Noah Rachel Esabora

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Noah Rachel Esabora

Messagepar Noah Rachel Esabora » 09 Sep 2012, 15:53

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28 ans, origine atlante, Général de l'Escadron, unité d'Élite. Combat à distance à l'aide de sa magie de Vide Quantique ou de son boleadora (souvent les deux). Aucun signe particulier.
Personnage soumis à surveillance.

~ Son arme ~

Fehlön ~ Un bolas boleadora dont les boules sont trois Opales taillées dans la même pierre. Agissant grossièrement comme une fronde, le boleadora est une arme de jet dont l'unique but est d'entraver l'ennemi. Jeté avec force, l'impact des pierres peut toutefois briser les os. Noah appelle cette arme « Félonie », et pour cause. La plupart de ses adversaires – et parfois même des hommes sous le commandement de Noah – sous-estiment cette arme qu'ils jugent préhistorique. Et pourtant ! Sa puissance inattendue peut se révéler destructrice ! Une fois l'ennemi entravé, elle est capable de dégager un vide quantique tel que toute chose se retrouvant sous son emprise en est compressé. La puissance de cette énergie allant de paire avec l'humeur et les sentiments de Noah, elle peut se contenter d'un vide léger qui ne fera qu'emprisonner sa proie ou d'un vide si oppressant qu'il pourrait théoriquement conduire à son implosion, bien que cela ne soit encore jamais arrivé.


~ Son physique ~

Ayant affaire à un jeune homme, vous vous attendriez à ne pas voir la moindre ride sur le visage de Noah, mais ce serait sans compter sur son air éternellement soucieux. Comme une mauvaise habitude, on lui voit cette manie de froncer les sourcils en cette expression contrariée qui le caractérise tant. S'il n'est pas désagréable à regarder avec sa chevelure blonde se livrant bataille sur sa tête et les magnifiques agates bleues grises sous ses paupières, son visage fermé en revanche en aura fait renoncer plus d'une. Grand d'un bon mètre quatre-vingt quinze, il se tient voûté comme s'il était trop éprouvant pour lui de supporter son propre poids, ou comme si celui du monde pesait constamment sur ses épaules frêles. Car Noah est bien loin d'être une armoire à glace. Il n'est pas pour autant fluet ou faible, des années d'entraînement ayant façonné sa force et sa dextérité. Ses muscles sont simplement secs et sculptés, lui donnant une apparence faussement chétive. Il ne porte aucun signe distinctif : ni tatouage, ni cicatrice.

Outre son arme dont il ne se sépare jamais, il a gardé cette étonnante aptitude à être toujours bien vêtu et à porter quelques bijoux, la plupart à l'effigie de l'Escadron. Il affectionne particulièrement les pierres bleues sans préférence, du saphir au topaze en passant par le zircon, tant qu'elles reflètent la lumière et offrent un détonnant contraste avec son humeur éternellement sombre.


~ Son caractère ~

Ses hommes le qualifieront d'homme typiquement asocial et introverti. Se contentant d'exécuter les ordres de ses supérieurs sans les discuter, d'aucun prétendront qu'il ne les comprend pas et le qualifieront d'imbécile ou de pantin. Froid de prime abord, il est souvent perçu comme un parfait égoïste, hautain et méprisant. À tort. Dans les faits, Noah est un homme secret, discret et méfiant. Peu bavard, il ne se confie que peu, voir pas du tout et ne cherchera pas même à vous interroger. Observateur cependant, ne pensez pas qu'il ne relèvera pas votre mauvaise humeur ou votre souffrance, mais ne comptez pas non-plus sur lui pour venir au devant de vous pour vous remonter le moral... Tout juste vous accordera-t-il un regard et ce dernier ne sera pas forcément compatissant. Noah a pourtant à cœur la sécurité et la protection de chacun et n'hésitera jamais à vous venir en aide ou à vous protéger, au mépris de sa propre vie parfois. Peu de mots franchissent le seuil de ses lèvres, tout juste les ordres qu'il aura à vous donner. Calme, posé mais dynamique, il réfléchit plus qu'il ne le laisse penser et n'agira jamais sans avoir pris la peine d'évaluer chaque risque. Vous ne l'entendrez pas prendre part à quelconque débat, à moins que le sujet ne lui tienne particulièrement à cœur. À ceux qui prendront la peine de mieux le cerner, Noah se révélera un ami fidèle, et si ses attentions peuvent sembler froides et dénuées d'émotions, elles n'en sont pas moins sincères, quoi que maladroites.


~ Son histoire ~

Nous ne nous attarderons pas, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, sur les premières années de la vie de Noah Rachel, finalement d'une banalité monstre. Naître, première épreuve douloureuse. Puis apprendre à marcher plus de trois pas hésitants après maintes chutes mémorables et s'en casser les dents... qui n'avaient pas encore poussées dans sa bouche d'enfant...! Apprendre encore à prononcer autre chose qu'un affligeant « areuh » et grandir. Apprendre toujours, comment se tenir, quels mots choisir en quelle compagnie. Quels gestes éviter, quel vocabulaire employer, comment faire les lacets de ses chaussures, boutonner ses chemises, choisir ses boutons de manchette, se conduire en société...

Noah Rachel est né d'une bonne famille. Aisés, ses parents possèdent rien de moins qu'un somptueux manoir à l'est de la Basse-Ville. Je vous entends murmurer que la vie hors du Dôme est signe de pauvreté... et vous avez partiellement raison ! Sans-doute qu'une origine plus modeste se cache sous se mystère. Les gens voyagent, se plaisent, se posent, fondent une famille. La vie est ainsi faite et les Esabora sont opportunistes et malins. Non, la richesse ne tombe certes pas du ciel et l'on se doute que les premiers de leur lignée furent sur la brèche bien plus souvent que leurs successeurs...

