même plus pratique que devoir porter la charrette à chaque fois... »

Elle avait encore la respiration un peu haletante.
Soudain, un éclair lui traversa l'esprit, et si tout cela n'était qu'un coup monté ? Si en fait Antiphane jouer la comédie. D'ailleurs s'appelait-il vraiment Antiphane ? Daé douta, mais, en fin de compte, elle ne voyait pas pourquoi lui pourrait lui en vouloir, peut-être pour la récompense. Mais il avait l'air d'être aussi inquiet qu'elle, si ce n'est plus. Et puis si elle commençait à se méfier de son seul « allier » la situation allait vraiment devenir invivable.

Elle allait attraper une caisse, quand elle entendit une sorte de plainte.

« Au secours, s'il vous plaît, aidez moi... »

C'était un souffle à peine, de sorte qu'elle crut qu'elle avait rêvé. Mais la plainte se réitéra.

« Au secours, s'il vous plaît, aidez moi... »

Il ne venait pas de dehors, mais plutôt... de l'intérieur du capharnaüm, comme si la voix venait de l'intérieur d'une caisse. Elle ouvrit les yeux grand et regarda Antiphane, mais QUOI ENCORE ?

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Antiphane Bevnadin » 29 Mai 2013, 12:05

La jeune femme remonta, laissant Antiphane seul dans l'obscurité. Pour être honnête, il n'avait pas entièrement confiance en elle. Mais le fait de se retrouver seul l'angoissa. Sa présence le rassurait en quelque sorte. Essayant de respirer le plus doucement possible, il tendait l'oreille afin de savoir où en était Daé, mais aussi pour essayer de voir s'il entendait d'autres pas. Apparemment elle était seule, car il l'entendit verser son contenu dans l'eau. Alors qu'il guettait l'extérieur, il entendit un craquement tout près de lui. Il sursauta, brandissant sa pelle. Mais c'est avec confusion qu'il resta figé, réalisant qu'il n'y avait rien et que c'était surement une caisse trop remplie qui commençait à déborder.

Lorsqu'il entendit les pas de Daé, il reprit une position pour le moins naturelle, se sentant un peu ridicule. Mais valait mieux être sur ses gardes... A juste titre elle fit la remarque que les escaliers n'étaient pas pratiques pour remonter les déchets. Elle n'avait pas tord et proposait déjà d'installer une rampe pour les aider. Il trouvait cela ingénieux, mais aussi que c'était une perte de temps. Ils n'allaient pas non plus aménager la cave ! Mais il approuva d'un signe de tête et fracassa une caisse qu'il avait réussi à vider entièrement à coups de pelle. Elle explosa dans un bruit assourdissant et il chercha parmi les débris une planche assez grande et solide pour supporter le poids de leurs charrettes. Il en dégota une qui semblait épaisse et assez grande. Elle paraissait juste pas assez large, mais il suffirait d'un peu d'habilité pour garder sa trajectoire lors de la traversée. Il la souleva avec dégoût tant elle était poisseuse et la cala sur les escaliers de façon à ce qu'elle ne glisse pas. Aussi cela semblait être une bonne protection, quiconque arriverait un peu trop rapidement sans prêter attention glisserait dessus et atterrirait plus bas sur le cul.

Une voix s'éleva dans le dos d'Antiphane qui observait le résultat de sa rampe avec fierté. Ce n'était pas celle de Daé, le son était bien trop grave. Se précipitant vers sa pelle, sa seule arme, il entendit à nouveau cette même voix qui appelait à l'aide. Le regard de la jeune femme se posa sur lui. Il n'était donc pas le seul à l'entendre, il ne rêvait pas ! Puis il réalisa que le son provenait d'une caisse, comme si quelqu'un était enfermé dedans. Déglutissant avec difficulté, Antiphane s'approcha, la pelle entre les mains, prêt à s'en servir pour se défendre. Seulement, bien vite il comprit qu'il ne risquait rien, car l'homme était bel et bien prisonnier d'une caisse. Devait-il le libérer ? Ou bien le laisser dedans et ne pas fourrer son nez dans cette affaire ? Mais comment travailler efficacement avec des plaintes juste à côté ? Puis si cette personne était prisonnière, c'est qu'elle était liée à cette histoire et était également une victime, donc pas dangereuse. Le tatoué enfonça sa pelle entre deux planches de bois pour s'en servir comme pied de biche. Il appuyait dessus de toute ses forces, mais aucune planche ne sauta. Comment faire ? Il n'allait pas fracasser cette caisse comme il l'avait fait juste avant. Il risquait de blesser l'homme enfermé à l'intérieur. Puis il serait trop bruyant. Et une petite voix lui disait d'être le plus discret possible.

