Kallistrat Rusia

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Kallistrat Rusia

Messagepar Kallistrat Rusia » 28 Juil 2011, 16:32

Sources :
  • Avatar : Kimahri Ronso (modifié) – Final Fantasy X – Square Enix.
  • Têk : Cockatiel painted by ~saraquarelle.
Nom : RUSIA.
Prénom(s) : Kallistrat.
Race : Orphe lion.
Âge : 10 ans (1 an dans sa tête de chaton).
Métier(s) : Garde du corps.
Don : Son ouïe et son odorat sont particulièrement efficaces et il est également nyctalope. Rien de bien folichon si l'on considère qu'il s'agit d'avantages liés à son côté félin. On le sait capable de ronronner, de rugir et de miauler comme de parler tout à fait normalement. Il ne possède aucune magie et ne peut pas feuler.
Inventaire : Une callopsite répondant au nom de Têk.
Description :
    Kallistrat est bâtit comme un lion dont il conserve une grande majorité des caractéristiques, à commencer par sa tête massive typiquement féline et ses mâchoires armées de dents effrayantes. Dans son clan, seuls les mâles possèdent une crinière, ce qui prête souvent à confusion puisque, pour toutes les autres races, les femmes sont habituellement celles qui ont les plus beaux cheveux... Une propriété qui ne s'appliquent pas aux Orphes lion. Leur pelage est le plus souvent sable mais peut occasionnellement être gris, plus rarement fauve et exceptionnellement blanc ou noir. Leurs yeux quant à eux, arborent tout un éventail de couleurs insolites quoique naturelles, à l'image de ceux des chats domestiques. Le vairon est parfois constaté. Ils possèdent une troisième paupière, rarement visible, qui balaie leurs yeux horizontalement (comprenez, de droite à gauche ou de gauche à droite).

    Leur tronc est tout ce qu'il y a de plus humain. Ils se tiennent debout sans la moindre gêne physique, grands, droits, adoptant un port fier. Leurs épaules sont larges, leur cou musculeux. Là encore, les mâles sont plus imposants et atteignent deux mètres sans effort la où leurs femelles se contentent d'un mètre quatre-vingt dix. Les deux offrent un torse sculpté de muscles puissants, une cage thoracique ample. À ce sujet, notez que ces demoiselles ont peu de poitrine, au profit de pectoraux fermes, plus charmants à leurs yeux qu'une paire de seins opulente et tout à fait handicapante... Ils ne portent pas – ou peu – de vêtements, leur pelage suffisant largement à couvrir l'essentiel de leur intimité. Le sens de la pudeur semble inexistant chez eux.

    Ils sont dotés de mains, et de cinq doigts dont un pouce opposable à l'instar des humains. En revanche, leurs ongles tiennent d'avantage de la griffe acérée que de l'ongle manucuré.

    À partir de la taille, cela se complique. En prolongement des vertèbres coccygiennes, une longue queue se terminant par un pinceau de longs poils fouette l'air en mesure, trahissant souvent leur humeur. Leurs cuisses puissantes reprennent leurs droits sur la face animale des Orphes, qui resurgit dans des jarrets massifs, accrochés hauts. Ils se tiennent en équilibre sur la pointe de quatre gros doigts pourvus de coussinets épais et néanmoins sensibles, se terminant par les mêmes griffes robustes qu'ils possèdent déjà aux mains. Concrètement, les particularités physiques de la partie inférieure de leur tronc leur permet d'adopter une attitude indifféremment bipède ou quadrupède. À quatre pattes, ils se révèlent alors bien plus rapides à la course, mais également plus redoutables à l'attaque, la position favorisant les assauts puissants. Bien évidemment, leurs attributs félins leur confèrent une ouïe et un odorat affinés, ainsi qu'une nyctalopie bien pratique, qu'on se le dise ! Leur voix sonne toujours dans les tons graves et ils sont autant capables de parole que d'autres signaux propres aux félins (miaulements, rugissements, ronronnements par exemple, à l'exception du feulement).