Aujourd'hui, ou plutôt à l'époque où prend place ce récit, les Esabora sont fortunés. Un manoir pour demeure, cela n'est-il pas un témoin de richesse à lui seul ? Sont-ils suffisants et hautains ? Sont-ils avares et cruels ? Non. Ils sont tout au contraire ouverts et compréhensifs, généreux et altruistes. Mais ils sont peu appréciés pour leurs véritables qualités. On n'apprécie pas ces gens là, on s'y intéresse. Leur entourage ne leur accorde en effet d'affection que par appât du gain et leur sincérité n'est qu'une utopie. Pour dire la vérité, la notion même d'amitié semble n'être plus qu'un vague concept oublié. Les Esabora sont pourtant bien loin de ces clichés de richissimes vieillards pédants. Être « appréciés » pour leurs biens ne les enchante pas vraiment et ils rêvent encore à des amitiés honnêtes et désintéressées. De fait, ils font partie de ces rares personnes à tout mettre en œuvre pour venir en aide à ceux qui n'ont pas leur chance. Ils s'occupent, parce qu'ils exècrent l'oisiveté, et ils apprennent à leur jeune fils Noah Rachel à remplir ses journées utilement et intelligemment. Ainsi apprend-il la valeur de l'argent et l'importance du travail fournit. Noah Rachel est de bonne volonté et se plie sans caprice aux tâches ingrates enseignées, assimilant le respect et l'humilité. Rapidement, il ne joue plus avec ses hypothétiques camarades attirés par ses faveurs... leur hypocrisie le lasse. À la place, il lit, heureux qu'on lui ait appris à lire, et au fil du temps passé dans les coins poussiéreux de la grande bibliothèque du manoir, il s'instruit et affine ses goûts.

Dehors, Noah Rachel sait qu'il existe Fléau, et qu'il se multiplie à volonté sous forme de Squames. Il observe, silencieux élève, l'air concerné de ses parents et les regarde agir, décider, tendre la main. Car les Esabora financent généreusement les recherches – à défaut d'être capables d'en faire eux-mêmes. Ils dépêchent les meilleurs scientifiques, importent du matériel hautement technologique, fournissent, à leur échelle, toute l'aide qu'ils sont en mesure d'offrir, maladroits et sincères. Noah Rachel, jeune enfant, ne comprend pas toujours cette agitation. Il a bien compris la notion de bien : l'Escadron, et de mal : Fléau. Mais il ne réalise pas encore tout à fait à quel point le danger est proche de lui, choyé dans son cocon familial.

Le temps passe et ses parents, soucieux que leur fils soit plus utile qu'ils ne le seront jamais, envoie le petit Noah Rachel dans le meilleur institut, bénéficier de la meilleure éducation qui puisse exister.

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Re: Noah Rachel Esabora

Messagepar Noah Rachel Esabora » 09 Sep 2012, 15:55

I
Déchirure


« Tu as entendu cette histoire de brume, près de Banba ?
_ Ouais. Il paraît qu'il y a eu de vaches de combats là-bas. J'aurai trop aimé voir ça !
_ J'ai entendu des profs dire qu'il y avait eu plein de morts...
_ Tu m'étonnes, face aux Squames de Fléau ! Ils ont eu du bol de pas tous crever si tu veux mon avis !
_ Les mecs, ils ont des couilles quand-même !
_ T'imagine si ça arrivait ici ?
_ Bah nous on leur botterait le train, l'Escadron est chez nous ! Et puis on sait se défendre qu'est-ce que tu crois. Toute façon les types du nord, c'est bien connu que c'est rien que des flipettes ! »

Il y eut un éclat de rire, niais et entendu. Noah, assis entre les piliers métalliques de l'Atlas IV, écoutait d'une oreille distraite la conversation de ses camarades de classe, si on pouvait les qualifier de « camarades ». En réalité, il aurait été plus juste de parler de connaissances. Ils étaient dans sa classe, et cela s'arrêtait là. Familier des désillusions, Noah Rachel ne se mêlait plus tellement aux autres et se contentait de vivre moins parmi eux qu'à leurs côtés, comme un étranger qui s'isole instinctivement. Il délaissa sa lecture un moment pour se replonger dans de vagues souvenirs. À ses débuts, enfant naïf, il avait été enthousiaste chaque fois qu'un nouvel ami le sollicitait, avant d'être déçu chaque fois. Il s'en voulait, lorsqu'il y repensait. Il n'était qu'un idiot qui se laissait prendre dix fois dans le même piège évident. Car force lui était de constater, à regret, que seul l'intérêt motivait ces éphémères relations. Au fil du temps, il avait finit par se refermer comme une huître, un moyen comme un autre de se protéger de la fausse sympathie. Bien sûr il restait gentil, serviable, attentif, mais il se montrait si distant que plus personne ne daignait s'intéresser à lui. Il sourit, se remémorant une démonstration de son professeur de psychologie. Il ne savait plus très bien à quelle occasion l'homme avait bien pu rétorquer cette phrase mais il l'entendait chantonner dans un coin de sa tête comme une maxime criante de vérité. « La tristesse, Noah Rachel, la tristesse fait peur. Elle n'attire ni compassion, ni intérêt, mais éloigne de vous toute forme de vie comme une maladie contagieuse. Les hommes sont ainsi. ».

Noah Rachel n'était pas triste, il était simplement secret. Pourtant, sa promotion entière fut bientôt au fait de son humeur taciturne. En moins de temps qu'il ne fallait à ces imbéciles – avec leurs histoires de brume – pour débiter une ânerie, il fut admit que le jeune homme n'était pas un camarade appréciable. Il s'inventait des problèmes, disait-on. Et rapidement, sa discrétion fut interprétée comme de l'orgueil mal placé. On le montra du doigt, sale gosse de riche, pourri gâté avec ses airs supérieurs, et plus personne ne souhaita plus être vu en sa compagnie. La concurrence était rude, entre enfants fortunés, et tous les coups étaient permis pour être celui que serait respecté et qui ferait régner sa loi. Mais ce règne n'intéressait pas Noah Rachel. Simplement agacé, le jeune garçon n'en montrait qu'un intérêt plus grand pour les études et s'appliqua à devenir le meilleur en toute chose – parfois sans succès. Avide de connaissance, il souhaitait prouver sa valeur. Une valeur que peu eurent l'honnêteté d'apprécier. Alors, et cela même si personne ne prêtait la moindre attention à ses efforts, il continua sur ce chemin là avec assiduité.