« Taisez-vous ! On va essayer de vous sortir de là ! » dit-il à l'intention du prisonnier.
« Venez m'aider s'il vous plaît » s'adressant cette fois-ci à Daé. A deux ils allaient certainement réussir à le libérer.

Une fois les planches de bois arrachées, un corps tomba. C'était un homme courbé sur lui même, en position foetale. Depuis combien de temps était-il enfermé dedans ? Avec dégoût il remarqua qu'il y avait également du poisson en décomposition dans la même caisse. Est-il resté en vie en mangeant le contenu ? A cette idée, Antiphane retint à léger haut-de-cœur. Du bout de sa pelle, il secoua le corps inanimé. L'homme gémit et se raidit d'un coup. Puis il distingua un râle de satisfaction.

« Je ne vois rien, il fait sombre » Finit-il par lâcher après toutes ses plaintes. Antiphane le supplia de baisser le ton. Il était même prêt à l'assommer si nécessaire.

Il essaya de se relever, mais ses jambes ne soutenaient plus son corps et il s'écroula sous son propre poids. C'était pitoyable. Antiphane l'aida à s'adosser contre une caisse. Peu à peu l'odeur s'était atténué, ou plutôt il s'était habitué à l'odeur putride, mais la bouffée d'air qu'il respira lui souleva à nouveau l'estomac. C'était un mélange d'alcool, de poisson et de transpiration. Il se releva bien vite, prenant ses distances avec cet homme. Se pouvait-il qu'il s'agisse du propriétaire ? Impossible, il se serait pas enfermé tout seul dans l'une de ses propres caisses. Ou bien quelqu'un l'avait aidé...

« Qui êtes-vous ? » voulut savoir Antiphane.
« Je... C'est une bonne question ma parole ! »

C'était désespérant, il pouvait s'agir du propriétaire comme d'un marin complètement ivre mort. Dans tous les cas, le nettoyage n'avançait plus et cette affaire tournait vraiment au vinaigre... Ils allaient devoir trouver un moyen de se débarrasser de cet homme, l'aider à retrouver sa mémoire si possible et agir en conséquence de son identité.

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Daé » 29 Mai 2013, 14:45

Antiphane venait de terminer de faire la rampe improvisé quand la voix l'avait surpris. Il s'était alors précipitait sur sa pelle, alors que la main de Daé était descendu par réflexe sur la garde de son arme. Il se regardait maintenant, indécis de ce qu'ils devaient faire. Le libérer ? Le laisser en plan ? Daé était pour le libérer, qu'importe depuis quand il devait infuser dans cette mixture, il ne pouvait pas être plus en forme que deux jeunes gens vifs. Antiphane finit par s'avancer, pelle en main, suivit de très près de Daé, qui n'avait pas encore dégainé. D'abord il tenta d'utiliser sa pelle comme levier, ce que l'orphe féline pensa comme être une bonne idée, mais il n'avait pas l'air d'y parvenir, il se tourna vers Daé avec un temps de recul et Daé se mit à espérer qu'il ne lui avait pas fait le coup de la télépathie, parce que sous le choc, cela pourrait certainement perturber voir l'effrayer.

« Venez m'aider s'il vous plaît »

La voix résonna directement dans sa tête la surprenant toujours un peu et elle glissa sa propre pelle dans l'interstice et banda tous ses muscles afin de faire lâcher les planches. Celles-ci s'entrouvrirent, laissant passer un homme en position foetale, comme s'il venait de sortir d'une gueule de gargouille, dégoulinant de la caisse comme l'eau sur les toits et les gouttières. Des poissons l'entouraient, remuant l'odeur qui revint aux narines de Daé. Mais celle-ci se concentrait sur autre chose. Dès l'ouverture de la caisse, elle avait lâché sa pelle pour sortir son arme. Arme qu'elle pointait maintenant sur l'homme avachit. On ne prenait jamais assez de précaution. Antiphane la devança et titilla l'homme du bout de sa pelle. Celui-ci lâcha un râle avant de parler :

« Je ne vois rien, il fait sombre »

La pointe de l'épée de Daé se rapprocha dangereusement de la gorge de l'homme, si jamais il faisait plus de bruit, elle était prête à se faire plus menaçante. Antiphane fut plus gentille qu'elle et aida le pauvre bougre à s'adosser à une pile de caisse. Avant de reculer au plus vite. Daé allait l'interroger quand une nouvelle odeur vint lui chatouiller les narines. De l'alcool. Le propriétaire ? Comment aurait-il atterrit là ? Quelqu'un l'aurait mis là ? Il serait tomber avec l'alcool par mégarde, et serait resté des jours sans avoir la possibilité de sortir, même dégrisé ? Donc, le plus probable c'était que quelqu'un l'a mis ici. Mais est-ce vraiment le propriétaire ? Peut-être non, disons une personne qu'on a envie de faire disparaître. Mais pourquoi ne pas simplement l'éliminer alors ? Elle réfléchis, pourquoi mettre quelqu'un dans un tonneau pourri, au lieu de le tuer de suite ?