    D'un point de vu comportemental, l'instinct de prédation demeure latent dans leurs veines sans pour autant en faire des êtres agressifs. Calmes et patients la majorité du temps, ils semblent faussement nonchalants mais ont la réputation de se montrer imprévisibles. Gare à vous si vous cherchez les ennuis, car on dit que la colère d'un Orphe lion est plus terrible que la colère même des Dieux... Les femelles apprécient la compagnie de leurs congénères du même sexe et forment de petites tribus familiales ou simplement amicales. Les mâles, quant à eux, ne se regroupent guère et préfèrent la solitude. Ils sont capables de former des couples fidèles, vestige d'un comportement humain (et encore, on se demande !). Les enfants sont élevés par la communauté féminine, et bien qu'ils conservent un réel attachement à leurs parents ils montrent davantage d'affection à leur mère. Les mâles occuperont le plus souvent des postes offrant liberté, indépendance et solitude, jouant de leur puissance naturelle aux rangs de chasseurs de prime ou de protecteurs. Les femelles préféreront les postes proposant davantage de contacts sociaux, avec une préférence, là encore, pour les métiers physiques susceptibles de solliciter leurs capacités offensives.

Morceau de parcours/histoire :

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I
LE GRAND TRUC TOUT GRIS


« Excusez-moi monsieur, je m'interroge sur l'un de vos clients... celui-ci, avec... les nattes...
_ Avec une gueule pas possible vous voulez dire ? »
Sourit le barman sans dissimuler son amusement.

Encore un sale petit hypocrite qui avait peur d'appeler un chat un chat. C'était vrai que dans son bar, il y avait des sales types qui n'aimaient pas bien qu'on les pointe du doigt en murmurant. Mais celui-ci, pensez-vous ! Remarquez, avec son physique, valait mieux se méfier.

Un... non, deux bons mètres, costaud, massif, presque trop. Une véritable armoire à glace, disons-le carrément. Il en impose sans en faire étalage, naturellement, c'est tout. Ce n'est quand-même pas sa faute s'il est bâtit ainsi ! Ses muscles sculptés en disent long sur le sort qu'il pouvait vous réserver si jamais vous l'observiez avec trop d'insistance... Ce que vous ne ferez pas d'ailleurs, car le fait même de croiser son regard vert vous donne la chair de poule. Ses yeux sont froids et perçants, presque assassins. Fixes comme ceux d'un chat à l'affut de sa proie, ses pupilles verticales ne sont plus que deux minces fentes à la lumière, angoissantes sous les paupières grises, douces, recouvertes d'un duvet que l'on aimerait toucher... mais que l'on n'ose pas ! Le pelage est ras sur le visage et le corps, mais s'étire en une crinière insolite qu'il natte avec une précision assez étonnante compte tenu de la largeur de ses mains. Les poils arborent les tons des cendres éteintes. Sous ses mâchoires félines, massives, armées de crocs redoutables capables de vous broyer les os sans effort, une barbe folle lui dévore le menton. Son nez large se fronce sous le coup de la contrariété et capture une fragrance au hasard. Capable d'assimiler les odeurs les plus inattendues, de les mémoriser, de les identifier, de les suivre. A-t-il perçu la vôtre ? Ses oreilles effilées en pointes frémissent doucement avant de pivoter dans votre direction, et vous devinez qu'il vous a entendu, malgré vos murmures. L'ouïe est fine. Un peu trop à votre goût, non ? Ses ongles robustes griffent doucement la table tandis qu'il attend sa commande et là, derrière, sa queue bat la mesure au rythme de son souffle tranquille. Son corps massif ne semble pas être un handicap et en l'observant, vous notez que ses mouvements restent légers, précis, rapides s'il le veut. Un prédateur. Féroce. Puissant. Imprévisible. Inquiétant.