Il leva le nez du journal qu'il lisait, long rapport sur les évènements récemment intervenus près de Banba et que commentaient bêtement ses voisins sans avoir pris la peine de lire ne serait-ce qu'une seule ligne du dit article. Leurs remarques faisaient des bonds prodigieux sur les sentiers de la grossièreté et, s'il se gardait bien d'émettre le moindre commentaire, Noah Rachel ne pu retenir un soupir las. Aujourd'hui était un jour particulier. Il venait de fêter ses dix-huit ans, seul comme jamais. Il y avait parfois des dates auxquelles on attachait davantage d'importance qu'à d'autres, sans raison particulière ou cohérente. Celle-ci en faisait partie. Pourquoi le jour de ses dix-huit ans lui semblait-il si important ? Il n'en avait aucune idée, et pourtant, il se sentait bizarrement nostalgique que personne – n'ait souligné ce jour. L'année scolaire touchait à sa fin – même si les cycles, dans cet institut, n'avaient jamais véritablement eut ni début ni fin – et Noah Rachel était pressé de revoir ses parents au manoir. Il ne prêtait plus vraiment attention à ce qui se disait autour de lui, perdu dans ses pensées molles qu'il préférait aux commentaires affligeants du petit groupe. C'était en ces instants qu'il lui arrivait de penser que certains élèves ne méritaient pas cet institut... Pour l'heure, il regardait le temps passer avec une impatience grandissante, jetant aux insectes paresseux des regards envieux. Comme il aurait aimé, d'un battement d'ailes, regagner les cieux et se laisser porter vers les siens au gré du vent...

« Noah Rachel Esabora ?
_ C'est moi. Répondit la voix placide.
_ Le directeur vous demande dans son bureau. »

Noah Rachel acquiesça sans bruit et se leva, soulagé par cet entretien inattendu qui le soustrayait finalement aux stupidités sans compassion des autres. Il plia son journal qu'il fourra dans la poche arrière de son pantalon et suivit l'intendant. Il avait grandit, et l'enfant de petite taille qu'il était autrefois avait laissé place à un grand jeune homme dégingandé dont les pas nonchalants lui donnaient cette allure faussement amorphe. Là où l'intendant faisait deux pas, lui n'en faisait qu'un seul et se gardait de le faire trop grand sous peine de rattraper son guide plus vite que prévu. L'image le fit sourire, et sans-doute fut-ce la dernière fois qu'on le vit sourire spontanément...

Le bureau du directeur sentait bon le bois ciré, et les velours bleus des rideaux tamisaient la lumière d'une façon très particulière qui plaisait assez à Noah Rachel. Il ne craignait pas cet homme pour l'avoir rencontré à de nombreuses reprises. Noah Rachel n'était pas l'un de ces garnements à qui l'on remonte sans arrêt les bretelles en vain, non. Il était plutôt de ceux que l'on tient à féliciter personnellement, pour son travail et son comportement irréprochable. Il n'avait jamais créé d'ennui. En fait, il était un de ces enfants dont tout directeur serait fier et dont on aimerait remplir les écoles prestigieuses. Fortuné mais raisonnable, une rareté dont la réalité était dépourvue. Les instituts, aussi réputés étaient-ils, n'abritaient souvent que d'insupportables capricieux, stupides comme leurs pieds mais persuadés du contraire et plus indisciplinés que les pires lascars traînant dans les bas quartiers... Un gratin malheureusement extrêmement riche et donc extrêmement respectable... Aux yeux du directeur, il y avait des paires de gifles qui se perdaient...

« Noah Rachel, entonna-t-il d'une voix singulièrement atone, je suis au regret de vous annoncer que je ne peux pas vous renvoyer chez vous comme cela était prévu.
_ Pourquoi ? S'étonna aussitôt le jeune homme, déçu. Ai-je, par mon comportement, manqué à quelconque article du règlement ?
_ Non Noah.
_ Mes parents sont-ils trop occupés pour me recevoir ?
_ Non. Je suis navré, l'information vient de me parvenir. Il semblerait qu'un affaissement... Noah... le... la terre s'est ouverte... sous les pieds du manoir...
_ Un affaissement... Répéta Noah Rachel abasourdi. Et son regard s'éteignit comme s'il glissait sur les sentiers d'un souvenir perdu. Affaissé comment...?
_ Affaissé profond. Affaissé très profond. Le manoir de vos parents... Je suis désolé, il ne reste plus rien là-bas. Le plateau même a fini enseveli... et même s'il y avait eu des survivants, des Squames se sont répandus par là-bas... »

Le jeune garçon s'était assis lentement, l'air égaré et atterré tout à la fois. Les mains posées sur ses genoux comme un enfant sage, il ne bougeait plus du tout et son visage n'exprimait plus rien d'autre qu'une incrédulité douloureuse. Estimant que le silence seul pouvait être autorisé à partager cet instant, le directeur ne prononça plus le moindre mot. À la place, il scruta Noah Rachel avec attention et tenta de décrypter chacune de ses réactions, sans réel succès. Il attendit, attentif. La punition n'était pas méritée. L'esprit de l'adolescent, comme s'il avait quitté ce monde pour un autre, était ailleurs, laissant place à un jeune homme singulièrement différent de celui que le directeur avait connu. Où était-il, l'enfant qu'il avait observé grandir et évoluer tout au long de sa longue scolarité ?

