~ Mémo ~
~ Anecdote ~
~ Anecdote ~
« Bon dieu Viktor, les pièces à conviction ne disparaissent pas toutes seules !
_ Et bien pour cette affaire, il faut croire que si ! »
Le ton neutre, presque indifférent du jeune lieutenant contrastait avec celui, furieux, de son chef de service et ami Aaron STERN. À croire que Viktor se moquait éperdument des conséquences d'une telle « boulette ». Loin de s'inquiéter, il s'amusait à détrôner divers bibelots des étagères du patron afin de les observer avec un faux intérêt. Un trophée de golf – un sport dont il ignorait tout sinon que les clubs pouvaient s'avérer être des armes rudement efficaces – portait la mention « Eagle ». Mention qui ne disait rien à Viktor. À présent, il tripotait un presse papier en forme de pied momifié dont il se demanda s'il s'agissait d'une copie ou d'un original... Le sourcil levé en signe d'interrogation, il resta un moment hésitant avant de reposer l'objet et d'en saisir un nouveau qu'il jugea moins dégoûtant.
Son supérieur, face à lui, arborait un teint franchement rubicond dû à sa récente colère. En réalité, Aaron était un homme tout à fait charmant. C'était sa stature enrobée qui faisait qu'il passait d'un visage rond et pâle à un faciès tendu et cramoisi et ce, aussi rapidement que son humeur virait d'un calme débonnaire à une soudaine fureur. Mettez cela sur le compte de son hypertension artérielle si vous voulez, vous n'auriez d'ailleurs probablement pas tort. Pourtant, donc, Aaron était une personne très appréciable – et appréciée – à la tête de son service. L'ami de tout le monde en quelque sorte, ce qui ne l'empêchait pas de susciter un respect général, sauf peut-être de la part de ses supérieurs qui l'estimait incapable de gérer correctement ses hommes...
« Ne te fous pas de moi, tu sais très bien que ce n'est pas possible. » bougonna t-il de l'autre côté de son bureau.
Sa fureur semblait être redescendue aussi subitement qu'un soufflet sorti du four. Il soupira, ses petits yeux bouffis se perdant sur l'horizon Nideylien qu'il observait depuis la baie vitrée. Le soleil était couché depuis longtemps déjà, mais les lumières de la Basse-Ville illuminaient le sol d'une multitude de petites lueurs jaunes, comme un grand miroir du ciel étoilé... en moins joli. Il se retourna et jeta un regard presque triste à son subordonné qui jouait avec une maquette de l'Atlas IV en cristal de roche poli.
« Ils vont s'en donner à cœur joie, tu le sais. L'I.G.S. va te tomber dessus et je ne pourrai pas te couvrir.
_ Et bien qu'ils tombent ! Et puis, Aaron, qu'est-ce qui te permets de croire que j'y suis pour quelque chose ?
_ Parce que c'est ta foutue enquête pardi ! Qui d'autre que toi a accès aux pièces de ce dossier nom de nom ! »
Comme par magie, le visage du chef était redevenu vermeille, tendu et ses yeux lançaient des éclairs. Un véritable caméléon ! Il contourna son bureau et se dirigea vers Viktor à qui il arracha une boîte à cigares, un truc de collection dont plus personne ne connaissait l'utilité mais qui en jetait sur l'étagère. Viktor lui sourit.
« Quelqu'un a bien découvert que ces pièces manquaient. Ce n'est pas moi qui te l'ai dit.
_ N'accuse pas l'équipe scientifique s'il te plaît ! Ils font leur boulot et ils n'auraient aucun intérêt à faire cela !
_ Bof... il y a bien le petit nouveau, là... »
Aaron reposa la boîte et arrangea les autres objets que son lieutenant avait désordonné. Il ne répondit pas, lui qui d'habitude démarrait au quart de tour lorsqu'il s'agissait de défendre l'intégrité des hommes. Le petit nouveau dont parlait Viktor, c'était un Cortesian et Aaron n'aimait pas les Cortesians, avec leur manie de s'introduire dans votre tête et d'y distiller leurs pensées en vous faisant croire que ce sont les vôtres. Oui, possible que ce nouveau ait manipulé suffisamment de monde pour dérober quelques preuves et faire accuser Viktor, ce serait bien dans le genre de l'espèce... mais ce n'était pas dans celui du chef de se fier à n'importe quelle accusation injustifiée. Il soupira une seconde fois, lassé de discuter avec cet homme qui ne l'écoutait qu'à moitié.
« Je ne te reconnais plus Viktor...
_ Ouai... bien moi non plus... » laissa échapper l'intéressé dans un murmure.
Puis il sortit du bureau sans prendre la peine de demander une quelconque autorisation, mettant fin à cet entretien imposé par son chef. La porte claqua et quelques employés se retournèrent pour jeter des regards désaprobateurs en direction du jeune humain.