Et le barman continue de sourire, à votre plus grand désarroi...

« Lui, c'est Kallistrat, un Orphe lion. Rusia Kallistrat, mais ici on l'appelle juste Kallistrat. Ça doit être son prénom, j'imagine... »

Un coup d'œil dans votre direction indique au facétieux patron de ce bar crasseux que le nom même de Kallistrat vous angoisse. Sur, ça en jette. C'est rugueux à prononcer, presque agressif. Kallistrat. Rien qu'à le dire, on a l'impression de subir un assaut de la bête impressionnante qui vous épie... C'est cela, faites-vous donc tout petit. Petit comme une souris... et il n'aura plus qu'à abattre ses pattes sur vous !

« Faites pas cette tête, S'exclame alors le barman en partant dans un fou rire incontrôlable, il est inoffensif ! Une peluche grandeur nature ! Deux ans que je vois sa sale gueule dans mon bar, jamais une altercation. Faut dire qu'il a pas une tête à se faire emmerder, si vous voyez c'que j'veux dire... Un bon gars. Serviable à ce qu'il paraît. Surtout avec ces dames... Dix ans qu'il a. Pas vrai qu'il les fait pas, hein ? Il fait plus vieux comme lion... »

Rien de bien rassurant, les paroles d'un barman à l'humour douteux n'étant pas pour vous inspirer confiance. Et pourtant, il dit vrai ! Kallistrat n'a d'inquiétant que l'apparence physique. Certes, il sait se battre. Certes, il sait tuer. Mais il ne fait que peu usage de ces compétences là, préférant ronronner comme un pacha paresseux, si possible confortablement lové dans les bras d'une très charmante demoiselle, ou sur ses genoux...! Lorsqu'il se lève pour venir vers vous – curieux de savoir ce que vous pouvez bien lui vouloir – un silence un peu embarrassé plane durant un bref instant. Puis de nouveau, le brouhaha incessant du bar reprend, comme si de rien n'était, et personne ne semble se soucier de votre sort à venir. Kallistrat tire un tabouret de bar et s'y assoit avec souplesse avant de commander une pinte de lait... Sa voix caverneuse et pondérée vous emporte loin de tout, comme une berceuse envoûtante. Vous ne l'aviez pas remarqué avant, mais il ne porte aucun vêtement, ce qui n'a finalement aucune conséquence néfaste compte tenu de son pelage qui suffit à le vêtir. Il porte, autour du cou, un collier bien étrange fait de grosses perles sombres et d'osselets en guise de pendentif, et vous renoncez à deviner s'il s'agit de véritables os et à qui ou à quoi ils appartiennent... Rien d'autre, à part les rubans pourpres servant à maintenir ses nattes en place. L'Orphe est sobre et sans artifice... et il vous offre même à boire, entamant la conversation avec politesse.

Quelques heures plus tard, vous apprendrez que toute notion de timidité est absente de son vocabulaire. Franc, parfois trop, sa gentillesse offre un contraste saisissant avec son physique à vous terrifier toute une armée. Il semble jeune de part sa candeur et sa faculté à s'amuser de tout et se montre particulièrement curieux et observateur. Trop même. Ses regards vous troublent un peu, parce qu'ils sont insistants ou simplement angoissants. Lorsqu'il s'interrompt tout à coup, vous le surprenez les narines fermées sur une effluve et les yeux mi-clos en une expression étrange. Il paie, se lève, et disparaît, et vous, vous vous respirez de nouveau, soulagé d'être encore en vie, lorsque le barman éclate de rire juste derrière vous.