« Comment est-ce arrivé ? Interrogea-t-il soudain, absent derrière les aigue-marine de ses yeux. Comment n'avez-vous pas détecté l'approche de Fléau ?
_ Je ne suis pas sensé vous le révéler Noah, mais il semblerait qu'il s'agisse là d'une simple panne. L'Escadron n'a donné l'alerte que...
_ Une simple panne ?!! S'éveilla soudain le jeune garçon.
_ Noah...
_ Une simple panne !!! C'est une plaisanterie ? À quoi me sert votre enseignement, directeur ? À quoi me sert-il s'il ne m'apprend pas à protéger les miens. Les seuls à m'apprécier pour qui je suis et non pas pour ce que je suis susceptible de leur apporter !??
_ S'il vous plaît, calmez-vous. Écoutez-moi. »

Mais Noah Rachel ne se calma pas. En fait, il entra dans une colère qu'on ne lui avait encore jamais connue et que – le directeur priera éternellement en ce sens – l'on espérait ne plus jamais lui connaître. L'intendant fit irruption dans le petit bureau, effaré par ces éclats de voix et inquiet pour la sécurité de son supérieur. Quelques minutes plus tard, il quittait la pièce, blême. Seul le directeur parvenait encore à faire face à la fureur démente du jeune homme. Il n'était pas tellement hostile, juste effondré, et sa douleur explosait tout à coup, violente comme l'éruption de toute la veine de Nideyle. Bientôt, l'établissement résonna de la rage non contenue du seul survivant des Esabora, provoquant la confusion dans les couloirs. Au bout d'un moment qui sembla une éternité, Noah Rachel se rassit. Comme un soufflet qui retombe à sa sortie du four, toute colère l'avait quitté au profit d'une indifférence presque terrifiante. Épuisé, vaincu, résigné et silencieux. Les murmures s'étaient élevés dans les coursives. On disait déjà que Noah Rachel était fou à lier et qu'il avait pris le directeur en otage dans son bureau. On parlait de sang, de pot-de-vin, d'intimidation, sans se soucier des faits réels et des souffrances qu'ils engendraient.

Mais pour qui glissait une oreille indélicate dans la pièce, la situation était bien différente de ce que l'on colportait déjà.

« ... et vous rejoindrez l'Escadron. Je leur ai parlé de vous, Noah. Vous êtes un excellent élève et vous serez un non moins excellent élément. Vous vouliez vous rendre utile...?
_ Oui.
_ Alors allez.
_ Oui. »

Et Noah alla, sous l'œil inquiet de son directeur.

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Re: Noah Rachel Esabora

Messagepar Noah Rachel Esabora » 09 Sep 2012, 15:57

II
Lieutenant Esabora


Le forgeron lui lança un regard suspicieux.

« Un boleaquoi ?
_ Boleadora. Répéta Noah Rachel. Je me doutais que vous ne sauriez pas de quoi il s'agissait, c'est pourquoi je vous ai apporté ceci. »

Joignant le geste à la parole, le jeune homme déposa un livre aux allures de journal intime défraîchit sur l'établit du forgeron. Sur la couverture élimée, un dessin digne des grottes de Lascaux représentait une vague silhouette humaine jetant une sorte de fronde sur ce qui devait être un descendant des chevaux. Manquait plus que ça ! Le forgeron l'observait toujours, les yeux arrondis de stupeur. On lui avait déjà touché deux mots à propos d'une nouvelle recrue, un jeune gringalet un peu bizarre. Oui, bon, mais il ne s'attendait pas à ça ! C'était qui, ce grand type maigrichon, pour lui parler d'une arme préhistorique ? Un machintruc à boules, franchement, on n'avait pas idée ! Et même si ça le changeait de son train-train quotidien, ça restait bizarre ! On se battait contre Fléau, pas contre des perdrix !

« Oh petit, c'est l'Escadron ici, pas le Museum d'Histoire Naturelle.
_ Les pièces de ce Museum ne sont plus en état depuis longtemps, et elles ne sont pas à louer.
_ Ouais, bon... Grommela le forgeron. T'es pas obligé de me sortir ta science à tout bout d'champ non plus hein. C'était une image, pour comparer...
_ Je sais, et je sais aussi que les autres n'ont pas eu à se justifier autant pour obtenir leur arme. Vous me prenez pour un âne, pour comparer, et cela me déplaît.
_ Sur un autre ton, petit !
_ Sur un autre ton, lieutenant Esabora. » appuya Noah Rachel afin de se faire comprendre.

Le forgeron lui jeta un regard amer avant de ravaler sa fierté mal placée. Ce sale petit morveux était lieutenant, pas de chance ! Il se garda toutefois de lui présenter la plus petite excuse, d'abord parce que l'autre avait beau être lieutenant, il n'en restait pas moins un gosse, ensuite parce que ce n'était pas dans son foutu caractère de s'excuser de quoi que ce soit... Comment était-il arrivé là, le morveux ? Le fric, sans hésitation. Il aurait tôt fait de se faire zigouiller au premier combat, pensa le forgeron, étonnant même qu'il ait pu survivre ne serait-ce qu'à un seul entraînement ! Et lui, respectable artisan, aurait forgé un boleatruc pour des prunes... Depuis quand acceptait-on les dessous de table pour embaucher dans cette armée ? Tout foutait le camp. Lieutenant, ce môme ? Foutaises ! Sans son fichu pognon, il serait encore à la porte à chercher la poignée... Alors comment ? Vous souhaitez savoir ?


Image


Le bureau du recruteur était bien moins chaleureux que celui du directeur de l'institut. Au mur, des étagères métalliques supportaient une rangée de dossiers et quelques objets inattendus décoraient l'ensemble, sans parvenir à recréer une quelconque ambiance feutrée. Pas de tapis mais un carrelage froid, pas de bois ciré mais des pieds forgés, pas de rideaux à la texture veloutée mais des stores au plastique lisse et blafard. Assis de l'autre côté du bureau, le recruteur l'observait, avachi sur son siège qu'il s'amusait à faire pivoter. À droite, à gauche, comme le mouvement apaisant des balais essuie-glace sur un pare-brise. Un homme corpulent, imberbe et au regard insaisissable, dissimulé sous les plis de ses paupières.