_ Et bien pour cette affaire, il faut croire que si ! »
Le ton neutre, presque indifférent du jeune lieutenant contrastait avec celui, furieux, de son chef de service et ami Aaron STERN. À croire que Viktor se moquait éperdument des conséquences d'une telle « boulette ». Loin de s'inquiéter, il s'amusait à détrôner divers bibelots des étagères du patron afin de les observer avec un faux intérêt. Un trophée de golf – un sport dont il ignorait tout sinon que les clubs pouvaient s'avérer être des armes rudement efficaces – portait la mention « Eagle ». Mention qui ne disait rien à Viktor. À présent, il tripotait un presse papier en forme de pied momifié dont il se demanda s'il s'agissait d'une copie ou d'un original... Le sourcil levé en signe d'interrogation, il resta un moment hésitant avant de reposer l'objet et d'en saisir un nouveau qu'il jugea moins dégoûtant.
Son supérieur, face à lui, arborait un teint franchement rubicond dû à sa récente colère. En réalité, Aaron était un homme tout à fait charmant. C'était sa stature enrobée qui faisait qu'il passait d'un visage rond et pâle à un faciès tendu et cramoisi et ce, aussi rapidement que son humeur virait d'un calme débonnaire à une soudaine fureur. Mettez cela sur le compte de son hypertension artérielle si vous voulez, vous n'auriez d'ailleurs probablement pas tort. Pourtant, donc, Aaron était une personne très appréciable – et appréciée – à la tête de son service. L'ami de tout le monde en quelque sorte, ce qui ne l'empêchait pas de susciter un respect général, sauf peut-être de la part de ses supérieurs qui l'estimait incapable de gérer correctement ses hommes...
« Ne te fous pas de moi, tu sais très bien que ce n'est pas possible. » bougonna t-il de l'autre côté de son bureau.
Sa fureur semblait être redescendue aussi subitement qu'un soufflet sorti du four. Il soupira, ses petits yeux bouffis se perdant sur l'horizon Nideylien qu'il observait depuis la baie vitrée. Le soleil était couché depuis longtemps déjà, mais les lumières de la Basse-Ville illuminaient le sol d'une multitude de petites lueurs jaunes, comme un grand miroir du ciel étoilé... en moins joli. Il se retourna et jeta un regard presque triste à son subordonné qui jouait avec une maquette de l'Atlas IV en cristal de roche poli.
« Ils vont s'en donner à cœur joie, tu le sais. L'I.G.S. va te tomber dessus et je ne pourrai pas te couvrir.
_ Et bien qu'ils tombent ! Et puis, Aaron, qu'est-ce qui te permets de croire que j'y suis pour quelque chose ?
_ Parce que c'est ta foutue enquête pardi ! Qui d'autre que toi a accès aux pièces de ce dossier nom de nom ! »
Comme par magie, le visage du chef était redevenu vermeille, tendu et ses yeux lançaient des éclairs. Un véritable caméléon ! Il contourna son bureau et se dirigea vers Viktor à qui il arracha une boîte à cigares, un truc de collection dont plus personne ne connaissait l'utilité mais qui en jetait sur l'étagère. Viktor lui sourit.
« Quelqu'un a bien découvert que ces pièces manquaient. Ce n'est pas moi qui te l'ai dit.
_ N'accuse pas l'équipe scientifique s'il te plaît ! Ils font leur boulot et ils n'auraient aucun intérêt à faire cela !
_ Bof... il y a bien le petit nouveau, là... »
Aaron reposa la boîte et arrangea les autres objets que son lieutenant avait désordonné. Il ne répondit pas, lui qui d'habitude démarrait au quart de tour lorsqu'il s'agissait de défendre l'intégrité des hommes. Le petit nouveau dont parlait Viktor, c'était un Cortesian et Aaron n'aimait pas les Cortesians, avec leur manie de s'introduire dans votre tête et d'y distiller leurs pensées en vous faisant croire que ce sont les vôtres. Oui, possible que ce nouveau ait manipulé suffisamment de monde pour dérober quelques preuves et faire accuser Viktor, ce serait bien dans le genre de l'espèce... mais ce n'était pas dans celui du chef de se fier à n'importe quelle accusation injustifiée. Il soupira une seconde fois, lassé de discuter avec cet homme qui ne l'écoutait qu'à moitié.
« Je ne te reconnais plus Viktor...
_ Ouai... bien moi non plus... » laissa échapper l'intéressé dans un murmure.
Puis il sortit du bureau sans prendre la peine de demander une quelconque autorisation, mettant fin à cet entretien imposé par son chef. La porte claqua et quelques employés se retournèrent pour jeter des regards désaprobateurs en direction du jeune humain.