« Je... C'est une bonne question ma parole ! »

Si Daé ne se serait pas su Cortesian, elle aurait volontiers pu croire qu'il avait entendu ce qu'elle pensait, mais elle déduit qu'il devait plutôt répondre à une question d'Antiphane, mais laquelle ? Elle soupira et se remit à réfléchir. Si on ne l'a pas tué directement, c'est qu'on ne voulait pas que l'on puisse penser que c'était un meurtre. Donc grosso modo, le plan, on prend quelqu'un on le saoule presque à mort et on le cache dans une cale nauséabonde. Et comment savoir si le propriétaire des lieux ne va pas rappliquer ? Parce qu'il est le propriétaire des lieux ! Les pièces du puzzle se mettait progressivement en place et Daé laissa échapper un soupire et sourit légèrement.

Son regard tomba sur les chariots. Cela faisait un bout de temps que l'un d'entre eux n'était monté pour aller vider une charrette, mais quelle bande de concombre, comment se faire démasqué en deux secondes. Rapidement, elle attrapa sa pelle et demanda à Antiphane de faire de même. A eux deux, ils remplirent rapidement la charrette, et elle fit signe ensuite à son compagnon à capuche de monter la charrette. Elle s'essuya rapidement le front ensuite et alla voir l'homme inconnu. Il lui rappelait vaguement quelqu'un, mais qui ? Pas moyen de s'en rappeler. L'homme la vit se rapprocher dans le noir et bien que ne voyant rien, dans le contre jour, il devait bien se rendre compte qu'elle était une fille et qu'elle avait des formes... plus qu'engageante. Et donc, elle devait le rassurer. Elle s'accroupit à côté de lui. Il la regardait, à la fois effrayé mais intrigué.

« Je vous prie de bien vouloir resté discret Monsieur, car il se peut que quelqu'un en veuille à nos vies mais aussi à la votre. »

Il hocha la tête, encore un peu sur le choc, et encore plus apeuré après les révélations de l'orphe et Daé entreprit de le questionner. Depuis quand était-il dans cette cale ? Avait-il des ennemis ? Connaissait-il quelqu'un susceptible d'en vouloir à sa vie ? Elle n'obtint que des « je ne sais pas. »

« -Quel est votre derniers souvenirs ?
- J'me souviens d'être venu ici avec mon frère, on avait bien bu et je voulais lui montrer le fruit de ma pêche qui était particulièrement bonne cette semaine. Et là... trou noir. Désolé. »


Daé sourit, un frère tiens … à ce moment là, Antiphane redescendit, elle se retourna vers lui.

« Rien pu en tirer, il se souvient juste d'être venu là avec son frère, il y a de grande chance pour que se soit le proprio, j'ai peut-être une idée, voit ce que toi tu peux en tirer, je vais monter vider ma charrette à mon tour, faut surtout pas qu'on arrête sinon ceux-là haut vont se douter de quelque chose. »

Elle avait parler très vite, résumant rapidement, à voix basse, et elle espérait qu'il avait tout compris. Elle rengaina en silence et se mit à remplir sa propre charrette le plus rapidement possible.

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Re: Collision : choc direct entre deux objets

Messagepar Antiphane Bevnadin » 19 Déc 2013, 03:03

A son tour Daé remplit son chariot pour remonter sur le pont. Pris par les évènements Antiphane avait complètement oublié qu'une menace les survolait peut-être. Il remercia le ciel que Daé ait pensé à ces petits détails. Il l'aida même afin de ne pas se faire repérer. Une fois le chariot plein elle traversa la poutre pour remonter sans la moindre difficulté. Il se détourna de l'entrée afin de garder un œil sur l'homme toujours avachi contre un tonneau.

Evidemment, il avait perdu la mémoire. Ce qui, d'un côté, n'était pas si étonnant que ça. Les odeurs étaient si fortes qu'elles avaient dû faire fondre une bonne partie de sa tête. Un peu à la manière d'un gaz nocif qui dissout la matière. Il glissa rapidement son nez dans le col de sa veste, de peur de subir le même sort. Il regretta de ne pas avoir apporté d'eau, cela aurait certainement fait du bien à cet homme.

« Depuis combien de temps êtes-vous enfermé dans ce tonneau ? » demanda-t-il doucement.
« Mais vous êtes un cortésian ? 
- C'est ça. Dîtes-moi, vous rappelez-vous de quelque chose ?  »

Son intonation fut plus agressive cette fois-ci. Il n'avais pas de temps à perdre avec des histoires qui ne le regardait absolument pas.