« Bizarre, hein ? Il n'est pas bien méchant, le Kallistrat, mais faut bien avouer qu'il est déconcertant l'animal. Allez savoir ce qu'il a sentit ou entendu ! Des fois, on dirait un gamin, pi la seconde d'après il prend sa tête des mauvais jours comme s'il était un assassin en chasse... Mais vous en faites pas, celui-là, il ne joue pas à ce jeu là. C'est un protecteur. Je vous l'ai dit, une peluche grandeur nature... »


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II
LE CLAN DES ORPHES LIONS


« Zosma. Ce nom ne vous dit rien ? C'est normal ! Venez par ici, approchez. Là, ce point qui n'est pas dessiné sur la carte, vous voyez ? Oui oui, au beau milieu de la forêt des Esprits, entre les arbres, là... Mais non je ne suis pas dingue ! Comment ?!! Mais revenez enfin ! Eh ! »
(propos recueillis par un explorateur à propos de Zosma)

Peut-être parce que ce village n'est pas assez grand pour figurer sur vos cartes géographiques, plus sûrement parce que peu d'entre vous en sont revenus vivants, Zosma n'est que peu connu... la raison principale étant probablement qu'y accéder est déjà un miracle en soi... alors en revenir... Vous souviendrez-vous du trajet, par ailleurs ? Car vous admettrez qu'il est bien compliqué de dessiner une carte en courant, poursuivis par une horde de Teignes... Pourtant, il existe. Zosma, village d'Orphes lions lové entre les racines noueuses de la forêt des Esprits. Et son inaccessibilité laisse flotter un parfum de mystère : on ne sait plus si la forêt le protège ou si elle le tient pour prisonnier.

Plus près, par là...

Les arbres s'écartent peu à peu et laissent place à une petite clairière. L'herbe y est tant foulée qu'elle semble s'être décidée à ne plus percer que rase et dense, parsemée ça et là des tâches claires du sable, là où plus rien ne parvient à pousser durablement. C'est l'arène, comme l'ont baptisée les Orphes lions. Un peu à l'écart du village sans en être trop éloignée, elle accueille ceux de ce peuple qui souhaitent s'entraîner au combat ou plus simplement s'entretuer... Bien que les villageois ne soient pas d'un naturel agressif, de violentes rixes ont parfois lieu ici, et n'en sort vainqueur que le nouveau chef de clan. Celui qui dominera et prendra les décisions pour les autres, jusqu'à ce qu'un plus jeune et plus puissant ne lui jalouse sa place. Mais aujourd'hui, point de querelles pour la domination du clan. Deux jeunes simplement s'entraînent et se laissent aller à déverser leurs instincts les plus sombres. Ils apprennent ainsi à maîtriser leur corps massif et puissant, se découvrent, s'apprivoisent.

L'un d'eux arbore un pelage blanc comme le manteau de l'hiver sur Nideyle. Une robe rare à ce clan et peu avantageuse car trop voyante en milieu hostile. Sa longue crinière est nattée en trois tresses se balançant sous son menton, et son faciès félin est transpercé de deux citrines flamboyantes fendues d'une pupille verticale, fixe et menaçante. Il s'agit de Balban, un jeune de 8 ans. Balban n'est pas seul. Les griffes de ses pieds solidement ancrées au sol, il toise de son regard attentif cet adversaire plus jeune que lui de deux ans. Un Orphe lion lui aussi, la robe grise comme les cendres d'un volcan, deux nattes de part et d'autre de sa tête imposante et les tsavorites de ses yeux étincelants fixées sur lui. Celui-ci, c'est Kallistrat. Et Kallistrat ose se montrer à la hauteur de ce combat de titans, ce qui déplaît grandement à Balban. La queue blanche du plus âgé fouette l'air pesant de cet été caniculaire, d'un mouvement furieux et saccadé. Il a le buste porté vers l'avant, les jambes fléchies, les bras écartés, et ses lèvres retroussées pour un sourire font honneur à ses crocs déraisonnables. Prêt pour un nouvel assaut, jubilant à l'idée qu'il se fait de la suite à venir. Face à lui pourtant, Kallistrat semble moins enthousiaste. Juste concentré, il avise l'air peu avenant de son camarade et se tient sur ses gardes, les muscles tendus. Il ne compte pas se laisser faire ! Aussi, lorsque Balban le charge à nouveau, notre jeune Orphe fait preuve d'une détente étonnante et, comme une balle de caoutchouc que l'on jette avec force, rebondit de lui même, contourne l'homme-lion de nacre et lui chasse rageusement les jambes. Balban hurle. Un feulement puissant et profond qui jette un silence glacial dans la forêt durant quelques secondes. Il est bien plus furieux que réellement blessé : Kallistrat est trop rapide et il ne fait que l'éviter, ce qui a le don de l'agacer... À dire vrai, il est hors de ses gonds depuis un bon moment déjà et n'a plus qu'une idée en tête : massacrer cette sale petite hermine grisonnante !