« Une réclamation, déjà ? » Lança l'homme d'un ton narquois.

Noah Rachel ne cilla pas, habitué à ce genre de comportement à son encontre. C'était assez différent de son institut. Là-bas, seuls les élèves le méprisaient et ce n'était pas à cause de son argent mais plutôt à cause de son caractère trop calme et de son insupportable sens de la justice ou de l'équité. Dehors, les gens le haïssait pour ce qu'il possédait et qu'eux même ne pourraient jamais espérer obtenir à moins de braquer une vingtaine de banques. Jalousie, en somme, et peu leur importait qu'elle soit justifiée ou non. Il s'y était habitué et n'affichait plus, à ces réflexions blessantes, qu'un air parfaitement indifférent qui suffisait souvent à désamorcer ce type d'attitude hostile.

« J'aimerai n'être que la recrue Noah, si vous le permettez.
_ Je vous demande pardon ?
_ Recrue Noah. Répéta le jeune garçon. Rien d'autre. S'il vous plaît. »

L'homme resta un instant stupéfait avant d'éclater d'un rire franc et gras. La paume de sa main alla frapper la table devant lui, stoppant net son mouvement de droite et de gauche qu'il exerçait depuis quelques minutes.

« Sérieusement, vous avec du culot pour demander un entretien pour ça ! Vous imaginez si chaque recrue venait me casser les pieds sur le pseudo qu'elle aimerait se voir attribuer ?
_ Oui, je comprends. Mais mon nom est Esabora.
_ Je suis au courant. Répliqua sèchement le recruteur. Et alors ? »

Sur la défensive, il scrutait Noah Rachel avec la ferme intention de l'écraser d'un seul regard, en vain. Ce soldat-là avait cette particularité très curieuse de rester totalement impassible face à l'agressivité. Il n'en restait pas moins que le recruteur n'aimait pas trop le ton employé par ce jeune débutant. Et puis quoi, à peine débarqué, le voilà qui se mettait à exiger ses frasques de gosse de riche. Évidemment qu'il connaissait son nom, mais qu'il n'essaie pas de l'intimider avec, ça ne prendrait pas avec lui.

« Alors, je ne souhaite pas qu'on entende ce nom crié sur tous les toits.
_ Quoi, vous avez peur qu'on l'écorche ? Vous avez honte de n'être qu'une misérable recrue peut-être ? Vous ne voulez pas salir le nom de vos parents ? Vous avez peur pour votre lignée ?
_ Monsieur, si ces futilités étaient susceptibles de me motiver un tant soit peu, je ne serais pas ici. J'aurais joué, en bourse, le cours de l'Escadron et fait des profits que vous ne serez jamais en mesure d'imaginer, sans me soucier un seul instant de la vie de vos hommes, revendant mes actions dès lors que Fléau ou ses Squames menaceraient d'exterminer toute vie sur Nideyle. Quant à ma lignée, j'aurais eut tôt fait de me trouver une épouse – ou plusieurs – et de repeupler les Esabora de ma descendance. Croyez moi, les femmes sont bien plus tolérantes vis à vis de l'homme de leur vie lorsqu'il s'agit d'épouser une banque... Je ne souhaite pas ébruiter ce nom, parce que je ne veux ni traitement de faveur ni jalousie malsaine à mon égard. Mes parents ont généreusement financé les recherches de l'Escadron. Ils ont fournit un matériel de pointe et recruté du personnel qualifié. Je gage que leur nom est un peu trop célèbre par ici, et je crains que la reconnaissance que pourraient éprouver certains ne gâtent le jugement qu'ils pourraient me porter. Je ne veux pas être le fils Esabora. Je veux être une recrue, être évalué en tant que tel et en fonction de mes compétences... pas de mon compte en banque. »

Le recruteur n'avait pas bougé, étonné par cette longue tirade et la facilité avec laquelle elle avait été formulée. Étonné même de s'être retrouvé pris au dépourvu, au point de ne pas être en mesure d'interrompre le gamin. L'homme plissa les yeux dans une expression mi-contrariée, mi-pensive. Les mots semblaient ne lui parvenir qu'à retardement et il tentait d'en assimiler la portée, partagé entre son désir d'envoyer paître l'inopportune recrue et celui de se montrer indulgent face à une souffrance manifeste. Lorsque son regard lâcha enfin Noah Rachel, il ramassa la feuille de présence des nouveaux venus – comme il les appelait – et soupira. Sans lever le nez, il alla cueillir un stylo accroché à la poche de sa chemise et raya le nom « Esabora » de sa liste.

« Bien. Nous dirons donc que Rachel est votre nom de famille... Recrue Rachel, ça vous va ?
_ Merci monsieur. »

Les jours suivants furent consacrés à l'entraînement. Noah Rachel fit équipe avec un grand gaillard au doux prénom de Ludwig. Pas aussi grand que Noah, il était en revanche bien plus déterminé que lui à éradiquer Fléau de la surface de Nideyle et cognait redoutablement fort, quoi qu'un peu n'importe comment. Les combats en sa compagnie étaient pénibles, et le jeune adolescent en ressortait toujours endolorit jusque dans des endroits de son corps dont il ne soupçonnait pas même l'existence. Au fil des jours, il apprit l'art de l'esquive et de l'amortit et ses journées se déclinaient ainsi, entre entraînement barbare, repas souvent sautés et sommeil. Épuisé par un exercice physique dont il n'était pas coutumier, Noah Rachel filait ensuite jusqu'au réfectoire et s'y endormait aussitôt, déclenchant les moqueries de ses compagnons de chambrée. Comparé à ce qu'il avait déjà encaissé en matière d'ironie, ces boutades là n'étaient rien et lui passaient largement au-dessus de la tête. Ceux qui le côtoyaient le savait taciturne, mais la majorité des hommes s'enrôlant dans l'Escadron ayant écopé d'un passif souvent douloureux, personne ne lui en tenait rigueur. Davantage à l'aise avec ces individus là, Noah Rachel n'en progressa que plus rapidement.