« Hm... Hier je crois.
- Très bien, mais pourquoi le bateau a-t-il été délaissé ? Ça fait des jours que le port subit cette odeur ! Vous êtes le propriétaire de ce bateau ?
- Je suis capitaine, oui c'est bien ça. »

Satisfait, Antiphane constata que la mémoire lui revenait. Il suffisait simplement de lui mâcher un peu le travail et les souvenirs resurgissaient. Finalement son esprit semblait être resté intact. Il aurait juste espéré terminer le nettoyage avant que la situation ne se complique. Car désormais il allait certainement être interrogé par les soldats du roi. Cette idée l'inquiéta même si dans l'histoire, il serait celui qui avait sauvé ce pauvre homme. Mais la simple idée d'être en présence de soldats du roi l'angoissait. Il reprit de plus belle son interrogatoire.

« Pourquoi avoir laissé votre bateau dans un tel état ? »

Alors que le capitaine allait répondre, un homme surgit des escaliers. Antiphane se retourna en sursaut et agrippa sa pelle qu'il leva au dessus de lui, prêt à frapper. Il fut quelques instants ébloui par la lumière qui enveloppait la silhouette. Enfin, ses yeux s'habituèrent à la luminosité et il reconnut l'homme à la lanterne, celui qui leur avait apporté un peu de lumière quelques instants auparavant. Rassuré, Antiphane baissa sa garde. La situation allait peut-être s'arranger, quelqu'un allait enfin prendre en mains les évènements. Mais le capitaine hurla, faisant une nouvelle fois sursauter Antiphane.

« C'est lui ! Il a voulu me tuer ! » cria-t-il en pointant son doigt vers l'homme qui venait d'arriver.

L'accusé devint rapidement livide. Il semblait étonné de ce qu'il pouvait voir. Puis tous purent entendre des pas sur le pont. Le capitaine continuait de crier en secouant sa main, mais il s'interrompit lorsqu'une nouvelle silhouette apparut dans les escaliers. Il s'agissait d'un homme qui portait une capuche. Soudain Antiphane comprit. Il s'agissait de l'homme qu'il avait aperçu quelques instants auparavant. Celui qui était passé furtivement devant l'ouverture.

« Bewyn ! Cria le capitaine. Mon frère, te voilà ! Il a cherché à me tuer ! »

Aussitôt l'homme accusé se dirigea vers la sortie en courant. Mais Bewyn, l'homme à la capuche, lui barra la route et d'un geste violent le repoussa. Antiphane recula afin de ne pas prendre le risque de se retrouver dans l'action. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Le capitaine tenta de se relever avec difficulté, mais lorsqu'il fut sur ses deux jambes, celles-ci flanchèrent et il tomba lourdement au sol. Mais Bewyn alla le relever et l'aida à rester debout.

« Je suis désolé, je m'en veux tellement ! » s'excusa le capitaine lorsqu'il fut appuyé sur l'épaule de son frère. « Je regrette de t'avoir volé ! Mais lorsque tu as envoyé Martin me récupérer, il m'a volé à mon tour et a voulu me faire disparaître ! 
- Tu as cherché à tuer mon frère pour récupérer le butin ? Et t'as aussi voulu lui faire porter le chapeau ? gronda-t-il alors sur l'homme désemparé au sol.
- Mais… il a cherché à te dérober ton coffre ! » tenta-t-il de se défendre.

Antiphane comprit soudainement la situation. Le capitaine avait volé un objet qui semblait être de valeur à son propre frère et ce dernier avait envoyé Martin le récupérer. Sauf que Martin avait décidé de tuer le capitaine pour récupérer le butin et faire croire à Bewyn que son propre frère avait disparu avec le butin.

Antiphane trouva la situation ridicule, mais ne siffla pas mot. Tandis que les trois hommes s'expliquaient en hurlant en même temps, il prit ses jambes à son cou et quitta la cale pour rejoindre le pont. Ce n'est qu'une fois libéré des ténèbres de ce bateau qu'il remarqua l'absence de Daé. Elle n'était pas redescendue. Intrigué, il se demanda si elle avait fui aussi ou si elle avait eu un problème. Dans tous les cas le cortésian sauta par dessus bord et couru le long du port, le plus loin possible.

Il n'avait pas accompli la mission qu'on leur avait attribué, mais cela n'importait que très peu. Son véritable but était d'enquêter sur le port et il en avait suffisamment appris.

Je conclus ainsi le RP. J'estime que notre mission a échoué étant donné que je la termine seul et que dans le RP, Antiphane s'enfuit sans chercher à comprendre ce qu'il se passe. D'ailleurs, j'ai eu un mal fou à trouver le fin mot de cette histoire. Donc désolé si vous trouvez que la fin est un peu tordue ^^

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