Alors, profitant de son déséquilibre, Balban plante ses mains au sol et y fait basculer tout le poids de son corps, mettant à profit cet élan imposé pour une nouvelle charge impitoyable. Comme un lion sur sa proie, il s'élance, sans mesure, sans laisser à son compagnon de « jeu » l'occasion de l'éviter une nouvelle fois. Il le tient ! Les griffes plantées dans les épaules de Kallistrat, il le fait basculer et le plaque au sol, et tous deux s'écroulent avec force, soulevant la poussière sous leurs corps musculeux et faisant frémir le sol asséché de la clairière. Tout à coup immobiles, les citrines plantées dans les émeraudes, ils semblent se défier une dernière fois. Balban souffle de fureur – ou de mépris – ravi de sa prise.

« Tu es mort, lionceau ! »

Kallistrat grimace, vexé par la défaite, d'autant que l'arrogance de Balban n'est pas pour ménager sa fierté de mâle écorché. Tant pis pour cette fois... il finirait bien par le vaincre un jour, il en demeurait persuadé. Pour l'heure, il lui faudrait encore apprendre à vivre avec l'humiliation. Car à n'en pas douter, l'homme-lion blanc passerait ce qui restait de cette journée à se targuer de sa victoire... et cela, Kallistrat le supportait de moins en moins. Couvait, en lui, une colère grandissante, née de la susceptibilité du mâle à l'âge de devenir adulte.


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III
LA FORÊT DES ESPRITS


Entre deux coassements de crapauds venimeux dont les couleurs improbables crèvent l'obscurité de la nuit, Kallistrat pousse un léger grognement qui lui échappe lorsqu'il s'étire. Sa nuit se termine, réparatrice et douce, et fait place à une nouvelle journée. Doucement, le soleil pointe à l'horizon, dans des flamboiements de feu et d'or, et ses rayons timides viennent caresser les feuillages humides. Allongé là, à même l'humus moelleux et encore tout frais, l'Orphe plisse les yeux, des perles de lumière au bord des cils. Moins romantique, des larmes séchées lui crottent le coin des yeux, témoins d'un sommeil lourd et confortable. La bouche pâteuse, l'haleine infernale, la crinière emmêlée de ronces, Kallistrat glisse ses mains puissantes derrière sa nuque et les croise, s'offrant un oreiller des plus confortables. Et tandis que le temps égraine les premières minutes du jour, l'homme-lion regarde la beauté fraîche et fragile de la forêt qui l'entoure : ce vert éclatant que même les plus belles peintures ne peuvent reproduire, les tâches rouges des Hibiscus provocants, l'effluve envoûtante des Spathiphyllum dont les fleurs poudrent de blanc les feuillages luisants et graciles. Comme s'il voyait sa forêt pour la première fois... et comme s'il savait qu'il s'agirait de la dernière... Au-dessus de lui, les oiseaux s'éveillent un à un et entonnent leurs premiers chants matinaux, mélodies timides tout d'abord, puis hurlement d'amour ou d'alerte, à tour de rôle.