Longtemps décriée par ses instructeurs, sa technique de combat fut finalement reconnue comme efficace quoi que surprenante. Car Noah Rachel refusait systématiquement tout combat rapproché et usait d'astuces singulières pour abattre son ennemi à distance, l'immobilisant la plupart du temps.

Lors des évaluations cependant, son instructeur hésita avant de rendre son verdict.

« Quelle branche visez-vous ?
_ Élite.
_ Logique. Ça me va. Recrue Esabora, formation Élite ! » Tonna la voix puissante de l'instructeur.

Et Noah Rachel tressaillit. L'homme s'était retourné et le regardait l'air effaré, réalisant trop tard sa bourde monumentale. Derrière, les autres recrues se jetaient des regards entendus et les rumeurs s'élevèrent rapidement, rampantes et dévorantes, comme une coulée de Squames dans une ville. Les bribes d'amitié sincère que l'adolescent était parvenu à tisser venaient de fondre comme neige au soleil. L'instructeur lui fit un signe désolé, trop tard malheureusement, et Noah ne répondit pas. Il se contenta de rejoindre les rangs d'Élite en silence – un peu chagriné d'y voir Ludwig – et la répartition reprit. Lorsque chaque individu fut placé – ou radié – Noah Rachel suivit son groupe afin de reprendre un entraînement plus spécifique et plus pénible.

Le rythme devenait plus soutenu à mesure qu'il gravissait les étapes, mais jamais il ne se décourageait, motivé comme il l'avait été autrefois à son institut. La nouvelle de son nom ayant eut tôt fait de faire le tour de l'Escadron, ce fut de nouveau le cercle vicieux du travail acharné afin de compenser la solitude qu'il éprouvait. Les soldats de son unité d'entraînement n'étaient pas intéressés. Ils étaient simplement suspicieux et atrocement jaloux, ce qui, en définitive, était pire. Plus personne n'admettait ses compétences réelles mis à part les hommes chargés de les entraîner, impartiaux et objectifs. À la place, on l'accusait d'avoir soudoyer les dirigeants et ses différences jusque là amusantes devinrent des tares sujettes à toutes les ironies. Mais Noah Rachel était bien rôdé, et son indifférence revînt comme un automatisme le protéger du mépris généralisé.

Les mois s'écoulèrent, semblables et éprouvants, et alors que le jeune homme estimait ne pas pouvoir connaître pire, arriva le jour de cet entraînement singulier...

Il était épuisé... mais acharné. Aussi s'était-il rendu à l'étage 67 comme le lui ordonnait son instructeur, pour un énième entraînement. Le générateur d'hologrammes lui avait pondu une Aberration particulièrement furieuse, et il avait beau lui briser les os à l'aide de son fidèle boleadora, elle trouvait toujours le moyen de se remonter comme un jeu de Mécano et de repartir à l'assaut. Noah Rachel esquivait, tournant autour de sa proie comme pour y dénicher une faille, envoyant son arme lier les jambes et arracher encore quelques tibias de cette masse incohérente. Le boleadora s'était enroulée autour de la cage thoracique – ou ce qui y ressemblait – et s'accrochait aux côtes à tel point qu'il ne parvenait plus à la récupérer. Il serra les dents, furieux. Il n'aimait pas échouer, surtout contre une Aberration. Qu'en serait-il le jour où il devrait combattre pire ? Tout à coup, le doute s'était glissé en lui. Était-il en mesure de se rendre utile ? Était-il fait pour faire partie de l'Élite ? Serait-il à la hauteur ? Méritait-il réellement les notes de ses évaluations ? Ne devrait-il pas plutôt assurer la pérennité de sa famille ?

Quelle famille ?

Noah Rachel battit des paupières, hypnotisé par le moirage soudain de son ennemi comme un mirage en plein désert. Puis une douleur fulgurante le traversa, compressant chaque nerf, tétanisant chaque muscle et le jetant finalement à terre, quasi inconscient et les tympans atrocement douloureux. Il vit un visage se pencher au-dessus de lui, sans-doute un médecin, il ne savait pas. Il ne savait plus. Il n'entendait plus rien. À vrai dire, avant qu'il ne réalise quoi que ce soit, il s'était évanoui et ne se réveilla que de longues heures plus tard dans une pièce inconnue. Près de son chevet, le même médecin lui souriait, attentif à son rétablissement. Il lui expliqua qu'il s'agissait de ses quartiers. Un privilège qu'il venait d'acquérir, pour avoir su réveiller la magie qui sommeillait en lui. Sidéré, Noah Rachel le fixait de ses yeux bleus gris. La magie ? Quelle magie ?

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Re: Noah Rachel Esabora

Messagepar Noah Rachel Esabora » 09 Sep 2012, 16:04

III
Capitaine Esabora


Le CH-47 Chinook décollait, vide de ses occupants et le bruit infernal de ses deux rotors couvrait la voix du commandant Ludwig Polka, au sol.

« Unité quatre, vous prenez les ruines. Les unités trois et une rabattront les Teignes dans votre direction. En avant ! » Hurla sa voix.

Les hommes interprétèrent plus qu'ils n'entendirent distinctement l'ordre donné et se mirent en mouvement, groupe soudé et – il fallait bien l'admettre – un poil terrifié. Noah Rachel ne dérogeait pas à la règle, bien qu'il fut moins aisé de déterminer quelle émotion fugitive pouvait bien l'animer au moment où on le regardait. Le dos courbé par la puissance du vent dégagé par l'hélicoptère, ils se dirigèrent vers l'est, en file indienne, attentifs à leur environnement comme si une créature des enfers allait surgir à tout moment sous leurs pieds... Ils progressèrent donc ainsi de nombreuses heures, se tordant les chevilles à fouler ces ruines, vestige d'une ville ou d'un village, allez savoir. Un tableau pitoyable et pour lequel on préférait se concentrer sur l'endroit où poser les pieds plutôt que se demander ce qu'il était advenu des habitants. Compte tenu de l'état des édifices, il n'y avait que peu d'espoir pour eux. Et puis, ils n'étaient pas ici pour ça.