Un vacarme qui berce Kallistrat, englué dans un sommeil qui tarde à le quitter. Il bat des cils, fait l'inventaire de ce qui l'attend, renonce à cet effort de l'esprit et se laisse finalement paresser à l'ombre d'un Séquoia à l'écorce spongieuse. La forêt semble s'étirer après un long sommeil de toute une nuit... des nuits aussi bruyantes qu'en plein jour ! Les hululements lugubres des chouettes, les cris des charognards, les grognements des prédateurs et autres chuintements d'animaux dont vous ne soupçonneriez pas même l'existence... Malgré cela, notre chaton sait que les dangers les plus menaçants ne font pas de bruit et que l'anaconda silencieux qui rampe jusqu'à vous est plus à craindre que le loup dont le hurlement vous hérisserait le poil.

Son poil à lui ne se dresse pas. A-t-il peur, le lionceau argenté ? Non. Est-il inconscient ? Pas plus. Il a appris à apprivoiser la forêt et sait se réveiller en cas d'alerte... et courir, s'il le faut. Car on a beau mesurer deux mètres, être puissant et courageux, lorsque l'on loge dans l'intimité la plus profonde de la forêt des Esprits, il faut parfois savoir se montrer pleutre et prendre ses pattes à son cou, homme-lion ou pas ! À cette idée, Kallistrat sourit, puis suspens sa respiration, l'oreille attentive. Des craquements se font entendre sur sa gauche et ici, un mouvement froisse les ramures d'un sureau. La seconde suivante, c'est la forêt entière qui se tait, sur le qui-vive, laissant triompher les battements d'ailes si particulier des Hieras lorsqu'ils volent en couple. Le temps retient son souffle une interminable minute, puis plus rien. Kallistrat garde les yeux bien ouverts, attentif au danger... mais il s'est éloigné sans le voir, et il soupire de soulagement, se laissant aller à ronronner vaguement... De nouveau, les chants reprennent leurs droits. Un sifflement strident déchire le ciel bleu et là, par intermittence, des gloussements surgissent des buissons de Pyracantha.

Chaton sourit, les yeux mi-clos. Il connaît la forêt des Esprits, mais ne pensez pas qu'il la sous estime. Il la redoute. Il la respecte Son peuple a beau vivre ici, dans ce fameux village que si peu de cartes mentionnent, ils ne sont que des hôtes et jamais ne s'aviseraient de prétendre être chez eux. Ce regroupement en village n'est d'ailleurs qu'une sécurité, une manière de survivre en faisant front ensembles.

Cette nuit pourtant, Kallistrat a choisit de se soustraire à la sécurité du groupe. Depuis peu, il préfère la solitude et fuit ostensiblement la compagnie des siens qu'il juge de plus en plus oppressante. Ses défaites à répétition contre Balban le mine, le ronge, le contrarie. Il en a assez. Il se sent menacé sans raison, par les mâles plus grands, plus âgés et considérablement plus puissants que lui. Il ne saurait pas dire pourquoi, puisqu'aucune animosité n'émane de leur part, mais c'est ainsi. Et leurs regards, leur odeur peut-être plus musquée semblent constituer pour lui une menace continuelle, comme s'il était poursuivit, à la limite du harcèlement. Alors, de crainte de sombrer dans la folie, il s'éloigne, choisissant la solitude les premiers temps, l'exil ensuite. Depuis peu, les chasseurs rapportent l'avoir vu errer entre les troncs, comme à la recherche d'un sens à donner à son existence. En réalité, il cherche sa voie, sans en avoir conscience. Kallistrat ne s'est jamais posé ces questions auxquelles tous les adultes de son clan semblent avoir trouvé une réponse satisfaisante. Qui est-il ? Où va-t-il ?

Ses yeux se referment sur son sommeil à peine bousculé. Ce matin, paresseux et apaisé, il fait mentalement le bilan de sa vie. Elle n'a pas été dramatique. Kallistrat n'a rien vécu d'horrible. Il a même plutôt eu de la chance. Là où d'autres ont perdu leurs parents, morts à la chasse – car il faut bien admettre que dans cette forêt, on ne sait jamais à l'avance si l'on part chasseur ou chassé – lui a profité pleinement de ses deux géniteurs. Sa mère, aux ronronnement à s'endormir debout, mais aussi son père, aux enseignements abruptes et paternels. Aucun de ses proches n'est mort. Il n'a pas eut à essuyer de guerre absurde – peu de peuples se risquant à titiller ceux de son clan... et qui oserait parcourir la forêt des Esprit si loin ? Il n'a pas été victime de sévices, et puis quoi encore. Non, décidément, il est heureux, sain, vivant et insouciant.

Il a appris à chasser pour se nourrir, à reconnaître les plantes, toxiques ou médicinales, et à se montrer tolérant envers les autres races. Ni imbu de sa force, ni coupable de sa brutalité. Il sait où se trouvent ses intérêts, il sait où se trouvent ses qualités... et ses défauts ! Humble... indéniablement susceptible pourtant, mais bonne pâte toutefois. Comme une force de la nature paisible et inébranlable, il se contente de se laisser porter là où les courants le mènent, et cela lui suffit amplement. Ou bien cela lui suffisait. Sa vie ne lui convient plus. Ces temps-ci, il s'ennuie. Il aimerait vivre autre chose que les combats – et les défaites – à l'arène. Il rêve de découvertes, de paysages différents, de nouveau visages, d'émotions plus vives, de sensations plus fortes qu'une simple paresse forgée par l'habitude... Et cela, le clan ne peut plus le lui offrir.

http://nideyleforum.free.fr/illustrations/pnj/animaux/tek.pngSoudain, un battement d'ailes. Sur son torse puissant et velu où se reflètent les rayons hardis du soleil, une petite Calopsitte se pose avec effronterie, s'emmêlant les pattes dans le pelage et trouvant le moyen d'exprimer son mécontentement à grand renfort de piaillements protestataires. Surpris – ou juste chatouillé – Kallistrat rouvre tout à fait les yeux et pose son regard vert sur la toute petite chose qui semble l'engueuler proprement, excusez-moi du peu...! Enroulé autour de sa patte, un cartouche crâne fièrement et offre un minuscule parchemin roulé si serré qu'il semble avoir été glissé là là par un lutin... Kallistrat se redresse et défait le message, du bout de ses griffes monstrueuses, avec une minutie bien surprenante compte tenu de la taille impressionnante de ses paluches. Tendre là où on ne s'y serait pas attendu, il prit bien garde de ne pas broyer l'oiseau entre ses mains puissantes. Face à lui, le petit volatile effronté penche la tête sur le côté.. « Qu'est-ce ? », semble-t-il demander avec malice. Et il émet un sifflement, exhortant son ami inattendu de bien vouloir lui faire connaître la réponse à sa question muette...

« C'est drôle, ces petits gribouillis... Murmure l'Orphe qui ne sait pas lire. Où as-tu trouvé ça ? »

Son front se plisse, concentré ou simplement intrigué. Un oiseau si apprivoisé au beau milieu de la forêt ? D'où vient-il ? Vient-il pour lui ? Alors Kallistrat se lève d'un bond, faisant s'envoler l'oiseau qui disparaît après une insulte typiquement « callopsique ». Les dents de l'Orphe se découvrent lorsqu'il sourit, les yeux rivés sur le minuscule morceau de papier – à se demander comment il arrive à apercevoir le plus petit bout de texte tant ses gros doigts prennent toute la place... Il lève le nez, hume les effluves douceâtres, pivote. Le nord, c'est par là !

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Re: Kallistrat Rusia

Messagepar Seby » 28 Juil 2011, 16:44

Fiche validée


Équipement :
    Familier : callopsite (Têk).

Don éventuel :
    Nyctalopie et sens plus développés du à son côté félin

Autre :
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