« Dispersion ! » Ordonna Polka.

Et ils se dispersèrent, inquiets de devoir se séparer quand la proximité des uns et des autres les rassurait. Le CH-47 Chinook était loin à présent et l'on entendait plus même le son de ses moteurs. Seul le crépitement des feus et le roulement des pierres résonnait encore dans ce paysage apocalyptique. Tous se jetaient des regards inquiets, cherchant à déterminer lequel avait le plus la trouille, comme pour se rassurer de ne pas être celui-là. Un petit brun passa près de Noah en prenant grand soin de le bousculer d'un coup d'épaule bien brutal. Ce fut peine perdue, le jeune homme pivotant sous l'impact et revenant mollement à sa place, comme ces balles de caoutchouc exaspérantes que l'on martyrise mais qui reviennent invariablement à leur forme d'origine... Seul son regard s'accrocha sur le fautif, un type constamment mal luné qui ne l'avait jamais apprécié. C'était le « petit nerveux » comme l'appelaient ses compagnons d'arme, et aujourd'hui plus que tout autre jour, il semblait au comble de la nervosité. Noah soupira et devînt bientôt le centre d'intérêt des autres membres de son équipe. Son impassibilité apparente les détendait. Et puis... et puis il y eut une détonation et le sol vibra. Les murs encore debout s'écroulèrent et un homme dû mettre un genou à terre pour conserver son équilibre. Sur le qui-vive, les autres dégainèrent leurs armes : armes à feu pour certains, armes blanches pour d'autres. Épées, hallebardes, semi-automatiques chargés de magie. Noah se contenta de porter la main à sa ceinture, effleurant Fehlön.

« À couvert !!!
_ Trop tard !
_ À COUVERT !!! »

Une seconde détonation ébranla la troupe, mais nul projectile ni impact d'aucune sorte. Le mouvement venait de sous leurs pieds... Un pan de mur couché se souleva tout à coup, envoyant celui qui s'y était perché à plusieurs mètres. Dessous, une Cellule mère venait de s'inviter avant l'heure et tous tressaillirent en l'apercevant. Le plus nerveux mitrailla comme un bourrin, persuadé sans-doute qu'envoyer toute la sauce le déchargerait d'une partie de son stress. Bonne tactique, ou presque. La créature s'était retourné, furieuse, se faire cribler de balles n'étant manifestement pas très à son goût. Elle hurla moins de douleur que de rage et le son strident qu'elle émit fit frissonner le sol. Profitant de la stupéfaction générale des nouveaux, elle se jeta en avant. Ses multiples pieds parés de griffes et de pointes métalliques faisaient éclater les pierres sous ses pas et haute de quelques trois mètres, elle faisait d'horribles enjambées qui la rendait singulièrement rapide compte tenu de sa carrure. Ses jambes faites de matériaux recyclés reculaient sous l'impact des balles dont certaines ricochaient sur son armure d'acier. Lorsqu'elle leva l'un de ses bras, prête à frapper le petit nerveux, l'empaler ou le découper en fonction des morceaux de métal qui l'atteindrait en premier, son mouvement fut arrêté par Fehlön et elle siffla, contrariée.

Noah Rachel était le plus près, et pour éviter au tireur de finir en charpie, il avait lancé son arme qui s'était enroulée autour d'un des bras de la créature monstrueuse. D'abord abasourdis par ce qu'ils voyaient pour la première fois de leur existence, les hommes profitèrent de cette interruption inattendue pour se mettre enfin en mouvement. Forgés par de longs mois d'entraînement, les réflexes revenaient après le contre-coup et la crainte décuplait leur énergie. À dix contre une seule Cellule mère, autant dire que l'affaire fut vite expédiée. Malgré cela, il y eut des écorchures et une profonde blessure en chacun d'entre eux lorsqu'ils réalisèrent ce contre quoi ils devraient dorénavant se battre, seuls pour ceux qui avaient choisi l'Élite. Comme un frisson le long des colonnes vertébrales, les instructions du commandant leur revînt en mémoire... « Les unités trois et une rabattront les Teignes dans votre direction. » Tout à coup, ils n'étaient plus très sûr de vouloir obéir aux ordres. Ils n'eurent toutefois pas le temps de se défiler, lorsque les dites unités arrivèrent en renfort, précédées, comme il se devait, de leurs précieux butins.

« Bousillez-moi ces sac à main !!! » Vociférait Polka.

Et ils les « bousillaient », y allant de toute leur énergie. Noah Rachel ne fut pas spécialement plus efficace qu'un autre, mais il était chaque fois le premier à réagir lorsque le danger devenait critique, redressait la situation comme il le pouvait et intervenait sans défaillir lorsqu'il s'agissait d'extirper un homme en difficulté des griffes d'une Teigne un peu trop excitée. Ainsi fit-il reculer un grand rouquin sur le point de se faire laminer, l'arrachant de justesse au mur contre lequel il avait été acculé, rapide et efficace. L'œil aux aguets, il parvenait à évaluer les risques avec rapidité alors même qu'il était au prise avec ses ennemis et semblait ne pas pouvoir s'empêcher de réagir lorsque cela devenait nécessaire à la survie de l'un du groupe. Comme un réflexe insupportable, il se mêlait de protéger ceux qui ne lui avaient rien demandé. Et lorsque la ligne de Teignes rapatriées par l'autre groupe fut anéantie aux prix de longues heures de combats, leur commandant leur intima de conserver leur position pour une nouvelle battue.

Les mouvements s'étaient déliés et les hommes savaient à présent réagir bien plus efficacement. Les marques étaient prises et la panique du premier assaut s'était estompée. On souffla un moment, savourant ce répit de courte durée et jetant quelques coups d'œil anxieux en direction de Noah Rachel. Comme une magie étrange, il venait de passer du statut de sale gosse de riche sans valeur à celui d'impitoyable combattant, n'affichant rien d'autre que de l'indifférence alors même que d'infâmes monstruosité se jetaient sur lui. Il avait peur, en réalité. Peur comme les autres. Mais son visage froid ne laissait rien transparaître autre qu'une expression concentrée et attentive, comme s'il était dénué d'émotion. Ludwig Polka chargé de les superviser pour leur première sortie, lui jetait un regard curieux tout en se récitant mentalement le rapport qu'il ferait à son supérieur une fois à la brigade.

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Re: Noah Rachel Esabora

Messagepar Noah Rachel Esabora » 09 Sep 2012, 16:08

IV
Officier supérieur


« Efficace, réfléchit, rapide, méthodique.
_ On dit qu'il n'a pas de remords à tuer.
_ Il n'est pas très expressif, en effet, mais de là à dire que ça lui est égal.
_ Et pour le commandement ?
_ Froid, distant. Ce n'est ni le genre à copiner, ni à haïr foncièrement qui que ce soit.
_ C'est un peu effrayant, comme impartialité. Il me fait penser à vous.
_ Peut-être. Admit Ludwig – qui devait devenir Neythen N. par la suite – mais c'est aussi un atout. Trop de supérieurs s'embarrassent des problèmes personnels de leurs hommes.
_ Va, fais-le entrer. »

Noah Rachel entra, docile aux ordres. L'instructeur le toisa longtemps avant de se décider à parler.

« Lieutenant colonel Esabora, j'ai là les compte rendus, rapports de mission et autres évaluations vous concernant. De nombreuses réussites depuis que vous êtes Lieutenant, sinon nous ne serions pas ici à en parler. »

Noah ne répondit pas, attentif aux propos de son supérieur. Il lui fit une liste de ses qualités et de ses défauts, de ses échecs, de ses erreurs, mais aussi de ses réussites, sans s'y attarder toutefois. Il ne manquerait plus que Noah Rachel prenne la grosse tête, pardi ! Et puis au bout d'un long moment, il le nomma colonel sans même lui laisser l'occasion de rétorquer quoi que ce soit. Un ordre, et puis c'était tout. Il prenait ses fonctions sur le champ, et qu'il ne s'avise pas de remercier. Noah acquiesça et sortit, l'esprit encore confus, direction la forge.

Le colonel Esabora avait un boleadora à faire réparer...


Image


Noah Rachel Esabora est aujourd'hui Général au sein de l'Escadron. Il s'occupe essentiellement des Élites. Introverti quoi que généreux et altruiste, cet homme trop souvent déçu ne vous renverra qu'une image froide et détachée de lui-même. En combat, il préfère la distance et attaque à l'aide d'un boléadora auquel il transmet sa magie de Vide quantique. Il a gardé de ses parents un goût prononcé pour les matériaux nobles et les vêtements anciens.

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Re: Noah Rachel Esabora

Messagepar Noah Rachel Esabora » 09 Sep 2012, 16:14

~ Sekhmet ~


http://nideyleforum.free.fr/illustrations/fiches/noah/sekhmet.jpg
Broken Dreams by *Vellez

Si vous êtes amenés à fréquenter le bureau du général en journée, alors vous avez de grandes chances de croiser ce regard ambré un peu étrange et angoissant. Comme une grande chatte paresseuse, Sekhmet élit domicile sur le premier fauteuil venu pour vacquer à son occupation favorite : dormir. Elle ne demande à sortir qu'aux crépuscules, tout à coup habitée d'un instinct de chasse incontrôlable...

Longue d'un peu plus d'un mètre - sans compter sa queue annelée - la douce féline est haute de près de soixante centimètres. Serval blanc, rare, arraché à une captivité forcée. Noah l'a reccueillie lors d'une mission, alors que des créatures échappées d'un laboratoire clandestin avaient frappé un zoo, en plein mercredi après-midi. Ça avait été une véritable boucherie et il en conservait un très mauvais souvenir. Quelques enfants avaient été fauchés trop tôt. Quelques enfants... et tant de bêtes. Les créatures n'avaient rien épargnés ! La petite serval avait été atrocement blessée et il était davantage question de bâtir un building par dessus l'ancien zoo que de se soucier de la santé des captifs survivants. Alors Noah avait emporté l'animal, comme on emporte un petit chaton trouvé dans les rues sales. À l'époque, Sekhmet ne pesait pas plus de quelques grammes, minuscule boule de poils... Bien loin de ses 16 kilos actuels !

Fine et élégante, elle vous surprendra par ses longues pattes et ses oreilles singulièrement larges et arrondies. Sa fourrure arbore les tâches typiques des léopards mais pas la couleur fauve distinctive. Sekhmet est blanche, déservie dans la distribution du camouflage... Fidèle à Noah, elle a un curieux caractère, tantôt espiègle et câline, tantôt de fort méchante humeur sans raison apparente.

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Re: Noah Rachel Esabora

Messagepar Seby » 09 Sep 2012, 16:44

Fiche validée (compte PNJ).


Magie :
    Vide Quantique.
      Applications : Noah est capable de matérialiser des sortes de bulles à l'intérieur desquelles se créé un vide. Plus le vide se fait, plus l'objet prisonnier de la bulle est soumis à compression. Selon le dosage, Noah peut donc immobiliser son adversaire comme lui faire perdre connaissance en le privant d'oxygène, le rendre sourd voir le tuer par asphyxie ou implosion (n'est encore jamais arrivé).
      Revers : en contrepartie, cette magie cause des compressions plus ou moins sévères de son propre corps et des surdités semblables à celles que provoquerait un brusque changement d'altitude. Mal employée, elle est même susceptible d'entraîner l'implosion de ses organes internes s'il en abuse, et de provoquer sa mort. C'est pourquoi Noah n'y a recours que sur les Squames. En pratique, l'usage de son pouvoir le fatigue rapidement et l'expose à des pertes de connaissance, c'est pourquoi il préfère éviter de s'en servir à tout va.

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